Mali : un scrutin entouré de suspicion

L’ensemble de la classe politique malienne devrait tirer les leçons de ce scrutin présidentiel.

   

Le 20 août, la Cour constitutionnelle du Mali a confirmé la victoire du Président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, élu avec 67,16 % des suffrages. Comme lors de l’élection de 2013, il a encore affronté, au second tour, Soumaïla Cissé, crédité de 32,84 % des voix. Alors que l’opposition rejette ces résultats et menace de reprendre les manifestations, de nombreuses leçons devraient être tirées de ce scrutin.

 

La sécurité a de nouveau constitué une importante préoccupation. Malgré la signature de l’accord pour la paix et de réconciliation en 2015 entre le gouvernement malien et les anciens groupes rebelles armés, la situation sécuritaire sur le terrain demeure volatile.

 

Les chiffres fournis par les autorités maliennes démontrent que c’est surtout dans le Centre que l’insécurité a eu un impact significatif sur le déroulement du scrutin. Sur huit millions d’inscrits, plus de 200 000 électeurs n’ont pas pu voter au premier tour et environ 130 000 au second.

 

Comme en 2013, la sécurité a de nouveau constitué une importante préoccupation

L’insécurité a gagné du terrain dans cette partie du pays au cours des dernières années, avec la multiplication des attaques perpétrées par les groupes extrémistes violents  – qui ne sont pas partie au processus de paix – et la recrudescence des conflits locaux sur fond de compétition autour des ressources naturelles, accentuée par l’absence ou la faiblesse de l’État.

 

De nombreux incidents attribués aux groupes extrémistes violents, notamment des intimidations, le saccage de bureaux de vote ou encore la destruction de matériel électoral, ont émaillé les deux tours du scrutin. Dans la région de Tombouctou, le président d’un bureau de vote a été tué par des hommes armés le 12 août.

 

Lors de ce scrutin, 24 candidats étaient en lice pour accéder à la magistrature suprême, contre 28 en 2013. La plupart d’entre eux ont exposé leurs visions à travers la présentation de projets de société pour faire face aux immenses défis auxquels le Mali est confronté. La participation à cet exercice, autrefois boudé, représente une avancée qu’il faut saluer, notamment dans la perspective d’un approfondissement de la démocratie.

 

Y a également contribué l’interdiction des pratiques publicitaires à des fins politiques et commerciales (la fourniture de tissus, de tee-shirts, d’ustensiles de cuisine, de stylos, de porte-clés et de calendriers). Néanmoins, ni l’élaboration de projets de société ni même cette interdiction n’auront suffi à susciter des débats d’idées et des confrontations de programme entre les candidats ou leurs représentants.

 

Malgré un paysage médiatique relativement ouvert, le débat d’idées reste le parent pauvre des processus électoraux au Mali. Cette lacune est en partie liée aux insuffisances de la loi électorale – qui ne prévoit aucune obligation de débats contradictoires entre les candidats – et à l’échec des partis politiques en matière de formation civique de leurs militants.

 

Le débats d’idées reste le parent pauvre des processus électoraux

La législation malienne n’encadre pas le financement et les dépenses de campagne. S’y ajoute le décalage des moyens, y compris médiatiques, entre un candidat-président et ses adversaires. L’absence de contrôle strict creuse l’asymétrie entre les candidats et favorise la collusion entre milieux d’affaires et acteurs politiques. De ce fait, cette situation réduit les engagements de lutte contre la corruption à de simples incantations.

 

Ce scrutin a été l’occasion de rappeler, une fois de plus, que l’argent demeure déterminant dans la conquête du pouvoir. Les trois candidats arrivés en tête lors du premier tour, à savoir Keïta, Cissé et Aliou Boubacar Diallo, sont probablement ceux qui ont dépensé le plus lors de la campagne électorale.

 

Dans un pays aussi vaste que le Mali (1 241 238 km2) équipé d’un réseau routier en très mauvais état, les déplacements des candidats pour aller à la rencontre de leur électorat et s’assurer le soutien de grands électeurs, tels que les autorités traditionnelles, dépendent beaucoup des moyens financiers dont ils disposent.

 

Selon la Cour constitutionnelle, sur un corps électoral estimé à un peu de plus de huit millions de personnes, 43,06 % ont voté au premier tour et seulement 34,42 % au second. La faiblesse du taux de participation demeure une constante au Mali, en particulier lors des scrutins présidentiels. Elle soulève des interrogations sur les limites des processus électoraux comme mécanisme de légitimation politique, en particulier dans un contexte d’insécurité croissante.

 

L’hivernage, les accusations de fraude et d’irrégularités portées par une grande partie des candidats à l’encontre de l’administration ont probablement contribué à la démobilisation des électeurs au second tour. Cette situation illustre surtout les dysfonctionnements du système politique malien ainsi que le fossé grandissant entre les électeurs et la classe politique.

