Contrôle des naissances au Mali : La planification familiale est-elle une solution ?

La population du Mali s’élève à  environ 14 millions d’habitants selon les dernières statistiques du RAVEC en cours actuellement. Elle s’élèvera à  31 millions d’ici à  2025 selon une étude réalisée par le PRB, une ONG américaine. Le pays a adopté pour la première fois, une loi sur l’espacement des naissances en 1972. Cependant, son application n’a commencé à  être visible qu’au début des années 2000 La loi sur la contraceptive En 2002, une loi sur la sécurité contraceptive est votée par l’assemblée nationale afin de préserver la santé de la mère et de l’enfant. Malgré cette loi, le taux de mortalité infantile (enfants de moins d’un an) était de 103,83 ‰ en 2008 (soit au 8e plus mauvais rang mondial). Néanmoins, un progrès important a été constaté durant ces dernières décennies. Les risques de mortalité infantile, maternelle et néonatale ont considérablement baissé dans les zones urbaines et légèrement en zone rurale. La population rurale est la plus touchée par ces pertes en vies humaines. En effet, il y a un réel problème d’accès aux centres de santé de références ou communautaires. Les dispensaires sont souvent éloignés et les ruraux sont ainsi confrontés à  des problèmes d’ordre financiers. L’enfant, signe de richesse en Afrique En Afrique, l’enfant a toujours été considéré comme un signe de richesse. Beaucoup d’enfants, équivaut à  des bras valides. Particulièrement dans les villages oà¹, les travaux champêtres sont une obligation pour tous. l’agriculture constitue un moyen privilégié pour accéder à  la richesse. Et la première richesse pour tout chef de famille africain dans le temps, et même aujourd’hui encore, C’’est le nombre élevé d’enfants. Parce que, plus on a d’enfants, plus les bras sont nombreux pour cultiver. Et cela est plus économique puisqu’il n’y a pas besoin de débourser de l’argent pour embaucher des travailleurs. Par ailleurs, certains ont la chance de voir tous leurs enfants étudier. Et ceux-ci, constituent indéniablement des sources de revenus non seulement pour leur famille, mais aussi pour le pays. La pauvreté endémique Malgré la pauvreté endémique, les familles nombreuses arrivent à  subvenir à  leurs besoins, même si ce n’est pas toujours évident. Le Nigéria fait partie des pays les plus riches du continent, avec une population de 123.337.822 habitants. Ce pays constitue une référence économique aujourd’hui dans la sous-région et même dans le monde. Et sa population nombreuse ne constitue pas du tout un frein à  son développement. Le nombre élevé d’habitants constitue à  n’en point douter, une manne importante pour le développement du pays. La Chine également fait partie des plus grandes puissances mondiales. Avec plus d’un milliard d’habitants, tous les secteurs sont en expansion aujourd’hui, grâce à  sa population abondante Une population relativement jeune Devrait-il y avoir une planification familiale au Mali ? La population est relativement jeune. Une application de produits contraceptifs ne constituerait-elle pas une montée rapide du vieillissement de la population ? Un frein au développement ? Certains s’accordent à  dire que ces produits sont juste une politique occidentale pour freiner les naissances et garder le continent dans un état d’infériorité, de sous développement. On sait que la jeunesse représente une main d’œuvre fraiche pour le développement socio-économique d’un pays. En particulier le Mali qui a été classé lundi dernier, à  176e position sur 182 pays, selon l’indice de développement humain du PNUD. Il est certain que la sécurité contraceptive constitue une solution aux risques liés à  la mortalité infantile, maternelle et néonatale. Cependant, peut-on vraiment contrôler les naissances au Mali ? L’accès aux centres de santé Toutes les zones d’intervention ne sont pas accessibles par les acteurs de la santé. Et, lorsqu’il y a rupture de stock, il est très difficile pour les femmes rurales de se déplacer à  des kilomètres de leurs villages, pour aller dans les localités o๠se trouvent des centres de santé. Les moyens sont très limités pour les ruraux de suivre régulièrement les méthodes contraceptives. Surtout que dans certains endroits, un chef de famille peine à  avoir plus de 500 francs par jour. Les agents intervenant sur le terrain pour les campagnes de sensibilisation sur la sécurité contraceptive, n’arrivent pas toujours dans les zones les plus reculées du pays. Ils se limitent juste aux chefs lieux de région. Et parfois, les opérations d’essai se soldent par des échecs dus à  la faible qualification des agents de santé formés sur le tas. Tel a été le cas à  Khalifabougou, une localité de Kati oà¹, des femmes ont été infectées à  la suite d’implantations (une des méthodes de la contraception). Pour cette méthode, l’agent de santé perce le bras de la consommatrice, et ensuite, introduit le bâtonnet qui a une durée de cinq ans. La femme peut donc rester 5 ans sans faire d’enfant. Malheureusement, les implants ont été mal faits. Trois femmes ont eux de graves plaies aux bras. Depuis lors, la quasi-totalité des habitants du dit village refusent catégoriquement la contraception, quelque soit la méthode. La contraception constitue-elle réellement une solution pour le développement économique et sociale du Mali ? La politique contraceptive reste en tout cas à  désirer. Les populations tant urbaines que locales, restent pour la plupart assez sceptiques sur la question. D’une part, les gens ont peur des effets secondaires des produits utilisés, et d’autre part, ils préfèrent avoir une population jeune car, estimant que cette politique ne fera qu’engendrer un vieillissement important de la population malienne. Néanmoins, des consommateurs sont plutôt optimistes sur la question. Ils pensent qua la Planification familiale permet une meilleure santé pour la femme qui est restée longtemps sujette à  des problèmes liés aux grossesses.

