Le regard de Fatoumata : Et si l’imperfection nous rendait perfectible ?

Prenons par exemple une femme qui est mariée, a des enfants et travaille aussi. Elle a le devoir de prendre soin de sa famille, s’occuper convenablement de ses enfants, de les éduquer comme il faut et de mener une carrière professionnelle réussie. En plus de tout cela, elle doit être mince et belle. Réussir à  mener tout cela sans faute est presque inhumain, mais elle pense que C’’est une obligation ou même un devoir. Qui est-ce qui nous convainc que C’’est un devoir? La société. Il est vrai que de nos jours l’excellence est la clé. En effet, on doit exceller dans tout et ce, n’importe o๠et n’importe quand. On ressent ce besoin de pousser continuellement. Après avoir réussi à  monter une entreprise, on en fait une chaine nationale et plus tard on en fera une chaine internationale. Un étudiant qui est bon ne veut pas se contenter d’être bon, il veut exceller. La nature humaine fait de nous des êtres perpétuellement insatisfaits, cherchant toujours à  se surpasser. Si l’étudiant n’arrive pas à  atteindre un but, il pensera qu’il ne vaut pas grand chose, qu’il n’est pas digne d’intérêt, qu’il ne donne pas assez au gens autour de lui. Il perdra tout estime de lui-même parce qu’il ne peut accomplir ce qu’il veut faire. Il faut comprendre que nous sommes tous des êtres humains. Par conséquent on ne peut pas tout avoir: on a des défauts et des qualités. Les défauts et les qualités se complètent. Une personne n’a jamais que des défauts, de même elle ne peut pas avoir que des qualités. En plus de cela, nous avons tous des limites. On ne peut pas toujours être en forme. Il faut souvent prendre des pauses. Par définition, une personne parfaite n’a aucun défaut. Cette personne nait avec la perfection, donc elle n’a pas besoin d’apprendre ni de se perfectionner. Par exemple, un enfant qui se brûle pour la première fois a compris que le feu brule ; ses parents lui avaient surement dit de faire attention au feu. Mais, maintenant qu’il a compris, il ne le refera plus. En d`autres termes on a besoin de faire certaines expériences par soi-même, sinon la leçon ne sera pas apprise. Est-il possible de cohabiter avec une telle personne? à‰tant interdépendants, les hommes sont amenés à  se pardonner. Ce pardon est accordé en grande partie à  cause de l’imperfection commune. On dit que l’erreur est humaine, le pardon divin. Alors dans l’esprit de se rendre proche de cette perfection, on se pardonne. Un être parfait ne commet pas d’erreurs. Il n’a surement pas la faculté de se mettre à  la place de l’autre. D’ailleurs pourquoi devrait-il pardonner si lui ne commet pas d’erreur ? Le succès de la presse à  scandale réside dans le fait qu’on veut se rassurer : ils ne sont pas parfaits non plus, ils sont beaux et riches, mais ont aussi des problèmes – les leurs sont souvent inventés de toutes pièces. Juste pour les rendre un peu plus humains. On pousse donc un soupir de soulagement. Ils sont soumis à  une plus grande pression parce qu’ils sont connus et adulés, mais cela n’empêche, ils ne font pas toujours les bons choix. l’identité n’est pas statique, en effet le changement identitaire est en relation avec notre vécu. Dans la vie, il y a des hauts et des bas. Une personne qui ne vit que d’après des réussites n’apprend pas vraiment quelque chose, mais quelqu’un qui croise un échec peut tester ses relations. Par exemple, un riche qui devient pauvre voit la vie sous un nouveau jour. Il découvre ses vrais amis et ceux qui étaient juste intéressés. En plus il aura une plus grande connaissance de sa personne parce qu’il aura expérimenté une crise et qu’à  la fin de cette dernière, il découvrira le nouveau lui qui sera plus fort. On peut certes s’en vouloir après un échec, mais on doit l’accepter et s’en servir comme d’une leçon visant à  nous rendre plus fort et à  nous guider sur la route de la perfection, car l’homme a certes des défauts, mais s’il était parfait, il n’acquerrait aucune connaissance. Alors, et si l’imperfection nous rendait perfectible?! Fatoumata Touré