Des manifestants exigent le départ des forces étrangères

Ils étaient  près d’un millier à répondre vendredi après-midi à l’appel de plateformes politiques et d’associations de la société civile pour dénoncer la présence militaire française.

Les manifestants ont exprimé leur ras-le-bol sur les banderoles où l’on pouvait lire « France dégage, IBK dessera ». Sur l’une d’elles, le président Macron était même représenté en Hitler.

« Nous sommes les défenseurs de cette nation, pays de Modibo Keita. Le président qui a honoré le peuple malien en chassant l’armée française du Mali le 29 janvier 1961. Nous ne sommes pas  des ingrats, nous resterons dignes aux idées de Modibo Keita » a assuré Diongo, secrétaire exécutif des jeunes patriotes de Bandiagara.

Le président du parti SADI Oumar Mariko a dans son intervention, demandé au peuple malien un « éveil de conscience » afin de prendre son destin en main.

« La guerre est un combat destructeur et meurtrier pour certaines personnes, mais elle enrichi d’autres ; ceux qui souhaitent toujours la présence des forces étrangères, il est probable qu’ils se nourrissent de cette guerre. Nous disons non à la France non à tous ceux qui  soutiennent la politique française au Mali »  déclare Oumar Mariko. Le grand meeting s’est terminé sans  incident.

Malgré  la  présence  des  forces  étrangères, le pays toujours est  en  proie  à de nombreuses  attaques  terroristes.

Présence française : Anniversaire contrasté

L’intervention française au Mali aura sept ans le 11 janvier 2020. Pour célébrer cet anniversaire, pas de gâteau, mais beaucoup de « Bon retour en France ». C’est ce qu’entendent dire le Mouvement démocratique et populaire (MDP) et Yere Wolo Debout sur les remparts lors d’un meeting au Monument de l’Indépendance le 10 janvier. Le premier regroupe des partis politiques et le second des associations de la société civile.

« Un seul but, la victoire ». C’était le mot d’ordre de la force Serval le 11 janvier 2013 à Konna, dans le centre du Mali, pour repousser l’offensive des terroristes. Pour la première fois, la France intervenait au Mali. Aujourd’hui, elle y est toujours, avec la même mission sous le sceau de Barkhane. La situation sécuritaire se dégrade quotidiennement et l’hydre terroriste a encerclé d’autres pays sahéliens. Ce qui a créé le terreau d’un doute qui émerge et va croissant parmi des politiques et des membres de la société civile, qui se demandent à quand la victoire tant espérée et n’hésitent pas à appeler l’ancien colon au départ. « Il n’y a pas de sentiment antifrançais au Mali, mais un sentiment anti politique française. Le bilan de l’intervention française est trop négatif. Ce meeting est un appel à son départ du Mali, après sept années d’échec patent», explique Adama Ben Diarra, porte-parole de la Commission d’organisation.

Le meeting apparaît comme une pression avant le sommet de Pau du 13 janvier, vu d’un mauvais œil par les organisateurs. « Ce sommet devrait se tenir dans un pays du Sahel. Il devrait se nommer plutôt sommet de Kati, non de Pau. Après sept ans d’intervention militaire, on devrait parler de paix et de développement et non de clarification de position », s’insurge Adama Ben Diarra.

« Nous sommes dans un pays sous tutelle. Il faut que le Mali et la France coopèrent entre États souverains et non que la France dicte sa loi. Ce meeting n’est pas le dernier coup de pression. D’autres actions vont suivre », prévient Mahamane Marico, Président de la Convention des réformateurs pour l’alternance et la justice (CRAJ).

Cette date anniversaire est couplée à celle du projet français d’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) du 10 janvier 1957 pour le tracé des frontières du Sahara.

L’activiste Kemi Seba est annoncé, tout comme les partis Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) et l’Alliance démocratique du peuple malien (ADEPM).