Af’Sud : pas de report des élections locales

Les élections locales sud-africaines vont se tenir cette année, malgré les inquiétudes liées à la Covid-19.Le président Cyril Ramaphosa qui s’exprimait, hier jeudi lors d’un meeting, a promis que les locales vont se dérouler comme prévu en octobre 2021.

Le président a fait cette déclaration suite à une réunion de la Commission électorale indépendante (IEC) du pays pour discuter d’un éventuel report des élections d’octobre, suite aux appels du parti d’opposition « Economic Freedom Fighters (EFF) ».

Le leader de l’EFF, Julius Malema, a demandé l’annulation des élections locales en raison de l’état d’urgence actuel du pays, dû au coronavirus, qui empêchera les partis de faire campagne efficacement et librement en raison des interdictions de rassemblement.

Faisant campagne pour les élections locales partielles qui se tiendront la semaine prochaine dans plusieurs circonscriptions du pays, M. Ramaphosa a déclaré que les suggestions visant à reporter les élections locales d’octobre ne sont pas justifiées.

« Allons aux urnes. Car c’est là que nous pourrons choisir le Congrès national africain qui nous fera avancer », a déclaré M. Ramaphosa.

En ce qui concerne les prochaines élections locales partielles, le président a appelé à voter pour l’ANC au pouvoir à Durban et « tout au long des six autres élections partielles ailleurs ».

Le président a déclaré que son gouvernement a « travaillé plus dur » pour le peuple sud-africain pendant la période éprouvante de la Covid-19, soulignant la nécessité de tenir les élections locales, malgré la pandémie qui a tué plus de 54.000 personnes dans le pays.

Le Maroc et l’Egypte font part de leur capacité d’instaurer une coopération complémentaire

Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est entretenu, ce jeudi en visioconférence, avec son homologue égyptien, Sameh Chokri.Les deux ministres ont abordé les moyens de promouvoir le renforcement des relations entre les deux pays sur la base des liens solides de fraternité et de coopération fructueuse qui les unissent.

Ils ont aussi insisté sur l’importance de hisser les relations bilatérales au niveau des aspirations des deux chefs d’Etat, qui co-président la Haute commission mixte bilatérale.

Dans ce cadre, les deux parties ont affirmé que les dimensions économique et d’investissement constituent un levier important pour la promotion des relations bilatérales, appelées à être renforcées davantage dans l’intérêt des deux pays et peuples frères.

Elles ont fait part de la capacité du Maroc et de l’Égypte d’instaurer une coopération complémentaire dans divers domaines à valeur ajoutée, vu le positionnement stratégique, les potentialités économiques et les compétences humaines dont disposent les deux pays, en plus d’un cadre juridique riche et diversifié dépassant 100 textes de loi.

MM. Bourita et Chokri ont également exprimé l’espoir de voir la situation sanitaire liée à la propagation du Covid-19 s’améliorer au niveau mondial, pour programmer la 4e édition du Mécanisme de coordination et de concertation politique dans les meilleurs délais au Caire. Ce mécanisme, offre un cadre institutionnel permettant aux deux pays d’échanger les points de vue et de renforcer la coordination autour des différentes questions qui les concernant, aux niveaux arabe et continental.

Au sujet du Sahara marocain, le ministre égyptien a réitéré le soutien constant de son pays à l’intégrité territoriale marocaine et aux efforts sérieux et crédibles du Royaume pour parvenir à une solution à cette question.

S’agissant des affaires arabes et régionales, les deux ministres ont convenu que la situation arabe actuelle nécessite une coordination et des concertations accrues entre le Maroc et l’Égypte, jugeant nécessaire un effort arabe agissant pour le renforcement de la solidarité et l’unification des rangs arabes, pour affronter les défis de taille auxquels le monde arabe fait face.

Ils ont insisté sur l’attachement des pays à la sécurité de la région arabe et à sa stabilité, exprimant leur refus de toute ingérence étrangères dans les affaires arabes et la nécessité de respecter la souveraineté des États, l’unité de leurs territoires et constances nationales. Les discussions ont également porté sur l’évolution de la question palestinienne.

A cet égard, le ministre égyptien a salué les efforts du Roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, dans la défense de la ville d’Al-Qods en tant que terre de coexistence entre les religions monothéistes.

Les deux ministres ont, en outre, évoqué la situation en Libye, soulignant l’importance de progresser vers une solution globale qui puisse garantir la sécurité et la stabilité de la Libye ainsi que la prospérité de son peuple.

Au volet continental, les deux parties ont mis l’accent sur la coordination et la coopération au niveau de l’Union africaine, affirmant leur détermination à renforcer la concertation entre les deux pays autour des questions d’intérêt commun et à servir l’intégration africaine pour concrétiser la vision d’une « Afrique que nous voulons ».

Cette entrevue a été l’occasion pour le ministre des Affaires étrangères égyptien d’informer son homologue marocain des derniers développements en lien avec le barrage de la Renaissance, à la lumière des récentes négociations entre les parties concernées.

A ce propos, M. Bourita a affirmé que le Maroc suit de près les pourparlers et espère voir les parties atteindre, au plus vite, une solution à même de les satisfaire et de préserver les droits de tous, afin de bénéficier collectivement des eaux du Nil. Il a aussi souligné que le dialogue, les négociations et les compromis sont la voie à suivre pour y parvenir.

Tanzanie : premier remaniement ministère sous l’ère Samia

La nouvelle présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a annoncé la nomination de nouveaux ministres des Finances et des Affaires étrangères.La décision est intervenue dans le cadre du premier remaniement ministériel depuis sa prise de fonction le 19 mars dernier.

Annonçant les détails du remaniement effectué peu après la prestation de serment du vice-président Philip Mpango au Palais de la Nation à Chamwino dans la capitale Dodoma, Mme Hassan a nommé Mwigulu Nchemba comme ministre des Finances et de la Planification en remplacement de Mpango.

Avant cette nouvelle nomination, M. Nchemba était le ministre des Affaires constitutionnelles et juridiques.

La présidente a également nommé Liberata Mulamula au poste de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération est-africaine.

Mme Mulamula, une diplomate chevronnée, remplace ainsi Palamagamba Kabudi qui devient le nouveau ministre des Affaires constitutionnelles et juridiques.

Philip Mpango est nommé vice-président par la présidente Hassan mardi dernier avant que le parlement ne l’approuve.

 La présidente Hassan a nommé Mpango au poste de vice-président pour occuper le poste devenu vacant après sa prestation de serment en tant que présidente suite au décès le 17 mars de l’ex-président John Magufuli.

Mali : la date des élections générales fixée

Les autorités de la transition ont annoncé, ce jeudi, l’organisation des élections présidentielle et législatives le dimanche 27 février 2022.Sept mois après l’installation du président de la transition, Bah N’Daw, son gouvernement œuvre pour l’application de la feuille de route. Celle-ci doit mener au retour du pouvoir entre les mains de civils à travers la tenue d’élections libres et transparentes.

« Pour le scrutin du président de la République et des députés, les dates proposées s’inscrivent dans le cadre du respect strict de la durée de la transition, c’est-à-dire 18 mois », a déclaré  le ministre de l’Administration territoriale, Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, au sortir d’une réunion à Bamako, la capitale.

Par ailleurs, les seconds tours de ces joutes électorales devraient se tenir les 13 et 20 mars 2022, a-t-il ajouté aux côtés du porte-parole du gouvernement, Mohamed Salia Touré.

Mais auparavant, un référendum est prévu le 31 octobre 2021. Selon M. Maïga, cette période sera mise à profit pour mener des consultations visant l’élaboration du projet de Constitution, de son examen au Conseil des ministres et ainsi que de son adoption par le Conseil National de la Transition (CNT).

Le ministre de l’Administration territoriale a fait savoir que les autorités veulent, par cette voie, recueillir et prendre en compte les aspirations du peuple malien.

Les élections des conseillers des collectivités (district, commune, cercle et région) sont, quant à elles, prévues le 26 décembre 2021. « Il est proposé de tenir ces scrutins concomitamment afin d’éviter de convoquer les électeurs de façon répétitive, source d’épuisement et par conséquent de baisse du taux de participation », a souligné le ministre Maïga.

Jacob Zuma prêt à aller en prison

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma est prêt à aller, plutôt qu’à se conformer à la décision de la Cour constitutionnelle lui ordonnant de retourner en tant que témoin devant la Commission d’enquête sur l’accaparement des biens de l’Etat, a appris APA jeudi.Zuma s’expliquait dans une lettre en réponse au Juge en chef, Mogoeng Mogoeng, à la suite d’une demande la semaine dernière de la Cour constitutionnelle lui demandant de choisir la « peine appropriée » s’il était reconnu coupable d’outrage au tribunal pour son refus persistant d’assister aux audiences de la Commission, durant lesquelles la Cour constitutionnelle l’avait reconnu coupable.

 La Commission avait exigé que Zuma, s’il était reconnu coupable d’outrage au tribunal pour ne pas avoir obéi à son ordre de retourner à ses audiences, soit enfermé pendant deux ans à titre de punition et d’exemple pour les autres témoins qui défient les ordres du tribunal de se présenter à l’enquête.

En réponse à la demande de la Commission, la Cour constitutionnelle a écrit à Zuma pour lui demander de lui indiquer le type de sanction que le tribunal devrait lui infliger s’il était reconnu coupable d’outrage au tribunal, comme le dénonçait la Commission d’enquête.

Dans sa réponse, contenue dans une lettre au Juge en chef, Zuma a déclaré qu’il était prêt à devenir « prisonnier de la Cour constitutionnelle ».

