JIGISEMEJIRI, lutte contre la pauvreté

 

Dans le cadre de son programme d’éradication de la pauvreté, le projet Jigisemejiri a organisé une visite de terrain avec les hommes des médias sur les travaux effectués par le programme, le 13 octobre 2017. Cette activité s’est déroulée dans la ville de Tiorigoubou et les villages de  Sirado et Dansonbougou dans le cercle de Kolokani.

Le projet Jigisemejiri est un programme de filets sociaux financé à hauteur de 35 milliards de francs CFA par IDA/ la banque mondiale à la demande du gouvernement malien en 2013. Ce projet vise à acheminer des transferts monétaires (TM) ciblés aux populations chroniquement pauvres et vulnérables. Il envisage aussi d’améliorer les résultats en matière de capital humain (en santé, nutrition, hygiène et économie familiale), des enfants, réduire la transmission intergénérationnelle de la pauvreté. Jigisemejiri a 05 composantes : transferts monétaires et mesures d’accompagnement ; mise en place d’un système de filets sociaux de base ; gestion du projet ; Travaux Publics à haute intensité de Main d’œuvre (HIMO) ; Activités génératrices de revenues. « Nous intervenons dans le district de Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti avec 60700 bénéficiaires de Transfert Monétaires », déclare Koulou Fané, le Spécialiste des Transferts Monétaires du projet Jigisemejiri. Le projet sera bientôt à Tombouctou et Gao pour mettre en place un système de sécurité et de protection sociale adapté à un programme de sécurité alimentaire.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la première composante du programme, les comités villageois de la commune de Tioribougou ont sélectionné 470 bénéficiaires et la validation a été faite par le comité communal avec la participation des partenaires. Parmi ces bénéficiaires 451 disposent des cartes de transfert monétaires.

« De janvier 2015 à septembre 2017, la commune de Tioribougou a bénéficié de 11 paiements soit un montant total de 148.830 000 FCFA soit 330.000FCFA par bénéficiaire. Il nous reste un paiement », a confié Moussa Diarra, le maire de la commune Tioribougou.

Le choix de Tioribougou fait suite aux études menées par l’institut national de la statistique sur la pauvreté, l’étude SMART effectuée par l’Unicef sur l’insécurité alimentaire et d’autres structures. En plus du chef-lieu de la commune, Tioribougou , 2 villages de la commune bénéficiaires du  projet Jigisemejiri ont été visités.

« Ce projet m’a permis de survenir aux besoins de la famille avec mon mari qui est paralysé il ya 5 ans et avec 7 enfants, qui sont tous à l’école. Après avoir appris que le financement va prendre fin bientôt, je suis affligé » a expliqué Kadia Konaré.  Tenèba Bakayoko, une autre bénéficiaire soutient que ce financement lui a permis d’avoir une charrette. Actuellement.  Elle souligne que la récolté de cette année n’est pas très prometteuse, elle souhaite donc pouvoir bénéficier encore de soutien.

Dans le village de Dassombougou, Korotoumou Diarra, une jeune femme de 25 ans, ainée de sa famille et orpheline de père, vit avec ses 08 frères.  « Grâce à ce transfert monétaire, nous parvenons à nous soigner et avec ce fonds nous avons pu acheter un mouton pour nous aider dans l’avenir. »

« Ce projet m’a permis d’amener ma femme enceinte et nos enfants malades aux centres de santé.  J’ai pu acheter des moutons à 60.000 FCFA avec les fonds des 6 premiers mois de paiement dont la production est rapide », nous a affirmé Wara Diarra du village de Dassombougou.

Arrivée à Sirado, Madou Diarra, trésorier du comité des handicapés de ce village témoigne que durant ces 03 dernières années de financement, ils ont senti une forte amélioration dans leur vie. Avec ces fonds le comité des handicapés voulait réaliser un poulailler. Ce rêve pour le moment non réalisé faute de fonds. « Nous voulons une augmentation des bénéficiaires et si possible de la durée des paiements monétaires », a-t-il conclu.