 

Le Mali a besoin d’un organe unique, permanent et autonome de gestion des élections

La participation est en baisse par rapport à 2013, où les taux s’élevaient respectivement à 48,98 % et 45,78 %. Après un mandat mitigé du Président sortant et l’impression générale que l’élection de 2013 n’a pas permis de résoudre les nombreux problèmes du pays, la participation a drastiquement chuté.

 

Le Mali réunit l’essentiel des attributs d’une démocratie formelle, avec, entre autres, l’organisation régulière d’élections présidentielle, législatives et municipales, la séparation théorique des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) et la liberté d’expression reconnue par la Constitution. C’est donc surtout l’incapacité des gouvernants à répondre aux besoins et aux attentes des populations qui est à l’origine de cette désaffection.

 

Au moins quatre acteurs dont la Commission électorale nationale indépendante, la Délégation générale aux élections, le Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation  (MATD) ainsi que la Cour constitutionnelle sont impliqués dans le processus électoral.

 

Le MATD – donc le gouvernement – joue toutefois un rôle central dans le dispositif à travers l’organisation matérielle du scrutin, la centralisation des résultats provisoires et leur proclamation. Cette prépondérance de l’administration dans l’organisation des élections génère de la suspicion et donne l’impression qu’elle est au service du pouvoir qui l’a nommée.

 

L’impartialité de la Cour, qui examine les recours éventuels et proclame les résultats définitifs, a également été remise en cause. Compte tenu de certaines incohérences et irrégularités procédurales relevées par les observateurs nationaux et internationaux dans de nombreux bureaux de vote au nord et au centre, la rapidité avec laquelle elle a examiné les résultats a renforcé la méfiance.

 

Le manque de confiance dans les institutions responsables de l’organisation des élections affecte autant la crédibilité du processus que celle du vainqueur. Afin de crédibiliser davantage les scrutins futurs, d’importantes réformes sur le plan électoral seront nécessaires, notamment la création d’un organe unique, permanent et autonome de gestion des élections, l’encadrement stricte des dépenses de campagne et l’amélioration du fonctionnement de la Cour constitutionnelle.

 

Dans l’immédiat, l’abstentionnisme qui a marqué ce scrutin devrait inciter le pouvoir élu à une démarche inclusive et de rassemblement pour affronter les multiples défis auxquels le pays est confronté dont les chantiers de la paix et de la réconciliation nationale.

 

Ibrahim Maïga, chercheur et Khadija Maïga, chercheuse boursière, ISS Bamako

 

Cet article est d’abord paru sur le site de l’Institut d’études de sécurité

Présidentielle 2018 : Quels enseignements ?

Le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation a dévoilé jeudi dernier les résultats provisoires du 1er tour de l’élection présidentielle. 24 candidats ont concouru et quelques-uns d’entre eux tirent des enseignements de leur participation.

« Je ne suis pas surpris que l’argent soit devenu faiseur de roi, mais que cela atteigne une telle ampleur est juste inquiétant.  Ce n’est plus qui est capable de faire quoi, mais qui est capable de donner de l’argent ». Ces propos de Kalfa Sanogo, candidat à l’élection du 29 juillet pour la première fois, résument le constat du rôle qu’ont joué les « finances » dans ce scrutin. Avec 1,21% des voix, le maire de Sikasso ressent malgré tout une « satisfaction morale », au vu des embûches sur son trajet. « Sans ressources, sans structure partisane à la base, je suis arrivé deuxième à Sikasso, après le président sortant, et un peu partout des gens ont cru en moi sans avoir reçu 1 franc », se console celui qui dont la coalition n’a pas encore dégagé de perspectives.

Si la plupart des candidats ont obtenu des scores avantageux dans leurs bases, n’empêche qu’ils sont frappés par une certaine désillusion. La ferveur et la sympathie éphémères dont ils ont profité pendant la campagne n’auront été que des leurres. « L’électorat de Bamako n’est pas un électorat fiable, parce qu’il est sans conviction politique, sans aucune fidélité », regrette Youssouf Dia, porte-parole du candidat Harouna Sankaré. Il affirme « quand l’électeur prend 1 000 francs pour voter, il perd ses convictions » et tourne le dos au changement. Plébiscité dans la commune de Ouenkoro, dont il est le maire, le Président du Mouvement pour l’Union des Maliens,  par cette participation a vécu sa première élection présidentielle. Avec 1,77% des suffrages, le jeune guide spirituel de 38 ans a expérimenté les nombreux aléas de la politique. « Nous avons des déceptions par rapport à notre propre organisation. Nous n’avions pas de parti politique, pas de structures implantées sur toute l’étendue du territoire et peu des ressources », témoigne Youssouf Dia, précisant que « le  candidat s’est financé ». « Certains électeurs qu’on croyait fidèles nous ont abandonné le jour même du scrutin », déplore-t-il.

