Modibo Keïta, envers et contre tout. Y compris lui-même…

Le remaniement attendu par certains, et redouté par d’autres, devrait bientôt avoir lieu. Vilipendé dans les médias depuis la révélation de l’attribution de logements sociaux à  de nombreux membres de sa famille, le Premier ministre Modibo Keà¯ta, nommé en janvier 2015, paie sans doute la légèreté de ses proches, mais aussi le fait qu’il avait lui même fixé son bail à  12 mois, aujourd’hui échus. Celui qui aime s’afficher comme un homme de principes en a donc tiré les conséquences, en proposant (une nouvelle fois) sa démission au président Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK), qui l’a (encore) refusée. Il a renouvelé sa confiance à  Modibo Keà¯ta de manière appuyée, lors de la cérémonie de présentation des vœux le 11 janvier. Au grand dam des caciques du parti majoritaire, le Rassemblement pour le Mali (RPM), qui rêvaient de porter l’un d’entre eux à  la Primature, le ministre du développement rural Bokary Treta, camarade secrétaire général. Du neuf avec du « vieux » Ayant écarté ses deux principaux rivaux, Treta, désavoué lors d’un récent Conseil des ministres pour ne « défendre que les intérêts de son parti », et Mamadou Igor Diarra, ministre de l’à‰conomie et des finances, dont des propos imprudents ont été peu appréciés à  Koulouba, le patriarche de 74 ans a été chargé de constituer une nouvelle équipe, au plus tard pour la fin du mois de janvier. Le manque de cohésion au sein du gouvernement, la faiblesse de certains ministres clés, la corruption à  grande échelle, dont IBK aurait des preuves, et la nécessité d’emballer la machine gouvernementale, notamment pour mieux avancer sur le processus de paix, ont décidé le président à  accélérer le tempo, alors qu’il prévoyait initialement de changer le gouvernement en juin 2016, y compris le Premier ministre. Quelques soient les contours de la prochaine équipe, il est probable que les représentants des groupes armés y feront leur apparition, de même que des membres de la société civile, avec une plus forte représentation féminine. En attendant, du côté de la cité administrative, o๠siège la majorité des départements ministériels, la paralysie s’est installée et de nombreux dossiers sont dans les tiroirs, victimes de l’attentisme lié au changement à  venir, et de l’absentéisme des cadres politiques et de ministres trop occupés à  faire de la « visibilité ». En fin de compte, la grande question est de savoir si le PM, très estimé par son cadet de trois ans, saura s’imposer à  lui dans le choix des membres du gouvernement. Sans doute difficile pour un homme fatigué, dont les « principes » auraient du incliner à  rendre le tablier.

1er conseil des ministres: IBK met en garde son équipe

Quelques jours après sa constitution, le nouvel attelage gouvernemental version Modibo Kéita a tenu hier mercredi son tout premier conseil des ministres. Modibo Kéita et les 29 ministres au complet faisaient face au président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. l’occasion a été saisie par le chef de l’Etat pour expliquer aux ministres ce qu’il attend d’eux et ce que les Maliens attendent de leurs gouvernants. Une fausse note a cependant marqué cette rencontre importante. Le président de la République s’est adressé aux membres du gouvernement sur un ton menaçant. En effet cette rencontre a été une occasion pour lui de renouer avec les menaces sans cesse qui avaient commencé à  exaspérer nos compatriotes. Des téléspectateurs ont été quelque peu choqués par cette attitude peu amène du président en train de menacer les ministres comme s’il avait affaire avec des enfants ou des vulgaires personnages. « Je ne tolérerai aucun écart vis-à -vis de ce gouvernement », a-t-il averti avant de poursuivre : « Au moindre écart monsieur le Premier ministre je vous appellerai à  un remaniement ministériel immédiat ». IBK, tel un père à  ses fils, a ouvertement menacé les ministres de limogeage en cas de manquement à  l’endroit du premier parmi ses pairs. « Quiconque s’aviserait à  mettre votre autorité en cause ou en doute le fera à  ses dépens », renchérit le président de la République qui indique, à  ses interlocuteurs du jour : « nous sommes là  pour gérer ce pays avec rigueur, sérieux, avec responsabilité. Les Maliens ne m’ont pas élu pour faire de la figuration, ils m’ont élu sachant qui je suis pour que les espoirs d’un futur heureux s’accomplissent de la façon la plus heureuse, la plus responsable et la plus digne du Mali et de son histoire » Last but not least, le chef de l’Etat a mis en garde contre les fuites des nouvelles pendant le conseil des ministres. « Dorénavant J’ai instruit mes services de pister toute fuite du conseil des ministres », a-t-il martelé sur un ton péremptoire. Un pays délibère en conseil de ministres de la manière la plus responsable possible et cela se gère à  ce niveau là . Et si le président de la République faisait en sorte que toutes les menaces soient proférées entre lui et les membres du gouvernement et loin des caméras ? En tout il aurait donné ainsi un bel exemple de la leçon de discrétion ou de retenue qu’il prodigue à  ses vis-à -vis. Comme l’avait fait le nouveau Premier ministre Modibo Kéita qui avait fermé la porte à  des ministres retardataires sans tambour ni trompette lors du premier conseil de cabinet.

Modibo Keita, les raisons de la confiance

Après l’émoi des premiers jours, la nomination des membres du gouvernement et le premier conseil des ministres ce 14 janvier, l’heure est « au combat ». Combat pour un gouvernement déterminé à  sortir le Mali de la crise, et à  enfin enregistrer une victoire. Celle de la sécurité nationale. Le contexte particulièrement sensible dans lequel est plongé le nord de notre pays, en proie aux attaques, aux milices, aux bandits armés qui y sèment la peur et la terreur met en exergue cette mission première. Parvenir à  un accord de paix entre Bamako et les groupes armés du Nord. Pour y arriver, Modibo Keita dispose de plusieurs atouts : Consensus politique… Dans un premier temps, le nouveau chef du gouvernement, ne devrait pas être gêné dans son action par des querelles partisanes ou politiciennes. Sans coloration politique marquée, il a le respect des barons du RPM, le parti présidentiel et a plutôt bien été accueilli par l’opposition malienne, qui voit en lui un homme de consensus. Ayant rendu visite à  presque tous les grosses formations politiques du Mali, Modibo Keita force le respect, et suscite un espoir immense, même si selon les propos de Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition, le doute est permis quant à  l’issue du combat dans lequel lui et son équipe sont engagés. Deuxième atout : sa mission en tant que Haut représentant du Président de la République pour les pourparlers inter-maliens de paix, ces six derniers mois, l’a préparé à  Alger. En tant que médiateur, Modibo Keita, qu’IBK mettait à  l’épreuve, a eu le temps et l’opportunité d’appréhender les partis en présence et d’entrevoir des positions communes pour les protagonistes, sous l’égide de l’Algérie. Selon certains observateurs, il a réussi l’exploit de faire ré-asseoir à  la table des négociations, des groupes rebelles comme le MNLA, échaudés par les propositions du Préaccord de Paix qui suscite encore des réserves. Modibo Keita devra convaincre certains sécessionnistes de la nécessité de l’unité nationale, en écartant toute idée de fédéralisme ou d’autonomie des régions du nord. Il en va de l’intérêt suprême, et face à  des menaces transnationales. Enfin, son âge et son expérience politique qui lui feront éviter des « erreurs » de jeunesse. En choisissant ce septuagénaire de 3 ans son aà®né, IBK ne veut pas s’encombrer d’ambitions démesurées pour un homme en fin de carrière, mais surtout les erreurs de gouvernance, comme on a pu le constater chez le précédent Premier ministre. Si Tatam Ly était un technocrate, à  qui la tâche n’a pas été rendue facile, Moussa Mara dont les qualités sont indéniables, aura montré un manque de recul face à  certains évènements. Cependant, certains émettent des réserves. « Ne faut’il pas craindre une gouvernance trop classique de l’Etat avec Modibo Keita, alors que l’administration se modernise chaque jour davantage? ». La question mérite d’être posée. Et à  chaque nouveau premier ministre, correspondent des enjeux. Pour Modibo Keita, ce grand commis de l’Etat, combien de temps durera l’Etat de grâce ?

Le Premier ministre Modibo Keïta entre en fonction

Il était 17h 15 ce vendredi lorsque les deux personnalités, après un tête-à -tête, ont rejoint les membres du cabinet de la primature pour la cérémonie officielle de passation de service. C’’est le Premier sortant Moussa Mara qui a pris la parole en premier, pour féliciter son successeur « pour cette nomination méritée pour conduire l’action gouvernementale en cette période compliquée » de l’histoire du Mali. « Je vous sais homme de conviction, de talent, de rigueur, de modestie pour être certain que vous allez conduire l’action gouvernementale à  bon port et permettre au chef de l’Etat de pouvoir mettre en œuvre son ambitieux programme » a affirmé M. Mara. Selon lui, la première partie du projet présidentiel qui porte sur le rétablissement et l’honneur du pays est en train d’être constaté. Pour ce qui concerne la deuxième partie, M. Mara a indiqué que son successeur arrive au moment o๠« des perspectives claires sont annoncées par rapport à  la croissance, aux infrastructures ». Il a également réaffirmé sa disponibilité à  aider le nouveau PM dans sa mission. « Là  o๠je serai, vous pouvez compter sur moi jour et nuit pour apporter tout ce que je peux afin que vous réussissiez, parce que votre réussite est la réussite de notre pays ». Et d’ajouter : « Nous n’avons pas besoin d’être Premier ministre, ministre, directeur pour travailler au service de nos compatriotes ». Il revient 13 ans après « En essayant de remonter le fil du temps je me retrouve près de 13 années en arrière dans les locaux de la primature je passais moi aussi le service à  un digne fils du pays, Ahmed Mohamed Ag Hamani. C’’est des moments extrêmement importants, C’’est des moments chargés d’émotion » a rappelé le tout nouveau Premier ministre. En remerciant M. Mara pour le travail accompli, M. Keita a indiqué qu’il s’emploiera « de la façon la plus judicieuse » à  s’inspirer de son « dynamisme juvénile », de sa « grande énergie », de sa « combativité » pour le bien du peuple malien. Après une photo de famille à  l’issue d’une cérémonie qui a duré une vingtaine de minutes, le nouveau Chef du gouvernement a raccompagné son prédécesseur Moussa Mara.

