« Ensemble pour le Renouveau du Mali » : l’heure du bilan

Cette ultime réunion qui se tient à  Bamako ce mardi 17 février fait suite à  celles organisées respectivement le 7 novembre 2013 à  Bamako, le 5 février 2014 à  Bruxelles, le 15 mai 2014 à  Bamako et le 30 septembre 2014 à  Paris. Lors de la conférence des donateurs « Ensemble pour le Renouveau du Mali » à  Bruxelles en mai 2013, 56 pays et institutions ont annoncé une aide financière en faveur du Mali d’un montant de 3,285 milliards d’euros (soit environ 2155 milliards de francs CFA) pour appuyer les réformes et les programmes de développement afin de faire face à  la crise multidimensionnelle que le pays a traversé entre 2012 et 2013. Les dons constituent les 3/4 des décaissements Sur les 3,285 milliards d’euros d’annonces faites, les engagements, à  la date de la dernière réunion de suivi de Paris, ont été estimés à  73% et les décaissements à  51%. Les dons représentent les trois quarts des décaissements. La France, pour sa part, avait promis à  Bruxelles un appui sur deux ans de 280 millions d’euros. « Elle a tenu et même dépassé son engagement. Fin 2014, C’’est un total de 310 millions d’euros que la France aura engagé en faveur du Mali, à  travers de l’aide-projets dans tous les secteurs de la vie économique et sociale, notamment via l’Agence française de développement, mais aussi à  travers des appuis sous forme d’aide budgétaire, notamment à  la faveur du déblocage de la situation avec le FMI à  la fin de l’année dernière » a indiqué Annick Girardin, Secrétaire d’Etat au Développement et à  la Francophonie. Cette dernière rencontre de suivi du processus de Bruxelles coà¯ncide avec la fin du Plan de Relance Durable du Mali (PRED) conçue pour la période 2013-2014. C’est aussi l’occasion de faire à  nouveau le point des engagements mutuels du gouvernement et de bailleurs, de tirer un premier bilan détaillé de la mise en œuvre du PRED, et d’évoquer les perspectives de coopération entre le Mali et la communauté des partenaires, notamment en rapport avec le processus de paix et de réconciliation. Le PRED a été identifié sur la base de douze priorités. Il s’agit entre autres d’assurer la paix, la sécurité et l’intervention des services de l’Etat sur l’ensemble du territoire, la réponse aux urgences humanitaires et aux conséquences de la crise, la relance de l’économie par l’appui au secteur privé, l’éducation, etc. « A date d’aujourd’hui, l’essentiel des 34 mesures du programme économique et financier ont été réalisées par le gouvernement du Mali » a déclaré le Premier ministre malien Modibo Keita. « Le processus de Bruxelles a donné de bons résultats et il importe aujourd’hui de se concentrer sur la question de l’efficacité» a conclu Mme Girardin.

Mali-USA: reprise du Programme « Vivres pour le Progrès »

La cérémonie de lancement s’est déroulée ce vendredi matin à  l’ambassade des Etats-Unis au Mali en présence de Madame l’Ambassadeur Mary Beth Leonard, de l’Ambassadeur Fidèle Diarra, Directeur Amériques au ministère des Affaires étrangères, des bénéficiaires du projet et des journalistes. Le financement de ces projets pour près de 198 millions de francs CFA s’effectue dans le cadre de la convention du Programme « Vivres pour le Progrès » signée entre le Département d’Agriculture des Etats-Unis (USDA) et le Ministère des Affaires étrangères du Mali en 2006. Les quatorze projets couvrent les domaines d’actvités suivants : maraà®chage, culture intensive de maà¯s et de riz, pisciculture, embouche ovine, hydraulique villageoise pour les personnes et les animaux, et plateforme multifonctionnelle. Ils vont contribuer à  assurer la sécurité alimentaire au niveau de 33 villages dans sept régions du Mali et du district de Bamako. Développer des projets agricoles « Ce programme permet au gouvernement du Mali, avec le soutien de l’USDA, de financer des ONG et associations locales ayant pour objectif de développer des projets agricoles qui aideront à  soutenir la sécurité alimentaire des communautés maliennes » a déclaré Mme Mary Beth Leonard lors de son intervention. Pour sa part, M. Diarra a souligné que « pour une meilleure gestion de ce programme, il a été mise en place un comité technique conjoint qui est un cadre de coordination et de concertation ». Mme Coulibaly Sitan, membre de l’ONG ARCIP, une organisation qui intervient dans le renforcement des capacités des organisations paysannes estime que ce programme vient à  point nommé. « Il aura un impact sur les populations concernées et va augmenter le revenu des femmes et améliorer la qualité de l’alimentation » a-t-elle déclaré. La pérennisation de toutes ces activités relève de la responsabilité des bénéficiaires a conclu Mme l’Ambassadeur. Les projets vont avoir un impact direct sur 3000 bénéficiaires dont 90% sont membres d’associations féminines et de jeunes. Plusieurs milliers de personnes bénéficieront indirectement à  travers des formations, la fourniture de produits et de services et des emplois temporaires. Précisons que ce programme avait été suspendu suite aux événements de 2012.

