Transition : Moctar Ouane nommé Premier ministre

Moctar Ouane a été nommé dimanche 27 septembre 2020 Premier ministre de la transition. Né le 11 octobre 1955 (64 ans), Ouane a été plusieurs années ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali. Le diplomate a également été ambassadeur du Mali auprès des Nations-Unies.

Mohamed Taher Ould El Hadj : « La première de nos priorités, c’est la sécurité »

Dans le cadre de sa tournée dans les régions du centre et du nord, le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, s’est rendu à Taoudéni. Le Vice-président du Collège transitoire de cette nouvelle région, Mohamed Taher Ould El Hadj, nous livre ses impressions sur cette visite, qu’il qualifie « d’historique ».

Comment avez-vous perçu cette visite du Premier ministre dans votre région ?

C’est vraiment une grande chose pour nous, pour le pays et pour le Premier ministre lui-même. C’est la première fois que nous recevons la visite d’un Premier ministre. Nous l’avons bien organisée, même si elle ne s’est pas tenue au chef-lieu de la région. À cause de l’accès très difficile, tout le monde s’est retrouvé dans le village de Doueya, à 100 kilomètres de Tombouctou. De mon point de vue, c’est historique parce que l’État avait carrément perdu la zone. Cette prise de contact permettra au chef du gouvernement de s’imprégner des réalités du terrain et des besoins urgents des populations.

Quelles sont les priorités aujourd’hui pour les populations ?

La première de nos priorités, c’est la sécurité. Mais, en plus de cela, il y a la santé, l’eau, l’éducation. Les infrastructures aussi manquent ici. On a beaucoup de problèmes, mais on ne peut pas tout faire en même temps. C’est pour cela qu’il nous faut la sécurité d’abord, pour que l’administration soit de retour sur le terrain. Il n’y a absolument rien à Taoudéni, donc il va falloir tout construire. Tout cela ne sera pas construit dans l’immédiat. Au fil du temps, les choses vont changer. Il y a de l’espoir que les choses s’améliorent.

Quels sont les projets annoncés ?

Le Premier ministre nous a dit que le gouvernement était en train de voir comment finaliser deux projets de l’AGETIER, qui consistent à exploiter de l’eau située à 25 kilomètres de Taoudeni. Il a expliqué aux populations que le développement ne serait possible que quand il y aurait la paix et l’unité entre elles. Il nous a promis l’eau, la santé, l’école et même le retour de l’armée. Il y aura aussi des balises posées pour faire le pistage entre Tombouctou et Taoudéni avec le projet allemand de la GIZ. Le réseau de télécommunications aussi sera bientôt installé. Il y a des promesses, des projets sont en cours. Le Premier ministre a également parlé de l’exploitation du sel, mais aussi de celle du gaz qu’on trouve ici.

Le PM Kéïta à Gao pour calmer les esprits

Depuis trois jours, l’atmosphère est lourde à  Gao. Les communautés se regardent en chiens de faà¯ence. Le samedi dernier, un incident tragique a eu lieu traduisant l’état d’esprit des populations qui en ont assez de servir de cible à  des attaques répétées. Après la découverte de d’engins explosifs au niveau d’un poste des forces de sécurité, deux jeunes gens ont rapidement été identifiés par la foule en colère. Cette dernière les attrape et sans autre forme de procès les lynche avant de brûler leurs dépouilles. Satisfaits d’eux mêmes, les badauds s’éparpillent quand un constat est fait, les deux adolescents qui venaient de perdre la vie dans ces horribles circonstances n’étaient pour rien dans la tentative d’attentat. Un appel à  faire taire les clivages Très vite, la communauté arabe dont ils faisaient partie, condamne cet acte et réclame réparation. Les voix s’élèvent et les esprits s’échauffent. La crainte de l’escalade est réelle. C’est dans ce contexte et pour calmer les esprits que le Premier Ministre Modibo Keita s’est rendu ce matin à  Gao. Il était porteur d’un message de réconfort du président de la République du Mali à  la communauté arabe de Gao. M. Modibo Keita était accompagné par le ministre en charge des affaires humanitaires et de la reconstruction du Nord M. Amadou Konaté, les honorables Mohamed Ould Matali et Bagoun Ag Mohamed, respectivement élus du cercle de Bourem et de Menaka. Le Premier Ministre a rendu visite aux membres du Cadre de concertation des notables et ceux du Cadre de notables arabes, séparément. Il a dit sa solidarité avec les familles éprouvées. Il a également remis à  chacune une enveloppe financière de 500 000FCFA, pour les soutenir dans cette épreuve. Modibo Kéà¯ta a insisté sur le caractère multiculturel de la société malienne et a demandé aux différentes communautés qui vivent en symbiose depuis des siècles de pardonner les torts afin de continuer à  préserver la paix sociale, indispensable à  la réconciliation et à  la reconstruction nationale.

Discours du Premier Ministre à Alger

Monsieur le président, ministre des Affaires étrangères de la République algérienne démocratique et populaire, Mesdames et Messieurs les membres de l’équipe de Médiation, Mesdames et Messieurs les parties prenantes au processus de Dialogue inclusif inter-malien, Distingués invités Mesdames et Messieurs, Mes premiers mots sont pour remercier le président Abdel Aziz Bouteflika, président de la République algérienne démocratique et populaire, le gouvernement et le peuple algériens, pour m’avoir adressé une invitation à  une époque aussi cruciale pour le Mali. Je vois en cette invitation une marque d’attention particulière, un immense crédit d’intention, l’expression de la qualité des relations d’amitié, de fraternité et de coopération entre le Mali et la République algérienne démocratique et populaire. Aujourd’hui, débute à  Alger une séquence cruciale des pourparlers inter-maliens devant déboucher sur un accord de paix global et définitif pour engager le Mali, mon pays, dans la voie d’un développement équilibré, dans un environnement de paix, de sécurité et de stabilité sociale. Que de chemins parcourus depuis l’accord préliminaire de Ouagadougou, depuis l’adoption, à  Alger, de la feuille de route qui a encadré les pourparlers en cours. Nous avons pu noter avec une réelle satisfaction et tout au cours de ce processus un engagement profond de la Communauté internationale aux côtés du peuple du Mali. Qu’il me soit, encore une fois, permis d’adresser à  tous les acteurs les vifs remerciements du gouvernement et du peuple maliens et témoigner, à  leur endroit, toute notre gratitude. S’agissant de l’équipe de Médiation, dont l’Algérie est le chef de file, je lui adresse mes vives félicitations pour avoir conduit jusque-là , à  notre satisfaction, la délicate mission qui est la sienne : mission d’équilibre, mission dédiée exclusivement à  la restauration de la paix, au développement socio-économique, non seulement du Mali, mais aussi de toute la région. Monsieur le président, Il y a quelques mois, nous avons évolué ensemble dans cette même enceinte, vous dans le même rôle que celui d’aujourd’hui et moi dans celui de Haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-malien. Je m’étais, à  cette époque, assigné comme tâche essentielle de me maintenir à  égale distance des parties en négociations, de m’inspirer de votre exemple pour pousser à  des consensus, au rapprochement des points de vue. J’étais convaincu, et cela en exécution des instructions que le président de la République m’avait données, que tous les protagonistes étaient des Maliens à  part entière et avaient donc le droit et le devoir de s’interroger sur le devenir de leur pays. J’avais, à  cette époque, noté de part et d’autre des convictions fortes et la qualité des relations humaines qui s’étaient établie entre nous et tous les acteurs m’inclinait et m’incline encore à  croire que seules les droites parallèles ne peuvent se rejoindre. J’étais réconforté à  l’idée qu’il s’agissait de lignes qui se croisaient et qui pouvaient un jour ou l’autre s’interpénétrer pour donner naissance à  un environnement qui réponde aux aspirations de tous. Environnement de paix, de sécurité o๠le bien-être et le mieux-être s’alliaient pour annoncer au monde entier que l’état de belligérance n’est pas une fatalité, qu’au-delà  des positions personnelles, peut-être des ambitions personnelles, existait comme une donnée incontournable, l’avenir des générations présentes et celles à  venir du Mali. C’est pourquoi Monsieur le président, au moment o๠je vous parle, mes pensées vont à  toutes les victimes du douloureux conflit qui nous occupe à  présent. Je considère toutes les victimes comme étant les victimes de la violence, de l’incompréhension des hommes. S’agissant de victimes non-maliennes, des soldats de la paix venus de différents horizons, je m’incline devant leur mémoire et réitère les condoléances les plus attristées du peuple et du gouvernement maliens aux Nations d’origine durement éprouvées. A cet égard, nous sommes aujourd’hui émus et fortement impressionnés par la constance et la qualité du soutien apporté au Mali par la Communauté internationale, les organisations africaines, régionales, et du système des Nations unies. La configuration de l’équipe de médiation comprenant en plus de la République algérienne démocratique et populaire, comme chef de file, l’Organisation des Nations unies, l’Union européenne, l’Organisation de la Coopération islamique, l’Union africaine, la Cédéao, et des pays amis tels que le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Tchad auxquels il faut ajouter toutes les bonnes volontés, toutes les nations éprises de paix et de justice ; cette configuration, cet immense réseau de sympathie, de soutien multiforme impose aujourd’hui, aux parties maliennes, celles qui sont en négociations, c’est-à -dire les mouvements armés de la Coordination, les mouvements armés de la Plateforme, le gouvernement du Mali, de se révéler dignes de la solidarité internationale. Ces acteurs sont aujourd’hui réunis dans cette salle. Je voudrais leur dire que le peuple du Mali, dans toutes ses composantes, est en attente de leur part, d’une décision cruciale. Une décision qui soulagera les C’œurs et les esprits, une décision qui limitera la misère morale et matérielle, qui limitera la peur pour le présent, l’angoisse pour le souvenir traumatisant des scènes de violence vécues, l’inquiétude pour l’avenir des Maliens et des Maliennes. Cette attente se nourrira de la décision que vous prendrez, vous Bilal Ag Achérif et vos alliés, vous Algabass Ag Intallah et vos alliés, vous Mohamed Lamine Ould Sidaty et vos alliés, vous le Pr. Ahmed Ould Sidi Mohamed et vos alliés, vous Me Harouna Toureh et vos alliés, vous Mohaned Ag Ibrahim Assaleh et vos alliés, vous tous, chers frères et sœurs, pourriez-vous accepter de cesser d’être les uns en face des autres, mais d’être tous les uns à  côté des autres pour regarder dans la même direction, vous ouvrir au souffle de la paix, de la concorde, de la fraternité ? Ce faisant, vous vous révélerez tous unis, dignes de la confiance de la Communauté internationale, dignes de son soutien, aujourd’hui, et après la signature d’un accord de paix tant attendu. En le faisant, pourriez-vous vous ouvrir aux messages d’outre-tombe, paix à  leurs âmes, les voix sublimes d’Intallah Ag Attaher, de Baba Ould Cheick El-Moctar Kounta, de Mohamed El Mehdy Ag Attacher El Ansari, d’autres illustres compatriotes qui ne sont plus de ce monde, vous vous ouvrirez aux cris d’outre-tombe de ces milliers de maliens, d’hommes et de femmes brutalement arrachés à  la vie, de ces milliers de jeunes arrachés aux joies de ce monde, comme des espérances assassinées, brisées ; vous vous ouvrirez aux cris de détresse de ces milliers de personnes ayant fuit la terre natale et qui attendent le jour ou ils pourront retrouver les leurs. Qu’il me soit permis de remercier les pays voisins qui les ont accueilli dans la tradition d’hospitalité et de générosité. Ce message, celui que je vous délivre, ne voyez pas en lui, le message partisan du chef du gouvernement, mais celui d’un frère investi d’une légitimité octroyée, celle du président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, porteur de la Nation malienne dans son ensemble, donc à  égale distance par rapport à  tous. A mes frères et soeurs, toutes tendances confondues, je vous demande de desserrer les poings, de faire en sorte que le travail pour la paix devienne un service ; que ce service, pour le peuple malien tout entier, se transforme en un don de soi; que ce don de soi, pour un avenir radieux du peuple du Mali, devienne un sacrifice; que ce sacrifice, pour un idéal qui dépasse nos personnes, provoque en nous un enrichissement moral et spirituel, cet enrichissement nous aide à  mieux servir l’intérêt général, celui de toutes les populations maliennes, sans exclusive; celle du Nord, du centre, du sud, de l’est et de l’ouest. Ces populations maliennes unies dans un élan formidable, n’aspirent qu’à  vivre en paix. Mes chers frères, mes chères soeurs, la paix n’a pas que des amis. je sais que vous saurez résister à  la fascination des marchands d’illusion, ceux qui veulent ralentir le cours du processus ; ceux qui se réjouissent de la détresse de leurs semblables. Poursuivez imperturbablement votre chemin vers la paix et la concorde ; un chemin certes rocailleux, mais qui conduit vers des lendemains meilleurs. N’empruntez pas les escaliers dérobés. La sincérité, la vérité de votre comportement vous aidera à  refuser de porter le deuil de l’avenir. Vive la paix, vive l’Amour entre les Hommes, vive la Solidarité internationale. Vive le Mali uni et réconcilié avec lui-même. Avec mes remerciements pour votre bien obligeante attention, je vous prie d’accepter les salutations du président de la République du Mali, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita ; celles du Gouvernement du Mali, du Peuple du Mali et les miennes bien fraternelles.

