United Fashion for Peace : le rêve planétaire de Fériel Berraies Guigny

Ex mannequin, la franco-tunisienne Fériel Berraies Gugny aurait pu se limiter au monde de la mode. Mais C’’est ignorer son parcours de criminologue, journaliste, militante des droits des femmes et ancienne diplomate. Curieuse du monde, de son pays, la jeune femme qui a aussi été la créatrice du magazine Femme Africaine ( anciennement New African Woman) qu’elle a dirigé jusqu’en Janvier 2013 vient de lancer un nouveau concept, qui allie, mode, éthique, droits des femmes et de l’homme « United Fashion for Peace (UFFP) qui existe aussi en version magazine est née dans la foulée du printemps arabe et suite au massacre des femmes ivoiriennes lors des affrontements civils en février 2012 », précise Fériel Berraies Guigny. Avec son Association UFFP, Fériel défend ces valeurs par le biais de la promotion de la culture et du patrimoine des pays en transition. Militante, humaniste, Fériel s’investit aussi dans des recherches depuis sa thèse de doctorat et prépare un livre qui sera publié à  la rentrée sur les Enfants et les violences de guerre. Le cas du Mali l’intéresse tout particulièrement. Journaldumali.com : Vous êtes la présidente-fondatrice du concept « United Fashion for Peace, comment est né UFFP ? Fériel Berraies Guigny : : UFFP est née suite à  la révolution du jasmin. Le monde, mon pays s’enflammaient. Les femmes étaient présentes mais personne n’en parlait. Il fallait que je fasse quelque chose, que je profite de mes expériences multiples, de mon réseau, de mon savoir-faire pour attirer l’attention. La mode, la diplomatie, le journalisme, le tout assisté par les nouveaux moyens de communication et les réseaux sociaux… et UFFP est né. Ce fut à  l’origine une « caravane » de mode, qui proposait ses services pour mettre en avant les créateurs et artistes africains. Mais rapidement, nous nous sommes rendus compte qu’il fallait y associer la communication, l’information pour faire passer nos idées .C’’est ainsi qu’est né le magazine en ligne qui parle de toutes les valeurs et les initiatives que nous défendons. Les débuts furent difficiles, il fallut se former aux techniques nouvelles et je n’avais vraiment pas beaucoup de temps à  y consacrer, puisque la conception et la direction de « femme africaine » me prenait déjà  toute mon énergie et même au-delà . Les soirées, les week-ends et les vacances (et en même temps la vie familiale) en pâtirent. Mais petit à  petit, avec l’aide de nombreux amis (photographes, reporters, graphistes, informaticiens) qui tous soutenaient bénévolement mon projet, C’’est devenu une réalité. Nous sommes déjà  à  plus de 120.000 visiteurs par mois, en constante progression ; et il ne manque plus qu’une commerciale pour faire rentrer de l’argent afin de financer de beaux projets !!! Journaldumali.com : Sur ce site, la cause des femmes, est mise en avant, mais aussi celles des libertés. Après avoir dirigé le magazine « Femme Africaine », quelle a été la démarche pour vous imposer sur Internet ? Fériel Berraies Guigny : : Cela s’est fait naturellement, car la révolution fut aussi numérique, nous sommes convaincus que l’information doit être gratuite, accessible, fédératrice et prôner de bonnes valeurs pour échapper au journalisme épicerie qui tue le métier. Nous voulons donner de l’espoir aux régions en transition, la lumière et la voix à  ceux qui souffrent ! Journaldumali.com : La révolution en Tunisie, le pays dont vous êtes originaire a porté ses fruits mais se trouve confisquée aujourd’hui, quel regard avez-vous sur ce Printemps arabe qui a aussi mis en avant de nombreuses bloggeuses tunisiennes ? Fériel Berraies Guigny : l’histoire est en cours, on ne peut deviner le futur mais pour l’instant pour les femmes de confession musulmane, elle est peu clémente, car il y a beaucoup d’instrumentalisations qui n’ont pas lieu d’être. La femme musulmane garde sa foi mais elle n’a pas non plus envie de perdre ses droits ni de tourner le dos à  la modernité. Si nous voulons créer des sociétés durables, il faut qu’hommes et femmes y contribuent main dans la main. Même pour les sociétés ultraconservatrices, il se faut dire qu’une femme éduquée qui sait lire, C’’est elle qui formera le petit garçon qui sera l’homme de demain ! Avoir des droits ne signifie pas être contre les hommes mais avec les hommes ! Journaldumali.com : Un autre combat vous tient à  C’œur, celui des enfants soldats en Afrique ? Parlez-nous de votre ouvrage sur ces violences contre l’enfance ? Fériel Berraies Guigny : C’’est le retour à  mes premières amours en tant que criminologue ; J’avais délaissé mes recherches durant mes années de journalisme. Malheureusement comme vous le savez, la problématique est endémique et toujours d’actualité, on instrumentalise, on viole, on bat des enfants et dans toutes les régions, même dernièrement il semblerait que ce phénomène connaisse une recrudescence dans la région contrôlée par les djihadistes au Mali, ce qui est un phénomène assez nouveau. Mais C’’est également la cas dans le Monde arabe et en Syrie et bien sûr en RDC. Les exemples sont malheureusement nombreux dans le Monde et en l’absence d’une volonté politique et de moyens structurels, ni les conventions internationales ni les « ONG’s » du Nord ne pourront éradiquer le fléau. Comme pour mes combats s’agissant des femmes, J’ai senti qu’il fallait encore une fois interpeller la conscience universelle par un écrit. Difficile, remuant, éprouvant, très déstabilisant à  bien des égards aussi bien par les témoignages que l’on recueille que par les réactions épidermiques, politiques parfois d’une rare violence et qui sont le reflet des conflits qui secouent la planète depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Journaldumali.com : Vous vous intéressez également au cas du Mali, avec le conflit au Nord ? Fériel Berraies Guigny : J’ai toujours rêvé du Mali, mon père, il y a trente ans était ambassadeur à  Dakar (J’habitais et faisais mon secondaire alors) mais il avait aussi quatre autres pays d’accréditation dont le Mali, du temps du Président Moussa Traoré. Quelques années plus tard, certains de mes reporters UFFP y allaient constamment et J’ai fait de nombreux sujets sur les bracelets Djokko des femmes du Djenné. J’ai communiqué tant de fois sur votre beau pays et ses trésors artistiques et culturels. UFFP a même été dernièrement en décembre partenaire du Festival du coton Daoulaba de Awa Meité, idem pour la Chris Seydou fashion Week ! J’ai également encouragé l’Association « Mali mode », mais aujourdhui je suis encore plus solidaire, car la tunisienne et la malienne ont un combat et subissent des exactions venant d’une islamisation rampante de la société et qui n’est pas le fait de nos coutumes. Alors oui je me sens de tout C’œur très proche et je pense à  vous souvent et je vous dis QUE DIEU VOUS PROTEGE ET VOUS GARDE INCH’ALLAH !!! UFFP sera à  votre disposition pour vous donner la lumière….ou vous aider à  la trouver

