Présidentielle 2018: Rideau sur le 2ème tour

Les opérations de vote de la présidentielle de 2018 au Mali ont pris fin ce dimanche 12 aout auquel étaient qualifiés les candidats Ibrahim Boubacar Kéita président sortant (41,7 % des suffrages au premier tour) et Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition (17,78 %). Le dispositif sécuritaire a été renforcé en fin  de journée dans les centres de vote où l’accès a été restreint, avec un remarquable déploiement des forces de sécurité.

« Nous avons observé 300 bureaux de vote et dans tous les bureaux, nous avons constaté la présence des agents électoraux, des assesseurs, les urnes étaient bien scellées. Mais nous déplorons malheureusement que devant plusieurs bureaux de vote, les listes électorales n’étaient pas affichées », a déclaré Mme Cecile Kyenge, cheffe de la Mission d’observation  électorale de l’Union européenne, lors de son point de presse en fin de journée.

Incidents dans le centre et le nord

Plusieurs attaques ont été signalées au centre et au nord du Mali. Dans la région de Tombouctou, cercle de Niafunké, un président de bureau de vote a été assassiné par des présumés djihadistes, ont annoncé les autorités. Dans la même région, dans le cercle de Diré, des urnes ont été enlevées et détruites, tout comme dans le cercle de Douentza (région de Mopti, dans le centre du pays) où deux bureaux de vote ont été saccagés et les agents électoraux molestés.  6 000 éléments supplémentaires des forces de défense et de sécurité avaient pourtant été déployés pour ce second tour, venant s’ajouter aux 30 000 hommes déjà en place lors du premier. Le Pool d’observation Citoyenne du Mali (POCIM) qui a déployé plus de 2000 observateurs sur le terrain, a rapporté que le vote n’avait pas pu avoir lieu dans d’autres bureaux de vote du pays en raison de la « menace sécuritaire » mais n’a pas fait état d’autres victimes.

Faible mobilisation

Si à l’intérieur du pays, les raisons sécuritaire pourraient expliquer la faible mobilisation, certains bureaux de vote ont fermé avant l’heure face à l’absence de votants, à Bamako, les électeurs semblent « être passés à autre chose ». « Les dés sont déjà jetés, alors à quoi ça sert? » se demandait Aboubacrine A., jeune diplômé sans emploi. La proximité de la fête de Tabaski focalise désormais les préoccupations des Maliens, « fatigué de toutes les histoires depuis le 1er tour », à l’instar de Aissata Sidibé,  employée de bureau, qui n’a pas été voter ce dimanche. La plupart des bureaux de vote où nos équipes se sont rendues en fin de journée, de Bamako à Tombouctou en passant par Sikasso, affichaient à peine plus de 10% de taux de participation. Dans le centre de vote de Djélibougou, une  présidente de bureau de vote annonce que sur les 480 inscrits, une cinquantaine ont fait le déplacement. Les bureaux de vote à l’étranger ont également connu une affluence bien moindre à celle du 1er tour.

La centralisation qui a démarré en fin  de journée, avec la compilation des résultats des plus de 20 000 bureaux de vote.

 

Présidentielle 2018: un 2ème tour sous la pluie

A Bamako, où l’intérêt pour cette présidentielle s’était essoufflé depuis le premier tour du 29 juillet, faisant craindre une faible mobilisation, les opérations pour le second round sont fortement perturbées par la météo.

Très faible affluence dans les bureaux de vote ce matin à Bamako, capitale du Mali. Depuis l’ouverture des bureaux de vote à 8 heures GMT, sans incident particulier signalé pour l’instant, très peu de monde se présente devant les urnes. Alors que des soupçons de fraude planent sur le scrutin, la sécurité a été renforcée et les centaines de badauds qui flânaient dans les centres de vote au premier tour sont désormais « personae non grata » sur place. « Je n’irai pas », déclare tout de go Boubacar, un jeune trentenaire, tenancier de boutique à Kalabancoura, en commune  6 du District de Bamako. Selon lui, « c’est déjà fini. On connait la fin de cette histoire », évoquant ce second tour qui oppose le président sortant, candidat pour un second mandat, Ibrahim Boubacar Kéita et le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé. La coalition  autour de ce dernier maintient la pression et a assuré lors de la dernière déclaration à la presse, avoir mis en place un système pour réduire les risques de fraude, fraude qui selon elle a tronqué les résultats du 1er tour.