Quand Mara ira à Kidal…

La partie n’est pas de tout repos pour le nouveau premier ministre Moussa Mara. Après la présentation et l’adoption la semaine dernière de sa Déclaration de politique générale(GPG), le premier ministre a multiplié les rencontres pour procéder à  l’exégèse de ce qu’on pourrait appeler le viatique de son séjour à  la Primature. Revoilà  Moussa Mara ce début de week-end. Hier lundi mai 2014, il était l’invité de l’émission Grand Dialogue du Studio Tamani. Face aux journalistes, le successeur de Oumar Tatam Ly a eu l’occasion de revenir sur les grandes lignes de son grand oral devant les députés. Comme devant les représentants du peuple le vendredi dernier, C’’est un Moussa Mara, calme et flegmatique, qui a disserté sur les mesures urgentes à  mettre en œuvre par son gouvernement. Au nombre de celles-ci, figure la hausse « remarquée », dans les tout prochains jours, des agents de l’Etat. De quoi faire bondir de joie ces sous-payés de la sous -région qui piaffaient d’impatience. Les fonctionnaires percevront-ils enfin un vrai salaire au lieu d’un perdiem comme aimaient à  dire les Maliens qui ont le sens de l’humour ? En route pour Kidal Pour rester en phase avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui a décrété 2014 année de la lutte contre la corruption, l’ancien maire de la commune IV du district de Bamako a annoncé l’accélération de la lutte contre la corruption, cette gangrène de l’Administration malienne. Autre révélation faite par M. Mara au Studio Tamani, C’’est le voyage qu’il compte entreprendre dans la région de Kidal dans le courant de ce mois de mai. Toujours sous le contrôle des rebelles touaregs, Kidal continue d’échapper à  l’exercice de la souveraineté du Mali. Les Maliens se rappellent le pied de nez fait à  l’ancien premier ministre, Oumar Tatam Ly, contraint d’annuler in extremis sa visite à  Kidal par les rebelles qui ont envahis le tarmac de l’aéroport. l’incident malheureux, du mois de novembre 2013, avait suscité un tollé général dans le pays. Pis, il avait contribué à  crisper les relations entre le Mali et la communauté internationale à  travers la Minusma avant de connaitre un dégel ces derniers temps. La prochaine visite de Moussa Mara permettra sans doute de savoir si les lignes ont bougé ou pas.

Législatives à venir : le PM a rencontré les partis politiques

Le Premier ministre Oumar Tatam Ly a eu hier une série d’audiences avec les responsables de partis politiques qui ont en commun d’être représentés à  l’Assemblée nationale. Une quinzaine de délégations devaient se succéder dans le bureau du Premier ministre. Le chef du gouvernement a discuté avec ses interlocuteurs de la méthode de travail à  établir et leur a annoncé les dates retenues pour l’organisation des élections législatives. Selon le président du Parti SADI (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance) Cheick Oumar Sissoko, le premier tour des législatives est projeté pour le 24 novembre et le second tour le 15 décembre. C’’est la présidente par intérim du RPM, Mme Keà¯ta Rokiatou Ndiaye, qui a inauguré la série des rencontres. Elle était accompagnée de l’ancien ministre Nancoman Keà¯ta et de l’ancien député élu à  Niono, Boubacar Touré. Bocar Moussa Diarra conduisait la délégation de l’UM-RDA, Mamadou Kassa Traoré celle du MIRIA. La délégation du CNID était conduite par Me Mountaga Tall et celle du MPR par son président, Choguel K. Maà¯ga. Tiémoko Sangaré dirigeait la délégation de l’ADEMA. La série d’audiences s’est poursuivie avec la SYNOUMA (Synergie pour un nouveau Mali) de Mme Touré Safiatou Traoré, la CODEM, le MODEC (Mouvement-destin commun) de Konimba Sidibé, l’URD, le PARENA et le PSP. A leur sortie d’audience, les responsables politiques ont indiqué s’être entretenus avec le Premier ministre du cadre de concertation à  établir entre lui et les partis politiques, de sa ferme volonté de mettre les partis au C’œur du jeu politique et de la convocation prochaine du collège électoral pour les élections législatives en novembre-décembre prochains. Me Mountaga Tall a indiqué avoir émis le souhait que toutes les dispositions soient prises pour que les premières législatives de l’après-crise soient inclusives. Il s’attend donc à  ce que tout soit mis en œuvre pour que les déplacés et les réfugiés puissent voter. Bocar Moussa Diarra a rappelé qu’il avait soutenu la candidature du président Ibrahim B. Keà¯ta à  la présidentielle et que son accompagnement est acquis pour le gouvernement. Cheick Oumar Sissoko a salué la volonté de travailler avec les partis politiques pour l’intérêt du Mali. C’’est aussi la position de Mamadou Kassa Traoré qui salue l’implication des partis politiques. Mme Keà¯ta Rokiatou Ndiaye assure le Premier ministre de son accompagnement et s’engage à  travailler à  assurer une majorité au président de la République.

Qui sera Premier ministre au Mali ?

Soumeylou Boubèye Maiga est reçu en audience ce jeudi matin par le Président IBK, qui on le sait, est attendu sur la nomination de son Premier ministre. Autant dire que le choix se précise entre deux personnalités que sont Soumeylou Boubèye Maà¯ga, ancien ministre et président de l’ASMA, la platforme politique qui a soutenu IBK pour la présidentielle et Oumar Tatam Ly, l’actuel directeur national de la BCEAO au Mali. Fin connaisseur du champ politique, Soumeylou Boubèye Maà¯ga est un homme d’expériences, ex patron des services de renseignements, diplomate et doté d’un réseau international avec l’Algérie et dont l’expérience pourrait servir dans la résolution du problème du Nord. Boubèye Maà¯ga apparaà®t comme un profil idéal, une forte personnalité. Son nom est plusieurs fois revenu pour le poste. Son dernier poste fut celui de ministre des affaires étrangères sous ATT avant le coup d’Etat. Tatam Ly cité… L’autre candidat à  la Primature est Oumar Tatam Ly, un proche d’IBK et actuel Directeur national de la BCEAO au Mali. Il est très peu connu du monde public mais est considéré comme un technocrate rompu à  la tâche. Il a acquis ses premières expériences à  la Banque mondiale. Il a intégré la BCEAO en 1994 en qualité de Fondé de pouvoir à  la Direction centrale des études et des prévisions. Il a occupé plusieurs postes au sein de la BCEAO avant d’être nommé, en 2008, Directeur national de la BCEAO au Mali. Présentement, il est à  Dakar en qualité de Conseiller spécial du Gouverneur de l’Institution financière sous régionale. S’il est nommé, il devra s’appuyer sur l’expérience politique de son président et s’entourer de conseillers chevronnés. Le nom de Michel Sidibé, Directeur exécutif d’ONUSIDA avait aussi été cité pour la Primature, mais l’intéressé, interrogé après l’investiture d’IBK s’en défend et mentionne des rumeurs. Il reste que Michel Sidibé est proche d’IBK.

Aminata Touré, nouveau premier ministre du Sénégal

Aminata Touré a été nommée premier ministre du Sénégal. C’’est l’intéressée elle même qui a fait le communiqué depuis le palais de la république. Le chef de l’Etat Macky Sall “m’a fait l’honneur de me proposer de diriger la nouvelle équipe gouvernementale (…) et J’ai accepté ce poste avec beaucoup d’humilité“, a déclaré à  l’issue de consultations au Palais présidentiel à  Dakar Aminata Touré, membre du parti présidentiel Alliance pour la République (APR).. Quelques heures auparavant un communiqué avait annoncé que le président avait mis fin aux fonctions d’Abdoul Mbaye, en poste depuis avril 2012, ainsi que de son gouvernement. Le chef de l’Etat remercie M. Mbaye « et l’ensemble du gouvernement pour le travail accompli » déclarait son porte-parole, sans plus de détails. Aminata Touré, 50 ans, est la deuxième femme à  occuper le poste de Premier ministre au Sénégal après Mame Madior Boye, qui a été chef de gouvernement de mars 2001 à  novembre 2002. Surnommée par la presse locale Mimi Touré (Mimi étant un diminutif d’Aminata au Sénégal), Aminata Touré a salué son prédécesseur et lui a rendu hommage “pour le très bon travail accompli” depuis sa nomination, en avril 2012.

Django Cissoko veut-il faire du neuf avec du vieux ?

La nomination du premier ministre malien, Django Cissoko avait suscité des réserves chez beaucoup de Maliens. Ces réserves étaient en substance liées à  la capacité du vieux briscard à  opérer un changement réel. Surtout dans le contexte particulier que vit le pays. Il était par exemple reproché au Pm d’être un fidèle parmi les fidèles du l’ancien président Moussa Traoré avant de venir servir loyalement ATT et Cheick Modibo Diarra plus récemment. A sa nomination, certains de ses détracteurs ont vivement déploré son omniprésence dans l’administration et ne voient en lui qu’un continuateur des ses anciens collaborateurs. Du neuf avec vieux ? En tout cas, les récentes nominations à  la Primature ne sont pas de nature à  disculper Django des critiques l’accusant de vouloir jouer la carte du come-back des anciens. De faire du nouveau avec du vieux tranchent sur le vif certains. En effet le premier ministre a exhumé d’anciennes têtes du régime ATT pour meubler son cabinet. Parmi celles-ci, les plus » illustres » sont Hamed Sow et Ousmane Thiam, ex ministre des petites et moyennes entreprises et porte-parole du gouvernement. Le premier cité est réputé pour son dévouement au régime défunt et jouit d’un préjugé défavorable depuis son largage du gouvernement sous la pression de l’Union européenne pour des activités nébuleuses jugées peu catholiques. Ousmane Thiam, l’ex-ministre des petites et moyennes entreprises d’ATT avait bâti sa réputation sur sa rage de défendre à  cors et à  cris son mentor de l’époque. D’o๠cette phrase ironique d’un chroniqueur de la place à  l’époque : «Â tel un troubadour du moyen Age, il prend sa lyre pour chanter les louanges de son maà®tre ». Beaucoup ont froncé les sourcils ont voyant sa tronche sur le petit écran derrière le PM au moment o๠ce dernier accordait une interview à  la presse à  l’occasion de sa visite au Burkina- Faso. La nomination de l’ancien directeur général de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali(ORTM), Baly Idrissa Sissoko en qualité de conseiller en communication a aussi fait grincer des dents. l’on y voit un indice supplémentaire de la récupération des bébés jetés avec l’eau de bain du régime défunt. Le journaliste est connu pour être un affidé de l’ex ministre de la communication, Sidiki Nfa Konaté, lui-même grand serviteur d’ATT devant l’Eternel… «Â Django n’incarne aucun changement, il est dans une logique de restauration. Il ne faudrait pas qu’on se fasse des illusions », vitupère ce grand activiste qui pense que la promotion de Django est une insulte à  l’idéal démocratique. Moins grincheux mais pas insensible, Zoumana Traoré, juriste de son état, pense que C’’est le bas peuple qui devient le dindon de la farce politicienne. ATT avait, regrette t-il, récupéré des éléments du régime dictatorial de Moussa Traoré dont Django, et maintenant celui-ci à  son tour fait la cour aux gens d’ATT.

