Studio Tamani : une radio pour la paix !

C’’est un projet de la Fondation Hirondelle, une ONG suisse spécialisée dans la création et le développement de radios « de paix » dans les pays en conflit ou en situation de post conflit. Une quinzaine de journalistes vont apporter leurs compétences et leur professionnalisme en produisant une information pluraliste et utile au service des citoyens. Les programmes seront diffusés en Français, en Bambara, en Sonrhaà¯, en Tamashek et en Peulh, à  raison de 2 heures par jour. Les programmes débuteront chaque jour à  17 heures Chaque jour à  partir de 17 heures, un journal de 10 minutes dans chacune de ces langues et des messages de sensibilisation sur la thématique de reconstruction, de paix, de réconciliation, de renforcement de la cohésion sociale et du développement sont prévus. La deuxième heure (à  partir de 18h), sera consacrée uniquement aux programmes en français, le même quart d’heure pour le journal plus les micro programmes de sensibilisation et un débat de 45 minutes. Le débat du lundi 19 août portera sur les priorités du président élu avec plusieurs acteurs de la vie politique et sociale du Mali comme invités. Plus de 60 radios diffuseront les productions Ces journaux et émissions seront diffusés par 24 radios partenaires et privées, sur tout le territoire malien. « Dans trois mois, plus de 60 radios communautaires, partenaires de Studio Tamani, diffuseront ses productions. » a indiqué Martin Faye, Représentant de la Fondation Hirondelle. Installé à  la Maison de la presse de Bamako, Studio Tamani est la création d’une action conjointe entre l’Union des radios et télévisions libres (URTEL) du Mali, l’Union européenne qui a apporté le financement et la Fondation Hirondelle. Précisons que ce projet durera 18 mois.

La Maison de la Presse défend Radio Klédu

La presse malienne est indignée de constater que des Partis politiques regroupés au sein d’un Front multiplient de plus en plus des critiques acerbes et non fondées contre Radio Klédu, dont le seul  «tort» est d’avoir publié des résultats partiels, par bureau et centre de vote, de l’élection du Président de la République. Sur ces entrefaites, la Maison de la Presse du Mali voudrait prendre à  témoin l’opinion nationale et internationale sur ce qu’elle considère comme un manque de fair-play total de la part de ceux qui accusent à  tort Radio Klédu, sachant bien qu’elle a été très professionnelle tout au long de cet exercice qui vise d’ailleurs à  conférer une plus grande crédibilité aux résultats de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013. Ceux qui lui en tiennent rigueur feignent d’oublier qu’ils se sont jadis fiés à  ses résultats quand ceux-ci les arrangeaient. En effet, il ne s’agit nullement d’une première, et jusqu’à  ce jour, cet exercice citoyen de Radio Klédu n’a jamais heurté les susceptibilités de qui ce que ce soit. Par ailleurs, face aux propos peu courtois voire mensongers utilisés par certains candidats à  la présidentielle, pour dénoncer ce qu’aucune loi au Mali n’interdit, la Maison de la Presse du Mali les appelle à  plus de sérénité, de responsabilité, de retenue et de sens de discernement, afin de préserver la cohésion sociale qui a caractérisé depuis son début le processus d’organisation de l’élection du Président de la République du Mali. Aussi, est-il utile de rappeler que, comme l’a toujours dit Radio Klédu tout au long de son émission, la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle du 28 juillet 2013 relève de la compétence d’autres institutions de la République, en l’occurrence la Cour Constitutionnelle. Il serait par conséquent bien bienséant d’attendre sagement la proclamation des résultats, et raisonnable de montrer plus de tenue dans nos comportements. Le Président ! Makan KONE

Médias: remise de prix aux lauréats du concours « Talents de presse »

18 journalistes ont participé à  ce concours qui avait pour thème «Rôle de la presse dans la participation des femmes et jeunes aux élections générales. » Les œuvres étaient réparties en quatre catégories. 6 candidats ont postulé dans la catégorie presse écrite, 9 pour la radio, 2 pour la télévision et un pour la presse en ligne. Pour le président du Club des Amis de l’Union Européenne au Mali (CAUEM), Ibrahim Soufountera, « en organisant cette activité entre journaliste de la presse écrite, audiovisuelle et de la presse en ligne à  quelques semaines de la tenue des élections au Mali, notre association entend donner l’occasion aux jeunes reporters d’exprimer leur vision sur cette thématique d’actualité. Nous avons pour ambition de contribuer à  améliorer la représentativité des femmes et des jeunes dans les instances de prise de décision afin d’assurer la bonne gouvernance démocratique, politique et économique du Mali. » Le jury composé de 5 membres, après délibération, a retenu deux lauréats par catégorie à  l’exception de la presse en ligne o๠il n’y avait qu’un seul postulant et la catégorie télévision o๠le 2è postulant a été disqualifié parce que ne travaillant dans aucun média. Les prix étaient composés de trophées, d’ordinateurs, d’appareils numériques… Ainsi au niveau de la presse écrite, le premier prix est revenu à  Abdoulaye Koné du journal « Le procès verbal »et le second prix a été décerné à  Habibatou Coulibaly du journal « Le Guido ». Dans la catégorie radio, le 1er prix est allé à  Ben Junior Kambiré de Radio Sagan de Mopti, et la seconde place est occupée par Mahamadou Kane de Radio Kledu. Pour la télévision et la presse en ligne, C’’est Tiémoko Konaté de la « TM2 » et Issa Fakaba Sissoko du « Journaldupeuple.com » qui ont été récompensés. Deux prix d’encouragement et un prix spécial de l’UE ont été également décernés. 5 critères d’appréciation Le président du jury, Amadou Haidara a indiqué que 5 critères ont permis au jury d’apprécier les épreuves. Il s’agit de la pertinence du sujet, le style rédactionnel, l’originalité, l’objectivité dans le traitement et la présentation de l’œuvre. « Dans l’ensemble le jury a noté une insuffisance de qualité des œuvres produites surtout dans la catégorie presse écrite. En revanche pour ce qui concerne la catégorie radio, les postulants ont fait preuve de travail de recherche assez remarquable. C’’est aussi le cas dans la catégorie presse en ligne o๠il n’y avait malheureusement qu’un seul postulant. Dans la catégorie télé, les attentes au regard des critères n’ont pas été totalement satisfaisantes en terme de nombre de participants mais aussi de qualité de production. » a-t-il poursuivi. Le concours talents de presse est une initiative du CAUEM en collaboration avec l’Organisation des Jeunes Reporters du Mali (OJRM) avec l’appui financier de la délégation de l’UE au Mali. Cette cérémonie a vu la participation de nombreux invités dont le Chargé d’affaires de la délégation de l’Union Européenne au Mali, Bertrand Soret, qui est en fin de mission. « Nous fondons l’espoir que C’’est dans un Mali plus apaisé et prospère que nous organiserons la troisième édition du concours talent de presse. » a affirmé Ibrahim Soufountera, président du CAUEM.

UE: «C’est aux Maliens de travailler pour le Mali. Nous, nous venons en appui»

La journée de l’Europe commémore la création de l’Union Européenne. A l’occasion de cet anniversaire, l’Ambassadeur Richard Zink a rencontré les journalistes ce 07 mai pour un déjeuner de presse. L‘objectif était de faire le point de la coopération entre l’UE et le Mali et d’en mettre en exergue les perspectives. l’aide de l’Union européenne et celle des à‰tats membres actifs représente chaque année plus de 50% du volume net de l’aide au développement dont bénéficie le Mali. De nombreux projets dans le cadre de la santé, l’éducation, les infrastructures routières, l’agriculture, ont été mis en œuvre et ont contribué au mieux-être des populations. La dynamique du partenariat entre l’Union européenne et le Mali a fortement pâti de la crise politico-militaire que traverse le pays depuis début 2012. Au lendemain du coup d’état, l’UE a gelé la coopération avec le Mali, en gardant cependant ses actions d’aide directe en faveur de la population, l’aide décentralisé et l’aide humanitaire. Ce n’est qu’en janvier, avec l’adoption de la Feuille de route que la coopération a repris. l’engagement en faveur de notre pays a même cru au cours des derniers mois. « C’’est au Mali de prendre le devant » La crise au Mali a fortement affecté les liens de coopération entre le Mali et ses partenaires. C’’est le cas également de l’Union Européenne. Pour l’Ambassadeur Richard Zink, il convient de tirer les leçons de ce qui est arrivé pour que le Mali ne tombe plus dans ce genre de situation. Mais « C’’est avant tout aux Maliens de prendre leur destin en main. Nous, nous venons en appui » précise-t-il. Que ce soit pour les élections, la reconstruction, la réconciliation, l’Union Européenne et ses pays membres entendent se tenir aux côtés des autorités et du peuple malien. « Nous souhaitons maintenant que le Mali puisse faire face à  ses nombreux défis: réussir le processus de réconciliation entre toutes les communautés, organiser le plus rapidement possible des élections inclusives et transparentes, rétablir l’autorité de l’Etat sur tout le territoire national, réformer l’armée sous l’autorité du pouvoir civil » a déclaré l’Ambassadeur Zink, soutenu par ses homologues des pays de l’UE représentés au Mali. A ce jour, les moyens financiers sont en train d’être mis à  la disposition du Mali pour l’organisation des prochaines élections que l’UE souhaite inclusives et transparentes. Selon M. Zink, il est important que les élections législatives ne soient pas trop éloignées de la présidentielle. Pour que la page de la transition soit définitivement tournée. l’UE et le Mali, ensemble à  Bruxelles Le Mali avec ses partenaires de l’UE et la France organise le 15 mai à  Bruxelles une conférence pour fédérer et coordonner l’appui de la Communauté internationale autour d’un programme de développement 2013-2014 présenté par le Mali. De cette réunion devra déboucher « un nouveau partenariat pour les prochaines années et la sortie de la crise » selon l’Ambassadeur. Divers sujets ont été également abordés lors de ce déjeuner de presse. Le renforcement du rôle du secteur privé, vrai moteur de développement, la poursuite des investissements dans le secteur des infrastructures, avec notamment la construction de la route Gao-Kidal-Tamanrasset en Algérie. Après des échanges avec les journalistes, M. Zink a conclu la rencontre en rappelant une fois de plus que C’’est avant tout aux Maliens de faire face à  leur avenir et le bâtir, avec l’aide de l’Union Européenne qui garantit son appui à  toutes les initiatives allant dans le sens d’un Mali prospère et en paix.

