Dossier spécial 20 janvier : « Les erreurs d’ATT »

Autant le dire de suite, Amadou Toumani Touré a été victime de sa naà¯veté. Il a cru être plus rusé que les politiciens. Ils l’ont eu. Ils l’ont conduit à  l’échafaud. Que reproche t-on à  ATT ? Haute trahison! Il aurait été plus simple de parler de légèreté. Nos investigations font état de beaucoup de non-dits. Des officiers supérieurs égrènent un chapelet de reproches contre le président déchu et affirment « ne jamais avoir compris la décision de ATT de réunir les soldats des positions avancées à  Gao pour fêter l’armée le 20 janvier 2012 or un mois plus tôt précisément le 17 décembre 2011, la troupe rudoyait pour avoir essayé de lourdes pertes suite à  des attaques rebelles. Démission refusée du Général Poudiougou D’autres officiers supérieurs révèlent que le chef d’Etat major de l’époque avait rejoint Bamako pour exiger plus d’équipements au profit de ses hommes. Le Général Poudiougou, puisque C’’est de lui qu’il s’agit, avait même déposé sa lettre de démission sur la table du président déchu qui le supplia de reconsidérer sa position pour ne pas envenimer la situation déjà  tendue. Nos sources renseignent que le président ATT avait parié sur le mauvais cheval libyen à  l’opposé de Abdoulaye Wade raison pour laquelle la France l’avait lâché. A preuve, le 06 mars 2012, un rapport de l’Assemblée Nationale française évoquait « le laxisme de ATT qui risquait de se brûler les doigts avec la situation explosive au nord du Mali ». Des officiers reprochent à  ATT sa décision d’alors de mettre à  l’écart les officiers supérieurs (commandants, colonels et Généraux). Ceci était une façon de couper le commandement de la base et de s’adresser aux capitaines et autres lieutenants d’o๠ce fameux coup de fil d’encouragement à  un capitaine, coup de fil évoqué lors de la rencontre au palais présidentiel entre ATT et les femmes de Kati une semaine avant le coup d’Etat de mars 2012. Politique de défense Il est également reproché au Général ATT son choix d’envoyer des politiques négocier des accords avec des chefs rebelles à  l’insu des militaires. Des militaires de haut rang ne s’expliquent pas encore le refus de l’ex-président de doter le Mali d’une politique de défense qu’il réclamait avant son accession au pouvoir. Nos sources indiquent que la libération par Bamako de personnes arrêtées au bout de longues traques dans le nord a installé un climat délétère dans les rangs de l’armée malienne. La liste est longue et chaque jour des preuves accablantes s’amoncellent sur la table des adversaires de l’ancien président.