Modibo Kéïta à la tête du gouvernement en remplacement de Moussa Mara

Depuis le 22 avril 2014, il avait été nommé Haut représentant du président de la République pour le dialogue inclusif inter-malien. Ces derniers jours, il fut très présent sur la scène médiatique, lors d’échanges avec les classes sociales et politiques dans le cadre des discussions sur le dossier de l’Accord de paix. M.Kéà¯ta est né le 31 juillet 1942 à  Koulikoro et effectué ses études primaires dans la même ville entre 1950 et 1957. Ses études secondaires l’amèneront à  l’Ecole normale secondaire de Katibougou. En 1965, Modibo Keà¯ta entame les études supérieures à  l’Ecole normale supérieure qui furent sanctionnées par une maà®trise en lettres modernes en 1969. Au titre des stages pédagogiques, le grand commis de l’Etat a fréquenté Montrouge-Montpellier, Marly-Le Roi et Saint-Cloud en France. Au titre de sa carrière professionnelle, l’ancien Premier ministre a occupé de nombreuses fonctions dans l’administration. De 1963 à  1979, Modibo Keà¯ta est instituteur à  Kéniéba, professeur à  l’Ecole normale secondaire de Bamako, directeur du Centre de recherche pédagogique et de production audiovisuelle, directeur général de l’Institut pédagogique et directeur de cabinet du ministre de l’Education nationale. Sa carrière ministérielle débute en 1982 quand il fait son entrée au gouvernement en qualité de ministre de l’Emploi et de la Fonction publique. De 1986 à  1989, il est ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Durant sa carrière diplomatique, Modibo Keà¯ta a été ambassadeur du Mali auprès de la RFA, de la Suisse, de la Suède, du Danemark, de l’Autriche, de la Norvège et auprès des organisations du système des Nations unies à  Genève et à  Vienne. Rentré au bercail en 1992, il occupe successivement les postes de conseiller pédagogique à  l’Institut pédagogique national, conseiller à  l’éducation au secrétariat général de la présidence de la République, secrétaire général de la présidence de la République. En 2002, il est nommé Premier ministre.

RCA: pas l’ombre d’un gouvernement, reprise des affrontements

Plus d’une semaine après sa nomination au poste de premier ministre, la Centrafrique est toujours sans gouvernement. La formation du nouveau gouvernement centrafricain est bloquée par les différentes factions en conflit en Rca. Les différentes initiatives n’ont pas permis de sortir de la situation de blocage o๠se trouve le pays qui connait une certaine accalmie depuis la signature d’un fragile cessez-le feu. Le Premier ministre Kamoun est-il le problème ? Tout porte à  croire que oui. Le président du parlement provisoire de Centrafrique, Alexandre Ferdinand Nguendet, a demandé ainsi à  Brazzaville de «surseoir» à  la mise en place d’un nouveau gouvernement dans son pays, estimant que le Premier ministre désigné récemment ne fait pas l’unanimité. Remettant en cause le choix de la Présidente Mme Samba Panza, il a affirmé que «la concertation, c’est ce qui a manqué dans la désignation du Premier ministre, c’est ce qui a posé problème au niveau des institutions et des entités importantes qui ont signé les accords de Brazzaville». Face à  la presse après une rencontre avec le président congolais le mardi dernier, il a estimé qu’il était désormais « urgent que toutes les institutions et toutes les entités se retrouvent pour qu’on se parle. (…) S’il faut faire des sacrifices pour que le peuple centrafricain puisse avoir la sérénité, il faut le faire. Le temps passe certes, mais le principe de la transition c’est la concertation». Au total, une dizaine de personnalités représentant le CNT, l’ex-rébellion Séléka, les milices anti-balaka, les partis politiques et la société civile ont fait le déplacement dans la capitale congolaise, o๠elles doivent discuter séparément avec le médiateur, selon le protocole de la présidence du Congo. Fait remarquable, ni le Premier ministre, ni la Présidente de la république n’a été officiellement informé de ce déplacement des parties centrafricaines à  Brazzaville, à  l’invitation du président N’Guesso. La Centrafrique est maintenant sans gouvernement depuis une quinzaine de jours. Sa formation bute notamment sur la question de la représentation des groupes armés en son sein. L’ex-rébellion Séléka refuse pour le moment d’y participer, affirmant que son avis n’a pas été pris en compte. Fin juillet, les protagonistes de la crise centrafricaine avaient signé dans la capitale congolaise, sous forte pression internationale, un fragile accord de cessez-le-feu, plusieurs fois violé depuis lors. 5 morts dans la journée du mercredi Cinq personnes, dont un volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine, ont été tuées et une trentaine d’autres blessées dans les heurts survenus à  Bangui depuis mardi 19 août entre soldats français de la force européenne Eufor et des hommes armés, selon des sources médicales. « C’est un bilan provisoire, puisque certaines personnes affirment qu’il y a eu des musulmans fauchés par balle dont on ne connait pas l’état », a indiqué Maurice Banda, membre du personnel de l’hôpital communautaire, principal établissement de la capitale. « Près de quarante » blessés ont également été évacués vers l’hôpital, dont « certains sont des cas graves ». Trois soldats français de la force Sangaris ont également été blessés. « Leur pronostic vital n’est pas engagé. Deux d’entre eux ont fait l’objet d’une évacuation sanitaire vers la France », a annoncé jeudi le ministère de la défense, sans que l’on sache si les soldats font partie du bilan évoqué par M. Banda. Le volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine a été tué « par une balle alors qu’il procédait à  l’évacuation de blessés dans le secteur du km 5 » (PK5), dernière enclave musulmane de la capitale, a précisé le Comité international de la Croix-Rouge.

Tournée africaine du PM chinois, Li Keqiang

Li Keqiang est arrivé hier dimanche 4 mai en Ethiopie o๠plusieurs accords bilatéraux concernant des projets d’investissement et de développement seront signés. Il délivrera également ce lundi un discours de politique générale sur l’engagement de la Chine en Afrique, et inaugurera la première tranche de l’autoroute reliant Addis Abeba à  Djibouti. Cette première tournée sur le sol africain depuis sa prise de fonction l’année dernière, va le conduire en Angola, au Nigeria et au Kenya. Au Nigéria, il prendra part au « Forum économique pour l’Afrique » qui se tiendra de mercredi à  vendredi, un sommet placé sous sécurité maximale après deux attentats à  la voiture piégée menés par des islamistes de Boko Haram dans la capitale fédérale Abuja. Poursuivre l’aide Premier partenaire commercial de l’Afrique depuis cinq années consécutives, la Chine selon son ministre du commerce, Gao Hucheng, va continuer d’aider ses amis africains à  améliorer le niveau de vie de leurs populations, adopter davantage de mesures favorables au développement africain dans une série de domaines, parmi lesquels l’agriculture, la médecine, la protection de l’environnement et l’éducation. M. Gao considère la coopération commerciale et économique entre la Chine et l’Afrique comme un des exemplaires parmi les pays en développement, avant de noter que le principe de sincérité, d’égalité et de bénéfice mutuel n’a pas changé au cours des 50 dernières années, et que le renforcement de leur coopération a résisté aux bouleversements économiques internationaux. Précisons que le volume des échanges commerciaux sino-africains s’est élevé à  210,3 milliards de dollars américains en 2013, ce qui constitue une montée en flèche par rapport aux 250 millions de dollars enregistrés en 1965. Quant aux investissements directs chinois en Afrique, ils ont grimpé à  25 milliards de dollars à  la fin de 2013, et plus de 2.500 entreprises chinoises sont implantées en Afrique, couvrant les domaines des finances, des télécommunications, de l’énergie, de la fabrication et de l’agriculture, avec plus de 100.000 emplois créés au niveau local.

Première prise de contact pour le gouvernement Mara

Derniers réglages, test de micro, tout était passé au peigne fin lorsque que le nouveau ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Me Mountaga Tall vêtu de boubou blanc apparaà®t à  9h42 dans la salle de conférence de la primature située au quatrième étage. Trois minutes plus tard, son collègue du travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, Bocar Moussa Diarra également en boubou blanc, fait son entrée. Accolade, poignée de main chaleureuse entre les deux membres de l’exécutif. Les autres membres se suivent, tout sourire, ils se félicitent. à‡a bouillonne un peu ! « Félicitations! Félicitations ! » pouvait-on entendre. Habillés en traditionnel ou en costume-cravate, certains cherchent leur place, les flash crépitent, d’autres se prêtent au jeu des photographes… La liste de présence circule ainsi que des documents leurs sont distribués. On peut lire sur l’un des documents « Quelques principes clés devant encadrer l’action gouvernementale ». 10h10 : tout le monde se lève, C’’est le Premier ministre Moussa mara, qui fait son entrée. Il salue les membres de son équipe avant de les inviter à  s’asseoir. Quelques minutes plus tard, la presse est priée de sortir, le 1er conseil de cabinet commence. La séance prend fin vers 12h40. Des réactions… Mahamane Baby, ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, porte-parole du gouvernement Mahamadou Camara, ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication Quant à  son arrivée dans la nouvelle équipe gouvernementale, l’ancien directeur de cabinet du président de la République explique que C’’est une proposition qui a été faite en septembre 2013 au moment de la formation du premier gouvernement. Pour le ministre, il s’agit de faire en sorte que tout le Mali ait accès à  l’internet qui n’est plus un luxe. Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la culture : Peut-on avoir une idée de votre programme?: Housseà¯ni Amion Guindo, ministre des sports : Ousmane Sy, ministre de la décentralisation et de la ville :

Rencontre de vérité entre IBK et la direction du RPM cet après-midi ?

C’’est un truisme de dire aujourd’hui que le choix du nouveau Premier ministre est une pilule amère à  avaler pour le parti présidentiel, Rassemblement pour le Mali (RPM). Le parti ne cache pas son incompréhension et sa déception face à  la décision du chef de l’Etat. C’’est justement dans ce cadre que la direction du parti doit rencontrer cet après-midi le président de la République. Il sera question naturellement du choix de Moussa Mara. La direction du parti veut savoir les raisons qui ont amené le président à  jeter son dévolu sur un homme en dehors du parti au mépris du fait majoritaire et définir désormais la ligne de conduite à  tenir désormais face à  cette nouvelle donne politique. IBK trouvera-t-il les mots justes pour convaincre les cadres du RPM à  accepter sa décision fut-elle une prérogative ? La direction du parti franchira-il le Rubicon en déclarant la guerre contre le chef de l’Etat ? Des réponses très attendues par les Maliens. En effet la nomination de Mara à  la Primature a provoqué une onde de choc chez les tisserands. D’aucuns parlent d’un manque de considération du président de la République à  leur égard pendant que d’autres n’hésitent pas à  parler de trahison. La lettre du RPM à  la suite de la nomination de Mara en dit long sur ce sentiment de désillusion. En se bornant à  prendre acte de la décision du président sans féliciter le nouveau Premier ministre, le parti du président désapprouve implicitement sa décision. Visiblement révoltés la décision unilatérale du chef de l’Etat dans le choix du chef de l’exécutif, des responsables du parti entendent riposter. En guise de représailles, ils envisageraient, fort de leur supériorité numérique à  l’Assemblé nationale, de bloquer au niveau du parlement les actions du gouvernement. Le ton a été donné le lundi dernier lors de l’ouverture de la session d’avril de l’Assemblée nationale o๠Moussa Mara a eu droit à  un accueil presque glacial des députés RPM. Aucun d’entre eux n’a daigné l’applaudir. Face à  ces signaux qui ne trompent pas, le successeur de Oumar Tatam Ly a décidé de son propre chef de rencontrer le mardi dernier les responsables du parti. Au cours de cette rencontre, il a reconnu le rôle important, voire indispensable du RPM dans l’accomplissement de sa mission avant de les assurer de sa disponibilité à  travailler avec eux. A cette opération séduction, les responsables du parti majoritaire ont répondu par une attitude plutôt circonspecte. En attentant la rencontre très attendue d’aujourd’hui, une réunion du groupe parlementaire RPM a eu lieu pendant une bonne partie de la matinée d’hier mercredi 9 avril 2014 pour évoquer le sujet.