Madani Tall :  » Au-delà de la loi, il y a la morale  » !

 » Aujourd’hui au Mali, il est dangereux de contester un Premier Ministre qui a tous les pouvoirs, sans contrôle et sans arbitres. Mais il est encore plus dangereux de ne pas défendre la morale en politique, car ce sont nos enfants qui en payeront le prix. Un jeune homme préoccupé m’a posé cette question : « Que vous dit la décision du PM de se présenter aux élections ? Est-ce que quelqu’un pourra s’y opposer sachant qu’il n’y a aucune loi qui lui interdise de se présenter ? ». La réponse est que si la Constitution n’interdit à  aucune personne jouissant de ses droits civiques de briguer la Présidence du Mali, il existe néanmoins un arsenal pour protéger contre les dérives. Car « les prérogatives accordées aux individus le sont moins dans leur intérêt personnel que dans celui bien compris du corps social ». Tout bon juriste sait que « Les valeurs démocratiques sont protégées par l’interdiction d’abus de droits constitutionnels ». Ainsi, les juges constitutionnels peuvent se prononcer et invalider une telle candidature. Le principe d’interdiction d’abus de droit permet de défendre les bases éthiques que promeut le droit constitutionnel. Car « n’est pas admis un abus de droits, ni l’exercice de droits au cas o๠cela porterait atteinte aux droits et aux intérêts légitimes d’autrui ». Dans le cas de la transition, l’actuel Premier Ministre a été désigné compte tenu de sa réputation de probité et de compétence et non de son poids politique. En somme, sur la base de la confiance des autres acteurs et de la population sur ses aptitudes et sa neutralité. Selon l’Accord-cadre « Un Premier Ministre de transition, chef du gouvernement, disposant des pleins pouvoirs et ayant pour mission de conduire la transition, de gérer la crise dans le nord du Mali et d’organiser des élections libres, transparentes et démocratiques ». Alors, même en absence de texte le prévoyant explicitement, l’esprit de cet accord et les circonstances de sa nomination lui interdisent une quelconque intention présidentielle qui serait un détournement de la transition à  son profit. Il est évident que si avec ses pleins pouvoirs, son souci est, de renforcer son parti avec les ressources de l’Etat, en faire un instrument personnel, en vue de d’élections, au lieu de se consacrer à  sa mission, les juges constitutionnels auront un cas patent d’abus de droit constitutionnel. Et le peuple Malien ne manquera pas de juger ce qui serait un abus de confiance ! Car, pourquoi confier une mission à  quelqu’un pour que celui-ci la réalise à  son profit au détriment des autres citoyens ? Plus qu’une affaire de constitutionnalité, C’’est une question de confiance et de morale. « Les gens se réunissent et demandent à  un malien que tout le monde pense honnête d’organiser des élections et libérer le Nord et C’’est lui qui devient le candidat, une fois qu’il a neutralisé tout le monde ? » Le Président Dioncounda Traoré, dont le pouvoir émane de la constitution et qui préside le premier parti du pays, par respect pour l’esprit des lois dit ne pas être candidat et ce serait celui qu’il met en mission et qui a plein pouvoir d’influer sur les élections qui parlerait de candidature ? Le jeune frère capitaine a eu l’intelligence de refuser une présidence que certains lui proposaient, et C’’est celui qu’il est parti chercher pour mission de confiance qui va se présenter ? Le peuple Malien a eu confiance en lui eu égard à  sa réputation et C’’est lui qui va démontrer que l’ambition dépasse la confiance ? Est-ce lui, dont on a fait l’acteur principal de la transitions qui voudrait se présenter au détriment de l’esprit d’apaisement et de la transparence, sans considération de l’esprit des lois ? Il ne peut s’agir que d’une rumeur, car le Premier Ministre ne peut pas trahir la confiance des maliens qui l’ont mis là , croyant qu’il travaillerait pour l’intérêt général et non pour lui-même. Pourtant, la mission qui a été confiée au Premier Ministre est un privilège donné à  peu de fils du pays. Il devrait en saisir l’opportunité pour se « sacrifier » pour son pays et entrer dans l’histoire, plutôt que de se perdre en conjectures. SI cette rumeur est avérée, même si l’on pourrait se sentir déjà  un peu trompé, il faut qu’il démissionne dés maintenant et aille préparer sa candidature, et laisser la place à  quelqu’un qui n’aura l’esprit qu’à  la reconquête du nord de notre pays et l’organisation des élections transparentes et démocratiques. En résumé, Cheick Modibo Diarra, doit savoir qu’il est déjà  en train de diriger le Mali. Il n’a qu’à  s’occuper du problème du Nord du Mali déjà . En voulant se présenter aux élections, lui-même se discrédite, car on ne peut être juge et partie. Le Président Dioncounda Traoré pourrait lui aussi invoquer ce droit, mais respecte la tradition républicaine et démocratique de notre pays. Il faut souvent savoir se sacrifier pour l’amour de son pays. Surtout si c’est pour une bonne cause. Madani Tall

Interview de Cheick Modibo Diarra : « Au Mali, chaque jour, les terroristes se renforcent »