Dans sa missive de 21 pages, l’ancien président a fait savoir qu’il ne pouvait pas aider le tribunal à violer ses droits, ajoutant que la Cour constitutionnelle abusait de son autorité judiciaire et s’engageait dans la politique en recevant la plainte de la Commission contre lui.

« Mon objection est légitime car elle provient directement de la Constitution elle-même et de ce qu’elle promet », a déclaré l’ancien président dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux. Le président de la Commission et le Juge en chef adjoint, Raymond Zondo, ainsi que l’ensemble du système judiciaire ont fait preuve de partialité politique et personnelle contre lui pendant la procédure, a-t-il accusé.

Bien que le Juge en chef n’ait pas encore répondu à la lettre, Zuma a promis de ne pas participer à l’enquête comme témoin, à la suite d’allégations de corruption à son encontre, lorsqu’il était président du pays jusqu’en février 2018.

Assemblée nationale: Bictogo, Guikahué et Armand Ouégnin désignés vice-présidents

Le bureau de l’Assemblée nationale ivoirienne pour la législature 2021-2025 a été constitué mercredi avec comme président Amadou Soumahoro et 11 vice-présidents, notamment Adama Bictogo (Rhdp, pourvoir), Kakou Guikahué (Pdci, opposition) et Georges Armand Ouégnin (EDS, opposition).

M. Adama Bictogo, directeur exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), a été désigné vice-président, ainsi que M. Kakou Guikahué, le secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire  (Pdci), au cours d’une session.

L’opposant Georges Armand Ouégnin, le chef de Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), organisation dont le référent politique est l’ancien président Laurent Gbagbo, a été également porté comme vice-président par ses pairs.

La désignation des membres du bureau de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a lieu, selon les dispositions légales, deux semaines après l’élection du président de l’institution.

Voici la liste des membres du Bureau de l’Assemblée nationale

Le président : M. Amadou SOUMAHORO

Vice – présidents

1. M. BICTOGO Adama (RHDP)

2. M. DIAWARA Mamadou (RHDP)

3. Mme TOUNGARA Aminata

4. M. SIDIKI Konaté (RHDP)

5. Mme BROU Adjoua Jeanne Epse PEUHMOND (RHDP)

 6. M. FREGBO Guété Basile (RHDP)

7. M. TOURE Yacouba (RHDP)

8. Mme. KOKO Patricia Sylvie (RHDP)

9. M. OUEGNIN Armand Georges (EDS)

10. M. KAKOU Guikahué Maurice (PDCI)

11. YAO Koffi Jean Paul (PDCI)

Questeurs

1. M. DIOMANDE Abdoulaye Karim (RHDP)

2. Mme TRAORE Maïmona Epse TOURE (RHDP)

3. Mme. N’GUESSAN MARIE ANGE DELPHINE EPSE N’DIA (PDCI)

Secrétaires

1. M. KOUASSI Koffi Kra Paulin (RHDP)

2. Mme Flanizara TOURE (RHDP)

3. M. EKISSI Alain (RHDP)

4. Mme VEDEA Blikan Elisabeth (RHDP)

5. Mme TRAORE Mariame (RHDP)

6. Mme N’GUESSAN Affoué Jacqueline Epse KOUASSI

7. M. AHULI Kouassi François Nelor (RHDP)

8. Mme. KASSI Ahoubé Josephine (RHDP)

9. M. KONE Zana Moussa (RHDP)

10. M. AKOTO KOUASSI OLIVIER (PDCI)

11. Mme. AKE Aké-Bié Marie (EDS)

12. M. OULAYE Yao François (PDCI)

Umaro Sissoco Embaló au Congo

Le président bissau-guinéen est invité à la prestation de serment de son homologue Denis Sassou Nguesso.Umaro Sissoco Embaló est arrivé ce mercredi 14 avril dans la capitale congolaise. Soit deux jours avant l’investiture, au Palais des congrès de Brazzaville, du président réélu.

Denis Sassou Nguesso a gagné, dès le premier tour, le scrutin du 21 mars dernier. Il a recueilli, selon les résultats définitifs publiés par la Cour constitutionnelle, 88,40 % des suffrages valablement exprimés. 

« L’empereur », qui cumule 37 ans d’exercice du pouvoir, présidera aux destinées de l’ancienne colonie française pendant les cinq prochaines années.

A en croire la présidence congolaise, « plusieurs centaines d’invités et personnalités de marque dont des chefs d’Etat et de gouvernement africains sont attendus » à Brazzaville.

RDC : le nouveau gouvernement suscite inquiétude et espoir

Le président Félix Tshisekedi a mis du temps à mettre en place son nouveau gouvernement. Dans un entretien avec APA, son compatriote Ivan Vangu Ngimbi, enseignant à la Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives de l’Université de Kinshasa, décrypte la situation.Le président Tshisekedi a attendu presque deux mois après la nomination du Premier ministre Sama Lukonde Kyenge pour former un nouveau gouvernement. Comment l’expliquez-vous ?

Plusieurs facteurs peuvent justifier ce retard qui était devenu une longue attente pour les Congolais. Il y a d’abord la relative facilité avec laquelle le président a fait main basse sur la majorité parlementaire de son prédécesseur (Joseph Kabila). Elle est amplifiée par ailleurs par l’ADN de la classe politique congolaise dont la transhumance et l’inconstance sont presque une seconde nature. Ce basculement de la majorité a compliqué la donne dans les arbitrages puisque les transfuges sont arrivés avec des agendas cachés culminant par la quête des postes.

La nécessité de renouvellement de la classe politique dictée par la pression populaire avec pour conséquence la mise hors-jeu des caciques, souvent patrons des partis politiques qui s’estiment candidats de droit aux postes ministériels, peut également expliquer ce retard. Le même constat peut être fait avec les ambitions professionnelles individuelles dans le contexte sociopolitique congolais où depuis plus de trois décennies, seule la politique est devenue l’activité lucrative par excellence et le motif idéal d’enrichissement rapide sans cause.

A lire aussi: RD Congo : un nouveau gouvernement mis sur pied

Le troisième point d’analyse est le manque d’assise politique du Premier ministre ballotté entre plusieurs centres de décisions combinés à la volonté délibérée du président d’avoir un gouvernement sous contrôle, sans omettre l’influence souterraine de la Première dame qui exigeait un quota significatif de femmes. Tous ces facteurs ont pesé lourdement et justifient ce retard qui a déclenché une impatience légitime de la population congolaise confrontée à un sentiment de vide étatique.

Ce gouvernement dit de l’« Union sacrée» est composé de 57 membres, soit dix de moins que la précédente équipe. Qu’est-ce qui fait sa particularité ?

La grande particularité de ce gouvernement, c’est le rajeunissement et le renouvellement des figures qui font pour la grande majorité leurs débuts dans les fonctions ministérielles. A cela s’ajoute le nombre non négligeable des femmes dont le taux approche les 30 %. Une première depuis très longtemps.

Mais avec un tel nombre de ministres, pensez-vous que l’efficacité gouvernementale sera au rendez-vous à deux ans de la présidentielle ?

Personne ne peut prédire, au stade actuel, les chances de réussite de ce gouvernement en raison à la fois du contexte politique (éclaté) susceptible de connaître des répliques comme dans chaque épisode de tremblement de terre. Au plan économique, les caisses sont vides. Socialement, les attentes des populations sont nombreuses sans oublier les conséquences induites par la pandémie de Covid-19. Quelqu’un a dit à juste titre que même les profils des ministres ne nous intéressent plus, seuls compteront désormais les résultats. C’est dire que pour le commun des Congolais, ça balance entre l’espoir et l’inquiétude. Au gouvernement de lever l’équivoque grâce aux résultats escomptés.

Quelles seront les priorités du nouveau gouvernement ?

Ça peut faire sourire mais tout est priorité. Mais plus sérieusement, les questions sécuritaires, économiques et sociales vont être au premier plan. La situation reste explosive à l’Est du pays et le gouvernement doit rétablir l’autorité de l’Etat. Par ailleurs, il y a un besoin de reconsolider l’unité nationale malmenée par des assauts de tribalisme et de séparatisme. Les caisses sont vides en même temps que le pouvoir d’achat a terriblement dévissé. La production industrielle est au plus bas, les infrastructures notamment routières sont dans un état piteux, les systèmes sanitaire et éducatif sont médiocres etc. Bref, il y a du pain sur la planche et pour que les résultats en termes d’amélioration soient palpables, il faudra plus que deux ans. Ce qui nous ramènera déjà à 2023, année de fin de mandat pour l’actuel locataire du Palais de la Nation.

Maroc-Oman : Une convergence de vues sur nombre de questions arabes et régionales d’actualité

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est entretenu mardi en visioconférence, avec son homologue omanais, Badr bin Hamad bin Hamood Albusaidi, et ce dans le cadre des relations fraternelles entre les deux pays et de leur tradition de consultation et de coordination politique.Au cours de cet entretien, les deux parties ont dressé l’état des lieux des relations entre les deux pays dans les différents domaines, lesquelles vivent au rythme d’une dynamique positive depuis la 5ème commission mixte que les deux ministres ont présidée en janvier 2019 à Mascate, indique un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, parvenu à APA.

Elles ont également fait part de leur volonté de tenir la prochaine commission mixte au Maroc, dès l’amélioration de la situation sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus.

Plusieurs questions arabes et régionales d’actualité ont été passées en revue à l’occasion de cet entretien, à propos desquelles se dégage une convergence de vues, notant que les deux ministres ont souligné la vision que partage le Maroc et le Sultanat d’Oman sur la prééminence du dialogue et de l’entente pour régler les conflits dans la région arabe, de sorte à garantir la sécurité, la stabilité et l’intégrité territoriale des pays loin de toute division ou séparatisme.

