Côte d’Ivoire: « La fin est proche »

Sensibiliser davantage les autres peuples sur le drame que vit la Côte d’Ivoire du fait de l’entêtement de Laurent Gbagbo à  se maintenir à  la tête d’un pouvoir qu’il a confisqué et convaincre les chefs d’Etat africains à  contraindre celui-ci à  céder le pouvoir à  Alassane Dramane Ouattara, président reconnu par la Communauté internationale. Tel est l’objet du périple d’information qu’a entrepris le Premier ministre Guillaume Soro à  travers l’Afrique. Après un marathon qui l’a conduit dans plusieurs capitales, le chef du gouvernement Ouattara était ce mardi 1er février 2011 face à  la presse à  Ouagadougou. Face aux journalistes, celui qui se réclame d’être du pouvoir légitime, légal et sérieux de la Côte d’Ivoire, n’est pas passé par quatre chemins pour affirmer que l’actuel président sortant de la Côte d’Ivoire ne partira jamais du pouvoir, si ce n’est par la force qu’on l’y pousse. «Nous avons parcouru plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Nous avons toujours eu un accueil chaleureux et des oreilles attentives pour nous écouter.» C’’est ainsi que le Premier ministre Guillaume Soro, après avoir rendu hommage à  la facilitation de Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso et tous les acteurs qui oeuvrent pour le retour de la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire, a brièvement résumé sa tournée en Afrique. Un voyage qui l’a conduit dans une dizaine de pays et qui lui a permis d’expliquer davantage la crise post électorale dans son pays. Après un rappel du processus d’organisation et de déroulement du scrutin du 28 novembre 2010, M. Soro est arrivé à  la conclusion, en sorte une confirmation de sa position, selon laquelle Alassane Ouattara a gagné la présidentielle d’octobre-Novembre 2010. «Depuis le petit séminaire de Katiola, on m’a appris à  dire la vérité et à  la défendre. Pour cela, si Laurent Gbagbo avait gagné l’élection, je l’aurais dit. Mais là , en tant que cheville ouvrière de ce processus électoral, je vous assure que Gbagbo a perdu». C’’est le point de vue de l’homme qui, malgré sa perte de poids, a signifié, dans un humour dont il a fait montre durant toute la conférence, qu’il est en parfaite santé. Se prononçant sur les conclusions du Sommet de l’Union africaine (UA) tenu les 30 et 31 janvier 2011 à  Addis Abeba, en Ethiopie, le Premier ministre Guillaume Soro s’est réjoui du fait que «l’UA ait accepté d’endosser toutes les décisions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a, depuis lors, choisi son camp, celui de Alassane Ouattara, le président élu par les Ivoiriens.» Autre point de satisfaction pour Guillaume Soro, «la victoire d’Alassane Ouattara est maintenant reconnue par tout le continent africain.» Et s’il a salué la décision du sommet des chefs d’Etats et de gouvernements qui a mandaté cinq présidents pour mener la réflexion sur les conditions de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Sur la question, M. Soro a salué cette décision qui permet de sauver ce qui est essentiel: les vies humaines. Toutefois, il s’est dit sceptique que Laurent Gbagbo accepte plier sur la base de simples négociations. «Pour avoir travaillé pendant trois ans avec Laurent Gbagbo, je ne dirai pas que je suis bourré mais J’ai été instruit. Et je suis convaincu que Laurent Gbagbo va opposer au panel des chefs d’Etat une fin de non recevoir», a-t-il indiqué. Tout en restant optimiste que le président sortant Laurent Gbagbo va céder «dans quelques semaines» le pouvoir à  Alassane Ouattara, Guillaume Soro a appelé ses compatriotes à  garder patience. Car «si le prix à  payer pour sauver des vies est d’un mois, il est prêt pour cela.» Pour lui, l’intervention militaire ne peut causer une quelconque guerre en Côte d’Ivoire, vu que selon le premier ministre, il s’agira d’une opération ciblée, juste pour déloger Gbagbo du palais présidentiel. Affichant sa détermination à  rester du côté de la vérité, M. Soro a rappelé que le défi dans son pays, C’’est de sauver la démocratie, pour que l’Afrique entière soit épargnée des règnes dictatoriaux et sans fin. «Nous sommes dans une marche pénible et difficile mais heureusement irréversible. Et J’ai la conviction que la fin est proche. Le régime dictatorial de Gbagbo tombera parce que notre cause est juste», a-t-il conclu.