Si les deux prétendants ne sont pas virulents dans la dénonciation des résultats, d’autres, comme l’ex général Moussa  Sinko Coulibaly les rejettent et réclament la transparence. « Je ne connais pas mon score, c’est un problème. Nous demandons qu’on nous donne les vrais résultats et là, nous pourrons les commenter », s’insurge le candidat de la Plateforme pour le changement.

Ballan Diakité : « Le débat permet de connaitre les failles et les points forts de chaque candidat »

Alors que le second tour de l’élection présidentielle est prévu le 12 août, un débat entre les finalistes est de plus en plus demandé. C’est un exercice démocratique jamais osé au Mali depuis 1992. Ballan Diakité, politologue et chercheur au Centre de recherches et d’analyses politiques, économiques et sociales (CRAPES), explique à Journal du Mali l’intérêt et les enjeux d’un tel  face à face.

Quel est l’intérêt d’un débat entre les deux tours ?

C’est d’abord une source d’information pour le grand public. Quand on écoute les candidats débattre sur les questions essentielles de la vie nationale : santé, éducation, emploi des jeunes, on obtient de l’information sur l’état du pays et on évalue la stratégie, la vision et la capacité de chaque candidat à répondre favorablement aux attentes des populations.

Est-il possible de perdre ou de conquérir des électeurs à l’issue du débat ?

Évidemment, car l’enjeu est de connaitre la capacité intellectuelle de chaque candidat. De ce point de vue, un candidat qui manque d’arguments ou qui est incapable de défendre son programme, c’est tout simplement hallucinant. Le débat permet de connaitre les failles et les points forts de chacun. Il est un enjeu électoral, car il permet de départager les candidats sur leur raisonnement et leur programme. Du coup, il peut jouer en faveur ou en défaveur de l’un ou de l’autre.

Est-ce à dire que faire campagne ne suffit pas ?

En effet, parce que tout le monde n’a pas le temps de s’asseoir pour décrypter le programme d’un candidat à l’élection présidentielle. Si, par exemple, vous et moi avons une heure à consacrer à la lecture d’un programme, ce n’est pas le cas pour d’autres. Tous les Maliens n’ont pas cette capacité. Le contenu est tellement sophistiqué que même du point de vue lexical il nécessite une certaine initiation en économie, en droit ou en politique.

Y a-t-il eu un face à face marquant dans l’histoire électorale du Mali ?

En 1992, il y a eu le premier et unique débat entre Alpha Oumar Konaré et Tiéoulé Mamadou Konaté. C’est une pratique qui n’a pas continué alors que le débat est essentiel dans une démocratie. Le malheur du Mali est que le niveau des débats est très bas et qu’il y a des candidats qui refusent même de débattre. Si la démocratie, c’est la volonté du peuple, le peuple est ambivalent. Il y a ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés et tous veulent faire entendre leur voix. Il n’y a que le débat qui puisse le permettre, pour comprendre la position idéologique, politique, de tel ou tel candidat.

Souleymane Dé : « De plus en plus on ne s’inscrit plus dans la légalité »

Recomptage des voix, récusation des membres de la Cour constitutionnelle, rôle des observateurs, Souleymane Dé, professeur de droit public nous éclaire sur certains aspects du processus électoral.

Que prévoit la loi lorsqu’un candidat qualifié au second tour décide de se retirer?

Même si un candidat désiste, une fois que l’arrêt de la Cour constitutionnelle est rendu, tout le monde y participe. C’était le cas pour Monsieur Tiébilé Dramé, lors du scrutin de 2013. Il a désisté mais pour autant son nom n’a pas été retiré, son bulletin non plus. C’est le même principe qui s’applique pour ce scrutin. Si le candidat qualifié pour le second tour dit qu’il ne participe pas au second tour, cela ne change absolument rien. Les élections se tiendront tout de même, avec ses bulletins. On ne repêche pas le troisième comme le prétendent certains. Le processus suit son cours. La seule chose qui peut arrêter les opérations électorales et qui est prévue par la loi, c’est le décès de l’un des deux candidats qualifié au second tour.

On entend beaucoup parler de recomptage ces derniers temps, que dit la loi en la matière ?

Le recomptage dans notre contexte n’est pas admis par la loi. On entend par exemple dire qu’il faut proclamer les résultats, bureau de vote par bureau de vote, mais c’est déjà fait. A la clôture des opérations de vote, il y a le dépouillement et chaque bureau de vote proclame ses résultats. Et les PV sont signés en 5 exemplaires. Le recomptage en cas de contestation n’est pas permis. Les requêtes en contestation sont soumises à la Cour constitutionnelle. C’est elle, qui en juge le bien-fondé.

Certains candidats parlent de récusation des juges de la Cour constitutionnelle, qu’en est-il ?