A cette occasion, M. Bourita s’est félicité de la position constante du Sultanat d’Oman en soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara et l’unité de ses territoires, et aux mesures prises par le Royaume pour défendre sa sécurité et sa souveraineté.

Il a également mis en avant le rôle prépondérant que ne cesse de jouer le Sultanat dans la région, grâce à la conduite éclairée du Sultan Haïtham Ben Tarek, ainsi que ses efforts visant à rapprocher les points de vue dans nombre de questions régionales et internationales.

Pour sa part, M. Albusaidi a hautement salué la sage politique du Roi Mohammed VI et son rôle pionnier dans la défense des questions arabes et islamiques, à leur tête la cause palestinienne et Al-Qods Acharif, comme terre de coexistence entre les religions monothéistes.

Présidentielle béninoise : Talon réélu au premier tour

Emmanuel Tiando, président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), a annoncé ce mardi 13 avril la victoire du chef de l’Etat sortant avec 86,37 % des voix.Patrice Talon et sa colistière Mariam Chabi Talata ont écrasé la concurrence en récoltant 1.984.832 voix. Elu président en 2016, l’ancien homme d’affaires obtient un deuxième mandat de cinq ans.

Il devance largement Alassane Soumanou et Paul Hounkpè, candidats de Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE). Ces derniers ont recueilli 259.612 voix, soit 11,29 % des suffrages.

Le duo de Restaurer La Confiance (RLC), Corentin Kohoué et Iréné Josias Agossa, est arrivé en dernière position avec 53.957 voix, soit 2,35 %.

Avant de publier les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 11 avril dernier, la plénière de la Cena a compilé, selon Emmanuel Tiando, les « résultats transmis par les coordonnateurs d’arrondissements et les coordonnateurs extérieurs ».

Le taux de participation au scrutin est de 50, 17 %. Tous les Béninois inscrits sur les listes électorales n’ont pu se rendre dans leurs lieux de vote « en raison des barrages des voies d’accès observés dans 13 arrondissements » du pays.

Sur les 4.958.850 électeurs initiaux, il n’en restait que 4.802.303. Au final, 2.409.409 citoyens ont accompli leur devoir civique. Et il y a eu 111.008 bulletins nuls. De ce fait, 2.298.401 suffrages ont valablement été exprimés.

La diaspora béninoise a participé à ce rendez-vous électoral puisque des bureaux ont été ouverts dans sept pays : Nigeria, Côte d’Ivoire, Sénégal, Gabon, Congo, France et Etats-Unis. Les résultats définitifs de l’élection présidentielle seront prononcés par la Cour constitutionnelle.

Mali : assassinat du président en exercice de la CMA

Le chef de la coordination des ex-rebelles du nord a été assassiné à Bamako. Un coup dur pour le processus de paix au Mali.C’est une mort qui risque de peser lourd sur le processus de paix en cours au Mali. Sidi Brahim Ould Sidati, président en exercice de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a été assassiné aujourd’hui, mardi 13 avril, devant son domicile à Bamako.

« Nous venons de perdre notre président Sidi Brahim Ould Sidati assassiné ce matin à Bamako », a annoncé sur les réseaux sociaux Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, une alliance des principaux groupes armés autonomistes arabes et indépendantistes touaregs qui s’étaient insurgés en 2012 contre le gouvernement malien avant de conclure avec lui un accord de paix négocié à Alger puis signé à Bamako en 2015.

Au nom de la CMA, Sidi Brahim Ould Sidati, la soixantaine, avait signé cet accord paraphé à la fois par le gouvernement malien et une coalition de groupes armés loyalistes organisés dans le cadre d’une Plateforme réunissant divers mouvements menés par un ancien rebelle touareg devenu général de l’armée régulière, El Hadji Ag Hammou.

Cet accord, considéré par la communauté internationale comme la meilleure voie de sortie de crise au Mali, peine à être entièrement appliqué par les différentes parties signataires, alors qu’il est fortement malmené sur le terrain par les groupes jihadistes. Brièvement alliés aux rebelles nationalistes touaregs au moment du déclenchement de la rébellion en 2012, ces islamistes armés s’étaient alors vite retournés contre eux, avant de les chasser des principales villes occupées à l’époque.

Aujourd’hui, toujours très actifs dans le nord du Mali, les jihadistes ont largement étendu leur champ d’action dans le reste du pays, comme au centre, mais aussi dans les pays voisins comme le Niger ou le Burkina Faso. Les 5000 soldats de la force française Barkhane, aidés par l’armée malienne et plus de 12000 Casques bleus onusiens, ne parviennent pas à endiguer ces insurgés islamistes, alors que le conflit a déjà fait des milliers de morts et blessés et des centaines de milliers de déplacés et réfugiés.

Ancien maire de la commune de Ber, petite localité située dans la région de Tombouctou, Sidi Brahim Ould Sidati était l’une des principales figures du Mouvement arabe de l’Azawad, (MAA), une organisation politico-militaire créée au lendemain de l’insurrection lancée en 2012 par les touaregs du Mouvement national de Libération de l’Azawad.

Basé essentiellement dans la région de Tombouctou, le MAA est membre fondateur de la CMA, la coordination des groupes armés du nord mise sur pied à la veille du démarrage à partir de 2013 des négociations de paix, sous les auspices de la communauté internationale menée par la France et l’Algérie, entre Bamako et les anciens rebelles et alliés.

L’assassinat du chef de la CMA intervient dans un contexte malien d’une extrême fragilité. Une transition politique initiée par la junte qui a pris le pouvoir à Bamako en août dernier, après avoir renversé le président controversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), est censée conduire dans les prochains mois à des élections qui devraient déboucher sur un retour du pouvoir entre les mains de civils à Bamako.

Sidi Brahim Ould Sidati « fut un acteur important du processus de paix », a déclaré le Premier ministre de la transition, Moctar Ouane qui devait recevoir dans la journée le leader nordiste pour évoquer le processus de paix en cours au Mali.

Evoquant un « acte abominable », le chef du gouvernement malien qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux a fait part de sa « stupeur » et promis une enquête pour identifier et juger les assassins.

Le chef de la Mission des Nations unies au Mali (Minsuma), le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, s’est dit, lui aussi, « outré » par l’assassinat du leader de la CMA qui « faisait partie de ces Maliens qui croient et œuvrent réellement pour la paix et l’unité du Mali », selon ses propres mots.

Selon les spécialistes du Mali et des mouvements issus de l’ancienne rébellion, la mort du chef de la CMA est très vraisemblablement commanditée. Est-ce une action des jihadistes du Jnim, liés à Al-Qaïda, destinée à faire payer à Ould Sidati son engagement dans le processus de paix avec Bamako ? Est-ce le résultat d’un différend au sein de la CMA ? Sinon est-ce un règlement de compte intertribal issu d’un de ces antiques et insolubles conflits qui minent depuis toujours les communautés arabes de la région de Tombouctou dont Ould Sidati est originaire ?

Burkina : Compaoré accusé dans l’assassinat de Sankara

L’ex-président burkinabè Blaise Compaoré est mis en accusation dans l’assassinat de Thomas Sankara.La justice burkinabè a décidé de la mise en accusation de l’ancien président Blaise Compaoré qui a dirigé le pays entre 1987 et 2014.

Après Gilbert Diendéré, son ancien bras droit poursuivi pour complicité d’assassinat, recel de cadavres et attentat à la sureté de l’État, c’est autour de l’ex président chassé du pouvoir par un soulèvement populaire le 31 octobre 2014, d’être rattrapé par le dossier qu’il avait lui-même rangé dans les tiroirs durant ses 27 ans de magistère

Exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute, Compaoré est mis en accusation pour attentat à la sureté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres dans le dossier Sankara. Au total, 14 personnes doivent comparaître devant le tribunal dans ce dossier.

Le dossier Sankara, longtemps considéré comme un sujet tabou au pays des hommes intègres, est rouvert en 2015 à la faveur de l’arrivée au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré.

Thomas Sankara, assassiné le 15 octobre 1987 à l’âge de 38 ans par un groupe de soldats, était considéré comme un leader révolutionnaire. Il a dirigé de 1983 à 1987 la Haute-Volta devenue en 1984 le Burkina Faso.

Alioune Tine : « Pourquoi il faut libérer Habré »

Dans un entretien avec APA, le défenseur sénégalais des droits humains, Alioune Tine, plaide pour la libération provisoire pour raisons de santé de l’ex-président tchadien Hisseïn Habré. Ce dernier est emprisonné à Dakar depuis sa condamnation en 2017 pour « crimes contre l’humanité » par un tribunal spécial créé en vertu d’un accord entre l’Union africaine et le Sénégal.Vous avez été un farouche militant pour le jugement d’Hisseïn Habré. Vous êtes aujourd’hui favorable à la demande de libération pour six mois introduite par ses avocats. Pourquoi ce changement d’attitude à son égard ?

Je continue d’être farouche militant contre l’impunité, je reste cohérent pour faire la distinction entre une libération et une autorisation provisoire accordée à un détenu qui, aussi, a des droits même s’il s’appelle Hisseïn Habré. J’étais d’accord avec la première autorisation et également avec la deuxième autorisation pour les raisons suivantes. Hisseïn Habré a 78 ans, il a les maladies de son âge, dans le contexte de Covid-19, dans un univers carcéral, il fait partie des personnes vulnérables. Il a droit à la protection de sa santé et de sa vie. Il ne faut pas oublier aussi qu’il a déjà purgé huit ans de prison. Enfin j’ai été aussi sensibilisé sur son état de santé. J’ai toujours défendu aussi les droits humains des détenus.

Sa courte libération il y a un an en raison du coronavirus avait provoqué une vive polémique. Ne craignez-vous pas que celle-ci soit relancée par cette nouvelle demande de libération ?