Côte d’Ivoire: Que faire?

La seule option? Soro Guillaume, face à  l’entêtement de Laurent Gbagbo vient de demander, à  la communauté internationale, une intervention militaire. Cette demande s’adresse notamment à  l’organisation des Nations Unies (ONU), l’Union Européenne (UE) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ceux-ci n’ont cependant pas réagi à  sa requête mais, continuent de se concerter afin de trouver la meilleure formule à  cette impasse politique ivoirienne qui dure depuis maintenant deux semaines. Il est certain qu’une intervention armée de forces étrangères serait un couteau à  double tranchant. Elle pourrait poser Laurent Gbagbo en martyr aux yeux de ses partisans et pousser ces derniers à  un soulèvement aux conséquences graves pour le pays et pour la communauté internationale elle-même qui pourrait en être tenue pour responsable et perdre toute crédibilité. Mais ne rien faire équivaudrait aussi à  laisser la situation empirer et les ivoiriens en venir aux armes puisque C’’est la seule issue à  l’heure actuelle, les deux camps restant figés sur leurs positions. On est bien sûr en droit de se demander à  quoi cela rimerait de jeter le peuple une nouvelle fois dans les affres de la guerre pour revenir ensuite à  des négociations. Mais il semble que pour le moment, aucune des deux parties ne se pose cette question. Pas question de partir Laurent Gbagbo l’a réaffirmé lors de son allocution du mardi dernier, il n’envisage aucunement de céder le pouvoir. « Je suis le président de Côte d’Ivoire » a-t-il martelé à  l’intention de ses adversaires politiques et de la communauté internationale qui exige depuis deux semaines son départ. Mais pourquoi Gbagbo s’accroche-t-il au pouvoir ? Un intellectuel et fervent combattant de la démocratie comme lui ne devrait-il pas, au nom de l’intérêt du peuple, raccrocher et aider à  trouver une solution pacifique ? On se demande alors s’il n’existe pas d’autres raisons pour expliquer la situation. A commencer par l’entourage de Gbagbo. Ils sont nombreux ceux qui n’ont pas intérêt à  quitter le bord du pouvoir. Notamment Simone Gbagbo, son épouse. Elle a en effet été citée de nombreuses fois dans l’affaire Guy André Kieffer, du nom de ce journaliste franco-canadien disparu mystérieusement après un rendez-vous avec le beau-frère de la première dame en 2004. Jusqu’à  présent, l’affaire n’a pas été élucidée. Et toutes sortes de problèmes avaient été soulevés par le camp présidentiel pour freiner voir bloquer l’enquête du juge français en charge du dossier. Un autre qui ne veut pas voir Gbagbo quitter le pouvoir, C’’est le jeune Charles Blé Goudé, désormais ministre de la Jeunesse et très proche de Gbagbo. Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale, mais Gbagbo continue de le couvrir. Gbagbo lui-même n’est pas hors de cause. Couvert jusqu’à  présent par son immunité présidentielle, redevenir simple citoyen équivaudrait pour lui à  s’exposer à  des poursuites pour les violences de 2000 et les nombreuses exactions commises pendant la crise actuelle et qui selon les Nations Unies auraient déjà  fait 173 victimes. Le défi pour les différents acteurs de cette crise et la communauté internationale qui s’est posée en arbitre plus ou moins impartiale sera de trouver une solution acceptable pour tous et sans danger pour le peuple ivoirien. Et C’’est loin d’être g