Il n y a même pas de débat sur cette question parce qu’il n y a aucun dispositif juridique au Mali qui prévoit une récusation des membres de la Cour constitutionnelle. Nous sommes prêts au débat pour éclairer la lanterne des Maliens. Il y a trop de confusion qui sont faites. Certains évoquent l’article 3, 8 ou 10 du règlement intérieur de la Cour constitutionnelle. Cela n’a rien à avoir avec la récusation du juge constitutionnel qui est impossible. C’est une requête qui est malheureuse et elle ne vise autre chose que l’obstruction du processus électoral. L’on ne peut pas non plus évoquer le statut de la magistrature. Celui du 16 décembre 2002, l’article 1er dit qu’il s’applique aux magistrats de l’ordre administratif et judiciaire. La Cour constitutionnelle ne fait pas partie de ces juridictions. Nous sommes très étonnés de voir ce débat juridique se poser. On évoque également le code de procédure. Il faut faire très attention. Soit nous sommes de mauvaise foi, soit nous voulons que les Maliens comprennent le droit. La procédure auprès des juridictions judiciaires est déterminée par un décret, tandis que c’est une loi qui l’établit auprès de la Cour constitutionnelle.

L’acceptation des observateurs est –elle une obligation pour l’Etat ?

L’acceptation des observateurs étrangers pour suivre un processus interne est juste une manifestation de bonne foi. Le Mali est un Etat souverain. L’observateur international ne peut imposer aucune vision ou aucune approche qui n’est pas inscrite dans notre corpus juridique. L’observation est basée sur 3 principes : observer, noter et transmettre. Le rapport d’une observation ne s’impose pas. Il ne peut faire que des recommandations. Cela n’a pas une force juridique à faire changer le processus électoral. C’est une insulte pour le Mali que des observateurs essayent de dicter notre conduite en matière électorale.

Par rapport à ce que vous observez, avez-vous des inquiétudes ?

En tout bon malien, on a des raisons d’en avoir parce que de plus en plus les juristes que nous sommes avons peur. Nous assistons à une défiance et à une méfiance vis-à-vis de l’autorité. De plus en plus on ne s’inscrit plus dans la légalité au Mali. Nous souhaitons contester dans la rue, nous souhaitons imposer notre vision par la violence, tout en ignorant qu’il existe des dispositions textuelles qui encadrent les procédures de contestation, y compris en matière électorale. Nous nous posons la question de savoir si nous sommes dans un Etat de droit. Si nous sommes dans un Etat de droit, nous laissons le droit se manifester, si nous ne sommes pas dans un Etat de droit, tous les Maliens sont dans leur légitimité d’avoir peur de ce qui va suivre.

Présidentielle 2018 : IBK placé sur « orbite » par ses partisans

Au lendemain de la proclamation des résultats du 1er tour de l’élection du 29 juillet, le candidat de l’Alliance Ensemble pour le Mali, arrivé  largement  1er devant Soumaila Cissé, s’est exprimé vendredi à son QG. En présence de quelques-uns de ses militants, IBK les a remerciés pour leur marque de confiance.

Vendredi, 3 juillet 2018.  Les résultats de l’élection du président de la république sont connus. Proclamés dans la nuit du jeudi par le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, ils placent premier avec le score considérable de 41,42% le candidat IBK.

Pour le Président IBK, ce résultat est la réaffirmation de la confiance placée en lui. « C’est une belle première victoire mais elle n’est pas que mienne, cette victoire c’est celle du Mali qui avance, de l’optimisme, de l’espoir contre la terreur  et de tous ceux et celles qui connaissent notre pays et qui croient en son grand destin », a égrené celui qui pour renouveler son mandat devra passer par un second tour le 12 août contre Soumaila Cissé.

« A travers votre vote, vous m’avez placé sur orbite », déclare-t-il devant eux, et comme interpeller par les voix exprimées, il promet de redoubler d’ardeur. « Pour vous, avec vous, pour nos enfants  et les générations à venir, je dois aller encore plus loin », promet-il.

Contraint à un second tour, le président IBK, n’a pas manqué de féliciter  « le gouvernement pour sa grande maitrise du processus électoral », et par la même occasion remercier « les partenaires et amis du Mali » pour leur accompagnement dans le processus.

Alors que le plusieurs bureaux de vote n’ont pas été opérés dans le nord et centre du pays, à cause de l’hostilité des groupes terroristes, le candidat IBK s’est réjoui malgré tout de l’organisation de  ce scrutin. « Vous avez donné tort à ceux qui prédisaient  le pire. Cela a été un réel motif de fierté pour chacun d’entre nous », a précisé le président candidat,  et poursuivant, « toutefois, je déplore les incidents survenus dans certains de nos localités qui ont empêché certains de nos compatriotes  d’accomplir leur devoir civique ».

D’un ton serein, le port étendard de l’Alliance Ensemble pour le Mali est revenu sur les péripéties de sa campagne, soulignant que l’enjeu  était de soumettre son bilan aux Maliens pour reconquérir leurs voix si précieuses.  Mais pas seulement, les défis actuels exigent encore plus d’efforts. « Ils s’agissait aussi pour moi de vous proposer mon projet pour un Maliba qui ira encore plus loin, encore plus haut, toujours fort, toujours plus juste » a énuméré celui qui compte « consolider les acquis, amplifier les réussites, rectifier les manques » du passé.

