Renaissance pour les « Rencontres Photos » de Bamako

«Telling Time », le temps conté ». C’’est l’idée derrière les 10è rencontres de la photo à  venir. Evènement phare de la vie culturelle malienne, les Rencontres de Bamako s’étaient tues un moment, en raison des troubles politiques qui ont secoué le Mali en 2012 et mis en berne de nombreuses activités culturelles. Créativité en berne, caches des appareils fermés, les photographes maliens et africains, ont du ronger leur frein à  l’idée de tous ces clichés non accessibles au grand public. Mais dans toute chose, la patience est une vertu. Puisqu’en Novembre 2015, les Rencontres de Bamako devraient avoir lieu, en plein C’œur de la capitale malienne. Au cours d’une conférence, Samuel Sidibé, Délégué général et directeur du Musée national de Bamako et Bisi Silva ont largement expliqué les contours de cette renaissance des Rencontres de Bamako. Explorer le temps passé, présent, futur Pour cette édition, il ne s’agit pas forcément de raconter ce qui s’est passé ces deux dernières, mais d’envisager ce temps africain, ou « African Time », explique Bisi Silva, Directrice Artistique pour cette 10è édition. Ainsi, les photographes sont invités à  utiliser leur art pour explorer la notion de temporalité à  travers une narration, du passé, du présent et du futur. Bisi Silva, d’origine nigériane, est la Fondatrice du Centre d’Art contemporain de Lagos depuis 2007. Commissaire de plusieurs expositions de photos internationales, elle est une référence dans le monde de la photographie contemporaine : « Par la photo, J’invite les artistes à  penser au temps dans lequel nous vivons, à  penser à  l’avenir aussi ». In extenso, les artistes, sont en outre encouragés à  impliquer la population malienne, les quartiers, à  établir des ponts entre l’Afrique et d’autres continents, cela grâce à  des expositions, des ateliers etc. Pour soutenir cette 10è édition des rencontres de Bamako, l’ambassade de France a débloqué 125 millions de francs CFA : « La France s’engage parce qu’elle a confiance », soutient Gilles Huberson l’ambassadeur, qui ajoute que cet évènement va permettre un retour à  la normale, dans le monde culturel. De son côté, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture du Mali, soutient que la Biennale de la photo, en plus d’être un évènement majeur de l’agenda culturel malien, va relancer l’image d’un pays meurtri par la crise. Et aussi catalyser de nombreux autres festivals au Mali. Cette biennale, 10è édition, devrait ainsi en filigrane, évoquer la réconciliation nationale et pourquoi pas s’exporter dans les villes du Nord du Mali comme Gao, Tombouctou, à  travers des activités de proximité et gagner en profondeur… « J’espère que la biennale va jouer un rôle dans la réconciliation nationale, pour parvenir à  cette cohésion sociale tant souhaitée », a exprimé la ministre convaincue. Rendez vous en Novembre 2015 !

AQMI: Preuves de vie des otages

Le 8 décembre dernier, Al Qaida au Maghreb islamique revendiquait cinq enlèvements au Nord Mali à  travers un communiqué. AQMI y affirme qu’il s’agit d’une réponse «aux agressions répétées de la France contre les musulmans des pays du Sahel» et contre «les politiques permanentes et insensées de Nicolas Sarkozy». «Nous ferons savoir prochainement nos revendications à  la France et au Mali», ajoute le communiqué. L’organisation ajoutait que « le Mali a été choisi sciemment en raison de l’implication du régime d’Amadou (Toumani) Touré dans une guerre contre les Moujahidine (combattants) », cédant « ainsi aux pressions exercées sur lui par la France et les Etats-Unis ». 24 heures après la diffusion dudit communiqué, ce sont des photos que les ravisseurs ont fait parvenir a plusieurs agences de presse. Sur la première, on voit les deux Français, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, enlevés le 24 novembre à  Hombori (nord-est du Mali), avec trois hommes armés derrière eux, le visage recouvert d’un turban. L’autre montre les trois Européens – un Britannique, un Suédois et un Néerlandais enlevés le lendemain à  Tombouctou (nord du Mali) – entourés de quatre hommes en armes, dont l’un a le visage découvert. Un touriste allemand qui avait résisté à  son enlèvement avait été tué à  Tombouctou. La diffusion des photos intervient tout juste à  la veille d’une réunion organisée à  Nouakchott, entre les ministres de la Défense de dix pays du pourtour méditerranéen, européens et africains. Il y sera notamment question des nouvelles menaces nées de la dispersion d’armes dans les pays du Sahel en provenance de Libye et de la multiplication des prises d’otages par Aqmi dans toute la région du Sahel.