Téléthon pour le nord: plus de 36 millions récoltés

La fête de la Musique a rimé cette année avec élan de solidarité. AUDACITY Services et la Croix Rouge Malienne ont en effet choisi la soirée du 21 juin pour organiser un grand concert de collecte de fonds au profit des populations du nord du Mali dans le cadre de l’initiative « Un Geste de C’œur ». Et C’’est le Premier ministre de la transition au Mali, Cheick Modibo Diarra en personne, qui a présidé l’événement. Un parterre de personnalités politiques, du monde sportif, associatif et de nombreux artistes étaient présents dans la grande salle du Centre International de Conférences de Bamako. A l’origine de ce projet l’Union des associations des artistes producteurs et éditeurs du Mali, qui est présidée par Salif Kéita. Une pluie de dons Comme le dit un proverbe bamabara « quand on donne, cinq francs, C’’est beaucoup, cinq mille, ce n’est pas trop ! ». Et les maliens, quelques soient leurs ressources ont tenu à  dire à  leurs frères et sœurs du nord du pays qu’ils n’étaient pas oubliés. Du Premier Ministre qui a donné la somme de 10 millions de francs CFA aux jeunes écoliers qui se sont sans doute privés de leur gouter du lendemain pour offrir 100 francs, ils étaient des milliers à  se manifester. Les artistes eux aussi n’ont pas ménagé leur peine. Dans leurs prestations, toutes gracieusement offertes, ils ont passé des messages d’unité, de réconciliation, de paix pour le Mali. Salif Kéita, Babani Koné, Baba Salah, Aria Arby, Bako Dagno, Oumou Dédé Damba, Vieux Farka Touré, ont joué, cela va sans dire, leur rôle de leaders d’opinion, d’éveilleurs de conscience. La soirée qui a pris fin aux environs de 1 heure du matin a permis de récolter quelque 36,6 millions de franc CFA. Mais les personnes de bonne volonté sont appelées à  continuer à  se manifester. Pour être encore plus fédérateur, les organisateurs invitent le public bamakois à  un autre concert qui se tiendra le 30 juin prochain au Stade Modibo Kéita, au prix de 2 000 FCFA l’ entrée. Pour faire des dons Coordonnées bancaires Account Name : CRM POUR UN GESTE DU C’ŒUR Bank Code: ML 090 Branch Code: 01001 Account Number: 0010181500034628 Clé RIB: 37 Code Swift Ecobank: ECOCMLBA Ecobank Mali – BPE 1272, Bamako Mali