Mali-Liberté de presse : la dégringolade !

Longtemps présenté comme un bon élève sur le continent en matière de démocratie et de liberté de la presse, le Mali a connu la plus forte chute au niveau mondial selon le dernier classement de RSF. Il a donc perdu 74 places et occupe le 99ème rang. Cette chute est due à  la situation dans laquelle le pays a sombré en 2012. Il s’agit du putsch militaire du 22 marsà  Bamako qui a précipité la prise du nord du pays par les islamistes. Cette situation a exposé les médias à  la censure et aux exactions. De nombreuses radios du Nord ont alors interrompu leurs programmes tandis que plusieurs journalistes, maliens ou étrangers, ont été agressés dans la capitale. Parlant des prédateurs de la liberté d’information dans le monde, le secrétaire général de Reporters sans frontières Christophe Deloire a déclaré que “ces prédateurs de la liberté de l’information sont responsables des pires exactions contre les médias et leurs représentants. Leurs actions sont de plus en plus efficaces : 2012 a été une année historiquement violente pour les acteurs de l’information, avec un nombre record de journalistes tués”.La Journée mondiale de la liberté de la presse, instaurée à  l’initiative de Reporters sans frontières, doit être l’occasion de rendre hommage à  tous les journalistes, professionnels et amateurs, qui payent leur engagement de leur vie, leur intégrité physique ou leur liberté, et de dénoncer l’impunité dont bénéficient ces prédateurs.” Pour l’ONG, les agressions et assassinats de journalistes se soldent généralement par une impunité totale des responsables. C’’est pour les prédateurs un encouragement à  poursuivre les violations des droits de l’homme et de la liberté d’information. Par ailleurs, RSF dénonce le silence coupable de la communauté internationale et l’appelle à  ne plus se cacher derrière les intérêts économiques et géopolitiques. Impunité malgré l’existence des mesures de protection Selon RSF, la persistance d’un haut niveau d’impunité ne s’explique pas par l’existence d’un vide juridique. Des normes et des mécanismes existent pour protéger les journalistes dans l’exercice de leur profession. La protection des journalistes et autres acteurs médiatiques incombe en premier lieu aux à‰tats comme le rappelle la résolution 1738 relative à  la sécurité des journalistes, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies en 2006. Pourtant, les Etats sont trop souvent défaillants, soit par manque de volonté politique de réprimer de telles exactions, soit parce que leur appareil judiciaire est inexistant ou affaibli, soit encore parce que les autorités sont responsables de ces exactions. Au niveau international, la protection juridique des journalistes est également garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les Conventions de Genève entre autres textes. A cela s’ajoute la récente publication des Nations unies du Plan d’Action sur la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité. Précisons qu’au Mali, des exactions ont été relevées par RSF avant l’intervention militaire de janvier 2013.

Célébration du 3 mai: l’OIF appelle a à un strict respect de la liberté d’expression

« La liberté de la presse est encore trop souvent entravée dans les pays membres de notre Organisation, notamment là  ou surviennent des ruptures de l’ordre constitutionnel mais plus encore durant les phases de transition démocratique » a déclaré Abdou Diouf. Le Secrétaire général de la Francophonie a tenu a rappeler que, « parce qu’elle repose sur la pluralité des médias et la libre communication de l’information, de la pensée et des opinions, la liberté de presse constitue une composante essentielle de la vie démocratique ». Abdou Diouf rappelle les dispositions contenues dans la Déclaration de Bamako de novembre 2000 dans laquelle, les Etats-membres se sont engagés à  « veiller au respect effectif de la liberté de la presse ». Cet engagement a été réaffirmé lors du Sommet de la Francophonie de Kinshasa en octobre 2012 par les chefs d’Etats et de gouvernements qui se sont engagés « à  assurer les conditions d’exercice de cette liberté et une protection effective des journalistes et des autres acteurs de la presse dans l’exercice de leurs métiers, tant au niveau de la législation, de la protection judiciaire que de la sécurité physique » (article 28). l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) oeuvre pour que la liberté de presse, adossée au respect de la déontologie par les journalistes, soit garantie dans ses pays membres à  travers de multiples actions. l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) compte 57 Etats et gouvernements et 20 observateurs. Pour plus de renseignements : www.francophonie.org

Liberté de la presse au Mali: ce qu’en pensent les journalistes

Alexis Kalembri, directeur de publication « Les Echos » : « La liberté de la presse au Mali est très menacée du fait des multiples représailles contre les journalistes. Il y a aussi chez beaucoup de journalistes, un sentiment de se retenir, de s’auto censurer. Il y a un grand espoir pour cette année 2013, comme l’a dit le ministre de l’information, nous sommes le dernier rempart. C’’est vrai que le rempart est fortement attaqué mais nous ne devons pas céder. Le fait que pour une fois, l’ensemble des professionnels de la presse fédèrent pour organiser une journée (rencontre au CICB ce 3 mai ndlr). Ceci montre la volonté de vouloir faire bloc et de se donner mutuellement courage pour avancer ». Mamoudou Bocoum, directeur de la radio Kaounal de Mopti : « Je crois qu’au Mali, la liberté de presse souffre de tous les maux. Puisque la presse a connu toutes sortes de violences surtout ces derniers temps. Des inculpations aux agressions, on aura tout vu ici au Mali. Dans le classement de reporters sans frontière, notre pays a perdu des places, de 25e, nous nous retrouvons 99e. Ceci constitut un véritable danger pour la liberté d’expression et la démocratie ». Doussou Djiré, journaliste à  l’Essor, quotidien national : « La liberté de la presse est fondamentale pour l’existence des journalistes. Jusqu’à  présent cette liberté n’est pas effective au Mali. Le cas de l’emprisonnement de notre confrère Boukaru Daou est un exemple récent. Mais nous souhaitons qu’elle le soit car la liberté est notre arme de travail, elle est notre fondement. Il faut savoir que le rôle de la presse est essentiel dans le développement d’un pays malgré ce que peuvent penser les gens. Nous informons malgré les risques, nous sensibilisons et nous formons aussi. On est au 21e siècle, le journaliste ne doit plus être enfermé pour ses opinions ». Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’UNAJOM (Union Nationale des Journalistes du Mali) : « On ne peut pas dire que la liberté de la presse est effective au Mali. Avant on avait trop de liberté, cet excès de liberté a dégringolé et nous sommes arrivés au niveau zéro puis au niveau moins. Cela veut dire que rien ne va. La faute n’est pas qu’aux autorités. La journée de la presse constitue un jour d’auto-évaluation et d’auto critique pour le journaliste. Il faut respecter l’éthique et la déontologie. Les journalistes ont subi des cas graves de violations dans notre pays. Je pense qu’avec tout cela, chacun a pris conscience. Les journalistes se doivent de respecter le public et vice versa ». Rokia Diabaté, journal « Le prétoire » : « Le Mali traverse une période assez difficile. Cette 20e édition de la journée de la presse est célébrée dans un contexte de double crise. La liberté de la presse est assez fragilisée et vulnérable au Mali, pour preuve ce que notre confrère Boukary Daou du « Républicain » vient de traverser. Il s’agit pour nous de faire table rase sur tous ces événements pour voir comment la presse malienne peut faire un grand saut en avant par rapport aux difficultés qu’elle vient de traverser et de voir les défis à  relever».

Boukary Daou, libre!

Le directeur de publication du journal Le Républicain, Boukary Daou, a été acquitté ce mardi 30 avril 2013, par le tribunal de la commune IV de Bamako. Toutes les poursuites à  son encontre ont en effet été levées. Vice de procédure Il a fallu moins d’une minute au président du tribunal pour prononcer le verdict : nullité de la procédure, le journaliste est relaxé. Très ému, Boukary Daou a déclaré à  la fin de l’audience: « Je remercie l’ensemble de la presse pour son soutien. Je remercie mes avocats. C’est une victoire pour la liberté de la presse au Mali ». Un des ses avocats, Amidou Diabaté, s’est félicité de la décision de la justice, qui « a estimé que la procédure engagée contre (son) client est nulle. Donc, pas de procès, pas de condamnation, mon client est libre ». « Je rends hommage à  la justice de mon pays, qui malgré les pressions, est restée digne » a-t-il ajouté. Boukary Daou avait été arrêté le 6 mars à  Bamako par les services de renseignement, puis inculpé le 18 mars de « publication de fausses nouvelles » et « incitation à  la désobéissance ». Il a été remis en liberté provisoire le 2 avril. Précisons que son arrestation faisait suite à  la publication d’une lettre ouverte au président malien par intérim Dioncounda Traoré, dans laquelle des « soldats au front » dans le nord du Mali, « révoltés par les avantages accordés » au capitaine Amadou Haya Sanogo, auteur d’un coup d’Etat en mars 2012, menaçaient de déserter.