Le Premier ministre revient de New York oà¹, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, il a formellement demandé à  l’ONU une intervention militaire internationale afin de reconquérir le Nord du Mali contrôlé depuis six mois par des groupes islamistes armés. [Comment comptez-vous rétablir la souveraineté du Mali ?] Cheick Modibo Diarra : Nous avons défini une stratégie en cinq points. Il faut, dès maintenant, commencer à  sécuriser les grandes villes du Mali. Si vous regardez le modus operandi des terroristes qui occupent le Nord du Mali, ce sont des gens qui dès que vous les contrariez, commettent des actes de violences dans des zones peuplées. Il faut donc faire en sorte qu’il n’y ait pas d’infiltration, ni multiplication de cellules dormantes. La deuxième étape, accomplie à  New York, est de solliciter formellement l’aide de notre organisation sous régionale, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [Cédéao], de l’Union africaine [UA], de l’Union européenne [UE] et de nos amis comme la France et les Etats- Unis et de transmettre au Conseil de sécurité notre requête d’intervention militaire internationale sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies. Une fois votée, la résolution donnera une légitimité à  tous ceux qui veulent et qui peuvent nous accompagner dans la libération du nord. La phase deux se poursuivra avec des rencontres du gouvernement pour mobiliser toute la communauté internationale afin de voir qui veut participer, et comment, à  la libération du nord. La troisième phase consiste, avec nos partenaires, à  structurer et à  solidifier l’armée malienne qui doit être le fer de lance de cette affaire. Ces phases n’ont pas besoin d’être séquentielles. Elles peuvent se dérouler en même temps. La quatrième phase est de reconquérir le nord. Puis, enfin, il faudra sécuriser les régions libérées de façon durable. [Quel est votre calendrier ?] J’espère que les débats [sur la résolution] vont commencer au Conseil de sécurité dès la semaine prochaine afin qu’elle soit adoptée avant la mi-octobre. Chaque jour qui passe, nous avons davantage de mutilations, d’amputations, de viols, d’actes de barbarie dans le nord de notre pays. Le plus rapidement la résolution sera adoptée, le mieux ce sera. Et je suis convaincu que dès que nous aurons une résolution la plupart de ces malfrats et bandits essaierons de s’échapper avant même que les choses sérieuses commencent. Seuls les plus endurcis resteront. [Quand espérez-vous que la Cédéao enverra le contingent de 3 300 hommes qu’elle a promis de déployer au Mali ?] Une fois la résolution votée, on pourra immédiatement demander à  la Cédao de déployer des troupes qui nous aideraient à  sécuriser la ligne de séparation entre le nord et le sud. Parce qu’à  ce moment là , juste après le vote, les belligérants du nord et les narcotrafiquants vont se dire  » le Mali ne sera jamais plus aussi faibles, bientôt des soldats vont venir renforcer notre armée donc si nous voulons vraiment lui nuire, c’est le moment o๠jamais « . Il faut donc que la force de la Cédéao soit prête pour un déploiement presque immédiat dès l’adoption de la résolution. Hillary Clinton a estimé que « seul un gouvernement démocratiquement élu aura la légitimité pour parvenir à  une résolution négociée au Nord Mali et mettre un terme à  la rébellion ». N’est-ce pas le signe que les Etats-Unis sont opposés à  une intervention internationale ? Des élections… Quelle serait la légitimité d’un président élu dans un pays qui ne peut pas faire voter tous ses citoyens ? Je ne pense pas que les Etats-Unis bloqueront la résolution au conseil de sécurité de l’ONU Ils veulent participer au règlement de la situation dans le Sahel. Mais leur législation leur interdit de collaborer avec des gens arrivés au pouvoir après un coup d’Etat, jusqu’à  de nouvelles élections. Je ne pense pas que le désir des USA soit de faire perdurer la souffrance et le risque de globalisation des problèmes dans le Sahel. C’est juste une façon de nous dire ne pas prolonger inutilement la transition. Les Etats-Unis nous ont toujours demandé d’organiser, le plus rapidement possible, des élections crédibles. Ce message nous l’avons compris. [Si la résolution est votée en octobre, quand les forces de la Cédéao pourront-elles se déployer ?] On pourrait immédiatement demander à  la Cédao de se déployer pour nous aider à  sécuriser la ligne de séparation entre le nord et le sud. Parce qu’une fois que la résolution sera adoptée les belligérants du nord et les narcotrafiquants vont se dire « le Mali ne sera plus jamais aussi faible, des soldats vont venir le renforcer donc si nous voulons vraiment lui nuire c’est le moment o๠jamais ». La force en attente de la Cédéao peut donc être invitée à  renforcer les Maliens qui patrouillent dans cette zone et ainsi nous accorder un peu de tranquillité d’esprit pour préparer les autres phases. Donc j’inviterai la Cédéao à  se déployer presque immédiatement après l’adoption de la résolution. Même si ce n’est pas toute la force. Une fois la résolution adoptée, une stratégie consensuelle pourra être dégagée entre tous les participants. Mais sans attendre, il faudra renforcer la ligne de séparation pour que le problème ne gagne pas en complexité à  cause des infiltrations ou des tentatives pour casser cette ligne. [Sur quels pays comptez-vous ?] La question du Mali ne concerne pas seulement la Cédéao, mais toute la communauté internationale. Le Mali et la Cédéao joueront un rôle-clé mais il faut aussi inviter des pays du champ, tels que l’Algérie et la Mauritanie dont la participation est incontournable, des amis, comme le Maroc ou le Tchad. Bref, tous ceux qui pourraient venir nous aider à  contenir le problème à  une zone très restreinte en attendant que la communauté internationale – France, Etats-Unis, Grande-Bretagne notamment – apprête sa force d’intervention pour faire un travail propre et rapide. [La Cédéao est-elle prête ?] Vue l’insistance avec laquelle cette organisation nous a demandé de faire une requête d’intervention internationale, j’imagine que cela veut dire qu’il existe une telle force, quelque part. On a même parlé d’une force de 3 300 hommes. Dans un premier temps, il ne s’agit pas de tous les déployer, mais peut être un tiers pour renforcer nos lignes. A propos de l’Algérie et de la Mauritanie, ce sont des pays avec lesquels nous partageons près de 4 000 km de frontières. Il est évident que leur participation est incontournable. La question n’est pas de savoir qui est pour ou contre une intervention. Chacun dans cette affaire a son opinion. Certains pensent même qu’il faut négocier. Mais avec qui négocier ? Et pourquoi, on ne l’a pas fait jusqu’à  présent ? D’o๠l’intérêt d’internationaliser la crise avec la résolution de l’ONU. Ce consensus prévaudra. C’est une initiative malienne, ça se passe au Mali, le gouvernement malien a une stratégie en 5 points pour demander l’aide internationale. Ca fait plus de huit mois que dure la crise et je n’ai pas vu de solution non militaire émerger. En revanche, la situation empire de jour en jour avec les amputations, les flagellations, les viols, les destructions de nos sites au nord. Tout cela s’est passé sans que ceux qui croient à  la négociation ne nous montrent le chemin pour ramener ces gens à  la raison. Parler de négociation en ce temps-là  en réalité ferait perdre un temps précieux. Chaque jour qui passe, ces terroristes se renforcent, mettent en place des infrastructures de plus en plus sophistiquées qui nous demanderont davantage d’avantage d’efforts pour sortir de la crise. Le temps pour ces négociations est passé. Nous avons utilisés tous les canaux possibles. Nous avons un médiateur désigné par la Cédéao [Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso] mais à  ce jour nous n’avons pas reçu, de la part des terroristes et des occupants, un seul signal disant  » nous voulons négocier « . Il ne faut pas faire d’amalgame. Ce n’est pas un problème entre Maliens mais un problème avec des terroristes, des narcotrafiquants, des preneurs d’otages, des bandits de toutes sortes…Il faut que la communauté internationale se soulève contre tout cela et qu’elle les repousse. Nous sommes prêts à  négocier, à  tout moment, avec le MNLA [Mouvement national de libération de l’Azawad]. Mais le MNLA ne représente, peut être, que 10% de la population au Nord et militairement il n’est plus sur le terrain. Les terroristes du MUJAO ont complètement décimé la branche militaire du MNLA. Il ne reste que la branche politique qui se promène à  travers le monde et qui demande des négociations. Mais cela n’a rien à  voir avec le plus gros problème du Sahel : la présence de trafiquants de tous ordres et de plusieurs groupes terroristes connus au niveau international. Les pays qui parlent de négociations nous ont fait perdre du temps. Six mois après, un millier de terroristes dotés d’armes sophistiquées se sont installés. Cela n’a rien à  voir avec les revendications de petits groupes dissidents du Mali. [Cette offre de dialogue provient pourtant du président malien, Dioncounda Traoré et de Blaise Compaoré…] Moi non plus je ne veux pas faire la guerre avec mes compatriotes. Les seuls avec lesquels on peut négocier ce sont ceux du MNLA. Ansar Dine ? Une de ses branches vient d’amputer des gens à  Tombouctou. J’appelle ça des extrémistes pas des séparatistes. Ce n’est pas la même chose. Il ne s’agit pas de mobiliser la communauté internationale pour aller combattre des Maliens qui ont des revendications que certains peuvent trouver justes. Il s’agit d’aller déloger des narcotrafiquants et des terroristes qui petit à  petit se sont installés et qui menacent non seulement le Mali et la sous région mais aussi, à  terme, le reste du monde. L’offensive du MNLA au début de l’année a ouvert la porte au chaos par laquelle sont entrés toutes sortes de terroristes : Boko Haram, le Mujao, Aqmi, des salafistes de tous bords et Ansar Dine qui se rapproche de plus en plus de la définition du terrorisme. Ils se sont infiltrés et ont fini par chasser ceux qui ont commencé ce problème. Il n’y a personne, actuellement sur le terrain, avec lesquels on peut nous suggérer de négocier. Ceux avec lequel nous sommes prêts à  négocier [le MNLA] sont éparpillés entre Nouakchott, Niamey et Ouagadougou. Mais cela ne doit pas retarder la résolution que nous avons prise au niveau du Mali et sur la base de laquelle on a invité d’autres à  venir nous aider pour débarrasser le monde entier de ce fléau. [Est-ce que tous les Maliens, au sud, sont d’accord avec le déploiement de forces étrangères sur leur sol ?] Premièrement, le capitaine Sanogo [ex-chef de la junte]… Notre décision de demander une intervention internationale est une décision politique dans laquelle il ne s’est pas impliqué. La position du président et du gouvernement représente celle de tout le Mali. Le capitaine Sanogo… C’est une décision politique dans laquelle il ne s’implique pas. La position du président et du gouvernement représente celle de tout le Mali. Comment demander à  des gens de venir nous aider sans qu’ils soient présents sur le territoire. Venir aider le Mali à  libérer le nord c’est une chose, stationner à  Bamako qui est à  600 km de la ligne de séparation en est une autre. Peut-être que les troupes qui vont aller au front vont transiter par Bamako. Des avions d’une certaine dimension devront nécessairement atterrir à  Bamako. On verra. Mais ce sont juste des forces qui doivent transiter vers la ligne de front. Mais une fois qu’on aura mutualisé les forces, les généraux diront o๠il faut stationner les forces… Mais on n’en est pas encore là . Aujourd’hui je ne vois pas la nécessité de stationner des troupes à  Bamako. Nous avons les effectifs nécessaires pour sécuriser les institutions de la République. J’ai créé une force de plus de 1 200 hommes pour sécuriser la présidence, la primature, l’Assemblée nationale, les cours suprême et constitutionnelle, les ambassades et faire des patrouilles en ville. Ils peuvent effectivement bénéficier d’un rafraichissement de leurs capacités antiterroristes dans les grandes villes, mais nous n’avons pas besoin d’aide extérieure pour sécuriser les organes de la République. Seulement les équiper et les former. Peut-être qu’à  Bamako les gens ne comprennent pas que la longueur de la piste d’atterrissage est supérieure à  celle de Mopti et qu’elle peut donc accueillir certains aéronefs et certaines personnes en transit. [On a pourtant parlé d’établir le quartier général (QG) de la force à  Bamako.] Un QG peut être n’importe o๠maintenant, compte tenu de la modularité des équipements de transmission. Bamako est une ville de 3 millions de personnes. Moi, si j’étais suis un tacticien militaire, et que je me battais contre un ennemi sophistiqué, je ne mettrais pas mon QG dans un endroit très peuplé. Aujourd’hui, on peut installer des QG n’importe oà¹. Pourquoi pas à  N’Djamena ? Il faut attendre que les experts, que tout ceux qui veulent nous aider se mettent ensemble, ce sont eux qui viendront avec une stratégie. Alors on verra. On met en avant la question de la stratégie avant même de connaà®tre les moyens dont nous disposerons, quels pays nous aideront pour la reconquête. [L’aéroport de Bamako pourrait-il être militarisé ?] On est d’accord avec tout ce qu’exigera la stratégie commune. Mais les villes concernées telles que Tombouctou et Gao sont plus proches de Ouagadougou ou de Niamey que de Bamako. On prendra notre part mais vous verrez aussi que beaucoup de possibilités s’ouvriront à  nous quand les pays intervenants se seront déclarés. [Tout cela va prendre un temps fou ?] Pas nécessairement. Une fois votée la résolution, en une semaine, tous ceux qui voudront intervenir pourront être connus. Leurs moyens, leurs ressources, leurs experts, le terrain sont connus. Je suis sûr que la surveillance satellitaire des bandits est en cours. Ca peut aller très, très vite. Le plus important, c’est la capacité des forces en attente de la Cédéao à  envoyer quelques hommes pour renforcer nos lignes et ne pas ajouter une complexité à  la résolution du problème. Si on tient cette ligne de séparation, les choses pourront aller vite. [Vous voulez que l’armée malienne soit en première ligne, est-elle capable d’assumer ce rôle ?] Depuis le début de la transition, l’armée se ressoude et renforce sa chaine de commandement. Elle a besoin d’être équipée et formée mais il existe déjà  un noyau très compétent. [Qu’attendez vous de la part de la France ?] J’ai été vraiment très, très frappé et ému par le leadership que le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, et le président François Hollande ont mis en œuvre à  New York. Cela ne me surprend pas au regard des relations anciennes entre nos deux pays. Mais ça a été un moment fort quand j’ai vu la France, membre permanent du conseil de sécurité, intervenir avec autant de détermination et de clarté. Je suis sorti en me disant  » c’est le début de la fin pour la crise au Mali « . [Qu’entendez-vous par leadership ?] C’est-à -dire faire voir aux autres la nécessité de s’attaquer au problème à  un moment o๠d’autres n’en sont pas encore conscients. Parce que problème est trop éloigné. La piste de Tessalit est une de plus longues du Mali. De là  on est à  2 h 30 de l’Europe ! Le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire sont menacé de façons immédiates. La Chine, la Russie, l’Amérique sont plus éloignés. Mais ceux qui sont capables de voir les ramifications et d’attirer l’attention des autres, ça c’est une forme de leadership. Un autre aspect est de s’impliquer pour qu’aux Nations unies le problème soit visible. Puis une fois que toute la communauté se sera décidée d’agir, il faut que la France fasse le premier pas. Aujourd’hui nous sommes dans la première phase de sécurisation des villes. C’est une phase pendant laquelle la France peut nous aider. Nous avons besoin de tous les équipements modernes pour détecter les bombes, les armes à  feu, besoin d’équipements de communication. On peut attendre ça de la France. Et puis, une fois que la communauté internationale sera convaincue de la nécessité d’agir, il faudra que la France fasse le premier pas. Le jour o๠la force internationale s’engagera, quand on aura besoin d’utiliser la troisième dimension, les Mirage français pourraient s’engager. Si la France le veut, ses forces spéciales pourront aussi se joindre à  nos forces armées. Tout est ouvert. Mais déjà , le fait d’avoir pris l’initiative d’expliquer au monde la nature globale du danger que nous courrons, c’est la preuve d’un leadership très fort. Parce que j’ai l’impression que beaucoup ne sont pas conscients de ce qui nous guette. Les gens pensent que le danger arrivera dans deux ou trois ans et que d’ici là , le danger pourra être contenu dans une zone du Sahel, sans déborder… C’est une erreur. Le danger est beaucoup plus imminent et immédiat. [Ne craignez-vous pas que la question des otages français ne paralyse l’action de Paris ?] C’est un problème très important, pour nous également. Nous sommes en train de chercher des informations. Mais justement, le leadership d’une nation se mesure aussi à  sa capacité de ne pas se faire prendre tout en entier en otage. Sans oublier ses otages, la République française est en train d’assumer son rôle de leader mondial. D’autres Etats se seraient recroquevillés, AQMI [Al-Qaida au Maghreb islamique] aurait dicté sa politique étrangère. Le fait que le président Hollande ait rejeté cela est remarquable et applaudi partout dans le monde. La communauté internationale devrait faire tout ce qu’elle peut pour aider la France à  libérer ses otages. Christophe Châtelot (propos recueillis par)

Ballet diplomatique entre Alger et Paris pour Cheick Modibo Diarra

C’’est ce mardi 13 juin que le chef du gouvernement de transition s’est envolé pour la capitale algérienne pour une visite de 24 heures. Cheick Modibo Diarra est accompagné de deux ministres de son gouvernement : celui de la défense le colonel-major Yamoussa Camara et le porte-parole, ministre de la communication, Hamadoun Touré. « En plus d’être voisin, l’Algérie est un pays frère et ami du Mali et il le restera toujours », a affirmé le Premier ministre malien dans une déclaration à  la presse à  son arrivée à  Alger. « Lorsque le Mali vit des situations telle que celle que nous connaissons aujourd’hui, la première étape de notre gouvernement, consiste à  venir consulter en premier lieux nos voisins, amis et frères afin de pouvoir réfléchir à  la voie à  suivre et résoudre les difficultés que nous vivons », a ajouté M. Diarra. Vers une médiation algérienne Les spécialistes du Nord sont formels : la résolution de la crise passe obligatoirement l’implication de l’Algérie. Ce qui faisait dire à  l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, que «Â l’Algérie a les clés de cette crise ». La coopération sécuritaire entre le Mali et l’Algérie reste très étroite, notamment dans le domaine de la rébellion touarègue. En témoigne les nombreuses visites du président déchu Amadou Toumani Touré à  Alger, et les dons de matériels de sécurité fait au Mali par ce pays. Mais l’implication de l’Algérie dans les différentes rebellions au Mali remonte véritablement en juillet 2006, o๠sous sa médiation, notre pays est parvenu à  la signature des fameux «Â Accords d’Alger ». Critiqués par les Maliens, ces accords n’ont pu résoudre définitivement la crise. Cheick Modibo serait-il parti à  Alger pour une résolution par le dialogue de la crise au Nord ? Au chevet de Dioncounda Le programme de voyage du Premier ministre prévoit également une visite ce jeudi 14 juin à  Paris. Officiellement, il s’agit pour Cheick Modibo Diarra de «Â s’enquérir de l’Etat de santé du président de la transition, Dioncounda Traoré, en convalescence depuis son agression par un groupe de manifestants le 21 mai dernier. Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI) détient au total treize Européens dans le Sahel, dont six Français. Deux géologues, ont été enlevés le 24 novembre 2011 dans leur hôtel à  Hombori dans le Nord de notre pays, entre Mopti et Gao. Les quatre autres, collaborateurs du groupe nucléaire public «Â Areva » et de son sous traitant «Â Satom » ont été capturés au Niger le 16 septembre 2010. Interrogé sur la question (au cours du débat de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle française en mai dernier), le candidat socialiste mesure tout l’enjeu sécuritaire dans cette zone. Pour François Hollande, «Â il faut aider le Mali et ses voisins du Niger et de la Mauritanie, en mettant l’accent sur le renforcement de la coopération militaire avec ces pays pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé ».

