Mali-Filière mangue : L’IFC accorde un prêt au CEDIAM

La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, a octroyé un prêt de 2 millions d’euros au Centre d’études et de développement industriel et agricole du Mali (CEDIAM). Le financement, qui contribuera à soutenir la première industrie de transformation de mangues du Mali, permettra d’améliorer l’accès des producteurs aux marchés et l’accroissement de la productivité de la société et de ses exportations.

Le prêt doit aider le CEDIAM à moderniser son outil de production et à acquérir les équipements nécessaires pour accroître sa capacité de collecte. Il facilitera aussi la connexion de la société à environ 1 000 petits producteurs supplémentaires pour sa chaîne d’approvisionnement, déjà forte de 2 000 agriculteurs, et de soutenir 300 emplois directs et indirects.

Le financement est constitué d’un prêt d’IFC pour son propre compte et d’un prêt concessionnel d’IFC en sa qualité de gestionnaire du Guichet pour le secteur privé du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), chacun d’un montant maximum d’un million d’euros.

En fournissant un fonds de roulement permanent à la société, le prêt lui permettra d’accroître ses exportations de purée et de concentré de mangue à destination de l’Europe et d’autres marchés. L’institution financière vise également la mise en œuvre d’un programme d’assistance technique, pour aider le CEDIAM à renforcer ses pratiques en matière de gouvernance d’entreprise, de gestion financière et de gestion des risques environnementaux et sociaux.

Appui aux producteurs

Acteurs importants de la filière, les agriculteurs seront aussi formés, grâce à un soutien direct, à améliorer leurs pratiques agricoles, dans la culture de la mangue mais aussi dans les cultures intercalaires. Ils pourront espérer une hausse de leurs revenus. Ce programme d’assistance technique est cofinancé par le GAFSP.

Ce partenariat aidera l’entreprise à devenir plus moderne, plus durable et plus rentable, s’est réjoui son président. L’augmentation de la production et la transformation locale des mangues au Mali seront aussi des bénéfices pour tous les acteurs de la chaîne de valeur, a-t-il poursuivi, espérant que cette coopération  renforcera aussi les  capacités de l’entreprise à répondre aux normes du marché international.

La création d’emplois et le renforcement du secteur agricole, vital à la formation du PIB, sont des motifs de satisfaction pour le directeur d’IFC pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. Un partenariat qui permet aussi de contribuer à la résilience du secteur privé dans la région du Sahel, éprouvée par les effets de la pandémie de Covid-19.

