Transition : ce qui attend Cheick Modibo Diarra

C’’est d’un pays complètement fragilisé que vient d’hériter Cheick Modibo Diarra. Nommé mardi dernier Premier ministre de la transition, il aura, avec ses «Â pleins pouvoirs », comme mission de remettre le pays au travail. La formation du nouveau gouvernement, dont les consultations ont déjà  commencé, devrait intervenir dans les prochains jours. Et l’une des priorités reste la reconquête du territoire, aujourd’hui partagé entre la rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les groupes islamistes armés d’Ançar Dine et d’AQMI. Jamais depuis 1960, l’armée malienne n’a été aussi humiliée. Chassée des trois principales régions du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal), les populations doivent se résigner à  attendre l’aide extérieure et celle de CEDEAO pour rétablir l’intégrité territoriale. La moitié du pays échappe depuis un mois au contrôle de l’administration centrale. Achat de moyens de combat adaptés aux réalités du terrain, formation de militaires capables de défendre le drapeau en tout lieu et en toute circonstance, etc. aujourd’hui aucun effort ne sera de trop pour reconquérir nos villes. Le défi humanitaire… Mais en attendant, ce sont des centaines de milliers de familles qui fuient vers Bamako (au meilleur des cas) o๠vers les pays voisins. Avec des magasins et des banques pillées, des hôpitaux en manque de médicaments, le défi humanitaire reste urgent. Car depuis une année, le Système d’alerte précoce (SAP) avait tiré la sonnette d’alarme sur la menace de famine qui sévit dans 104 communes (sur les 703) du pays. Le temps presse pour le nouveau Premier ministre, et la création d’un département ministériel chargé du Nord préconisée par les conclusions de Ouagadougou, démontre toute l’importance de l’enjeu. «Â Fichier électoral, administration publique… » l’enjeu de la mission de Cheick Modibo Diarra sera d’établir un fichier électoral fiable en vue pour les prochaines élections. «Â Nous attendons qu’il mette en place un fichier biométrique avant les élections générales. C’est la seule solution pour avoir un climat politique apaisé et organiser des élections transparentes et crédibles. La gestion du fichier électoral et l’organisation matérielle des opérations de vote doivent être confiées à  un organisme indépendant afin d’éviter toute crise postélectorale », recommandent plusieurs responsables politiques interrogés sur leurs attentes. «Â Le Mali pourrait organiser pour la première fois depuis 1992, des élections crédibles dignes de ce nom », espèrent d’autres. Gouvernance et autorité d’état Il y a défi non moins important qui va attendre le nouveau patron de l’exécutif national : C’’est celui de remettre les Maliens au travail. Il faut le dire, Cheick Modibo hérite d’un pays o๠sévit la corruption à  tous les niveaux de l’administration. Le nouveau chef du gouvernement hérite aussi d’un Etat complètement absent o๠l’autorité n’existe que sur le papier, o๠le laisser-aller a plongé les populations dans une sorte de jungle, o๠chacun fait ce qu’il, o๠les règles élémentaires de civisme et patriotisme sont régulièrement foulés au pied par ceux-là  même qui doivent constituer l’exemple. Cheick Modibo hérite, encore une fois, d’un pays sans école depuis plus de 10 ans. A tous les niveaux de l’enseignement, il n’y a aucune perspective, et rien ne constitue de motif de satisfaction. l’ancien régime, qui a étalé son incapacité notoire à  assurer la formation des ressources humaines, avait laissé faire. Et le fameux «Â Forum sur l’éducation » n’a pas pu changer le visage d’une école en quête de repères. Comment redonner espoir à  un Mali malade ? Voilà  tout le défi du Premier ministre de transition. Le temps presse pour CMD et le bilan qui lui sera dressé sera sans complaisance.

Cheick Modibo Diarra, de la NASA à la Primature du Mali

De Nioro du Sahel o๠il vit le jour en 1952, aux Etats Unis o๠il s’est distingué par ses travaux, Cheick Modibo Diarra a eu un parcours exceptionnel. Son baccalauréat en poche en 1972, il part étudier les mathématiques et la physique à  l’Université Pierre et Marie Curie à  Paris, puis l’Ingénierie Aérospatiale aux à‰tats-Unis à  Washington, o๠il obtiendra la nationalité américaine. C’’est à  la Howard University qu’il atterrit, grâce à  une bourse d’études. En 1989, l’année o๠le monde basculait avec la chute du mur de Berlin, une rencontre bouleverse le destin de Cheick Modibo Diarra. Alors qu’il se destinait à  une carrière d’enseignant, il rencontre deux chercheurs de la NASA qui lui proposent d’intégrer le laboratoire de propulsion des fusées, le fameux Jet Propulsion Laboratory. Quelques années plus tard, l’enfant de Ségou deviendra navigateur interplanétaire. Il travaille d’abord sur le projet d’envoi de la sonde Magellan dans l’espace, un univers qui l’a toujours fasciné. En juillet 1997, son heure de gloire est arrivée. Il conçoit et envoie une sonde qui atterrit sur Mars avec à  son bord un robot capable de se mouvoir, de réaliser des analyses scientifiques et de prendre des photographies de la planète rouge. La mission Pathfinder est un succès, et C’’est désormais une notoriété interplanétaire qu’acquiert Cheikh Modibo Diarra, devenu l’icône de tout un continent. Ses compatriotes maliens, notamment les jeunes, en sont fiers, même s’ils ne comprennent pas très bien ce qu’est un navigateur interplanétaire… Engagement social…et politique Après ses années au service de la NASA et des Etats-Unis, Cheikh Modibo Diarra se retourne vers son continent. Il y crée, en 1999, l’association Pathfinder Foundation pour l’Education et le développement, afin de susciter l’intérêt des jeunes, en particulier les filles, pour la science. A Bamako, il initie un laboratoire de recherche solaire. Cheikh Modibo s’envolera en 2006 vers Johannesburg pour y présider le département Afrique de Microsoft. Même s’il n’a qu’un rôle protocolaire et de représentation, il continue son combat pour réduire la fracture numérique et faire profiter le continent de toutes les avancées technologiques en promouvant de nombreuses initiatives sur le continent. Il est également Ambassadeur de bonne volonté de l’Organisation des Nations Unies pour la Science, l’Education et la Culture (UNESCO) depuis 1998. En 2011, ce père de trois enfants, marié à  la fille de l’ex-président Moussa Traoré se lance en politique. Le 6 mars, avec la bénédiction de son beau-père, il porte sur les fonds baptismaux un nouveau parti, le Rassemblement pour le développement du Mali, (RPDM), dont il devient le président. Le RPDM ambitionne alors de construire un projet de société basé sur l’égalité des chances pour tous les citoyens. Ses dirigeants présentent leur nouvelle formation comme « un parti qui défend les intérêts du peuple, l’égalité des chances, l’ équité, la souveraineté de l’Etat et respectueux des droits de l’Homme ». Cheick Modibo Diarra annonce dans la foulée qu’il sera très probablement candidat à  la présidentielle de 2012. «J’ai toujours fait de la politique. Au sens étymologique du mot, politique veut dire résoudre les problèmes de la Cité. Elle ne signifie pas aller faire des discours, courir de gauche à  droite. Je pense que J’ai toujours participé à  la résolution des problèmes de la Cité et continuerai à  résoudre autant de problèmes que je peux », déclarait-il ce jour là . La revanche du Général Moussa Traoré ? Comme le stipule l’Accord Cadre du 6 Avril signé entre la junte et CEDEAO, CMD devra pourtant renoncer à  son ambition présidentielle. Si l’on en croit les intentions de vote en sa faveur, il a sans doute fait le bon choix. Mais sera t’il à  la hauteur de l’enjeu ? La tâche ne sera sans doute pas facile pour ce Premier ministre « de consensus », pourtant nommé par le CNRDRE et le médiateur, sans que la classe politique et la société civile n’aient été consultées. Saura t’il s’imposer ? Aura t’il les coudées franches face aux militaires et au vieux renard politique qu’est Dioncounda Traoré ? Originaire de Ségou comme le capitaine Sanogo, chef de la junte, Cheick Modibo Diarra pourra aussi jouer de son lien de parenté avec Moussa Traoré, respecté par tous les militaires. Vingt ans après le coup d’état contre le Général dictateur, le capitaine Sanogo aura fait fuir son tombeur ATT, pour ensuite installer son gendre à  la Primature. Certains appellent cela la revanche de l’histoire. Quant à  l’attitude du peuple malien, elle dépendra sûrement de la capacité de l’homme de la Nasa, surtout connu dans les milieux informés, à  poser des actes justes dès les premiers jours. Selon ses proches, il a toutes les qualités pour être « l’homme de la situation ». Son charisme, sa stature internationale et surtout sa connaissance des réseaux financiers internationaux, ainsi que « l’estime » dont il jouit auprès des Partenaires techniques et financiers devraient lui servir pour l’immense tâche qui l’attend. A commencer par celle de former un gouvernement d’union nationale.

