RDC: triple attaque à Kinshasa, appel au calme

Quarante assaillants ont été tués ce lundi à  Kinshasa au cours d’une prise d’otage à  la télévision publique, et des tirs ont été entendus à  l’aéroport international et à  l’état-major général, situé au camp de Tshatshi, selon le gouvernement. « Il y en a eu 16 qui sont tombés à  l’aéroport, huit qui sont tombés à  la RTNC (Radio-Télévision Nationale Congolaise ) et 16 à  l’état-major général. Il n’y a aucune victime civile rapportée, et aucune victime parmi les forces de sécurité », a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement. Lundi matin, des hommes armés « de machettes et d’armes » à  feu ont forcé l’entrée de la RTNC, selon la police. Peu après, le signal a été coupé et des tirs ont été signalés à  l’aéroport international de Ndjili, dans le nord-est de la ville, ainsi qu’au camp militaire Tshatshi, siège de l’état-major général, situé à  une dizaine de kilomètres de la RTNC. Les preneurs d’otages ont affirmé agir pour le compte d’un pasteur, ex-candidat à  la présidentielle de 2006, remportée par l’actuel président, Joseph Kabila, selon un journaliste de la RTNC. Dans une lettre ouverte datée du 5 décembre, le pasteur Joseph Mukungubila Mutombo avait fait part de son amertume quant à  la gestion du pays et tenu un discours haineux à  l’encontre du Rwanda voisin, dont il rappelait les agressions contre la RDC et avec qui, selon lui, le président Kabila pactise. Appel au calme Lambert Mende, porte-parole du gouvernement a expliqué que les auteurs de l’attaque n’étaient pas encore identifiés et estimé que cette « agression » visait à  terroriser la population. « Nous n’avons pas l’impression que les assaillants aient eu un autre objectif -avec un nombre aussi pauvre, avec un armement aussi pauvre- (que) de vouloir (…) semer la panique et la terreur à  la veille des célébrations des fêtes de Nouvel an », a-t-il souligné. Il s’exprimait sur les ondes de la RTNC. Un important dispositif sécuritaire a été déployé. Il comptait des policiers, militaires, ainsi que des gardes républicains, chargés de la protection du président Joseph Kabila. La circulation était fortement réduite et, par endroits dans la matinée, on pouvait sentir une forte odeur de poudre. Le gouvernement a appelé les Kinois à  reprendre leurs activités normales, en leur demandant de ne pas s’inquiéter du renforcement des mesures de sécurité, a ajouté M. Mende.

Drépanocytose: maladie génétique la plus répandue dans le monde

Cette journée mondiale a été instaurée en 2010. Plus de 15 % de la population malienne développent des signes de drépanocytose. La maladie est pourtant méconnue. Créé pour relever ce défi, le CRLD (centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose) a ouvert ses portes, en avril 2010, à  Bamako, la capitale malienne, non loin du centre hospitalier universitaire du Point G. Les patients traités ici présentent diverses formes de la maladie. La drépanocytose est une maladie génétique du sang, qui affecte plus particulièrement les populations de race noire. Cette particularité explique qu’elle est, sur le continent africain, la première maladie génétique affectant, dès la naissance, des milliers de malades. La lutte contre la drépanocytose figure depuis 2009 parmi les priorités de l’OMS pour la zone Afrique et occupe le quatrième rang dans les priorités en matière de santé publique mondiale, après le cancer, le sida et le paludisme. La drépanocytose change la forme des globules rouges. Ces derniers ressemblent à  des faucilles qui altèrent la circulation du sang, provoquant une sorte d’embouteillage dans les veines. Alors, les organes ne sont plus oxygénés correctement. Elle est le résultat d’une mutation d’un gène destiné à  lutter contre le paludisme. Ce gène fabrique l’hémoglobine, la protéine des globules rouges, qui transporte l’oxygène, dans le sang. Cette hémoglobine attire moins les moustiques, mais provoque aussi cette maladie des globules rouges. Donc, on dit d’un patient qu’il est drépanocytaire homozygote ou SS, lorsqu’il possède, dans son patrimoine génétique, deux gènes anormaux (S) de l’hémoglobine. Le gène normal de l’hémoglobine s’appelle A, d’o๠la forme AS de la maladie. s’il est atteint de la forme AS ou hétérozygote, les crises ne se manifestent pas généralement. Mais il ne transmet pas obligatoirement la maladie à  sa progéniture contrairement à  celui atteint de SS. Chaque année 300 000 enfants naissent avec la drépanocytose C’est la maladie génétique la plus répandue dans le monde. Elle provoque des crises douloureuses intenses, une anémie grave, avec un risque important d’infections. Jusque là , on ne sait pas encore guérir cette maladie mais on sait en limiter les crises et les complications. Hawa Thiam est la mère d’une fille de 6 ans. Elle souffre de la forme majeure dite SS (entendez drépanocytose homozygote), dont les signes cliniques apparaissent, quelques mois après la naissance. Cette forme se transmet par les deux parents. « Je souffre moi-même de drépanocytose. Ma fille a cette forme. Très souvent, des crises se manifestent. C’’est très douloureux », confie amèrement Hawa. Dr Boubacar Maà¯ga, médecin au CRLD, confirme ses dires, en ces termes : « La forme SS se caractérise par des douleurs au niveau des articulations. Le patient souffre également de très fortes fièvres ». La recherche est l’une des étapes-clés pour effectuer une bonne prise en charge des malades. Au CRLD, un laboratoire est mis en place pour cela. « Nous sommes en train d’effectuer des recherches pour en révéler les causes biologiques. Pour l’instant, la manifestation clinique est évidente ; cependant, d’autres recherches restent à  faire pour en savoir davantage. Nous allons faire des prélèvements sur les patients, étant donné que nous les suivons, durant toute l’année », affirme Aldjouma Guindo, chef du laboratoire. Cinquante millions de personnes, dans le monde, sont atteintes de drépanocytose, chaque année, et 300 000 enfants naissent avec cette anomalie génétique. La région la plus touchée est l’Afrique sub-saharienne, donc le Mali, o๠un nouveau-né sur 100 en est victime.