« Depuis le 16 septembre, il n’a pas plu dans la commune de Tiriobougou. Avec cet arrêt précoce des pluies, certaines cultures sont déjà séchées et ne seront pas récoltées », s’inquiète le maire de Tiriobougou.

 

 

Sahel: la BM consacre un programme aux femmes

Parmi les obstacles qui entravent le développement de la région du Sahel, on peut citer les taux de fécondité élevés, la rigueur du climat, l’insuffisante de la croissance, des opportunités économiques limitées. La mortalité maternelle et infantile est aussi la plus élevée au monde. Pour réduire la pauvreté dans cette zone, la Banque mondiale vient de lancer son programme de développement du Sahel financé à  hauteur de de 170 millions de dollars (environ 85 milliards de francs CFA). Le projet relatif à  l’autonomisation des femmes et au dividende démographique au Sahel concerne cinq pays africains, dont quatre du Sahel y compris le Mali. « Nous savons que pour éliminer la pauvreté en Afrique et accroà®tre la prospérité au profit des familles, il faut notamment améliorer l’accès des femmes aux services de santé et éduquer les adolescentes», a déclaré Makhtar Diop, vice-président pour la Région Afrique à  la Banque mondiale. Et d’ajouter « il est impératif d’atteindre ces objectifs dans les pays du Sahel, o๠les taux de natalité sont parmi les plus élevés au monde. l’amélioration de l’accès aux services de santé maternelle et infantile, ainsi qu’aux services de planning familial, permettra de créer des perspectives économiques pour les femmes et filles de la région ». l’approbation du financement intervient un an après la visite conjointe au Sahel du président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim et du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. La Banque mondiale s’était alors engagée à  débloquer 1,5 milliard de dollars pour financer les priorités de la région en matière de développement, telles que la mise en place de dispositifs de protection sociale pour aider les familles à  résister aux pires effets des fléaux économiques et naturels, le développement des infrastructures et la création d’opportunités économiques pour les familles vivant en milieux rural.

Le Mali, leader de la lutte contre la pauvreté en Afrique?

Un peu d’espoir. D’après le rapport DATA 2013 de l’ONG One publié cette semaine, seize pays africains seraient sur le point réduire considérablement l’extrême pauvreté avant 2015 et se conformerait ainsi aux objectifs du Millénaire. En 2000, l’ONU s’était fixé huit objectifs à  remplir à  horizon 2015 pour diviser par deux la pauvreté, mesurée grâce à  des critères portant sur la santé, l’assainissement et l’eau potable, la réduction de la mortalité infantile, l’éducation, et bien sûr la faim. Le Mali en tête du palmarès Le Mali est en tête des pays qui s’investit le plus dans le cadre de la réduction de la pauvreté. One lui décerne six étoiles dans son indice de progrès vers l’objectif de développement. Cette reconnaissance est remarquable pour un pays pourtant en proie à  une grave crise politique qui s’est transformé en conflit armé. Il est suivi par le Rwanda. Au second rang, avec cinq étoiles et demi, on retrouve l’Ethiopie, le Ghana, le Malawi, l’Ouganda. Mais c’est le Burkina Faso qui remporte la palme des pays qui consacre le plus important effort financier à  la santé, l’agriculture et l’éducation avec 51,6% du PIB. En tout, l’ONG a établi un palmarès o๠figurent 16 pays africains en voie de respecter cet objectif dont le Burkina Faso, la Gambie, le Bénin, le Niger, le Sénégal, la Guinée, le Mozambique, la Namibie, le Cameroun, le Libéria, le Togo et la Zambie. Le Gabon à  la traine L’association recense également quelques mauvaises performances comme le Congo, le Zimbabwe, ou encore le Gabon pourtant bien loti en termes de ressources d’hydrocarbures. Dans son rapport, One constate en effet que « la croissance économique n’est pas autant corrélée avec la réduction de la pauvreté qu’elle le pourrait ».