Transition: Cheick Modibo Diarra est-il le bon choix?

Attendue depuis quelques jours, la nomination du Premier ministre de transition a eu lieu ce 17 avril. Celui qui va diriger la transition se nomme Cheick Modibo Diarra(CMD), astrophysicien, chef de parti et précédemment candidat à  l’élection présidentielle du 29 avril. Ce choix a été accueilli avec satisfaction par plusieurs acteurs de la crise depuis le coup d’Etat du 22 mars dernier. Satisfaction des « forces vives » Au Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de l’Etat (F, on trouve qu’il s’agit d’ « un bon choix ». Si son vice-président regrette que le Front n’ait pas été consulté, il reconnait « le patriotisme et la capacité technique » de l’homme à  diriger cette transition. Iba N’Diaye d’ajouter qu’il ne doute pas que les défis auquel fait face le pays seront relevés avec la participation de chacun. Quant à  la Coordination des organisations patriotiques du Mali, COPAM, (pro junte), elle pense que cette nomination est un signal fort vers une sortie de crise. Son président, Hamadoun Amion Guindo, salue les nombreuses initiatives de développement entreprises par Cheick Modibo depuis son retour au Mali. Et estime qu’il est le Premier ministre de la situation. Il ajoute que la COPAM reste disponible à  l’accompagner pour réussir le pari. Tous sont donc unanimes sur le choix de CMD, « son parcours, son attachement aux valeurs de société constituent des atouts pour lui ». Autre son de cloche Mais tout le monde n’est pas de cet avis. De nombreux observateurs se veulent en effet plus prudents et craignent, à  travers cette nomination, une « répétition des erreurs du passé », comme dans les années 1990 o๠en pleine crise, on a eu trop confiance aux technocrates. C’’est du moins l’avis du Pr. Balla Konaré, chargé de cours à  la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) de l’Université de Bamako. « J’ignore les vraies motivations de ce choix. Mais J’ai compris qu’elles peuvent être d’ordre stratégique. Si tel est le cas, son choix est une erreur. Car les Etats unis ne sont étrangers à  la situation que nous vivons. Ils sont responsables à  part entière de l’invasion de la Libye qui nous a causé une nébuleuse rébellion », analyse l’universitaire. Qui s’interroge sur la légitimité de Cheick Modibo à  occuper ce poste. Le Pr. Balla Konaré, qui craint dans les jours à  venir une crise politique, pense que le nouveau Premier ministre de la transition a d’ « énormes insuffisances sur le plan social qu’il doit corriger ». « Il faut avoir le courage de le dire. Le choix de sa personne n’est pas bon. Car Cheick Modibo a une nationalité américaine. Pis, il n’a aucune base sociale. C’’est un homme de sciences, cela est vrai. Malheureusement qui ne sait rien des vraies réalités du Mali », affirme le Pr. Konaré. La « réhabilitation » de Moussa Traoré ? D’autres observateurs se veulent plus sévères, et pensent que la nomination de Cheick Modibo revêt de facto la réhabilitation de l’ancien dictateur malien, Moussa Traoré, dont il est le gendre. « Techniquement, il est bon. Mais M. Diarra n’a jamais pardonné à  Modibo Keà¯ta (ancien président du Mali) et à  ses camardes d’avoir emprisonné son père. Pendant ces nombreuses années, il n’a d’ailleurs pas caché son mépris pour l’US-RDA. Je crains alors en lui un esprit de revanche sur les tombeurs de Moussa Traoré et certains dignitaires du régime US-RDA », commente pour sa part cet observateur politique sous le couvert de l’anonymat.

Après l’investiture, quel Premier ministre de transition ?