Pour le second tour, le candidat IBK  entend « convaincre ceux qui doutent encore » et  appelle à un grand rassemblement pour demeurer maitre du palais de Koulouba.

CapDh : Pour une élection apaisée et transparente

La cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation aux techniques d’observations des droits humains en période électorale organisé par le Centre d’assistance et de Promotion des Droits Humains (CapDH) a lieu, à Sabalibougou, ce lundi 23 juillet 2018. Prévu du 23, 24 et 25 juillet, cet atelier permet d’outiller 36 jeunes venus des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, ainsi que le district de Bamako avec l’appui financier de l’ambassade Royale du Danemark au Mali à travers le Fonds d’Appui aux Moteurs du changement (FAMOC).

Le CapDH est une association de droit malien et apolitique créée à Bamako, en mars 2008. « Il a pour vision de faire du Mali un véritable Etat de droit dans lequel les droits humains sont promus et respectés », déclare Négueting Diarra, directeur exécutif du CapDH Mali. Cette initiative a pour but de permettre à ces jeunes de surveiller, d’enquêter et de documenter les cas de violations des droits humains liés aux élections avant, pendant et après le scrutin du 29 juillet 2018.

Au cours de ces trois jours de formation, les 36 jeunes seront éclairés sur plusieurs modules, à savoir « la nouvelle loi électorale », ou « l’introduction générale aux droits de l’Homme », ou encore « les outils de collecte, de traitement et d’analyses des données ». Tous ces modules seront abordés par des experts. « Financer et appuyer ces jeunes, c’est leur permettre d’être outillés, afin d’apporter leurs appuis et contributions au bon déroulement d’une élection apaisée au Mali », indique Frédéric Kabore chef d’équipe du Fonds d’Appuis aux Moteurs du Changement (FAMOC).
Convaincu de l’importance du rôle des observateurs dans une élection, le CapDH ambitionne de prévenir les violences contre les hommes de média, les électeurs, les responsables électoraux. Pour cette association, un observateur n’est pas celui qui va partir changer les choses, mais c’est celui qui est témoigné de ce qui est fait, et de rendre compte. À l’issu de ces travaux, des recommandations seront adressées aux autorités compétentes. « Le travail d’observateur n’est pas facile, il est fastidieux, observer tout ce qui se passe avant, pendant et après les élections pour qu’on puisse d’avoir des éléments qui permettront à la société et la démocratie malienne d’évoluer pour les élections à venir » soutien Frédéric Kaboré. « C’est ainsi qu’ensemble nous contribuerons à faire de ce pays, que nous aimons tous, un havre de paix pour tous les citoyens maliens et pour tous ceux qui y vivent », conclut, le directeur exécutif du CapDH.

Présidentielle 2018 : Les jeunes, « acteurs de changement » dans le champ politique

Ils sont de plus en plus nombreux sur la scène politique. Il suffit de se rendre dans les quartiers généraux de campagne pour se rendre compte que leur présence n’est pas figurative. Décidés à faire partie du « jeu », les jeunes maliens sont le cœur de cette période électorale.

« Nous ne sommes plus là comme de simple badauds », assure Cheick Haïdara, croisé à un meeting de l’URD. Le jeune homme d’une vingtaine d’années écoute attentivement le message délivré. Il filme, « c’est un live que je fais, pour que tous mes amis entendent avec moi ce qui est dit ici ». « Je vais faire ça avec autant de candidats que je peux. On ne va plus aller voter comme ça, encore moins pour de l’argent ou un plein d’essence ». Il y a tout juste cinq ans, ce jeune homme aurait té regardé par ses compères « comme un  martien !». « La politique, ce n’était pas du tout mon affaire. J’étais plus jeune mais aussi je me disais que c’est une affaire de vieux, c’est eux qui sont responsables du pays. J’avais le droit de vote mais en 2013, je ne suis allé nulle part », confie Alfa, tout juste 30 ans.

Aujourd’hui, en pleine campagne pour la présidentielle du 29 juillet, ils sont nombreux, comme ces deux jeunes, à suivre de près l’actualité politique et à écumer les quartiers généraux, tout comme les sites internet et les réseaux sociaux des candidats, à la recherche de… « De quoi ? De leurs arguments, de ce qu’ils proposent aux Maliens », répond Habiba, étudiante en sociologie et qui rêve, un jour, d’entrer en politique. « J’observe, je prends même note parfois, quand je trouve des idées ou une manière de faire intéressante », explique-t-elle. Cette élection, « c’est une chance pour nous. Nous avons l’esprit ouvert maintenant, nous sommes plus conscients et nous voulons être acteurs de la vie de ce pays, du changement », finit-elle. Mahal quant à lui est pour ainsi dire, la main dans la pâte. « Je me suis engagé auprès d’un candidat parce qu’on ne peut pas vouloir changer les choses et rester en marge du processus. Ainsi, je peux défendre mes idées, porter le projet de mon candidat. Je me sens acteur », se réjouit-il.

