Lettre de Mission : Les « Douze travaux » de Mariam Kaidama Sidibé

En lui remettant le précieux document, le président de la République, Amadou Toumani Touré, a ainsi engagé Mariam Kaidma, à  poursuivre la mise en œuvre de la Lettre de Cadrage adressée à  l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé. Laquelle, faut-il le rappeler, s’inspire du Projet pour le Développement Economique et Social (PDES) sur la base duquel le président ATT a été réélu en 2007. Le temps joue contre elle D’emblée, force est de noter que tout est prioritaire dans cette Lettre de Mission, à  l’allure de programme de campagne électrale. ‘’La réalisation des réformes politiques que J’envisage, après vingt (20) ans environ de pratique institutionnelle, pour corriger les insuffisances et combler les lacunes de notre système politique…. Je vous demande de veiller avec la plus grande diligence à  l’aboutissement des réformes politiques envisagées. » a déclaré ATT lors de la remise du document. Le président ATT n’entend point laisser son successeur, comme le lui suggère l’opinion, procéder aux réformes et veut bien les mener à  terme. Même s’il a conscience que le temps joue contre lui. Et que chaque jour qui passe est une victoire de plus pour les opposants aux réformes. D’autant que ces réformes, juge un observateur, le malien lambda s’en fout, et est plus préoccupé par la vie chère, le front social ou les maux de l’école. ATT persiste cependant : ‘’l’année 2012 sera une année électorale (élections législatives et présidentielle).  l’importance de cet événement doit vous préoccuper grandement. Au regard des attentes de nos compatriotes, je veux des élections libres, transparentes et crédibles pour mettre notre pays à  l’abri de soubresauts préjudiciables à  sa stabilité tant louée au-delà  de ses frontières. ‘’  Tout cela paraà®t clair mais il faudrait rapidement trouver les moyens financiers  pour matérialiser la volonté du chef de l’Etat.  Et avec la polémique autour de l’utilisation du fichier électoral, issu du Ravec, ne manquera pas de retarder le processus. ‘’Je me réjouis des efforts déployés par le Gouvernement au cours des dernières années pour atténuer les conséquences néfastes de l’indisponibilité ou du renchérissement de certains produits de grande consommation et de première nécessité comme les céréales, l’huile, le lait et le sucre. Mais les résultats escomptés n’ont pas été totalement atteints. C’’est pourquoi je vous engage à  poursuivre et à  intensifier les actions entreprises en vue d’assurer une plus grande disponibilité et une meilleure maà®trise des prix de ces denrées, toutes choses participant de l’amélioration constante des conditions de vie des populations. » Voilà  le vrai problème. Les Maliens face à  la cherté de la vie Le message d’ATT est assez édifiant sur le point. En dépit des efforts déployés par le gouvernement, le ‘’Malien moyen » lutte quotidiennement pour assurer sa survie. Les prix ne cessent d’augmenter alors que les revenus, notamment, les salaires stagnent. Le Rapport national (édition 2010) sur le Développement Humain Durable, dont le thème porte sur la ‘’crise alimentaire : enjeux et opportunités pour le développement du secteur agricole » nous apprend que les ménages à  faible revenu diminuent le nombre de repas quotidiens et leurs dépenses non alimentaires. ‘’La situation de l’école constitue depuis longtemps une préoccupation majeure qui doit être traitée avec toute l’attention requise. » Le président ATT a raison sur ce point. Pour le cas de l’école, le temps de la parole est révolu. Il faut agir maintenant. Et très vite. En quelques mois, on voit très mal Mme le Premier Ministre réussir à  redresser l’école. Là  o๠ses prédécesseurs ont échoué, surtout lorsqu’elle refuse de recevoir les grévistes à  la Primature. Si Mme le Premier ministre épargne à  notre université le spectre d’une année blanche, elle aura fait mieux, disent certains. ‘’ Mais la bonne gouvernance ne peut s’accommoder de l’impunité, de la corruption et des autres formes de délinquance économique et financière. » La remarque présidentielle est juste, voire pertinente. Ceux qui encouragent l’impunité sont connus de tous ainsi que leurs protecteurs. Il ne s’agit plus de dénoncer mais de poser des actes concrets. Un miracle en douze mois La poursuite et l’approfondissement du dialogue avec l’ensemble des partenaires, principalement les partenaires sociaux, le renforcement de la paix sociale et d’un climat de sécurité sur toute l’étendue du territoire national, un traitement adéquat de la question de l’emploi, surtout celui des jeunes, l’assainissement des finances publiques et la rigueur dans la gestion des ressources nationales sont des aspects importants de la lettre de mission présidentielle. l’exécution et le prolongement des chantiers ouverts dans les domaines de l’Agriculture, la santé, l’eau, l’énergie, le désenclavement et la sécurité constituent des défis à  relever pour l’équipe gouvernementale de Mme Cissé Mariam Kaà¯dama. Au vu de tout cela, il faudrait une baguette magique à  Mariam Kaidam Cissé pour pouvoir réaliser les objetifs de cette lettre de mission