Qui va diriger le gouvernement de transition après l’investiture de Dioncounda ce jeudi ? l’Accord Cadre signé entre la CEDEAO et la junte au pouvoir prévoit la nomination d’un Premier ministre de transition disposant des pleins pouvoirs et ayant pour mission de gérer la crise dans le nord du Mali et d’organiser les élections. Le président intérimaire étant investi, la nomination du premier ministre est la question qui intéresse. Une personnalité avec un profil international, mentionne les uns. Des anciens premiers ministres qui ont servi le pays avec exemplarité, des patriotes comme Ousmane Issoufi Maiga ou Modibo Keita sont cités. Il y a aussi le navigateur interplanétaire, le Dr. Cheick Modibo Diarra, président du RpDM et gendre de l’ancien président Moussa Traoré, et qui, selon la presse locale, pourrait disposer s’il était choisi d’un renfort militaire des Etats-Unis o๠il a ses relations. D’un autre côté, les qualités de gestion et de rigueur de l’ancien Premier ministre Soumana Sako dit « Monsieur Salaire », président de la CNAS-Faso hèrè, pourraient être utiles au profil du futur premier ministre, attendu pour régler la question du nord en premier lieu . Un autre profil revient dans les discussion. Celui du Secrétaire exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, spécialiste en santé et qui a une connaissance pointue du terrain malien et un carnet d’adresses qui pourrait s’avérer utile pour obtenir l’aide de la communauté internationale dans la gestion de la crise du Nord.   Par ailleurs, on mentionne le spécialiste des élections, le Général Chiaka Sangaré, directeur de la Délégation aux élections (DGE), qui a été médiateur de la crise guinéenne, au temps du capitaine Dadis et chargé de superviser l’ordre électoral en Guinée. Un homme aussi bien à  l’aise dans les questions électorales que militaires et qu’un contexte de guerre n’effraie pas. Du côté du CNRDRE, la junte, signataire de l’Accord Cadre, aura certainement son mot à  dire dans le choix du Premier Ministre de transition. Si l’on soufflait le nom d’Oumar Mariko du parti SADI, aux débuts de la crise, Diala Konaté, un mathématicien résidant aux à‰tats-Unis d’Amérique mais qui a élu domicile au Mali depuis le renversement d’Amadou Toumani Touré, serait une option pour le CNRDRE. Les négociations se poursuivent en tout concernant le choix de ce Premier Ministre de transition et qui ne devrait pas être connu avant la semaine prochaine. La CEDEAO elle a presque terminé sa mission et ses membres devraient avoir rejoint Abidjan, o๠se tient une autre concertation, celle d’une intervention militaire de la CEDEAO au nord Mali. Par ailleurs, la classe politique malienne est invitée à  Ouagadougou ce week-end, par le Médiateur Blaise Compaoré pour discuter des modalités de la transition.

Abdoul Mbaye, Premier ministre du Sénégal

Voici le visage du nouveau chef de Gouvernement sénégalais. Inconnu dans le paysage politique sénégalais, il a été nommé hier mardi, au lendemain de la prise de fonction du Président Macky Sall. Formé au Sénégal et en France, Abdoul Mbaye, âgé de 59 ans, est réputé chef d’entreprise rigoureux et sérieux, des qualités qu’il entend mettre au service de son pays et de ses compatriotes. « Je suis heureux de me mettre au service du projet décliné pendant la campagne électorale » et qui a été confirmé dans son discours à  la Nation, a déclaré le nouveau Premier ministre aux journalistes, peu après sa nomination. Son parcours La carrière d’Abdoul Mbaye commence en 1976 lorsqu’il la Banque centrale des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest comme économiste au département Recherche o๠il travaille sous les ordres de Alassane Dramane Ouattara. En 1982, il est nommé President Directeur Général de la Banque de l’habitat du Sénégal. En 1990, il devient le Directeur Général de la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO) créée sur les cendres de la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO). Tout en étant à  la tête de la CBAO, Abdoul Mbaye lance la première société de leasing au Sénégal et le premier fonds d’investissement de l’Afrique de l’Ouest. En 1999 il fait partie du consortium qui rachète la Banque sénégalo-tunisienne dont il devient le Directeur Général. Il parvient à  redresser les résultats qui progressent considérablement les trois années suivantes. En 2006, Attijari Bank rachète la majorité des parts de la BST, dont les promoteurs réalisent une belle plus-value lors de l’opération. Sobriété, efficacité et célérité Les chantiers sont nombreux pour Abdoul Mbaye. Les problèmes de délestage, de chéreté de la vie, de chômage entres autres sont au C’œur des préoccupations des sénégalais qui ont voté à  plus de 65% pour Macky Sall, le 25 mars dernier. Pour y faire face, le nouveau pouvoir entend aller très vite. Ainsi, le nouveau gouvernement sera connu dès ce mercredi soir et devra être réduit au strict minimum, soit 25 membres qui se mettront aussitôt à  la tâche. « Ce sera un gouvernement qui devra conduire les affaires publiques dans la plus grande transparence, selon les principes de bonne gouvernance », a-t-il encore dit à  la presse. « La principale priorité sera de se mettre au travail. Le président Macky Sall tient à  ce que ses engagements devant le peuple soient respectés », a-t-il ajouté. « Tout est urgent », avait déclaré le Président Sall lors de son discours à  la Nation après sa prestation de serment. Il avait également indiqué que « l’Etat et ses démembrements (représentations) réduiront leur train de vie », évoquant notamment une rationalisation des missions à  l’étranger et de la carte diplomatique.

Quel avenir pour Soro ?

La rumeur courrait depuis plusieurs jours déjà  et les réunions entre les dirigeants politiques et le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara laissaient présager d’un changement au sommet. Et C’’est à  l’issue du Conseil des Ministres de ce 08 mars 2012 qu’il l’a lui-même annoncé. l’ex-leader estudiantin, l’ex-chef de guerre, patron des Forces Nouvelles, vient d’abandonner ses habits de Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire. En une vingtaine d’années, Guillaume Kigbafori Soro est devenu un acteur incontournable de la vie politique de son pays. Celui que ses camarades appelaient « Bogota » ou encore le « Che », l’une des personnalités les plus controversées de son pays, aura marqué l’histoire. Sa démission de la tête du gouvernement ouvre une nouvelle ère pour la Côte d’Ivoire mais aussi pour sa carrière personnelle. Alors, vers o๠le vent et surtout son ambition que l’on sait grande vont-ils le porter désormais ? Président de l’Assemblée Nationale ? Guillame Soro ne va certainement pas rester en marge des cercles de pouvoir. Celui que l’on voyait président de la Côte d’Ivoire, il ya quelques années et malgré son jeune âge, semble justement vouloir se donner du temps pour arriver vers les sommets qu’il ambitionne. Fraichement élu député à  l’Assemblée Nationale ivoirienne pour le compte de la circonscription électorale de Ferkessédougou-commune, Soro alias Bogota, de son nom de guerre du temps de la Fédération des étudiants et scolaires de Côte d’Ivoire, la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), entend monter au perchoir. Ses partisans sont à  pied d’œuvre pour convaincre les députés de voter pour lui lors de l’élection du Président de l’Assemblée Nationale qui devrait avoir lieu dans les prochains jours. Sa stature politique et surtout son bilan à  la tête du Gouvernement qui a réussi a amorcé la relance après la longue crise politique puis la guerre après les élections de 2010, plaideront certainement en sa faveur. En recevant sa démission, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara lui a rendu hommage, saluant le rôle qu’il a « joué pour le rétablissement de la démocratie » dans le pays. « Vous avez fortement contribué à  la mise en œuvre de l’accord politique de Ouagadougou. Grâce à  vos efforts inlassables, vous avez amené la Côte d’Ivoire à  des élections libres et transparentes en 2010, » a rappelé Ouattara qui affirme que l’ancien premier ministre est un homme de rigueur et de discipline comme il l’a démontré face à  la grave crise qu’a connue la Côte d’Ivoire. Justice internationale ? Miais une ombre plane au dessus de sa tête. Son passé de chef de guerre pendant la rébellion des Forces nouvelles, puis les nombreuses exactions commises par « ses hommes » lors du conflit post-électoral de 2010-2011, intéressent de très près la justice internationale. La Cour Pénale Internationale a autorisé des enquêtes sur toutes les violences politiques commises depuis 10 ans dans le pays. Les conclusions de ces enquêtes peuvent être compromettantes pour Guillaume Soro. Car nombreux sont les ivoiriens qui l’accusent d’avoir créé et dirigé des milices qui ont semé la terreur aux heures les plus sombres de l’histoire de son pays. En tout état de cause, il sera difficile de le poursuivre dans un avenir très proche puisqu’il jouit à  présent de l’immunité parlementaire. Une chose est sure, le nom de Guillaume Kigbafori Soro restera gravé dans les annales de son pays. Tant pour son envergure politique que les valeurs qu’il a défendu, liberté, démocratie, depuis son plus jeune âge, sur les bancs de l’Université d’Abidjan Cocody. l’homme veut maintenant se reposer, se reconstruire et surtout accorder plus de temps et d’attention à  sa famille qui selon lui, a énormément souffert de sa position ses dernières années. Et, comme il l’a dit pour conclure le discours qu’il a fait en ce 8 mars après sa démission, « laissons le destin s’accomplir »Â…

