A quoi ressemblera ma ville en 2030 ?

Imaginez à  quoi ressemblera Bamako en 2030. D’ici une quinzaine d’années, la capitale malienne fera partie des grandes mégalopoles d’Afrique de l’Ouest avec une croissance démographique en hausse et des extensions périurbaines de part et d’autre. Comment appréhender cette ville du futur ? Sébastien Philippe, à  travers d’anciennes cartes postales agrandies et exposées à  l’Institut français, tente de donner une réponse en retraçant l’Histoire du Mali et son futur, ceci dans le cadre du grand colloque autour du devenir de la ville de Bamako dans les années à  venir, initié par la Mairie du District et qui s’ouvre ce samedi 15 mars. Depuis 2012, la politique de la Mairie du District est axée sur le développement urbain en élaborant une vision politique de Bamako à  l’horizon 2030 : « Bamako 2030,croissance et développement – imaginer des stratégies urbaines pour un avenir maà®trisé et partagé ». Présentée à  Dakar lors du 6ème sommet d’Africités, elle a été enrichie par des experts africains, européens et l’ensemble des acteurs maliens, qu’il s’agisse de l’Etat, des Communes de Bamako et de quinze communes riveraines de Bamako, pleinement associées. Rive droite, rive gauche Sur une première carte, on peut voir le trafic aérien entre Bamako, carrefour naturel de la sous région et ses voisines Abidjan, Dakar ou Conakry, grâce à  une modernisation de l’aéroport international Bamako Sénou. Le projet de ligne double de tramways devrait lui relier les quatre points cardinaux de la capitale et accélérer le trafic. Bamako, multipolaire ? La ville s’élargira volontiers côté est vers Tienfala, une commune rurale de Koulikoro. A l’ouest, vers Diago, derrière la ville de Kati, au sud vers Sanankoro et au nord ouest, via Dougabougou pour s’étendre toujours plus loin. Les communes du district de Bamako se verront alors fondues dans les communes péri-urbaines par la faute de l’explosion démographique. Avec une population de plus de 2 millions d’habitants aujourd’hui, la cité des trois caà¯mans pourrait atteindre les 6 millions en 2030, explique Boubacar Bah, maire de la commune V. A l’horizon 2030, décrit une autre carte, il faudra rééquilibrer les deux rives de Bamako, en évitant la centralisation de toutes les activités sur une seule rive. Pour Sébastien Philippe, auteur des cartographies, la vision 2030 est de faire Bamako une ville carrefour et o๠il fait bon vivre. l’équilibre entre les deux rives, de part et d’autre du Djoliba, permettra de réduire les embouteillages. D’autres tableaux font une comparaison entre le Bamako d’hier ( de 1920 à  1960) et Bamako aujourd’hui. On y découvre des patrimoines historiques comme la gare ferroviaires qui date de 1920, la mairie du district au style colonial, le Grand hôtel de Bamako, légende d’hier. Des édifices qu’admirent, Gilles Huberson, ambassadeur de France au Mali: « J’aime particulièrement la gare, la mairie, et la beauté du fleuve Niger. Mon C’œur est à  Bamako », ajoute le diplomate, sourire aux lèvres, pour qui la France a apporté sa touche à  la construction des beaux édifices du Mali. Les cartes de Sébastien Philippe interpellent le citadin sur l’avenir de sa ville. Pour Boubacar Bah, il faudra s’approprier cette vision 2030, pour concrétiser le rêve d’un Bamako plus moderne et en faire une des capitales les plus coquettes d’Afrique de l’Ouest.