Journalisme et conflit : de la nécessité de s’adapter

l’hôtel Laà¯co El Farouk a enregistré la présence de ces professionnels de l’information venus de Gao, Niono, Mopti, Sévaré, Kayes, Ansongo, Tombouctou, Niafunké et Bamako. « Cette formation s’étend sur une durée de huit mois. l’objectif est d’aider les participants à  faire des productions pour que les populations cernent mieux le conflit. Les journalistes jouent aussi un grand rôle dans la résolution de la crise à  travers leurs rendus sur la situation » explique Mahamadou Talata, membre de l’encadrement. Les journalistes maliens ne sont pas familiers avec les conflits armés. Depuis le début des hostilités dans les régions du Nord, le traitement et la diffusion de l’information essuient de nombreux coups durs. « A Ansongo, J’ai dû lire des informations dictées sous la contrainte, une arme braquée sur moi. J’ai reçu quelques coups de fouet de la part d’Ançar Dine car J’ai laissé passer un bout de jingle dans le journal, C’’était une erreur de la part du technicien » explique Ibrahim Sadou, journaliste et directeur de la radio communautaire Soni à  Ansongo. « Grâce à  cet atelier je comprends mieux ce qu’il faut faire ou ne pas faire en période de conflit en tant que journaliste» ajoute-t-il. Témoignages de participants Les attentes des bénéficiaires de cette formation sont comblées pour la plupart. « Avant d’arriver ici je savais que J’allais apprendre beaucoup de choses. Je suis satisfait car ce que J’ai appris est très important. Par exemple, J’ai appris que le journaliste peut être une cible lors de conflits armés et doit avant tout assurer sa propre sécurité. Il doit s’en tenir à  mon métier d’informateur ». De nombreuses questions autour de la sécurité du journaliste se posent pourtant, Derek Quinn, formateur venu du Canada donne quelques éléments de réponse « dans un conflit armé, le journaliste peut être visé par les assaillants car il n’a pas pris en compte telle ou telle partie prenante au conflit. Pourtant il ne doit pas diffuser les informations juste pour faire du remplissage, le recoupement, la complémentarité des informations doivent être acquis ». Quant à  Moriba Kéàta, animateur et producteur à  la radio Mali, station de Kayes « je ne connaissais rien à  tout cela. Cette rencontre m’a permis d’apprendre beaucoup de choses en matière de journalisme et surtout comment le journaliste doit se comporter en temps de guerre. A Kayes, mon objectif est de partager ces connaissances reçues ici et de mieux informer nos auditeurs ». Cette formation est organisée par l’institut Panos en collaboration avec IMS (international media support). D’autres ateliers de restitutions sont prévus toutes les six semaines avec les participants et leurs mentors. l’objectif est d’évaluer leurs productions (deux pour chaque rencontre) et de corriger les lacunes tout en apportant de nouvelles approches afin que la diffusion d’une information juste et impartiale soit effective en ces moments de conflits.

Affaire Boukary Daou : appel à la solidarité de l’UJAO et du TAEF

Bamako 15 avril 2013 – ARTICLE 19, l’Union des Journalistes d’Afrique de l’Ouest (UJAO) et le Forum des Editeurs Africains (TAEF) tiennent par la présente déclaration à  manifester leur soutien et leur solidarité à  Boukary Daou et au Comité de Crise pour la Libération de Daou. Boukary Daou du journal Le Républicain du Mali actuellement en liberté provisoire doit faire face à  la justice ce 16 avril 2012. Il lui est reproché la publication d’une lettre ouverte adressée au président de la république du Mali, dénonçant les conditions matérielles des soldats au front. Daou a été arbitrairement arrêté et détenu in communicado du 6 au 14 mars 2013 à  la Sécurité d’Etat. Il a ensuite été transféré à  la Brigade d’Investigation Judicaire du 14 au 18 mars avant d’être inculpé pour incitation aux crimes et délits et publication de fausses nouvelles. Suite à  cette inculpation il a été incarcéré à  la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako o๠il a été détenu jusqu’au 2 avril, date à  laquelle il a obtenu une liberté provisoire. Nous professionnels des médias, organisations de défense de la liberté d’expression et de la presse au Mali et en Afrique, présents à  Bamako pour les besoins du procès de Boukary Daou, réaffirmons notre attachement au respect de la liberté d’expression et à  l’Etat de droit. En conséquence, nous demandons aux autorités publiques maliennes d’abandonner les charges qui pèsent contre Daou et d’assurer sa sécurité et celle de tous les journalistes maliens conformément aux conventions internationales et africaines sur la sécurité des journalistes. Pour toutes informations complémentaires, contacter : Mali Président du Comité de Crise pour la libération de Boukary Daou Mahamane Hameye Cissé Tel: +223 66792581 Email : hameyecisse@yahoo.fr Ou Ndey Tapha Sosseh Coordinatrice PRC/UJAO Tel : +223 78394579 Email : info@ujaowaja.net

Boukary Daou : « Je vous remercie pour la cohésion autour de mon arrestation »

C’’est de la satisfaction qu’exprime le directeur de publication du journal Le Républicain en liberté provisoire depuis mardi 2 avril 2013 . Il a rencontré ses confrères ce mercredi à  la maison de la presse lors de la traditionnelle assemblée générale du comité de crise dans l’affaire de Boukary Daou. Apparemment en forme, le sourire aux lèvres, Boukary Daou a salué ses confrères et donné des accolades de retrouvailles dans la grande famille de la presse. Les journalistes se sont succédé à  ses côtés qui pour prendre une photo avec lui, qui pour le saluer chaleureusement. Tous l’ont félicité pour son courage pendant les moments difficiles qu’il a eu à  vivre. Prenant la parole après les mots de remerciement du doyen Hamèye Cissé, president du comité de crise , Boukary Daou a commencé par remercier les actions communes des journalistes autour de son arrestation. « Je vous remercie pour la cohésion autour de mon arrestation. J’encourage cette action commune pour moi mais aussi pour la presse malienne »,a-t-il déclaré en ajoutant sa famille ne tarit des éloges sur la mobilisation autour de son arrestation. « Quand J’étais en prison je pensais à  vous car tout le monde dans la maison d’arrêt centrale ne parlait que de mon arrestation. J’ai reçu la visite des confrères et amis et proches. Je manque des mots pour vous remercier. Restons soudés et solidaires pour défense notre profession » affirme –t-il. A la suite des remerciements des membres du comité de crise, l’assemblée générale a décidé la suspension des mots d’ordre pour le boycott des institutions jusqu’à  l’acquittement de Boucary Daou dont le procès est prévu pour le 16 avril prochain. Par ailleurs, l’assemblée générale a déploré le non-respect du mot d’ordre du comité de crise concernant le boycott des institutions de la part de certains organes précisément des journaux. Sambi Touré a dénoncé ce manque de solidarité et appelé les journalistes à  continuer la mobilisation jusqu’à  la libération définitive de Boucary Daou. Par ailleurs la situation de certains confères qui se trouvent aux prises avec la justice a été évoquée. A ce niveau l’assemblée a décidé de mener le même combat avec des stratégies différentes pour la défense de ces journalistes qui se trouvent dans ses affaires judiciaires. A signaler que 62 Journalistes ont été victimes de répression (attaques physiques dans la plupart du temps) depuis le coup d’à‰tat du 22 mars 2012.

Presse : Boukary Daou en liberté provisoire

Ce n’est pas un poisson d’avril, C’’est bien une réalité. Le directeur de publication du quotidien malien ‘’Le Républicain », Boukary Daou retrouve la liberté provisoire après son inculpation le 18 mars 2013 pour avoir publié une lettre ouverte d’un certain «Â capitaine Touré » très critique à  l’encontre du salaire du capitaine Sanogo. Le tribunal de la commune IV a accordé, ce mardi 2 avril une suite favorable à  la demande de mise en liberté provisoire demandée par ses avocats. Le journaliste retrouvera donc les siens en attendant le jugement prévu le 16 avril prochain. C’’est à  10h 15 minutes que le journaliste Boukary Daou, en boubou vert olive, arrive au tribunal de la commune IV o๠l’attendaient beaucoup de ses confrères depuis 8 h. Une heure après, aux environs de 11h 15 minutes que l’audience commence. Me Hamidou Diabaté, l’un des treize avocats de la défense campe le décor en convoquant l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme très explicite sur la liberté de la presse du reste, et inscrite dans le préambule de la constitution du Mali. l’ancien ministre de la justice a vivement déploré la première détention prolongée d’un journaliste (28 jours) depuis l’indépendance. Désignée par ses collègues, la seule avocate de la défense, Nématou Maà¯ga a demandé au président du tribunal, Seydou Papa Diarra, d’accorder la demande provisoire à  son client dont la détention n’est plus nécessaire et n’entravera en rien à  la procédure. En accordant la liberté provisoire au journaliste, a-t-elle plaidé, le tribunal donnera le sourire aux journalistes et séchera les larmes de la fille de Boukary qui ne cesse de pleurer depuis son arrestation. Le ministère public représenté par Ibrahima Traoré a, dans une brillante intervention, défendue la justice souvent critiquée à  tort et à  travers selon lui, avant de demander l’acception de la mise en liberté provisoire au journaliste après la garantie de la non récidive donnée par celui-ci. Me Lamissa Coulibaly a pris la parole pour défendre son client tout en s’appuyant sur un article de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique signé par Malika Groga Bada qu’il a lu à  l’audience. Finalement Seydou Papa Diarra accordera la liberté provisoire au directeur de publication du ‘’Le Républicain » à  la grande satisfaction de ses nombreux avocats et confrères qui sont venus pour l’embrasser, et le féliciter. «Â La justice malienne s’est hissée au niveau o๠on l’attendait, on est fier d’elle. La mobilisation va continuer jusqu’au 16 avril prochain. Nous sommes confiants que le droit sera dit et que nous allons obtenir gain de cause », a commenté Hamèye Cissé, directeur de publication du journal ‘’Le Scorpion » et président du comité de crise mise en place pour la libération de Boukary Daou. Les mêmes sentiments habitaient Me Nématou Maà¯ga qui nourrit beaucoup d’espoir quant à  la libération de son client le 16 prochain. A titre de rappel, Boukary avait été arrêté le 6 mars dernier par la sécurité d’Etat après la publication d’une lettre ouverte hostile à  Sanogo avant d’être inculpé de diffusion de «Â fausses informations » et «d’incitation à Â désobéissance ».