La question de fond, ce ne sont pas les autorisations ponctuelles qu’on peut accorder à un détenu, car la détention est une exception et après huit ans de prise, on peut prétendre à certains droits. Le problème de fond, c’est l’indemnisation des victimes décidées par les Chambres africaines extraordinaires et qui doit être mise en œuvre concrètement par l’Union Africaine et soutenue par les présidents sénégalais Macky Sall et tchadien Idriss Deby. Les victimes doivent être soutenues par l’opinion africaine sur cette question. Les frustrations qu’elles expriment chaque fois qu’on accorde des autorisations à Hisseïn Habré on peut les comprendre parce qu’elles se considèrent comme les oubliées de ce procès. Qu’elles fassent entendre leur voix dans ce contexte, je le comprends parfaitement.

Le verdict condamnant l’ancien président tchadien à la prison à perpétuité avait prévu d’indemniser les victimes d’environ 82 milliards FCFA. Cet argent n’a pas encore été intégralement versé aux 7396
bénéficiaires désignés. Comment expliquer cette lenteur ?

La lenteur dans le versement s’explique par le fait que les États font comme si mettre en prison Hisseïn Habré consiste à régler tous les problèmes. Il ne faut pas oublier qu’il a fallu une bataille qui a duré plus de 20 ans pour y arriver.

Les victimes et les ONG qui se sont battues ont eu à peu près la même attitude. Ce n’est pas en protestant contre les autorisations temporelles d’Habré seulement qu’on règle la question des indemnisations. Il faut une stratégie et une volonté collective de sensibilisation, de plaidoyer et de communication pour la question de l’indemnisation des victimes. On a commencé la discussion là-dessus avec les victimes. Bientôt des initiatives dans ce sens vont être prises.

RD Congo : un nouveau gouvernement mis sur pied

Un attelage gouvernemental, composé de 56 membres, a été dévoilé ce lundi 12 avril.Quatre mois, c’est la durée entre l’éclatement de la coalition de Félix Tshisekedi et de son prédécesseur Joseph Kabila et l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement.

Nommé en février dernier, le Premier ministre Sama Lukonde a affirmé s’être entretenu avec  « les partis, les regroupements politiques et la société civile » pour la constitution du gouvernement de « l’union sacrée de la nation ».

Pour accomplir cette tâche que lui a confiée le chef de l’Etat congolais, le successeur de Sylvestre Ilunga a notamment pris en compte  « le nombre de députés acquis ou encore les qualités morales » des personnes pressenties pour les différents postes.

Ainsi, le nouveau gouvernement dont la moyenne d’âge est de 47 ans comprend « 80 % de nouvelles figures » et « 27 % de femmes ».

La Présidence de la République annonce sur Twitter que les priorités fixées par Tshisekedi se résument à « l’amélioration des conditions de vie des Congolais et l’instauration d’un climat de paix sur toute l’étendue du territoire national ».

Selon la même source, « ce gouvernement de combat innove pour les ministères de la Fonction publique et de l’Environnement dont les animateurs sont élevés au rang de Vice-Premiers ministres ».

Crise du Nil : désaccords persistants entre les protagonistes

L’Egypte et le Soudan, les deux voisins de l’Ethiopie sur le Nil ont catégoriquement rejeté la proposition éthiopienne de partager des données sur le remplissage du Grand barrage.Addis-Abeba avait invité ses voisins à désigner à l’approche de la saison des pluies des opérateurs de barrage pour l’échange de données avant le remplissage du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), source d’une vive tension avec ses voisins.  

L’Ethiopie devrait commencer le deuxième remplissage du barrage en juillet et août, une opération qui pourrait être prolongée jusqu’en septembre, en fonction du volume des crues ou des eaux de pluie.

Le Caire et Khartoum ont affirmé qu’elles recherchaient un accord juridiquement contraignant sur les opérations du barrage, une infrastructure de développement qui, selon Addis-Abeba, est cruciale pour sa renaissance économique.

Après la réunion récente entre les chefs des diplomaties du Soudan, d’Ethiopie et d’Egypte à Kinshasa, capitale de la république démocratique du Congo qui assure la présidence annuelle de l’union africaine (UA), l’Ethiopie a souligné que le remplissage de la deuxième année du réservoir du barrage se ferait comme prévu.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lancé mercredi un dernier avertissement à l’Ethiopie au sujet du risque de conflit au sujet de son barrage géant sur le Nil bleu. Il s’exprimait sur le récent échec des pourparlers de Kinshasa entre les deux pays et le Soudan au sujet du barrage.

Tchad-Bénin-Djibouti, ces présidentielles jouées d’avance (décryptage)

Après Djibouti, vendredi 9 avril, des élections présidentielles sans rivaux majeurs pour les présidents sortants, sont organisées ce dimanche 11 avril au Bénin et au Tchad. Chercheur au très dynamique think tank Wathi, basé à Dakar, Babacar Ndiaye décrypte les enjeux de ces scrutinsLes
trois élections présidentielles organisées à Djibouti, au Bénin et au Tchad, entre vendredi et dimanche, ont en commun l’absence de challenger de taille face à chacun des trois présidents sortants. Qu’est-ce qui explique cette situation ? 

La situation actuelle de ces trois pays et le déroulement de la séquence électorale, ne laisse presque pas de doute sur une victoire de chacun de ces trois présidents sortants. Le Tchad et Djibouti ont des points communs.  Dans ces deux pays, nous avons des présidents qui sont candidats à leur propre succession et qui sont en fonction depuis plus de deux décennies au moins. Idriss Déby est candidat à un sixième mandat présidentiel à la tête du Tchad. 

L’absence de challengers réels à ces différentes présidentielles est dû à plusieurs facteurs. Pour le Tchad et Djibouti, il y a le fait que ces dirigeants, présents depuis des années à la tête de ces pays, ont mis en place des mécanismes ou systèmes qui renforcent toujours leur pouvoir. Il y a un contrôle quasi absolu de tous les secteurs de la vie politique et institutionnelle du pays. L’opposition n’a pas beaucoup d’espace pour se faire entendre. La justice est souvent perçue comme un « instrument » du pouvoir.

Dans ces deux pays comme au Bénin, il  y a une pratique qui est de plus en plus courante un peu partout en Afrique, il s’agit de l’exclusion d’une partie de la classe politique du champ politique ou simplement de la compétition électorale. Cette exclusion se fait de plusieurs manières. Il s’agit de règles que l’on édicte sans un consensus de la classe politique. Au Bénin, nous avons eu le parrainage comme l’un des critères de validation des candidatures à la présidentielle. Les candidats devaient réunir au moins 16 parrainages.  

 La quasi-totalité de ceux qui peuvent transmettre ce parrainage qui sont les députés et les maires appartiennent au camp présidentiel. Au final au Bénin, les candidats les plus sérieux ne sont pas présents à cette élection. L’opposition parle même d’une « élection présidentielle avec Patrice Talon contre Patrice Talon ».

 La capacité du pouvoir à édicter les règles du jeu politique, le contrôle quasi absolu des institutions supposées démocratiques et la perception d’un manque d’intégrité du processus électoral ne jouent pas en faveur des opposants politiques. Le débat n’est pas forcément celui des idées et des offres programmatiques mais celui de personnes.

 Il y a une autre donne: l’opposition va souvent en rang dispersé aux élections présidentielles.  Au Tchad, 15 partis d’opposition souhaitaient avoir un « candidat unique » face au président Idriss Déby Itno, mais cela n’a pas pu se concrétiser du fait des ambitions personnelles. La Cour suprême a invalidé sept candidatures et l’opposant « historique » Saleh Kebzabo a décidé de se retirer de la course pour protester contre les violences et appelle au boycott du scrutin. Au fond, l’enjeu de ces trois scrutins présidentiels sera le taux de participation pour légitimer la victoire du président sortant.  

 Les différentes mobilisations ou initiatives pour empêcher ou troubler ces trois scrutins ne semblent pas porter leurs fruits. Est-ce à dire que les oppositions africaines sont faibles ?

 La faiblesse de l’opposition même une réalité dans beaucoup de pays africains. Il est clair qu’elle peine souvent à mobiliser les populations. Il faut d’ailleurs poser la question de la pertinence des partis politiques telle que nous la concevons. Il semblerait qu’il y ait un essoufflement quant à leurs capacités à renouveler leur discours. Nous avons souvent les mêmes visages au sein de l’opposition et qui sont candidats élections après élections. A Djibouti, il est reproché au président Ismaël Guelleh d’avoir favorisé la candidature d’un homme indépendant et inconnu du champ politique pour tenter de donner du sang neuf à son opposition.

 Il faudrait une nouvelle génération de politiques capables de remobiliser les populations autour de nouvelles idées et idéaux.

 Il y a aussi la crédibilité dans le discours et la cohérence dans les postures. Au Tchad, le général Bala Ladé, qui se plaçait comme un opposant dur à Deby, le soutient finalement.  Les populations peuvent être déroutées par le positionnement des acteurs politiques. La grande majorité des populations semblent se désintéresser de ces scrutins qu’on dit joués d’avance. Il faut rappeler aussi que les populations sont plus préoccupées par leur situation au quotidien.

 Quand vous avez un appareil sécuritaire qui interpelle et réprime les manifestants et que les marches mêmes pacifiques sont interdites. Il est difficile de mobiliser les populations. A Djibouti, les réseaux sociaux sont devenus un moyen d’expression privilégié pour la population car dans ce pays, 73 % de la population a moins de 35 ans.  Il est clair que les formes actuelles de l’opposition à travers des partis politiques peinent à trouver un discours réceptif auprès des populations surtout lorsque tout converge vers une victoire du président sortant.