Congrès du RPM: démonstration de force avant 2012

On s’attendait un peu à  le voir investi au terme de ce congrès. Il faudra donc attendre encore un peu avant de voir IBK annoncer sa candidature pour 2012, ce qui ne fait pas de doutes. ll a donc plutôt été question de la vie du parti qui a fêté, on s’en souvient, le 30 juin dernier, ses 10 ans. Les militants se sont donc déplacés très nombreux au Centre International de Conférences de Bamako pour dresser le bilan et évoquer les perspectives, avec ben entendu en ligne de mire, les prochaines élections. Outre les tisserands, on pouvait voir dans la salle de nombreux invités, en l’occurrence des chefs de partis amis venus exprimer leur soutien : Dioncounda Traoré, flanqué de deux vice-présidents, Iba Ndiaye et Sekou Diakité, Tiébilé Dramé, Zoumana Sacko, Mountaga Tall, Blaise Sangaré et d’autres encore. IBK très en verve et visiblement requinqué Dans un discours comme lui seul en a le secret, le chef des tisserands est revenu sur les premiers pas de la formation sur l’échiquier politique malien. Selon lui, la ligne de conduite du parti depuis sa création, a été de faire la politique autrement. « Ensemble nous avons pris devant notre vaillant peuple, l’engagement de n’être pas un détenteur de récépissé de plus, de faire en sorte, par notre pratique et notre sens élevé de l’éthique de faire désormais autrement la politique », a-t-il souligné. Et de rappeler les militants à  resserrer les rangs pour faire taire ceux qui disent le parti moribond et en perte de vitesse à  l’intérieur du pays. « Aux quatre coins du pays, les Maliens comptent sur nous. Ils comptent sur le parti politique qui comprend leurs réalités, qui leur tient un langage de vérité, et qui porte leur Espérance ». Il a évoqué l’actualité politique du pays, de la réforme constitutionnelle à  la nomination de la première femme Premier Ministre du mali, la déclaration de politique générale de cette dernière et bien entendu les prochaines élections. Se revendiquant d’une foi inébranlable en Dieu, IBK a rassuré ses partisans dont beaucoup craignent qu’il ne soit touché par la limite d’âge si la réforme constitutionnelle en cours est validée. « Croyez moi, à  66 ans, je suis loin, très loin de la retraite politique par la grâce d’Allah »a-t-il déclaré devant une foule en délire, complètement acquise à  sa cause. Son parti, selon lui, a toujours promu la concertation et le dialogue, et C’’est pour cela que le RPM participe à  tous les cadres de discussions pour permettre de créer des convergences et d’aboutir à  des accords politiques. « Personne n’a l’apanage du patriotisme et personne ne pourra ni gagner seul ni gérer seul » dira-t-il avant d’ajouter qu’aucun parti ne pourra faire face à  tous les défis en comptant sur ses seules forces. Il a conclu en appelant tous ceux qui aiment le Mali à  dépasser les intérêts partisans et à  s’unir pour travailler à  sa construction. « Aucun de nous ne vaut le Mali » a-t-il conclu. l’allocution d’IBK a été suivie d’interventions des invités, au nombre desquels Dioncounda Traoré, qui venait tout juste d’être officiellement désigné candidat aux primaires de l’Adema. Des renforts en perspective Le 3ème Congrès ordinaire du parti a aussi été l’occasion d’annoncer une fusion avec le Parti Espoir et Renouveau (PER), qui s’est auto-dissout, avant de rejoindre le RPM. Certains de ses membres d’ailleurs été nommés au sein des instances renouvellées du RPM. Par ailleurs, le MIRIA, parti créé par Feu Mamadou Lamaine Traoré, a également annoncé un prochain ralliement au RPM, qu’il considère que « le parti le mieux en phase avec ses convictions ». Appel à  la mobilisation en guise de clôture Lors de la clôture du Congrès, le dimanche 24 juillet, IBK a remercié les militants « venus le C’œur ouvert, plein d’espérance, pour livrer le message de la base, le message du Mali profond, le message que le Peuple est avec nous et compte sur nous ! » Sans révéler qu’il serait candidat, il a appelé à  la mobilisation. Oui, levez vous peuple du RPM ! Nous devons nous mobiliser pour ensuite aller à  la rencontre de tous les maliens, dans chaque village, dans chaque hameau, chaque fraction, aux quatre coins du pays, au-delà  des mers, et même plus loin encore, pour transmettre cette foi que nous avons en un Mali meilleur, cette conviction que l’Espérance que nous voulons porter pourra un jour triompher ! C’est donc au milieu d’une foule en liesse, galvanisée, remobilisée, qu’IBK, président du parti a clôturé le 3ème COngrès, et pris date pour l’avenir.

