17 proches de Gbagbo quittent « la Pergola »

Retenues à  Abidjan depuis la chute de l`ex-président ivoirien le 11 avril, les dix-sept personnes ont quitté samedi l`hôtel La Pergola », selon le ministre de la Justice Jeannot Kouadio Ahoussou. Parmi elles figurent l`ancien ministre de la Défense Michel Amani N`Guessan et l`ex-ministre de la Justice Yanon Yapo, assigné à  résidence mais relâché « pour raisons humanitaires » à  la suite de problèmes de santé, a-t-il précisé. Le ministre a toutefois refusé de parler de « libération », assurant que « la majorité » des personnalités sorties de cet hôtel n`étaient pas visées par des assignations à  résidence et avaient sollicité « la protection de l`Etat », craignant pour leur sécurité après la chute de M. Gbagbo à  l`issue de dix jours de guerre dans Abidjan. « A La Pergola, certaines personnes n`intéressent pas la justice », a expliqué M. Ahoussou, ajoutant que les enquêtes préliminaires ouvertes fin avril sur les dignitaires de l`ancien régime étaient « terminées » et qu`une information judiciaire devrait être prochainement ouverte. Le camp Gbagbo lui parle bel et bien de prisonniers. Selon Augustin Guéhoun, secrétaire à  la Communication du Front populaire ivoirien (FPI), parti de M. Gbagbo, après avoir cherché à  se placer sous la protection du régime du nouveau président Alassane Ouattara, les personnalités du camp Gbagbo qui s`y trouvaient sont devenues « des prisonniers », « interdits de tout contact avec l`extérieur ». « Le FPI et ses alliés félicitent les nouvelles autorités mais les exhortent à  aller au-delà  » en libérant les autres membres de leur camp actuellement détenus dans des conditions « inhumaines », notamment l`ex-président et son épouse Simone Gbagbo, a-t-il ajouté. Selon M. Guéhoun, 21 personnes sont toujours retenues à  La Pergola, en permanence gardé par des éléments des Forces républicaines (FRCI), les nouvelles forces armées ivoiriennes, et de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci). Les autres, notamment le chef du FPI Pascal Affi N`Guessan, sont en résidence surveillée dans plusieurs villes du nord du pays. Le gouvernement n`a pas précisé combien de personnalités du régime déchu étaient encore retenues. Des ONG de défense des droits de l`Homme ont demandé que soit mis fin à  « l`incertitude juridique » sur le sort de ces personnes, ni inculpées ni libérées. Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière la création prochaine d`une commission d`enquête nationale sur les violations des droits de l`Homme durant la crise post-électorale. M. Ouattara a demandé à  la Cour pénale internationale (CPI) d`enquêter sur les crimes les plus graves.