ATT trahi ?

Amadou Toumani TOURE serait un traitre ! Sacrilège. Le président évincé du pouvoir un mercredi de mars 2012 en fin de matinée aurait trahi son serment. Il pourrait se retrouver devant une juridiction spéciale pour répondre des délits à  lui imputés. Qui aurait cru que IBK irait jusque là Â ! C’’est vrai une responsabilité est individuelle. C’’est vrai que le peuple ne confie son destin qu’à  une seule personne. C’’est vrai que Amadou Toumani TOURE n’a jamais voulu engager son pays dans une guerre. C’’est vrai que le Président de la République est le chef suprême des armées. C’’est vrai que tout pouvoir cherche à  plaire pour se sédimenter à  la tête du pays mais de là  à  remuer le coup dans la plaie C’’est se faire hara kiri avant l’heure. Les activistes du COPA doivent se pourlécher les babines en criant victoire. Ils tiennent à  traduire l’ancien président en justice pour trahison. Ils ont battu campagne pour. C’’est leur droit. C’’est même leur devoir mais est-ce le devoir du président IBK ? l’homme du 19 septembre a trop de dossiers chauds sur sa table pour se laisser divertir par ATT. Vouloir le juger C’’est secouer le bateau du voisin Maky SALL déjà  enquiquiné par le boulet Habré. Un autre boulet Bamako sait pertinemment que l’extradition de ATT ne sera pas un jeu d’enfant, pis il sera plus qu’un jeu d’éléphant. Que cherche-t-on à  vouloir juger un homme blessé dans sa chair, chassé de son pays, coupé de ses amis et tenu de garder le silence par devoir de réserve ? Amadou Toumani Touré doit se sentir trahi dans sa résidence dakaroise o๠des visiteurs du soir lui promettaient une amnistie présidentielle. Nous sommes en politique et si Moussa Traoré a été amnistié, réhabilité et cité en exemple par l’actuel président de la république alors ATT ne doit pas se faire du souci. Nous l’avons dit à  propos de Sanogo. Nous le réitérons pour ATT. Il n’était pas seul et certains de ses collaborateurs siègent encore au conseil des ministres s’ils ne gravitent pas tout simplement dans l’espace présidentiel. Nous espérons nous tromper en pensant que le pouvoir n’a vraiment pas l’intention de perturber la retraite et le retrait de ATT. Nous espérons nous tromper en pensant que le pouvoir, par cette décision rendue publique par Monsieur Baby, invite l’opinion publique à  jouer au Baby-foot pour se détourner des vrais problèmes de l’heure. C’’est un os à  ronger. C’’est juste l’application de ce qu’on appelle en communication le système des contrefeux. Le Mali ne doit pas avoir son avenir dans son passé. Il a besoin de tous ses fils pour sortir du terrier. C’’est vrai que rien de solide ne se construira sans justice mais parfois certains compromis permettent de régler des problèmes sinon le Général Moussa TRAORE n’aurait pas eu l’opportunité d’assister à  la prestation de serment du président Ibrahim Boubacar Keita. Avec de tels procès, on n’encourage pas les hommes politiques à  quitter le pouvoir et à  se dire qu’il existe bel et bien une vie après le pouvoir.

Le Gouvernement veut poursuivre le Dr Mariko

L’élu à  Kolondièba, Dr Oumar Mariko, est dans le collimateur du gouvernement. Ce dernier a en effet envoyé à  l’Assemblée Nationale une lettre signé du Premier Ministre demandant la levée de son immunité parlementaire afin qu’il puisse répondre devant la justice des multiples faits dont il est présumé coupable. Ladite demande a aussitôt été transmise à  la commission parlementaire créée à  l’effet d’étudier l’ensemble des demandes faites dans ce sens. Déboires Dr Oumar Mariko a été récemment arrêté par la sécurité d’Etat et interrogé des heures durant. Il avait ensuite été relâché mais la pression semble toujours peser sur lui de la part des autorités.pas que celles du Mali puisqu’il s’est vu refusé, il y a peu, un visa pour se rendre en Europe. Un camouflet pour l’homme qui était le chouchou de tous les fora internationaux o๠son « franc-parler » séduisait. La crise au Mali est passée par là  et surtout son soutien indéfectible à  la junte auteur du coup d’Etat de mars 2012. Il s’est même fait traiter de « djihadiste du sud » à  cause des multiples marches, meetings et conférences de presse qu’il organisait, avec des mouvements pro-junte, contre les autorités de la transition. Cette demande de levée d’immunité d’Oumar Mariko signifie que le gouvernement n’a pas pris en compte sa décision de mettre fin à  son mandat à  la fin officielle de la mandature de l’Assemblée, prorogé pour cause de crise. Une question se pose, l’honorable Mariko a-t-il continuer depuis à  jouir des droits dus à  son statut? Le nom d’Oumaar Mariko vient s’ajouter à  celui des députés Tall, Berthé et Gassama, dont les cas sont à  l’étude en ce moment au sein de la commission de levée d’immunité, mise en place la semaine dernière. Après la cascade d’arrestations de maires, va-ton vers des ennuis judiciaires pour les élus nationaux? De nombreux maliens l’espèrent car cela signifierait le début d’une ère nouvelle: la fin de l’impunité.