UNICEF : « Enfants des villes, pas forcément favorisés »

« La Situation des enfants dans le monde 2012 : les enfants dans un monde urbain ».C’’est le titre du document paru ce 28 février. Comme chaque année, l’UNICEF se penche sur les difficultés rencontrées par les enfants dans le monde. Ils sont des centaines de millions à  vivre dans les bidonvilles et les quartiers défavorisés à  travers le monde. l’UNICEF appelle à  faire attention à  leur situation qui se dégrade au fil de l’urbanisation. l’organisation onusienne reconnait que l’on ne peut stopper l’accroissement des villes, mais elle attire l’attention sur le fait que la population des villes sera de plus en plus jeune. Les enfants nés en ville représentent déjà  60% de la croissance de la population urbaine. « Pour nous, l’image traditionnelle de la pauvreté, C’’est un enfant dans un village rural », a affirmé le Directeur général de l’UNICEF Anthony Lake. « Mais aujourd’hui un nombre croissant d’enfants vivant dans des taudis ou des bidonvilles font partie des personnes les plus désavantagées et vulnérables du monde. Ces enfants sont privés de services essentiels et du droit de s’épanouir» ajoute-t-il. La pauvreté dans les villes touche d’abord les enfants Le rapport indique que l’urbanisation offre de nombreux avantages aux enfants comme des écoles, l’accès aux services de soins, à  des infrastructures de jeu. Mais, les disparités dans l’accès à  ces avantages sont aussi de plus en plus grandes. En effet, dans la plupart des villes dans le monde, la population croit très rapidement et les services ne parviennent pas à  suivre de sorte que les besoins ne sont que très partiellement couverts. Par exemple, indique le rapport, « l’eau peut coûter 50 fois plus cher dans les quartiers pauvres o๠les habitants sont obligés de l’acheter à  des compagnies privées que dans les quartiers riches o๠les foyers sont raccordés à  un réseau de canalisations ». En outre, souligne le texte, les privations subies par les enfants dans les communautés urbaines pauvres passent souvent inaperçues parce que les moyennes statistiques générales regroupent tous les citadins, riches ou pauvres, dans la même catégorie. « Quand les enfants des taudis sont exclus, a-t-il ajouté, non seulement on les prive de la chance de réaliser tout leur potentiel, mais en plus on prive les sociétés des avantages économiques qu’elles peuvent tirer d’une population urbaine éduquée et en bonne santé», affirme encore Anthony Lake. Privilégier les enfants défavorisés l’UNICEF appelle donc à  des efforts accrus en faveur de l’équité. l’organisation exhorte les gouvernements à  mettre les enfants au C’œur de leur politique d’urbanisme et à  fournir de meilleurs services à  tous. Le rapport met également l’accent sur les initiatives positives qui ont permis de lutter de manière efficace contre la pauvreté urbaine. Des partenariats comme ceux qui ont permis de créer de meilleures infrastructures publiques à  Rio de Janeiro et à  Sao Paulo (Brésil), ou encore arriver à  un taux d’alphabétisation plus élevé à  Cotacachi (à‰quateur), ou une meilleure préparation aux catastrophes à  Manille (Philippines) sont cités comme des exemples à  suivre. Ils démontrent que quand les communautés urbaines défavorisées reçoivent un soutien, si minime soit-il, elles peuvent travailler elles-mêmes à  améliorer sensiblement leur cadre de vie et offrir à  leurs enfants un avenir meilleur. Le rapport sera officiellement lancé au Mali ce 29 février au Centre International de Bamako au cours d’une cérémonie présidée par le Gouverneur du District de Bamako, M. Souleymane Diabaté.

