Grève des personnels de santé à Gao

A Gao, chef-lieu de région, comme dans les localités de Ansongo, Bourem et Ménaka, la grève est largement suivie. Oumar Maà¯ga, un enseignant, raconte : « Mes deux enfants avaient des maux de ventre. Je n’ai pas pu les soigner à  l’hôpital de Gao, les médecins ne sont pas venus ». Et les employés des cinq centres de santé que compte la ville sont également aux abonnés absents. A Ménaka, précise de son côté le chef du Syndicat local de la santé, « comme dans les autres localités, nous avons seulement assuré le service minimum ». Tous les grévistes personnels de la santé de la région de Gao ont la même revendication ; le paiement immédiat d’une prime. Ils expliquent que lors de l’occupation du Nord par les jihadistes, certains d’entre eux sont restés sur place, alors que d’autres ont fui. Ces derniers ont reçu une prime de 250 000 francs Cfa pour revenir alors que ceux qui étaient restés n’ont rien perçu. Ce vendredi 31 janvier à  minuit les personnels de santé entendent suspendre le mot d’ordre de grève, mais s’ils n’obtiennent pas rapidement satisfaction, ils déclencheront cette fois-ci, disent-ils, une grève illimitée.

Grève à Air France : le personnel rejette les propositions de la direction

« Nous ne sommes pas là  par charité, nous voulons le rétablissement de la justice sociale ». Voilà  qui résume le mot d’ordre de grève toujours maintenu par le syndicat des travailleurs d’Air France Mali. En effet, aucun dénouement heureux n’a filtré des négociations entre la Direction d’Air Mali et le syndicat des travailleurs. Au niveau de l’aéroport Bamako Sénou, le climat est encore délétère. Pour Mme Diari Sow, les nouvelles propositions faites par la Direction ne sont ni plus ni moins q’une grossière insulte à  l’endroit des travailleurs. La Direction d’Air Mali propose entre autre d’augmenter seulement de 150 Fcfa la prime de panier, contrairement aux 4000 Fcfa reclamés par les travailleurs. « Les 4000 Fcfa d’augmentation sont non négociables ». De façon succincte, le personnel d’Air Mali réclame des conditions de déroulement de carrière, des primes et régime indemnitaire et d’avantages sociaux identiques à  ceux des travailleurs du Sénégal. Une autre inégalité réside dans les avantages sociaux, la grille salariale, et des primes et le régime indemnitaire. Fuite en avant La crise économique qui, depuis plusieurs mois, frappe la Compagnie Air France est à  la base des nombreux problèmes sociaux. Les arguments de la Direction générale d’Air France Mali se résument au fait que la compagnie a accusé une perte de 1,1 milliard d’euros, soit près de 720 milliards de FCFA pour son dernier exercice budgétaire 2009/2010. En dépit de cela, dit-elle, la compagnie a souhaité tout mettre en oeuvre pour maintenir ses engagements auprès de ses clients et de son personnel. Ainsi, au Mali, cela s’est concrétisé par une stratégie de poursuite de son activité, un maintien de l’emploi et une politique d’évolution positive des salaires conforme aux engagements antérieurs de la compagnie. Parallèlement, plus structurellement, un processus de révision de l’accord social d’Air France au Mali a été initié. Des réunions de négociations ont été tenues, réunions au cours desquelles des propositions significatives ont été formulées par la Direction malgré le contexte économique général préoccupant. Alors qu’une nouvelle rencontre était programmée en octobre, “ à  la surprise de tous, le 26 juillet, un préavis de grève illimitée a été déposé à  partir du 10 août “, indique la délégation Air France à  Bamako. Rejet des propositions Dans le cadre des discussions constantes depuis ce préavis, des propositions ont été faites par la Direction. Celles-ci s’ajoutaient aux augmentations de salaire annuelles déjà  accordées au mois d’Avril dernier et se traduisaient par des avantages conséquents pour le personnel. Ces propositions, di-t-elle, n’ont pas été prises en considération par les représentants du personnel qui ont maintenu le préavis et engagé leur grève. Malgré tout, la Direction générale d’Air France se dit être à  l’écoute de son personnel et de ses représentants. Air France a toujours privilégié, en Afrique en général et au Mali en particulier, le maintien de l’emploi, de bonnes conditions de travail pour son personnel, l’évolution régulière et positive des salaires et le dialogue social. “l’importance d’un dialogue social serein, loyal, constructif et respectant le cadre légal “ a toujours prévalu au sein de la représentation au Mali, ce qui a encore récemment été réaffirmé par la Direction. Dans ce vent de grève, le préjudice subi par les clients est énorme. Et la qualité du service est altérée au sein de l’agence. Par ailleurs, les clients subissent les retards à  l’aéroport de Bamako. La Direction entend tout mettre en oeuvre pour atténuer les désagréments induits. Mais le prix à  payer demeure fort, car les travailleurs ne sont visiblement pas prêts à  céder.

