Sale temps sur Bamako…

Depuis le début de la crise malienne, il est formidable de constater la mobilisation, l’élan patriotique qui anime bon nombre de Maliens, en direction de leurs concitoyens du nord. Bien qu’ignorant la réalité du terrain, les bonnes volontés viennent de partout, associations de bienfaisance, dons de vivres, caravanes de jeunes pour le nord, meetings et marches à  travers la capitale se multiplient ces derniers jours. l’initiative du collectif «Â Cri de C’œur » pour acheminer vivres et médicaments à  leurs frères sonrhaà¯s, tamasheqs, touaregs, peuls, en proie aux occupants est l‘une des actions les plus belles en ces temps de crise. l’un d’entre eux revenu récemment de Gao, pour la première caravane, reprend peu à  peu espoir en voyant la dynamique qui anime la capitale et qui se transporte jusqu’au nord. Et d’autres choisissent de battre le pavé. Des mouvements comme le collectif «Â  Plus jamais ça ! », les «Â Sofas de la République » ou encore les «Â Global Shapers », tous appellent à  l’unité nationale ! Tous interpellent les politiques à  éviter les querelles partisanes. Tous réclament leur part dans le sursaut national. «Â  Pour nous, il est hors de question en marge de ce qui passe dans notre pays, nous voulons interpeller les hommes politiques sur leurs actes et juger leurs actions, nous voulons en quelque sorte leur dire que nous les observons… », expliquait Abba des Sofas de la République. Désormais la dynamique est lancée. En marge des clivages politiques, des accords et désaccords entre la junte et la CEDEAO aujourd’hui à  couteaux tirés, il ne reste que la mobilisation. Celle urgente pour nos frères et sœurs du nord Mali. Et face au sale temps qui plane sur Bamako, il n’y aujourd’hui qu’une seule option, agir. [i Nan Laara an sara ], disait si bien Joseph Ki Zerbo.

Climat : Bamako a le « blues »…

Un froid presque glacial et une épaisse couche de poussière en suspension, voilà  le spectacle que vivent les Bamakois depuis deux jours. Des températures fraà®ches qui feraient presque penser à  un hiver parisien. D’après Mohamed Koité, le chef de la section prévision environnement de la Direction Nationale de la météorologie, cette brume est causée par un mouvement d’air humide combiné à  des vents forts soufflants d’est en ouest, entre 40 et 50 km du Sud algérien vers le Nord Mali. La poussière soulevée par ces vents combinée à  l’humidité qui nous proviendrait tout droit de la vague de froid en Europe, favoriserait cette brume épaisse au dessus de la capitale malienne. On imagine les températures au Nord du pays, alors qu’à  Bamako, on grelotte dès le premières lueurs de l’aube. Entre 18 (minimales) et 27 degrés pour les maximales de ce mardi 7 février. Il faut dire que l’Europe souffre bien plus que nous avec des températures avoisinant les -30 degrés en Suisse par exemple. Nos voisins nigériens, mauritaniens et burkinabè vivent la même chose. Reste que les Bamakois, habituellement gâtés en rayons ultraviolets, ne sont pas habitués à  cette petite vague de froid, qui pourrait perdurer jusqu’à  la mi-février, avertit la Météo. «Â Franchement, ce temps est d’une morosité absolue, moi ça ne me donne qu’une envie, aller me recoucher », se plaint Lara, une habitante de Bamako. «Â Cetemps est vraiment bizarre », se lamente Naima, restauratrice au quartier d’affaires de l’ACI 2000 : « Vous voyez, la journée est si triste» . «Â Eh ce sont les effets du Nord… », ajoute Omar, un client du restaurant un brin ironique. Prudence sur les routes Qu’est-ce qui pourrait bien redonner le moral à  ces citadins, surpris par la brume. Notamment ces automobilistes qui traversent quotidiennement les trois ponts de Bamako. Le ministère des Transports incite à  la prudence à  cause de la visibilité réduite. On ne le dira jamais assez, il faut rouler doucement, conseille également l’Agence Nationale pour la sécurité routière(ANASER). Une pareille situation météorologique rend même certains pessimistes : « C’’est évident, C’’est la conséquence des changements climatiques, il devrait plutôt faire chaud en Février au Mali et nous voici couverts de la tête au pied », confie un journaliste. Les experts parlent plutôt d’une variabilité du climat sans aller jusqu’aux effets du changement climatique. D’autres comme Sory, chargé de mission, se sont enroulé la tête dans des mètres de tissu : « Moi je roule en moto, et la poussière, J’en veux pas dans mes narines! » Mesures de protection Les tous petits sont bien sûrs les plus menacés par cette poussière qui favorise les rhumes et occasionne des affections respiratoires aiguà«s. Il est donc conseillé de mettre du beurre de karité ou de l’huile goménolée, achetable en pharmacie, dans les narines des bébés et chérubins pour les protéger et fixer la poussière. De bien les couvrir le matin au réveil et le soir au coucher. Les infusions de kinkéliba, de citronnelle et autres plantes sont également les bienvenues pour prévenir les affections de la gorge et des poumons. Bamako a déjà  connu cette brume. C’’était au mois de Novembre dernier, mais sans les températures basses. Selon Mohamed Koité, le mercure devrait remonter aux alentours du 12 février. l’amélioration viendra de la région de Kidal au Nord du Mali. A partir de là , de nouvelles prévisions seront effectuées par la météo. Alors chers Bamakois, rassurez vous, ce nuage de poussière est passager. D’ici là , le moral remontera, plus encore si le Mali remporte son match de demi finale de la CAN 2012 contre la Côte d’Ivoire. « Il n’y a que le sport qui peut nous sauver, ajoute Naima, parce qu‘avec ce temps et la situation politique, il y a de quoi retourner se coucher hein ? » Alors les Aigles, nous comptons sur vous, parce que Bamako a le blues…

