L’Atelier Badialan 1 expose à l’Institut Français du Mali

13 artistes plasticiens, Amadou Sanogo, Siaka Togola, Modibo Sissoko, Ibahim Konaté, Kader Keita, Oumar Kouma, Klemagha Toussaint Dembélé, Noumouké Camara, Baptiste Gerbier, Mohamed Diabaté, Amidou Koumaré, Boubacar Traoré et Mamadou L. Barry font aujourd’hui partie des jeunes artistes qui ont le vent en poupe. Ils font partie du collectif de jeunes crée par Amadou Sanogo regroupant en son sein des artistes plasticiens, danseurs, musiciens etc. AB1 ou atelier Badialan 1 est leur espace de travail. La précarité du secteur culturel notamment dans les arts visuels, l’isolement de ses acteurs, la difficulté d’accès aux équipements culturel sont autant de contraintes qui les ont poussé à  créer cet espace de travail permettant aux artistes de laisser libre court leur imagination et leur créativité. C’est dans le cadre de cet espace que se tient un atelier de création du 05 au 28 Avril. Le lancement s’est déroulé le lundi 04 Avril l’Institut Français dans le hall d’exposition. Amadou Sanogo,fondateur du collectif y a expliqué, devant un parterre d’acteurs culturels et de journalistes, les raisons qui ont poussé à  créer ce collectif et a fait une brève présentation de l’exposition. Comme principaux thèmes des oeuvres présentées,on peut citer le mariage, l’immigration clandestine, le divorce, le travail, le savoir etc.

Ludovic Fadaïro : « Le Mali a du potentiel dans la création »

Journaldumali.com: Vous venez régulièrement au Mali… Ludovic Fadaà¯ro : J’aime le Mali, je viens souvent ici, je rencontre des jeunes avec qui je travaille et que J’encourage. J’approche l’art depuis un certain nombre d’années et je partage les résultats avec les autres comme vous le voyez-là . C’’est encourageant parce que le Mali a du potentiel dans la création surtout quand on se réfère à  ses us et coutumes, la tradition est très forte et on devrait en puiser là  dedans pour s’inspirer, pour s’extérioriser. Vos œuvres artistiques sont-elles plutôt destinées aux occidentaux? Pas du tout. Les sculptures que nos parents ont faites ne sont pas destinées aux Européens. Ils sont venus les ramasser pour en faire de l’argent et pour en faire un renforcement de leur création. l’art en général de l’Afrique sert à  l’Africain d’abord. Et aujourd’hui, ça devrait pouvoir servir à  l’Africain, parce qu’il exprime le monde à  travers ses propres sentiments. Nous devons arrêter de faire cette comparaison en 2015. Soyons nous-même. Nous avons de l’expérience, il faut que nous puissions nous évaluer parce qu’il faut être une valeur pour reconnaà®tre une valeur. Nous sommes des valeurs en temps qu’Africain et nous ne devons pas être dissocié des autres, il faut qu’on soit avec les autres tout en étant nous-même. Donc ce que nous créons, C’’est d’abord pour nous. Il faut qu’on le comprenne comme ainsi avant que cela n’aille aux autres. Quelle appréciation faites-vous de l’art aujourd’hui au Mali? Le Mali a deux grandes écoles d’arts, même si l’école ne fabrique pas des artistes, elle donne les instruments nécessaires pour que l’artiste qui est en soi puisse s’extérioriser. Par rapport à  cela, je pense qu’il y a une potentialité dans la création. C’’est vrai, l’art premier au Mali C’’est la musique, la danse et le théâtre mais l’art plastique aussi a sa place. En tant qu’artiste et en tant qu’ancien dans le domaine, C’’est qu’il manque très peu de lieu de montrance des œuvres créées, ce qui bloque l’artiste. Il manque un peu de promotion sur l’art visuel, l’art plastique, il manque d’encouragement de la part des autorités face à  la création plastique africaine. Je crois que le Mali a des potentialités vu tous ces jeunes qui se donnent entièrement à  l’art plastique sans regarder le lendemain, ils sont appelés à  être sérieusement encouragés. Avec le développement des technologies de l’information et de la communication, y a-t-il un désintérêt pour la création chez les jeunes? C’’est vrai qu’aujourd’hui il y a un enjeu premier, tout le monde pense à  l’argent. Je pense que nous nous aliénons un peu en pensant à  une haute technologie que nous en Afrique nous croyons que C’’est ce qui pourrait nous sortir de l’ornière. On en en besoin certes, mais pour l’instant on la piétine parce que tous les produits viennent d’ici et sont transformés ailleurs et ramenés ici. Pourquoi ça ne peut pas être transformé ici et ramené ailleurs pour être vendu pour que nous puissions en vivre. Simplement, C’’est parce que nous nous nions et je crois que ces jeunes artistes ne se nient pas, C’’est pour cela qu’ils se donnent entièrement à  la création comme langage fort pour percer l’oreille à  ceux qui ne veulent pas écouter.