Zizou est à Bamako

Reconnu depuis maintenant 10 ans comme Ambassadeur de Bonne Volonté du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la désormais légende du football mondial Zinédine Zidane (grande vedette du football) se rendra la semaine prochaine au Mali pour une visite de 24h. Cette visite aura pour objectif de mettre l’accent sur les efforts entrepris par les nations de l’Afrique-Occidentale dans la réduction de la pauvreté. « Aujourd’hui, je souhaite aider ! » a dit Zidane qui s’est retiré des terrains de football professionnel en 2006 et qui est aujourd’hui Directeur de Football du Real Madrid FC. «Â La victoire contre la pauvreté dépend de chacun d’entre nous. » La visite de Zinédine Zidane aura lieu durant la semaine de l´ONU qui commence le lundi 17 octobre, journée Internationale pour l´éradication de la pauvreté. Il soutiendra des projets en faveur des femmes et de la jeunesse ainsi que des projets de développement durable en tant que moyens de combattre la pauvreté. Au Mali, Zidane visitera des activités génératrices de revenus pour les femmes, parmi lesquelles une coopérative de production de karité soutenue par le PNUD ainsi qu’une Plateforme Multifonctionnelle (PTMF) gérée par des femmes. Il visitera également une école et s’entretiendra avec les jeunes sur le rôle crucial qu’ils peuvent jouer dans le développement des communautés. Enfin, il visitera un projet pilote axé sur la protection de l’environnement au niveau local et la promotion de l’agriculture en tant que moyen de développement durable. Faut-il signaler que le Mali a, au fil du temps, réalisé des progrès significatifs liés aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Précisément, huit objectifs convenus au niveau international et visant à  réduire avant 2015 la pauvreté, la faim, la mortalité maternelle et infantile, les maladies, le logement inadéquat, l’inégalité des sexes et la dégradation de l’environnement. Le taux net de scolarisation a franchi la barre des 60% et plus de 69% de la population a aujourd’hui accès à  une source d’eau potable. Le taux de prévalence du VIH et du Sida s’est contracté passant de 1,7% à  1,3% de la population entre 2001 et 2006. Malgré ces avancées, des défis demeurent particulièrement dans les domaines de la nutrition, de l’emploi des jeunes, du développement durable et de la santé maternelle et infantile. «Â La visite au Mali de Zinédine Zidane est significative pour attirer l’attention sur les nombreux défis auxquels sont confrontés les hommes et les femmes ici au Mali et dans le monde. C’’est un message fort, un encouragement à  tous les acteurs qui luttent quotidiennement contre la pauvreté. » a déclaré Maurice Dewulf, Représentant Résident du PNUD au Mali. Notons que Zinédine Zidane a été nommé Ambassadeur de Bonne Volonté en 2001, avec pour mission de mobiliser les citoyens dans le monde entier en faveur de la lutte contre la pauvreté. Avec Ronaldo, Zinédine Zidane est, depuis 2003, à  l’origine du « Match Contre la Pauvreté », évènement annuel rassemblant les stars du football mondial qui a notamment permis de récolter des fonds au profit de projets de la lutte contre la pauvreté sur tous les continents. Plus de 3 millions de dollars ont ainsi été récoltés à  ce jour, permettant de financer 27 projets dans 24 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.

Pauvreté en Afrique : la faute aux seuls plans d’ajustement structurel ?

