Abeilles en danger

Ce phénomène est principalement observé dans les pays industrialisés de l’hémisphère nord, explique le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) dans un rapport publié il y a quelques jours. Parmi la douzaine de facteurs explicatifs recensés dans le document figurent l’emploi des pesticides, la pollution de l’air, la réduction du nombre de plantes à  fleurs et d’apiculteurs en Europe, ainsi que l’existence d’un parasite mortel qui tue uniquement les abeilles de l’hémisphère nord. La mortalité des abeilles est en progression — jusqu’à  85% dans certaines régions — et pourrait avoir de graves conséquences sur la production alimentaire puisque la plupart des plantes, cultivées ou non, sont pollinisées par les abeilles. Le rapport indique ainsi que l’action de l’ensemble des pollinisateurs représente environ 153 milliards d’euros, soit 9,5% de la valeur de la production mondiale de produits agricoles. Selon les scientifiques, sur les 100 espèces végétales qui fournissent 90 pour cent de la nourriture dans le monde, plus de 70 sont pollinisées par les abeilles. « La manière dont l’humanité gère ses actifs liés à  la nature, notamment les pollinisateurs, définira en partie notre avenir collectif au 21e siècle », a déclaré le directeur exécutif du Pnue Achim Steiner, en conférence de presse. Or, le nombre de colonies d’abeilles a chuté de 10 à  30% ces dernières années en Europe, de 30% aux Etats-Unis, de plus de 85% au Moyen-Orient, a expliqué Peter Neumann, un des auteurs de ce premier rapport de l’ONU sur la disparition des abeilles. Un syndrome qui n’affecte pas l’Amérique latine, l’Afrique et l’Australie. « C’est un sujet très complexe. De nombreux facteurs interagissent et un pays à  lui seul n’est pas capable de résoudre le problème », a soutenu M. Peter Neumann, un scientifique allemand, appelant à  la mise en place d’un réseau international pour aborder le problème. Le danger est énorme pour l’espèce humaine La disparition en masse de colonies d’abeilles dans de nombreux endroits dans le monde pourrait en effet annoncer une menace cachée de plus grande échelle pesant contre tous les insectes pollinisateurs sauvages. « C’’est le bout de l’iceberg que nous voyons avec les abeilles à  miel » a indiqué Peter Neumann. « Il n’y a pas de catastrophe immédiate pour la pollinisation mais nous y allons tout droit » a-t-il déclaré. « Nous devons faire quelque chose pour garantir la pollinisation pour les générations futures ». « Les êtres humains se sont donnés l’illusion au 21ème siècle qu’ils avaient fait les progrès technologiques nécessaires pour être indépendants de la nature. Les abeilles nous rappellent la réalité, C’’est-à -dire que nous sommes plus –et non moins- dépendants des services de la nature dans un monde comptant près de sept milliards d’individus » a-t-il ajouté. Le rapport du PNUE préconise une transition urgente vers des pratiques écologiques d’agriculture, moins dépendantes des pesticides et plus résistantes aux menaces telles que le changement climatique.

Forum annuel du Pesticide Action Nerwork (PAN-Mali) : Bilan et perspectives

Un danger à  éliminer Les pesticides obsolètes menacent les équilibres environnementaux. Ainsi, selon un rapport du Programme africain relatif aux stocks de pesticides obsolètes (PASP), la quantité de pesticides obsolètes disséminés à  travers l’Afrique est estimée à  environ 50 000 tonnes. Pour le cas précis du Mali, les estimations font état de plus de 1 100 tonnes de pesticides obsolètes et déchets apparentés répertoriés sur 267 sites. Dans bien de cas, ces produits dangereux se trouvent dans de mauvaises conditions de stockage car parfois abandonnés en plein air ou gardés dans des magasins inadaptés près de zones habitées ou de points d’eau. Depuis 2008, les organisations membres du PAN Mali collaborent étroitement avec le PASP pour faire face aux problèmes posés par la mauvaise gestion des pesticides obsolètes dans notre pays. En effet, à  l’instar des autres pays africains, le Mali manque cruellement de capacités en matière de gestion rationnelle des stocks de pesticides et de réduction de l’accumulation des pesticides obsolètes. C’’est pour faire face à  cette situation et apporter son appui pour une lutte plus efficace, le Réseau PAN Mali s’est investi aux côtés du PASP, un projet initié par la Banque mondiale et concerne dans sa première phase sept pays africains dont le nôtre. Un protocole de financement existe depuis 2008 entre les deux parties dans le cadre du Programme d’Exécution Technique et Financière (PETF 2008). Cet accord concernait des activités d’information, de sensibilisation et de communication pour la prévention. Dégager des pistes pour une meilleure gestion Selon le Direction National Adjoint de l’Assainissement du Contrôle des Pollutions et Nisances, Boudacar Diakité, il existe un plan national de prévention de l’accumulation des stocks avec la collaboration de tous les acteurs de la gestion des pesticides au Mali. Ce plan est axé sur le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des acteurs nationaux ainsi que sur l’amélioration de la gestion des stocks de pesticides existants en vue d’éviter leur obsolescence. En outre, notre pays est parmi les premiers pays à  utiliser la base de données PSMS (Pesticides stocks management system) lancée par la FAO en 2006. Les premières données de l’inventaire des stocks de pesticides obsolètes et de déchets apparentés effectué entre 2005 et 2006 par le PASP-Mali, les données des inventaires complémentaires menés de 2007 à  nos jours ont toutes été saisies, traitées et analysées grâce à  ce système. Ceci a permis notamment de produire des évaluations de risques des sites, d’obtenir des listes de magasins prioritaires sur le plan environnemental et d’exécuter des opérations de sécurisation des stocks en mauvais état ou de décontaminations des sols hautement pollués. Une rencontre comme celle qui vient de s’ouvrir permettra de poursuivre la réflexion dans l’optique d’optimiser les résultats déjà  engrangés sur le terrain. Les participants venus de tout le pays seront mis au même niveau d’information grâce à  des communications et ainsi pourront faire des propositions pertinentes dans le cadre de meilleures perspectives de participation des ONG dans la mise en œuvre des activités du PASP. La rencontre prendra fin jeudi prochain.