Si au Mali, en cette saison  hivernale, le ciel couvert et la pluie sont de bon augure, les acteurs de cette journée électorale, structures organisatrices comme acteurs politiques ne se réjouissent guère du climat pluvieux de cette matinée qui décourage plus d’un électeur. De Hamdallaye à Sébénikoro sur la rive gauche en passant par Kalabancoura de l’autre côté du fleuve en commune 5 du District, l’élément marquant de cette matinée est la « très faible affluence. Nous sommes là et depuis 8h jusqu’à 10h nous avons eu à peine 30 votants dans notre bureau », confie un assesseur au centre « Ecole fondamentale de Sabalibougou », lui aussi en commune 5. « Nous avons ouvert à 8h, avec tout le matériel bien  en place. A 10h36,  le nombre de votants s’élève à 36 », déclare Gaoussou Coulibaly, président du bureau de vote 06 au centre de l’Hippodrome, école Nelson Mandela, en commune 2.

A Yirimadio, en Commune 6 du District, ce sont les personnes âgées qui ont ouvert le bal. Les jeunes se sont aussi manifestés mais moins que l’ors du premier tour, du moins pour cette matinée. Ce sont en général « les vieux et les jeunes qui viennent le matin. Mais c’est encore un peu timide », explique un agent de bureau de vote.

Les cartes d’électeurs non distribuées étant toujours disponibles, quelques électeurs viennent réclamer les leurs. C’est le cas de Fatoumata Diarra qui était en voyage le 29 juillet et qui recherche ce matin sa carte et son bureau de vote. Dans son centre de vote, le même que celui du candidat Ibrahim Boubacar Kéita, l’affluence a faibli sitôt le vote de ce dernier accompli. Ici aussi la pluie en décourage plus d’un, les accès aux bureaux de vote sont devenu un  vrai parcours boueux.

Au premier tour de ce scrutin, les deux candidats avaient obtenu 41,72% et 17,78% respectivement pour IBK et Soumaila Cissé. Chacun a bénéficié de ralliement de recalés du premier tour et l’autre grande question de ce second tour est de savoir si les consignes de report de voix seront suivies.

Présidentielle 2018: Les obsevateurs de l’UE publient leur rapport préliminaire

La mission d’observation électorale déployée au Mali par l’Union Européenne a publié ce mardi 31 juillet ses premières constatations à l’issue de la présidentielle du 29 juillet. Le document a été présenté lors d’un point de presse par la cheffe de la mission, Cecile Kyenge. En voici l’intégralité.

Déclaration préliminaire Presidentielle 31 07 18 MOE UE Mali 2018

 

Présidentielle 2018: Fin du 1er tour

Les bureaux de vote ont fermé en ce début de soirée. Alors que des inquiétudes sur la sécurité avaient plané sur les opérations de vote, la journée s’est en général déroulée dans le calme.

Une centaine de  bureaux de vote où le vote n’a pas eu lieu, des retards dans le démarrage des votes, quelques irrégularités signalée par les observateurs, mais pas d’incidents majeurs. Le premier tour de la présidentielle malienne a pris fin  à 18heures, délai officiel de clôture, même si de nombreux bureaux sont restés ouverts au-delà pour permettre aux électeurs présents dans les centres de remplir leur devoir citoyen. Quand à la question de la sécurité qui était la grande inconnue,

La question de la participation

C’est à présent ce chiffre que tous les observateurs attendent. L’affluence dans les centres de vote à Bamako laisse augurer un taux plutôt moyen. C’est également le cas dans la plupart des capitales régionales où les électeurs se sont déplacés dans le calme. Les premiers chiffres de la participation devraient tomber dans les 24 heures, selon  les autorités en charge de l’organisation du scrutin.

