Session 2011 de la Cour d’Assises : 6 cas de pédophilie jugés

Ces crimes portent, entre autres, sur des cas de pédophilie, viols, vols qualifiés, coups mortels, enlèvements, infanticide, parricide, incendie volontaire et faux et usage de faux. Au rôle de cette session qui dure un mois, sont inscrits 62 dossiers concernant 156 accusés pour la plupart détenus. Parmi les accusés, figurent 18 femmes. On y enregistre 6 cas de pédophilie ; 6 d’association de malfaiteurs ; 13 de vols qualifiés ; 5 de coups mortels ; 2 d’enlèvement d’enfants ; 6 de viol : 3 de faux et usage de faux ; 1 d’homicide volontaire ; 5 d’atteintes aux biens publics, 4 d’infanticide ; 1 de parricide ; 3 d’assassinat ; 1 de trafic de drogue ; 3 de meurtre ; 1 d’abandon d’incapable et 2 d’incendie volontaire. Selon le procureur général de la Cour d’appel de Bamako, Souleymane Coulibaly, « ces chiffres exigent qu’une plus grande attention soit accordée à  ces phénomènes criminels fortement préjudiciables à  l’équilibre et au développement de notre société ». Il a ainsi vivement souhaité que les coupables soient condamnés à  la mesure de leur forfait et que les innocents retrouvent leur liberté et leur dignité, mais aussi que les parties civiles obtiennent réparation des préjudices subis. Une justice en perte de vitesse Dans le cadre du renouveau de la justice, le Gouvernement malien entend assurer à  chaque personne vivant sur le territoire national, un procès équitable qui assure à  chacun la reconnaissance et la défense de ses droits. « Nous devons faire de notre mieux pour améliorer et redorer l’image de notre justice », a souligné le bâtonnier de l’Ordre des avocats. L’une propositions faites par le batônnier Issaka Traoré, c’est la relecture des textes, qui dit-il, permettra de corriger les lacunes de notre justice. Toutefois, faut-il le rappeller, la session qui se déroule actuellement présage de beaucoup d’espoir en ce sens qu’elle contient un nombre insignifiant d’infractions relatives aux stupéfiants.