Edito : Moussa Mara, une marche après l’autre…

Pour les partisans de Mara, cette nouvelle est à  saluer au regard du parcours de l’homme. Le remaniement tant attendu par les Maliens vient de prendre la forme d’une nomination impromptue, au moment o๠le pays fait face à  de nombreuses urgences. C’’est donc aux environs de 23h que l’annonce a été faite par le secrétaire général de la présidence ce samedi 5 avril 2014. Pour tous ceux qui attendaient impatiemment ce réaménagement la surprise a été totale. Mais déjà , les réactions sont unanimes et sur les réseaux sociaux, une internaute se félicite qu’IBK ait fait appel à  son ex adversaire politique à  la présidentielle de Juillet 2013, mais qui le soutiendra au 2è tour. On ne peut aussi s’empêcher de faire une corrélation avec la nomination récente de Manuel Valls au poste premier ministre en France ; Hasard du calendrier ? La seule différence, est que la nomination de Valls vient répondre à  la déroute de la gauche française aux municipales françaises, tandis que celle soudaine de Moussa Mara questionne. Pourquoi maintenant ? Que s’est-il passé pour Tatam Ly, un technocrate réputé rigoureux et rompu à  la tâche ? La lettre de démission du PM qui circule sur les réseaux sociaux, elle donne quelques éléments de réponse quant à  des dysfonctionnements au sein du gouvernement. Pour Moussa Mara, qui était jusqu’alors ministre de la politique de la ville être un jeune PM ne sera pas plus simple. Contrairement à  son prédécesseur, le profil politique de Mara doit convenir aux urgences de l’heure. Un schéma post crise dominé par des négociations qui patinent avec les groupes armés du nord, le dialogue inter-malien à  ses débuts, la situation sécuritaire toujours fragile à  Kidal ; mais aussi les urgences sociales, la vie chère, la crise de l’emploi, sans oublier la menace Ebola qui fait trembler le Mali et l’affaire du Monde o๠le président de la République doit s’affranchir d’une accusation bien mal à  propos. Autant dire qu’IBK, en choisissant Moussa Mara, tente de redonner un nouveau souffle au front politique jugé fragile. Si on reprochait à  Tatam Ly sa froideur, Mara devra être moins éloigné du peuple. Et cela à  la veille, de la première session ordinaire de la législature à  l’Assemblée Nationale. Va-t-il très vite énoncer sa DPG ? Pour l’heure, il consulte et devrait annoncer le nouvel attelage gouvernemental d’ici la fin de la semaine. Certains espèrent ainsi voir un gouvernement plus équilibré, plus jeune et o๠la parité aura son mot à  dire. Mara, une irrésistible ascension politique Avec cette nomination à  un poste aussi sensible que Premier ministre, Moussa Mara ajoute une nouvelle corde à  son expérience politique. Conscient des enjeux, il déclarait il y a quelque temps que le Mali ne s’appartenait plus. Sur tweeter, il poste cette réponse aux nombreux messages de félicitations : « Merci à  tous, le plus dur commence… ». C’’est donc un homme averti qui va à  la tâche. Mara, sera-t-il en accord parfait avec IBK, son aà®né, lorsqu’on sait le parcours politique de l’un et de l’autre et la forte personnalité des deux hommes qui ont tracé leur chemin politique avec endurance. Etrange ironie de l’histoire, C’’est ce même Moussa Mara, candidat à  la mairie de la commune IV, qui avait mis en ballotage la liste RPM, aux municipales 2009. Mais en 2013, éliminé dès le premier tour de la présidentielle, avec 1,5% des suffrages, il choisira de soutenir le RPM au deuxième tour ce qui lui vaudra sans doute d’être nommé ministre de la ville, sous le gouvernement Tatam Ly. Autre bon point, le fait qu’il ait déclaré publiquement ses biens rassure quant à  ses qualités intègres pour instaurer une bonne gouvernance dans les affaires publiques. Impatient de faire bouger les choses, Moussa Mara nous confiait lors du passage du Roi du Maroc, après la signature des conventions de coopération Mali-Maroc « Nous pouvons faire beaucoup et mieux ». Et huit mois seulement, après avoir occupé le portefeuille de l’urbanisme, un domaine pour lequel, on le jugeait compétent, en raison de ses preuves en tant que maire, Moussa Mara à  travers la primature, devra poser des actes forts et conduire une politique claire et ferme car l’exécutif n’est pas chose aisée dans un contexte post-crise. Fera t-il mieux que Tatam Ly jugé trop effacé et dont on attendait la déclaration de politique générale jusqu’à  sa démission? Comptable de profession, auteur brillant de deux tomes épiques sur «l’Etat au Mali », et président du parti Yelema, qui signifie le « changement », plus rien ne semble arrêter, l’enfant de Dar Salam, qui après la fougue qui l’avait caractérisé en 2009, cultive désormais une force tranquille, qui le mènera petit à  petit vers le sommet. Après la primature, une seule marche sépare désormais, le nouveau Premier ministre de la magistrature suprême, et qui ne le nions pas, représente l’une des valeurs sûres de la classe politique malienne. Bon vent Monsieur le Premier ministre !

Moussa Mara, nouveau Premier Ministre du Mali

Celui que tout le monde a connu comme le jeune maire visionnaire de la commune 4 du District de Bamako est né le 02 Mars 1975. Le quadragénaire a, malgré son jeune âge, un long parcours dans sa profession, expert comptable, mais aussi dans le monde associatif. Entré en politique, il y a à  peine une dizaine d’année, il est depuis ce 05 avril, Premier Ministre de la République du Mali. Expert comptable à  25 ans Après un BAC série SE (Sciences exactes) obtenu en 1992, il part en France o๠il ambitionne de faire des études de sciences économiques. Il doit attendre quelques mois avant de rentrer à  l’université, il s’inscrit donc en BTS de comptabilité. Ainsi nait sa passion pour la chose comptable. Au rythme de deux examens par an, il obtient son DESCF (diplôme d’études supérieures comptables et financières) en fin 1996. Il n’est âgé que de 25 ans! De retour à  Bamako en 1997, il entre comme stagiaire au sein de la société d’expertise comptable DIARRA. Il y fait rapidement ses preuves. Ses mérites sont également reconnus par ses pairs qui l’élisent secrétaire général de l’ordre des experts comptables du Mali, un poste qu’il occupera 5 ans. De 2004 à  2009, il dirige une école de gestion en association avec une quinzaine de professionnelles comptables, juridiques et financiers. Engagement en politique Depuis le Lycée, Moussa Mara s’intéresse à  la chose publique. C’’est donc plutôt logiquement qu’il décide d’en devenir un acteur de premier plan. “Il a choisi un travail de fond à  la base, dans son quartier et dans sa commune. Il agit auprès des populations et avec elles en soutenant les activités de développement avec ses moyens personnels” peut-on lire dans sa biographie publiée sur le site internet de son parti politique. Fort d’un capital sympathie énorme et de l’appui des populations de la commune qui l’ont vu à  l’œuvre, il se lance dans la bataille pour la tête de la commune 4 du District de Bamako en 2004. Malheureusement pour le jeune politicien, dans les milieu politiques, on lui reproche “son ambition prématurée de déloger les vieux loups de la commune” se rappelle un de ses partisans de la première heure. “Il est trop jeune, qu’il attende son tour”, voilà  ce que les gens nous disaient quand on parlait du désir de Mara de prendre la tête de la commune” se souvient-il. Yéléma pour le changement En 2004, il présente une liste indépendante de jeunes aux élections communales dans la commune IV de Bamako mais elle est invalidée par le tribunal administratif car aucun candidat n’est inscrit sur la liste électorale. En 2007, Moussa Mara se présente à  nouveau avec une liste indépendante et met en ballottage la liste d’Ibrahim Boubacar Keà¯ta, président du Rassemblement pour le Mali. Il est battu au second tour en obtenant 48,5 % des voix. Elu finalement en 2009, il voit son mandat écourté par une décision de justice qui annule les élections communales du 26 avril. Le 7 mars 2011, il est réélu maire de la commune IV par le conseil municipal. En juillet 2010, Moussa Mara créé son parti politique, dénommé Yéléma qui signifie « changement » en bambara. Il en sera le candidat pour la présidentielle prévue en 2012. Avec la banière jaune et verte, il présente son projet présidentiel autour de la solidarité. Lors de la crise que traverse le Mali en 2012-2013, il prendra plusieurs fois la parole, d’abord pour condamne l’agression du Mali, puis promettant, s’il était élu, d’envoyer des milliers de soldats au front pour libérer le nord du pays. l’élection reportée sera finalement organisée en 2013. Moussa Mara sera éliminé au premier tour. Au second tour, il apporte son soutien à  Ibrahim Boubacar Kéita, qui remporte le scrutin et devient en septembre 2013, Président du Mali. Il est depuis fin 2013, ministre en charge de la politique de la Ville. Une fonction qu’il quitte ce 05 avril 2014 pour la Primature. Il y remplace Oumar Tatam Ly. Moussa Mara est marié et père de deux enfants.

Oumar Tatam Ly, premier ministre de la rupture ?

Relancer l’économie malienne, œuvrer dans le sens de la réconciliation, exécuter les volontés du Président de la République, autant dire qu’Oumar Tatam Ly, grand inconnu du monde politique et spécialiste de la finance internationale, devra effectuer son grand test. Membre d’aucun parti politique, il est plutôt un technocrate rompu à  la tâche. Pour ce père de deux filles, le défi est de taille. En le nommant, IBK veut donner un signal clair de bonne gouvernance au Premier poste de l’administration. « C’est un choix délicat. Mais il faut le voir à  l’œuvre », juge l’un des ses proches, économiste. Tatam Ly a un CV irréprochable. Homme discret et très peu loquace, il ferait presque penser à  un Abdoul Mbaye, récemment limogé au Sénégal. Cadre de banque Né le 28 novembre 1963 à  Paris, agrégé d’histoire et diplômé en économie, Oumar Tatam Ly surnommé Thierno Ly par ses proches, est le fils d’Ibrahim Ly, hommes de lettres et pionnier de la lutte pour la démocratie au Mali. Formé en France, il a travaillé notamment à  la Banque mondiale à  la fin de ses études, puis à  la présidence de 1992 à  1994 durant le mandat d’Alpha Oumar Konaré, d’abord comme chargé de mission ensuite conseiller, puis chef du bureau d’analyse et de prospective. En 1994, il intègre la BCEAO et gravit les échelons et devient Directeur de cette banque pour le Mali à  la fin de l’année 2008, basé à  Bamako, puis conseiller spécial du gouverneur, poste basé à  Dakar. Oumar Tatam Ly a t-il l’étoffe d’un bon Premier ministrable ? Alors que l’autre personnalité, Soumeylou Boubèye Maiga avait été cité pour son expérience politique et sa grande connaissance de l’administration, c’est Oumar Tatam Ly qui devra s’atteler à  la tâche. On le dit brillant et travailleur. Il a notamment élaboré le volet économique du programme du candidat Ibrahim Boubacar Keà¯ta, qui a brigué la présidence pour le compte du Rassemblement pour le Mali (RPM). Lors de sa première grande déclaration après son élection, le président de la République, avait prévenu le landernau politique. « Il n’y aura pas de partage du gâteau ». Seuls la compétence et le mérite seront récompensés. La nomination d’Oumar Tatam Ly fait écho à  cela. Le nouveau Premier ministre devra s’appuyer sur l’expérience politique de son président et s’entourer de conseillers chevronnés pour gérer l’administration malienne. Reste à  attendre la nomination du gouvernement dans lequel, les Maliens attendent le renouveau, des têtes nouvelles, pour tourner définitivement la page de l’ancien régime. Et mettre fin à  la gabegie financière, la corruption ou le laisser aller dans l’administration. Pour Oumar Tatam Ly, le challenge est là …