Dépouillement en cours

C’est maintenant le moment du dépouillement et du décompte des votes. Quelques difficultés sont signalées, en particulier, l’absence d’électricité, palliée par la mise à disposition des agents électoraux de lampes d’appoint. Certains bureaux ayant fermé en retard commencent à peine leur décompte tandis que d’autres ont déjà terminé cette étape. Celle-ci sera suivie de la centralisation des résultats au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Après plusieurs rencontres avec les autorités, les observateurs, nationaux et internationaux, ont obtenu d’être présents à cette étape du processus. Les premières tendances devraient sortir dans les heures à venir, les résultats officiels devant être disponibles dans les 72 heures.

Cecile Kyenge: « Pour le moment, tout se passe bien »

La cheffe de la mission des observateurs de l’Union  Européenne pour la présidentielle de ce 29 juillet a animé un point de presse à la mi-journée, dans la cour du Lycée Mamadou Sarr en commune 4 du District de Bamako, l’un des plus grand centre dans la capitale malienne.

Accompagnée de plusieurs diplomates des pays de membres de l’UE, Mme Kyenge a salué les électeurs qui sont sortis en cette première partie de journée pour voter. « Cette élection est fondamentale. La première phase qui était l’ouverture s’est déroulée sans  incident, même si on nous a signalé des évènements sur lesquels nous n’avons pas encore d’éléments. Nous sommes satisfaits de cette première phase » a déclaré la diplomate italienne. « Il faut savoir qu’il y a différentes phases de la journée d’aujourd’hui dont la centralisation. Nous avons pu obtenir l’ouverture de la part du Premier ministre afin de pouvoir participé à toutes les étapes de la centralisation. Et pour les observateurs nationaux, et pour les observateurs internationaux, mais il faut préciser que c’est maintenant que nous sommes en train d’établir sur le terrain comment sera faite cette couverture sur le terrain. C’est notre rôle », a-t-elle ajouté.

L’Union européenne a déployé une cinquantaine d’observateurs sur le terrain, dont 20 de longue durée. Une vingtaine de diplomates de l’Union en  poste à Bamako sont également associés à cette mission qui présentera ses premières observations et conclusions deux jours après le scrutin. Plusieurs moments de communication sont cependant prévus d’ici là pour tenir l’opinion informée des constats faits sur le terrain durant toute la journée électorale.

Présidentielle 2018: Ils ont voté!

Les opérations de vote ont normalement commencé à Bamako comme dans les régions du Mali. Dans la capitale comme dans les villes principales à l’intérieur du pays à l’instar de Tombouctou, Gao ou encore Mopti, les électeurs sont sortis dans le calme.

A 10heures, dans la plupart des bureaux de vote qu’a sillonné notre équipe, le taux de votants était d’environ 10%. Même si quelques problèmes techniques ont retardé le début du vote pour certains électeurs, comme au centre principal de Doumazana où une dizaine de bureaux de vote a du être installé en plein air , le nombre de salle du centre n’étant pas suffisant et aucune autre disposition n’a été prise pour régler ça. A 9heures passées, certains électeurs sont rentrés chez eux sans voter parce que ne sachant pas où voter ».

Certains bureaux ont été installés sous des tentes.