Pédophilie au Mali : un mal qui prend racine

Le vol est puni et pourtant, les gens continuent de voler, pensant qu’ils ne seront pas. Il en est de même pour la pédophilie qui a pris de l’ampleur depuis plusieurs années maintenant. En effet, phénomène social existant, malheureusement, depuis la nuit des temps, la pédophilie tend aujourd’hui à  rentrer dans les mœurs. l’avènement de la télévision, de l’Internet y sont pour beaucoup mais aussi la pauvreté et l’ignorance des droits des enfants qui les rend vulnérables aux abus des « grandes personnes ». La loi du silence qui entoure les cas connus favorise également l’expansion de problème car les coupables se retrouvent finalement protégés au détriment de leurs victimes au nom de la sauvegarde des liens familiaux ou sociaux. Tabou ! Dans l’imaginaire populaire, la pédophilie renvoie à  l’idée de l’adulte qui ressent une attirance sexuelle vis à  vis d’un enfant. C’’est pratiquement une maladie psychologique de l’avis de certains médecins psychologues. De façon technique, si nous nous référons à  l’article 268 du code pénal, la pédophilie est « tout acte de pénétration sexuelle ou attouchement sexuel de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne mineure de moins de 13 ans, ou toute exposition ou exploitation à  des fins commerciales ou touristiques de photographies mettant en scène une ou plusieurs personnes mineures âgées de moins de 13 ans ». Il est extrêmement difficile d’avoir des témoignages sur la question de la pédophilie dans notre pays. On pourrait que le phénomène est méconnu par les populations. C’’est la loi du silence car le sujet est encore tabou. Bien souvent, les auteurs de ces actes répréhensibles viennent du cadre familial ou du cercle des proches de l’enfant. D’o๠la difficulté, d’une part, pour l’enfant de dénoncer les violences dont il est victime, mais aussi pour les parents de faire face à  une situation qui risque de les mettre au ban du reste de la famille. Les cas d’inceste ou de viols d’enfants sont légion à  chacune des sessions de la Cour d’Assises du Mali. Cela veut-il dire que maintenant le tabou est rompu ou que les cas sont devenus si nombreux qu’il devient impossible de les passer sous silence ? Les deux propositions sont vraies. Pas plus tard qu’en octobre dernier, un maà®tre coranique a été condamné à  vingt ans de prison ferme pour abus sexuels sur mineure. De quelques affaires, il y a à  peine 10 ans, les tribunaux maliens sont désormais submergés de cas et chaque session de la Cour d’Assisses voit défilés des personnes inculpés de pédophilie. Selon les juristes, la relation sexuelle effective entre adulte et enfant, que la pédophilie peut induire suite à  un passage à  l’acte, est condamnée dans la plupart des législations du monde, considérée comme un grave délit ou crime, une transgression majeure de la norme sociale et désignée sous le terme « d’abus sexuel sur mineur ». II en va de même de la pornographie infantile très lourdement, y compris lorsqu’elle est d’imagination (dessins, images virtuelles, vidéo, film, sites payants spécialisés et parfois même des textes). Le rôle prépondérant des médias Aujourd’hui les médias sont souvent accusés de traiter ce thème de façon trop émotionnelle, imprécise et sans réel travail journalistique, surtout lors de certaines affaires très médiatiques – comme dans l’affaire d’Outreau, o๠ils ont été accusés d’enfreindre régulièrement la présomption d’innocence et d’instaurer un climat hystérique peu propice à  une justice sereine et équitable. Lors de ces affaires, plusieurs prévenus se sont suicidés avant même leur jugement (dont certains qui se sont révélés innocents par la suite). Toutes ces dispositions sont-elles réellement de nature à  influer le comportement des pédophiles. Face au nombre croissant de cas enrôlés lors des sessions d’assises, Me Amadou Dansogo pense que non. Il se demande si les gens sont suffisamment informés de l’existence même de cet arsenal qui réprime la pédophilie. «Les parents doivent revoir l’éducation qu’ils inculquent à  leurs enfants. Il faut la surveillance de tous y compris des médias ». Dans le temps, l’enfant mineur n’avait pas de comportement sexuel. Aujourd’hui, C’’est tout le contraire qui se produit… Internet est aujourd’hui le lieu o๠prolifèrent toutes les perversions et o๠les pédophiles ont trouvé leur terrain de jeu. l’accès de plus en plus vulgarisé à  la toile met les enfants à  la portée des pervers qui derrière des pseudonymes peuvent les atteindre sans trop risquer de se faire prendre. Les sites « spécialisés » sont de plus en plus nombreux malgré les efforts mis en œuvre dans les pays occidentaux pour les freiner. Les parents essaient également, tant bien que mal, de sensibiliser et d’éduquer leurs enfants pour les mettre en garde et les protéger des « prédateurs sexuels ». Cette lutte est loin d’être gagnée dans les pays occidentaux et au Mali, elle n’a pour ainsi dire, jamais commencée. Un autre aspect de ce problème est le tourisme sexuel. Si chez nous, on ne saurait obtenir des chiffres ou même des confirmations du phénomène, des situations vécues au quotidien portent à  croire qu’il existe bel et bien. Dans certains pays asiatiques et d’Amérique latine, C’’est une véritable industrie touristique qui attire des millions d’occidentaux et d’américains chaque année. Bien loin de chez eux et à  l’abri des polices qui les recherchent, ils se livrent aux pires actes, souvent avec la bénédiction des parents des enfants, qui brandissent la pauvreté comme alibi. Des victimes brisées Le Dr Mamadou Sylla, psychiatre malien, signale que la pédophilie est un crime qui a des effets psychologiques terribles sur l’enfant. Il y aussi bien souvent, des conséquences physiques. l’enfant brutalisé n’est en effet pas apte à  avoir des relations sexuelles et l’aspect brutal de l’acte peut lui causer des dommages physiques irréversibles. « C’’est la raison pour laquelle, la loi dit qu’un enfant mineur ne doit pas avoir de rapports sexuels avant 15 ans, puisque avant cet âge, il n’a pas la faculté de discernement ». Selon le procureur Amadou Cissé, il existe des sanctions sévères à  l’encontre des auteurs de ce crime. Le juge a la possibilité de condamner le délinquant à  une peine allant de 5 à  20 ans de réclusion criminelle et une amende comprise entre 20 000 et un millions de Fcfa ». Cette sanction est encore plus sévère lorsqu’il s’agit des ascendants. « C’’est le cas par exemple d’un père qui exerce des rapports sexuels sur son propre mineur de moins de 13 ans. « La peine sera la réclusion à  perpétuité et une amende de 20 000 à  1 million de Fcfa ». Le suivi psychologique des victimes pèche encore énormément au Mali. Les enfants, déjà  traumatisés par les violences qu’ils ont subi, se retrouvent au ban de leurs familles qui voient en eux l’« objet du scandale ». l’augmentation exponentielle du nombre de cas doit à  présent interpeller les structures d’aide sociale pour que soit mis en place un suivi obligatoire et continu de ces enfants dont les vies sont brisées par des adultes censés les éduquer et protéger leur innocence.