Gouvernement : Visite inopinée de Mme le Premier ministre dans les ministères

On connait l’administration malienne. Un grand corps malade, notamment, de l’absentéisme de ses agents. C’’est peut-être la preuve que Mme le Chef du gouvernement a voulu se donner ce jeudi 5 janvier en organisant une visite surprise dans plusieurs départements logés à  la Cité ministérielle. C’’est donc très tôt, vers 7h 30, que le Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé a fait le tour des ministères du développement social, de l’environnement, de l’eau, des réformes de l’Etat, des postes et des nouvelles technologies, de la communication, et enfin du ministère délégué chargé de la décentralisation. Au total sept ministres logés à  la Cité ministérielle, ont reçu la visite de la patronne de l’exécutif. Trois d’entre eux n’étaient pas sur place. Il s’agit notamment du ministre des réformes de l’Etat, du développement social et de celui chargé de la décentralisation. Renseignements pris auprès de plusieurs sources, les ministres concernés avaient « des engagements à  d’autres rencontres ». Celui des réformes devait « présider un séminaire relatif aux élections », à  la décentralisation « le ministre avait la charge de défendre un projet de loi à  l’Assemblée nationale », au développement social, « C’’est un empêchement ». Pour une administration au service des populations l’objectif de cette visite, explique Mme le Premier ministre, était de s’enquérir des conditions de travail des agents des ministères transférés à  la Cité. « Cette visite devrait intervenir plutôt, mais mieux vaut tard que jamais. Elle nous permet de réussir notre mission de réforme de l’administration, et d’être au service de nos populations » a déclaré Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé qui s’est dite satisfaite de la disponibilité du personnel des départements et de leur ponctualité. « Si certains bureaux étaient fermés, J’ai constaté dans l’ensemble que les agents sont à  la tâche. Cela me rassure, et témoigne que notre administration a conscience du défi que l’attend » a déclaré la patronne du gouvernement. Qui a profité de cette tribune pour mettre l’accent les enjeux des élections référendaire et présidentielle de 2012. Exprimant son souci de réussir des élections libres, apaisées et transparentes, Mme le chef du gouvernement a insisté sur la participation massive des citoyens, notamment des femmes et des jeunes qui jouent, selon elle, un rôle déterminant dans la réussite du processus électoral dans notre pays.

Il y a un an, la Côte d’Ivoire votait…

31 octobre 2010, jour d’élection en Côte d’Ivoire. Après de nombreux reports, les tergiversations des différentes parties prenantes, le monde entier avait poussé un ouf de soulagement. Les ivoiriens avaient prouvé à  la face du monde qu’ils étaient un peuple épris de paix, fatigué de la crise sociopolitique qui l’avait mis à  genoux au bout de dix ans. Le monde entier applaudissait à  tout rompre la maturité de la Côte d’Ivoire qui avait donné une leçon de civisme et de démocratie avec une campagne tendue mais au finish sans incident majeur, un taux de participation record lors du scrutin et des candidats exemplaires. C’’était le bout du tunnel en vue pour tous : ivoiriens à  bout de souffle, pays voisins asphyxiés par les difficultés d’accès aux ports ivoiriens, communauté internationale, un peu fatiguée de porter le pays à  bout de bras. C’’était sans compter avec les démons de la division, de l’ethnocentrisme, l’égoà¯sme des dirigeants et la hargne de leurs partisans jusqu’au-boutistes ! Dès le soir du 31 octobre, la température était montée au niveau des quartiers généraux des deux principaux candidats Gbagbo et Ouattara. Chacun se disant vainqueur, dénonçait à  l’avance tout résultat favorable au camp adverse. Très vite, les leaders d’opinion, la société civile interviennent pour rappeler que seul compte l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire. Appel entendu puisque tout rentre dans l’ordre. Youpi, avons-nous tous crier en nous disant que décidément le pire était derrière les ivoiriens…Eh non ! Le 28 novembre 2010, dès la clôture des bureaux de vote après le second tour, la violence s’est déchaà®née. Et les pessimistes ont dit, en bons ivoiriens « on vous avait dit ça, non ? ». Alors, si C’’était si prévisible, pourquoi a-t-on laissé les choses aller aussi loin? Plus de 3000 morts, une véritable guerre entre fils d’un même pays et des plaies qui mettront longtemps à  cicatriser. Mais comme la vie, à  chaque fois reprend le dessus, voici de retour les optimistes. Ceux qui veulent croire en une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même, réunifiée, une et indivisible, comme le disaient les slogans pendant la rébellion en 2002. Ceux qui veulent espérer que les dirigeants, princes du jour, mettront au premier plan les intérêts du plus petit d’entre les ivoiriens. Ceux qui prient pour que plus jamais, leur « terre d’espérance, pays de l’hospitalité » ne voient ses fils s’entretuer au nom de la «politique». Qu’enfin, la Côte d’Ivoire redevienne « la patrie de la vraie fraternit頻…