Malgré ces difficultés, les choses se stabilisent petit à petit et c’est dans une ambiance bon enfant que les gens attendent leur tour pour voter.  L’attention de tous est bien entendu attirée par les candidats à cette présidentielle qui ont commencé à voter aux alentours de 9h. Quasi simultanément pour Modibo Koné à l’école communautaire de Titibougou et Ibrahim Boubacar Kéita qui lui a voté dans le centre de l’école AB à coté du marché de Sébénikoro, à 9h15. Le premier  s’est dit heureux en ce « jour historique. Je souhaite pour l’ensemble du peuple malien la paix, le bonheur et la prospérité. Que ce jour historique soit béni afin que les Maliennes et les Maliens puissent bénéficier de cette journée. Vive la démocratie et vive le Mali ». Le candidat Moussa Sinko Coulibaly, qui a lui  voté peu avant 10heures a salué l’engagement des Maliens. « Nous venons d’accomplir ce que les Maliens attendaient depuis longtemps. A la fin de la journée, nous espérons que les Maliens auront voté pour le changement », a-t-il déclaré.  Autres candidats à avoir déjà donné l’expression de leur choix le Dr Cheick Modibo Diarra,  Djenebou Ndiaye… Soumaïla Cissé devrait voter sous peu à Niafunké, avant de revenir sur Bamako. Aliou Boubacar Diallo, qui a également déjà voté a déclaré l’avoir fait « pour la paix et la stabilité au Mali et nous espérons que cette ambiance festive continuera ».

Dans les allées des centres de vote, notre équipe a croisé plusieurs personnalités. « Malgré les soubresauts de l’affaire du fichier électoral, je suis resté confiant » a affirmé le président de la Commission électorale nationale indépendante, Mamadou Diamoutani, tandis que l’ ancien ministre et cadre du RPM, Mahamane Baby, s’est dit « fier  que ce scrutin se passe dans de bonne conditions ».

Les électeurs sont dans un état d’esprit positif. « Je suis confiant. Je pense que tout a été mis en oeuvre pour une élection transparente. il suffit de voir le nombre d’observateurs ou de journalistes présents », a déclaré l’un d’entre eux au sortir du bureau de vote.  Fait marquant, de nombreuses personnes âgées se sont déplacées ce matin. C’est le cas d »Ibrahim Haidara, né en 1953 et handicapé, n’aurait raté ce vote pour rien au monde. « Je suis venu voter par patriotisme et civisme », a-t-il déclaré.

A Sébénikoro, Fatoumata Tounkara ne  décolère pas. Comme de nombreux électeurs bamakois, elle a attendu ce dimanche matin pour retirer sa carte directement dans son bureau de vote, comme cela est possible. Elle n’a malheureusement pas retrouvé le précieux parchemin et jure que « si je ne vote pas cette fois-ci, je ne votera plus jamais dans ma vie! », nous rapporte notre reporter sur place Achérif ag Ismaguel. Des agents électoraux maintiennent le calme face à ce type de situation ou encore dans des cas comme celui d’un jeune électeur qui rouspète pour passer avant les autres dans la queue devant le bureau de vote.

 

 

 

Présidentielle 2018: Le Jour J

C’est parti depuis 8h ce 29 juillet pour la présidentielle 2018 au Mali. 24 candidats se disputent le suffrage des électeurs qui se mobilisent pour choisir leur Président de la République.

Ils sont un peu plus de 8 000 000 à être appelés ce dimanche à accomplir leur devoir citoyen. Après quelques minutes de retard, les bureaux de vote de Bamako, dans leur large majorité, ont ouvert leurs portes pour accueillir les électeurs. Dans les grands centres comme celui de Doumazana en commune 1 du District de Bamako, c’est la grande affluence. Ce centre qui compte 65 bureaux tout comme celui de Djelibougou (44 bureaux), a été pris d’assaut, malgré la fraicheur matinale, consécutive à la pluie de la nuit. Sur place, tout se déroule dans le calme, selon notre reporter, le premier électeur a rentré son bulletin à 8h05 minutes. Ce dernier s’est dit motivé pour l’élection qu’il espère voir se dérouler dans  la quiétude. A Yirimadio, en commune 6, l’école fondamentale du quartier accueille les premiers votants à partir de 8h10. Ici également, la foule est la, dans le calme. Parcours du votant: retrouver son bureau de vote en consultant les listes affichées devant les portes, se faire identifier par les agents électoraux, procéder à son vote, signer et mettre son doigt dans l’encre indélébile, puis quitter le bureau.