 La communauté internationale, y compris l’Union africaine, semble s’accommoder de cette situation. Comment expliquer cela ?

 La situation du Tchad et de Djibouti est intéressante à observer au regard de ce que ces 2 pays représentent sur le plan sécuritaire en Afrique. Le Tchad est devenu est quelques années un allié incontournable dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le président Deby a projeté son armée comme une force sûre contre le terrorisme. Son pays a connu de lourdes pertes dans le domaine militaire.  L’efficacité de l’armée tchadienne est reconnue et surtout sa capacité à se projeter avec des troupes très mobiles avec très peu de logistique dans des terrains très difficiles.

 Le Tchad a démontré au sein du G5 Sahel qu’elle dispose de l’armée la plus outillée pour faire face aux groupes terroristes. Il est évident que le rôle joué par le Tchad dans le contexte actuel de lutte contre le terrorisme au Sahel le place en position intéressante. Il semble difficile pour les pays engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et notamment la France de formuler des critiques sur la présence de Déby.

 Le président tchadien a su se rendre indispensable et donc il bénéficie d’une sorte « d’immunité » face aux critiques qui peuvent être formulées.  Finalement, cette situation renforce l’adage que les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. L’intérêt de l’heure est de lutter contre le terrorisme au Sahel et le Tchad y joue un rôle majeur.

 Djibouti également reconnu sur le plan sécuritaire pour son emplacement stratégique. Le pays accueille des bases militaires de la France, des États-Unis, du Japon et de la Chine depuis 2017. Il faut se rappeler qu’en 2008, l’Union européenne y avait installé une base navale pour lutter contre la piraterie dans les eaux somaliennes.

 La position géographique et stratégique de Djibouti en fait un pays prisé par les grandes puissances étrangères qui doivent à intervalle régulier la présence de leurs bases militaires. Ce positionnement stratégique de Djibouti ne laisse guère la place à des critiques et les grandes puissances s’accommodent des victoires successives du président Guelleh.

Bédié pour un retour au pays de Gbagbo et Blé Goudé « dans les meilleurs délais »

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), Henri Konan Bédié, a appelé samedi le gouvernement ivoirien à favoriser le retour au pays de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé « dans les meilleurs délais ».

M. Bédié s’exprimait, au siège du Pdci à Abidjan, à l’ouverture de la célébration des 75 ans du parti, en présence de formations politiques sœurs dont le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par M. Gbagbo, qui était représenté par M. Dano Djédjé. 

« Je me réjouis de l’acquittement définitif de MM. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Je souhaite que le gouvernement prenne toutes les dispositions nécessaires pour favoriser leur retour en Côte dans les meilleurs délais et dans des conditions sécurisées », a dit M. Bédié.

Devant plusieurs militants, M. Bédié a déclaré que la Côte d’Ivoire toute entière compte sur le Pdci pour « ramener la paix, la concorde, la fraternité » entre le peuple et le vrai développement économique et social. 

« Nous avons donc une grande responsabilité devant l’histoire et nous n’avons pas le droit de nous y dérober ! Le Pdci doit donc créer les conditions de la confiance entre le peuple, la classe politique et les partenaires au développement », a-t-il lancé. 

Le Pdci, ex-parti unique, créé le 9 avril 1946 par feu Félix Houphouët-Boigny, le premier président ivoirien, a porté le pays à l’indépendance. Suite à son décès en 93, Henri Konan Bedie, lui succède à la tête du pays, mais est renversé par un coup d’Etat en décembre 1999.  

Il a rappelé la rébellion armée du 19 septembre 2002 qui a déstabilisé le pays, ainsi que la crise socio-politique d’octobre 2010 qui a « finalement fait exploser le peu d’éléments de la cohésion sociale qui nous restait ». 

« Le 3e mandat anticonstitutionnel a fini par détruire les fondements de la démocratie et de l’unité nationale. Que de morts en 1999 ! Que de morts en 2002 ! Que de morts en 2010-2011! Que de morts en 2020 ! Que d’exilés politiques ! Que de jeunes gens sacrifiés ! », s’est-il exclamé.

Le chef du Pdci a tancé le pouvoir, affirmant que les systèmes éducatif et sanitaire « dégradés, la pauvreté et la délinquance juvénile » chez les enfants instrumentalisés « pour en faire des miliciens et microbes » ont déchiré le tissu social et défiguré la Côte d’Ivoire.

Il a ensuite dénoncé que « des députés, des responsables de la société civile, jeunes et des femmes (sont) emprisonnées, pour avoir voulu exprimer leur refus du bâillonnement de la démocratie par un 3e mandat non conforme » à la loi fondamentale. 

« Je veux me souvenir de mon directeur de Cabinet, N’Dri Kouadio Narcisse, Félix N’Dakri, Pulchérie Gbalet et 220 de nos jeunes encore et injustement incarcérés » lors du boycott électoral de la présidentielle du 31 octobre 2020, a-t-il poursuivi. 

Des militants ont été faits grand officiers dans l’Ordre du Bélier, lors du lancement de la commémoration des 75 ans du Pdci, dont Mme Diabaté Ya (79 ans), « griotte » de Félix Houphouët-Boigny. 

La commémoration de ces 75 ans sera marquée par la suite d’activités dont des séminaires éclatés à travers le pays, et qui permettront d’orienter les actions du parti en vue de la conquête du pouvoir d’Etat en 2025.

Le président tunisien entame une visite en Egypte

Par Mohamed Fayed — Le président tunisien, Kais Saied est arrivé, vendredi, au Caire pour une visite de trois jours en Egypte, a-t-on constaté sur place.A son arrivée à l’aéroport international du Caire, le Chef de l’Etat tunisien a été accueilli par le président égyptien, Abdelfattah Al-Sisi.

Au cours de cette visite, les deux parties devront discuter de nombre de questions régionales et internationales d’intérêt commun et examiner les moyens de renforcer les relations et la coopération bilatérale notamment au niveau sécuritaire, économique et d’investissement, selon un communiqué du porte-parole de la présidence égyptienne.

Une réunion au sommet égypto-tunisienne se tiendra, samedi, au palais Al-Ittihadiya, à l’est du Caire, pour discuter d’un certain nombre de « questions régionales et internationales d’intérêt mutuel », fait savoir la même source.

Jeudi, la présidence tunisienne a annoncé dans un communiqué que la visite de Saïed en Egypte vise à « renouer les liens et renforcer la concertation et la coordination entre les sphères dirigeantes des deux pays ».

Le communiqué ajoute que la visite vise également à « asseoir de nouvelles visions et perceptions qui renforcent la dynamique de coopération entre la Tunisie et l’Egypte, de manière à répondre aux aspirations légitimes des deux peuples frères, à la stabilité et au développement ».

La visite de Saïed en Égypte est la deuxième d’un président tunisien depuis la révolution de 2011, après la visite du défunt président Beji Caid Essebsi en 2015.

Selon le ministre tunisien de l’économie, des finances et du soutien à l’investissement, Ali Kooli, les exportations de la Tunisie vers l’Égypte en 2019 se sont élevées à près de 60 millions de dollars, alors que les importations ont atteint près de 500 millions de dollars.

Il a ajouté que les investissements égyptiens en Tunisie se sont élevés à environ 2,5 millions de dollars, et les investissements tunisiens en Égypte à près de 35 millions de dollars à la fin de 2019. Ces investissements couvrent un certain nombre de secteurs tels que le secteur des services, le tourisme, les industries alimentaires ou encore les télécommunications.

Pedro Sanchez en visite au Sénégal

Le président du gouvernement espagnol a été accueilli, ce vendredi 9 avril à Dakar, par le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall.L’émigration clandestine est au centre de cette visite officielle. Car en Afrique de l’Ouest, les côtes sénégalaises sont un point de départ privilégié des migrants vers l’Europe et surtout l’Espagne. C’est pourquoi Pedro Sanchez a reconnu que « le Sénégal est un partenaire essentiel dans la gestion de la route de l’Atlantique ».

Dans son discours, le président du gouvernement espagnol a annoncé la signature par les deux entités d’ « une déclaration commune et de deux protocoles d’accord ».

Objectif : renforcer les « relations bilatérales dans ce domaine » avec le Sénégal pour « une migration sûre, ordonnée et régulière ». Dans ce sens, M. Sanchez a remercié « la Police et à la Garde civile espagnoles déployées au Port autonome de Dakar », tout en soulignant que « leur collaboration avec les autorités sénégalaises est essentielle pour lutter en première ligne contre l’immigration irrégulière ».

Pour sa part, le président Macky Sall a affirmé que l’Espagne est « un partenaire majeur avec lequel (son pays) entretient des relations dynamiques, confiantes et multiformes ». Le chef de l’Etat sénégalais a également salué « les excellents résultats de cette visite ».

Outre ce dossier important, M. Sanchez s’est rendu au Sénégal pour soutenir « la présence d’entreprises espagnoles dans la région » ouest-africaine.

En effet, Madrid fait la promotion « de nouvelles formes de collaboration » qui contribueront efficacement « à la reprise et à la croissance » post-Covid. Pour le Royaume d’Espagne, l’Afrique est « un continent aux grandes possibilités ».

Présidentielle tchadienne : Amnesty dénonce la coupure d’internet

A deux jours de l’élection présidentielle au Tchad, Amnesty International a dénoncé les longues coupures d’Internet, entre autres « entraves à la liberté d’expression ».Selon l’ONG des droits humains, les autorités tchadiennes ont accentué les restrictions dans l’espace d’expression civique ces derniers mois, à travers de longues coupures d’Internet, des arrestations arbitraires et des atteintes aux libertés de manifestation et de réunion pacifique.

