« Nous, Touareg Maliens »

Excellence, Monsieur le Président de la République, Excellences, Mesdames et Messieurs les Ministres, membres du Gouvernement, Excellences, Mesdames et Messieurs Honorables Députés, Mesdames et Messieurs les Responsables des organisations et institutions internationales, Mesdames et Messieurs les Responsables de l’ONU, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’Union Européenne et du Parlement Européen, Pays frères et amis, Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, souhaitons par la présente nous exprimer légalement, pacifiquement et démocratiquement afin de nous démarquer clairement du Mouvement National de Libération de l’Azawad qui agit et revendique injustement et sans aucun mandat au nom de tous les Touareg du Mali et ce depuis sa création. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, estimons que nous n’avons pas à  prouver notre patriotisme et notre attachement indéfectible à  notre pays, le Mali, à  ses institutions et à  ses valeurs, mais qu’il est de notre devoir de nous dissocier officiellement et publiquement d’un mouvement armé qui a utilisé et utilise encore des moyens violents pour s’exprimer en notre nom, en celui de notre peuple, sans jamais avoir consulté au préalable ses populations, ses leaders traditionnels, ses responsables politiques et religieux, et faisant ainsi fi de toutes les valeurs morales, traditionnelles, coutumières et ancestrales de la société Touareg. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que les Touaregs à  l’intérieur du Mali, dans les camps des réfugiés et ceux de la Diaspora n’ont aucunement besoin de mouvements islamistes, ni de mouvement pour une libération de l’Azawad pour être représentés. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que le MNLA: i) n’a jamais disposé d’un mandat légitime de la part des populations Touareg pour parler, agir et revendiquer en leur nom; ii) qu’il a déclaré contre toute logique et contre toute légalité et pratique internationale, l’indépendance d’un Etat que nous ne reconnaissons pas et qui n’a aucune chance d’être reconnu; iii) qu’il n’a jamais pu maà®triser même ses propres éléments qui ont commis en son nom des crimes et actes de vandalisme odieux; iv) qu’il a tissé à  un moment donné des relations ambigà¼es et malsaines avec les milieux extrémistes islamistes et terroristes. Compte tenu de tout cela, il s’est lui même disqualifié et doit se mettre au banc de la société. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, avons toujours eu et avons encore aujourd’hui des respectables et respectueux chefs coutumiers traditionnels, des leaders religieux modérés et pacifiques, des élus, des intellectuels, des universitaires, des artistes de renommée mondiale, ainsi que des associations de jeunes et de femmes qui ne sont affiliés à  aucun mouvement et qui sont largement représentatifs de la très grande majorité des Touareg du Mali. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, ne saurons donc accepter d’être représentés, ni aujourd’hui, ni demain, par des interlocuteurs usant de méthodes violentes, anti-démocratiques et illégales comme mode d’expression. Nous rejetons donc toute revendication d’indépendance et d’autonomie exprimée par quelque mouvement et quelque groupe que ce soit au nom des Touareg du Mali. On ne peut pas dénoncer l’arbitraire et la violence et y répondre par l’arbitraire et la violence! Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que nous sommes un peuple pacifique qui n’a qu’une seule aspiration: celle de la paix, de la cohésion sociale, du respect des religions et des libertés, et du développement économique et social dans les régions du nord du Mali et pour toutes les ethnies qui y vivent et y cohabitent pacifiquement et fraternellement depuis des millénaires. Nous avons été, nous sommes, et nous demeurerons des maliens à  part entière. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, souhaitons porter à  la connaissance de toutes et de tous que la quasi totalité des Touareg qui se sont réfugiés hors du Mali n’avaient et n’ont d’autres revendications que celles légitimes des autres maliens du nord C’’est à  dire avoir les mêmes chances dans l’accès à  la prise de décision et au développement. Ces populations réfugiées n’ont eu à  un moment donné d’autre choix que de se réfugier et mettre leur famille à  l’abri par simple et unique crainte pour leur sécurité et ils sont prêts à  revenir dès que celle ci leur sera garantie. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, lançons un appel à  tous les patriotes sincères, afin qu’ils s’impliquent pour sauver le Mali, la terre de nos ancêtres nomades et sédentaires. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, demandons aux partis politiques de mettre l’intérêt supérieur de la nation au dessus des querelles politiciennes et d’œuvrer à  l’édification d’un Mali pluriel, uni et solidaire. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons à  notre armée nationale qu’il est de son devoir de répondre à  l’esprit républicain en assurant la vie et les biens de toutes et de tous aussi bien au Nord qu’au Sud. Compte tenu de ces faits et par conséquent, nous souhaitons par la présente : • Demander au gouvernement, aux organisations et institutions internationales, aux pays amis et frères, de considérer que le MNLA ne représente pas les Touareg du Mali. • Rappeler que nous avons toujours cohabité pacifiquement et fraternellement avec l’ensemble des populations du nord ainsi que celles du sud du Mali et que nous avons toujours eu des systèmes propres de règlements de différends inhérents à  toute société. • Nous élever contre tout amalgame et tout acte de violence et de vandalisme contre les populations civiles innocentes et leur affirmer notre soutien et notre solidarité. • Rappeler que nous faisons confiance aux Institutions de la République pour mener toute action visant à  ramener la paix dans l’unité nationale. • Demander à  la justice de ce pays que toute la vérité soit faite et publiquement connue sur les actes de violence et de vandalisme commis contre les populations innocentes au Nord comme au Sud du Mali, afin d’ouvrir la voie à  une vraie réconciliation et au pardon. • Enfin, réitérer notre confiance en nos élus, nos dirigeants et à  tous les amis du Mali qui, nous l’espérons, sauront prendre d’urgence les mesures nécessaires face à  cette situation. Vive le Mali!