Le G8 met à l’honneur le printemps arabe et l’Afrique démocratique

La France, désormais aux avant-postes pour défendre les aspirations démocratiques du monde arabe, a invité à  ce sommet du G8 les Premiers ministres de Tunisie, Béji Caà¯d Essebsi, et d’Egypte Essam Charaf. Une séance de travail avait lieu vendredi matin. Le G8 entend aussi durcir le ton contre le régime libyen de Mouammar Kadhafi. « Kadhafi a perdu toute légitimité, il doit partir », dit un projet de déclaration finale du G8 qui, s’il était approuvé par les chefs d’Etat et de gouvernement, signifierait le ralliement de la Russie à  la position occidentale. Soucieux de maintenir la pression sur la régime de Kadhafi, les présidents Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont dit partager « la même détermination à  finir le travail » en Libye, à  l’issue d’une rencontre bilatérale. Avec la Grande-Bretagne, ils avaient engagé une guerre en Libye, le 19 mars. Comme la Syrie, que le G8 devait appeler à  cesser la violence au risque de s’exposer à  de « nouvelles mesures », la Libye est vue comme l’un des principaux obstacles à  la propagation de l’élan historique de libertés dans le monde arabe. Mais pour le G8, il s’agit aussi de promouvoir la démocratie plus au sud du continent africain. Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), d’Alpha Condé (Guinée) et de Mahamadou Issoufou (Niger), qui viennent d’accéder au pouvoir au terme de parcours démocratiques jugés exemplaires par la France, ont aussi été conviés à  Deauville par le président français Nicolas Sarkozy. Outre la reconnaissance de leurs mérites, ces pays espèrent une aide sonnante et trébuchante des pays les plus riches du monde (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Canada, Russie). « La Côte d’Ivoire a besoin de 15 à  20 milliards d’euros pour les cinq prochaines années », a ainsi déclaré vendredi l’Ivoirien Alassane Ouattara, avant de rencontrer les leaders du G8. Son pays vient de traverser 5 mois de violences post-électorales, et a un urgent besoin de relancer son économie pour aider à  la réconciliation nationale. Avant lui, l’Egypte et la Tunisie aussi avaient chiffré leurs besoins: Le Caire a besoin de 10 à  12 milliards de dollars d’ici à  mi-2012 et a déjà  appelé à  l’aide le Fonds monétaire international (FMI); Tunis a chiffré ses besoins à  25 milliards de dollars sur cinq ans. Ces deux pays sont particulièrement frappés par la chute de la fréquentation touristique. Dans un projet de déclaration finale du sommet, obtenu par l’AFP, le G8 dit sa volonté de créer une relation durable avec les pays du printemps arabe, en instituant un « partenariat de Deauville ». Déjà  eux-mêmes lourdement endettés, les pays du G8 comptent sur les organisations multilatérales pour débloquer les fonds nécessaires. Dans une note présentée au sommet de Deauville, le FMI indique qu’il peut disposer d’une enveloppe de 35 milliards de dollars pour les pays arabes. La Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement (BEI), institution de financement à  long terme de l’UE, mais aussi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) seront sollicités. Après avoir accompagné la transition des ex-pays communistes vers l’économie de marché, après la chute du Mur de Berlin, cette dernière va réorienter ses activités vers le sud de la Méditerranée. Pour les seules Egypte et Tunisie, la contribution de ces banques de développement est estimée à  20 milliards de dollars pour 2011-2013. « Notre approche est plus pour ceux qui font plus de réformes démocratiques. Plus d’argent, plus d’accès aux marchés, plus de mobilité », a résumé le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.