Espèces en voie de disparition : Une réalité alarmante

La dégradation de la flore et la disparition progressive de la grande faune au Mali ne sont pas des mythes. Tous les jours la situation s’assombrit davantage, selon les chiffres de la Direction Nationale des Eaux et forêts. Entres autres causes de ce phénomène, se trouve l’activité humaine, la plus ravageuse. Malgré les efforts pour stopper, ou du moins ralentir, l’hémorragie, force est de constater que la menace persiste. Beaucoup d’espèces végétales et animales sont clairement en voie de disparition.

A moins de s’obstiner aveuglément à ne pas voir la réalité en face, le Mali fait face à un grand défi, un grave danger. Comme l’affirme Madame Kanouté Fatoumata Koné, Coordinatrice du Programme de  gestion décentralisée des forêts, « il n’y a aucune espèce ou aucune essence forestière qui ne souffre pas du poids de l’exploitation aujourd’hui au Mali. Cela n’existe pas. Quand on exploite de façon abusive, la végétation peut revenir, mais ce n’est jamais la même chose en termes de qualité ». Et ce n’est pas tout : des espèces très importantes économiquement, telles que le karité et le néré, entre autres, sont menacées.

Les animaux ne sont pas en reste. Selon Madame Kanouté, le lion, l’éléphant et la girafe sont devenus des souvenirs pour la jeune génération. Elle est obligée d’aller au Parc National pour en voir. « Ces animaux étaient tout près, dans le Baoulé. Ils n’y sont plus » déplore-t-elle. « La grande faune fait la migration entre différents pays. Au Mali, vu les conditions d’obstruction, elle fuit. Aujourd’hui, il n’existe plus que la petite faune. La grande a complètement disparu, si ce n’est juste quelques animaux qu’on peut encore rencontrer au niveau de la frontière avec la Guinée », ajoute- elle. Entre autres animaux en danger au Mali, on peut citer le lycaon ou chien sauvage d’Afrique, le faux gavial d’Afrique, le chimpanzé commun, le vautour à la tête blanche et la gazelle dama.

L’État malien prend des mesures pour remédier à cette situation. Une loi sur la faune  est en préparation au niveau de l’Assemblée Nationale. En outre, « l’État octroie beaucoup plus de fonds actuellement pour la gestion de la faune », précise Madame Kanouté. La rénovation du Parc National entre aussi dans ce cadre, par souci de conservation. Plus récemment, de nombreuses recommandations sont sorties de la réunion de programmation des activités 2018 de la Direction Nationale des Eaux et Forêts. L’une d’entre elles est  «la création de parcs animaliers sur toute l’étendue du territoire avant décembre 2018. C’est un pas très important, dont les travaux sont déjà en cours », déclare le Directeur national, l’Inspecteur Général Mamadou Gakou.