Fatoumata Maguiraga

Chiffres

Production annuelle : 600 000 tonnes

Demande européenne : 225 000 tonnes

Exportation du Mali vers l’UE : Environ 1 800 tonnes

« Bocoum » : Le rêve américain d’une malienne

Yes we can » ! Le célèbre slogan du président Barack Obama tout au long de la campagne présidentielle de 2008 pour convaincre ses concitoyens qu’il est possible de construire une autre Amérique aurait sans doute inspiré Fatima Bocoum. Cette jeune Malienne est promotrice d’une entreprise de prêt-à -porter de luxe et de haute couture. Fatima, qui vit aux Etats-Unis depuis 2006, prépare le lancement de sa marque de vêtement « Bocoum », prévu pour le 20 septembre 2011. Fatima Bocoum est une jeune Jaawando, originaire de la région de Mopti. Elle est née en Chine, il y a 23 ans. Elle a passé une bonne partie de son enfance en Libye et en Arabie saoudite. La carrière diplomatique de ses parents lui a permis de voyager à  travers le monde et d’acquérir une riche expérience, fruit d’un échange avec des gens de diverses cultures et horizons. Citoyenne du monde, a seulement 17 ans, elle se voit confier l’émission musicale VI2O Hit sur la chaà®ne Africable en 2006. Ceci démontre un caractère assez trempé pour une jeune femme de cet âge, résultat d’une influence permanente de ses parents, qui restent ses modèles. Ce passage à  Africable lui permet d’acquérir une certaine expérience, mais surtout la rigueur dans le travail. Convaincue que chaque événement dans la vie d’un homme affecte son futur, cette rigueur acquise la suivra tout au long de son parcours et lui permettra la même année de décrocher son baccalauréat puis de s’envoler aux USA pour de nouvelles aventures… Le baccalauréat en poche, Fatima Bocoum atterrit à  Atlanta, Georgie o๠elle suit avec succès des études d’art, marketing et commerce international. Piquée dès sa tendre enfance par le virus de l’esthétique en général et de la mode en particulier, l’envie de créer des tendances prend le dessus et la jeune Fatima se met à  dessiner des modèles très originaux, colorées et osées. Voulant partager ses créations avec le monde entier, il y a environ un an, celle qui est appelée Tatouta par ses intimes a entamé un projet, celui de monter une entreprise : Bocoum, une marque de prêt-à -porter de luxe et de haute couture qu’elle dirige avec brio tout en suscitant un sentiment de fierté dans les communautés africaines aux USA. Au pays de l’oncle Sam, impossible « is nothing » « Bocoum est plus qu’une marque, C’’est une vision multiculturelle de la haute couture, fruit d’un long voyage artistique entre les continents. La marque Bocoum est une expression qui se veut universelle, un style de vie, une attitude », explique-t-elle. l’ex-animatrice d’Africable accumule déjà  des expériences professionnelles. Elle a habillé pour des séances photos quelques artistes comme la célèbre actrice du cinéma nigérian Nadia Buhari. Elle a, entre autres, travaillé avec la star américaine du rap Nasir Jones alias Nas… Mais sa plus grande fierté reste son choix de vivre son rêve, de créer sa propre marque de vêtement. Au rêve américain, Fatima y croit et surtout elle pense que les Etats-Unis sont une bonne destination pour exprimer tout talent. « C’’est sans doute l’un des pays o๠justement n’importe qui, avec de la détermination et du courage peut, à  partir de rien, vivre le rêve américain », commente la PDG de la marque Bocoum. Aujourd’hui, le défi majeur au travers du chemin de notre entrepreneure, C’’est de se faire une place dans l’industrie du luxe. Pour ce faire, elle a une stratégie. Il s’agit, dit-elle, de rester d’abord authentique et d’avoir une vision sur le long terme. D’ailleurs, elle envisage de faire un master en management des marques de luxe afin de mettre tous les atouts de son côté. Au-delà  de ce challenge, elle entend, dans le futur, s’investir à  promouvoir l’éducation au Mali et en Afrique. Fatima tient à  C’œur son projet de faire connaà®tre les arts africains en créant une structure qui permettrait aux artistes du continent d’entreprendre et de créer des emplois. A noter que la créatrice de la marque « Bocoum » n’a vécu que 4 ans au Mali, mais elle avoue avec beaucoup d’émotion qu’elle ressent un sentiment inexplicable chaque fois qu’elle foule la terre de ses ancêtres. Fatima parle couramment l’anglais, le français, le bambara et comprend, sans pouvoir s’exprimer, l’arabe, le peul, l’espagnol et l’italien ce qui fait d’elle une parfaite polyglotte. Un viatique dans le monde du business. Du haut de ses 165 cm pour 60 kg, Tatouta n’a pas un style particulier. Elle aime s’habiller différemment tous les jours selon son humeur. Cependant, elle adore les couleurs. Côté culinaire elle a un goût varié, mais reconnaà®t, l’eau à  la bouche, qu’elle a un petit penchant pour des fruits de mer, et surtout que son péché mignon est la pâtisserie… Malgré son jeune âge, la jeune promotrice mène une vie professionnelle active avec un agenda chargé. Présentement, elle vit, pour ses besoins professionnels, entre Los Angeles, Atlanta et New York. Au sujet de la marque « Bocoum », Fatima révèle que sa première collection est exclusivement féminine. Elle promet de produire très prochainement une collection d’hiver pour homme. Rendez-vous est donc pris pour le 20 septembre 2011 pour le lancement de la marque sur le site www.bocoum.com