Le NON de la diaspora aux négociations avec le MNLA

l’initiative de deux maliennes, Chantal et Ami Doucouré, militantes au sein de la diaspora malienne. Apres la libération de Konna, Diabaly, Douentza, Tombouctou, Gao, l’opération de SERVAL est aux portes de Kidal, bastion des rebelles touaregs. C’’est à  partir de cette ville que la reconquête du Mali prend une nouvelle tournure : le dialogue. Le texte des militants indique que les Maliens de France alertent les dirigeants maliens, français, de la CEDEAO et la communauté internationale sur le danger de « banalisation » et « légitimation » d’organisations terroristes comme le MNLA. Ces maliens attirent leur attention et celle du peuple français sur trois contre-vérités : dans une partie de l’opinion, il existe un mythe touareg. Mais le MNLA ne représente qu’une infime partie des touaregs maliens. Les fausses revendications indépendantistes portées par ce mouvement terroriste vise, d’une part, le développement de ses trafics (drogue, armes, otages) et, d’autre part, la confiscation du sous-sol du Mali par les puissances occidentales, qataries et saoudiennes. Mais les richesses du sous-sol malien appartiennent à  tout le peuple Malien ! De tous temps, le Mali a été, est et restera une terre d’hospitalité et de tolérance. Quelles que soient les appartenances ethniques et les opinions religieuses, il existe une tradition séculaire du « vivre ensemble ». C’’est le MNLA qui a créé et instrumentalisé la question ethnique. C’’est lui qui a pris en otage les populations du Nord, qui fait la chasse aux peaux trop foncées et veut imposer sa domination aux populations noires. C’’est le loup qui crie « au loup ! »Â…. Les régions du Nord ne sont pas les « parents pauvres » du Mali, au contraire. l’Etat Malien a privilégié le développement des ces régions au détriment de celui des autres régions ! Des milliards de FCFA ont été investis dans des équipements publics et l’Etat malien a mené une politique constante de promotion des leaders touaregs issus des différentes rébellions. Ces populations ne sont pas les « oubliés » de la République mais plutôt ses enfants trop gâtés. « Nous, ressortissants Maliens en France et amis du Mali, tenons à  dénoncer les crimes commis par le MNLA et ses complices (AQMI, Ançardine, Mujao, MIA, Boko Haram). Ces crimes odieux (comme celui perpétré le 17 janvier 2012 à  Aguel Hock) doivent être lourdement sanctionnés. Le recours ferme à  une justice nationale et internationale peut, seul, être le gage d’un retour pérenne à  la paix au Mali » indique le texte. « Nous estimons qu’il faut impérativement parachever la reconquête de l’intégrité territoriale avant d’engager la moindre discussion. Enfin, nous insistons pour que la démarche de réconciliation nationale ne concerne pas une infime partie de la population du Mali, mais l’ensemble des populations du pays. Cette réconciliation nécessitera un retour rapide à  la justice et le rétablissement de la confiance entre tous les acteurs du « mieux vivre » ensemble au Mali. Vive le Mali un et indivisible ! Vive l’amitié entre les peuples français et Maliens ! », conclut le texte