Super-coupe à Mopti : ATT invite Modibo Sidibé

C’’est ce samedi 17 septembre que devra avoir lieu au stade Barema Bocoum de Mopti, la finale de la «Â Super-coupe ATT » édition 2011. Manifestation sportive majeure pendant les vacances scolaires, la «Â Super-Coupe ATT » a été instaurée par les «Â amis » du président de la République depuis son accession à  la magistrature suprême. Un invité très spécial Pour cette édition 2011, qui constitue la dernière de son 2ème mandat, Amadou Toumani Touré a pris soin d’inviter «Â spécialement » son ancien Premier ministre, Modibo Sidibé. De sources bien informées, nous apprenons que celui-ci effectuera le déplacement dans le même avion que son mentor. Avec lui, un staff costaud. On annonce en effet dans sa délégation la présence de l’ancien ministre de l’économie, puis de l’énergie du gouvernement et ami de Modibo, Abou Bacar Traoré, Sory Ibrahim Makanguilé (ancien président de la Commission d’organisation de la CAN 2002 au Mali), Abdoullah Coulibaly, président directeur général du Pôle Universitaire Amadou Hampâthé Bâh, Mohamed Fofana, ancien directeur général de l’APEJ, le colonel Amadou Togola, ancien directeur général des Douanes, l’ex Conseiller technique du Premier ministre chargé de la communication, Cheick Hamallah Diarra, etc. Bref, derrière Modibo Sidibé, C’’est toute une équipe de campagne, dont plusieurs avaient pris part à  la dernière mission du président ATT à  Ségou, San et Koutiala la semaine dernière. Commentaires, commentaires… Si Modibo Sidibé est, parmi tant d’autres personnalités, invité à  cette finale 2011 de la «Â Super-coupe ATT », sa présence suscite bien des commentaires à  Mopti. l’information, qui a vite fait le tour des milieux politiques, occupe en ce moment toutes les causeries et débats. Du sport à  la politique, il n’y eu qu’un pas à  franchir pour les commentateurs. Pour beaucoup, cette invitation n’est pas fortuite, et n’a rien à  voir le foot. certains pensent qu’«Â ATT va présenter de manière déguisée son dauphin aux populations de sa ville natale ». Dans ce « grin » très fréquenté par les milieux enseignants au quartier Kaà¯kri, les analyses vont plus loin. Et on estime même que l’empressement d’ATT à  faire le référendum, qui renforcerait les pouvoirs du président, s’inscrit dans l’objectif de facilité la tâche d’un futur président non issu d’un parti politique, ce qui est le cas de Modibo Sidibé… En clair, tranchent les analystes de ce « grin », ATT prépare activement son dauphin, et les rumeurs sur les prétendues relations tendues entre les deux hommes ne seraient que foutaise. Un président neutre? Les pro-ATT ne le voient pas sous cet angle. Selon eux, le parrain de la coupe est libre d’inviter qui il veut. «Â ATT doit, et veut être neutre dans cette compétition. Il n’a pas à  soutenir un candidat contre quelqu’un. C’’est une compétition électorale, les prétendants doivent aller à  chances égales », conclue l’un de ses proches. En tout cas, à  Mopti les commentaires vont bon train et la finale de ce samedi semble avoir des allures de campagne électorale, au regard de la mobilisation en cours. Les dernières évolutions du jeu politique malien amènent les analystes à  reconsidérer leurs cartes. Après sa démission la semaine dernière de la police nationale, il n’y a quasiment plus de doute que l’ancien Premier ministre, même si cela n’est pas encore officiel, sera candidat aux élections présidentielles de 2012. l’ex chef du gouvernement se positionne de plus en plus comme un candidat avec laquelle il faut compter. Si au début on estimait qu’il avait très peu de chances au regard de sa non-appartenance à  une formation politique, les choses semblent évoluer. Jusque-là  considéré comme un outsider dans la course, Modibo Sidibé travaille à  renforcer ses troupes et comités de soutien. Et les analystes sont formels :  » Modibo Sidibé Arrive! »

Conseil des Ministres du 13 Avril 2011

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 13 avril 2011 dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence du Président de la République, Son Excellence Monsieur Amadou Toumani TOURE. Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté un projet de texte ; entendu des communications et adopté des mesures individuelles. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux d’aménagement en 2 x 2 voies de la section urbaine de la Route Nationale N°5 (RN5), du pont de Woyowayanko au point Y de la sortie de Sébénikoro, en Commune IV du District de Bamako. Le marché relatif aux travaux d’aménagement en 2 x 2 voies de la section urbaine de la route nationale n°5 (RN5) du pont de Woyowayanko au point Y de la sortie de Sébénikoro s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’élargissement de la route Carrefour de la Paix-Pont Woyowayanko – point Y. l’aménagement de la route permettra d’améliorer la sécurité routière et d’assurer la fluidité du trafic routier. Le marché est attribué, après appel d’offres, à  l’entreprise COVEC-Mali pour un montant de 6 milliards 908 millions de francs CFA environ et un délai d’exécution de 12 mois. Le financement est assuré par le Fonds Africain de Développement (FAD). AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé à  l’abrogation des décrets portant nomination des Directeurs des Finances et du Matériel de tous les départements ministériels. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DE l’EQUIPEMENT ET DES TRANSPORTS Le Conseil des Ministres a examiné une communication relative au rapport d’évaluation du programme de pluies provoquées pour la campagne agricole 2010 -2011 et le programme d’activités pour la campagne 2011 -2012. En vue de réduire l’impact des déficits pluviométriques sur les productions agricole et hydroélectrique dans notre pays, le Gouvernement a initié un programme d’ensemencement de nuages dit « Programme de pluies provoquées » dont les premières opérations effectuées, se sont déroulées au cours de la campagne agricole 2006 – 2007. l’évaluation de ces opérations a montré leur impact positif en termes d’augmentation de la pluviométrie et de la production agricole dans les zones d’intervention et a conduit au renforcement du programme et à  son extension régulière à  de nouvelles zones à  partir de 2007. Durant la campagne agricole 2010 – 2011, le programme a effectué 212 opérations dont 49 pour la Région de Kayes, 56 pour la Région de Koulikoro, 27 pour la Région de Sikasso, 27 pour la Région de Ségou, 18 pour la Région de Mopti, 2 pour la Région de Tombouctou, 2 pour la Région de Gao, 2 pour la Région de Kidal et 29 pour le District de Bamako. Dans les zones d’intervention, il a été noté une augmentation moyenne de la pluviométrie de 25 % par rapport à  la moyenne des trois dernières décennies, une nette amélioration de la production agricole avec une augmentation de 62 % par rapport aux années avant la mise en œuvre du programme. Sur le plan hydrologique, la hauteur moyenne enregistrée sur les différentes stations hydrologiques au 31 octobre 2010 a été supérieure à  celle de 2009. Les pluies provoquées ont également eu un impact positif sur le remplissage des barrages hydroélectriques. Au regard de ces résultats encourageants, le Gouvernement a décidé de renforcer et poursuivre l’exécution du programme au cours de la campagne 2011 – 2012 en l’étendant à  d’autres zones. Le Gouvernement a fait une déclaration ainsi libellée sur la situation en Côte d’Ivoire : Le Gouvernement du Mali suit avec la plus grande attention les développements récents de la crise qui affecte depuis plusieurs années la République sœur de Côte d’Ivoire. Le Gouvernement du Mali souhaite vivement que les derniers développements de cette crise permettent d’instaurer un climat politique apaisé indispensable à  la mise en place d’institutions démocratiques, susceptibles de promouvoir la paix et la sécurité en Côte d’Ivoire. Le Gouvernement du Mali salue l’engagement du Président de la Côte d’Ivoire, Monsieur Alassane Dramane OUATTARA, à  promouvoir la réconciliation nationale dans son pays. Il demeure disponible pour appuyer toute action du Gouvernement ivoirien visant à  assurer la stabilité et le développement de notre sous-région. KOULOUBA, LE 13 AVRIL 2011 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT. Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’ordre national