Il reste encore un otage au Mali

Quatre Français ont été libérés mais Serge Lazarevic, lui, est toujours otage. Parce il n’était pas salarié d’un grand groupe, estime sa fille. A l’heure o๠les quatre otages Français ont pu regagner la France, Diane, la fille de Serge Lazarevic, crie son amertume : « Je suis très en colère contre le gouvernement qui m’a assuré il y a deux mois que s’il y avait libération il y aurait libération des otages d’Areva et de mon père, le négociateur en place négociait pour les cinq », a-t-elle déclaré mercredi matin sur Europe 1. D’après leurs proches, Philippe Verdon et Serge Lazarevic étaient en voyage d’affaires au moment de leur enlèvement et travaillaient sur un projet de cimenterie dans la région d’Hombori. Mais Aqmi avait présenté les deux hommes comme des agents du renseignement français. Ce qui a peut-être influé sur la différence de traitement entre les quatre otages libérés ce mardi et Serge Lazarevic. Rançon : deux poids deux mesures ? Mais pour la fille de ce dernier, ainsi que pour le président du comité de soutien de l’otage, la raison est bien différente. « On est heureux de cette libération, mais c’est une catastrophe pour nous », déclare Pascal Lupart. « On se doute bien que c’est Areva qui a payé pour la libération des otages d’Arlit », indique-t-il. « Ceux qui restent aujourd’hui détenus au Mali, poursuit Pascal Lupart, sont des indépendants, des sans-grades qui n’ont pas derrière eux d’entreprise capable de disposer d’une manne financière pour les faire libérer », évoquant également le cas d’un autre Français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé fin novembre 2012 également au Mali. « Ces deux otages-là  sont donc condamnés à  mourir », estime Pascal Lupart. « Mon père est un anonyme! Il est toujours plus important pour le président de faire libérer quatre otages qui sont super-médiatisés, avec une entreprise derrière… Mon père est un anonyme, il n’est rien », insiste Diane Lazarevic, avançant elle-aussi l’hypothèse d’un défaut de paiement de rançon. « Je pense qu’il n’y a pas eu de négociations pour mon père » explique la jeune femme. « Le Quai d’Orsay m’a dit il y a deux mois que la France ne verse pas de rançon, mais qu’Areva le ferait sûrement. Ce sont les mots du Quai d’Orsay », affirme-t-elle, assurant être, par ailleurs, sans nouvelles de son père. « Je n’attends pas qu’on me raconte tout, je sais qu’il y a des choses secrètes. Mais ça ne coûte rien de me dire o๠il est, dans quel pays… »

Mali : le corps d’un otage français aurait été retrouvé

Un corps découvert récemment dans le nord du Mali serait selon « une très forte probabilité » celui de l’otage français Philippe Verdon, enlevé par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) en novembre 2011, a annoncé dimanche 14 juillet le ministre français des Affaires étrangères. « Il existe une très forte probabilité pour qu’un corps retrouvé récemment dans le nord du Mali soit malheureusement celui de notre compatriote Philippe Verdon », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot. « Des vérifications complémentaires sont en cours », a-t-il ajouté, précisant que le ministère était en contact avec la famille de l’otage. Auparavant, le président François Hollande dans son entretien télévisé du 14 Juillet avait déclaré avoir « des informations des plus mauvaises sur Philippe Verdon ». « Hélas, tout indique qu’il serait mort il y a déjà  plusieurs semaines », avait-il dit sans évoquer toutefois le corps retrouvé au Mali. Les radios RTL et RFI avaient annoncé la découverte du corps début juillet dans le nord du Mali, confirmée par des sources proches de l’enquête et gouvernementale française. Une source proche de l’enquête a précisé qu’un prélèvement avait été effectué sur la dépouille afin de vérifier qu’il s’agissait bien du Français, dont le décès avait été annoncé en mars par l’organisation al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) mais jamais formellement confirmé par les autorités françaises qui ne cachaient toutefois pas leur pessimisme. Cette source n’a pas précisé si le résultat des analyses génétiques était connu. Le 7 juillet, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été informée de la découverte d’une dépouille susceptible d’être celle de Philippe Verdon. Un prélèvement génétique a été envoyé le lendemain en France. Le corps devait être rapatrié s’il se confirmait qu’il s’agissait bien de Philippe Verdon, selon la source proche de l’enquête. « Ne pas parler » Philippe Verdon et un autre Français, Serge Lazarevic, ont été enlevés dans la nuit du 24 novembre 2011, dans leur hôtel à  Hombori (nord-est du Mali). Ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Serge Lazarevic reste détenu par Aqmi. Le 19 mars, Aqmi avait annoncé que Philippe Verdon avait été exécuté, mais Paris n’avait jamais confirmé. à‚gé de 53 ans, Philippe Verdon souffrait en partant pour le Mali d’un ulcère et de tachycardie. « Pour nous, il est possible que Philippe soit mort à  cause de ses pathologies et qu’Aqmi s’en serve pour une mise en scène », avait déclaré en mars Pascal Lupart, qui dirige le comité de soutien de M. Verdon. Dans une vidéo diffusée l’été dernier par le site mauritanien Sahara Médias, Philippe Verdon parlait de ses « conditions de vie difficiles » . Quatre autres Français (Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret) ont été enlevés le 16 septembre 2010 au Niger par Aqmi. à€ ces otages s’ajoutent deux autres Français : Gilberto Rodriguez Leal, enlevé le 20 novembre 2012 au Mali, et Francis Collomp, enlevé le 19 décembre 2012 au Nigeria. L’à‰tat français « fait tout » pour ramener les otages retenus au Sahel, a assuré dimanche le président François Hollande lors de son entretien télévisé. « Les otages du Mali, nous faisons tout pour les ramener », a dit le président en évoquant le chiffre de « six », « sept » otages, rappelant « la position de principe » de l’à‰tat français sur les otages quels qu’ils soient : « tout faire pour les libérer mais ne pas parler pour compliquer une situation qui l’est déjà  suffisamment ». M. Hollande a également évoqué dans cet entretien deux journalistes français disparus en juin en Syrie, et assuré que la France faisait tout pour les localiser et « connaà®tre exactement les intentions de leurs ravisseurs ».

