Lutte contre l’ensablement : Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement à Gao

Une partie de la forêt classée de Monsonga bientôt déclassée C’’est par Ansongo que le séjour du Pr Tiémoko Sangaré a commencé, le samedi dernier. Il y a visité la forêt de Monsonga, classée depuis la période coloniale. Elle subit aujourd’hui des agressions qui menacent son existence. En effet, la forêt classée est tout simplement occupée par des populations qui y ont construit des habitations, une école, un dispensaire, une mosquée. Et C’’est justement le côté social de l’occupation qui rend la situation particulièrement difficile à  gérer pour les services des eaux et forêts. Le passage du Ministre a permis d’instaurer des échanges avec les populations et de dégager des pistes de solution. Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement leur a expliqué la nécessité de préserver cette réserve qui constitue un rempart contre l’avancée du désert. Il a rappelé que ce n’est qu’en épargnant la nature que nous pouvons garantir une existence pour nos descendants. « Faisons en sorte qu’il soit possible de vivre demain sur ces terres », a-t-il lancé aux habitants de Monsonga. En guise de solution, il a évoqué la nécessité de donner aux populations un autre espace vital. Ce qui se traduira par un réaménagement de la forêt pour déclasser les parties occupées et créer un classement compensatoire. « Les services techniques se chargeront du réaménagement en collaboration avec les populations car leur adhésion est indispensable », a expliqué Tiémoko Sangaré. Avant l’intervention du ministre Sangaré, le chef du village de Monsonga avait brièvement présenté son village qui compte aujourd’hui 3700 habitants, dont 167 familles qui occupent la forêt classée. A ces populations, le Ministre a annoncé que leur forêt classée sera une portion de la partie de malienne de la Grande Muraille verte que les 11 pays sahéliens sont en train de préparer pour dresser un rempart contre la désertification. Cette haie vive large de 11 km, qui partira de Dakar à  Djibouti, passera par Gao afin de protéger le fleuve Niger des agressions telles que l’ensablement. A Gouthine et Gargouna, des exemples à  suivre Après l’étape du village de Monsonga, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement s’est rendu à  Gouthine, un village de 931 habitants. Là , les populations ont réussi à  reverdir la berge du fleuve sur une trentaine d’hectares, avec l’appui du Programme de lutte contre l’ensablement dans le bassin du fleuve Niger. Grâce au microclimat ainsi créé par la plantation, les populations peuvent faire du maraà®chage et de la riziculture. Sans compter qu’ils exploitent le bois de la forêt. Cette réalisation n’a pas manqué d’émerveiller le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré. Pour qui l’existence d’une forêt dans cette zone désertique est la preuve qu’ « il suffit de s’y mettre pour réussir ». Il a encouragé les populations de Gouthine à  persévérer dans l’effort et leur a assuré de l’appui constant du gouvernement. s’en suivra l’escale de Gargouna, un village de 3750 habitants. Le ministre Sangaré a visité des réalisations du Programme de lutte contre l’ensablement dans le bassin du fleuve Niger. Ces réalisations portent sur la fixation de dunes, les plantations, l’installation de vergers, de périmètres maraà®chers et de renforcement de capacités. Dans le cadre de la fixation de dunes, 61 hectares ont été réalisés. Les plantations destinées à  la protection des berges s’étendent, elles, sur 35 hectares. Le périmètre maraà®cher est vaste d’1 hectare. Les populations ont témoigné devant le ministre Sangaré que ces réalisations leur ont permis de développer des activités génératrices de revenus, améliorant ainsi le quotidien des familles.. Ils ont assuré que l’exode rural a beaucoup diminué dans cette contrée parce que les champs protégés de l’ensablement, produisent bien. Jeunes plants cherchent preneurs… Le dimanche matin, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a visité le jardin du pépiniériste Dramane Traoré. Encouragé par les services du ministère dans le cadre de la campagne de reboisement, ce pépiniériste a produit beaucoup de jeunes plants. Toute sa production n’a pu être enlevée par les services des eaux et forêts, faute de moyens financiers. Il lui reste plus de 60.000 plants en souffrance dans son jardin. Ces plants sont essentiellement des épineux qui sont les essences locales. Il n’est pas le seul dans cette situation. Quinze autres pépiniéristes connaissent les mêmes difficultés. Le ministre Tiémoko Sangaré a demandé aux services des eaux et forêts de prendre des mesures pour enlever les plants en souffrance afin de les mettre à  disposition car la campagne de reboisement n’est pas encore terminée à  Gao, la période de décrue étant propice à  la plantation d’arbres. La région a déjà  réalisé 73% de ses objectifs de plantation dans le cadre de la campagne spéciale de reboisement. Des arbres qui peuvent rapporter gros Afin d’inciter ses administrés à  prendre soin des arbres déjà  plantés, le gouverneur de la région, le général Kalifa Keita a annoncé des récompenses. La commune ou le village qui se distinguera le plus dans l’entretien de ses arbres, recevra une somme de 1 million de Fcfa. Cette annonce a été faite au cours d’une conférence des cadres animée par le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré. Le gouverneur n’a pas manqué de souligner la dégradation poussée de notre environnement, avant d’en appeler à  l’action collective pour y mettre un terme. Il s’est félicité de l’initiative du département de l’environnement de lancer l’opération : « à  chacun son arbre du cinquantenaire ». « Ce slogan a été le moteur de la mobilisation à  Gao », a témoigné le gouverneur. A sa suite, le ministre Sangaré a rappelé que le Mali compte développer son secteur agricole. « Cela n’est possible que si nous travaillons à  créer les conditions d’une production optimale », a-t-il expliqué. Cet engagement du gouvernement a conduit à  la création de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable. Il a pour finir rappelé que la volonté affichée de préserver l’environnement est à  la base de l’adhésion du Mali au projet de la Grande Muraille verte. Ce projet sera sans doute l’un des thèmes centraux du 1er Forum africain du développement durable qui se tiendra dans notre pays cette année.