Oumar Tatam Ly, nouveau Premier ministre du Mali

Né le 28 novembre 1963 à  Paris, agrégé d’histoire et diplômé en économie, Oumar Tatam Ly surnommé Thierno Ly par ses proches, est le fils d’Ibrahim Ly, hommes de lettres et un des pionniers de la lutte pour la démocratie au Mali. Sa mère est Madina Tall ly, diplomate qui fut ambassadeur sous le régime du président malien Alpha Oumar Konaré (1992-2002). Formé en France, il a travaillé notamment à  la Banque mondiale à  la fin de ses études, puis à  la présidence de 1992 à  1994 durant le mandat d’Alpha Oumar Konaré, d’abord comme chargé de mission ensuite conseiller, puis chef du bureau d’analyse et de prospective. Il a intégré la BCEAO en 1994, o๠il gravi les échelons jusqu’à  devenir directeur de cette banque pour le Mali à  la fin de l’année 2008, basé à  Bamako, puis conseiller spécial du gouverneur, poste basé à  Dakar. Très peu connu du public et considéré comme un technocrate rompu à  la tâche, il devra s’appuyer sur l’expérience politique de son président et s’entourer de conseillers chevronnés.

Soumeyla Boubèye Maïga : possible premier ministre ?

Soumeylou Boubèye Maà¯ga est finalement en pôle position pour devenir le premier ministre de IBK. Au moment o๠mous mettons en ligne cet article, il est reçu en audience avec le nouveau chef de l’Etat. Il y a donc de fortes chances qu’il soit dans les prochaines heures le locataire de la Primature. Il déjouerait ainsi les pronostics des journalistes qui citaient avec insistance le nom de Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA, Abdoulaye Daffé, le PDG de la Banque pour le développement du Mali(BDM-SA), Oumar Tatam Ly, ancien directeur de la BCEAO Mali ou encore l’ancien ministre des Affaires étrangère, Tiéman Hubert Coulibaly. Vétéran en politique Retour sur le parcours d’un dinosaure de la politique malienne. Soumeylou Boubèye Maà¯ga est membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali/ Parti africain pour l’indépendance et la justice (Adéma/PASJ). Sorti du Centre d’Etudes des Sciences et de l’Information(CESTI) de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, il travaille comme journaliste reporter au quotidien national l’Essor et au journal « Soundjata ». Le natif de Gao au nord du Mali est également détenteur d’un diplôme d’études supérieures spécialisées(DESS) en diplomatie et administration des organisations internationales en France. Grand combattant du régime dictatorial du général Moussa Traoré, il devient à  la chute de ce dernier un membre influent de l’Adéma/PASJ. Un homme d’expériences Le choix de Soumeylou, 59 ans, serait celui d’un homme du sérail qui connu les arcanes de la politique maliennes des deux dernières décennies. Après d’une longue présence à  la tête de la sécurité d’Etat qu’il a dirigé de 1993 à  2000. Date à  laquelle il entre dans le gouvernement dirigé par feu Mandé Sidibé en qualité de ministre de la Défense et des Anciens combattants. En froid avec son parti qui décide de soutenir ATT, il se présente sous la bannière d’une Association appelée Convergence à  l’élection présidentielle de 2007 o๠il enregistre un piètre score. Soumeylou Boubèye Maà¯ga rejoint les rangs de l’Adéma et se verra nommer conseiller spécial du président d’alors, Amadou Toumani Touré avant que celui-ci porte son choix sur lui, en avril 2006, pour occuper le portefeuille des Affaires étrangères et de coopération internationale dans le gouvernement de Mariam Kaidama Sidibé jusqu’au coup d’Etat du 22 mars 2012. L’ASMA soutient IBK En juin dernier il lance enfin son parti dénommé Alliance pour la Solidarité au Mali, convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP). Il ne se présentera pas au scrutin du 28 juillet mais décide de soutenir le leader du Rassemblement pour le Mali, Ibrahim Boubacar Keà¯ta. En plus d’être un loup blanc de l’échiquier politique malien, il est un grand connaisseur du dossier sensible nord, sa région d’origine, qui tient à  C’œur au président IBK. Seulement le revers de la médaille est que l’homme apparaà®t aux yeux de beaucoup de Maliens comme une figure tutélaire de l’ancien régime dont ils réclament le changement à  cor et à  cri. Ils auraient voulu voir un homme neuf capable d’impulser une nouvelle vision et dynamique forte à  la bonne marche des affaires publiques.

Aminata Touré, nouveau PM du Sénégal

Elle dirigera donc le gouvernement du Sénégal. Après le départ d’Abdoul Mbaye, remercié ce dimanche par le président sénégalais Macky Sall, c’est une femme qui accède à  la Primature sénégalaise. . L’ancienne ministre du gouvernement « déposé » accède donc à  la plus haute fonction qu’une sénégalaise n’ait jamais occupé. C’est la deuxième de l’histoire du pays. Mme Touré est membre du parti présidentiel, l’Alliance pour la République (APR), et proche de Macky Sall. Aminata Touré dite Mimi est née le 12 octobre 1962 à  Dakar. C’est une personnalité bien connue du monde politique sénégalais. Militante des droits de l’Homme et fonctionnaire à  l’ONU, elle est ministre de la Justice du gouvernement Mbaye depuis avril 2012. Elle est détentrice d’une maà®trise d’économie à  Dijon, d’un DESS de gestion des entreprises à  Aix-en-Provence et d’un PhD en Management financier international de l’à‰cole internationale de management de Paris. Sa carrière professionnelle débute en 1988, au sein de la Compagnie des transports publics de Dakar, la SOTRAC, dont elle dirige le département Marketing et communication. De 1995 à  2010, elle servira dans le système des Nations Unies au sein du FNUAP qu’elle quittera pour devenir directrice du cabinet de Macky Sall, président de l’Alliance pour la République. Elle a d’ailleurs participé à  l’écriture du programme de celui-ci pour la campagne électorale présidentielle de 2012. Elle entre au gouvernement après l’élection de Macky Sall, succédant à  Cheikh Tidiane Sy comme ministre de la Justice. Mme Touré y a lutté contre la corruption et travaillé à  améliorer le fonctionnement du système judiciaire. Elle a notamment géré l’affaire Hissène Habré, ex-président tchadien réfugié au Sénégal depuis 1990, et celle de l’enrichissement illicite présumé de responsables de l’ancien régime, appelée «traque des biens mal acquis». Comme il est désormais de coutume au Sénégal, elle a déclaré son patrimoine qui est estimé à  777 millions de Francs CFA. Après avoir salué son prédécesseur, Aminata Touré s’est engagée à  marquer son mandat par «l’accélération des actions qui ont été entreprises depuis l’année dernière». Il s’agit d’«une course pour le développement, pour l’amélioration des conditions d’existence» des Sénégalais «dans un contexte international marqué par la crise», a-t-elle déclaré ce dimanche après-midi après avoir été reçue par le Président Macky Sall.

IBK…dans la peau d’un président pas ordinaire…

Il faut dire qu’Ibrahim Boubacar, notre nouveau président, a du pain sur la planche. A l’heure o๠il consulte pour former son gouvernement et reçoit également de nombreux diplomates à  son domicile de Sébénicoro, les supputations enflent quant à  la nomination du PM, la deuxième personnalité du pouvoir. Soumeylou Boubèye Maiga ? Ancien ministre et chef des services de renseignements, fin connaisseur du champ politique malien. « Non, ils se connaissent depuis trop longtemps et même s’il l’a rallié, rien n’est certain », confie un proche d’IBK. Tiéman Hubert Coulibaly ? L’actuel ministre des Affaires étrangères, leader de l’UDD, ancien du FDR et qui a haut et fort affiché son soutien pour IBK, à  la veille des élections :  » Il est compétent, fringant, bon orateur », de là  avoir une carrure de PM, dans le contexte difficile que nous vivons, je ne suis pas certain qu’il soit nommé », précise cet éditorialiste, proche du gouvernement de transition. Du reste, il se murmure, qu’IBK contre toute attente, et elles sont immenses devant sa résidence, pourrait nommer une personnalité de l’extérieur comme Premier Ministre, ce qui ferait grincer les vieux cadres du RPM, lâche une source. Après, la République bananière de Kati et la République hôtelière du Salam, place à  la Cour royale de Sébénicoro… « Voilà  un premier caillou dans la chaussure du président », juge ce consultant et observateur politique. « IBK va forcément décevoir beaucoup de politiques qui l’ont rallié et attendent leur part du gâteau ». Autre solution, affirment certains , « Le président, malin comme le lièvre, va nommer un gouvernement consensuel et dans trois mois, les dribbler et les faire sauter pour placer ses vrais gars ! » Propos de grin ! Une hypothèse qui fait enrager les détracteurs de l’ère ATT : « On ne veut plus du consensus de l’ancien régime. Si IBK tombe dans cette logique, alors, pourquoi l’a t-on élu », s’indigne Mariam Kamissoko, étudiante. Côté RPM, rien ne filtre des consultations, mais le vieux briscard politique qu’est IBK a plus d’un tour dans son sac et pourrait surprendre… ou bien décevoir tous ceux qui attendent de lui « le vrai changement » ! Du reste, le président doit étirer ses oreilles à  droite comme à  gauche pour écouter les doléances et conseils de son staff. Il faudra attendre la nomination du gouvernement et avant cela l’investiture, o๠c’est sûr, toute la République défilera, aux couleurs du grand Maliba. D’ici là , prenons notre mal en patience…

Bénin : nouveau gouvernement sans premier ministre

Le président béninois Thomas Boni Yayi a rendu publique dimanche soir la liste de son nouveau gouvernement. Trois jours plus tôt, il avait mis fin brutalement aux fonctions de l’ensemble de la première équipe de son second mandat. « Des désaccords opposaient le président Boni Yayi et le Premier ministre » (Pascal Iréné Koukpaki), explique un proche du président béninois pour expliquer que ce poste ait été supprimé. La fonction de Premier ministre n’est pas inscrite dans la Constitution béninoise. Ce nouveau gouvernement comporte 26 membres comme le précédent, mais il ne comporte plus de poste de Premier ministre. 13 membres du gouvernement précédent sont reconduits et parmi les nouveaux entrants il y a cinq femmes et un nouveau ministre à  la tête du ministère de la Défense, jusque-là  conduit par le président lui-même. « A travers ce nouveau gouvernement, le président Boni Yayi a congédié trois personnalités dites importantes du régime (Pascal Koukpaki, Kogui N’Douro et Reckya Madougou). Ce qui constitue un signal fort pour les autres », a affirmé un proche du président Boni Yayi. La proximité présumée de deux des trois « poids lourds » du régime (MM. Koukpaki et Madougou) avec l’homme d’affaires Patrice Talon est la raison de leur départ, indique un conseiller technique du président. M. Talon est accusé d’avoir été le cerveau d’un complot présumé visant à  empoisonner le président Boni Yayi.