A Tombouctou, Fatouma Harber est plutôt sceptique. « Je n’attends rien de ce scrutin » avoue-t-elle. Pour l’activiste connue, « le tableau est trop noir…» A Badiangara où  elle vit, Bintou a elle aussi son idée fixe : la sécurité. « Il faut que tout se passe bien. Les bagarres, la guerre, ce n’est pas bien.  Je ne veux qu’une chose, que le prochain président s’occupe de ramener la paix. Surtout dans la région de Mopti. Depuis que je suis enfant, je n’ai jamais vu ce que nous avons vécu cette année dans notre région. Il faut y mettre fin ». « Nous avons tous peur ici, ça ne peut plus continuer comme ça. Le président du Mali doit penser à nous tous, travailler pour tous les Maliens, pour toutes les régions ».

Scrutin du 29 juillet : Une élection particulière

La dernière élection présidentielle remonte à 2013. 5 ans après, le contexte a changé et des nouvelles réalités sont apparues sur la scène nationale. Le scrutin tant attendu renferme des grands enjeux tant le chantier devient chaque jour plus laborieux. Petite rétrospective d’un mandat.

5 années se sont écoulées entre 2013 et 2018. Alors que le pays sortait d’une transition, les élections ont été organisées dans un contexte d’urgence. A l’issue du second tour du scrutin, IBK a été élu sur le score écrasant de  77,62% des voix. Galvanisé par cette estime des Maliens, il promettait de mettre le Mali au dessus de tout et de travailler pour « le bonheur des Maliens ». Mais c’était sans mesurer combien le chemin était caillouteux. Dès le début, il écarte la junte, qui lui faisait obstruction, de son chemin et se lance après une courte période dans des négociations avec les groupes armés qui contrôlaient le Nord du pays.  Paradoxalement, l’élection de cette année 2018 se tient dans un contexte « pire que celui de 2013.  En 2013, des candidats ont été au Nord pour battre campagne, alors qu’aujourd’hui il y a des endroits dans les régions du centre où on ne peut pas se rendre, même en plein jour », dit Baba Alfa Umar, chercheur sur les questions de sécurité et de paix dans le Sahel. Selon lui, au lieu que la situation, surtout sécuritaire, ne s’améliore, elle empire. « Il y a des choses qui sont pire qu’avant, d’autres qui n’ont pas évolué, ou pas de manière significative, comme les réfugiés », affirme-t-il. « Dans la région des Tombouctou, en 2013, il y a des endroits où des milices ont pris les urnes et sont parties avec. Il n’y a aucune raison de penser que cette année la situation pourrait être meilleure»,  se souvient Baba Alfa Umar.

Cycle de violences Si la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali en 2015 a marqué une étape solennelle, elle n’a pas eu pour effet de stopper les pertes en vies humaines. La Conférence d’entente nationale, qui s’est tenue fin mars début avril  2016 à Bamako a formulé des recommandations pour la paix et formulé le document de base de la Charte pour la paix, mais des groupes terroristes se dressent toujours contre l’État et ses symboles jusqu’à dans le centre du pays. Mines, embuscades, assassinats, intimidations, le centre est devenu une zone interdite. De présumé terrorisme, la situation dégénère en présumés conflits intercommunautaires. Personne n’aurait pensé que le cycle des violences allait  se propager dans de telles proportions. Des milliers de déplacés internes ont fui les représailles dans leur localités respectives. « Quand vous prenez la zone du Gourma, plusieurs communautés ont fui à cause des règlements de comptes. Les populations d’Oudalan sont aussi parties à cause des opérations de l’armée burkinabé », témoigne le chercheur. Entre le marteau et l’enclume, les civils sont le plus souvent les premières victimes. « Même pour aller à Mopti ou à Sévaré, les agents de l’État sont ciblés. Ce qui se passe aujourd’hui était inimaginable il y a 5 ans », précise un journaliste de la région.

Pour lutter contre le terrorisme dans la zone sahélienne, une organisation dénommée G5 Sahel a été mise sur pied. Mais les résultats de ces actions sont toujours attendus. Dans la région de Ménaka, la dégradation de la situation est inédite. Le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) et le groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) mènent des opérations antiterroristes à la frontière entre le Mali et le Niger depuis des mois. Une situation qui a provoqué des exactions sur les civils dans la zone.