Avec la crise actuelle, un grand nombre d’économistes ont appelé de leurs vœux l’intervention du Fonds monétaire international (FMI). Pourtant, celui-ci ne bénéficie pas toujours d’une bonne publicité. C’’est le cas en Afrique o๠il estcommun d’entendre dénoncer les impacts sociaux (négatifs) des programmes d’ajustement structurel (PAS) qu’il a parrainé dans le dernier quart du siècle dernier. Dans l’imaginaire populaire, le FMI serait le responsable del’accroissement de la pauvreté en Afrique. Un tel discours n’est-il pas exagéré ? Vers le début des années 70, la vulnérabilité de la plupart des économies africaines se fait sentir. Les équilibres macroéconomiques se rompent : déficit budgétaire, endettement étouffant, inflation galopante et déficit commercial chronique. Bref, le tableau est catastrophique. l’Afrique se voit alors contrainte de recourir aux programmes du FMI. Comme remède proposé, en simplifiant, il y avait entre autres la réduction des dépenses étatiques ; ce qui occasionna des coupes budgétaires dans lessecteurs de santé, d’assistance sociale, etc. l’austérité budgétaire des PAS serait-elle donc la seule responsable de la dégradation du niveau de vie des africains ? Dans une série d’articles, Emanuele Baldacci, Benedict Clements et Sanjeev Gupta ont trouvé que l’austérité budgétaire du FMI n’a pas été vraiment désastreuse au plan macroéconomique. En examinant 39 pays à  faible revenu ayant appliqué un programme d’ajustement appuyé par le FMI pendant les années 90, les auteurs trouvent qu’en moyenne les pays de l’échantillon (africains et d’ailleurs) ont enregistré unecroissance du revenu par habitant de 0,5 % par an pendant les années 90. Une amélioration de 1 point du PIB du solde budgétaire a un effet positif significatif sur le taux de croissance du PIB, en l’augmentant d’un quart de point au moins. Toutes choses restant égales, l’austérité est par conséquent non seulement inéluctable dans un contexte d’endettement excessif, mais utile pour contribuer à  l’induction à  terme de la croissance comme l’illustre le graphique suivant : La pauvreté en baisse en Afrique Dans une étude de 2010, intitulé « African Poverty is Falling…Much Faster than You Think!», Xavier Sala-i-Martin et Maxim Pinkovskiy sont encore plus optimistes : l’incidence ou l’étendue – proportion de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour – de la pauvreté baisse très rapidement. Le taux de pauvreté qui atteignait 42% de la population en 1990 a rapidement diminué depuis 1995 pour atteindre 32% en 2006. Si le taux de pauvreté continue de diminuer à  la même vitesse qu’entre 1995 et 2006, l’objectif du millénaire pour le développement de diminuer de moitié la pauvreté sera atteint en 2017 pour l’Afrique Subsaharienne. Précisons quand même que toutes les « réformes » ne relevaient pas nécessairement de l’initiative du FMI. l’idée transférant l’entière responsabilité de la pauvreté aux PAS ne se justifie pas aisément dans ce contexte. Cette idée, se fondant surl’hypothèse selon laquelle la réduction de la pauvreté passe par la redistribution et donc par les transferts de l’Etat, n’est pas vraie. Il y a trop de raccourci. Or, pour les tenants du discours causal entre PAS et pauvreté, il y a eu des coupes budgétaires importantes dans les dépenses sociales. Et donc, il suffit juste de les considérer pour conclure de l’effet négatif des ajustements structurels sur la pauvreté. Véridique quant aux coupes ! Mais dans une certaine mesure, cela était inéluctable. Ajustement ou pas ajustement, d’une manière ou d’une autre, ces coupes allaient au pire de cas arriver. Le problème grec actuel est très illustratif : une gestion laxiste ne peut durer ad vitam aeternam. Et puis, contrairement à  ce qu’ils peuvent s’imaginer, la redistribution dans le contexte de l’Afrique des années 70-80 avait fait la preuve de son inefficacité : aggravation de la pauvreté. En effet, l’aide internationale fut généralement redistribuée à  des gouvernements corrompus qui en ont fait leur propriété. Les ressources nationales furent dilapidées, sans un seul égard pour les pauvres. Aussi, la recherche économique actuelle a démontré que la croissance économique est beaucoup plus efficace pour sauver des pauvres que la redistribution. Dans le cas africain, la voie empruntée était celle de la « décroissance » et donc celle de la pauvreté. Plus clairement, dans un pays o๠l’environnement institutionnel n’incite pas à  la création d’entreprises, parce qu’il y a une instabilité permanente, une bureaucratie mêlée à  une corruption prononcée et au non respect des libertés économiques, sur lequel on a saupoudré des mauvaises politiques économiques, il est normal que la croissance devienne négative. La pauvreté et les coupes budgétaires devenant ainsi inévitables. Les pays africains étaient contraints à  un « ajustement structurel » pour se remettre sur le sentier de la croissance. Evidemment, pas forcément des PAS à  la manière de ceux proposés par le FMI à  l’époque. En somme, il ne s’agit nullement de faire l’apologie du FMI ni de ses politiques. Loin de là  ! Si l’on scrute très bien, il y a des éléments importants sur lesquels on peut réellement critiquer ses politiques pendant les décades 80 et 90, notamment sa focalisation sur l’approche comptable de la croissance et sa négligence du rôle des institutions dans le développement. Cependant l’obsession de certains à  vouloir voir à  tout prix en lui le monstre qui a détruit l’Afrique n’a pas grand sens car elle réduit ou fait disparaà®tre du débat la responsabilité des politiques et des dirigeants africains et de l’histoire (colonisation, etc.).