Détention de Boukary Daou : la médiation du Forum des éditeurs africains (TAEF)

Le Président du forum des éditeurs africains, Chérif Sy a fait le bilan de sa mission de médiation dans le cadre de l’arrestation de Boukary Daou, Directeur de publication du journal «Â Le Républicain », lors d’une conférence de presse tenue hier mercredi 27 mars 2013 à  la Maison de la Presse. Durant son séjour à  Bamako, M. Chériff Sy, par ailleurs Directeur de publication du journal «Â Bendre », affirme avoir rencontré et échangé avec les ministres de la justice et de la communication, les membres du comité de crise de la presse malienne. Après avoir rencontré Boukary Daou, le Président du Forum des éditeurs africains de presse a déclaré qu’il a retenu de lui, la confiance qu’il a en ses confrères et le courage malgré tout ce qu’il a subit. Chériff Sy s’est dit confiant quant à  sa libération prochaine. Lobbying actif Par ailleurs, le Président s’est réjouit «Â des propos aimables du ministre de la communication, des assurances d’un traitement diligent et favorable aux requêtes du Forum des éditeurs africains par le ministre de la justice ainsi que de sa disponibilité ». Pour permettre une décrispation de la situation et un dialogue fructueux, Chériff Sy a invité le comité de crise à  lever le mot d’ordre de boycott des institutions. Concernant la levée de la suspension, Mahamane Hamèye Cissé, Président du comité de crise a ajouté qu’il n’est pas bienséant pour la presse malienne de refuser d’écouter les confrères africains puisque les autorités se sont montrées sensibles à  leurs doléances. «Notre souhait est que l’audience du 2 avril prochain aboutisse à  la libération de notre confrère » a-t-il lancé. Chérif Sy a également remercié les autorités maliennes pour leur écoute et tous les acteurs de la presse pour leur solidarité, leur mobilisation et les sacrifices consentis et a réaffirmé le soutien de la presse africaine et internationale au confrère en prison. Il espère que sa libération sera pour très bientôt, car pour lui, le Mali a d’autres priorités : la reconquête des territoires du nord, la réconciliation nationale et la restauration de la démocratie ». Le Président du Forum des éditeurs africains a invité les journalistes à  lutter pour avoir des organisations fortes, un cadre juridique propice à  l’exercice du métier, bref avoir les moyens de nous respecter et de nous faire respecter.

Boukary Daou est en prison!

Il n’aura même pas été entendu par le Procureur. Accusé d’incitation au crime et au délit (article 35 de la loi sur la presse), de publication de fausse nouvelle (article 37), notre confrère Boukary Daou a été transféré de la BIJ à  la prison centrale de Bamako. Son procès est prévu pour le 16 avril 2013 mais d’ores et déjà , des avocats vont demander la mise en liberté provisoire. Le Directeur de publication du journal le Républicain avait été interpellé au siège du journal le 9 mars dernier après la publication d’une lettre ouverte adressée au Président de la République par intérim par un officier de l’armée malienne. La missive indexait le traitement jugé de faveur accordé au Capitaine Sanogo, qui dirige désormais le Comité de réforme de l’armée. Il est reproché à  Daou d’avoir publié ce document qui, selon les autorités maliennes, est de nature à  provoquer des soulèvements au sein de l’armée. Consternation A l’heure qu’il est, ses avocats se battent pour obtenir sa liberté provisoire en attendant sa comparution devant le juge prévue le 16 avril prochain. Me Lamissa Coulibaly, un de ses défenseurs s’est dit surpris de la décision prise ce lundi. « On s’attendait à  ce qu’il soit libéré aujourd’hui » a-t-il déclaré à  RFI quelques minutes après avoir appris la décision de la justice. Plusieurs personnes présentes hier pour soutenir le journaliste ont témoigné que ses confrères «Boukary Daou est le premier surpris de ce qui lui arrive» ajoutera-t-il. La presse malienne se réunit ce matin pour décider de la conduite à  tenir face à  ce qu’elle qualifie d’atteinte à  la liberté de la presse. Un conseil de crise a été mis en place qui avait réussi à  mobiliser la quasi-totalité des organes de presse pour les journées presse morte des 12 et 13 mars derniers. Un comité qui a l’intention de continuer à  se battre dans cette affaire. « 16 avril, quand les débats de fonds vont commencer, nous allons pouvoir faire les observations utiles pour mettre en vue les failles de l’accusation » a fait valoir Mahamane Hamèye Cissé, directeur du journal Le Scorpion, et président du comité. C’’est un Boukary Daou fatigué, mais convaincu de son innoncence, qui a passé sa première nuit à  la prison centrale de Bamako.

Liberté de la presse : Boucary Daou devant le Procureur général

l’information a été donnée ce vendredi 15 mars lors d’une Assemblée générale du comité de crise qui regroupe les patrons et éditeurs de la presse. l’objet de cette AG était d’informer les journalistes sur la suspension du mot d’ordre de grève suite à  la détention arbitraire de Boucary Daou par la sécurité d’Etat depuis le mercredi 6 mars. Pour Sambi Touré, président de la Commission judicaire de ce comité de crise, la presse doit donner des explications relatives à  la suspension de cette grève. Selon lui, un groupe des avocats a été constitué pour la défense du Directeur de publication. Premier objectif pour ces avocats, extraire Boucary Daou de sa cellule de la sécurité d’Etat pour le transférer à  la Brigade d’investigation judicaire. C’’est chose faite. Puis l’introduction d’une plainte contre l’Etat pour arrestation arbitraire. Le combat continue Toujours selon Sambi Touré par ailleurs, Directeur de publication du journal Info Matin, le transfert de Daou à  la BIJ est le début de la normalisation judiciaire : «Nous avons souhaité que Boucary Daou quitte la (sécurité d’Etat) pour être mis à  la disposition de la justice ». Des avocats se sont portés volontaires pour plaider sa cause gratuitement. Selon Hamèye Cissé, Président du comité de crise, le journaliste sera entendu par le procureur général. «Â Détenu une semaine à  la SE, Boukary Daou se porte bien. Nous l’avons rencontré, il a droit à  de la visite et peut rencontrer ses avocats », témoigne Sambi Touré. Le journaliste attend désormais de savoir si la justice malienne va entamer des poursuites contre lui : « On sera fixé sur le sort de mon client », a expliqué l’un de ses avocats, Me Cheick Oumar Konaré. « Mon client m’a dit qu’à  la Sécurité d’à‰tat il a été mis dans une cellule, déshabillé et enchaà®né », a-t-il précisé. En parallèle, une déclaration sera publiée dans tous les organes de presses écrite et radios pour expliquer la raison de suspension de l’opération «Â Presse morte »Â et l’arrestation de Boucary Daou : «Nous resterons mobilisés jusqu’à  l’obtention de la liberté du journaliste » lance Hamèye cissé.

Pas de parution ce 12 mars si B. Daou n’est pas libéré

Déclaration Suite à  l’arrestation de notre confrère Boukary Daou, Directeur de Publication du journal Le Républicain, qui fait suite à  une longue liste de harcèlements dont ont fait l’objet ces derniers temps les journalistes de la presse privée malienne, l’ensemble de la profession (Presse écrite, radio et audiovisuelle) s’insurge contre cette énième atteinte grave à  la liberté de la presse au Mali. l’instauration de l’état d’urgence, ou de tout autre état d’exception, ne saurait justifier en aucun cas ces tentatives manifestes d’intimidation. l’ensemble de la presse exige donc la libération immédiate de Boukary Daou et le respect par les agents des services de sécurité de l’Etat des procédures nationales en la matière. Les journalistes sont soumis à  une loi spécifique en République du Mali, et celle-ci leur garantit, entre autres, le libre exercice de leur profession, dont fait partie le droit à  la protection de leurs sources. Bamako, le 08 Mars 2013 Le Président de la Maison de la Presse Makan KONE

Liberté de la Presse : Boucary Daou toujours aux arrêts !