Présidentielle 1er tour : résultats définitifs

Arrêt N°2013-05/CC-EP du 7 août portant proclamation des résultats définitifs du premier tour de l’élection du président de la République. Voici les chiffres communiqués à‰lecteurs inscrits : 6.829.696 Votants : 3.345.253 Bulletins nuls : 389.876 Suffrages annulés : 113 Suffrages valablement exprimés : 2.955.264 Majorité absolue : 1.477.633 Taux de participation : 48, 98% Voix obtenues par les candidats et leur pourcentage Soumaà¯la Cissé: 582.127 = 19,70% Ibrahim Boubacar Keita: 1.175.769 = 39,79% Jeamille Bittar 52.216 1,77% Housseini Guindo: 140.345 = 4,75% Cheick Modibo Diarra: 63.320 = 2,14% Mamadou Bakary Sangaré Blaise: 31.803 = 1,08% Modibo Sidibé: 146.839 = 4,97% Dramane Dembélé: 286.929 = 9,71% Oumar Bouri Touré: 15.738 = 0,53% Haà¯dara Aà¯chata Alassane Cissé: 22.274 = 0,75% Oumar Mariko: 75.875 = 2,57% Alhousseà¯ni Maà¯ga: 8.159 = 0,28% Youssouf Cissé: 12.258 = 0,41% Mountaga Tall: 45.384 = 1,54% Siaka Diarra: 14.281 = 0,48% Choguel Kokalla Maà¯ga: 69.767 = 2,36% Cheick Boucadry Traoré: 9.177 = 0,31% Soumana Sako: 26.524 = 0,90% Cheick Keita: 14.623 = 0,49% Hamed Sow: 16.763 = 0,57% Sibiry Coumaré: 9.051 = 0,31% Oumar Ibrahima Touré: 25.235 = 0,85% Racine Seydou Thiam: 16.153 = 0,55% Ninakoro Yeah Samaké: 17.007 = 0,58% Konimba Sidibé: 16.780 = 0,57% Ousmane Ben Fana Traoré: 15.640 = 0,53% Total: 2.955.264 = 100%

Présidentielle: le « Takokélen » est-il possible dimanche ?

Le premier qui peut rêver accéder à  la magistrature suprême dès le premier tour est le candidat de l’ADEMA PASJ. Dramane Salif Dembélé est l’un des jeunes candidats à  cette élection présidentielle. Il incarne la réponse de son parti à  l’aspiration des Maliens à  un changement générationnel de la classe dirigeante. Son principal atout est la formidable machine politique qu’est l’Adema-Pasj. Aujourd’hui, il est la formation politique la mieux implanté dans le pays. Pas moins de 3 300 conseillers communaux, 32 conseillers nationaux, 276 maires dont 6 Maires à  Bamako, 27 Présidents de conseils de cercle, 6 présidents de conseil régional, 56 députés, de milliers de militants et de sympathisants. A cela s’ajoute une expérience dans la gestion de la chose politique. Bon nombre de cadres maliens sont militants de ce parti et apportent aujourd’hui sur le terrain leur savoir-faire et leurs réseaux. Derrière « Dra », des centaines de milliers de militants de l’ADEMA. Comme le dit un cadre du parti, « si chaque militant ADEMA faisait seulement voter 5 personnes de sa famille, l’ADEMA passerait Takokelen dès le premier tour ». Une performance tout à  fait à  la portée du parti de l’abeille qui a fortement investi dans la communication et dans la sensibilisation au vote, sachant que le principal ennemi pour son candidat sera l’abstention. « Nous avons les moyens de gagner. Nous sommes à  l’écoute du peuple. Les Maliens veulent le changement, la jeunesse, le dynamisme. Dramane DEMBELE, notre candidat incarne les attentes du Mali nouveau » conclut notre interlocuteur, plus confiant que jamais en la victoire dès le 28 juillet prochain. A l’Union pour la République et la Démocratie, dont le candidat est l’ancien ministre, ancien Président de la Commission de l’UEMOA, Soumaà¯la Cissé, on y croit aussi, dur comme fer. « La victoire au premier tour est à  notre portée » déclarait encore ce week-end un responsable de la jeunesse du parti, lors d’un meeting. Candidat déjà  en 2012, Soumaà¯la Cissé incarne pour beaucoup la réconciliation entre le nord et le sud. De plus, son passage à  la tête de la commission de l’UEMOA en a fait une figure reconnue par le monde économique et politique de la sous-région et au-delà . Ce qui est un avantage non négligeable quand on veut diriger un Mali qui se reconstruit. Disposant d’une assise importante, Soumaà¯la Cissé peut gagner au premier tour. Son parti est la deuxième force politique du pays avec 29 députés à  l’Assemblée Nationale, quinze conseillers nationaux au Haut Conseil des Collectivités et plus de mille conseillers communaux. Sa participation au second tour de la présidentielle en 2002 avec près de 22% des voix contre 28% pour Amadou Touré qui finalement le battra est également un bon point dont est crédité « Soumi champion » comme l’appelle ses partisans. Pour eux, « sauf grosse surprise, notre candidat va passer, ce sera takokelen ! ». Le candidat peut également compter sur le soutien de dizaines de partis politiques, de milliers d’associations qui ont rallié la plate-forme décidée à  le mener à  Koulouba dès le premier tour. A tous ses meetings, C’’est l’index pointé en l’air qu’IBK déclenche les vivas de ses partisans. Ce geste veut dire « 1 ». Un seul tour donc, pour Ibrahim Boubacar Kéita que les sondages donnent favoris pour l’élection de dimanche prochain. Son premier atout est sa réputation. Reconnu comme un homme de principe qui ne tergiverse pas en matière d’autorité et de prise de décision, il est aujourd’hui, aux yeux de nombreux maliens, l’ « homme de la situation ». Si son intransigeance fait peur à  certains, elle est considéré comme la seule solution pour restaurer le Mali et le relever après la profonde crise qu’il a traversé. Ses partisans rappellent d’ailleurs volontiers, qu’il avait tiré depuis longtemps la sonnette d’alarme. A l’international, il est également apprécié pour son langage direct et son carnet d’adresse bien fourni. On l’a ainsi vu dans de nombreuses capitales africaines et au-delà , bien avant le début de la campagne. Mais IBK, C’’est aussi le RPM. Le Rassemblement Pour le Mali est l’un des partis les mieux implantés sur le territoire national. A ses élus et militants sont venus s’ajouter ceux de la trentaine de partis politiques et de la centaine d’associations qui battent campagne pour son candidat. Le soutien reçu des autorités traditionnelles et même religieuses peuvent peser dans la balance en faveur du «Kankéléntigui» et lui assurer la victoire à  l’issue de ce premier tour. A 68 ans, il joue sa dernière carte et jette toutes ses forces dans la bataille, arpentant depuis des mois les coins et recoins du pays, discutant avec les Maliens de l’intérieur comme ceux de l’extérieur. Ces trois candidats ont donc toutes les chances de faire la différence des le premier tour. Le jeu n’en est pas moins ouvert et les différents staffs de campagne jettent leurs dernières forces dans la bataille, à  quelques jours maintenant du jour J.

Présidentielle 2013: le premier tour maintenu le 28 juillet

«l’élection présidentielle aura lieu le 28 juillet, le gouvernement malien n’a jamais fixé deux dates. Le ministère de l’Administration territoriale n’a jamais eu de doutes», a déclaré le colonel Moussa Sinko Coulibaly, à  l’issue d’une rencontre à  Bamako avec des diplomates et des partenaires financiers du Mali. Il a affirmé que son ministère était «en réalité la seule structure» chargée d’organiser les élections au Mali. «Nous avons fixé la date, elle est maintenue», a dit le colonel Coulibaly, ajoutant: «Si on devait reporter les élections d’un ou deux mois, ça n’améliorerait pas les choses, au contraire». Le ministre a précisé que la distribution des cartes d’électeurs avait commencé, et qu’il y avait «un engouement» des Maliens pour ce scrutin. Difficile de respecter le délai selon la Céni La semaine dernière, Mamadou Diamountani, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), autre structure chargée d’organiser les élections, avait affirmé qu’il serait «extrêmement difficile d’organiser le premier tour de l’élection» à  la date prévue. «D’ici le 28 juillet, nous avons encore beaucoup de défis à  relever», avait-il déclaré, citant en particulier le retard pris dans «la production» des cartes d’électeurs destinées à  près de 7 millions de personnes. Toujours selon le premier responsable de la CENI, il faudrait raisonnablement avoir plus que les 30 jours qui nous séparent du 28 juillet, date du 1er tour. « Le mode opératoire du ministère malien de l’Administration n’est pas convainquant », selon M. Diamountani. Il a également mis en avant la situation à  Kidal, ville du nord-est du Mali occupée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) o๠l’armée malienne n’est toujours pas présente, en dépit d’un accord entre le gouvernement de transition à  Bamako et le MNLA conclu le 18 juin à  Ouagadougou. C’’est, selon lui, « une autre raison qui rend extrêmement difficile, voir impossible », la tenue du premier tour de la présidentielle à  la date prévue. Un ministre malien avait de son côté affirmé vendredi 28 juin à  l’AFP, sous couvert d’anonymat, que « tout le monde est d’accord pour le report » car « nous ne voulons pas des élections bâclées ». La France réagit et tente de rassurer Le même vendredi, le porte-parole du Quai d’Orsay a assuré que l’élection présidentielle au Mali « se tiendra dans les délais prévus. Nous fournirons tout appui nécessaire aux autorités maliennes si elles l’estiment nécessaire », précisant que jusqu’ici, la France n’avait pas été sollicitée. « Les choses avancent, les choses progressent selon les schémas, les stratégies, les calendriers qui ont été annoncés. La date du 28 juillet est très importante car elle permettra de doter le Mali d’autorités politiques légitimes », a ajouté le porte-parole. Lors d’une visite lundi 1er juillet en Côte d’Ivoire, le premier ministre Django Cissoko a déclaré au sortir d’une audience que lui a accordée le président ivoirien Alassane Ouattara que « L’échéance du 28 juillet pour l’organisation du 1er tour de la présidentielle malienne est tenable ». La décision de tenir le premier tour de la présidentielle le 28 juillet, éventuellement suivi d’un second tour le 11 août, a été prise par le gouvernement de transition sous la pression de la communauté internationale, en particulier de la France. La tenue des élections est également la condition posée par les américains pour apporter un soutien et financier au Mali, pour la reconstruction et la sécurisation du pays.