A Djélibougou, Mounkoro Sounkalo est le premier votant du jour

La présidentielle de ce 29 juillet oppose le président sortant Ibrahim Boubacar Kéita et 23 autres candidats dont seulement une femme. Le candidat Kéita vote ce matin dans son quartier de Sébénikoro, en commune 4 tandis que son principal challenger, le chef de file de l’opposition et président de l’Union pour la République et la Démocratie(URD), Soumaïla Cissé vote dans sa ville natale de Niafunké. Un fort déploiement de plusieurs milliers d’observateurs de ce scrutin est constatable sur le terrain. La campagne électorale qui s’est achevée le vendredi 27 juillet a été marquée en sa fin par une polémique sur la fiabilité du fichier électoral.

 

 

Le Chantier du futur président du Mali.

Crise identitaire !  crise de citoyenneté !  c’est quoi être Malien? Échec d’une génération ou échec générationnel? Traversons-nous  les conséquences de la mauvaise gestion de la révolution démocratique ?Les politiciens  manipulateurs !!
 Comportements collectif ou individuel! Faut-il se réfèrer sans peur à notre histoire géopolitique et socioculturelle pour  » re » découvrir le Mali carrefour, le Mali terre des hommes, le Mali terre des civilisations et de la cohésion sociale.
Je fais des remarques et  pose des questions afin que chacun dans un petit coin y réfléchisse  en se regardant dans un miroir, mais en fermant les yeux, rêver à défaut de s’imaginer sur le possible d’un autre Mali à bâtir Ensemble.
Il est évident que même si les réflexions sont partagées, les analyses instructives et les conclusions pertinentes, il faut des propositions concrètes pour inciter les uns à utiliser ENSEMBLE des stratégies adaptées à chaque contexte, lancer des actions qui fédèrent selon les aspirations des Maliens  et réaliser des activités qui répondent autant que faire se peut aux besoins de l’heure des populations les plus fragiles et les plus vulnérables aux conditions de vie de plus en plus difficile.
J’attends de cette élection présidentielle, un président souverain,un président qui incarnera les ambitions des Maliens.Un président qui nous garantira l’ espoir d’un Mali uni où le vivre ensemble est permis (Cohésion Sociale ).Un président qui assurera la dignité et la fierté des Maliens dans un Mali qui recouvre sa dignité et son honneur dans le concert des Nations du monde.Un président qui instaurera une justice indépendante.Une économie performante et diversifiée, un système éducatif compétitif.Un president qui fera de la quête de la paix ,de la sécurité et du developpement une priorité des priorités de sa mission .Un président qui plaidera pour une modernisation de la vie économique, politique, sociale et administrative basée sur des réformes qui respectent nos valeurs sociétales pour un Mali puissant et uni.

Présidentielle sans violence: Les jeunes se mobilisent

Le Conseil National de la Jeunesse en partenariat avec le Réseau des Jeunes des Partis Politiques du Mali et le Mouvement National des Jeunes pour la Culture de l’Excellence a lancé samedi 21 juillet 2018 une « caravane de sensibilisation citoyenne des jeunes  pour une participation massive et sans violence à l’élection présidentielle  de juillet 2018 ».

« Citoyen malien, aime ton pays, vote dans la paix », « Je suis jeune, voter c’est mon pouvoir », « J’ai ma nouvelle carte d’électeur, je vote » ou encore « Ma carte d’électeur, c’est mon pouvoir ». Tels sont entre autres les slogans sur les T-shirts arborés par les jeunes caravaniers qui ont sillonné pendant une vingtaine de minutes les rues de la commune I du district de Bamako en distribuant des dépliants de sensibilisation sur le vote avant de rejoindre le terrain de foot « Angers » de Djelibougou où la caravane s’est achevée.

La cérémonie de lancement officiel s’est déroulée en présence de personnalités à l’instar du maire de la commune I, du président du Réseau des Jeunes des Partis politiques, du président du CNJ, du vice président du conseil communal , du secrétaire général du Ministère de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, ainsi que du représentant du PNUD et coordonateur du PACE.

