Mamary Diallo : Né pour être artiste

Mamary Diallo, est un jeune malien, artiste plasticien, peintre et membre de plusieurs associations artistiques. Il est titulaire d’un Master en Arts plastiques du Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté depuis 2010. En plus d’être artiste, Mamary Diallo enseigne au lycée de Bougouni et fait la navette entre son atelier, situé à Quinzambougou, à Bamako, et cette ville.

Lorsqu’il était étudiant au Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté, cet artiste organisait chaque année des évènements. À partir de 2008, il a bénéficié d’un financement de l’Union Européenne pour la réalisation d’une exposition sur la mosquée Djingareyber de Tombouctou. Cette mosquée du style architectural soudano-sahélien a été une grande source de motivation pour le jeune peintre et c’est là que sa carrière a pris son envol. « Chaque artiste est obligé de choisir son style et sa technique de travail, c’est ce qui fait sa fierté », explique Mamary Diallo. « Moi, j’ai essayé de trouver la solution pour réutiliser cette pratique du style soudano-sahélien dans la peinture, avec des matériaux comme la paille associée au banco, l’argile, la feuille blanche et la gomme arabique ».

Dès l’enfance, Mamary Diallo, alors en classe de 3ème année, était sollicité par les enseignants de la 6ème année pour faire des croquis, comme l’appareil circulatoire. « Moi, je suis né pour être un artiste. C’est un don naturel, depuis tout petit je dessine. Je reproduisais les petits dessins des livres et je parvenais à faire mon propre portrait », nous a appris le plasticien. À l’adolescence, les parents de Mamary lui ont conseillé d’arrêter, et ont même cherché à l’empêcher de dessiner, pour qu’il se consacre à ses études. Mais, grâce à son talent, il a par la suite pris part à plusieurs activités artistiques, comme la Biennale co-organisée par le Brésil et l’Argentine, en 2008, où il était le seul artiste de l’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’à la 14ème édition de l’exposition « La Documata » en Grèce, en 2017, avec autres artistes représentant tout le continent.

Pour cet homme de culture, dans la vie chacun suit son destin. « Depuis que j’ai su en moi ce désir qui me pousse à m’exprimer, je ne me suis jamais découragé. Les gens qui réussissent dans la vie ne sont pas les plus riches ou intelligents, ce sont ceux qui n’abandonnent jamais ». Ses tableaux sont aujourd’hui achetés ou commandés par les ministères, les services, les ambassades et des particuliers.

Mamary Diallo vient de recevoir une médaille de bronze, Art, Sciences, Lettres remise par la Société Académique d’Éducation et d’Encouragement, le 2 juin 2018.

« Dialogue » : exposition plurielle au LAC de Lassa

Le LAC de Lassa, situé sur les hauteurs de Bamako a lancé sa troisième exposition d’arts dénomme « Dialogue ».  Ouverte du 27 avril au 13 mai, elle met à l’honneur de plusieurs artistes sculpteurs, designers et peintres de la place. Cet évènement se veut un lieu sde rencontre et de dialogue entre les visiteurs et le mode de l’art.

Cette exposition met en lumière des objets d’art plastiques à savoir des sculpteurs et des objets de design intérieur et quelques toiles. Elle a pour objectif de rendre hommage à la sculpture malienne. Le LAC de Lassa, crée en 2012, est un espace de production de diffusion d’art et d’artisanat maliens par le biais d’une réflexion sur les enjeux climatiques et la protection de la biodiversité. « C’est un espace dédié à un processus éco-esthétique par lequel les designers transforment les déchets non-biodégradables ou des matériaux naturels en matière ou en objets du quotidien », explique Carole Refabert Traoré, Commissaire de l’exposition « Dialogue », co-fondatrice du LAC de Lassa. À travers cette exposition qui met en valeur des oeuvres réalisées à partir de matériaux recyclés, elle s’adresse aux autorités maliennes, « amener nous vos déchets, nous nous allons les transformer ».

Les œuvres de neufs artistes (sculpteurs, designers, bronziers) sont exposées à Lassa. On peut y rencontrer Thierno Diallo, sculpteur, Mohamed Diabagaté, un jeune peintre, ou encore Sidiki Traoré, designer et peintre, entres autres, dont les oeuvres sont à l’image de la rue de Bamako et l’actualité du pays. Elles évoquent les perturbations sociales, la géomancie, le savoir… De même, plusieurs tableaux et sculptures sont axés sur la paix et la réconciliation entre les fils de cette nation. « Cette exposition est l’image de la rue de Bamako et de nos savoirs-faire », déclare Sidiki Traoré, designer, co-fondateur du LAC de Lassa, qui estime que « les inventeurs du Mali sont les artistes d’aujourd’hui ». Ainsi, pour Carole Refabert Traoré, l’objectif de la structure est de créer une sorte de « dynamisme pour que les Maliens puissent avoir accès à leur culture et au savoir-faire des artistes ».