Mali : Aqmi annonce l’exécution de l’otage Philippe Verdon

Philippe Verdon, un Français enlevé en novembre 2011 dans le nord du Mali, a été exécuté «en réponse» à  la guerre menée par la France au Mali, a affirmé un homme présenté comme un porte-parole d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) à  l’Agence Nouakchott Information (ANI). Cette agence privée mauritanienne a cité mardi soir un dénommé «Al-Qairawani», présenté comme un porte-parole d’Aqmi, qui a affirmé que Philippe Verdon, qualifié d’«espion», a été exécuté «le 10 mars en réponse à  l’intervention de la France dans le nord du Mali». «Le président français (François) Hollande est responsable de la vie des autres otages français», a-t-il menacé. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, a déclaré à  l’AFP : «Nous vérifions, nous n’en savons pas plus pour le moment.» Interrogé par l’AFP, l’Elysée n’a pas confirmé la mort de l’otage. Même prudence du côté du comité de soutien à  Philippe Verdon, qui a fait savoir mercredi matin que le Quai d’Orsay les a incités à  prendre l’information de l’agence mauritanienne avec «réserves». Le président du comité, Pascal Lupart, souligne donc que «rien n’est confirmé» et que le Quai d’Orsay avait appelé les proches de Serge Lazarevic, enlevé en même temps que Philippe Verdon, pour les «rassurer» et leur dire que celui-ci «n’était pas concerné» par cette information. Le père de Philippe Verdon, pour sa part, a simplement déclaré ne se faire «aucune illusion» sur le sort de son fils, tout en disant «attendre confirmation». l’interlocuteur de l’agence ANI s’est par ailleurs refusé à  confirmer ou infirmer la mort, annoncée début mars par le Tchad, d’un des principaux chefs d’Aqmi, l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid – mort jugée «probable» par Paris -, et d’un autre responsable islamiste, Mokthar Belmokhtar. Ces deux décès n’ont pas été confirmés jusque-là . Dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été enlevés dans leur hôtel à  Hombori (nord-est du Mali). Ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Aqmi avait rapidement revendiqué l’enlèvement et publié leurs photos. Le 10 août 2012, Philippe Verdon parlait de ses «conditions de vie difficiles» dans une vidéo diffusée par le site mauritanien Sahara Medias. l’armée française est engagée depuis le 11 janvier dans une opération militaire, en appui à  l’armée malienne, contre les groupes islamistes armés, dont Aqmi, qui occupaient le Nord malien depuis l’an dernier. Les troupes franco-africaines ont rapidement repris les grandes villes de la zone et les combats se concentrent désormais dans l’extrême Nord-Est, dans le massif des Ifoghas, entre soldats français et tchadiens d’un côté, jihadistes de l’autre. Cette guerre a reposé avec une nouvelle acuité la question du sort des otages français au Sahel, et les familles ont de plus en plus exprimé leur inquiétude ces dernières semaines. Selon l’épouse d’un otage français citée par le quotidien Le Monde, la présidence française refuse désormais de verser des rançons à  des organisations contre lesquelles elle est «en guerre». Quinze Français, y compris Philippe Verdon dont le décès reste à  confirmer, sont otages dans le monde, tous en Afrique, ce qui fait de la France le pays au plus grand nombre de ressortissants enlevés, devant les Etats-Unis. Philippe Verdon fait partie des six Français dont les rapts ont été revendiqués par Aqmi.