Cheik Modibo Diarra à Ségou : derrière le discours, la crainte du vide

«Â Je n’aime pas la guerre. Mais la guerre qui me permet de mettre fin à  la guerre, je suis prêt à  la faire. Pas un centimètre carré de notre territoire ne sera cédé, et nous mettrons tout en œuvre pour restaurer l’intégrité du territoire ». En visite à  la garnison de Ségou le 1er juin, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, vêtu d’une chemise kaki, a tenu un discours va-t-en guerre devant les militaires. Une fermeté de rigueur face ce que tous les Maliens considèrent comme une nécessité : déclencher l’offensive contre les groupes armés qui contrôlent les trois régions du Nord. Le chef du gouvernement gouverne enfin ? Jusque là , le pouvoir central de Bamako avait eu de la peine à  s’affirmer face à  une classe politique divisée entre pro et anti-putschs. Mais depuis la sortie médiatique de Premier ministre à  Ségou, les plus optimistes s’efforcent de croire que les lignes vont bouger. Il faut agir vite, au moment o๠les groupes armés renforcent leur position au Nord et multiplient les tentatives de rapprochement, notamment celle entamée entre les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Ançar-Dine. En dépit du volontarisme affiché du Premier ministre, son discours n’a pas soulevé l’enthousiasme partout. Dans certains milieux, on a du mal à  croire que sa visite à  Ségou marque un signal fort dans l’affirmation du gouvernement à  reprendre les villes du Nord. «Â Du déjà  entendu ! », s’exclament certains observateurs, qui se souviennent de certains discours du président déchu Amadou Toumani Touré. Le souvenir des paroles dans le vent d’ATT Comme celui du 23 mai 2006 à  Diéma (région de Kayes). Des proches d’ATT venaient de lui apprendre l’attaque de Ménaka par les groupes armés du rebelle défunt Ibrahim Ag Bahanga. «Â La riposte lourde » promise par l’ancien président n’a jamais eu lieu. l’attaque d’Abeibara en 2008, au cours de laquelle des dizaines de soldats maliens avaient été massacrés, reste également dans les esprits. Là  encore, «Â la vengeance de l’armée » annoncée par le président ATT ne fut qu’un grand coup de bluff. Le Nord est par la suite devenu un bourbier. Cheick Modibo serait-il donc sur les traces d’ATT ? Les actes qu’il posera dans les prochains jours permettront de le juger.

La classe politique favorable à la nomination de Mariam Kaidama Sidibé

Younoussi Touré, président de l’URD : « J’ai une très bonne impression d’elle » Je voudrais exprimer toute ma satisfaction de voir le président de la République accorder sa confiance à  une femme au poste de Premier ministre. Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé est une cadre expérimentée dans la gestion des affaires publiques, elle a fait ses preuves au Mali et même dans la sous-région. Personnellement, l’ai croisé quand J’étais commissaire du Mali à  l’Union économique et Monétaire Ouest africaine (Uemoa). On a collaboré, J’ai une très bonne impression d’elle. Les organisations internationales reconnaissent en elle de grandes qualités. Je sais qu’elle donnera le meilleur d’elle-même pour réussir sa mission. * Dioncounda Traoré, président de l’ADEMA- PASJ : « Nous nous réjouissons de cette nomination » Le premier ministre Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé est un haut cadre dont les qualités personnelles et la compétence sont reconnues au Mali et au-delà  de nos frontières. Elles suffiront largement pour expliquer le choix porté sue elle par le chef de l’Etat. Notre pays et notre démocratie viennent de franchir un nouveau palier avec la désignation d’une femme à  la tête de notre gouvernement. Nous nous réjouissons de cette nomination, et nous lui souhaitons beaucoup de succès dans l’accomplissement de la noble et exaltante mission que le chef de l’Etat vient de lui confier. *Mountaga Tall, président du Cnid Faso Yiriwa ton : « je n’ai pas de commentaire » Je reste sur ma position, je n’ai pas de commentaire à  faire sur cette nomination. Elle relève des prérogatives du chef de l’Etat. * Cheick Oumar Sissoko, Président du Parti SADI : « Le nouveau Premier ministre a une grande capacité d’écoute » En plus du fait qu’elle a déjà  occupé des postes de grandes responsabilités au Mali et au CILSS, dont elle a été la secrétaire exécutive, je pense que Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé est une femme d’un abord très agréable. Ma conviction est qu’elle a une grande capacité d’écoute. Cette qualité sera pour elle un capital précieux pour le travail qui l’attend à  la tête du gouvernement, compte tenu des problèmes ardus que notre pays connaà®t.

Remaniement : Qui pour succéder à Modibo Sidibé ?

Deux noms reviennent sur toutes les lèvres depuis l’annonce de la démission du gouvernement de Modibo Sidibé. D’abord Django Sissoko, Secrétaire Général à  la présidence depuis Septembre 2007. Discret, affable, Django Sissoko est réputé être un grand travailleur avec une riche et longue expérience dans l’administration malienne. Vétéran de la politique, cela fait plus de vingt ans qu’il sert dans les rouages de l‘état du régime de Moussa Traoré, à  celui d’Alpha Oumar Konaré et enfin d’ATT. Fin connaisseur des arcanes de l’administration malienne, les observateurs estiment qu’il est le candidat le mieux indiqué pour succéder à  Modibé Sidibé. s’il est nommé, ce serait une belle fin de carrière pour celui qui peut se targuer d’avoir servi presque tous les présidents depuis l’indépendance, sauf Modibo Keita ! Mais son passé de secrétaire général de la présidence sous Moussa Traoré n’est-il pas un handicap pour qui doit conduire un gouvernement qui comporterait les acteurs du mouvement démocratique de 1991? l’autre premier ministrable serait Habib Ouane, fonctionnaire international des Nations-Unies. De retour sur Bamako depuis quelques semaines, il a été reçu en audience à  Koulouba, dans le cadre des concertations qu’ATT entreprend depuis l’annonce du limogeage du Gouvernement de Modibé Sidibé. Directeur de la division pour l’Afrique des pays les moins avancés et des programmes spéciaux de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), Habib Ouane, est pressenti depuis plusieurs mois comme l’éventuel successeur de Modibo Sidibé. Docteur en Economie, ses compétences sont louées dans les cercles internationaux. Cela dit, cet homme d’une très grande efficacité, indépendant des cénacles politiques et interlocuteur apprécié des médias internationaux comme RFI ou France 24, connait très peu le Mali d’aujourd’hui, pour en avoir été éloigné pendant de longues années. Si ATT le nomme premier ministre, il aura fort à  faire dans une administration secouée par de nombreux problèmes sociaux, mais ses qualités de technocrate pourraient aussi l’aider à  entrevoir des sorties possibles de crise et pallier aux échecs du gouvernement de Modibo Sidibé. Une femme ou un Outsider à  la Primature ? Pour les autres potentiels premiers ministrables, le nom de l’actuelle Secrétaire Général du Gouvernement Mme Diakité Fatoumata Ndiaye, est revenu. Appréciée du chef de l’état, l’ancienne Médiatrice de la République du Mali aurait déclaré que le poste ne l‘intéressait pas, selon une source proche de Koulouba. La dame a pourtant du mérite. Louée pour ses compétences et sa connaissance de l’appareil étatique, discrète aussi, on la compare beaucoup à  Modibé Sidibé. Elle a tour à  tour été, Commissaire à  la promotion des femmes, ministre de la Santé et du Développement social, puis Médiateur de la République et Secrétaire générale du gouvernement depuis le 29 avril 2009. Par ailleurs, le nom de Tiébilé Dramé, président du Parena, est également cité, même si beaucoup pensent que en tant que candidat potentiel à  la présidentielle, il ne serait que simple ministre. Quant à  Ahmed Sow, ancien ministre de l’énergie et de l’eau, il régulièrement cité pour la primature, mais aurait pris du recul par rapport au champs politique pour se consacrer davantage au développement de l’entreprise qu’il dirige, AMIC Invest. Au final, C’’est bien ATT qui a toutes les cartes en mains et vu la manière dont il a annoncé au gouvernement son limogeage, il pourrait bien nommer un outsider à  la Primature. Et réaliser un nouveau coup de théâtre… politique !