Boukary Daou, libre!

Le directeur de publication du journal Le Républicain, Boukary Daou, a été acquitté ce mardi 30 avril 2013, par le tribunal de la commune IV de Bamako. Toutes les poursuites à  son encontre ont en effet été levées. Vice de procédure Il a fallu moins d’une minute au président du tribunal pour prononcer le verdict : nullité de la procédure, le journaliste est relaxé. Très ému, Boukary Daou a déclaré à  la fin de l’audience: « Je remercie l’ensemble de la presse pour son soutien. Je remercie mes avocats. C’est une victoire pour la liberté de la presse au Mali ». Un des ses avocats, Amidou Diabaté, s’est félicité de la décision de la justice, qui « a estimé que la procédure engagée contre (son) client est nulle. Donc, pas de procès, pas de condamnation, mon client est libre ». « Je rends hommage à  la justice de mon pays, qui malgré les pressions, est restée digne » a-t-il ajouté. Boukary Daou avait été arrêté le 6 mars à  Bamako par les services de renseignement, puis inculpé le 18 mars de « publication de fausses nouvelles » et « incitation à  la désobéissance ». Il a été remis en liberté provisoire le 2 avril. Précisons que son arrestation faisait suite à  la publication d’une lettre ouverte au président malien par intérim Dioncounda Traoré, dans laquelle des « soldats au front » dans le nord du Mali, « révoltés par les avantages accordés » au capitaine Amadou Haya Sanogo, auteur d’un coup d’Etat en mars 2012, menaçaient de déserter.

Droits de l’homme : les violations continuent !

En Afrique comme ailleurs, la répression envers les défenseurs des droits de l’homme demeure constante, selon le rapport annuel 2009 de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme. Un rapport qui a suscité de vives discussions lors d’un point de presse le 17 juillet à  Bamako. Amir Mohamed Suliman, directeur au centre de Kartoum(Soudan) pour lesdroits de l’homme et le développement environnemental (KCHRD) raconte : « J’ai été arrêté le 26 novembre 2008 par les services nationaux de renseignements et de sécurité (NISS). Au moment de mon arrestation, J’étais en compagnie de deux autres militants des droits de l’homme : respectivement Osman Hummaida et Abdel Monin Aljak. Au cours de notre détention, nous avons subi des actes de torture et de harcèlement, pour nos liens supposés avec la cour pénale internationales (CPI). Ils ont usé de bâtons et de tuyaux d’eau et ont commencé à  me hurler au visage pour me faire avouer ou se trouvait la valise et l’ordinateur d’Osman Hummaida, sinon ils allaient me torturer. Quant J’ai ramené les valises d’Osman qui est toujours maintenu,ils m’ont libéré !  » Mutabar Tadjibaeva, est directrice de l’organisation de défense des droits de l’homme « le club des C’œurs ardents », et lauréate 2008 du prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’homme. Elle avait été arrêtée le 07 octobre 2005. Condamnée au terme d’un procès inéquitable, à  huit ans de prison pour « extorsions de fond » et  » appartenance à  une organisation illégale », Mutabar Tadjibaeva a subi des mauvais traitements en prison. Le 2 juin dernier, elle a été libérée pour raison de santé. Mme Aid Quilcué, première conseillère, régionale de Cauca (Colombie) témoigne sur l’assassinat de son mari Edwin Legarda, qui a eu lieu lors d’une opération des faux positifs : un cas d’exécutions ou les paysans ou des civils de zones défavorisées les déguisent avec des uniformes de guérilloros ». Elle a ajouté que C’’est très difficile d’obtenir justice en Colombie, parce que très souvent le système judicaire est à  la solde de la politique gouvernementale. Pour l’instant, Aid déplore qu’aucun tribunal n’ait été chargé de traiter le cas de son époux dans le cadre d’une procédure publique Ces actes de répressions à  l’encontre de défenseurs des droits de l’homme sont constants rien qu’en 2008. Des réalités liées à  des situations socio-économiques défavorables Ce qui fait dire Souhayr Belhassen, présidente de la fédération internationale des doits de l’homme (FIDH) que les mécontentements sociaux liées à  la chute des bourses, à  l’augmentation des lois liberticides en matière de contrôle du corps social est l’un des traits saillants des difficultés rencontrées par les défenseurs des droits de l’homme en 2008 : « La criminalisation de la protestation sociale s’intensifie, touchant de plus en plus les pays dits démocratiques. Une situation d’autant plus inacceptable qu’elle se est accompagnée d’atteintes à  toutes les formes de contestations pacifiques contre les politiques gouvernementales ayant un impact sur les droits de l’homme ». En effet, l’observatoire dans son rapport 2008 alerte la communauté par le biais d’appels urgents, de lettres ouvertes et de communiqués. Il a lancé 421 interventions urgentes concernant des atteintes diverses à  l’encontre de près de 690 défenseurs des droits de l’homme. l’observatoire a aussi mandaté 12 missions internationales d’enquête, d’observation judiciaire et de défense.