Sécurité contraceptive : du bonheur de la mère à l’enfant

Durant 5 jours, l’USAID Mali formera des journalistes de la presse malienne sur la sécurité contraceptive adoptée par le pays en 2002. Du 28 septembre au 2 octobre, la presse malienne devrait acquérir des connaissances nécessaires afin de mieux informer la population sur cette nouvelle méthode parfois incomprise par un grand nombre de personnes concernées. Qu’est ce que la contraception sécurisée ? Cette méthode donne le libre choix à  chacun, de choisir et utiliser le produit contraceptif qui lui convient. Le but étant d’obtenir des produits de qualité et surtout, au bon moment. Les différents produits contraceptifs disponibles sont : Dépo provera (ou confiance) qui dure 3 mois ; Ovrette (comprimé) à  prendre tous les jours ; Jadelle (implant) pour une durée de 3 ans ; DIU (TCU 380 A) stérilet, 3 mois; Le condom masculin et féminin ; Néosampoom ; Duofem ; et enfin le collier du cycle menstruel. Les femmes ont toute une gamme de produits contraceptifs de courte, moyenne et longue durée à  leur disposition. Espacer les naissances Cependant, selon les Dr Bakayoko, Keita et Bah, la méthode contraceptive a un niveau trop bas au Mali, par rapport aux autres pays voisins. Il s’élève à  6,8 % et concerne les femmes de 15 à  49 ans. 33 % des besoins ne sont pas couverts. Par ailleurs, le Mali a opté pour la première fois, pour l’espacement des naissances en 1972. Le but étant de sauvegarder la santé de la mère et de l’enfant. Le pays est à  sa 5e édition pour la campagne de planification familiale. Signalons que la planification est subdivisée en trois étapes : la contraception, la prévention et le traitement naturel, puis les infertilités et le VIH/SIDA. Au départ, une femme malienne ne pouvait faire de planification sans l’accord par écrit de son mari. Cette pratique est révolue de nos jours. Les médecins reçoivent tous les jours, des femmes désirant limiter ou espacer leurs grossesses. La contraception pour limiter les grossesses nombreuses Prenons l’exemple de cette jeune femme Ami, qui a huit enfants. Elle vit à  Fanaa, dans la région de Ségou. Et vient en cachette à  Bamako afin de se faire un implant d’une durée de 3 ans. Cette dernière reviendra autant de fois qu’il le faudra pour ne plus avoir à  enfanter. Elle se dit épuisée à  35 ans. Son mari refusant d’appliquer une contraception, elle a elle-même pris le taureau par les cornes. Le cas de cette jeune femme est un parmi des milliers au Mali. C’’est ce qui explique la mobilisation de l’Etat malien, du secteur privé, de l’USAID, de l’UNFPA, du PSI Mali, du KFW, de l’ONG Marie STOPES International et de tous les partenaires techniques et financiers, à  s’impliquer massivement pour une meilleur information et une meilleure communication autours de cette question qui très souvent mal comprise par la population.