Gouvernement : les 7 points chauds de la rentrée 2010

Après une trêve de courte durée marquée par les inondations et les préparatifs du mois du Cinquantenaire, les dossiers sociaux, institutionnels, sécuritaires et politiques s’annoncent tous délicats pour le président Amadou Toumani Touré et son gouvernement. Au point que beaucoup se demandent s’il n’est pas temps de changer l’attelage gouvernemental formé il y a déjà  3 ans. Le casse-tête du remaniement Garder Modibo ? Virer Sidibé ? Plusieurs fois annoncé, chaque fois repoussé, la seconde étape du dernier mandat d’Amadou Toumani Touré (ATT) reste pour Koulouba un pénible casse-tête. Garder Modibo, oui, car cela préserve le chef de l’Etat d’afficher dès maintenant son choix pour lui succéder. Car virer Sidibé maintenant, à  18 mois de l’échéance présidentielle, C’’est lui signifier qu’il n’a aucune chance de devenir président de la République. C’’est sans doute trop tôt pour ATT, qui préfère geler la situation, dévoiler son choix le plus tard possible, afin d’être respecté jusqu’au bout. Garder Modibo ? Non, car bien que rigoureux et travailleur, ce dernier a prouvé qu’il ne savait pas être le bouclier que doit être tout premier ministre pour son président. On l’a vu, C’’est ATT qui prend tous les coups : crise au Nord, code de la famille, hausse des prix des denrées, et même crise scolaire, o๠le chef de l’Etat a du lui même monter au front pour ramener les professeurs à  cesser leur grève. De plus, la présence au sein du gouvernement d’une dizaine de ministres estampillés «Â PDES », le nouveau parti présidentiel, a rompu les équilibres et la confiance des partis majoritaires. Si ATT veut éviter une fronde parlementaire menée par l’Adema et l’URD, au moment o๠il a besoin d’eux pour voter les deux textes majeurs que sont le code de la famille et la réforme constitutionnelle, il devra forcément respecter le fait majoritaire au sein de son gouvernement, en tenant compte du poids de chacun à  l’Assemblée. Le scandale du Fonds mondial C’’est sans doute le scandale de corruption qui aura le plus marqué la présidence ATT. Plusieurs centaines de millions de francs CFA, voire des milliards auraient été détournés du Fonds mondial, créé en 2002 par l’ONU pour lutter contre le paludisme, la tuberculose, et le Sida. Déjà  10 responsables du ministère de la santé, censés gérer ces fonds, ont été écroués au cours du mois d’août, y compris le directeur administratif et financier. Au point que la position du ministre Ibrahim Oumar Touré, premier responsable du département, est devenue intenable, surtout après qu’il ait été entendu par le pôle économique et financier du Procureur de la République. Du sort qui lui sera réservé, on déduira soit que la corruption continue d’être érigée en valeur au Mali, soit qu’il s’agit du début d’une véritable opération mains propres. La seconde hypothèse aurait le bénéfice de redorer le blason de la maison Mali vis-à -vis des bailleurs de fonds qui se sentent floués. Lutte contre AQMI, une crédibilité à  retrouver l’enlèvement de ressortissants occidentaux dans la région du Sahel est devenu un business très lucratif car une fois sur le territoire malien, les otages sont troqués contre de fortes rançons par des bandits et membres d’Al Qaeda au Maghreb islamiste (AQMI), souvent couverts par des notables maliens. Résultat : Bamako a perdu tout crédit auprès de ses voisins algériens, mauritaniens et burkinabés, mais aussi auprès de la France et des Etats-Unis, qui ne croient plus vraiment en sa volonté de lutter fermement contre les terroristes. l’épisode du raid franco-mauritanien en juillet sur le territoire malien en est la parfaite illustration puisque, par crainte de fuites, les assaillants n’ont averti le Mali qu’au dernier moment. Autre conséquence, les occidentaux déconseillent le pays à  leurs ressortissants, au péril de la saison touristique qui doit démarrer dans quelques semaines. Il devient donc urgent pour ATT et son gouvernement de donner de sérieux gages de leur engagement à  mettre fin au commerce d’otages, de drogue et d’autres produits de contrebande, autant de trafics qui financent l’expansion de l’islamisme dans la région. Une rentrée scolaire et estudiantine apaisée ? l’année précédente a été quasi blanche pour les étudiants maliens, suite à  la grève des enseignants qui réclamaient une revalorisation de leur traitement. Cet épisode a montré une nouvelle fois les défaillances du système éducatif malien, ou une corporation peut prendre en otage l’avenir de milliers de jeunes, et donc celui du pays. En cette rentrée 2010, le risque pour le gouvernement est multiple. Le premier des risques est que les enseignants du supérieur rééditent leur grève à  la rentrée pour obtenir davantage que ce qu’ils ont obtenu. Le second est que ce mouvement fasse tâche d’huile au niveau des enseignants du primaire et du secondaire, qui seraient en droit eux aussi de réclamer une réévaluation de leurs salaires. Enfin, les autorités risquent de voir les élèves et étudiants eux aussi faire preuve de surenchère, en réclamant légitimement des bourses plus importantes et de meilleures conditions de travail. Dans un tel cas de figure, ce serait la quadrature du cercle pour ATT et son gouvernement, dont les moyens d’action sont malheureusement limités. Le nouveau code de la famille : consensus ou recul ? Après le rejet du nouveau code de la famille par une partie de la population musulmane en août 2009, Koulouba avait été contraint de renvoyer le texte à  l’Assemblée nationale pour une seconde lecture. Depuis, les négociations vont bon train, et un texte remanié devrait être soumis aux députés lors de la session parlementaire d’octobre 2010. Le gouvernement va devoir jouer un difficile numéro d’équilibrisme, entre la nécessité de contenter les associations islamistes pour les dissuader de créer un parti politique, et le devoir de ne pas sacrifier les droits des femmes, chose qui apparaà®trait comme un nouveau recul de l’Etat, et abimerait une fois de plus l’image du Mali. Modification constitutionnelle sous « haute surveillance » Le président ATT a promis de ne pas se maintenir au pouvoir après son second mandat autorisé par la Constitution, qui se terminera en 2012. Autre promesse, celle d’organiser un référendum avant la fin 2010 pour modifier la loi fondamentale dans le cadre d’une réorganisation des pouvoirs, avec notamment la création d’un Sénat, d’une autorité de l’audiovisuel, et de nouvelles règles électorales. Seulement, les partis traditionnels que sont l’Adema, l’URD, le RPM, le Parena et le Sadi, majoritaires au parlement, restent vigilants et se battront bec et ongles pour amender le texte afin de verrouiller définitivement l’impossibilité pour ATT de prolonger son bail à  Koulouba. Par conséquent, ce dernier devra encore prouver sa bonne foi, et le gouvernement faire preuve de beaucoup de pédagogie pour que ce texte soit voté au cours de la session d’octobre, et ensuite soumis par référendum avant la fin de l’année. Le cinquantenaire C’’est pour nous et … entre nous ? s’il est un événement qui mobilise en cette rentrée 2010 l’ensemble des membres du gouvernement, C’’est bien la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Mali. La Commission dirigée par l’ancien ministre Oumar H. Dicko a en effet mis en place un programme ambitieux, dont le clou sera un grand défilé sur l’avenue du Mali (Commune IV de Bamako) le 22 septembre. Les différents ministères concernés sont donc à  pied d’œuvre, mais l’inquiétude grandit au sommet de l’Etat sur la présence effective des chefs d’Etat africains amis. En effet, ils sont tous invités à  participer à  l’Assemblée générale de l’ONU qui se tient traditionnellement à  New York pendant la 3ème semaine de septembre, et au cours de laquelle les objectifs du millénaire seront discutés entre le 20 et le 22. l’absence de nombreux chefs d’Etat à  Bamako apparaitrait comme un camouflet pour ATT, qui a répondu présent à  toutes les cérémonies de ses homologues.

Conseil des Ministres du 8 juillet 2009

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté différents projets de textes. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES Le ministre de l’Equipement et des Transports a présenté un projet de loi portant Code de l’Aviation Civile. l’aviation civile est régie actuellement par la loi du 29 décembre 1993 modifiée, portant Code de l’Aviation Civile au Mali. La relecture de ce texte est devenue une nécessité au regard des mutations profondes intervenues dans le domaine de l’aviation civile et des nouvelles règles d’organisation et de gestion édictées par les instances internationales, régionales et sous-régionales du secteur aéronautique. l’adoption du projet de loi portant Code de l’Aviation civile s’inscrit dans ce cadre. Elle vise à  adapter la législation nationale à  l’évolution de l’environnement juridique de l’aviation civile et aux nouvelles exigences du transport aérien, et prend en compte les recommandations issues de l’audit du système de l’aviation civile du Mali. Le projet de loi introduit d’importantes innovations relatives notamment à  la sécurité et à  la sûreté aériennes, à  l’immatriculation des aéronefs, à  la certification des aérodromes et à  la protection du personnel et des passagers, Le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies a présenté : 1°) Un Projet de loi relatif aux Télécommunications et aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) Les activités de télécommunications au Mali sont régies par l’Ordonnance du 30 septembre 1999 régissant les télécommunications au Mali modifiée en 2001. Ces textes ne permettent pas de prendre en compte tous les aspects d’un secteur en perpétuelle mutation technologique. l’adoption du projet de loi relatif aux télécommunications et aux technologies de l’information et de la communication vise d’une part à  corriger les insuffisances des textes régissant les télécommunications dans notre pays et d’autre part, à  réaliser la convergence des services des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication. Il intègre les dispositions de l’Acte Additionnel de la CEDEAO relatif à  l’harmonisation des politiques et du cadre règlementaire du secteur des Technologies de l’Information et de la Communication et les Directives de l’UEMOA. Il fixe les règles permettant d’instaurer une concurrence effective, saine et loyale sur le marché des télécommunications. Il définit les différents régimes juridiques applicables à  l’établissement et l’exploitation des réseaux de télécommunications et à  la fourniture des services de télécommunications, optimise la gestion des ressources rares et clarifie le rôle de chacun des acteurs du cadre institutionnel. 2°) Un projet de loi portant règlementation du secteur postal. Les profondes mutations intervenues dans le secteur des postes suite à  l’évolution technologique, à  l’éclosion de nouveaux produits et services électroniques et à  l’émergence dans le secteur de nombreux opérateurs privés, ont rendu nécessaire la redéfinition du secteur postal. Le présent projet de loi est adopté dans ce contexte. Il définit le nouveau cadre légal devant régir le secteur postal dans notre pays et fixe les règles garantissant une exploitation des services publics de la poste permettant d’offrir aux usagers des services de qualité, à  un prix accessible au plus grand nombre, sur l’ensemble du territoire. 3°) Un projet de loi portant régulation des secteurs des télécommunications, des Technologies de l’information et de la Communication (T.I.C) et des Postes. Le présent projet de loi vise à  adapter la législation du secteur des télécommunications au développement des technologies de l’information et de la communication. Il crée une Autorité de Régulation du secteur des Télécommunications, des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et du secteur postal qui aura pour missions entre autres de veiller sur les intérêts nationaux en matière de télécommunication des T.I.C et des postes, au respect du principe d’égalité de traitement des opérateurs des deux secteurs et au respect de la règlementation applicable. Il rapproche les principes de la régulation sectorielle de ceux du droit de la concurrence, confirme le rôle et renforce les pouvoirs de l’autorité de régulation.   AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre du Logement, des Affaires Foncières et de l’Urbanisme, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) Un projet de décret portant affectation d’un immeuble au Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies. Par ce projet de décret, il est affecté au Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies l’immeuble objet du titre foncier n°5172 du Cercle de Ségou, sis au quartier de Médine, dans la Commune Urbaine de Ségou, d’une superficie de 19 ares 97 centiares, pour abriter la représentation régionale de l’Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP). 2°) Un projet de décret autorisant et déclarant d’utilité publique les travaux de construction de la station compacte de production d’eau potable et de ses ouvrages annexes le long du fleuve Niger à  Missabougou. La construction d’une station compacte de production d’eau potable et de ses ouvrages annexes à  Missabougou, après celles réalisées à  Magnambougou et à  Baco-Djicoroni, s’inscrit dans le cadre des efforts entrepris par le Gouvernement en vue de renforcer les capacités d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako et environs. Le présent décret est pris conformément aux dispositions du Code Domanial et Foncier, pour autoriser et déclarer d’utilité publique les travaux de construction de ladite station et de ses ouvrages annexes en vue de permettre la réalisation desdits travaux et de procéder à  l’expropriation des biens immeubles éventuellement atteints par l’opération.