Tous, dans leurs interventions, ont souligné l’importance de la mobilisation des jeunes en faveur d’un scrutin apaisé. « Les élections apaisées sont un gage de développement et de stabilité qui vont nous permettre de faire face aux défis du pays sur le plan sécuritaire » a indiqué Drissa Guindo, représentant du ministre de la jeunesse, tout en souhaitant que la caravane ne se limite pas à Bamako mais que cela s’étende dans tout le pays.

L’objectif, comme le précise Souleymane Satigui Sidibé, président du Conseil National de la Jeunesse,  « c’est de nous rassurer qu’il faut des élections crédibles, transparentes et apaisées et aussi dire à l’opinion nationale et internationale que la jeunesse malienne ne sera pas une arme pour qui que ce soit pour aller vers la violence ». La non-violence électorale doit être prônée par l’ensemble des jeunes, a-t-il insisté.

La commune I n’est que la première étape de cette caravane qui se poursuivra dans les cinq autres communes du district de Bamako et dans la commune de Kati  jusqu’au 27 juillet prochain où une grande soirée de clôture est prévue au palais de la culture de Bamako avec comme tickets d’entrée les cartes d’électeurs, une façon de pousser les jeunes à aller retirer massivement ces cartes en vue d’une grande participation au scrutin du 29 juillet.

A en croire Souleymane Satigui Sidibé, aucun régime n’est légitime avec un taux de participation très faible et pour que le régime qui sera issu de ces élections soit respecté par l’opinion nationale et internationale, il faudra que la jeunesse l’accorde une grande importance. « C’est pourquoi nous voulons  d’abord mobiliser les jeunes à sortir massivement pour aller  retirer leurs cartes d’électeurs et ensuite voter en grande majorité » a relevé le président du CNJ.

La caravane est un projet mené avec le soutien du Ministère de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation ainsi que les partenaires du Projet d’Appui au Cycle Electoral (PACE) porté par le PNUD.

 

 

 

 

Débats électoraux : Choguel Kokalla Maïga, Hamadoun Touré et Adama Kané ouvrent le bal.

Lancée le 7 juillet 2018, la campagne électorale est entrée dans une autre phase avec l’organisation des débats télévisés entre les candidats. Le premier débat a réuni les candidats Choguel Kokalla Maïga, Dr Hamadoun Touré et Adama Kané. Durant une heure et 30 minutes, les candidats ont exposé leurs visions sur les différentes problématiques.

Modéré par deux journalistes, le débat est organisé conjointement par l’ORTM et quelques médias privés de l’audiovisuel. Dans un exposé préliminaire, les candidats ont fait part de leur vision de la situation que vit notre pays, avant de proposer leurs solutions de sortie de crise.

Estimant que « ce que notre peuple vit est la conséquence de la trahison subie par notre armée », le candidat Choguel Kokalla Maïga estime qu’il faut « changer le rapport de force et arrêter la prime à la rebellion ». Pour le candidat Adama Kané, il faut continuer la reconstruction de l’armée et lui donner les moyens d’assumer la sécurité, condition sine qua none pour entamer tout développement.

Un développement qui serait plutôt à la base pour être en sécurité, selon le Dr Hamadoun Touré. Sans nier l’importance de redonner à nos forces la faculté de défendre le territoire, il suggère de « s’attaquer à la racine du mal », en assurant les conditions d’un développement économique conséquent.

Sans remettre en cause l’accord pour la paix signé en 2015, les candidats reconnaissent qu’il aurait pu être fait dans de meilleures conditions. Alors que le Dr Hamadoun Touré estime que l’on a « tendance à régler nos problèmes ailleurs », Choguel Kokalla Maïga déplore que « les rebelles ont signé du bout des doigts », alors que le gouvernement a signé alors qu’il n’avait aucune emprise sur le terrain. Ajoutant que l’accord est « une étape », il préconise « la fin de la prime à la violence » et « le désarmement des rebelles » et invite le gouvernement à être exemplaire.