On croyait l’ère des interpellations musclées et arrestations arbitraires de directeurs de journaux au Mali, derrière nous. Après la journée morte sans Presse du 17 décembre 2012, C’’est tout le corps de la presse malienne qui avait battu le pavé pour protester contre le tabassage de Saouti Haidara, Directeur de l’indépendant, mais aussi les interpellations de Birama Fall du Prétoire, de Chahana Takiou du 22 septembre ou encore d’Abdramane Keita de l’Aurore également molesté par des hommes en civils etc.. Cette fois, il s’agit de Boucary Daou, Directeur de publication du Républicain, mis aux arrêts mercredi par la Sécurité d’Etat. On lui reproche d’avoir publié la lettre du capitaine Touré, militaire au front et critiquant les avantages accordés gracieusement au Capitaine Sanogo, dernièrement investi à  la tête du Comité de suivi et de réformes de l’armée, par les autorités de transition. Dans cette lettre, certains militaires se demandent pourquoi le Capitaine Sanogo touche des émoluments avoisinant les 4 millions de CFA, alors que d’autres risquant chaque jour leur vie au front. La lettre dudit Capitaine Touré, basé à  Gao, aurait ainsi été déposée à  la rédaction du Républicain, qui l’a aussitôt publiée. On croyait les ardeurs des hommes de Kati calmées. On se demande bien pourquoi au moment tout semble rentrer dans l’ordre, une nouvelle sommation vient viser l’un de nos confrères, qui n’a fait que son travail. Quel rapport avec Sanogo ? Le poste nouvellement confié à  lui, serait-il qu’une couverture ? Sans toutefois pointer du doigt du doigt Kati, on se demande surtout si les autorités de transition, ont la pleine mesure de leur rôle dans un climat o๠règne encore la suspicion contre de simples civils. Et pourquoi le citoyen malien ne se sent décidément toujours pas en sécurité ! Du reste, s’il n’a toujours pas été libéré, Boucary Daou garde toute la solidarité du corps de la presse, qui n’entend pas en rester là  ! Affaire à  suivre..

Affrontement au camp Para, la Maison de la presse condamme

Les populations du quartier de l’ACI 2000, à  l’ouest de Bamako, ont été réveillé tôt ce matin par des coups de feu nourris, entendus et émanant de plusieurs membres des forces de défense et de sécurité malienne, principalement des militaires, postés à  l’intérieur et tout autour du camp dit des commandos parachutistes de Djikoroni. Ces coups de feu sont le prolongement de la discorde qui prévaut depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012, entre frères d’armes, repartis en la circonstance, entre bérets verts et rouges. Cet incident vient mettre au grand jour, la forte et dangereuse tension qui prévaut au sein de l’armée nationale, désormais disloquée, clanique et poursuivant par ce genre de comportement bien d’autres objectifs que celui de la libération du territoire national, malheureusement laissé à  d’autres. Avant même que des responsabilités évidentes soient situées à  la suite de cet incident et que des sanctions fermes soient prises, il paraà®t indéniable d’en appeler aujourd’hui à  la responsabilité première du chef suprême des armées qu’est Monsieur le Président de la République par intérim. Le peuple du Mali ne saurait plus longtemps accepter ni tolérer ces graves dérapages qui viennent troubler l’ordre et la sécurité publics, par le fait innaceptable de ceux-là  mêmes qui sont chargés de les préserver. l’honneur et la dignité militaires commandent plutôt une réelle prise de conscience nationale de l’ensemble des forces de l’ordre, de sécurité et de défense, mais aussi, un engagement plus net dans cette dynamique de reconquête du territoire national et de retour de la paix dans notre pays. Seul ces objectifs valent et rien d’autres. A travers la présente, la Maison de la Presse : • condamne avec la dernière énergie les actes de trouble à  l’ordre public ; • exigeons l’ouverture immédiate d’une enquête ; • exigeons que les personnes mises en cause soient déférées devant la justice ; • demandons à  Monsieur le Président de la République et au Gouvernement d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens durant ces période d’état d’urgence ; • en appelle au sens élevé du devoir civique et citoyen de tous Makan Koné Président de la Maison de la Presse du Mali

Tiéman Hubert Coulibaly à la Presse : « Il serait indécent de faire des élections sans Kidal, Gao et Tombouctou »

« La 2085, C’’est la dernière étape de l’adoption des 3 résolutions des Nations Unies, qui autorise enfin le Mali à  former une coalition pour engager l’intervention armée au nord », C’’est par ces mots que Tiéman Hubert Coulibaly, ministre des Affaires Etrangères a entamé, l’exercice verbal face à  la presse malienne ce mercredi 27 décembre. Avec à  ses côtés, son collègue de la Communication, Manga Dembélé, il a tenté de répondre aux questions plutôt pointues des journalistes. De prime abord, face à  une résolution jugée «Â molle » par un éditorialiste, Tiéman Coulibaly s’est voulu optimiste, sur un texte qui obéit à  certaines règles et jugé clair : «Â l’ONU dit, nous sommes d’accord pour que les pays se coalisent autour du Mali. 2, nous autorisons le déploiement de la force militaire. Et 3, nous allons créer un fonds spécial pour lever des moyens dont le Mali aura besoin, à  travers une conférence des donateurs islamiques. », rappelle le ministre, de plus a résolution autoriserait les Etats Membres à  passer des accords bilatéraux avec le Mali pour régler le problème». Si la contribution de pays islamiques inquiète certains confrères, allusion sans doute faite au rôle opaque joué par l’émirat du Qatar, dans le financement des djihadistes au Nord Mali, le ministre s’en défend arguant que tout pays donateur, va dans le sens et l’intérêt du Mali. Septembre 2013, un délai superflu Sur le délai de Septembre 2013 d’abord évoqué par Romano Prodi, Tiéman Coulibaly répond qu’il faut se garder de trop parler : « En matière militaire, ne comptez-pas sur nous pour donner des précisions sur le concept stratégique. Et d’ailleurs, ceux qui s’aventureraient à  donner des délais risquent des sanctions ». Le même concept stratégique d’intervention au nord répond à  une initiative qui devrait, selon le ministre, être d’abord dirigé par le Mali. « Le Nord du Mali sera libéré. Les Maliens n’ont d’autre choix que de libérer le nord du Mali et nous allons combattre ceux qui coupent des mains, qui oppriment les femmes et les enfants », promet le diplomate malien face aux inquiétudes exprimées sur la capacité de l’armée malienne à  libérer le nord. Négocier oui mais avec qui ? l’autre préoccupation évoquée par la presse, en écho à  l’opinion nationale est la négociation, l’un des volets politiques de la guerre. Cette fois, C’’est le ministre Manga Dembélé de la Communication qui rappelle les préalables à  la négociation « Nous sommes clairs sur deux principes, l’intégrité du territoire et les principes républicains de laà¯cité qui sont indiscutables. Les Maliens qui voudront négocier devront accepter cela ». Et de préciser que la transition doit être la plus courte possible et que l‘Algérie opposée à  une intervention militaire fait partie de la solution ! » On y croit mais qu’en sera-t-il des élections, auxquelles la résolution fait mention. « Oui, la résolution donne un délai. Avril 2013, si cela est techniquement possible », répond Tiéman Coulibaly. Et de réitérer la parole de Dioncounda Traoré au plus fort de son retour au Mali et pour qui des élections ne peuvent se faire tant « qu’un centimètre de territoire du nord, sera aux mains des islamistes ». Sur la démission de Cheick Modibo Diarra… Le moment fort de la conférence de presse aura été la confirmation verbale de Tiéman Hubert Coulibaly sur la démission forcée de l’ex Premier ministre Cheick Modibo Diarra, le 11 décembre dernier. A la question d’un journaliste, sur la méthode employée par les ex putschistes, le ministre des Affaires Etrangères a levé l’équivoque sur une information qui courrait : «Trouvez-vous normal qu’une autorité de l’Etat, monte une partie des forces armées contre le pays ? ». La chute de Cheick Modibo Diarra faisait donc le consensus général, y compris au sein du gouvernement. La peur que les évènements dégénèrent ce jour là , a fait place à  un calme olympien dans Bamako, on s’en souviendra. En guise de conclusion, les deux ministres ont rappelé aux journalistes, qui s’en feront l’écho partout, que le Mali resterait Un et indivisible. Au même moment, le Premier ministre Django Sissoko, en tournée diplomatique, déclarait à  Abidjan, qu’une intervention militaire était souhaitable, au plus vite et dès que toutes les conditions seraient réunies.

Médias : l’internet à moindre coût pour la presse

Dans la dite convention, il sera question d’accorder une réduction de 50% du cout de la connexion mensuelle aux organes de médias. Un contrat pour une durée de 24 mois sera établi entre l’organe de presse et l’opérateur télécom afin que le médias puisse bénéficier de la gratuité des frais de mise en service, du choix de la live box ou de la clé 3G avec un forfait prenant en compte n’importe quel téléchargement en son ou en image. Par ce projet, Orange Mali entend contribuer à  l’impulsion de la dynamique de l’usage massif de l’internet par la presse malienne, réduire la fracture numérique, générer de nouvelles pratiques au sein de la presse… Le train des nouvelles technologies en marche Nul doute sur l’utilisation massive des nouvelles technologies par les médias surtout quand on sait l’économie qu’elles offrent aux Hommes de médias. Dans la majorité des radios de Bamako ou des régions on trouve rarement du matériel analogique. Chacun ayant compris les facilités que les ordinateurs offrent au métier. A savoir, la programmation des émissions de plusieurs journées, la diffusion sur le net des programmes de la radio pour réduire la nostalgie de la diaspora, l’instantanéité de l’information à  la fois dans les radios et la presse écrite pour ne citer que celles-ci. Dans la presse écrite, les journalistes maliens ont à  présent des lecteurs bien averti ou peut être mieux qu’eux. Le spécialiste de l’information n’a donc pas droit à  l’erreur dans la publication de son information sur certains sites qui assurent la revue de la presse. Ainsi nos confrères qui publient sur papier ne cessent de tourner autour des articles qui ont été publiés sur les différents sites afin de comprendre le jugement porté par les lecteurs. C’’est pourquoi la plupart vont à  la maison de la presse sise à  Médina Coura pour se connecter gratuitement. Les nouvelles technologies ont certes apporté assez de modernisme dans la presse malienne même si les moyens tardent encore. Sur le terrain de reportage, on constate encore que l’ordinateur, le dictaphone, l’appareil photo numérique sont du luxe pour la plupart des reporters. Pour cause, le matériel revient trop cher. l’aide à  la presse indexée sur le budget de l’Etat tant souhaité peine encore à  se démarquer du mirage. Mais l’Etat qui connait mieux les réalités de cette presse, doit mettre tout en œuvre pour la sauver de la fracture numérique dont elle souffre depuis des lurettes. l’aide indirect à  la presse peut aussi se manifester par le don d’équipent, la formation, les mesures objectives pour mettre le métier à  l’abri des imperfections. Pour l’instant l’heure est au test du partenariat pendant deux ans. Les journalistes ont intérêt à  jouir de cette opportunité pour le bonheur des milliers de lecteurs et d’auditeurs en cette période de crise.