Côte d’Ivoire : Après le ministre de l’Intérieur, Soro sous le coup d’une enquête

Deux ministres en cause Dimanche dernier, les ivoiriens apprenaient avec stupéfaction au journal de 20 h, qu’une enquête serait ouverte sur le ministre de l’intérieur Désiré Tagro et le premier ministre Soro Guillaume, pour détournement de fonds. Une chose qui étonne quand on sait que le premier est un proche du président et a été pendant la période de crise, son porte-parole. Des allégations infondées selon Méà¯té Sindou Cependant, le porte parole de Soro, Méà¯té Sindou attendra lundi soir pour déclarer que ces allégations sont « infondées et ils demandent que toute la lumière soit faite sur cette affaire.» Même s’il ajoute que le geste du chef de l’Etat est salutaire car selon lui, les ivoiriens ont droit à  la vérité. Le procureur de la république auquel l’enquête a été confié, devra sur une période d’un mois, déterminer si le ministre de l’intérieur et le premier ministre ont perçu la somme de 10 milliards de FCFA de commissions de la part de la société française SAGEM, chargée de mener techniquement le processus électoral ivoirien. « Nous pensons qu’il est bon que l’opinion et singulièrement la presse considèrent cette requête d’information du chef de l’Etat comme une procédure normale. La Côte d’Ivoire est en train de rebâtir ses institutions et ce tournant s’est renforcé depuis la signature de l’accord de Ouagadougou. Et le Premier ministre partage avec le chef de l’Etat, l’idée qu’il est nécessaire en Côte d’Ivoire, de re-crédibiliser les institutions, de rebâtir l’Etat et notamment d’enraciner l’Etat de droit, en mettant fin à  l’impunité». A-t-il déclaré. Mr Méà¯té indique que le premier ministre veut que son action soit bien comprise dans le cadre de la sortie de crise qui dure depuis 5 ans environ. Il ajoute l’air très serein, que « nous attendons la fin de l’enquête qui est dans moins d’un mois et qui J’en suis certain, permettra de renforcer la crédibilité de Soro Guillaume. » Les explications de Gbagbo Selon le porte-parole du gouvernement, le président Laurent Gbagbo veut juste faire la lumière sur cette affaire et ces accusations dont fait l’objet depuis quelques semaines, son ministre de l’intérieur. Il précise que monsieur Tagro est la cheville ouvrière des accords politiques de Ouagadougou. Pour sa part, Désiré Tagro a précisé dans le quotidien national ‘fraternité matin’ du lundi 21 juin 2010, qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une épreuve de vérité. Il a indiqué « J’attends que l’enquête livre ses secrets avant de me prononcer. »

Université de Ségou : L’amphithéâtre de 500 places effectif dans 7 mois

C’’est dans une liesse populaire que Modibo Sidibé, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de l’alphabétisation et celui de l’emploi ont été accueillis chaleureusement par population de Ségou, la cité des Balanzans. Un amphithéâtre de 500 places Cet l’amphithéâtre de 500 places sera bâti sur une superficie de 7 hectares. Il est composé de 4 classes réservées pour la préparation des enseignants. La réalisation de ce joyau architectural est assurée par le CADAU en association avec Beijing Construction pour une durée de 7 mois. La fin du calvaire des étudiants de Ségou Comme à  l’accoutumée, le maire de Ségou Modibo Traoré a souhaité la bienvenue avant d’expriméer sa joie pour le choix porté sur sa région. « La construction de cette université à  Ségou sera la fin du calvaire des étudiants originaires de Ségou ». Le maire a apprécié la présentation du projet par le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et le Premier ministre au nom du Chef de l’Etat, a réaffirmé la volonté des autorités à  faire plus pour le secteur de l’éducation, notamment les efforts budgétaires. Le maire n’a pas oublié dans son intervention de faire allusion au Forum National sur l’Education et toutes les mesures prises dans le sens de la mise en œuvre des recommandations. Et d’ajouter que l’hospitalité ne fera pas défaut à  l’équipe de la future université à  Ségou. Potentialités agricoles Mme Siby Ginette Bellegarde, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a expliqué que C’’est compte tenu des énormes potentialités agro-industrielles de la région que le gouvernement a décidé de la création de l’université de Ségou, et s’attend à  ce qu’elle apporte une solution à  la trop forte concentration d’étudiants à  Bamako. Aussi, devrait–elle permettre d’accompagner avantageusement le processus de décentralisation en cours en contribuant à  fixer les compétences tout en stimulant une activité intellectuelle et économique. l’université de Ségou est conçue pour tenir compte non seulement des orientations du Forum National sur l’Education, mais aussi des aspirations profondes des populations et des autorités administratives et politiques de Ségou. Ancrée dans le système Licence Master Doctorat (LMD), l’université comprend toutes les filières pouvant aboutir au doctorat à  savoir la faculté d’agronomie et de Médecine Animale, la faculté du Génie et des Sciences (FAGES), la faculté des sciences de la santé (FASS), la faculté des Sciences sociales. Sans oublier les filières courtes et professionnalisantes, avec délivrance de licences professionnelles par l’institut universitaire de formation professionnelle (IUFP). « Il s’agira d’une université du 21ème siècle, novatrice grâce aux Technologies de l’information et de la Communication (TIC), et qui formera des femmes et des hommes nouveaux capables d’assurer le développement du pays ». « Laissons l’école se poursuivre, et continuons à  travailler ensemble » Selon Modibo Sidibe, la pose de la première pierre du premier édifice de l’université de Ségou, est le symbole de l’engagement du Gouvernement à  conduire le chantier des réformes avec détermination, en cultivant le partenariat fécond et constructif avec les partenaires de l’école. En ce qui concerne le retard de l’application de la recommandation du forum sur l’éducation, le chef du Gouvernement estime que ces retards sont indépendants de la volonté du Gouvernement qui a plusieurs partenaires. Mais ils ne devraient pas justifier la cessation de travail constatée chez certains acteurs qui s’étaient engagés à  atteindre les objectifs de 2010. Modibo Sidibe persiste et signe : « Les objectifs sont tout à  fait réalisables en 2010 à  condition qu’on se mette au travail pour rattraper le temps perdu. Je ne crois pas que ce soit dans la défiance que l’on pourra résoudre le problème, mais plutôt par le dialogue. Laissons l’école se poursuivre, et continuons à  travailler ensemble pour qu’à  la fin 2010, les préoccupations soient satisfaites de tous les côtés. Le Gouvernement respectera tous ses engagements relatifs à  la reforme de notre système d’enseignement supérieur », a-t-il réitéré.

Conquête de Koulouba : les autres candidats à l’élection présidentielle de 2012 (2)

Dr Oumar Mariko, Secrétaire général du parti SADI, opposant radical Malgré sa position inconfortable, le SADI demeure un parti qui a su garder le cap de sa création à  nos jours. C’est un parti de gauche au Mali même si avec le calcul politicien, il forme un groupe parlement Sadi-Parena. Figure emblématique de l’opposition, ce parti présentera un candidat aux présidentielles de 2012. Ce qui est sur, le candidat sera Oumar Mariko ,le défenseur des ruraux et des pauvres. Né le 4 février 1959 à  Bafoulabé, le Dr Oumar Mariko a été leader estudiantin (AEEM), avant de devenir député de Kolondieba. Il est aujourd’hui l’homme politique qui défend le plus les intérêts des défavorisés. Il milite activement en faveur de la lutte contre la pauvreté et la délinquance financière. Habitué des élections, Mariko, constitue une candidature crédible aux élections présidentielles prochaines. Modibo Sidibé, dauphin naturel d’ATT Aux yeux de certains, Modibo Sidibé serait le dauphin du président ATT à  cause des relations qui les lient. Cet inspecteur général de police est l’actuel Premier ministre du Mali. Il est né le 7 novembre 1952 à  Bamako. C’est un administrateur confirmé qui a occupé tous les postes juteux de ce pays. Beaucoup voit en lui, le probable dauphin d’ATT, dont il dirige le gouvernement. Sa candidature est vivement attendue par ses supporters et certains militants de grands partis. Housseini Amion Guindo dit le jeune Poulo Cet enfant de Sikasso et actuel député à  l’Assemblée Nationale a crééE la surprise, en seulement 10 mois depuis la création de son parti, CODEM ( Convergence pour le développement du Mali) et a enlevé près de 445 conseillers communaux aux dernières joutes électorales. Auparavent, il avait réussi a formé à  l’assemblée Nationale, un groupe parlementaire de 5 députés. Ce qui laisse une bonne perspective pour les élections de 2012. Sa candidature ne sera pas une surprise dans la course présidentielle en 2012. Par ailleurs, Amion Guindo cherche activement le soutien des chefs d’états Africains, notamment lors d’une récente tournée en Côte d’Ivoire. Iba N’Diaye probable candidat du parti des Abeilles l’Adema, la première force politique a perdu beaucoup de ses repères depuis les élections de 2002. Il manque de candidats charismatiques. Déjà , certains hauts responsables de ce parti ont déjà  levé le voile sur leur intention. On peut citer Lancéni Balla Keà¯ta, Iba N’Diaye, Dioncounda Traoré, Soumeylou Boubèye Maà¯ga entre autres. Au regard de leur passé, tous ces cadres n’ont pas assez de crédibilité pour réunir la famille ADEMA. Pis, la plupart d’entre eux ont été au moins une fois trempés dans une sale affaire. Leur candidature pourrait diviser le PASJ. C’’est pourquoi d’aucuns avaient souhaité que le parti cherche un candidat indépendant pour le soutenir. Cette idée gêne les barons du parti qui ne voient plus les choses du même oeil que les autres. Parmi ces ténors du Parti, Iba N’Diaye, actuel ministre de l’emploi et de la formation professionnelle et ancien maire du district de Bamako semble avoir gagné la confiance des jeunes, non seulement dans les capitales régionales mais aussi dans les villages à  travers son département pour la formation des jeunes avec l’ANPE

Primature : Vers un remaniement ministériel ?

Le départ du PM n’est-il qu’une rumeur de plus ? Un remaniement ministériel se profilerait à  l’horizon, certains évoquant un essoufflement de l’action du gouvernement de Modibé Sidibé Action gouvernementale Selon ces rumeurs, le premier ministre Modibo et son équipe ont atteint leurs limites. Que ce soit dans le changement des conditions de vie des travailleurs ou la gestion de l’école, la concession du patrimoine national, la lutte contre les pandémies etc… Plus grave les membres du gouvernement Modibo Sidibé auraient un train de vie indécent au moyen d’un enrichissement illicite. Voilà  deux ans que le premier ministre Modibo Sidibé a été nommé à  la Primature (le 27 septembre 2007 et le gouvernement a été mis en place une semaine après, le 3 octobre). Pour avoir travaillé 15 ans dans les hautes sphères de l’Etat( cinq ans ministre de la Santé ; cinq ans ministre des Affaires étrangères ; cinq ans secrétaire général de la Présidence), il était perçu comme celui qui connaissait le mieux le président de la République et maitrisait parfaitement l’administration malienne. De ce fait, il allait aider à  amorcer le second mandat du général ATT. Après deux ans à  la Primature, force est de reconnaà®tre que les résultats, ne sont pas tout à  fait à  la hauteur des espérances. ATT serait même à  la recherche d’un autre candidat pour occuper la primature. Amadou Toumani Touré aurait besoin d’un technocrate charismatique, intelligent, pragmatique mais aussi compétent, jugent certains observateurs. ATT eest-il entrain d’effacer Modibo Sidibé ? Pourquoi les Maliens sont très sévères dans leur jugement vis-à -vis du Premier ministre alors qu’ATT et son mouvement citoyen occupent presque l’espace de l’exécutif, se demandent certains observateurs politiques ? Cela fait deux ans que Modibo Sidibé, le premier ministre a été désigné par Att pour la conduite et la coordination du gouvernement. Déjà  les griots patentés fustigent le bilan du premier ministre. Ils pensent aussi que le niveau de vie des Maliens a baissé parce que rien n’a été fait pour améliorer leurs conditions de vie qui se sont aggravés. Est-ce la faute du premier mministre ? A leur entendement, Modibé Sidibé ne conduit pas son gouvernement vers des résultats concrets. ATT disposant de tout l’exécutif, il prendrait toutes les grandes décisions du pays, au détriment de son premier ministre. Qui a par ailleurs une image assez froide pour certains. Mais cette situation ne semble pas déplaire à  Modibo Sidibé qui est presque parvenu à  inverser les rôles : à  ATT le terrain, à  lui les bureaux et les réunions. On dit même qu’ATT est le fusible sauf qu’élu pour cinq ans, il ne peut pas sauter. L’échec du code de la famille l’exemple le plus frappant est bien celui que nous fournit le vote du Code des personnes et de la famille. Pour de nombreux analystes, le renvoi de cette loi pour une seconde lecture devant les députés constitue une incompréhension de la population, d’o๠l’insuffisance de communication. Une flèche lancée indirectement au gouvernement de Modibo Sidibé. A cet effet le Premier ministre est celui qui a convoqué la session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui devait prioritairement s’occuper du code et qui n’avait que trop traà®né. Si les rumeurs courent, courent, le temps seul nous dira de quoi il en retourne, patience !