Liberté d’expression : les jeunes donnent du pinceau

Ladji Barry, Ferimata Diakité, Mariam Diarra font partie des cinq artistes plasticiens qui participent à  l’atelier sur « la liberté d’expression créative et artistique ». Artistes confirmés ou en herbe, ils ont pris quartier au centre Anw-Ko’Art sis Niamakoro à  Bamako, o๠nous les avons rencontré ce mercredi après-midi. Avec la colle blanche, le papier graff, l’acrylique et autres matières, chacun s’exprime à  sa manière tout en restant dans le cadre du thème. Comme technique Ladji Barry, utilise la peinture avec collage et couture. Devant l’un de ses tableaux, il nous explique qu’il parle de l’union entre les opérateurs culturels. Selon lui, il faut qu’ils se donnent la main pour pourvoir avancé car comme on le dit, c’est l’union qui fait la force. Certaines œuvres parlent de liberté, d’égalité, de la souffrance, etc. « C’’est un travail à  saluer, ils sont engagés et se sentent à  l’aise. Le thème les a beaucoup plu » nous confie Souleymane Ouologuem, coordonnateur de Artwatch Africa, initiateur de cet atelier. Artwatch Africa est un projet du réseau continental Arterial Network, qui a pour objectif de promouvoir et défendre la liberté d’expression créative et artistique en Afrique. Prenant acte de l’effort mondial visant à  protéger le droit à  l’expression artistique, Arterial Network, en conformité avec son mandat qui est de défendre les droits des artistes, a mis en place Artwatch Africa, un projet visant à  suivre les défis et les contraintes qui pèsent sur la liberté d’expression créative dans les pays africains, y compris les diverses formes de censure qui prévalent dans certaines régions. Au Mali, cet atelier bénéficie de l’appui du Réseau KYA, de la Fondation Festival sur le Niger. Les œuvres réalisées seront exposées ce samedi 17 janvier 2015 au centre Anw-Ko’Art.

Mali : quelle alternative aux sachets plastiques ?

Le sac plastique est un assemblage de feuilles en matière plastique qui reste ouvert à  une extrémité pour accueillir un contenu. Le plus répandu est le sac de caisse, sac offert, vendu ou prêté par les commerces à  leurs clients pour faciliter le transport de leurs achats. Le plastique est pourtant très dangereux pour l’environnement et aussi pour la santé des êtres vivants. Dans le monde, près de 200 différentes espèces d´animaux aquatiques incluant les baleines, les dauphins, les phoques, les tortues, etc. meurent chaque années à  cause des sacs de plastique. Ils meurent parce qu´il méprennent les sacs pour de la nourriture et ne peuvent pas les digérer Des dégâts liés à  l’utilisation du plastique sont constatés à  longueur de journée dans nos villes. Au Mali, Il est fréquent de trouver des ruminants morts après avoir ingéré ces sacs plastiques dans lesquels il restait de la nourriture. l’animal renifle le sachet puis le mâche et l’avale. C’’est au moment de la digestion que l’abdomen de la vache ou du mouton se gonfle et il succombe. Les dépôts d’ordure sont envahis par les sacs plastiques. Ils mettent au moins 1 500 ans avant de se dégrader. Ce qui constitue un véritable danger pour les sols et leur fertilité. En se dégradant, ils se défont en petites particules beaucoup plus toxiques appelées “pétro-polymères” qui finissent par contaminer le sol et l´eau ayant comme conséquence que les particules microscopiques finissent dans la chaine alimentaire. l’interdiction du sac plastique se répand en Afrique A l’instar de nombreux pays dans le monde, la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques sont désormais interdites au Mali selon la loi. l’Assemblée Nationale a voté cette loi en janvier 2012. Sa mise en œuvre était prévue pour le 1er avril 2013. Nous sommes à  la fin du mois de mai et les sachets plastiques continuent de polluer la capitale malienne, Bamako, pour ne prendre que cet exemple. Depuis quelques années, de nombreux pays africains travaillent dans ce sens écologique. Le Congo a déjà  interdit les sacs plastiques, le Togo y songe sérieusement et le Rwanda représente un exemple parmi eux. Ce pays a interdit l’utilisation du plastique depuis La Côte d’Ivoire vient à  son tour d’adopter un projet de loi à  ce sujet. Il reste maintenant à  trouver une alternative au sac plastique. L’initiative annonce donc un retour aux méthodes traditionnelles comme de se rendre au marché avec des paniers tressés ou un seau. De nombreux utilisateurs de plastiques ne sont pas au courant de cette interdiction. D’autres suggèrent pourtant de « remplacer le sachet plastique par du papier par exemple, C’’est écologique et biodégradable ». Des sacs en tissu aussi pourraient être une alternative au sachet plastique, une habitude dont il est difficile de se débarasser. Mahamane Maà¯ga est épicier à  Bamako, « les sacs plastiques font partie de notre quotidien. J’en donne au moins deux paquets par jour. Je ne savais pas que C’’est dangereux pour l’environnement. A part cela, je ne sais pas quel autre support donner à  mes clients sauf s’ils apportent eux-mêmes leurs récipients » déclare-t-il. Une invention d’origine italienne permet de fabriquer des sacs grâce à  une combinaison entre l’amidon du maà¯s et un polyester aliphatique aromatique d’origine pétrolière. Ces nouvelles résines sont appelées « plastiques compostables » et donc biodégradables car elles répondent aux normes internationales de compostabilité. Le procédé de fabrication et les machines de production sont les mêmes qu’avec le polyéthylène, sauf que la matière première est remplacée par des granulés obtenus à  partir d’amidon de maà¯s ou de farine de maà¯s. Celui-ci est garanti, selon les fabricants, sans OGM (organisme génétiquement modifié).