De nouvelles lois Les nouvelles lois adoptées renforcent les dispositions existantes, notamment la loi électorale de 2016, modifiée en 2018. De nouvelles dispositions ont été prises. Selon Amary Traoré de la CENI, en 2013, la loi électorale actuelle n’était pas encore en vigueur. Votée en 2016, elle stipule que : « dès la convocation du collège électoral, les dons en nature et les libéralités sont interdits. Aussi bien les t-shirt que les ustensiles de cuisine. Tout cela est interdit pendant les campagnes », souligne-t-il. « Il est  interdit de procéder, lors des campagnes, à des déclarations injurieuses ou diffamatoires, par quelque voie que ce soit, à l’endroit d’un ou de plusieurs candidats ou listes de candidats», stipule cette nouvelle loi électorale.

Elle a encore été modifiée en 2018,  avec des changements comme la suppression du vote par anticipation des membres des forces armées et de sécurité, le remplacement de la carte Nina, qui a servi pour voter en 2013, par la carte d’électeur biométrique, et l’octroi de deux assesseurs à la majorité et à l’opposition, entre autres.

Avec l’élection du 29 juillet, c’est une nouvelle ère qui s’annonce pour le Mali. Calme ou mouvementée? Seul l’avenir le dira.

Élection présidentielle : Quand les artistes s’en mêlent

La politique est devenue désormais l’affaire de tous. Un artiste, en tant que citoyen lambda, doit se préoccuper des problèmes de son pays ainsi que de son devenir. Certains utilisent même leur art, l’humour, la comédie, le théâtre, la sculpture ou la musique, pour promouvoir un candidat.

Comme tout citoyen, un artiste, au-delà de sa profession, peut se présenter aux élections et voter, car la vie de la cité est une combinaison harmonieuse de toutes ses composantes, sans discrimination de sexe, de profession ou de religion. « Si l’artiste se met en marge de sa société et si jamais il est gouverné par n’importe qui, le politique peut prendre la décision d’interdire tel ou tel art, comme nous le voyons dans certains pays », souligne le Dr Bréhima Ely Dicko, chef du département Socio-anthropologie à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako.

De nos jours, les artistes maliens sont de plus en plus intéressés par la politique. Certains apportent même leur soutien à un candidat bien déterminé, comme Salif Keïta, Sidiki Diabaté, Iba One, Gaspi ou encore Tal B. « Nous sommes dans un gouffre. Est ce que Soumaïla ne peut pas nous faire sortir de là ? », dit Salif Keïta, qui lance un appel à tous ses fans pour un changement de gouvernance.

Parmi les jeunes de la génération montante, Gaspi précise « il y a un temps pour tout, actuellement, c’est l’heure des choses sérieuses » et Iba One et Sidiki ont décidé de joindre leurs forces au pouvoir en place, en laissant le choix à leurs fans de voter pour qui ils veulent. « Notre pays n’est pas un gâteau à partager, il nous faut mettre de coté nos intérêts égoïstes au profit de tous », s’insurge le professeur Issouf Diallo.

Certains humoristes, dont Petit Guimba et Claba, ont pris parti, tandis que d’autres, comme Souleymane Keïta dit Kanté, se veulent neutres. Certains jeunes bamakois voient ces artistes comme des mobilisateurs, car un artiste a toujours un public derrière lui, souvent prêt à suivre ses orientations politiques, sociales ou culturelles. « Un candidat ne peut pas convaincre les probables électeurs s’il ne les voit pas en face. La présence d’un artiste lui permet de drainer les foules », affirme Dr Brehima Ely Dicko. Mais ces prises de positions peuvent avoir des retombées néfastes sur les carrières. « Quand un artiste prend position et que son candidat ne passe pas, il est possible qu’on ne l’invite plus à des cérémonies officielles », conclut le professeur.

Mobilisateurs. De nombreux artistes aident les partis à remplir les espaces publics à travers le Mali. « J’ai assisté au lancement de la campagne d’un candidat à l’élection présidentielle, pas parce que c’est mon candidat préféré, c’est la présence de mon artiste chouchou qui m’a décidée » témoigne Mariam Diallo. Certains artistes entre autres, Master Soumy, Fouken J, Mylmo ont quant à eux, fait le choix du silence. Pour ces jeunes, les Maliens doivent mettre l’intérêt de la nation devant les intérêts personnels, estimant qu’aucun candidat parmi les 24 n’a réellement besoin du soutien des artistes pour être élu. « Nous devons mettre le Mali devant tout, l’absence d’une preuve, n’est pas l’absence de la vérité » déclare, Mohamed Soumano dit Mylmo.

Beaucoup d’artistes qui avaient soutenu des candidats sont décédés depuis, comme Moutchatcha (Alpha Oumar Konaré), Mangala Camara (Amadou Toumani Touré) et Bako Dagnon et Fantani Touré (Ibrahim Boubacar Kéita). Avis aux superstitieux… 

Le programme sportif des candidats

Quelles propositions pour le sport de haut niveau ? Pour le développement de la pratique sportive au Mali ? Quid des anciennes gloires ? Une nouvelle compétition majeure dans le pays ? À quelques jours de l’élection présidentielle, petit tour des propositions des candidats.