Visite du Premier Ministre aux impôts : des progrès notables constatés

Lors de la cérémonie organisée à  cette occasion, le Directeur général des impôts, Dionké Diarra, dans son discours de présentation a évoqué : la vision de la Direction générale des Impôts (DGI), l’évolution des recettes de 2002 à  2009 ainsi que les grands chantiers Recettes fiscales en hausse De son explication, la nouvelle vision de la Direction Générale des Impôts (plan stratégique 2009- 2011), en droite ligne du renouveau de l’action publique, se veut une administration fiscale moderne, cultivant les valeurs de compétence, d’intégrité, d’équité, respectueuses des lois et règlements de la République et offrant la meilleure qualité de service au contribuable. Il a mentionné que les recettes de la DG sont passées de 122,74 milliards (2002 à  2008) à  286,16 milliards de Francs CFA. Quant aux prévisions, elles sont de 320 milliards pour 2009 et 367 milliards de nos Francs pour 2010, soit un taux de croissance moyen de 14,92%. Au sujet des grands chantiers, Dionké Diarra, a noté la modernisation de la DGI (informatisation des services, structure organisationnelle, outils et gestion), la réforme du cadre législatif fiscal, le renforcement des capacités en plus de la communication (interne et externe). Cependant il reste, selon M. Diarra, un défi de taille, le vieillissement des 1038 agents de la DGI. Par ailleurs, le premier chef de l’administration fiscale malienne s’est dit, au nom de sa structure, très honoré de recevoir le Premier ministre et sa délégation. Ainsi, estime-il, les hommes et les femmes de son service se sentent investis par l’exaltante mission de constitution et de collecte de recettes pour les besoins de développement de notre pays. Aussi son personnel, ne ménagera aucun effort pour atteindre régulièrement les objectifs assignés à  lui par le gouvernement, a-t-il précisé. Moderniser le service fiscal Quant au secrétaire général de la section syndicale de la DGI, Mamadou Kaba, depuis 2002, la DGI est résolument engagée sur les chantiers de la modernisation et de la quête d’une meilleure qualité de gestion de l’impôt. Et, d’après lui, son bureau a été consulté par les différentes instances de décision de la DGI. Selon le Premier ministre, Modibo Sidibé, C’’est une grande satisfaction et une certaine fierté de constater que tout ce qui a été fait dans le cadre des impôts, est considérable en termes de résultats ou de recettes. Encore que pour lui, le progrès fiscal en marche est indispensable pour la mobilisation des ressources nécessaires pour soutenir le programme de notre pays. Et le chef du gouvernement de préciser « il était indispensable de rendre cette visite au niveau de la DGI et du centre des impôts de la commune IV, vu des grandes avancées et des réalisations faites dans le domaine des impôts en terme d’administration, en matière de la modernisation des outils de l’informatisation, de planification, de management ». De son avis, ces progrès sont très notables et les résultats obtenus montrent que la DGI a une part importante dans la mobilisation des ressources. Il a espéré que cela continue. Renouveau de l’action publique Par ailleurs, le chef du gouvernement souhaite que le renouveau de l’action publique soit fait principalement avec les associations en charge des finances. Aussi a-t-il indiqué « il y a un certain nombre de points qui semblent essentiels, à  commencer par l’efficacité des services, ainsi que le rôle et la place des agents des impôts pour atteindre les objectifs affichés ». Enfin, le Premier ministre ne pouvait ne pas féliciter la Direction générale des Impôts d’autant que, selon lui, ceci est nécessaire. Avant de terminer son intervention, il a souhaité que l’exemple donné par la DGI soit imité par l’ensemble des services publics.

Visite de Guillaume Soro au Mali

A son arrivée à  Bamako, en début de matinée ce vendredi, le premier ministre de la République de Cote d’ivoire, Guillaume Soro a été accueilli dans une atmosphère de liesse populaire. Accompagné d’une forte délégation composée des membres du gouvernement ivoirien, la visite de Guillaume Soro s’inscrit en droite ligne du renforcement des relations d’amitié et de coopération entre la Cote d’Ivoire et le Mali. C’’est aux environ de 10h30 minutes, que le gigantesque Bœing transportant le premier ministre Guillaume Soro, s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport Bamako-S2nou. A sa descente d’avion, il a été accueilli par son homologue du Mali, Modibo Sidibé, les membres du gouvernement, l’ensemble du corps diplomatique accrédités au Mali ainsi que la communauté ivoirienne présente au Mali. Après avoir pris un bain de foule, et salué les troupes, les deux ministres se sont entretenus en tête à  tête au salon d’honneur. Après cette entrevue, le premier ministre ivoirien a fait une brève déclaration situant le cadre de sa visite au Mali. Pour lui, cette visite permettra de passer en revue les différents aspects de la coopération Mali-Cote d’Ivoire. Ensuite, dira t-il, « ma visite est un signal de renforcement de la fraternité historique qui lie nos deux états ». Ensuite, le cortège officiel s’est dirigé vers l’hôtel de l’Amitié… Une visite placée sous le signe de la coopération Signalons que le clou de cette visite du premier ministre ivoirien est la séance de travail qui aura lieu à  la Primature, la visite de courtoisie à  l’Assemblée nationale (dans l’après midi du Vendredi ) et l’audience avec le Président de la République et la rencontre avec la colonie Ivoirienne (le samedi). A noter que les recommandations issues de la troisième session de la Commission Mixte de coopération entre le Gouvernement de la République du Mali et de Côte d’Ivoire, tenue il y’a quelques années à  Bamako, constituent le point de référence de la coopération bilatérale entre les deux pays. Ces dernières s’articulant autour d’une vingtaine de domaines dont l’administration territoriale, la sécurité, les transports, la communication, les nouvelles technologies, mais aussi le commerce et l’énergie.

« Journée du paysan malien » : Kassela a vécu la 7ème édition

Les activités de la journée ont porté sur l’agriculture proprement dite mais aussi sur l’élevage, la culture du coton, du riz, du maà¯s etc… Instituée par les autorités, la journée du paysan est un cadre de réflexion et d’échanges entre les gouvernants et le monde agricole. A cette occasion, les deux parties recensent les priorités dans le secteur agricole. A Kassela, il s’agissait de donner une ampleur à  la production du lait. A cet effet, tous les acteurs de la question se sont retrouvés pour des échanges pouvant favoriser une valorisation de la matière lait. Au Mali, le lait produit souffre de l’insuffisance d’unités de transformation. Une bonne partie de la production locale dépasse la date de péremption avant d’arriver à  destination. Il parait donc nécessaire d’appuyer les différents acteurs de la filière laitière. Ils étaient nombreux à  faire le déplacement à  Kassela. Il s’agit de la société coopérative des producteurs laitiers de Koro Koro, de Marakacoungo, de Ouéléssébougou, de Keleya, de Sélingué, de Sido et même de Cinzana dans la région de Ségou. Il y avait aussi la Société Coopérative des Revendeurs du Lait Local de Bamako, la société laitière KOSSAM de Djélibougou, ATHIA Yaourt de vache etc… Valoriser la production locale de lait A travers de telles journées, les autorités incitent les opérateurs économiques à  investir dans le secteur. Le Mali met chaque année, plus de 15 milliards de francs CFA dans l’importation de lait. Pour valoriser la production locale et réduire l’importation, un programme a été lancé en 2008. C’’est le Projet de Développement et de Valorisation du Lait (PRODEVA-LAIT) financé à  plus de 15 milliards de francs CFA. Kassela, une zone rurale de 32 villages engorge plusieurs producteurs de lait. Son maire a profité de la journée pour demander au Président de la république la réhabilitation de la route Kassela-Bamako et l’ouverture d’une laiterie moderne dans sa localité. Le représentant des éleveurs du Nord, Alkatek Ag Yaya, s’est réjouit de l’institutionnalisation de la journée du paysan qui dit-il, leur permet d’exprimer les réalités de l’élevage du Mali, au Président de la république. Parmi les difficultés évoquées par Mamadou Diallo, représentant des éleveurs du Sud, on note le faible niveau de professionnalisation des acteurs, la question de sécurité agro-pastorale, l’insuffisance de dispositions pour protéger les bourgoutières… En réponse au maire de Kassela, le Président de la République Amadou Toumani TOURE a promis de lancer un financement pour réhabiliter l’axe Kassela – Bamako, la route Bamako–Ségou qui renferme Kassela étant déjà  en chantier. Il a aussi rappelé aux paysans que leur ambition pour la sécurité alimentaire, est celle de toute la population. Il a également demandé aux paysans d’adopter une politique de sécurité alimentaire en faisant allusion au «grenier familial ». Le lait,une opportunité d’investissements L’objectif final de cette journée du Paysan, C’’est donc de promouvoir le lait du Mali. C’’est ainsi qu’ATT a mis un accent particulier sur les conditions de production et de collecte du lait. Il a rassuré les opérateurs économiques car la filière lait est une opportunité d’investissement dans le domaine agro- alimentaire. Surtout quant on sait que chaque personne doit boire au moins 62 litres de lait par an.

Etat malien : combien gagnent nos dirigeants ?

Loin d’être épargné par la corruption et les déficits en tous genres, le Mali n’échappe pas à  la crise financière, et le citoyen lambda, qui peine à  joindre les deux bouts, se demande combien gagnent les dirigeants de ce pays ? Quel train de vie mènent les gros bonnets de l’état ? Et faut-il réduire le salaire des ministres pour contourner la récession économique ? Logé et véhiculé, le Végal (le vérificateur général du Mali), perçoit un salaire mensuel de 4 millions de fcfa. Le plus rémunéré de tous les fonctionnaires maliens est suivi par son adjoint, qui empoche 3 275 000 fcfa mensuels. La somme est ainsi répartie : Salaire de base : 2 500 000 Fcfa, indemnité de responsabilité : 300 000 fcfa, prime de sujétion, 250 000 Fcfa, indemnité de logement : 500 000 Fcfa, indemnité forfaitaire d’entretien (consommation en eau, électricité et téléphone) : 400 000 Fcfa. A quelques virgules près, le traitement de l’adjoint du Végal suit la même répartition. Les collaborateurs du Végal (une vingtaine), perçoivent une rémunération mensuelle totale de 2 400 000 Fcfa. Ils précèdent d’un grand écart le Premier Ministre, les membres du gouvernement, les députés, et le Médiateur de la République. Ce qui explique les batailles ardues que se livrent certains politiques pour obtenir les grands fauteuils. Le chef du gouvernement gagne environ 1 197 250 fcfa. Une somme qui comprend un salaire de base de 497 250 Fcfa et une indemnité forfaitaire de représentation fixée à  700 000 Fcfa. Les membres du gouvernement bénéficient, en plus de la gratuité du logement d’un salaire de base de 351 000 Fcfa, majoré d’une indemnité forfaitaire de représentation et de domesticité de 350 000 Fcfa sans oublier une indemnité d’entretien fixée à  250 000 Fcfa. Tout compte fait, les ministres perçoivent 951 000 Fcfa mensuels. Des indemnités de fin mission conséquentes Notons qu’à  l’expiration de leur mandat, les membres du gouvernement bénéficient d’une indemnité de sortie dont le montant équivaut à  trois mois de salaire de Ministre. Ils sont suivis des députés qui perçoivent chacun, environ 876 000 Fcfa par mois. Ceux-ci devancent légèrement le Président de la Cour Constitutionnelle qui touche 854 600 Fcfa, logement compris. Dans ce classement, le Médiateur de la République vient légèrement après le Président de la Cour Constitutionnelle, avec un montant de 821750 Fcfa. En plus de ce traitement pécuniaire, le Médiateur bénéficie aussi de la gratuité du logement, tout comme le Président de la Cour Suprême dont le traitement mensuel s’élève à  530 000 Fcfa. Les fonctions étatiques, ne vont pas sans compensation, mais lorsque les responsables officiels, en viennent à  détourner des sommes colossales, la situation est grave. Il est par conséquent, urgent de rééquilibrer les comptes pour assurer une redistribution équitable des ressources à  tous. Utopie ou Surréalisme ?