Bientôt la fin des « manani»

l’annonce de la démission du gouvernement a complètement occultée une autre qui est pourtant intervenue dans la même soirée. Autrement, elle aurait fait l’effet d’une bombe et soulever de nombreuses interrogations. Maintenant que le Premier Ministre est connue et que l’on peut attendre plus sereinement la formation du gouvernement, penchons-nous sur cette décision et ce qu’elle peut impliquer pour nous tous, au quotidien. Le dernier communiqué du Conseil des Ministres nous annonçait en effet que le gouvernement malien veut interdire la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation de granulées et sachets plastiques. Les amoureux de la nature et tous ceux qui luttent pour un cadre de vie plus sain et agréable ont dû applaudir à  tout rompre à  l’énoncé de cette décision. Pour les écologistes maliens, il s’agit d’ «une avancée notable dans la lutte contre ce péril environnemental». Il est vrai que le Mali est confronté à  une prolifération de déchets résultant principalement de sachets plastiques utilisés comme emballages de différents produits et rejetés dans la nature souvent après le premier usage. Du nord au sud du Mali, ils sont devenus les objets d’une habitude qui pose de sérieux problèmes. Partout, carrefours, gares routières, marchés, place de spectacles, et même devanture des maisons, aucun endroit n’échappe à  cette gangrène. Or, on le sait, un sachet plastique rejeté tel quel dans la nature, met plus de 400 ans avant de disparaitre, là  o๠une peau de banane mettrait seulement quelques jours. Pratique mais ni très raisonnable, ni très écolo Les sacs de plastique se retrouvent à  terre à  peine utilisés, parfois à  moitié pleins, et vont tranquillement nous polluer le paysage, boucher les caniveaux ou transformer les arbres en arbre de Noà«l au moindre coup de vent, tant le nombre de sachets qui s’y retrouvent accrochés est impressionnant. Même le fleuve Niger, le « Djoliba » en supporte une bonne part et en aval de Sotuba les épineux qui poussent dans la plaine inondable font office de « filtres » ou de « dégrilleurs », et stoppent ainsi une partie du flux de ces plastiques emportés par le fleuve vers Koulikoro. Le fléau est aggravé par le fait que la récupération et le recyclage des sachets plastiques restent limités en l’absence de technologie appropriée et les opérations de ramassage ainsi que les tentatives de valorisation sont timides. « Face à  ces constats, dans un souci de protection de la santé des hommes et des animaux et de l’environnement, l’adoption de mesures visant à  mettre fin ou à  réduire la pollution due aux déchets plastiques est devenue une impérieuse nécessité », explique le communiqué du conseil des ministres. Les écologistes maliens espèrent que « cette législation sera appliquée dans toute sa rigueur sans aucune complaisance ». Tous ont les yeux tournés vers des pays o๠cette expérience a on ne peut plus réussie. Au Rwanda, être pris avec un sachet plastique sur soi est passible d’amende et les touristes sont priés de se débarrassés des leurs avant de débarquer de l’avion…Vivement pareille situation chez nous, pour qu’enfin le Mali soit libéré de ces sachets qui l’asphyxient. # petit sachet