Markala, l’hôpital  » malade  » de la région de Ségou

Des locaux sont abandonnés aux margouillats et aux ânes, attirés sur les lieux par les fuites d’eau qui forment de petites mares dans l’enceinte même de l’hôpital. Pire, le personnel se livre à  une véritable course au trésor. La pharmacie est devenue un vulgaire espace o๠s’écoulent en douceur et à  vils prix, les produits détournés ou volés. Trafic en tout genre Du coup, l’hôpital s’est transformé en une véritable jungle o๠chacun mise sur sa « proie ». Peut-il en être autrement, quand cette structure manque cruellement de personnel spécialisé, d’équipements et de matériels appropriés ? Face à  cette situation, les populations de Markala ne savent plus à  quel saint se vouer. Car, plutôt que de guérir, la structure socio-sanitaire est devenue un mouroir o๠la morgue ne désemplit plus. Les blocs de (médecine, pédiatrie, gynécologie, maternité, chirurgie, radiologie…), faute de matériels sont tout simplement boudés par les patients. Les 450 millions de Fcfa affectés par l’état à  l’hôpital de Markala en vue d’y construire un laboratoire d’analyse moderne, des pavillons, des salles de radiographie d’échographie, d’ORL, d’ophtalmologie, d’odontostomatologie, lui permettront-ils de se « réhabiliter »Â ? Réputé autrefois pour la très bonne qualité de ses prestations, l’hôpital de Markala était une vitrine du dispositif socio-sanitaire de notre pays. Et, la structure avait réussi à  se positionner comme le 2e hôpital secondaire du Mali, après le Point G et le CHU Gabriel Touré de Bamako, et doté d’infrastructures à  la pointe de la technologie, d’un plateau technique à  la hauteur des attentes et d’un personnel conscient et dévoué pour l’honneur de la profession. Aussi, ce centre hôspitalier disposait d’une équipe multidisciplinaire qui répondait efficacement aux différents besoins de santé des populations de Markala et au-delà , de toute la région de Ségou.

Ministère des affaires étrangères : le personnel en grève

Le vaste mouvement de grève du personnel des Affaires Etrangères a pris acte. Le mot d’ordre donné par le syndicat a été largement suivi ce matin par le personnel. Hormis quelques agents qui assurent le service minimum. Les raisons de la désertion Animé par le secrétaire général de la section syndicale des Affaires Etrangères, Adama Coulibaly, le point de presse du jeudi dernier, était très attendu pour couper court aux interprétations concernant la situation. Cette grève résulte du non respect des dispositions du procès-verbal du 19 février 2009 signé par l’Administration des Affaires étrangères. Au terme de longues et houleuses discussions, le Gouvernement avait pris l’engagement de satisfaire au 30 juin dernier, la totalité des doléances soumises (le 19 février 2009). Le procès verbal évoquait trois points essentiels : la relecture du Statut particulier des fonctionnaires des Affaires étrangères et l’élaboration d’un plan de carrière adapté aux réalités du moment. Mais hélas ! Force est de constater que jusque là , aucun point n’a eu de suite favorable malgré le semblant « bonne foi » derrière lequel s’affichent les autorités de tutelle. De l’avis du secrétaire général de l’UNTM, M. Siaka Diakité, la Section syndicale des Affaires Etrangères a fait preuve d’humilité. « C’’est le gouvernement qui est entrain de pousser à  la grève ». Avant de conclure que si ce dernier ne se résoud pas à  respecter les engagements pris, C’’est l’ensemble des 15 sections syndicales de l’administration d’Etat qui s’approprieront la lutte! »