Participation citoyenne : « Signons la pétition! »

Pousser les Maliens à  s’impliquer et à  peser dans les débats qui s’ouvrent sur la situation au nord, voilà  le but poursuivi par les initiateurs de cette pétition. « Le Mali traverse en ce moment, une période très difficile de son histoire. La cause : l’occupation des territoires du Nord-Mali par les groupes terroristes et des narcotrafiquants » peut-on lire dans l’appel lancé sur internet et les réseaux sociaux. Depuis quelques jours, les citoyens maliens et les amis du Mali donc la possibilité d’appuyer en la signant un texte intitulé « Pétition pour une meilleure prise en compte des opinions citoyennes à  l’occasion des négociations en passe de s’ouvrir avec les groupes rebelles et terroristes (MNLA, Ansar-Din, MUJAO) du Nord du Mali». l’objectif visé est d’atteindre deux Mille (2000) signatures pour les trois (3) prochaines semaines. Adressé au Président de la République par intérim, le texte émane de « citoyens, maliens et africains, des amis du mali, établis ou vivant au Mali et ailleurs, épris de paix, de justice mais déterminés à  propager l’idée du « vivre ensemble ». Ceux-ci rappellent tout d’abord les heures difficiles que vit le Mali depuis le mois de janvier 2012 avec les premières attaques rebelles au nord et leurs conséquences. Les régions Nord du Mali, sont aujourd’hui « attaquées et gangrenées, en prise directe avec des activités terroristes et criminelles, avec son cortège de rapt et de narcotrafic ». Le Mali contraint de négocier La pétition rappelle que la communauté internationale a très vite réagi et décidé d’appuyer le Mali dans la reconquête de son territoire aujourd’hui occupé. Avant de changer de discours. Aujourd’hui, « la Communauté Internationale, plutôt favorable au dialogue à  tout va, donne l’impression de reculer et de donner des signes de renonciations quant à  l’option militaire qui était dite imminente ». Pour les auteurs du texte, une telle tendance et attitude est « fort regrettable voire dommageable pour la paix dans cette région du sahel ». Les négociations, entamées depuis quelques jours à  Ouagadougou ne reflètent pas la volonté du peuple. « Les citoyens et le peuple maliens, concernés au premier chef par cette crise et les modalités éventuelles de son règlement, les citoyens d’Afrique, amis du Mali et tous les peuples épris de paix et de justice, qui ont aussi besoin de savoir, n’entendent et ne voient rien venir du côté du Mali, ni par rapport au contexte, ni par rapport au cadre, encore moins par rapport au contenu éventuel de la négociation qui s’ouvre » peut-on encore lire. « Le Maliba indivisible et laà¯c » Or, le temps presse et il est plus que jamais important pour les dirigeants de la transition de prendre « soin d’informer le peuple sur certains aspects afin d’éviter les erreurs du passé ». Les signataires de la pétition exigent donc « absolument et préalablement à  toute négociation », la fin des exactions et les violations de libertés individuelles et collectives au nord Mali ainsi que la prise de mesures visant à  retrouver les victimes et poursuivre les coupables. Ne devront prendre part aux négociations en cours que «les seules personnes ou groupes de personnes, ressortissants du Mali, mais ayant préalablement et formellement renoncé à  l’usage des armes ou de la force militaire comme moyen d’expression politique ou de revendications vis-à -vis de l’Etat du Mali, reconnu le caractère unitaire, indivisible et laà¯que de la République du Mali, entre autres… Lancée le 07 décembre dernier, la pétition pour une implication citoyenne a reçu un accueil positif sur internet o๠elle a déjà  été signée par plus de 450 personnes (chiffre du 11 décembre). l’initiative est saluée par cette jeune internaute qui estime qu’elle « vient à  point nommé et c’est main dans la main que nous pourrions sortir le Mali de cette impasse ». Habibata Konaté, membre d’une organisation de jeunes en appelle aux Maliennes et Maliens de laisser leurs différents de côté, en rappelant toutefois que « l’intégrité territoriale et le caractère laà¯c de notre Maliba ne sont pas négociables ». Pour lire et/ou signer la pétition : http://www.petitionduweb.com/voirpetition.php?petition=37248