Lettre de remerciement du Président de la République à Monsieur le Premier Ministre Modibo Sidibé

Au moment o๠vous quittez les responsabilités que je vous ai confiées, je tiens à  vous remercier chaleureusement pour le travail accompli à  ta tête du gouvernement, depuis un peu plus de trois ans. En même temps que l’ensemble de nos compatriotes, je retiendrai l’intense activité déployée par le gouvernement que vous avez dirigé pour la satisfaction des besoins et attentes des Maliennes et des Maliens. Dans un contexte particulièrement difficile, vous avez su, à  la tête du gouvernement, conduire avec courage et détermination, de nombreuses actions dans le cadre de la mise en œuvre du Projet pour le Développement Economique et Social. Dans cette œuvre de développement au service de notre Pays, je mesure aussi la part qui revient à  chaque Ministre. Je leur exprime à  chacune et à  chacun, mes sincères remerciements. Une nouvelle étape de l’action gouvernementale s’ouvre pour la suite de mon mandat. Je suis persuadé qu’elle saura largement tirer profit des acquis de votre équipe. Veuillez croire, Monsieur le Premier Ministre et cher cadet, à  mes sentiments d’estime fraternelle. Amadou Toumani TOURE Koulouba, le 30 Mars 20110

Côte d’Ivoire: Soro hausse le ton, l’UE sanctionne Gbagbo

Vendredi, Conseil des ministres aux Plateaux Ouattara, l`un des deux présidents proclamés de Côte d`Ivoire, a affirmé lundi qu`il s`installerait vendredi avec ses ministres au siège du gouvernement à  Abidjan. Vendredi, « afin de faire face aux préoccupations des Ivoiriens et pour abréger les souffrances des populations, le gouvernement au complet tiendra le Conseil de gouvernement dans les locaux de la Primature au Plateau », quartier administratif de la capitale économique, déclare M. Soro dans un communiqué. La veille, il se rendra avec son cabinet « dans les locaux de la RTI (télévision publique) pour y installer le nouveau directeur général », ajoute le texte. Reconnu président par la communauté internationale, M. Ouattara siège pour l`instant avec son gouvernement au Golf hôtel d`Abidjan, dont les accès ont été bloqués lundi à  la mi-journée par des forces fidèles à  l`autre président proclamé de Côte d`Ivoire, le sortant Laurent Gbagbo. M. Gbagbo reste au palais présidentiel et les membres de son gouvernement ont occupé les ministères. La RTI est toujours aux mains du camp Gbagbo et la nomination par M. Ouattara d`un nouveau directeur général est restée sans effet. L’Union européenne accroit la pression Hier lundi, l’Union Européenne a pris des sanctions contre le régime de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, via des restrictions de visas et un gel d’avoirs, face à  son refus de reconnaà®tre la victoire d’Alassane Ouattara à  l’élection présidentielle. « Ces mesures incluront une interdiction de visas et un gel des avoirs », selon une déclaration adoptée à  Bruxelles par les ministres européens des Affaires étrangères. « Elles cibleront notamment les responsables qui ont refusé de se placer sous l’autorité du Président démocratiquement élu », ajoute encore le texte, dans une claire référence à  Laurent Gbagbo et à  son entourage. Une liste précise des personnes visées doit maintenant être établie. L’UE promet aussi « de prendre des mesures en soutien des autorités démocratiquement élues » autour d’Alassane Outtara. Soulignant que le détail des sanctions devait être encore défini, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a dit espérer que cette décision de principe allait « convaincre les dirigeants (ivoiriens) avant qu’on en arrive au stade des sanctions » proprement dites. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a souligné qu’il était « important que la volonté de la population (ivoirienne) soit respectée » et affirmé que son pays était favorable à  une « approche dure » à  l’égard de Laurent Gbagbo et de son régime. En plus des restrictions sur les visas ou le gel d’avoirs, l’UE a un levier important dans le domaine de la coopération. L’aide au développement actuellement programmée par l’UE en faveur de la Côte d’Ivoire, sur plusieurs années, s’élève à  254,7 millions d’euros. Mais ce volet possible de sanctions, susceptible de pénaliser la population, ne devrait pas être utilisé dans l’immédiat.

Modibo Sidibé, l’impénétrable ?

