Transrail face à son destin

Pour faire part de la décision d’avoir mis Transrail sous règlement préventif, la Direction générale a rencontré la presse ce jeudi. Le DG Erick Peiffer a expliqué la portée juridique d’un tel statut.  » Depuis 2006, Transrail a cumulé un déficit qui a englouti tout son capital social. Et la solution d’une sortie de crise passe nécessairement par le contexte du règlement préventif ». Depuis un peu plus de 2 ans, Transrail traverse une crise sans précédent, qui se manifeste par un déficit sérieux. l’usage de la voie ferrée revêt une importance capitale face à  l’état défaillant du pont de Kayes. Et des milliers de villages riverains (du trajet Bamako- Dakar) tirent leurs revenus des activités ferroviaires de Transrail. Transrail ou l’axe Bamako-Dakar Opérant depuis 2003 sur l’axe ferroviaire Dakar-Bamako, l’entreprise Transrail qui s’était assignée de remplacer l’ancienne régie du Chemin de fer, connaà®t aujourd’hui de réelles difficultés. Et C’’est la poursuite même de ses activités qui est menacée à  long terme. Une crise de longue date Les responsables de la société ont reconnu la rupture (depuis belle lurette) du dialogue avec les syndicats. Mais le secrétaire général du syndicat, M. Abdoulaye Berthé, a nié les accusations du PDG, selon lesquelles, le syndicat aurait fermé la voie du dialogue. Et, poursuit-il, l’instance dirigeante est la principale responsable de la crise que connaà®t Transrail. « Aujourd’hui, nous syndicats, ne réclamons que le départ d’ Errick Peiffer, DG. Il n’est pas l’homme de la situation. Pourtant C’’est bien lui qui est à  la base des problèmes. Il continue d’ignorer le point de vue des partenaires sociaux, et maà®trisent bien des paramètres pour aider le processus de redressement… ». Quelles mesures pour le redressement de Transrail SA ? Face à  la situation, les responsables de la société, ont élaboré un plan de sauvetage qui s’articule sur quatre axes principaux: à  savoir, la récapitalisation de la société, l’achèvement du cadre légal et contractuel de la concession pour la sécurité juridique ; le programme d’investissements d’urgences (près de 4 milliards de F CFA) pour relever la capacité de production ; la réduction des charges d’exploitation et le plan de réduction des effectifs. Licencier pour relancer la locomotive… L’axe relatif à  la réduction des charges de la société s’avère être la véritable pomme de discorde, car il prévoit le licenciement pour « motif économique » de 376 travailleurs. Et parallèlement, la direction de Transrail a introduit une requête auprès du Tribunal de Commerce de Bamako afin placer la société en situation de règlement préventif. Cette démarche, selon les responsables de Transail, s’instruit dans la volonté de conduire le redressement de la société en assurant un cadre juridique adéquat et des mesures de restructuration. A en croire le DG, cette étape juridique devra aider la société à  apurer son passif et à  régler toutes ses créances. Il a également assuré que la société parviendra à  payer ses dettes… dans un délai de 3 ans au maximum.