France: l’ancien Premier ministre Pierre Mauroy n’est plus

L’ancien Premier ministre français Pierre Mauroy, qui fut le premier chef d’un gouvernement socialiste (1981-1984) de la Ve République sous la présidence de François Mitterrand, est décédé à  l’âge de 84 ans, a annoncé vendredi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.M. Fabius s’exprimait devant des journalistes à  Tokyo, o๠il accompagne le président François Hollande en voyage officiel. « C’est un pilier du socialisme démocratique qui s’en va », a dit le chef de la diplomatie française. Pierre Mauroy, qui fut maire de Lille (nord) pendant 28 ans (1973 à  2001) avait été opéré d’une tumeur cancéreuse au poumon en avril 2012. Il avait été à  nouveau hospitalisé dans la nuit du 1er au 2 juin dans un établissement de la région parisienne, compte tenu de son état de fatigue, avait dit un proche dimanche dernier. Pierre Mauroy a semble-t-il fait « un malaise à  la suite d’une hospitalisation qui était prévue » dans le cadre du traitement qu’il reçoit régulièrement pour cette maladie, selon ce proche. François Hollande lui a rendu hommage de Tokyo en saluant « un homme qui a servi la France à  des moments exceptionnels ». « Pierre Mauroy était socialiste, il voulait que la justice sociale puisse inspirer tous ses actes », a poursuivi le chef de l’Etat. « Pierre Mauroy ne trompait pas, il ne mentait pas, il allait jusqu’au bout de ses convictions en prenant la réalité telle qu’elle était ».

Me Abdoulaye Sékou Sow n’est plus

Pour tous, il est celui qui a dirigé le gouvernement du Mali d’avril 1993 à  février 1994. Mais avant tout, Me Abdoulaye Sékou Sow était un juriste chevronné. Enseignant, premier directeur du tourisme, directeur de l’Ecole Nationale d’Administration, conseiller technique dans un département ministériel avant de devenir, après la chute du régime du général Moussa Traoré, ministre d’à‰tat, ministre de la Défense, il aura consacré toute son existence à  l’administration de la chose publique. Mais pas au dépend de ses amours pour le droit. Docteur d’à‰tat en Droit public et titulaire du Certificat d’aptitude à  la profession d’avocat de la faculté de Droit et des Sciences économiques de Paris, licencié en Philosophie de la faculté des Lettres et des Sciences humaines de Montpellier, et enfin titulaire d’une attestation de stage en Psycho-pédagogie de l’à‰cole Normale Supérieure de Saint-Cloud. Un bagage qu’il a tenu à  transmettre et à  mettre au service des autres dans son cabinet de Bamako, o๠sont passés de nombreux juristes, aujourd’hui de renommée nationale voire au-delà . Patriote émérite, il fut de tous les combats pour l’instauration de la démocratie et du multipartisme dans notre pays. Fervent défenseur des droits de l’homme, feu Abdoulaye Sékou Sow a traversé des périodes difficiles à  cause de son combat. Alors qu’il dirigeait l’ENA, il fut relevé de son poste, arrêté et incarcéré au tristement célèbre Camp des Parachutistes. à€ sa libération, il subira 5 ans de chômage avant de se décider à  entrer dans une profession libérale. Il est membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ). De cette période de lutte pour l’avènement de la démocratie au Mali et sa consolidation, il tirera un ouvrage. En 2008, il publie « L’à‰tat démocratique républicain: la problématique de sa construction au Mali », livre qui suscite des polémiques au Mali quant à  la gestion des révoltes de 1993. Me Abdoulaye Sékou Sow sera inhumé demain 28 mai 2013.

Diango Cissoko en tournée diplomatique

Nommé il y a deux semaines à  la tête du Gouvernement, Diango Cissoko effectue sa première visite à  l’étranger à  partir de ce mercredi. Le Premier ministre se rendra au Burkina Faso, en Côte d’ivoire, au Sénégal et au Bénin. Pendant trois jours, il va rencontrer les dirigeants de ces pays, fortement impliqués dans la résolution de la crise malienne et échanger avec eux sur les deux enjeux majeurs que sont la reconquête du nord du pays et l’organisation d’élections libres et transparentes. Au Burkina Faso, chez le Médiateur Compaoré, les discussions porteront sur les négociations entamées avec les indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les islamistes d’Ansar Dine. Ces deux mouvements armés ont réaffirmé leur volonté de dialogue la semaine dernière à  Alger avec le pouvoir de Bamako. Chez Alassane Drame Ouattara qui préside la CEDEAO et qui plaide en faveur d’une rapide intervention armée, ce sera plutôt la question de la reconquête du nord du Mali qui sera à  l’ordre du jour. M. Ouattara a soutenu le vote de la résolution des Nations Unies autorisant l’envoi d’une force africaine chez son voisin du nord. Tout comme Alassane Ouattara, Yayi Boni plaide pour une intervention militaire au nord-Mali. Une occasion pour le chef de l’Etat béninois, également président en exercice de l’Union Africaine, d’échanger avec Diango Sissoko sur les contours de cette opération militaire. Enfin Dakar. Macky Sall s’est investi depuis quelques semaines dans la recherche de solutions pour une sortie de crise au Mali. Dans la capitale sénégalaise, Diango Cissoko parlera du nord, mais aussi set surtout d’élections. La communauté internationale qui a adopté une résolution autorisant le déploiement d’une force africaine au Mali, a également demandé l’organisation d’élections libres et transparentes pour installer un pouvoir légitime à  Bamako.

Diango Cissoko sur RFI: «La réconciliation est indispensable pour rétablir l’unité du Mali»

Monsieur le Premier ministre, votre gouvernement ressemble finalement beaucoup au précédent. Qu’avez-vous voulu privilégier dans votre équipe ? Il y a l’efficacité et la représentativité. Il fallait un gouvernement d’union nationale inclusif, mais o๠les nominations sont fondées sur la compétence et l’intégrité. Qu’allez-vous dire à  vos ministres prochainement ? C’’est le président de la République qui va s’adresser au gouvernement, lors du prochain Conseil des ministres. Et ce sera, probablement, mercredi prochain. Quant à  moi, je recevrai les ministres au cours d’un conseil de cabinet mardi 17 décembre. Nous allons conduire une action, tenant compte de l’ensemble des préoccupations de notre pays. La mission principale du gouvernement de transition, C’’est la récupération du nord de notre pays et l’organisation d’élections crédibles. Mais, concomitamment, nous sommes chargés de traiter les problèmes quotidiens des Maliens. Prenons, justement sur ces deux missions, le cas des élections. Pensez-vous qu’il peut y avoir des élections organisées avant la fin de la transition, c’est-à -dire avant le mois d’avril ? Les élections seront organisées dès que possible. s’il nous faut organiser des élections crédibles, il ne faut pas organiser des élections à  l’issue desquelles une crise postélectorale va éclater. Mais il peut y avoir des élections organisées avant une intervention militaire dans le Nord ? Pourquoi pas ? Sous-entendu, des élections avec les réfugiés dans les camps, avec les déplacés dans le Sud ? Avec les réfugiés dans le camp, avec les déplacés dans le Sud, mais avec nos populations qui sont restées sur place à  Gao, à  Tombouctou et à  Kidal. Comment faire pour ça ? Il nous faut sécuriser les grandes agglomérations du Nord ! On ne peut pas organiser d’élections sans les grandes agglomérations du Nord ! Sinon, ce serait consacrer même la partition de notre pays ! Une intervention militaire malienne est-elle imaginable avant l’intervention internationale ? Dès que nous en aurons les moyens, si l’intervention militaire est indispensable, nous la mènerons. Avant même l’intervention africaine ? Pourquoi pas ? Eventuellement. l’armée malienne est en train de se préparer. Et dès qu’elle sera prête, nous évaluerons la situation, si nous devons intervenir seuls ou avec les forces de la Cédéao (Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest) notamment. Et nous comptons beaucoup sur la communauté internationale pour nous accompagner et sortir de cette crise. Dans le gouvernement, les principaux postes ministériels, de la Défense, de l’administration territoriale, et de la Justice, sont toujours détenus par des proches de l’ex-junte. N’est-ce pas gênant ? à‡a ne me gêne aucunement. Le gouvernement est une équipe collégiale solidaire. Surtout solidaire ! Et le chef du gouvernement dirige et coordonne l’action du gouvernement. Ces prérogatives, je les exercerai pleinement. Donc C’’est clair, le chef du gouvernement C’’est vous. Ce n’est pas le capitaine Sanogo ? Non ! Le capitaine Sanogo n’est même pas membre du gouvernement ! Le chef du gouvernement C’’est moi ! Et le gouvernement exercera ses prérogatives, évidemment, sous l’autorité du président de la République ! Que répondez-vous à  tous ceux – l’Union africaine, l’Union européenne, les Etats-Unis – qui demandent aux militaires de ne pas s’immiscer dans le processus de transition au Mali ? Moi, je n’ai pas le sentiment que dans les missions du gouvernement, les militaires s’immiscent de façon à  troubler le cours de la transition. Mais je ne néglige pas ce qui a été dit. Maintenant je viens de prendre la tête du gouvernement, J’apprécierai chaque acte qui sera posé par les uns et les autres. Vous avez condamné la façon dont Cheick Modibo Diarra, votre prédécesseur, a été obligé de démissionner ? Condamné… La question ne m’a jamais été posée. Je vous la pose. Vous me la posez… Ce n’est pas orthodoxe, ce qui est arrivé. C’’est ce que je peux vous dire. On parle des missions. Vous allez commencer par quoi ? J’ai reçu toute la journée les forces vives de la nation. Vous avez leur soutien ? J’ai leur soutien unanime et sans aucune réserve ! C’’est fondamental pour la suite. Croyez-vous à  un dialogue possible et des négociations avec le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) et Ansar Dine ? Le dialogue est indispensable ! Nous sommes entre Maliens. Qu’il y ait un dialogue des Maliens qui ne partagent pas la même vision de la gouvernance de notre pays, C’’est tout à  fait normal, et nous engagerons le dialogue dès que possible. Il aura probablement lieu au Mali. C’’est un souhait de votre part ? C’’est un souhait de ma part et je ferai en sorte que ce souhait soit suivi par les décideurs. Est-ce que dans ce dialogue vous allez intégrer l’ensemble des communautés du Nord, c’est-à -dire pas uniquement les groupes armés, mais aussi les Peuls, les Songhaà¯s ? Mais bien sûr ! Bien sûr ! La réconciliation, elle est indispensable ? Elle est indispensable ! Incontournable, pour rétablir l’unité du Mali, l’intégrité territoriale du Mali ! Nous sommes un pays aujourd’hui en grande difficulté. Les trois quarts de notre pays sont occupés par des bandes armées. Notre démocratie est menacée. Mais le Mali, dans ce genre de situation, a toujours su trouver les ressources nécessaires pour rebondir. Je suis convaincu que le Mali rebondira.