« Depuis plusieurs années, elles procèdent à des restrictions volontaires d’Internet lors de mobilisations de voix critiques. Cumulées, celles-ci correspondraient, selon les chiffres avancés par différentes organisations, à deux ans et demi de coupures ou perturbations de l’Internet depuis 2016 », a-t-elle souligné dans le communiqué parvenu vendredi à APA.

Selon Amnesty, des organisations comme Netblocks, Internet Sans Frontières et Access Now, ont comptabilisé un chiffre cumulé de 911 jours de perturbations intentionnelles d’Internet entre 2016, année de la dernière élection présidentielle au Tchad, et 2021. Ces chiffres comprennent les ruptures totales d’accès à Internet et les restrictions concernant certains réseaux sociaux.

« Au cours des cinq dernières années, on a pu constater une concomitance entre les ruptures d’accès à Internet et les moments de contestation politique au Tchad. Ces perturbations qui touchent l’ensemble des usagers portent atteinte à la liberté d’expression », a déclaré Abdoulaye Diarra, chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty International.

Entre février et mars 2021, l’accès à Internet, les appels téléphoniques et les messages textes envoyés d’un téléphone à un autre ont été perturbés durant une quinzaine de jours. Internet avait été perturbé pendant 192 jours en 2020, a également noté Amnesty. « Dans le contexte politique, économique et social actuel, les autorités tchadiennes doivent s’abstenir de couper Internet et assurer la liberté d’opinion et d’expression avant, pendant et après l’élection », a estimé M. Diarra.

« L’accès à Internet est indissociable de la liberté d’expression. Les autorités doivent garantir les droits de tous à jouir de leurs libertés conformément au droit international et aux lois du pays », a ajouté le chercheur.

En outre, Amnesty International a documenté au cours de l’année dernière et en début de celle en cours de nombreuses atteintes à la liberté d’expression et à la liberté de manifestation et de réunion pacifique au Tchad.

Un exemple récent est l’arrestation le 6 février et la condamnation à des peines de prison ferme ou avec sursis de plusieurs membres d’une coalition d’associations de jeunes chômeurs, de partis politiques et de défenseurs des droits humains. Ces derniers voulaient organiser une manifestation, « interdite par les autorités », pour protester contre la situation économique, sociale et politique du pays, a-t-elle souligné.

L’élection présidentielle du 11 avril du Tchad reçoit dix candidats dont le président sortant Idriss Déby, 68 ans. Trois parmi ses adversaires ont déjà annoncé leur retrait, ramenant la liste publiée le 3 mars par la Cour suprême à sept candidats désormais.

Dirigeant d’une main de fer le pays depuis 1990, Déby s’est autoproclamé « Maréchal » et brigue un sixième mandat.

Sénégal: une commission d’enquête pour les émeutes de mars

L’entité qui sera « indépendante et impartiale » œuvrera à rétablir la vérité et situer les responsabilités après les violentes manifestations qui ont secoué le pays en mars.Le gouvernement du Sénégal brise enfin le silence sur la série de manifestations violentes et meurtrières survenues le mois dernier. Lors d’une rencontre entre des membres du gouvernement et la presse, le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba, a annoncé la mise en place d’une commission d’enquête indépendante et impartiale.

« C’est une commission ouverte et les membres de l’opposition et de la société civile pourront y être », a indiqué le ministre des Forces armées, ajoutant que l’objectif est de permettre à ladite commission de « travailler en toute indépendance sur ce que les uns ou les autres ont eu à faire ».

La création de cette commission vient s’ajouter aux actes d’« apaisement » initiés par le gouvernement. Si aucune date n’a encore été annoncée pour sa mise en place effective, ses missions sont quant à elles connues. Elle sera notamment chargée de faire la lumière sur la présence ou non de « forces occultes » parmi les manifestants, ou sur celle de « nervis » aux côtés des forces de l’ordre.

Au cours de son allocution, Sidiki Kaba a livré la « part de vérité du gouvernement ». Dans un Mémorandum, il a fait état de 12 morts, plus de 300 blessés civils et 100 du côté des forces de l’ordre. 145 édifices publics et 139 privés ont été également saccagés, selon le ministre.

Par ailleurs, il a promis que l’action judiciaire dans l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, à l’origine des troubles, suivra son cours et que « la justice rendra son verdict en toute indépendance ».

L’ancien ministre des Affaires étrangères n’a pas manqué de rendre un hommage aux forces de l’ordre qui « ont fait preuve de retenue » durant ces manifestations.

Zambie: le président Lungu veut briguer un 3e mandat

Le président Edgar Lungu a déposé son dossier de candidature au Secrétariat du Front patriotique (PF, au pouvoir) dans sa tentative de porter les couleurs du parti, pour la présidentielle d’août 2021.Le Secrétaire général du Front patriotique, Davis Mwila, a confirmé hier mercredi avoir reçu un formulaire de candidature de Lungu, avant la tenue du Conseil national et de la conférence générale du parti, prévue samedi et dimanche prochains.

« J’ai vérifié ses documents et ils sont conformes aux exigences, et il a payé les frais de dossier de 10.000 K (environ 452 dollars US) », a déclaré Mwila.

Lungu a remporté une bataille judiciaire en 2018 pour briguer un troisième mandat, après que la Cour constitutionnelle a décidé qu’il pouvait légalement se présenter aux élections de 2021 sans enfreindre la limite de deux mandats prévus dans la Constitution du pays.

Son premier mandat n’a duré qu’un an et six mois, quand il a pris la relève après le décès du précédent président élu, Michael Sata. Il remporte l’élection suivante, lors d’un vote contesté pour un second mandat complet en août 2016.

Les partisans de Lungu avaient fait valoir que la constitution stipulait qu’un président n’était censé avoir fait un mandat que s’il était en fonction pendant au moins trois ans du mandat complet de cinq ans.

Niger : Bazoum démarre avec 33 ministres

Le nouveau président nigérien, Mohamed Bazoum, a nommé un gouvernement qui promeut la jeunesse et l’expertise de ses membres.Bazoum tient son équipe. Après sa prise de fonction le 1er avril dernier, il a procédé le 7 avril à la nomination de son gouvernement. Il s’agit de trente-trois ministres dont cinq femmes.

Le même jour déjà, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, nommé en fin de semaine dernière, a prêté serment devant les députés. Il dirigera le reste de l’équipe qui devra conduire la politique du successeur de Mahamadou Issoufou.

Le fils de ce dernier, Mahamane Sani Mahamadou, 37 ans, directeur de campagne du président Bazoum, est propulsé ministre du Pétrole, de l’Énergie et des Énergies renouvelables. D’après les témoignages, il a fait de brillantes études aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

Cette nomination entre en droite ligne dans la politique que veut prôner le nouveau président. Dorénavant, la gestion de l’action publique sera assurée par « des cadres promus sur la base de leurs compétences techniques et de leur moralité », avait-il dit dans son discours d’investiture.

Ainsi dans ce premier gouvernement, beaucoup de jeunes font leur entrée même s’il marque son ancrage au sein des formations qui composent la mouvance présidentielle, à savoir la Mouvance pour le renouveau national (MRN) qui a soutenu la candidature du président Bazoum. Les trois principaux partis de cette formation se taillent la part du lion. Le PNDS se retrouve avec 16 postes ministériels, le MPR cinq et le MNSD quatre.

Mais selon plusieurs observateurs, le gouvernement est, en plus d’être renouvelé, rajeuni à plus de 50%. Outre Mahamane Sani Mahamadou, d’autres jeunes sont nommés à la tête de ministères comme les Finances, la Justice, le Plan et l’Éducation nationale.

Voici la liste du nouveau gouvernement :

1. Premier ministre : Ouhoumoudou Mahamadou

2. Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération : Hassoumi Massoudou

3. Ministre d’Etat à la Présidence de la République : Rhissa Ag Boula

4. Ministre de la Défense Nationale : Alkassoum Indattou

5. Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation : Alkache Alhada

6. Ministre de la Formation Professionnelle : Kassoum Maman Moctar

7. Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche : Phd. Mamoudou Djibo

8. Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales : Dr Illiassou Idi Maïnassara

9. Ministre des Mines : Madame Ousseini Hadizatou Yacouba

10. Ministre de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’Information : Hassane Barazé Moussa

11. Ministre des Transports : Oumarou Malam Alma

12. Ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes : Laouan Magagi

13. Ministre de l’Elevage, Porte parole du Gouvernement : Tidjani Idrissa Abdoulkadri

14. Ministre de l’Equipement : Hamadou Adamou Souley

15. Ministre de la Justice, Garde des Sceaux : Dr Boubakar Hassan

16. Ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions : Zada Mahamadou

17. Ministre des Finances : Ahmat Jidoud

18. Ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Entreprenariat des Jeunes : Gado Sabo Moctar

19. Ministre de l’Agriculture : Dr Alambedji Abba Issa

20. Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Assainissement : Maïzoumbou Laoual Amadou

21. Ministre du Plan : Abdou Rabiou

22. Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables : Mahamane Sani Mahamadou

23. Ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat : Mohamed Hamid

24. Ministre de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire : Maman Ibrahim Mahaman

25. Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant : Madame Allahoury Aminata Zourkaleini

26. Ministre de l’Education Nationale : Dr Rabiou Ousman

27. Ministre de l’Hydraulique : Adamou Mahaman

28. Ministre de la Fonction Publique et du Travail : Madame Ataka Zaharatou Aboubacar

29. Ministre de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification : Madame Garama Saratou Rabiou Inoussa

30. Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale : Dr Ibrahim Boukary

31. Ministre de la Jeunesse et du Sport : Sekou Doro Adamou

32. Ministre déléguée auprès du Ministre des Finances chargée du Budget : Madame Gourouza Magagi Salmou

33. Ministre délégué auprès du Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, chargé de la Décentralisation : Dardaou Zaneidou

34. Ministre délégué auprès du Ministre d’Etat aux Affaires Etrangères et de la Coopération, chargé de l’Intégration Africaine : Youssouf Mohamed Almouctar

Bénin : Talon face au défi du taux de participation

Pour APA news, le chercheur béninois Mathias Hounkpe, administrateur du programme de gouvernance politique de l’ONG Osiwa, analyse les enjeux de la présidentielle prévue au Bénin dimanche prochain.L’élection présidentielle au Bénin, prévue dimanche 11 avril, reste marquée par la polémique sur la fin du mandat du président sortant Patrice Talon. Que lui reprochent ses adversaires ?