Initiative Dubaï Cares: 20 milliards pour les écoles du Mali

Les enfants du Mali, au coeur des préoccupations Duba௠Cares est un organisme international de développement créé il y a juste 3 ans. Aujourd’hui, il est présent dans une vingtaine de pays en voie de développement. Au Mali, Duba௠Cares compte développer à  large échelle un programme en faveur de l’éducation de base. La cérémonie de lancement de ce programme dénommé « Initiative Duba௠Cares pour les écoles du Mali », a été présidée hier par le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, Salikou Sanogo à  l’hôtel Laico Amitié. Etaient également de la fête, son homologue de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Diarra, de responsables en charge des questions d’hygiène, d’eau, de santé et du premier directeur général de l’organisation internationale Duba௠Cares, Tariq Al Gurg, des Emirats arabes unis, et enfin le représentant résident de l’Unicef au Mali, Marcel Rudasingwa était aussi présent. En relation avec les institutions impliquées des secteurs de l’Education, de la Santé, de l’Eau et de l’Assainissement, et sous l’impulsion de Duba௠Cares, cinq organisations internationales (CARE International, OXFAM UK, Save the Children US, UNICEF et WaterAid) ont établi un partenariat développer l’Initiative Dubai Cares pour l’Eau Hygiène et Assainissement (EHA) dans les écoles au Mali. Eau Hygiène Assainissement (EHA), une formule gagnante Ce programme portera sur l’équipement d’écoles en infrastructures EHA adéquates, sur les mesures d’accompagnement pour la promotion de l’hygiène et le renforcement de la gouvernance locale et de la gestion de l’hygiène et de l’assainissement. Un des axes principaux sera également la mise en place d’un cadre de suivi-évaluation performant qui permettra de suivre avec les résultats atteints et les impacts du programme et de documenter les expériences les plus probantes en vue de leur réplication au Mali et dans d’autres pays en voie de développement. Au total, ce sont plus de 700 écoles ciblées d’ici à  fin 2013 par ces interventions pour un budget de seize millions de dollars US. Ce budget sera complété avec les fonds propres des différentes agences partenaires pour atteindre un total d’environ vingt millions de dollars US. Au-delà  des aspects opérationnels liés à  l’équipement des écoles et à  la promotion de l’hygiène, il est important de souligner que ce programme a aussi pour vocation de renforcer les systèmes de suivi-évaluation des programmes EHA dans les écoles au Mali et dans d’autres pays engagés sur des programmes similaires de façon à  rendre compte des résultats en impacts, à  identifier et répliquer les approches les plus probantes en enfin de façon à  engager d’autres partenaires sur des programmes. Parlant de l’impact de ce programme, Salikou Sanogo a souligné que les points d’eau qui seront créés vont permettre aux enfants et à  leurs familles de préserver leur santé et de changer de comportement. Il a relevé à  ce propos que les maladies liées à  l’eau comme la diarrhée, le paludisme et les infections parasitaires, sont très fréquentes chez les enfants et ont souvent une incidence directe sur leur assiduité et leurs performances scolaire. « Le risque des maladies liées à  l’eau peut être réduit par une hygiène appropriée et de bonnes pratiques de santé », a confirmé Tariq Al Gurg. Pour de meilleurs résultats scolaires et la santé au Mali Plusieurs études réalisées par les instituts de recherche tels que l’IRC, les agences des Nations Unies comme l’UNICEF, et les universités démontrent qu’un meilleur accès aux installations E.H.A dans les écoles conduit à  la création d’un environnement propice à  l’amélioration de l’éducation et de la santé. En outre, les maladies liées à  l’eau comme la diarrhée, le paludisme et les infections parasitaires sont très fréquentes chez les enfants et souvent ont une incidence directe sur leur assiduité et leurs performances scolaires. Le risque de ces maladies liées à  l’eau peut être réduit par une hygiène appropriée et de bonnes pratiques de santé. Par ailleurs, les écoles jouent un rôle important dans l’introduction de changements comportementaux et la promotion d’une meilleure santé. De meilleures pratiques d’hygiène sont essentielles pour réduire les taux de transmission de maladies d’origine hydrique. Lorsque ces conditions sont crées, les enfants apprennent mieux et peuvent apporter à  leurs familles des concepts et des pratiques en matière d’assainissement et d’hygiène. Pour ces raisons, l’initiative d’EHA dans les écoles constitue un investissement rentable et rationnel. Au Mali, selon les statistiques nationales, environ 45% des écoles ont un point d’eau et 56% disposent de latrines. Toutefois, même lorsque ces installations existent elles sont souvent en mauvais état manquent d’éléments complémentaires essentiels tels que les dispositifs de lavage des mains. Très peu d’écoles sont ainsi conformes aux normes minimum d’EHA préconisées dans les écoles et la majorité ne répond pas par exemple aux critères de blocs de latrines séparés pour garçons et filles, d’installations de lavage des mains, de points d’eau qui fonctionnent et d’un club hygiène/assainissement pour les enfants afin de promouvoir l’hygiène. Les enfants ont tendance à  avoir des habitudes d’hygiène très limitées, ils ne bénéficient et peu ou pas d’une éducation sanitaire et évoluent dans un environnement scolaire souvent peu hygiénique.