Un cavalier solitaire Impénétrable diront certains. Mystérieux diront d’autres. En effet Modibo Sidibé, puisque C’’est de lui qu’il s’agit, apparait comme l’une des personnalités maliennes les plus énigmatiques. Malgré tout, il est l’une des rares personnalités maliennes à  rester sans discontinuité dans les arcanes du pouvoir depuis les événements de mars 1991. Pour avoir travaillé 20 ans dans les hautes sphères de l’Etat (cinq ans ministre de la Santé ; cinq ans ministre des Affaires étrangères ; cinq ans secrétaire général de la Présidence), il était perçu comme celui qui connaissait le mieux le président de la République et allait aider à  bien amorcer son second mandat. Dans tous les compartiments de sa carrière, l’homme laisse un héritage mitigé et est toujours resté muet sur ses ambitions. Mais depuis qu’il a été nommé à  la Primature (27 septembre 2007), les ambitions politiques de l’homme semblent se préciser de plus en plus. De façon générale, les Maliens sont très sévères dans leur jugement vis-à -vis du Premier ministre et de son équipe. Eux qui n’attendaient que l’amélioration de leurs conditions de vie, ressentent comme une sorte d’aggravation de leurs problèmes depuis que Modibo Sidibé est à  la Primature. « C’’est qu’on ne le sent pas, on ne le voit pas conduire le gouvernement ou indiquer le chemin », lui reproche-t-on souvent. l’épisode du code n’est que la confirmation du fait que le Premier ministre communique peu, partage peu et décide toujours en mettant les autres partenaires devant le fait accompli. Pour de nombreux analystes et observateurs, le renvoi de cette loi pour une seconde lecture devant les députés constitue une authentique déculottée pour le gouvernement. Le Premier ministre est celui-là  même qui a convoqué la session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui devait prioritairement s’occuper d’un code qui n’avait que trop traà®né. A aucun moment, il n’y a eu de sensibilisation en amont, alors que la Primature dispose d’un bureau dédié à  cela. Sa timidité et son caractère naturellement réservé ne sont pas les seuls en cause. Son profil de policier le pousse à  cultiver encore et toujours le secret. Jusqu’à  l’enfermement. Vis-à -vis de l’échec enregistré dans certaines politiques, dans un pays o๠tout marcherait normalement, le président de la République aurait mis, sans autre forme de procès, fin aux fonctions d’un Premier ministre qui ne tient pas compte de ses observations. l’un des tout premiers chantiers auquel il s’est attaqué est l’école. Sans concertation préalable, il a convoqué à  la télévision le Forum avant d’embarquer tous les partenaires dans son organisation. Après le forum sur l’école, il a organisé un autre grand rassemblement, cette fois-ci à  propos de la lutte contre la corruption. Alors même que le problème est connu, qu’il y a des structures créées à  cet effet. A moins de deux ans des élections présidentielles de 2012, de nombreux citoyens se posent des questions sur l’avenir politique de Modibo Sidibé. Certains observateurs lui prêtent la volonté d’aller à  la conquête de Koulouba mais l’inspecteur général de police qu’il est, s’est refusé d’épiloguer publiquement sur ses présumés ambitions présidentielles. En dépit de toutes les critiques sur sa gestion à  la tête du gouvernement, Modibo Sidibé apparaà®t encore aux yeux de nombreux analystes comme celui qui conserve encore et malgré tout un bel avenir de présidentiable. Et, pourquoi pas porte-étendard de l’Adema ou du Pdes ?

Discours de Rentrée Scolaire du Premier Ministre

Permettez-moi, tout d’abord, de remercier la population de Kolokani, les autorités régionales et locales, pour l’accueil chaleureux réservé à  ma délégation. Kolokani vient de faire la preuve de la légendaire hospitalité qui caractérise notre peuple. Je suis très heureux d’être aujourd’hui à  Kolokani pour procéder au lancement officiel de la rentrée scolaire 2009-2010. Cette rentrée marque le point d’orgue du travail accompli par le Ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales et ses services depuis près de 4 mois. Je tiens ici à  adresser, au nom du Président de la République, les félicitations les plus méritées aux personnels du Département pour le remarquable effort fourni. Mesdames, Messieurs Une rentrée scolaire est un moment important pour tous les apprenants, à  chacun d’entre eux, filles et garçons, aux enseignants, et aux parents J’adresse mes vœux de pleine réussite. Certaines familles ont du effectuer la rentrée dans des conditions difficiles liées aux inondations. A tous, J’adresse un message de soutien et de solidarité. Le Département de l’Education continuera dans les jours qui suivent à  mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour assurer dans les meilleures conditions la rentrée pour chaque élève et chaque enseignant. Je tiens, à  l’occasion de la rentrée scolaire 2009-2010, à  rappeler que l’éducation est un secteur stratégique prioritaire dans l’ambition de faire du Mali un pays émergent. Pour marquer la volonté du Gouvernement, la part de l’éducation dans le budget global passe de 216,926 milliards Fcfa en 2009 à  217,879 milliards de FCFA en 2010. s’agissant des charges récurrentes, le budget de l’éducation représentera 33,42% en 2010 contre 33,18% en 20009. Mesdames, Messieurs, La rentrée scolaire 2009/2010 revêt un cachet particulier, en raison des exigences retenues dans les recommandations du Forum National sur l’Education. Le Forum National sur l’Education est la manifestation concrète et historique de la volonté du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Amadou Toumani TOURE, de créer une dynamique forte et durable pour la restauration et la promotion de notre système éducatif, éprouvé par des décennies de crise. Cette rencontre a permis de faire un état des lieux sans complaisance de la situation éducative dans notre pays, de faire des recommandations sur les plans structurel et conjoncturel, en mettant l’accent sur l’objectif de scolarisation universelle et sur l’amélioration de la qualité. En effet, cette double exigence a constitué la toile de fond de toutes les interventions. La révision du schéma institutionnel, le financement de l’Education, la démocratisation de l’école, la redéfinition des filières de formation, la revalorisation de la fonction enseignante, l’éthique et la déontologie, ont constitué entre autres les axes majeurs de réflexion et de détermination de stratégies innovantes et porteuses. Les recommandations du Forum font actuellement l’objet d’un travail de construction à  partir d’une planification rigoureuse et réaliste. Cette planification tient compte à  la fois des exigences de qualité, des moyens de l’Etat, des exigences au plan international et des conformités avec les orientations politiques de l’Etat. Mesdames, Messieurs, Honorables invités, Le développement des ressources humaines est la condition première de tout développement durable. Le Mali ne saurait mettre sous le boisseau le devenir de notre système éducatif, au moment même o๠la régionalisation, la mondialisation soumettent chaque nation à  des exigences de résultat, à  une compétitivité permanente dans tous les domaines de connaissances, dans tous les domaines de compétence. C’’est pour moi l’occasion de réitérer à  la suite du Président de la République l’appel à  un sursaut collectif pour l’Ecole Malienne. Le personnel enseignant est le vecteur irremplaçable pour parvenir à  un système éducatif performant. Je voudrais ici saluer leur engagement et leur professionnalisme et renouveler l’espoir placé en eux par la patrie. C’’est le lieu aussi de les inviter à  s’interroger avec le Gouvernement sur les méthodes, les pratiques en vue d’introduire des innovations nécessaires pour relever les défis d’aujourd’hui et ceux de demain. Les enseignants sont donc au C’œur, au centre de cette gigantesque entreprise qui repose sur leurs épaules. Ils méritent donc respect et considération. Pour cela, le Gouvernement s’est engagé à  prendre et à  mettre en œuvre des mesures sociales et d’ordre financier, afin de créer des conditions motivantes dans l’exercice de la fonction enseignante. La qualification professionnelle des enseignants et la création de meilleures conditions matérielles d’enseignement et d’apprentissage sont une priorité de l’action gouvernementale. La garantie de la liberté syndicale, et l’instauration d’un dialogue constructif avec les syndicats d’enseignants autour des revendications syndicales étant les gages d’un climat paisible dans nos écoles, le Gouvernement mettra tout en œuvre pour respecter ses engagements. C’est ainsi que des dispositions sont en cours pour accélérer l’intégration des enseignants contractuels dans les fonctions publiques de l’Etat et des Collectivités. En retour, j’invite les enseignants à  la mesure et à  davantage de responsabilité dans les actions syndicales. L’avenir des millions d’enfants et de toute une nation est entre leurs mains. Les revendications syndicales, quoique légitimes, ne doivent pas bloquer le fonctionnement d’un système éducatif déjà  éprouvé par des décennies de violence, des années blanches, des années scolaires tronquées. Nous devons tous prendre conscience des enjeux actuels de l’école malienne qui a besoin de panser ses plaies, de combler ses lacunes, de se remettre au travail pour être à  même d’occuper une place dans un monde o๠la compétition devient de plus en plus impitoyable. La qualification des enseignants est au centre de la qualité de l’enseignement. Aussi, le Gouvernement accorde-t-il une grande importance à  la formation initiale et continue des enseignants. Une meilleure formation fait partie de la valorisation du métier d’enseignant. Mesdames, Messieurs les élus locaux Le Gouvernement poursuivra les efforts entrepris dans le cadre de la décentralisation et de la déconcentration de l’école. Pour cela, il mettra tout en œuvre pour élargir le champ des transferts de compétences, augmenter la capacité des ressources humaines au sein des collectivités. Une grande partie des ressources financières est déjà  transférée. Ce mouvement sera poursuivi en 2010. Nous sollicitons les collectivités, les Comités de Gestion Scolaire, les Associations de Parents d’Elèves et tous les leaders d’opinion, pour une plus grande implication de toute la communauté éducative, une plus grande mobilisation sociale autour de l’école. Par ailleurs, j’insisterai sur le respect de la discipline à  l’école. Je m’adresse particulièrement aux élèves et étudiants, qui sont tenus de respecter strictement le règlement intérieur des établissements. Le respect de la discipline permet d’établir des relations saines à  l’école, de créer un climat propice à  un travail régulier, achever les programmes et améliorer le rendement interne. L’administration scolaire, le personnel enseignant, les parents d’élèves jouent un rôle déterminant dans ce domaine. Le respect des règles établies, l’éthique et la déontologie sont des valeurs fondamentales que nous devons impérativement entretenir dans nos établissements scolaires. A ce titre, nous enregistrons avec satisfaction les efforts accomplis par les Comités de Gestion Scolaire et les Associations de Parents d’Elèves dans l’instauration du port de la tenue scolaire déjà  en vigueur dans certains établissements. Le Gouvernement travaille pour étendre le port de la tenue à  l’ensemble des établissements. Mesdames, Messieurs L’année scolaire 2009/2010 sera marquée, en plus de la mise en œuvre des recommandations du Forum, par des activités d’information, d’animation, de formation à  la citoyenneté et au patriotisme. En effet, l’école malienne ne sera pas en reste dans l’enthousiasme et la ferveur qui animeront notre peuple au cinquantenaire de notre accession à  la souveraineté nationale. Avant de terminer, je réitère, mes remerciements au nom du Gouvernement, en ces lieux et en cette circonstance, à  l’endroit des Partenaires Techniques et Financiers pour l’accompagnement dynamique et durable dont bénéficie notre système éducatif. Nous continuerons à  les solliciter pour un appui renforcé à  la mise en œuvre du Programme d’Investissement du Secteur de l’Education, Enfin, en restant dans le domaine exclusif de l’Education, j’ai noté les difficultés de scolarisation dans la circonscription de Kolokani, notamment celle des filles, malgré les progrès réalisés au fil du temps. J’invite les parents, les notables, les pouvoirs locaux, à  mener une campagne tous azimuts en faveur de l’école. Je rappelle à  toutes et à  tous, par delà  le cercle de Kolokani, pour inscrire tous les enfants d’âge scolaire à  l’école. Nous devons, nous pouvons réussir le pari de la scolarisation universelle, et chaque composante de la société, chaque région, chaque localité, doit contribuer à  l’atteinte de cet objectif essentiel du Projet pour le Développement Economique et Social (PDES). Tous, nous devons nous investir sans réserve, dans la réalisation d’une école démocratique o๠le travail, la discipline, la créativité et la réussite doivent constituer les règles d’or. Vive l’école malienne Vive le Mali ! Je vous remercie !