Deux griefs fondamentaux sont faits par l’opposition ou une partie de l’opinion publique au président actuel par rapport à la présidentielle. Le premier reproche porte sur ce qu’on a appelé « la restriction de l’espace politique », de l’exclusion de l’opposition de la présidentielle. Il y a eu une réforme du code électoral qui a instauré le parrainage des candidats. Contrairement au Sénégal, le parrainage au Bénin doit être fait par les députés et les maires. Cependant, les partis politiques qui soutiennent le chef de l’Etat au Benin détiennent la quasi-totalité des postes députés et des maires. Par conséquent, vous ne pouvez pas être candidat si ces partis ne vous accordent pas le parrainage. Toute l’opposition a donc estimé que le jeu n’était pas ouvert.

Le deuxième reproche concerne la suite des réformes politiques où la durée du mandat du président Talon a été rallongée de 47 jours. Normalement, le nouveau président de la République devrait être investi le 6 avril si on avait respecté la durée de cinq ans. Aujourd’hui, l’opposition et une partie de l’opinion pensent que la révision de la Constitution ne peut pas être rétroactive. Pour eux, à partir du 5 avril à minuit, se termine le mandat du président (sortant). C’est cela qui explique un peu les manifestations que connaît le pays depuis deux jours.

Ce scrutin est aussi marqué par l’absence contrainte des principales figures de l’opposition, seuls candidats peu connus se présentent face au président sortant. Est-ce un recul de la démocratie dans le pays ?

 Tous les indices qui mesurent l’état de la liberté et la démocratie dans le monde reflètent un recul démocratique au Bénin. Mieux, le président de la République reconnaît, lui-même, dans ses interventions que le développement était prioritaire pour lui, ce qui expliquerait des entorses à la démocratie et aux droits de l’homme. C’est comme si une telle situation ne le gênait pas.

Malgré l’absence de challengers de poids, Talon mène une campagne active pour remporter cette élection. Est-ce à dire que rien n’est joué d’avance ?

 Lorsque vous écoutez ses propos de campagne, la victoire au premier tour est déjà acquise. La préoccupation du chef de l’Etat béninois aujourd’hui c’est le taux de participation. En 2019, les élections législatives s’étaient passées dans les mêmes conditions. C’est-à-dire que seuls les deux partis politiques soutenant le chef de l’Etat avaient pu participer à ces élections. Et le taux de participation était de 27% contre une moyenne de 66%. On a commencé à organiser les législatives au Bénin depuis 1991, dans le cadre du renouveau démocratique. Donc le taux en 2019 a été très faible. Et je crois que le chef de l’Etat aujourd’hui crée la même chose. Il ne souhaite pas être réélu avec un taux de participation qui remettrait en cause la légitimité de son élection. L’enjeu pour lui est donc le taux de participation.

Lors de son élection en 2016, il avait promis de faire un seul mandat. Pourquoi a-t-il changé d’avis ?

Il n’a pas donné de raison à ce changement d’avis. Ses supporters sont venus dire qu’il a commencé beaucoup de choses, qu’il a ouvert beaucoup de chantiers qu’il n’a pas terminés, on a encore besoin de lui, etc. Mais ce qui est sûr est que ce changement d’avis va entacher son second mandat. Pendant celui-ci, tout acte qu’il va poser sera interprété comme une tentative de demeurer au pouvoir au-delà du deuxième mandat. Et en ce moment, sa parole seule ne pourra suffire après être revenu sur sa parole de ne faire qu’un mandat.

De quel bilan peut-il se prévaloir ?

 Il y a quand même des choses positives qu’on peut mettre à son actif. Le reproche fondamental que je lui fais porte sur le recul démocratique et en matière des droits de l’homme. Sinon sur le plan économique, il est indéniable qu’il a produit aujourd’hui des résultats. Sur les infrastructures et la digitalisation de l’administration publique, il a obtenu des résultats. Certains services comme la recherche du passeport ou le casier judiciaire se font aujourd’hui en ligne au Bénin. Ce sont des choses qu’il faut mettre à son avantage. Mais de mon point de vue, on peut réaliser toutes ces choses sans nécessairement aller vers le recul démocratique et la restriction de l’espace public.

Bénin : Talon face au défi du taux de participation

Pour APA news, le chercheur béninois Mathias Hounkpe, administrateur du programme de gouvernance politique de l’ONG Osiwa, analyse les enjeux de la présidentielle prévue au Bénin dimanche prochain.L’élection présidentielle au Bénin, prévue dimanche 11 avril, reste marquée par la polémique sur la fin du mandat du président sortant Patrice Talon. Que lui reprochent ses adversaires ?

Deux griefs fondamentaux sont faits par l’opposition ou une partie de l’opinion publique au président actuel par rapport à la présidentielle. Le premier reproche porte sur ce qu’on a appelé « la restriction de l’espace politique », de l’exclusion de l’opposition de la présidentielle. Il y a eu une réforme du code électoral qui a instauré le parrainage des candidats. Contrairement au Sénégal, le parrainage au Bénin doit être fait par les députés et les maires. Cependant, les partis politiques qui soutiennent le chef de l’Etat au Benin détiennent la quasi-totalité des postes députés et des maires. Par conséquent, vous ne pouvez pas être candidat si ces partis ne vous accordent pas le parrainage. Toute l’opposition a donc estimé que le jeu n’était pas ouvert.

Le deuxième reproche concerne la suite des réformes politiques où la durée du mandat du président Talon a été rallongée de 47 jours. Normalement, le nouveau président de la République devrait être investi le 6 avril si on avait respecté la durée de cinq ans. Aujourd’hui, l’opposition et une partie de l’opinion pensent que la révision de la Constitution ne peut pas être rétroactive. Pour eux, à partir du 5 avril à minuit, se termine le mandat du président (sortant). C’est cela qui explique un peu les manifestations que connaît le pays depuis deux jours.

Ce scrutin est aussi marqué par l’absence contrainte des principales figures de l’opposition, seuls candidats peu connus se présentent face au président sortant. Est-ce un recul de la démocratie dans le pays ?

 Tous les indices qui mesurent l’état de la liberté et la démocratie dans le monde reflètent un recul démocratique au Bénin. Mieux, le président de la République reconnaît, lui-même, dans ses interventions que le développement était prioritaire pour lui, ce qui expliquerait des entorses à la démocratie et aux droits de l’homme. C’est comme si une telle situation ne le gênait pas.

Malgré l’absence de challengers de poids, Talon mène une campagne active pour remporter cette élection. Est-ce à dire que rien n’est joué d’avance ?

 Lorsque vous écoutez ses propos de campagne, la victoire au premier tour est déjà acquise. La préoccupation du chef de l’Etat béninois aujourd’hui c’est le taux de participation. En 2019, les élections législatives s’étaient passées dans les mêmes conditions. C’est-à-dire que seuls les deux partis politiques soutenant le chef de l’Etat avaient pu participer à ces élections. Et le taux de participation était de 27% contre une moyenne de 66%. On a commencé à organiser les législatives au Bénin depuis 1991, dans le cadre du renouveau démocratique. Donc le taux en 2019 a été très faible. Et je crois que le chef de l’Etat aujourd’hui crée la même chose. Il ne souhaite pas être réélu avec un taux de participation qui remettrait en cause la légitimité de son élection. L’enjeu pour lui est donc le taux de participation.

Lors de son élection en 2016, il avait promis de faire un seul mandat. Pourquoi a-t-il changé d’avis ?

Il n’a pas donné de raison à ce changement d’avis. Ses supporters sont venus dire qu’il a commencé beaucoup de choses, qu’il a ouvert beaucoup de chantiers qu’il n’a pas terminés, on a encore besoin de lui, etc. Mais ce qui est sûr est que ce changement d’avis va entacher son second mandat. Pendant celui-ci, tout acte qu’il va poser sera interprété comme une tentative de demeurer au pouvoir au-delà du deuxième mandat. Et en ce moment, sa parole seule ne pourra suffire après être revenu sur sa parole de ne faire qu’un mandat.

De quel bilan peut-il se prévaloir ?

 Il y a quand même des choses positives qu’on peut mettre à son actif. Le reproche fondamental que je lui fais porte sur le recul démocratique et en matière des droits de l’homme. Sinon sur le plan économique, il est indéniable qu’il a produit aujourd’hui des résultats. Sur les infrastructures et la digitalisation de l’administration publique, il a obtenu des résultats. Certains services comme la recherche du passeport ou le casier judiciaire se font aujourd’hui en ligne au Bénin. Ce sont des choses qu’il faut mettre à son avantage. Mais de mon point de vue, on peut réaliser toutes ces choses sans nécessairement aller vers le recul démocratique et la restriction de l’espace public.

Côte d’Ivoire: 2500 militants attendus à la célébration de l’an 75 du Pdci

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition) a annoncé mercredi la célébration de son 75e anniversaire, dont le lancement et prévu samedi à son siège à Abidjan, où sont attendus 2500 militants.