Pour ou contre la polygamie?

Si la polygamie servait autrefois à  unifier une concession, à  perpétuer la tradition d’un village, ou à  combler un veuvage, aujourd’hui, elle est parfois signe d’ostentation, ou d’utilité pour des jeunes femmes qui cherchent un statut, ou à  s’en sortir financièrement…Mais à  côté de sa voisine sénégalaise, adepte de l’union partagée, qu’est-ce qui motive la femme malienne à  entrer en polygamie ? Ou qu’est ce qui au contraire l’en empêche ? De même pour les Hommes ! D’ ou vient la polygamie ? Au Mali, la polygamie est légale et près de la moitié des hommes sont polygames. Le phénomène est d’autant plus répandu que 99 % de la population est musulmane. D’après Oumar Sissoko enseignant, un homme monogame est un homme à  demi célibataire, car le jour o๠il aura des ennuis avec sa femme, elle retournera chez ses parents et à  lui, le vagabondage sexuel ! Le retour au Camalènbaya ! D’o๠l’intérêt de la polygamie pour assurer sa tranquillité ! « Il vaut mieux avoir plusieurs femmes que de vaquer au libertinage sexuel ». Et Mr Sissoko confirme sa position : « J’accepte cette pratique parce que un polygame est un homme heureux ! Ses épouses cherchent à  lui faire plaisir en voulant devenir la préférée…». Abdourahmane Diallo, Administrateur civil, 50 ans, se base lui sur la religion et juge que si les conditions matérielles et sociales sont réunies, on peut prendre une seconde épouse, voire une troisième, pourvu qu’il y ait une équité entre elles : « Si les femmes du Prophète (PSL), s’entendaient bien, pourquoi pas le commun des mortels… » Et pourtant, Mr Diallo, a vécu une première expérience plutôt négative : « Ma seconde épouse, plus jeune, ne s’entendait pas avec la première et lors des réunions familiales, il y a eu quelques clashs ! s’en est suivi une séparation ! ». Abdoulaye B, journaliste à  Radio Guintan est lui formellement contre la polygamie de nos jours : « Autrefois, les hommes prenaient beaucoup de femmes pour assurer une descendance, avoir des bras vigoureux pour nourrir la famille ! Avant, la polygamie se basait sur une organisation sociale codifiée, mais les temps ont changé, les mentalités ont évolué, la polygamie sert maintenant le plaisir de l’homme. Dans un ménage polygame aujourd’hui, il n’y a plus d’amour, d’harmonie et la division règne. Très souvent, les enfants se détestent et leur éducation n’est plus assuré… ». Le point de vue féminin… Il y a plus de femmes que d’hommes sur terre… Est-ce une raison pour faire preuve de générosité et d’abnégation pour ne pas laisser certaines vieilles-filles seules ? Il y a bien sûr le point de vue des principales concernées : « Au Mali, affirme Aissata Diallo, journaliste dans une chaà®ne privée, si tu atteins 30 ans et que tu n’as toujours pas trouvé chaussure à  ton, pied, tu risques de finir deuxième et devenir une Sinamousso ( coépouse) ! Car la majorité des hommes au-delà  de trente ans sont mariés ! Et cela devient difficile de trouver un prince charmant de libre ; Alors il vaut mieux avoir trouvé sa moitié dès 25 ans pour ne pas finir dans un ménage polygame ! » Est-ce cependant l’unique raison qui pousse certaines à  accepter ce choix de vie ? « Moi je cherche un statut social à  travers la