Mamadou Dembélé : de l’aviculture et de la conviction

C’est très jeune que Mamadou Dembélé découvre l’entreprenariat, encouragé dans sa passion, l’aviculture, par sa grand-mère, qui lui offre ses premiers sujets. Il commence avec les pigeons et avec ses économies il décide d’acheter des moutons. Mais, très vite, il réalise que leur nourriture constitue une charge trop lourde pour lui, encore étudiant. Il décide alors de revenir à sa première passion.

Il commence avec 100 poulets de chair. Actuellement, Aviplus vend 80 000 poussins par mois, entre 4 000 et 6 000 poulets de chair et 55 alvéoles d’œufs par jour, produites par 2 000 poules pondeuses. L’entreprise est aussi représentante de la marque Goliath, importée du Bénin, une race locale africaine qui est destinée au public moins demandeur de poulets de chair.

Après sa licence professionnelle en comptabilité, en 2017 à Technolab ISTA, sa maîtrise en gestion d’entreprise à la FSEG en 2018 et son master 2 en 2019 (audit et contrôle de gestion) à Technolab ISTA, Mamadou Dembélé, 26 ans, lance Aviplus en 2021.

Avec deux amis et un appui du Facej, il met en place sa structure, qui réalise entre 30 et 40 millions par mois de chiffre d’affaires. Il vend essentiellement ses produits à Bamako, Kayes et Sikasso, avec des poussins importés du Maroc et des partenaires au Mali.

Les difficultés ne manquent pas non plus pour cette activité « très risquée », avec des pertes fréquentes au cours du transport ou à cause de maladies, comme récemment. Ajouté à la cherté du maïs. La société a eu du mal à recouvrer la somme investie. Pas de quoi entamer la volonté de l’entrepreneur. « À chaque fois, on apprend de ses erreurs pour avancer ».

Employant actuellement une douzaine de personnes, l’objectif de M. Dembélé est de maîtriser la chaîne, de produire les poussins et leur aliment afin que ses produits soient accessibles au public.

Des poulets contre le palu !

C’est une information assez insolite qu’une étude publiée en fin de semaine dernière a révélé : les moustiques n’aiment pas les poulets ! Et les scientifiques comptent sur ces derniers pour lutter contre les bestioles vecteurs de la plus grande pandémie, le paludisme.

Selon l’OMS, plus de 483 000 personnes sont mortes du paludisme en 2015. Malgré les efforts de la communauté scientifique et les sommes colossales investies dans la prévention et le traitement, cette maladie reste un véritable fléau à l’échelle de la planète, et particulièrement en Afrique subsaharienne  où on recense 89 % des cas et 91 % des décès. Alors, si les poulets pouvaient aider à lutter contre la maladie la plus mortelle au monde ? L’idée vient de chercheurs éthiopiens et suédois, qui ont découvert que les moustiques, vecteurs du paludisme, redoutaient l’odeur du poulet. Ils sont partis d’un constat : les moustiques se servent de leur odorat pour localiser leur proie. Après avoir testé plusieurs odeurs, et placé différentes espèces à leur contact, il est en effet apparu que ces insectes, placés à proximité d’une odeur de poulet deviennent comme inaptes à piquer.

C’est en Ethiopie que les tests pour confirmer cette hypothèse ont été réalisés. Les chercheurs y ont analysé le sang bu par des moustiques. À l’extérieur, ces derniers se nourrissent du sang du bétail, et à l’intérieur principalement de celui des humains, mais fuient les zones où vivent des poulets. « Cette étude démontre que les volatiles non-hôtes ont le pouvoir d’offrir une protection aux personnes qui risquent de contracter une maladie transmise par les moustiques », expliquent ainsi les chercheurs. Habtie Tekie, de l’Université d’Addis-Abeba, qui a travaillé sur la recherche, a déclaré que les composés de l’odeur du poulet peuvent être extraits et pourraient fonctionner comme des répulsifs.

Alors, bientôt des moustiquaires imprégnées et des insecticides  à l’odeur de poulets ?