L’information a été donnée, au siège du parti à Cocody, une cité huppée dans l’Est d’Abidjan, par le président du Comité d’organisation des festivités, Kamagaté Brahima, lors d’une conférence de presse.     

M. Kamagaté a précisé que le vendredi 09 avril 2021, le Pdci-Rda aura 75 ans, mais les festivités auront lieu samedi à la Maison du parti. Les grandes articulations de cette célébration, elles,  s’étendront toutefois du 09 avril au 18 octobre 2021. 

Il s’est félicité de cette longévité du parti qui est à mettre au compte du génie politique du père fondateur, le premier président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, mais aussi de la clairvoyance et du leadership de son digne successeur, Henri Konan Bédié.

Le président du Comité d’organisation a salué en outre « l’engagement sans faille des militants qui ont œuvré chaque jour durant ces longues années à faire du Pdci-Rda, un grand parti, rayonnant et conquérant ». 

La direction du parti, dira-t-il, a décidé de « célébrer ce soixante quinzième anniversaire dans la prière, le recueillement et la réflexion, une célébration dans la sobriété ». Cet anniversaire se tient par ailleurs dans un contexte de Covid-19.  

Le secrétaire exécutif du Pdci, Maurice Kakou Guikahué, est le coordinateur général de l’organisation de cet événement dont le lancement aura lieu à la place Henri Konan Bédié de la Maison du parti, à Cocody, samedi. 

Le président du parti, l’ancien chef d’Etat ivoirien Henri Konan Bédié, est annoncé à ces festivités, où sont aussi attendus entre autres les vice-présidents du parti, le Comité des Sages, les délégués départementaux et communaux.

Côte d’Ivoire: Achi promet « un gouvernement de combat »

Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a promis mercredi que son Cabinet ministériel sera « un gouvernement de mission, de combat et de resultats », lors du premier Conseil des ministres de la nouvelle équipe gouvernementale.

« Ce gouvernement sera un gouvernement de mission et de combat, un gouvernement de résultats, qui servira à chaque instant la noblesse et la justesse de notre nation, de tous les Ivoiriens et de toute la Côte d’Ivoire », a déclaré M. Patrick Achi.

Pour ce faire, il a exhorté les membres du gouvernement à conduire avec « dévouement, rigueur et effectivité les programmes relevant de vos ministères respectifs dans un esprit de cohésion de l’activité gouvernementale,  seul gage du succès ».

Il a appelé les différents ministres à « dépenser sans compter leur énergie ». Car, « c’est grâce à ce bouillonnement patriotique » qu’ils réussiront ensemble, à traduire en résultats la vision du président de la République.

Dans cette optique, le Premier ministre ivoirien a annoncé dans les tous prochains jours un séminaire afin de mettre en oeuvre la feuille de route que le président aura arrêté, tout en lui renouvelant la gratitude de son Cabinet ministériel.

« J’attends de chacune et de chacun de vous que vous soyez des exemples qui insuffleront la transformation attendue de l’administration publique et de l’ensemble des Ivoiriens », a affirmé M. Alassane Ouattara, leur demandant de travailler en équipe et d’être au contact des populations.

Il a relevé que les défis sont encore nombreux pour la mise en oeuvre réussie de l’ambitieux programme de développement intitulé une Côte d’Ivoire solidaire qui place chaque Ivoirien au coeur de l’action de l’Etat.

« C’est pourquoi, nous devons aller encore plus vite pour l’amélioration du bien-être de nos concitoyens. Je vous demande donc de vous mettre au travail dès à présent et de traiter les dossiers avec célérité et diligence », a-t-il lancé.

M. Ouattara a instruit le Premier ministre afin que le décret portant les membres du gouvernement soit prêt pour le mois d’avril de même que les organigrammes des ministères et le choix des principaux responsables.

Il lui a en outre demandé de produire un document d’évaluation de travail des différents membres du gouvernement qui permettra de suivre l’action gouvernementale et de juger individuellement chacun des ministres. 

Le Soudan veut mettre fin au boycott d’Israël

Un projet de loi visant à abroger le boycottage d’Israël a été approuvé le 6 avril 2021 par le conseil des ministres soudanais.Un premier pas avait été franchi en 2020 avec la normalisation des relations diplomatiques entre Khartoum et Tel Aviv. Aujourd’hui, un projet de loi soudanais vise à abroger la loi de boycottage d’Israël adopté en 1958. Le nouveau texte qui a été approuvé par le conseil des ministres mardi 6 avril doit encore obtenir l’aval du conseil de souveraineté, la plus haute autorité du pays.

Considéré comme un pilier du front anti-Israël dans le monde arabe en Afrique, le Soudan avait voté une loi en 1958 qui interdit les échanges commerciaux avec Israël, avec des personnes de nationalité israélienne ou encore avec des entreprises appartenant à des Israéliens. De même, elle interdit l’importation de produits fabriqués, même partiellement en Israël.

Les personnes qui violaient ce boycottage encouraient jusqu’à dix ans de prison ainsi qu’une lourde amende.

Adepte d’une ligne très dure envers Israël, surtout durant les trente ans de règne d’Omar Hassan el-Béchir renversé en avril 2019, le Soudan a rejoint l’année dernière la liste des rares pays arabes ayant normalisé leur relation avec Israël.

Jusqu’en 2020 seuls deux pays arabes entretenaient des relations diplomatiques avec Israël: l’Egypte et la Jordanie, depuis 1979 et 1994 respectivement

Mais depuis l’an dernier, cette liste s’est allongée de plusieurs pays arabes dont le Maroc, les Emirats arabes unis ou encore Bahreïn qui ont normalisé avec Israël sous l’égide de Washington.

Pressé d’intégrer le Soudan sur la scène internationale, le gouvernement de transition installé après la chute d’el-Béchir, a lui aussi opté pour la normalisation avec l’Etat hébreu en contrepartie d’une levée des sanctions américaines qui frappaient jusqu’alors le pays.

Quelques semaines après le retrait de Khartoum de la « liste noire » américaine des Etats accusés de financer le terrorisme, ce qui empêchait les investissements internationaux pendant des décennies, le Soudan et Israël ont signé les « Accords d’Abraham » ouvrant la voie à la normalisation de leur relation.

En voulant mettre un terme au boycott d’Israël, les autorités de transition soudanaises affirment cependant qu’elles tiennent fermement à un règlement du conflit israélo-palestinien, fondé sur la solution à deux Etats, avec la création d’un Etat palestinien aux côtés de celui d’Israël.

Côte d’Ivoire: le scrutin législatif fixé à Niakaramandougou le 24 avril 2021

Le gouvernement ivoirien a approuvé mercredi en Conseil des ministres la tenue du scrutin législatif dans la circonscription électorale de Arikokaha, Niakaramandougou et Tortiya le 24 avril 2021.

« Sur proposition de la Commission électorale indépendante (CEI), le gouvernement a convoqué pour le samedi 24 avril 2021 le collège électoral de la circonscription électorale No 97 Arikokaha, Niakaramandougou et Tortiya communes et sous-préfectures en vue de l’élection du député de ladite commune », a dit le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly. 

Il a fait savoir que « toujours, sur proposition de la CEI conformément à l’article 28 du code électoral, il a été proposé au gouvernement de fixer la campagne à trois jours, tenant compte du fait que la campagne lors de la précédente convocation du collège avait été largement entamée ».

« Donc, pour cette reprise, la durée de la campagne sera de trois jours », a-t-il poursuivi. La CEI   avait annoncé après les législatives  du 6 mars 2021 que le scrutin, sursis à Arikokaha, Niakaramandougou et Tortiya communes et sous-préfectures, allait être organisé dans cette circonscription électorale. 

Le report du scrutin dans cette circonscription a été dû au décès d’une candidate suppléante  à la veille de l’élection législative du 06 mars dernier.  

De nouvelles élections devaient être organisées à une date ultérieurement dans quatre circonscriptions électorales où les résultats du scrutin initial ont été annulés, ainsi que dans les circonscriptions n°203 Séguéla commune, dont le siège est vacant suite au décès du Premier ministre, Hamed Bakayoko.

Gbagbo et Blé Goudé sont « libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent » (Ouattara)

L’ex-chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo et Blé Goudé, acquittés par la Cour pénale internationale (CPI) dans l’affaire de crimes contre l’humanité lors des violences postélectorales de 2010-2011, sont « libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent », a déclaré mercredi Alassane Ouattara, lors d’un Conseil des ministres.

« La Cour pénale internationale a rendu le 31 mars 2021 sa décision sur l’appel du procureur relatif au procès de M. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Nous en prenons acte », a affirmé M. Alassane Ouattara, lors du premier Conseil des ministres du gouvernement Patrick Achi. 

Il a ajouté avoir « bien évidemment, une pensée émue pour les victimes et leurs familles », tout en les assurant de la compassion et du soutien de l’Etat. En outre, « le gouvernement continuera de leur apporter assistance ».

« Quant à M. Laurent Gbagbo et Blé Goudé, ils sont libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent. Les frais de voyage de M. Laurent Gbagbo ainsi que ceux des membres de sa famille seront pris en charge par l’Etat de Côte d’Ivoire », a dit M. Ouattara.

Le président ivoirien a relevé que « les dispositions seront également prises pour que M. Laurent Gbagbo bénéficie conformément aux textes en vigueur, les avantages et les indemnités dus aux anciens présidents de la République de Côte d’Ivoire ».

Le secrétaire général d’une aile du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Assoa Adou qui a rencontré les 3 et 4 avril 2021 M. Gbagbo à Bruxelles, a rapporté que l’ancien président ivoirien a assuré qu’il sera en Côte d’Ivoire « incessamment ».