Sur la cohésion sociale mise à mal, surtout au centre du Mali, les candidats Adama Kané et Choguel Kokalla Maïga pointent du doigt l’absence et le laxisme de l’Etat, alors que le candidat Hamadoun Touré envisage de trouver une solution aux causes des conflits qui opposent les différentes communautés.

Sur les autres questions relatives à l’école, au chômage, à la sécurité alimentaire ou à la santé, les candidats ont exposé s’en sont tenus aux différentes propositions contenues dans leurs différents projets. Ils ont aussi répondu à certaines préoccupations recueillies auprès de quelques citoyens.

Sans véritablement se contredire, les candidats se sont limités à exposer leurs propositions lorsqu’ils seront président de la République. Si ceux qui s’attendaient à des empoignades peuvent être déçus, le débat aura eu le mérite de permettre aux candidats de s’exprimer publiquement et dans un climat serein sur les questions cruciales qui préoccupent les citoyens en cette veille d’élection.

Présidentielle 2018 : L’URD alerte sur un « risque de fraude massive »

Alors que le candidat de l’URD est sur le terrain  dans la région de Ségou dans le cadre de  la campagne pour la présidentielle du  29 juillet, son directeur de campagne a tenu une conférence de presse pour présenter les conclusions « des experts qui ont étudié le fichier électoral publié le 04 juillet par la Délégation générale aux élections ».

Tiébilé Dramé, directeur de l’équipe de campagne du candidat Soumaïla Cissé, entouré de plusieurs de ses collaborateurs, a énoncé point par point, les conclusions du travail d’analyse effectué par des experts sur le fichier électoral. La première constatation, selon M. Dramé est la « différence de chiffres entre le fichier dont le rapport d’audit a été remis au Premier ministre en avril dernier et celui publié par la Délégation générale aux élections (DGE).

488 813. C’est le nombre d’électeurs supplémentaires constaté sur le fichier publié le 04 juillet par la DGE. A cela s’ajoute « des milliers de doublons, alors qu’il avait été annoncé après l’audit que le fichier avait été épuré de tout doublons. Tiébilé Dramé ajoute qu’il y a des situations comme à « Ansongo où le fichier électoral publié compte 1803 électeurs,  et où le fichier audité annonce 1499 électeurs, soit une différence de plus de 300 votants. […]On note également des cas de centaines de bureaux de vote additionnel ». Une telle situation n’est pas de celle qui instaure la confiance entre les acteurs d’un  processus. Le directoire de campagne de Soumaïla Cissé qui a rencontré le chef du gouvernement quelques heures avant la conférence de presse attend « que chacun prenne ses responsabilités et il est clair que la responsabilité du gouvernement est entièrement et gravement engagée ».

Corrections sans délai

C’est ce que demande le directoire de campagne du principal candidat de l’opposition. Lors de la rencontre avec le gouvernement, il a été demandé que des mesures soient prises pour lever toute équivoque sur « la gestion de cette affaire ». « Nous attendons non  seulement des mesures correctives pour que les anomalies constatées soient corrigées mais également des mesures politiques et administratives pour restaurer la confiance en  ce processus ». Avec un  « potentiel de fraude que l’on peut estimer à 1.241 574 voix,  sans compter les Maliens de l’étranger », comme le précise le texte publié dans la foulée de la conférence de presse, le camp Soumaïla Cissé appelle la communauté internationale à « plus de vigilance » et se dit à la disposition du gouvernement pour corriger « les manquements et autre bizarreries » constatés dans le fichier incriminé.

Réaction du gouvernement

Cette dernière ne s’est guère fait attendre. La Primature a publié un communiqué en fin  d’après-midi annonçant la rencontre entre le Premier ministre et la délégation du directoire du candidat Cissé. Le texte signale que le Premier ministre a instruit que soit transmis à tous les candidats les « documents relatifs à la remise du fichier audité à l’imprimerie nationale de France, au bon de commande et à la livraison des cartes d’électeurs biométriques », mais également la création d’un « cadre de concertation autour de l’AGETIC et la DGE avec les experts nationaux ayant participé l’audit ».