Lamine Camara, un élu franco-malien au cœur de la cité

Né à  Kayes il y a 36 ans, Lamine Camara, est l’aà®né et le seul garçon d’une famille de 6 enfants. Dans la cité des rails o๠il effectuera ses études primaires et secondaires, il apprend la valeur du travail auprès de son père, enseignant. « Un mauvais résultat scolaire était aussitôt suivi d’une punition », se souvient-il. Quand il n’est pas en classe, il court derrière les troupeaux, petite contribution à  la bonne marche de la famille. Produit de l’Université de Bamako, notamment de la Faculté des sciences juridiques et économiques, Lamine Camara milite au sein de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), dont il prendra la tête en tant que secrétaire général en 2001. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, il inspire à  ses camarades, à  la fois crainte et respect. Un Master de droit en poche en 2003, Lamine Camara travaille pendant quelques temps dans un cabinet bamakois spécialisé dans le droit des affaires, qu’il quittera néanmoins brusquement. « On ne travaillait que sur des problématiques de riches, je n’étais pas fait pour ce travail », justifie t-il. Pendant les cinq ans qui suivront sa démission, le jeune juriste évoluera auprès de la militante altermondialiste et ancienne ministre Aminata Traoré, présidente du Forum pour l’autre Mali, qui le présente affectueusement comme « un jeune homme brillant dont je suis fière en tant que mère ». Intéressé par les questions environnementales, ce militant dans l’âme quitte finalement le Mali en 2008 pour la France, et s’installe à  Grigny, une banlieue « difficile » de la région parisienne. Il poursuit ses études, couronnées en 2009 par un Master 2 en politique environnementale et développement durable de l’Institut catholique de Paris. Ne bénéficiant d’aucune bourse, « la nuit je travaillais comme agent de sécurité à  l’aéroport. C’était très dur». Fondateur de l’Association « Maya » en 2010, et qui vise à  mettre l’humain au C’œur des enjeux du monde actuel, il travaille notamment avec les jeunes nés en France de parents étrangers, auprès desquels il prône l’importance du « vivre ensemble ». Grand militant associatif, ce franco-malien en quête perpétuelle de « liens » est appuyé par Philippe Rio, maire communiste de Grigny, qui l’aide à  se positionner sur la liste PCF-Front de Gauche en àŽle de France, lors des élections régionales de décembre 2015. Bien lui en prend, puisqu’il gagne son pari et devient conseiller régional, au sein de la région capitale, désormais dirigée par la Droite. Aujourd’hui unique franco-malien à  occuper un tel poste, après la défaite d’Ali Soumaré (PS), l’élu a choisi de se focaliser, pendant les six années à  venir, sur la formation professionnelle des jeunes et la coopération internationale, notamment celle entre le Mali et la France.