 

 

Mariam Maiga : L’art sans tabous

Elle s’appelle Mariam Ibrahim Maiga. C’est une artiste plasticienne formée au Conservatoire des arts multimédias (CAMM) Balla Fasséké Kouyaté. Toute jeune, elle fut attirée par l’art. Elle a déjà fait deux expositions de ses œuvres et en a une troisième en vue. Nudité, maternité et viol sont les thèmes qu’elle évoque sans tabous.

Habitant à Bamako, mais née à Gao, Mme Traoré Mariam I. Maiga a été captivée par l’art du dessin dès sa tendre enfance. Pas étonnant qu’elle soit sortie du CAMM avec un diplôme supérieur en arts plastiques. Elle n’arrive pas à expliquer comment elle tomba amoureuse de ce métier. « Moi-même, je ne sais pas comment. En deuxième année fondamentale, je dessinais déjà » se souvient-elle. Peut-être que la peur d’être frappée a aiguisé sa plume à dessin. « Je dessinais en classe parce que j’avais peur de me faire frapper par certaines personnes. Ces gens-là ont participé à ma formation », reconnait-elle en souriant. Sa sensibilité aussi a impacté son choix de s’exprimer par la peinture, en adepte de l’acrylique sur toile et du collage. Ses toiles sont peintes en noir, sa couleur de préférence, et rouge. «Je travaille surtout avec le noir. J’ai même essayé de travailler du noir sur le noir, mais je n’arrivais pas à faire voir ce que je voulais faire ». Elle a organisé en 2014 sa première exposition collective dans son atelier, « Tim’ Arts », à Baco Djicoroni Aci. Sa troisième exposition personnelle sera axée sur le viol. Depuis la crise de 2012, elle se souvient encore de ces femmes violées. « Il y avait deux petites filles qui ont été violées, puis évacuées ici. L’une avait douze ans et l’autre neuf. La plus petite n’a pas survécu. Elle est décédée », nous confie Mariam. La jeune artiste envisage de travailler sur tous les viols qui se commettent en silence, « Les viols des crises, les viols dans les familles, sur des petites filles, souvent par leurs oncles ou cousins, que les familles cachent, il faut en parler ».  Avec son mari, elle nourrit un projet de centre culturel, « Shiif’Art » (vestibule de l’art), pour l’exposition et la réception d’artistes du monde entier. Son objectif est de faire connaitre l’art. « C’est moi qui fais vivre l’art, l’art ne me fait pas vivre ». Selon elle, le choix du ministre de la culture doit tenir compte de sa vision. « Il faut être fou pour pouvoir gérer les artistes. Je parle de la vision : un fou voit différemment les choses ».

Kevin Johnson, un peintre jamaïcain au Mali : « J’ai été séduit par les couleurs africaines »