polygamie, explique Khady, 30 ans, commerciale. « Je vis ma vie, je vaque à  mes occupations et J’ai ma propre maison, donc je n’ai aucune raison de me brouiller avec ma coépouse ». Pour celles qui sont contres, la polygamie signifie rien de moins que des problèmes: « Les coépouses, jalouses entre elles, ont parfois recours au Marabout pour nuire les unes aux autres ! », témoigne Aminata Touré. « Pour rien au monde, je n’accepterai de partager un homme, avec une autre », lâche Seynabou, 24 ans, étudiante en Communication et déterminée, il vaut mieux éviter les problèmes… » D’autres l’acceptent à  contre C’œur à  cause de la pression familiale et l’aspect financier : « La veille de mon mariage, mon mari à  fait savoir à  mes parents qu’il souhaitait opter pour le régime monogame et aucun membre de sa famille n’était d’accord avec cette idée. Or avec la polygamie, la femme peut bénéficier des biens de son mari et C’’est ce qui m’ a poussé à  y finalement adhérer… », explique Mme Sidibé Assan Bah. Le Nouveau Code de la Famille, en cours d’ apdotion à  l’ Assemblée Nationale, prévoit le régime de Séparation des biens.  » Dans la réalité, bien des hommes n’ assument pas leur responsabilités et abandonnent les charges familiales, pour lesquels ils s’étaient engagés. Chaque coépouse se bat alors pour nourrir ses enfants. Les femmes souffrent beaucoup en polygamie et C’’est ce qui entraà®ne le vagabondage des enfants, et la délinquance juvénile…», ajoute Mme Bah. Mais la polygamie signifie t-elle souffrance seule pour les femmes ? « Maman Téné avait été délaissée par le père Benfa, dès que ce dernier avait épousé ses deux jeunes femmes, il avait transporté ses affaires chez ses nouvelles épouses… et il ne plaisantait plus avec elle, ne se confiait plus à  elle… », raconte l’écrivain malien Seydou Badian dans son roman Sous l’orage, une histoire o๠tradition et modernité se confrontent, à  travers le personnage de Kany, qui refuse d’épouser Famagan et devenir une coépouse, lorsque sa Maman, la pousse à  comprendre les souffrances et les sacrifices vécus, dans son propre ménage… Alors, que le texte de réforme du Code de la Famille et des Personnes, au Mali, est en cours d’adoption à  l’Assemblée Nationale, la polygamie soulève de nombreuses questions, celui des droits de succession et d’héritage, de la protection de la veuve, en cas de décès du mari… Le nouveau texte prévoit une protection plus solide pour la femme, qui pourra hériter des biens acquis pendant le mariage, jouir d’ une garantie de son droit d’ habitation et d’occupation des terres appartenant à  la famille ( Auparavant, la veuve était renvoyée chez ses parents sans rien). Mais le code permet aussi que l’ on applique les règles coutumières ou religieuses de partage de l’héritage… des régles qui bien souvent font primer l’ homme sur la femme! Mais qu’on soit pour ou contre cette pratique, elle est entrée dans nos mœurs, et nul ne peut juger un homme qui a décidé de prendre plusieurs épouses, ou une femme qui veut bien signer le régime polygame à  la veille de son mariage. Reste à  définir les règles d’une cohabitation harmonieuse et à  assurer l’éducation parfaite des enfants qui en naitront. Voilà  tout le défi de la polygamie aujourd’huiÂ