Campagne « BIAAG » : journalistes, à vos plumes !

11 octobre. Journée mondiale de la petite fille ! Cette année, l’évènement revet un caractère particulier dans la mesure o๠de nombreuses jeunes filles sont déplacées suite à  la crise dans le nord du pays o๠ont subi des violences consécutives à  l’occupation de Tombouctou, Kidal et Gao par les groupes armées. Pour l’ONG Plan, c’est l’occasion de mettre en oeuvre la nouvelle stratégie 2011 sur l’égalité des sexes et qui sert de fondement à  la campagne « Parce que je suis une fille ». Vulnérable, la femme et particulièrement la petite fille subissent encore aujourd’hui de nombreuses violences. Dès le bas-âge, l’excision, à  la puberté, les mariages forcées, et dans les contextes de conflits géographiques, des viols, sévices ou abus. C’’est toutes ces violations que l’ONG Plan Mali vise à  dénoncer mais aussi à  porter à  la connaissance du plus grande nombre. Se basant sur des rapports produits chaque année et donnant la situation de la petite fille, la journée de la petite fille, le 11 octobre sera l’occasion de lancer la campagne BIAAG «Â Because I am a girl » ou «Â Parce que je suis une fille ». Innovation, pour le lancement de cette campagne, un concours est ouvert à  l’ensemble des journalistes de la presse écrite et de la radio au Mali, afin de produire des articles de presse et des éléments sonores sur les violences faà®tes aux filles. «Â  En procédant ainsi explique, Mme Coulibaly Mariam Keita, chargée de la Campagne BIAAG, cela nous permet de toucher le plus grand nombre et continuer à  sensibiliser la population sur ces thématiques. C’’est pourquoi nous comptons sur l’appui de nos médias partenaires pour diffuser cette campagne ». Tout journaliste travaillant dans un organe de presse privée ou de radio peut soumettre un élément sur le thème des violences faà®tes aux filles, entre le 1er et le 30 septembre. La proclamation des résultats se fera le 11 octobre 2012, date de lancement de la campagne à  Bamako. Journalistes, à  vos plumes !

Mali: la guerre médiatique fait rage

«Du choc des idées, faire jaillir l’étincelle de vérité qui libère et construit»…«Notre rôle n’est pas de plaire ou déplaire. Il est de tremper la plume dans la plaie» Pour les journaux maliens, le temps est à  l’application des devises affichées en première page. Informer, éclairer, dévoiler, n’ont jamais été plus important qu’à  l’heure o๠indépendantistes, djihadistes, militaires et politiciens se disputent le Mali. Ni plus risqué. Jusqu’alors classé parmi les pays du continent les plus respectueux de la liberté des médias part Reporters sans Frontières, le Mali est devenu en quelques mois dangereux pour les journalistes. Militaires au Sud et djihadistes au Nord n’ont pas hésité, entre autres intimidations, à  s’en prendre physiquement à  un directeur de publication remuant ou à  un animateur de radio, qui osait se mettre en travers de la charia. Entre presse et putschistes, l’opposition était naturelle. Contrairement à  une large partie de la population malienne, les journaux ont accueilli avec hostilité le coup d’Etat du 22 mars et ont réservé au capitaine Amadou Aya Sanogo et à  ses hommes un accueil peu chaleureux dans leurs colonnes. «Au Mali, la presse privée est née dans un contexte de lutte pour la démocratie», rappelle Alexis Kalambry, directeur de publication du quotidien Les Echos, créé en 1989 par l’ancien président Alpha Oumar Konaré, deux ans avant la chute du dictateur Moussa Traoré. Une médiatisation insuffisante Moteur de la démocratie il y a vingt ans, la presse a, dans son ensemble, échoué à  imposer le Nord et ses drames en devenir sur le devant de la scène médiatique et politique ces dernières années. Le Mali a couru droit à  sa perte, sans contre-pouvoirs suffisamment forts ou courageux pour lui barrer l’entrée d’un tunnel sans issue. Dans les premiers jours de l’offensive du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) en janvier, une partie de la presse a dans un élan patriotique épousé aveuglement la communication de guerre du gouvernement, comme certains médias occidentaux l’ont fait avec celle du MNLA. Les communiqués peu transparents se succédaient jusqu’à  ce que fin janvier, les familles des militaires engagés dans le Nord se rendent compte que les comptes-rendus officiels et ceux des médias reflétaient très peu le calvaire que subissaient leurs parents, et décident d’aller interpeller Amadou Toumani Touré jusque dans son palais présidentiel…lire la suite sur Slateafrique.com http://www.slateafrique.com/92859/mali-la-guerre-mediatique-fait-rage-bamako

Presse et politiques : un rapport souvent conflictuel

Les politiques aiment-ils la presse ou plutôt ont-ils peur de la presse ? Il semblerait que les politiques entretiennent une relation à  la fois « passionnelle et répulsive » avec les médias. La relation presse-pouvoir souffre d’un profond paradoxe. Les politiques communiquent, aiment la presse, ont des amis personnels dans la presse privée de leur pays, mais force est constater que les rapports entre ces deux entités restent de nature conflictuelle. Le 4ème pouvoir qui est une invention politicienne pour designer la presse est la bête noire des politiques. Il faut rapprocher son utilisation aux trois autres pouvoirs : le pouvoir Législatif (voter les lois), Exécutif (faire exécuter les lois) et judiciaire (pouvoir de rendre et d’appliquer la Justice). C’est la séparation des pouvoirs, mise en évidence par Montesquieu et mise en pratique dans les régimes parlementaires. Le pouvoir de la presse apparait au yeux des politiques comme une sorte de pouvoir magique qui permettrait aux journalistes d’orienter l’opinion dans le sens qu’ils désirent. Ils pensent qu’un article de presse peut déclencher des émeutes ou porter atteinte à  la sûreté de l’Etat. Napoléon lui-même n’avait il pas dit que «Â des journaux hostiles au pouvoir peuvent faire plus de mal que milles baà¯onnettes ? ». Cette peur de la presse réside dans le fait que quelque chose arrive parce que les populations ont été manipulées selon la volonté de celui qui produit l’information. Les Médias seraient dirigeraient donc et orienteraient l’opinion Publique. En témoigne la propagande orchestrée par certaines radios privées après le coup d’état. La presse : contre pouvoir ou 4è pouvoir ? Les politiques devraient plutôt percevoir la presse comme un contre-pouvoir, tout comme l’épistémologie par rapport à  la science. Elle en étudie les fondements, les structures et le développement. Elle est l’organe qui interpelle les consciences des uns et autres, et les rappellent à  leurs fondements éthiques. Les Médias ne sont pas des institutions malgré l’appellation de 4éme pouvoir, ils restent en général des organes privés. Ils ne possèdent pas de pouvoir direct et concret par rapport à  l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Ils ne sont pas les garants de la constitution, de la république ou de la démocratie. Bien qu’ils soient plus ou moins indispensables dans le respect des libertés individuelles et collectives, de la liberté d’expression, d’opinion. Les médias doivent être perçus en tant qu’informateurs et non pas en tant que contrôleurs de l’opinion. Les Médias restent des outils complémentaires de la liberté d’expression et la démocratie, bien que des dérives puissent exister. Si les rapports entre medias et politiques sont naturellement conflictuels, C’’est par ce que les journalistes ne font pas d’efforts pour s’organiser pour garantir la véracité et la liberté de l’information. La liberté d’expression et d’information est mieux défendue si les journalistes s’unissent et s’organisent en mettant en place une instance régulatrice qui exclurait le gouvernement mais inclurait des représentants de la société civile. Cette instance pourrait être appelée à  établir un code de déontologie et veiller à  ce qu’il soit respecté