Rencontres de Bamako : La photo dans tous ses états

Les Rencontres de Bamako, c’est un foisonnement culturel, un carrefour cosmopolite, un kaléidoscope de clichés magnifiques et de vernissages tous azimuts. Mais ausi des visiteurs dans la cité des trois Caimans, qui le temps d’une semaine d’art, se transforme en sujet photo. Autoportrait, sépia, numérique, Bamako est dans tous ses états, et tout est prétexte à  immortaliser ces visages, ces scènes de rues, ces idées, ces tableaux accrochés au Musée National, tout est sujet à  rencontres ! Cette année, le thème est parlant : « Pour un monde durable », à  l’heure o๠la thématique des changements climatiques fait débat, à  l’heure o๠il ne s’agit plus d’art abstrait seulement, mais de l’avenir de notre planète, du danger qui pèse sur ses ressources et ses Hommes. L’homme donc au coeur des clichés, l’homme face à  l’avenir d’un monde menacé par l’industrialisation éffrénée, la course vers la richesse et le gaspillage… Les photographes sélectionnés pour cete Biennale 2011, sous la direction de Michket Krifa et Laura Sérani, le savent. Il y a matière à  photographier et faire passer un message, celui de conscientiser par l’image, un peuple, un continent, qui aujourd’hui veut faire entendre sa voix. Bamako inspire, tel ce jeune photographe ivoirien qui veut s’y installer, y puiser son art et communiquer avec son prochain. Mélange des cultures, partage des savoirs, des idées… Pour cette ouverture, le public était nombreux, visiteurs de france, du monde, photographes du continent, leurs noms vous sont désormais familiers, Nana Kofi ACQUAH du Ghana, Fatoumata Diabaté du Mali, François Xavier GBRE de Côte d’Ivoire, Ananias LEKI, Adolphus OPARA, Thandile Zwelibanzi d’Afrique du Sud, ils sont là  à  Bamako, pour s’enrichir, se nourrir d’expériences nouvelles, apprendre les uns des autres… Avec la photo, la vidéo n’est pas en reste, car les Rencontres de Bamako c’est aussi la Vidéo, les ateliers, les portfolios, le cinéma d’Afrique et des Caraibes, l’Architecture et enfin les promenades photographiques, un programme alléchant… Ainsi Hamane Niang, notre ministre de la culture face à  son homologue français dira que : « la photographie était si anodine, si invisible en Afrique, elle aura donc parcouru du chemin, car aujourd’hui, la photo africaine connait un rayonnement international, un épanouissement extraordinaire et s’érige de plus en plus comme un moyen d’expression artistique à  part entière… » Et Frédéric Mitterand ajoutera que :  » Le temps est révolu o๠l’on qualifiait la photo africaine d’émergente, sa légitimité, en termes de richesse et de créativité est largement établie… » Mais au delà  des officiels, les lieux émerveilleront le public, le Musée National du Mali, le Musée du District, la Galerie de l’INA, l’institut National des Arts, le Mémorial Modibo Keita, l’Institut Français, le Parc National, des lieux phares de la capitale malienne, o๠seront exposées les oeuvres…de Félix Diallo, de Mohamed Camara, de Malick Sidibé, grand parrain de la photographie Malienne, du portrait en noir et blanc… Les Rencontres Photographiques de Bamako, c’est juqu’au 1er janvier 2012. Mais le jury de professionnels internationaux, décernera des prix aux jeunes photographes talentueux. Le Prix Seydou Keita, le Prix de l’Union Européenne, le prix de l’OIF, ou encore le Prix Casa Africa, pour permettre à  ces artistes d’émerger, de s’envoler en Europe, ailleurs, et nourrir leur art ultime…

Visite des Membres du Forum des Editeurs Africains (TAEF) à Tombouctou

Ils étaient nombreux, plus d’une cinquantenaire à  fouler le sol de Tombouctou, la cité des 333 saints, au Nord du Mali. Une visite symbolique pour les membres du forum des éditeurs Africains après le sérieux de Bamako. Le forum des éditeurs Africain, TAEF, tenait à  Bamako sa 3è réunion annuelle. The African Editor’s Forum » (TAEF) regroupe des éditeurs de presse, directeurs de publications et formateurs dans le domaine de la presse en Afrique. Notre confrère et journaliste reporter, Noel Kokou Tadegnon! Pour lui, Tombouctou est une étape phare, un plaisir des yeux : « n s’y est bien amusé », avoue notre reporter émérite, qui couvre régulièrement de grands évènements sur le continent Africain. Alors venir au Mali pour le TAEF, était une joie ! Noel est aussi le correspondant de la chaà®ne panafricaine Vox Africa, basée à  Londres. Tombouctou a cette particularité d’attirer les visiteurs au Mali. Très souvent, la cité des 333 saints est plus connue des étrangers que le Mali lui même. A croire que Tombouctou pourrait être un état à  lui tout seul. Au programme de la visite parmi les dunes de sable, l’accueil par les autorités locales et chefs coutumiers, la visite des manuscrits anciens de Tombouctou au Centre Ahmed Baba, la mosquée Sankoré et les dunes de sable… Le sud Africain, Mathata Tsedu, président en exercice du TAEF, reçoit un titre foncier d’un terrain, cadeau du président de la République ATT. « l’Afrique doit désormais avoir une autre image que celle des conflits et des enfants aux ventres ballonnés dans les camps de réfugiés », a t-il déclaré à  l’ouverture du Forum à  Bamako. Rendez-vous en 2011 !