La pédophilie, un acte puni par loi au Mali !

Le fait d’avoir un rapport sexuel avec une fille de moins de 13 ans est qualifié de pédophilie. Cette tendance est mise au compte de l’avènement de la télévision et de l’Internet, voire le téléphone multimédia. Avec la télé, le téléphone multimédia, l’enfant a accès à  certaines images qu’il a tendance à  imiter. L’accès au Net favorise la pédophilie au Mali Si dans les pays occidentaux, l’accès au Net est contrôlé, au Mali C’’est le dernier des soucis de nos autorités. Toutes choses qui sont à  la base du changement de comportements de nos enfants. Dans l’imaginaire populaire, la pédophilie renvoie à  l’idée de l’adulte qui ressent une attirance sexuelle vis à  vis d’un enfant. C’’est pratiquement une maladie psychologique de l’avis de certains médecins psychologues. De façon technique, si nous nous référons à  l’article 268 du code pénal, la pédophilie est « tout acte de pénétration sexuelle ou attouchement sexuel de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne mineure de moins de 13 ans, ou toute exposition ou exploitation à  des fins commerciales ou touristiques de photographies mettant en scène une ou plusieurs personnes mineures âgées de moins de 13 ans ». Des effets psychologiques lourds Selon Me Amadou Dansoko, la pédophilie est un crime qui a des effets psychologiques terribles sur l’enfant mineur. « C’’est la raison pour laquelle, la loi dit qu’un enfant mineur ne doit pas avoir de rapports sexuels avant 15 ans, puisque avant cet age, il n’a pas la faculté de discernement ». En tout état de cause, il existe des sanctions sévères à  l’encontre des auteurs de ce crime. Si l’on en croit un avocat, le juge a la possibilité de condamner le délinquant à  une peine allant de 5 à  20 ans de réclusion criminelle et une amende comprise entre 20 000 et un millions de Fcfa. Pis, ajoute-il, la sanction est encore plus sévère lorsqu’il s’agit des ascendants. C’’est le cas par exemple d’un père qui exerce des rapports sexuels sur son propre mineur de moins de 13 ans. « La peine sera la réclusion à  perpétuité et une amende de 20 000 à  1 millions de Fcfa ». Le rôle des Médias Toutes ces dispositions sont-elles réellement de nature à  influer le comportement des pédophiles. Face au nombre croissant de cas enrôlés lors des sessions d’assises, Me Amadou Dansogo pense que non. Il se demande si les gens sont suffisamment informés de l’existence même de cet arsenal qui réprime la pédophilie. «Les parents doivent revoir l’éducation qu’ils inculquent à  leurs enfants. Il faut la surveillance de tous y compris des médias ». Protéger l’enfant Le vol est puni, les gens continuent à  voler pensant qu’ils ne seront pas pris la main dans le sac. Il en est de même pour la pédophilie qui a pris de l’ampleur avec l’arrivée de la télévision, de l’Internet et de certains blancs adeptes du tourisme sexuel. Cette prévention doit entrer dans nos mœurs ». Il ne sert à  rien de réprimer la pédophilie, si l’enfant lui même n’est pas protégé et s’il n’a pas un bon comportement social.