A Bamako, les journalistes marchent pour la liberté de la presse

Ils tous là , confrères de la presse écrite, parlée, audiovisuelle, médias d’Etat, presse en ligne, chargés de communication, acteurs politiques, militants, rappeurs, réunis pour exprimer leur colère au gouvernement suite aux agressions perpétrées sur les journalistes Abderahmane Keita de l’Aurore et Saouti Haidara de l‘Indépendant. Tous ensemble et d’une seule et même voix, ils scandaient les slogans « Vive la liberté de la presse !  » A bas les agresseurs ! ». Les acteurs du mouvement démocratique se sont aussi joints à  la marche, représentés par le Professeur Aliou Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow et son époux Ousmane Sy de l’Adema, Mountaga Tall, président du parti CNID, Fanta Manthini Diarra, élue du CNID à  l’assemblée nationale ou encore l’ancien ministre Djiguiba Keita dit PPR, ainsi qu’Adama Coulibaly, 2è vice président de l’Union pour la république et la démocratie(URD). A 9h30, les marcheurs ont quitté le siège du journal Indépendant sise à  l’ACI 2000 en direction de la Primature en passant par l’Avenue du Mali. Au total, 6km sous un soleil de plomb mais déterminés à  faire entendre leur voix. Guidés par Makan Koné, président de la maison de la presse et de nombreux autres directeurs de publication comme Alexy Kalambry des Echos ou Tiégoum Boubèye Maiga du groupement patronal de la presse, les journalistes ont battu le pavé avec détermination. «Â  Le gouvernement doit prendre ses responsabilités » Sur les banderoles des marcheurs, on pouvait voir la photo de Saouti Haidara blessé, le bras plâtré, symbole d’une lutte pour restaurer la liberté de la presse violée. Egalement agressé, Abderahmane Keita, de l’Aurore, a tenu à  être présent dans le mouvement malgré sa condition physique. «Â Le gouvernement a condamné l’agression mais n’a pas pris de mesures fortes sur la sécurité et la protection des journalistes maliens ». Pour, Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’Union nationale des journalistes du Mali(UNAJOM), trop C’’est trop!: « Nous allons lutter pour préserver la liberté de la presse. Il faut que ces hommes apprennent à  respecter la presse!» . «Â Les acteurs politiques mobilisés » Pour Djiguiba Keita dit PPR, ancien ministre de la jeunesse, cette marche est celle de tous : «Â  Nous sommes les acteurs démocratiques du 26 mars 1991. Nous nous battons pour que la démocratie perdure et que les autorités politiques comprennent que peuple de la révolution du 26 mars restera debout. Aucune pratique d’escadrons de la mort, aucune terreur ne fera taire ce peuple dans la conquête de la liberté». Adama Coulibaly, 2è vice président du Mouvement des jeunes de l’URD estime que les agresseurs doivent arrêtés et jugés. A la primature o๠les marcheurs sont arrivés vers 11h, un important dispositif des forces de l’ordre a encadré le mouvement. Ensuite Makan Koné, président de la maison de la presse s’est adressé aux marcheurs après avoir été reçu par le cabinet du Premier ministre en déplacement à  Ouagadougou : «Je remercie l’ensemble des acteurs politiques et les medias d’Etat qui ont pris part à  la marche. La liberté de la presse est en danger et notre vie est menacée. Nous avons rencontré les représentants du Premier ministre, qui ont promis de lui transmettre notre message. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et protéger les journalistes et cesser de se cacher derrière les militaires . Personne ne pourra nous intimider dans l’exercice de notre métier!» Vers midi, les marcheurs se sont dispersés, satisfaits et ils promettent d’autres actions si la nécessité s’imposait.

Journée sans presse au Mali

Aujourd’hui, c’est journée sans presse au Mali. En effet, plusieurs organisations de médias du Mali ont décrété ce mardi 17 juillet «journée sans presse», en réaction à  l’agression du fondateur et directeur de publication de l’Indépendant, M. Saouti Haà¯dara, dans la nuit du 12 au 13 juillet dernier. Cette action a été décidée le vendredi 13 juillet après une réunion des responsables des organisations comme la Maison de la Presse du Mali, l’Union des radiotélévision libres du Mali ( URTEL), Union nationale des journalistes du Mali (UNAJOM), l’ Association des Editeurs de la presse privée du Mali (ASSEP), l’ organisation des jeunes reporters du Mali (OJRM) et le Groupement patronal de la presse écrite (GROUPE). Une marche de protestation est en cours en ce moment même. Elle est partie à  9 heures du siège de l’Indépendant, à  coté du cimetière de Lafiabougou (ACI 2000). « Suite à  l’agression sauvage de Saouti Haà¯dara par des individus armés et encagoulés, les associations et organisations professionnelles de la presse, à  travers la Maison de la Presse du Mali, invitent tous les journalistes et démocrates à  une marche pacifique de protestation, le mardi 17 juillet en direction de la Primature », a déclaré Kassim Traoré,président de l’OJRM. Non assistance à  journalistes en danger Même son de cloche du coté de la maison de presse du Mali o๠les mesures iront jusqu’à  une plainte contre le gouvernement de transition. « Ce gouvernement est en charge de notre sécurité, il doit protéger l’ensemble des journalistes. Les militaires eux ne sont plus dans le système et ont accepté le retour à  l’ordre constitutionnel au Mali. A l’issue de la journée sans presse du 17 juillet, nous irons remettre une déclaration au Premier ministre, afin que le gouvernement prenne sa responsabilité dans cette affaire et nous donne une garantie de sécurité. C’est comme ça que la liberté de la presse au Mali sera sauvegardée au Mali. Nous avons même commis un avocat, Me Magatte Sy, pour suivre le dossier. » Confirme Mankan Koné président de la maison de presse du Mali. Au delà  d’un mouvement de solidarité à  l’égard de leur confrère de L’Indépendant, les organisateurs entendent envoyer un signal fort aux acteurs de la transition au Mali. « Les autorités doivent offrir des garanties de sécurité aux journalistes » conclut Mankan Koné.

Makan Koné : « Nous allons porter plainte contre le gouvernement de transition « 

Une journée morte sans presse le Mardi 17 juillet ! C’’est l’appel des organisations de la presse malienne à  tous ceux qui soutiennent la démocratie et veulent le retour à  la paix au Mali. La journée débutera par une grande marche à  9h du siège du journal l‘Indépendant à  la primature o๠les marcheurs remettront une déclaration au Premier ministre. Il s’agira pour les journaux et les radios de ne pas diffuser d‘informations, en réaction à  l’agression physique sauvage, le 12 juillet de Saouti Haidara, Directeur de publication de l’Indépendant. A souligner que l’association des revendeurs de journaux du Mali se joindra à  la marche. Makan Koné, le président de la Maison de la presse nous en parle. Journaldumali.com : Pourquoi l’agression de Saouti Haidara, directeur de l’Indépendant a-t-elle pris une telle ampleur médiatique, après les autres cas de journalistes molestés ? Makan Koné : Je tiens à  dire que C’’aurait été quelqu’un d’autre, nous nous serions mobilisés ainsi. Il faut le dire, l’agression de Saouti Haidara n’est pas la première, mais de loin la plus grave sur le plan physique et émotionnel. Rappelons qu’il s’agit du doyen de la presse malienne (62 ans) et d’un confrère respecté dans la profession. Nous ne pouvions pas rester insensibles face à  ces agressions physiques et interpellations. Depuis un moment, la situation allait crescendo au Mali. Et vous les avez entendu, ils disent : «Â  Vous les journalistes, vous nous emmerdez ! ». Aujourd’hui, C’’est de la sécurité de l’ensemble des journalises qui est menacée. Journaldumali.com : Après l’agression de Mr Saouti Haidara, vous allez porte plainte contre le gouvernement de transition, pourquoi? Makan Koné : En effet. Ce gouvernement est en charge de notre sécurité, il doit protéger l’ensemble des journalistes. Les militaires eux ne sont plus dans le système et ont accepté le retour à  l’ordre constitutionnel au Mali. A l’issue de la journée sans presse du 17 juillet, nous irons remettre une déclaration au Premier ministre, afin que le gouvernement prenne sa responsabilité dans cette affaire et nous donne une garantie de sécurité. C’est comme ca que la liberté de la presse au Mali sera sauvegardée au Mali. Nous avons même commis un avocat, Me Magatte Sy, pour suivre le dossier. Journaldumali.com : Justement, quel est l’impact souhaité pour cette journée sans presse ? Makan Koné : Que chaque personne qui souhaite la démocratie au Mali, participe à  la grande marche de demain qui partira à  9h pour se terminer à  la Primature. Nous espérons une grande mobilisation, qui sera relayée partout au Mali. Il faut que l’on puisse marquer le coup et qu’on sache que nous n’allons pas rester les bras croisés face à  ces agressions. La journée sans presse s’adresse à  tout le monde !

Déclaration de la presse malienne suite à l’agression de Saouti Haidara

C’est avec consternation que la presse malienne a appris l’enlèvement et l’agression lâche de Saouti Labass Haidara, directeur de publication du quotidien « l’Indépendant », dans la nuit du 12 au 13 juillet 2012 par des individus armés. En effet, il a été enlevé par 6 personnes, encagoulés, armées jusqu’aux dents et transporté à  40 kms de Bamako, sur la route de Segou, à  bord de deux pick up. C’était aux environs de 21heures au siège du journal sis à  Hamdallaye ACI 2000. Devant l’opposition du personnel de la rédaction et des voisins du quartier, les tortionnaires ont ouvert le feu, causant des dégâts matériels sur le bâtiment qui abrite le siège du journal. Il en est sorti avec une blessure grave au niveau de la tête et une fracture du bras droit. Cette agression fait suite à  une interpellation de Saouti Labass Haidara par les services de la sécurité d’Etat, le 16 mai 2012. Aujourd’hui, ces agressions contre les hommes de presse sont devenues monnaies courantes et menacent sérieusement la liberté de la presse et l’exercice de la profession de journaliste au Mali. Nous rappelons que depuis un certain temps, des journalistes sont victimes d’intimidation, d’enlèvement et d’agression. C’est le cas de : – Birama Fall, directeur de publication du Prétoire,interpelé par la sécurité d’Etat, le 09 mai dernier. – Chahana Takiou, directeur de publication du 22 Septembre convoqué par la sécurité militaire le 24 mai 2012. – Abdrahame Keà¯ta, directeur de la rédaction du journal AURORE, enlevé et agressé le 2 juillet dernier. Aujourd’hui, c’est un des doyens de la presse malienne, El Hadj Saouti Labass Haà¯dara qui vient de subir, à  62 ans, la barbarie de forces obscures. Nous, Associations et organisations professionnelles de la presse du Mali, condamnons avec la dernière énergie les intimidations, enlèvements et agressions dont les journalistes font l’objet dans l’exercice de leur profession. Nous disons que trop c’est trop. Plus jamais ça! Nous interpellons avec insistance les plus hautes autorités du pays à  prendre toutes les dispositions pour faire la lumière sur toutes ces agressions sauvages et barbaries aux antipodes de la démocratie et de la liberté de la presse. Nous lançons un appel aux démocrates et défenseurs des droits de l’homme à  une mobilisation totale en faveur des journalistes afin de sauvegarder la liberté de la presse. Nous interpellons ouvertement le gouvernement du Dr. Cheick Modibo Diarra à  prendre ses responsabilités pour que plus jamais un journaliste ne soit inquiété dans l’exercice de sa profession. Vive la presse malienne! Vive la démocratie! Vive le Mali!