Edito : Diango, à toi de jouer !

Sa silhouette serviable rassure. Avant qu’il ne soit Premier ministre de transition, Diango Cissoko, était un homme de l‘ombre, un de ces fonctionnaires de l’Etat, que nous journalistes rencontrions à  Koulouba, et à  qui nous faisions à  peine attention, obnubilés que nous étions par le Président. Et rien d’autre. Pourtant, Diango veillait au grain. Supervisait en douce les audiences, les cérémonies au palais. Rêvait-il un jour d’accéder à  de hautes fonctions comme celles de Premier ministre ? C’’est pourtant à  la faveur d’une transition malienne malmenée par les militaires que l’homme a été mis en pleine lumière. Comme quoi, la patience paie toujours… Pour rappel, Diango Cissoko aura occupé des fonctions austères, Directeur des Services pénitentiaires du Mali, Secrétaire Général à  la Présidence, ministre, etC’… l’homme connaà®t les rouages, crient en chœur les observateurs… Sans l’éclat des fêtes, cérémonies et autres fastes, auxquels aspirent tant de ministrables… Et le nouveau gouvernement qu’il vient de former, reste à  quelques changements près le même. Quelque permutations, un ou deux nouveaux et toujours les têtes d’affiches à  la Défense, la Sécurité intérieure, à  l’Administration territoriale, ou aux Affaires étrangères, confirme une mainmise de «Â la toujours présente junte », et celle moins pesante de Dioncounda Traoré. Diango devra donc ménager la chèvre et le chou. Ne pas déplaire au capitaine Sanogo, qui surveille depuis Kati. Et se conformer aux volontés du Président par intérim. Eviter la trop grande indiscrétion de Cheick Modibo Diarra, qui aura perdu son poste pour imprévisibilité. Ne pas faire cavalier seul ou voyager aux quatre coins de la planète, sans avertir, dixit Sanogo. Et enfin avancer dans les deux missions principales : reconquérir le Nord et organiser au plus vite des élections pour clore une transition déjà  bien en peine. Surtout, Diango Cissoko devra éviter d’être «Â fourbe » face aux Maliens. On l’aura compris, le peuple ne pardonnera pas ! C’’est l’avenir du Mali qui est en jeu.

Django Cissoko, nouveau Premier Ministre du Mali

Muni de son DEA en droit international et relations internationales à  la Faculté de Droit et de Sciences politiques de l’Université de Caen, de son diplôme de l’Institut International d’administration publique de Paris et de son doctorat de 3ème cycle de Droit public, à  la faculté des Sciences économiques de l’Université de Rouen, Diango Cissoko est entré dans la fonction publique en 1971 en qualité d’administrateur civil. De 1971 à  1984, il est tour à  tour directeur des services pénitentiaires, puis de la prison centrale de Bamako, de la Fonction publique et du personnel, directeur de cabinet du ministre du Travail et de la Fonction publique et enfin membre de la Commission nationale de réforme administrative. En décembre 1984, quand il fait son entrée au gouvernement au poste de ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Diango Cissoko a déjà  une belle expérience derrière lui. Mais C’’est en devenant Secrétaire général de la Présidence de la République avec rang et prérogatives de ministre en février 1988 qu’il se retrouve au C’œur du pouvoir. Pour de nombreux observateurs, personne ne connait autant les rouages de l’administration et le fonctionnement de l’Etat au Mali que le nouveau Premier Ministre. Cette fonction de ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, il l’occupera à  plusieurs reprises et ce pendant plus de vingt ans. En même temps que, par intermittence, les postes de Gouverneur suppléant du FMI, de la Banque Mondiale, de la Banque islamique de développement (BID), de la Banque Africaine de Développement (BAD), du Fonds africain de développement (FAD), et Gouverneur de la Banque Mondiale pour le compte de l’Etat Malien. Sous la Troisième République, M. Cissoko opère son grand retour dans les deux premières institutions de la République, le 13 novembre 2002, comme Directeur de Cabinet du Premier ministre avec rang de ministre, avant de retourner en janvier 2008 à  la Présidence de la République comme Secrétaire général, toujours avec rang de ministre. Diango Cissoko n’est pas seulement un administrateur mais aussi enseignant. Il a servi au sein de plusieurs grandes écoles de la place dont l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), l’Ecole Nationale d’Ingénieurs (ENI). A son actif également une vingtaine de publications portant entre autres, sur le droit pénal général et la science pénitentiaire, la justice, la fonction publique, la science administrative et la rédaction administrative («Rédaction administrative » Déc 2005). Cet ouvrage a été honoré du prix Malouet 2006 par l’Académie des sciences morales et politiques de l’Institut de France. Diango Cissoko, Médiateur de la République de Mai 2011 à  ce jour, est Officier de l’Ordre National du Mali. Le nouveau Premier Ministre de Transition du Mali aura fort à  faire pour rassembler la classe politique autour de lui et former un gouvernement dans lequel se reconnaissent toutes les composantes de la société malienne. Son expérience des hommes et de la marche de la chose publique sera certainement un atout pour mettre les Maliens ensemble et enclencher définitivement le processus de résolution de la crise que traverse le pays depuis dix mois. Un défi que l’homme, âgé de 63 ans a, selon ses anciens collaborateurs, tous les moyens de relever.

Sénégal : Le premier ministre, Abdoul Mbaye, se blanchit 

Près de huit mois après son arrivée à  la primature, le premier ministre sénégalais Abdoul Mbaye a signé hier sa première sortie face à  la presse. Occasion saisie par le PM pour aborder la situation socio-économique du pays. Devant les hommes de médias, il a surtout ténu à  répondre à  ceux qui l’accusent de blanchir l’argent de l’ex-dictateur tchadien Hissène Habre qui vit au Sénégal depuis 1990 après sa chute. En effet le journal, La «Â Lettre du continent » avait fait cas d’un audit réalisé sur ordre du groupe marocain Attijariwafa Bank dans le cadre de la reprise de la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest(Cbao), dirigée par l’actuel premier ministre de 1989 à  1997. Selon les conclusions dudit audit, le chef du gouvernement sénégalais, à  en croire La Lettre du continent, serait impliqué dans un blanchissement d’argent en faveur de Hissène Habré via des comptes fictifs ou appartenant à  clients décédés. l’argent se chiffrerait à  une vingtaine de milliards de francs Cfa. Abdoul Mbaye est resté zen devant ces accusations et parle de diffamation même s’il se défend de porter plainte. «Â La moindre des choses quand on accuse une personne de blanchiment d’argent, C’’est de vérifier comment ce délit est défini dans la loi. La loi contre le blanchissement d’argent date de 2004 alors qu’on me reproche des faits qui remontent à  1990 » se défend le chef de l’attelage gouvernemental. Aldoul Mbaye a tenu à  préciser que ce sont d’abord les autorités sénégalaises de l’époque qui ont accueilli l’ex-dictateur. Il a cherché, explique t-il, à  déposer son argent dans des banques. «Â J’étais administrateur général de la CBAO. J’ai d’abord demandé aux autorités si je pouvais accepter cet argent comme dépôt auprès de ma banque. Pourquoi voulez-vous que je n’accepte pas, alors que la banque était à  l’époque dans une situation catastrophique ? Pourquoi voulez-vous que je n’accepte pas des dépôts qui n’ont aucun problème avec le sentiment des autorités sénégalaises ? », s’interroge, avec une pointe d’étonnement, celui qui se dit être la cible privilégiée des attaques. Pouvait-il en être autrement ? Non pour Abdoul Mbaye qui confie : «Â Le Président m’avait prévenu au soir de ma nomination, que J’allais être confronté à  d’éternelles attaques, ça n’a pas raté. J’avais espéré que cela cesserait à  un moment mais… »

Valérie Amos reçue par le Premier ministre

La Sous-secrétaire générale des Nations-Unies pour les actions humanitaires, Valerie Amos, était hier l’hôte du Premier ministre. Arrivée la veille à  la tête d’une forte délégation, la diplomate onusienne vient s’enquérir de la situation humanitaire dans notre pays et voir avec les autorités comment le Système des Nations-Unies et les autres partenaires au développement peuvent aider le Mali à  se relever et à  affronter les défis urgents qui l’attendent. Le Premier ministre Dr Cheick Modibo Diarra a bien entendu exposé les priorités du Mali qui tournent autour de l’éducation, de la santé, de l’alimentation et de l’assainissement. Et cela, aussi bien au nord qu’au sud. Parfaite convergence de vue entre les deux parties, puisque les Nations-Unies sont prêtes à  venir en aide à  toutes les populations, notamment au plan alimentaire. Pour cela, elles vont lancer un plaidoyer spécial pour le Mali, afin de mobiliser 100 millions de dollars dont près de la moitié est déjà  disponible. La Sous-secrétaire espère que sa visite va faciliter le recouvrement des fonds supplémentaires. Valerie Amos qui a éprouvé beaucoup d’émotion en visitant le matin même le Centre de renforcement en nutrition de la commune V du district de Bamako, s’envole ce matin pour Mopti o๠sa présence donnera sans doute du baume au C’œur aux milliers de déplacés qui y ont trouvé refuge. Moins de dix jours après la formation du gouvernement d’union nationale, la visite de la Sous-secrétaire apparaà®t comme le prélude au retour des partenaires qui avaient pris leurs distances à  la suite des événements du 22 mars 2012.