A dix jours du scrutin présidentiel, le sport apparait comme le parent pauvre dans les programmes des différents candidats. Évoqué en coup de vent chez certains, comme Aliou Boubacar Diallo, qui se contente d’un « faire du sport un facteur privilégié de l’épanouissement de notre jeunesse », il ne dispose pas de plus d’attention de la part de l’ancien Premier ministre de la transition Cheick Modibo Diarra. Trois malheureux paragraphes y sont consacrés. Mais ledeux « outsiders » ont au moins le mérite de l’évoquer. Chez les candidats Yeah Samaké ou encore Modibo Kadjoké, aucune mention. Alors oui, les observateurs pourront toujours avancer les nombreux défis prioritaires (crise au nord et au centre, chômage des jeunes, insécurité) auxquels le pays doit faire face, des casses têtes dans les sports il y en a aussi. Énormément. Infrastructures vétustes ou inexistantes, moyens limités pour de nombreuses fédérations, politique à améliorer pour les sportifs de haut niveau.

Similitudes

Dans le fond, les programmes se ressemblent assez. Développement du sport d’élite, construction d’infrastructures sportives ou encore amélioration de la pratique sportive pour les personnes handicapées. Sur ce dernier point, les candidats se sont tous engagés à parapher un manifeste selon Amadou Diarra, Président de la Fédération malienne de sport pour personnes handicapées. Modibo Kadjoké et Cheick Harouna Sankaré l’ont déjà signé. Soumaila Cissé et Modibo Sidibé devraient bientôt leur emboiter le pas. Le manifeste stipule que les candidats s’engagent à la création d’un Comité national paralympique et à l’achat d’équipements, entre autres. « Je n’ai vu aucun candidat parler spécifiquement de développement du sport. Ils doivent comprendre que c’est un élément essentiel d’intégration sociale pour les personnes handicapées », regrette le Président. Néanmoins, certaines singularités se dégagent. Le candidat de l’URD par exemple. Soumaila Cissé propose de « concentrer les efforts sur les disciplines où le Mali a le plus de chances de remporter des médailles ». Le porte-étendard du NPP, Modibo Sidibé, veut mettre en place des mesures fiscales incitatives, qui faciliteront la sponsorisation. Il veut en outre remettre en état le Champ hippique de Bamako, objet de tant de remous ces derniers mois.

Nouvelle grandes compétitions ?

Se définissant dans son programme comme un grand amateur de sport, le candidat indépendant Mohamed Aly Bathily assure qu’il « favoriserait tout projet d’accueil de compétitions sportives régionales ou internationales sur notre territoire, s’il s’avère pertinent, durable et viable économiquement ». Une nouvelle Coupe d’Afrique des Nations dans le pays ? Beaucoup de Maliens seraient réceptifs à l’idée. Vision partagée par Housseini Amion Guindo. L’ancien ministre des Sports propose de soutenir la candidature du Mali à l’organisation d’une nouvelle CAN, après celle de 2002. Par contre, ce ne serait pas avant 2025, les éditions 2019, 2021 et 2023 étant déjà attribuées. Nous en sommes encore loin, mais une compétition de ce type serait un grand succès, à l’heure où les vestiges de la compétition de 2002 prennent un sacré coup de vieux. Consacrant un sous-axe de ses propositions au sport, il entend créer cinq lycées sportifs régionaux pour l’amélioration de la performance sportive. « Aucun des candidats ne peut parler de sport, Guindo est l’exception, il a été ministre des Sports, mais pour quel bilan ? ll n’est pas vraiment une bonne référence » estime Abidine Maiga, 1er Vice-président de la Fédération malienne de rugby.

Retour des anciennes gloires

Les héros d’hier seront célébrés. Pour la plupart oubliés après leurs carrières sportives, ils devraient être de retour sur le devant de la scène. Le premier Ballon d’Or africain, Salif Keita, regrettait que le Mali ne reconnaisse pas le mérite de ces « Champions ».  Candidat malheureux en 2013, le chef de file de l’opposition entend instaurer une « politique d’utilisation des compétences des anciennes gloires, un système de reconnaissance et d’accompagnement de l’État ». « Ce sont des promesses politiques, certes, mais ce serait bien si elles pouvaient devenir effectives. Nous avons beaucoup de peine, il y a un système mis en place pour nous bloquer », commente l’ancien capitaine des Aigles du Mali Soumaila Coulibaly.

Le plus complet

Il est à chercher du côté du candidat Oumar Mariko. Oui, cela peut étonner, mais ses propositions pour le sport sont les mieux structurées. Même s’il met un accent particulier sur les sportifs d’élite, 11 des 17 mesures qu’il entend prendre lui sont consacrées. Il souhaite notamment « l’insertion du sportif d’élite non travailleur » ou encore « favoriser le maintien de nos sportifs d’élite dans notre pays par la professionnalisation du sport ».