Saouti Haidara, doyen de la presse, tabassé par des hommes encagoulés

Après avoir été arrêté jeudi 12 juillet au soir, à  ses bureaux de l’ACI aux environs de 21h, Saouti Labass Haidara, doyen de la presse et directeur du journal L’Indépendant, a été emmené avec brutalité par des hommes encagoulés. « Ils sont venus le chercher au bureau. Ils ont tiré en l’air pour intimider le personnel et brutalisé notre patron », raconte un journaliste. C’était vers 21h30. Ils ont ensuite emmené Saouti Haidara sur la route Sénou vers l’aéroport. Après avoir été battu par ces individus mal intentionnés, l’homme qui a pu être suivi par ses collaborateurs, a été relâché 4h après et transporté à  la clinique mère-enfant du Luxembourg.  » Nous y avons passé toute la nuit et ils lui ont cassé une main ! », précise un journaliste de la rédaction. On ignore pour le moment le motif de cet acte brutal. C’est un comble ! Des violations de plus en plus grave à  la liberté de la presse au Mali perdurent désormais . Depuis, le début de la crise politique, de nombreux journalistes ont subi les foudres des militaires. Birama Fall du « Prétoire » a lui été interpellé par la Sécurité d’Etat tout comme Chahana Takiou du « 22 Septembre ». Abderahmane Keita de l’Aurora a été tabassé il y a une semaine par des hommes. Citons aussi le cas d’Abdoulaye Barry d’Africable, recherché par les militaires pour avoir voulu diffuser une interview sur la chaà®ne panafricaine. Indignation générale Aujourd’hui, c’est l’indignation généale après l’agression du doyen de la presse. Saouti Haidara souffre de plusieurs contusions et d’une fracture de la main. Le président de l’Union nationale des journalistes du Mali (UNAJOM), Ibrahim Famakan Coulibaly et celui de la maison de la presse de ce pays, Makan Koné, ont « condamné » cet acte. M. Koné a annoncé « la tenue d’une Assemblée générale dès ce vendredi matin à  8 heures (heure locale) à  la Maison de la presse, qui sera suivie d’une marche de protestation contre cet enlèvement et les précédents ». M. Koné a aussi annoncé « la suspension de toutes les publications au Mali à  partir de lundi prochain, toujours dans le cadre de la protestation ». Pour sa part, le président de l’UNAJOM a « appelé le gouvernement malien à  prendre des mesures et dispositions urgentes afin qu’on arrête les enlèvements des journalistes. Celui-ci a précisé que ce qui est en cours inquiétant et que le Mali n’est pas habitué à  cela ». L’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) s’était inquiétée en mai des violations de la liberté de la presse au Mali depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars, qui a accéléré la chute du nord du pays aux mains de groupes armés.

Liberté de la presse : Une semaine noire au Mali pour RSF

« Nous appelons à  une mobilisation générale, de la communauté internationale comme des journalistes maliens, pour obtenir de la Sécurité d’Etat la libération immédiate et inconditionnelle de Haby Barry », a déclaré Reporters sans frontières. Pendant que la crise politique perdure, une situation singulière s’enracine : celle de faire entrave aux enquêtes des journalistes, de définir des lignes rouges et des sujets tabous, de fermer des zones entières du territoire aux reporters. L’armée malienne est devenue une ennemie de la liberté de l’information », a conclu l’organisation, qui exhorte la CEDEAO et l’Union africaine à  prendre la mesure de la dégradation des conditions de travail des journalistes dans ce pays hier modèle en la matière. Le journaliste Habi Baby arrêté pour la seconde fois en un mois Un mois jour pour jour après son arrestation par la Sécurité d’Etat, le directeur de publication du journal Caravane, Habi Baby, a une nouvelle fois été appréhendé par des militaires, venus le chercher directement à  son domicile de Bamako, le 12 juin 2012, vers 20 h 30. Le journaliste a été conduit dans un lieu tenu secret. Dans un article publié la veille dans le mensuel Aujourd’hui-la résistance, le journaliste racontait en détails les circonstances de sa précédente arrestation par la Sécurité d’Etat, les services secrets maliens. Selon lui, les agents de sécurité le suspectaient d’avoir été « promu ministre de l’Azawad », territoire du nord Mali actuellement occupé par différents groupes rebelles. Des allégations que le journaliste qualifie de « fausses », et échafaudées en raison de ses origines arabes. Après avoir critiqué fermement l’action des services de renseignement, son article s’achevait sur la dénonciation des conditions de détention des prisonniers : « Il faut qu’on en parle : il se passe des choses horribles dans ces locaux secrets ; ces cellules isolées ; ces couloirs sombres et effrayants dans lesquels on entend que des cris abominables, des appels au secours ». Une émission de la chaà®ne privée Africable TV censurée Le 12 juin, alors qu’Africable TV prévoyait de diffuser une interview exclusive, une trentaine d’hommes en uniformes ont fait irruption au siège la chaà®ne de télévision privée, à  Bamako, vers 13 heures. Les éléments armés ont empêché les journalistes présents de diffuser l’entretien réalisé par le journaliste Abdoulaye Barry avec Mohamed Lemine Ould Ahmed, le secrétaire général adjoint du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), organisation qui aspire à  l’autonomie du Nord Mali. Cet entretien, réalisé en Mauritanie en marge d’une rencontre politique du MNLA, devait être diffusé à  20 h 30, au cours de l’émission « Champ contre Champ ». « Il s’agissait d’une menace très claire à  notre égard : les militaires nous ont reproché de les prendre régulièrement à  partie dans nos émissions, alors qu’ils ne sont qu’un aspect de la vie politique et institutionnelle malienne », a confié à  Reporters sans frontières, le directeur de l’information de la chaà®ne, Sékou Tangara. « Le débat du dimanche » une émission qui invite des personnalités politiques de différents courants à  débattre sur l’actualité, a également été la cible des incriminations des hommes armés. Selon différentes sources, cette agression contre le média panafricain proviendrait des milieux putschistes qui, malgré leur abandon du pouvoir mi-avril, restent très influents à  Bamako. La direction d’Africable TV a décidé de ne pas diffuser l’entretien avec le responsable du MNLA afin « d’éviter tout risque inutile en exposant les confrères ». « Nous devons céder à  leurs exigences le temps que la crise dure », a ajouté Sékou Tangara.Reporters sans frontières s’inquiète du sort de l’auteur de l’interview, Abdoulaye Barry, contraint de vivre dans la clandestinité, selon l’Agence France-Presse, en raison des recherches menées par les militaires. Pour rappel, cette semaine noire pour la liberté de l’information au Mali avait commencé par l’interpellation de la journaliste de la chaà®ne de télévision privée TF1, Liseron Boudoul. Au cours du week-end du 10 juin 2012, celle-ci a été empêchée de se rendre dans le ord du Mali « pour des raisons de sécurité », avant d’être rapatriée vers Bamako pour rejoindre la France.

Liberté de la presse au Mali : haro sur les arrestations arbitraires

Alors qu’en matière de liberté de la presse, le Mali s’est classé 25è, dans le rapport 2012 de Reporters sans frontières, il risque de perdre quelques points dans le classement, au vu du contexte politique et sécuritaire qui prévaut depuis le putsch du 22 Mars. Un contexte propice aux dérives et atteintes de toute sortes. « Deux interpellations en une semaine » En l’espace d’une semaine, deux directeurs de publication de journaux privés ont été interpellés à  Bamako dans l’exercice de leur fonction, par la Sécurité d’Etat. Il s’agit de Birama Fall, directeur du Prétoire et de Saouti Labass Haidara, patron du Journal l’indépendant. Le premier a été convoqué par la sécurité d’Etat le vendredi 11 Mai. Il subira un interrogatoire sur des entretiens téléphoniques relatifs à  l’existence d‘un « charnier ». Birama Fall sera libéré 4h plus tard dans l’après midi. Au deuxième, on reproche de s’être fait l’écho d’un tract mentionnant des attentats à  Bamako et des attaques contre le CNRDRE et signé de la main d’un certain capitaine Touré. Interpellé aux environs de 18h, le mercredi 16 Mai, Saouti Haidara a été interrogé. Les agents de la SE lui ont demandé de fournir toute information complémentaire concernant ce tract. Il a été relâché dans la soirée. « La Maison de la presse monte au créneau » En réaction à  ces interpellations et soucieuses d’en prévenir d‘autres, les associations de la presse réunies sous la coupe de la Maison de la Presse, ont émis une déclaration pour dénoncer ce qu’ils appellent  » des tentatives d’intimidation et de musèlement de la presse pour intentions inavouées et par des méthodes policières aux antipodes de la démocratie et de la liberté de presse utilisées par les autorités actuelles (la présidence de la république, le gouvernement et la junte militaire) ». Pour Makan Koné, président de la Maison de la Presse, les atteintes à  la liberté de la presse sont manifestes et sont citées dans une déclaration à  l’intention du grand public mais aussi des autorités actuelles : Alors que les acteurs de la presse reprochent aux autorités leur silence sur ces deux arrestations, ils entendent porter ces affaires à  la connaissance de tous et ne point passer sous silence ces atteintes à  la liberté de la presse. Affaire à  suivreÂ