Mandé Sidibé est mort

L’ex Premier ministre du Mali, Mandé Sidibé est décédé ce matin à  Paris o๠il recevait des soins. Il était marié et père de quatre filles. Parcours Il est né en 1940, dans le village de Bafoulabé. Fils de Mamadou Sidibé, un commandant de l’armée française, il a été élevé à  Bamako. Plus tard, il poursuit sa scolarité au Lycée Terrasson de Fougères et part en France pour ses études supérieures. Diplômé en Sciences Economiques, Mandé Sidibé fera l’essentiel de sa carrière dans les grandes banques maliennes et africaines. Il était dernièrement le Président du Conseil d’administration d’Ecobank. Un homme de finances Lorsqu’il rentre au Mali dans les années 60, il travaille d’abord à  la BRM, la banque de la République Malienne. Ensuite, il intègre le FMI en tant qu’économiste au département Afrique. D’ou il obtient un MBA à  la George Washington University en 1974. En 1985, Mandé Sidibé rejoint la BCEAO(Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), o๠il est chargé des politiques monétaires, de même qu’il exerce aussi le rôle de conseiller spécial du Gouverneur de la Banque. En 1992, il est nommé Directeur de la BCEAO pour le Mali et devient aussi l’un des conseillers attitrés du président Konaré. En 2000, ce dernier le nomme Premier ministre. Ce sera un bref intermède de deux ans dans la carrière de ce financier de formation et d’âme et qui rendra sa démission en 2002. Rattrapé par le virus de la politique, il se présente en 2002 à  l’élection présidentielle en tant que candidat indépendant, faute d’avoir été investi par son parti, mais il ne remporte que 2% des suffrages, en se classant 9è sur la liste des candidats à  la fonction suprême. Notons qu’il a été vice-président de l’Adema, fonction qu’il a quité en 2008. Retour dans le monde des finances En 2006, Mandé Sidibé, est nommé Président du conseil d’administration d’Ecobank, la banque privée de droit africain, présente dans 27 pays. Une fonction qu’il exercera jusqu’à  son décès. Mandé Sidibé est aussi le frère de l’actuel premier ministre Modibo Sidibé. On le disait homme courtois et discret, toujours aimable. Ses proches le savaient malade, mais ne s’attendaient à  le voir partir si vite.Paix et Salut à  l’âme de ce pionner africain de la finance.