Au Mali, les maladies respiratoires font fureur

Par ces temps d’Harmattan, les maladies liées à  la respiration fusent de partout. Au niveau des structures socio-sanitaires de Bamako, on enregistre des pathologies telles que la toux, le rhume, la grippe… Selon les pneumologues (médecins spécialistes de ces pathologies), la saison sèche est la période la plus propice à  l’éclosion des maladies respiratoires du fait que l’oxygène est exagérément infecté sous l’action de la pollution de l’air par la poussière, la fumée, les gaz d’échappement… Les maladies respiratoires sont de deux types : les chroniques et les aigues. Selon les spécialistes, toute maladie respiratoire dont la durée est comprise entre 1 et 15 jours est appelée maladie respiratoire aigue. Au delà , elle est qualifiée de chronique. Dans les deux cas, les cas les plus graves sont traités au niveau des structures spécialisées telles que les services ORL (CHU Gabriel Touré) et Pneumo (CHU Point G). Un facteur déclencheur d’autres maladies Les maladies respiratoires ont des répercussions énormes. Elles peuvent constituer un facteur déclencheur d’autres pathologies, et pis, cacher d’autres maladies. Par exemple, une infection du VIH ainsi qu’une hépatite peuvent s’accompagner d’une maladie respiratoire chronique. « Devant tout cas de maladie respiratoire chronique, il faut suspecter la tuberculose, le sida, ou l’hépatite » a indiqué le Dr. Harouna Sissoko, du Service Médecine générale du CHU Gabriel Touré. Approché par nos soins le Dr Guindo du Service ORL du CHU Gabriel Touré a signifié le cas de l’écoulement du nez. « Nous sommes à  une période ou les maladies respiratoires sévissent beaucoup. Mais toutefois, ce sont les cas d’écoulement du nez qui sont légion », a-t-il précisé. Des règles d’hygiène élémentaires à  respecter Pour se prémunir efficacement contre les maladies respiratoires, le maintien des systèmes élémentaires d’hygiène est essentiel. A commencer par le lavage des mains au savon, la protection du nez et de la bouche contre les infections grâce à  un masque, sont des pratiques à  suivre. En effet, si la vaccination permet de soigner certaines pathologies comme la tuberculose et la grippe AHN1, il n’existe pas de vaccin contre les maladies respiratoires. « Alors mieux vaut prévenir que guérir », a conclu le Dr Sissoko.