Passion Mali Dans l’optique de promouvoir les arts visuels au Mali, tout en valorisant et améliorant les conditions de vie et de travail des jeunes artistes maliens, le centre ‘soleil d’Afrique’ est né en 1999 sous l’impulsion d’hommes d’arts et de cultures du Mali. Sa mise en place sera possible grâce aux soutiens financiers de la fondation Prins Claus et technique de Rijksakademie des Pays-Bas. Ainsi chaque année, le centre fait appel à  de célèbres artistes d’Afrique et d’ailleurs. Ces artistes de divers domaines comme les arts visuels, la sculpture, la photographie, les multimédia, le design, la peinture, etc, partagent avec les jeunes talents du pays, leurs expériences. C’’est ce cadre donc que l’artiste Kevin Johnson est à  Bamako depuis près de trois semaines. Pendant un mois, l’artiste en résidence au centre soleil d’Afrique, échangera, discutera et donnera des cours théoriques et pratiques aux jeunes peintres du centre. A l’issue de son travail, un vernissage sera organisé au dit centre o๠il exposera les tableaux qu’il aura réalisé durant son séjour malien. De l’enseignement à  l’art Agé d’une quarantaine d’années, l’artiste jamaà¯cain découvre pour la première fois l’Afrique noire cette année 2010. l’homme a baigné pendant une vingtaine d’années dans l’enseignement avant de se lancer dans une carrière artistique. Il fait ses débuts dans la sculpture o๠il se perfectionnera en un temps si court que l’on croira qu’il l’a fait toute sa vie. Kevin Johnson vit dans la capitale anglaise Londres depuis de nombreuses années. Il explique que le racisme y est très fort mais malgré tout, il réussira à  s’imposer et se faire une place de choix. Il se fait remarquer grâce à  la qualité et à  l’originalité de ses œuvres. Petit à  petit, le génie de la sculpture se fait un nom dans le domaine de l’art. Il sera sollicité pour la réalisation du mémorial destiné aux victimes du commerce transatlantique d’esclaves sur Saint Georges Quay à  Lancaster, l’un des quatre plus grands forts de l’esclavage. Quand la peinture devient une passion Kevin Johnson a un double talent artistique qu’il découvrira au fur et à  mesure. En effet pendant ses heures libres, il s’adonnait à  la peinture. Ses tableaux exprimant une certaine nostalgie de la terre perdue. C’’est d’ailleurs pour ses talents de peintre, que le centre fera appelle à  lui. Il foulera donc pour la première fois, l’Afrique noire. Une Afrique qu’il découvre très agréablement d’ailleurs avec des couleurs multiples. Il explique « J’étais vraiment fasciné par le spectacle qui s’offrait à  moi quand je suis descendu de l’avion. Ce n’est pas du tout l’image qu’on nous dépeint de l’Afrique en occident. J’avoue que J’étais agréablement surpris non seulement par la chaleur humaine, mais également par les couleurs. Oui les couleurs sont la première chose qui m’a tapé dans l’œil. » Le premier tableau que l’artiste a réalisé à  Bamako, exprime la sensation qu’il a ressenti au contact du sol malien. On y voit une multitude de couleurs qui selon lui, expriment la joie, le bonheur, la chaleur et l’hospitalité malienne. « J’ai appris beaucoup de choses durant mon bref séjour ici. Mon ami et frère King Solo m’a appris la patience, la tolérance et le pardon qui sont des qualités que J’apprécie vraiment. » Indique-t-il. Précisons que Souleymane Sangaré dit King Solo, est un célèbre artiste peintre malien. Des œuvres à  découvrir Ainsi pendant un mois, les jeunes artistes en herbe de l’Institut national des arts (INA), du conservatoire Balla Fasséké Kouyaté de Bamako et du centre soleil d’Afrique, bénéficieront des expériences et du savoir faire du jamaà¯cain Kevin Dalton Johnson. Inversement, l’artiste s’inspirera des expériences maliennes. Avouons que cela a déjà  commencé puisque se ressentant dans ses œuvres. Environ trois des tableaux qu’il a réalisé, traduisent largement que le Mali a influencé son travail. Il affirme « ma vision de l’Afrique et du Mali en particulier, m’a apporté de belles choses, des choses assez positives je dirais parce qu’avant que je découvre l’Afrique noire, je peignais mais d’une toute autre manière. Le regard diffère complètement lorsque vous êtes sur place. Un vernissage est prévu dans quelques jours au centre soleil d’Afrique. l’artiste exposera les différents tableaux qu’il a réalisés pendant son séjour malien. Sur la question de savoir la chose qui l’a le plus marqué au mali, Kevin Johnson répond simplement « J’ai été séduit par les couleurs africaines».

Partenariat Bamako–Angers : la photo au-delà des frontières

Un photographe talentueux Le directeur de la maison du partenariat explique que le choix d’Harandane Dicko s’est vite imposé. Le jeune natif de Tombouctou a participé à  plusieurs expos collectives au Mali (5e, 6e, 7e et 8e rencontres photo de Bamako) et dans le monde (festival visages francophones de Cahors à  la bibliothèque François Mitterrand de Paris, le festival de Fès au Laban). l’artiste à  travers ses photographies, témoigne d’une grande générosité et d’une ouverture vers le monde extérieur. Ses images parlent non seulement de phénomènes de société tels que la mendicité, les accidents de circulation, mais aussi, de la beauté et la richesse des échanges inter-états. «Â Hommage aux figures », témoigne du partenariat entre Bamako et Angers. Y figurent les acteurs qui ont de près ou de loin, contribué à  la pérennisation des échanges. Parmi ces personnes, figurent : Alioune Ifra N’diaye, Aminata Dramane Traoré, Lassy King Massassy et plein d’autres. Signalons que ces photos avaient dans un premier temps, été exposées au mois de Mars 2007 à  Angers. Amkoullel, l’enfant peulh Acteur incontesté du partenariat Bamako-Anger, Amkoullel a donné un concert après le décrochage de l’expo de Harandane Dicko. Ces deux jeunes artistes âgés tous les deux d’une trentaine d’années, sont un exemple palpant d’une bonne et longue coopération enrichie par la jeunesse toujours en place. Ainsi, Amkoullel a interprété en live, des morceaux de son prochain album à  paraitre en 2010 en France. Toujours engagé, Amkoullel à  travers ce nouvel album, incite à  l’éveil des consciences, à  l’amour, à  l’entre aide, au partage. C’’est un album assez particulier qu’il présentera avec une coloration musicale particulière. Il utilise cette fois-ci, des instruments du terroir malien tels le kamalé n’goni, la guitare traditionnelle, merveilleusement combinés avec des instruments plus modernes et sophistiqués Musique, musique ! l’enfant peulh a tenu le publique en haleine pendant près de deux d’affilée. Ses danseurs Gafou Kiss et Papi, ont également fait des démonstrations de danse qui n’ont laissé personne indifférent. La fête a enregistré la participation d’un public important qui a effectué le déplacement d’Angers. Chose qu’ils n’ont d’ailleurs pas regretté parce que le jeu en valait la chandelle. Souhaitons bon vent a Amkoullel et Harandane Dicko qui sont des porte drapeaux des différents partenariats entre le Mali les villes françaises