Ethiopie: Meles Zenawi est mort

Il dirigeait l’Ethiopie d’une main de fer depuis le 23 aout 1995. Meles Zenawi est décédé ce 20 aout 2012 à  l’âge de 57 ans. Le Premier-Ministre s’est éteint « aux environs de minuit » selon le porte-parole de son gouvernement Bereket Simon. Il se trouvait « à  l’étranger », a-t-il ajouté. M. Zenawi n’avait plus été vu en public depuis juin et son état de santé faisait l’objet de nombreuses rumeurs. En juillet, des sources diplomatiques avaient indiqué qu’il était hospitalisé dans la capitale belge Bruxelles et qu’il se trouvait dans un état critique. Mais son état s’était amélioré ces derniers temps selon ses proches. « Il récupérait bien mais tout d’un coup il s’est passé quelque chose et il a dû être emmené d’urgence en unité de soins intensifs et ils n’ont pu le maintenir en vie » a affirmé le porte-parole M. Bereket, sans donner de précision sur la maladie dont souffrait le Premier ministre. Selon de nombreuses sources, dont certaines proches de la famille de l’ex-Premier Ministre, ce dernier souffrait d’un cancer depuis un an. Un révolutionnaire C’’est en 1974 que commence le parcours politique de Meles Zenawi Asres, né Legesse Zenawi. Il est alors étudiant en deuxième année de médecine à  l’Université d’Addis Abeba. Il interrompt ses études pour rejoindre les rangs du Front de libération du peuple du Tigré (FLPT), un mouvement de guérilla dans le nord du pays, opposé au régime du Derg (Gouvernement militaire provisoire de l’à‰thiopie socialiste, de 1974 à  1987). De 1979 à  1989, il est tour à  tour élu à  la tête du comité de direction du parti puis président du comité exécutif et enfin président du FLPT. Après la chute officielle du régime du Derg, le 28 mai 1991, Meles Zenawi devient président du gouvernement de transition jusqu’au 22 août 1995. Déclaré élu à  la tête du pays, il engage son pays dans des réformes tous azimuts : multipartisme, liberté religieuse, élections démocratiques et privatisation de certains secteurs. Sa présidence sera également marquée par la sécession de l’à‰rythrée après référendum en 1993 et l’adoption d’une nouvelle Constitution en 1994, après laquelle l’à‰thiopie devient officiellement la République fédérale démocratique d’à‰thiopie. Il a été réélu en 2000, 2005 et 2010. Le 6 juin 2007, il est élu par ses pairs, président du NEPAD. En 2009, 2010 et 2011, il est le porte-parole des pays africains dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (conférences de Copenhague, Cancun et Durban). l’Afrique perd un de ses « grands » « Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi était un dirigeant fort, pas seulement pour son pays mais pour tout le continent africain, agissant comme un médiateur dans de nombreuses discussions, notamment dans la Corne de l’Afrique ». C’’est par ces mots que le Président sud-africain, Jacob Zuma a réagi à  l’annonce du décès de M. Zenawi. l’homme avait fait de son pays, au fil des ans, un allié-clé des Etats-Unis dans la lutte contre l’extrémisme islamiste dans la Corne de l’Afrique. Il avait également su imposer son autorité à  ses voisins ». Selon une source diplomatique, il était « un pôle de stabilité entre le Soudan, l’Erythrée et la Somalie, et sa disparition risque de remettre en cause la stabilité précaire de la région ». Ordre constitutionnel respecté A la suite du Maliawi et du Ghana, l’Ethiopie, pourtant taxé d’être une dictature, vient de faire une passation pacifique du pouvoir. C’’est en effet le vice-Premier ministre Hailemariam Desalegn qui va désormais assurer l’intérim à  la tête du pays. Conformément à  la Constitution éthiopienne, le vice-Premier ministre devra aller devant le Parlement et prêter serment. La cérémonie devrait se dérouler dans les prochaines heures. La date des funérailles de M. Meles n’a pas encore été précisée.

Message du Premier Ministre à la Nation

Mes Chers Compatriotes, De retour d’un long périple qui m’a conduit au Niger, au Sénégal et en France, J’ai estimé devoir m’adresser à  vous, pour vous rendre compte et partager avec vous certaines réflexions. Il y a lieu de rappeler que ce déplacement est l’aboutissement d’une série de voyages que J’ai eu à  effectuer au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo, en Algérie et en Mauritanie. Dans tous ces pays, il m’a été donné l’occasion d’échanger avec mes frères et amis, de la situation du Mali, de son devenir, des voies et moyens pour libérer le pays du joug des irrédentistes, des terroristes et autres narcotrafiquants. Je voudrais ici adresser encore une fois mes vifs encouragements au Colonel Gamou et à  ses hommes qui depuis Niamey ont tenu à  nous renouveler leur serment de toujours rester au service de la mère patrie une et indivisible et à  nous réaffirmer leur détermination à  consentir le sacrifice ultime pour l’intégrité territoriale du Mali. Mes chers compatriotes, Ce compte rendu, J’ai tenu naturellement à  en accorder la primeur au Président par intérim, Dioncounda TRAORE. Je suis heureux de vous annoncer que l’état de santé du Président est, de l’avis même de ses médecins, satisfaisant. Je puis en témoigner pour l’avoir trouvé en excellente forme, avec un moral d’acier et une irrésistible envie de rentrer au pays. Sur ce point, tout est mis en œuvre pour créer les meilleures conditions de son retour et de sa protection en parfait accord avec lui-même pour que plus jamais nous ne revivions le cauchemar du 21 mai 2012. Mes chers compatriotes, Avec le Président Dioncounda TRAORE, la mise en place du Gouvernement d’Union nationale a été abordée. Mes chers compatriotes, Il est bon de rappeler que le Gouvernement actuel a été composé dans un contexte particulièrement difficile. Lors de ma nomination, le climat politique n’était pas à  la sérénité. l’approche des réalités était viciée par une vision manichéenne qui faisait que les acteurs politiques se regardaient en chiens de faà¯ence. Nous avons donc été amené à  faire le choix d’une équipe gouvernementale qui tout en reflétant l’unité et la diversité de la Nation, se voulait en dehors des contingences partisanes. C’’était de notre point de vue, la meilleure façon de traverser la zone de turbulence. Dans cet environnement particulier, le Gouvernement qui bouclera ses trois mois, le 24 juillet prochain a assuré avec beaucoup de réussite, les tâches ingrates mais exaltantes de l’Etat. Il s’est attaché à  l’adoption des mesures visant à  apaiser les tensions sociales à  travers divers projets de lois soumis à  l’Assemblée nationale. Dans le cadre du dialogue sociopolitique, il a initié des rencontres avec les Partis politiques et les Organisations de la Société civile pour évoquer les moyens de relever les défis de la Transition et leur faire part de notre intention de mettre sur pied u n organe consultatif destiné à  servir de cadre de dialogue. Cet organe qui regrouperait des représentants des Partis politiques, de la société civile, des dignitaires religieux, des opérateurs économiques, des représentants des forces armées et de sécurité, serait le lieu d’échanges réguliers avec le Gouvernement sur la marche de la Transition, notamment la restauration de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles. Le dialogue avec la classe politique est bien enclenché et dans les jours à  venir, les forces vives seront conviées à  un forum d’échange sur les grandes préoccupations de la Nation. Chers compatriotes, Au titre des préparatifs de la campagne agricole 2012-2013, le Gouvernement a accordé une subvention sur les semences et les intrants afin de sauver la campagne en cours et éviter une nouvelle crise alimentaire l’an prochain. Il a aussi procédé au paiement aux fournisseurs d’engrais, des arriérés dus par l’Etat au titre des campagnes 2010 et 2011. s’agissant de l’action humanitaire le Gouvernement a procédé à  l’acheminement et à  la distribution de vivres, de médicaments, de moustiquaires imprégnées à  nos compatriotes déplacés, aux populations restées au Nord et à  celles des communes déficitaires dans le sud du pays. En ce qui concerne le front social, malgré le contexte économique précaire, le Gouvernement paie régulièrement et à  temps les salaires des travailleurs. Les services de santé et les hôpitaux fonctionnent normalement. Les fournitures d’eau et d’électricité sont assurées correctement. Les cours et les examens de tous les ordres d’enseignement se sont tenus dans les délais. C’’est le lieu pour moi de rendre hommage aux parents d’élèves, aux enfants qui ont pris conscience et ont décidé de ne plus se laisser distraire pour des activités extrascolaires et de se tourner résolument vers leurs formation, mais aussi et surtout aux maà®tres qui ont bien voulu accepter de mettre en veilleuse leurs revendications légitimes. Je voudrais ici donner l’assurance que leurs préoccupations seront examinées avec bienveillance dans la mesure du possible et du droit. En ce qui concerne la justice, un accent particulier est porté sur la présentation et le respect des droits de tous les Maliens tout en s’assurant qu’aucun citoyen ne se croit au dessus de la loi. A cet effet, les enquêtes relatives à  l’agression du Président Dioncounda TRAORE se poursuivent normalement et les auteurs, commanditaires, et complices, quels qu’ils soient, o๠qu’ils se trouvent, seront poursuivis et traduits devant les tribunaux. Je saisi cette occasion pour déplorer et condamner avec la dernière rigueur, l’agression des journalistes dont Saouti HAIDARA, Directeur de publication de l’Indépendant. Des instructions fermes ont été données pour que les auteurs de ces forfaits ignobles soient recherchés et livrés à  la justice. Nous souhaitons à  Messieurs HAIDARA et KEITA prompt rétablissement. Chers compatriotes, Le Gouvernement vient d’élaborer sa feuille de route. La primeur en a été réservée au Président. Elle a été transmise aujourd’hui même à  l’Assemblée nationale et portée à  la connaissance du Corps diplomatique par le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. J’envisage de convoquer sans tarder une session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour présenter aux honorables députés le contenu de la feuille de route et obtenir leur adhésion et leur contribution pour sa mise en œuvre. Cette session aura aussi à  examiner la prorogation du mandat du Haut Conseil des Collectivités conformément à  l’Arrêt de la Cour Constitutionnelle dont l’avis avait été requis. Chers compatriotes. Beaucoup reste encore à  faire. Nous en sommes conscients. Nous constatons que le feu de la polarisation partisane est en train de baisser d’intensité. Il est désormais possible de mettre ensemble les talents et les engagements au service du pays et de former un Gouvernement d’Union nationale. Nous sommes convenus le Président et moi d’engager les consultations avec toutes les parties concernées afin que toutes les énergies soient tendues vers le même idéal, celui de réconcilier le Mali avec sa grandeur faite de dignité et d’unité. Chers compatriotes. l’attention du Gouvernement s’est singulièrement focalisée sur la reconquête des régions du Nord. Nous avons dit que nous sommes ouverts à  la négociation avec la participation de toutes les communautés originaires du Septentrion. En même temps, nous nous préparons minutieusement à  l’option militaire. La réorganisation de la chaà®ne de commandement, l’équipement et la formation des hommes ainsi que la prise de mesures pour la motivation des troupes sont en cours. Partout, lors de mes déplacements, J’ai tenu le même langage, le Mali souhaite l’assistance multiforme pour libérer le Septentrion. Le Mali veut l’appui des pays amis pour aider à  la restructuration de son armée pour que cette armée soit mieux outillée dans l’accomplissement de ses tâches régaliennes. Partout la réponse a été la même : les pays apporteront leur soutien au Mali en fonction de leurs moyens ou conformément à  leur législation nationale. Je voudrais en votre nom et en celui du Président par intérim, leur exprimer la gratitude du peuple malien. La Communauté Economique des Etats de l’Afrique (CEDEAO) a donné le ton avec l’envoi d’une mission d’experts militaires à  Bamako. Nous attendons impatiemment leurs propositions pour nous permettre de faire une requête en vue de poursuivre la mobilisation de nos autres partenaires d’Afrique et du reste du monde en termes de besoins adaptés aux ambitions communes. Je voudrais réaffirmer ici haut et fort que nous n’abandonnerons jamais nos compatriotes du Nord et ce qui arrive dans les zones o๠ils vivent est une affaire nationale, ouest-africaine, africaine et même mondiale. Nous le savons et le reste du monde le sait. Nous n’avons d’autre option que de nous unir. Chaque génération a un devoir que lui impose l’histoire. Le nôtre est de reconstruire le Mali que nous ont léguée nos devanciers pour que nous passions le flambeau à  nos successeurs avec des frontières intactes. Notre devoir est un défi et son exécution un sacerdoce. Nous avons des valeurs de civilisation qui nous permettent de nous hisser à  la hauteur du destin. Il nous faut revenir à  l’unité avec la passion qui nous unit et que nous avons en partage ; à  savoir notre amour pour un Mali un, indivisible, prospère et fort. Je vous remercie./.