A Gao, des malades du Sida meurent…

Au moment o๠l’on s’apprête à  célébrer la journée mondiale de lutte contre le Sida, le 1er décembre, et malgré les efforts pour approvisionner les malades du nord en anti-rétro viraux (ARV), des cas de décès ont été signalés à  Gao. Selon le docteur Mahamadou Traoré de l’unité de soin et d’Appui conseil « USAC » de l’hôpital de Gao, à  la date du 31 Mars, 155 malades du SIDA étaient sous traitement à  l’hôpital de Gao. A la fin du mois d’Aout, ils sont passés à  111 contre 108 en juillet avec trois nouveaux cas enregistrés. Sur les 155 malades sous ARV, le médecin signale 4 cas décès et 40 portés disparus. « Certains ont été repérés dans les pays voisins tels que le Burkina, le Niger mais aussi a l’intérieur du Mali ». Dans le souci de retrouver ces malades, la Cellule Sectorielle de Lutte contre le Sida a mis en place une cellule dans toutes les régions de Mopti, à  Koulikoro en passant par Ségou, Sikasso, Kayes et Koulikoro. La malnutrition, un facteur aggravant Au nord du Mali, les conditions de vie de population se dégradent de jour en jour et les malades du Sida déjà  fragiles sont exposés à  une malnutrition sévère. Hamadoun Traoré, technicien supérieur du développement social à  Gao : « Les malades sont en manque de compléments alimentaires, et de vitamines, ce qui aggarave leur santé ». Avant la crise, on leur donnait 56 sachets de lait par semaine à  raison de 8 sachets par jour. Mais, aujourd’hui tout est arrêté au profit de la prise en charge des enfants de de moins de 5 ans », déplore Hamadoun Traoré. Pillages Quant aux médicaments comme l’Efavirenz, préconisé dans le traitement de ces malades, ils sont en pénurie. «Â La fureur des groupes armés dès leur entrée en ville n’a épargné personne, aison pour laquelle de nombreux des agents de la santé ont abandonné leurs postes, au détriment des malades ».  La pharmacie de Gao était elle dotée d’ARV pour une période de 4 à  5 mois avant l‘invasion…», ajoute le Dr Traoré. Sans compter le manque de personnel adéquat pour faire face à  l’effectif pléthorique des malades qui s’accroit de jour en jour. Pour pallier à  cette situation, le Secrétaire Général du Haut Conseil National de lutte contre le Sida (HCNLS), a assuré, lors d’une conférence de presse, tenue le 28 novembre, que des dispositions seront prises pour continuer l’approvisionnement en ARV.

Après la reprise de Douentza, les Maliens entre peur et questionnements

Les Maliens ont appris à  la fois avec stupéfaction et indignation la nouvelle de la prise, samedi dernier de Douentza ( à  160 km de Mopti) par le MUJAO. La nouvelle vient en rajouter aux couleuvres déjà  avalées par les Maliens depuis la chute des 2/3 du territoire national. Beaucoup sont partagés entre psychose et questionnements. Faut-il croire à  la vertu du dialogue ? Qu’attend l’Etat pour passer à  l’offensive ? La prise de Douentza marque-t-elle celle imminence d’une attaque de Mopti ? Autant de questions qui hantent nos compatriotes dépités par la situation. Tout sauf la négociation Certains y voient la limite, voire l’incongruité des initiatives citoyennes qui prônent le dialogue pour recouvrer le nord du pays, comme le cas de la «Â Coalition pour le Mali«Â . «Â Ces coalitions travaillent pour leur propre promotion. Le dialogue est un projet onirique. On a fait que cela depuis des années avec le résultat que l’on sait. Dans le cas actuel du pays, il est illusoire d’engager le dialogue quand on est en position de faiblesse. Ces gens nous font perdre du temps », analyse ce professeur d’histoire et géographie du secondaire. Fanta Doumbia, ménagère, n’a appris la nouvelle que ce matin sur les ondes d’une radio privée. Pour elle «Â C’’est la faute à  ceux qui prêchent le dialogue au lieu de la guerre. A ce rythme, le Mali tombera encore plus bas » D’autres déversent leur bile sur l’Etat dont l’attitude est jugée pusillanime. «Â On a l’impression que l’Etat affiche une indifférence déconcertante face à  l’avancée des terroriste du nord qui prennent le temps de s’enraciner », peste Madou Diarrra qui croit dur comme fer que les forces d’occupation ne connaissent que le langage des armes. « On a déposé le régime de ATT sous prétexte qu’il ne combattait pas les bandits armés. Pourquoi faire comme lui ? C’’est aberrant ! », maugrée Adama Samaké, vendeur de son état. Joint par nos soins, un militaire malien en poste à  Sévaré, actuelle base après la chute de Gao, informe que le MUJAO avait armé les jeunes pour lutter contre le MNLA. Ils ont comblé, explique –il, le vide laissé par le MNLA en désarmant les jeunes du Ganda Iso considérés comme des complices de l’Etat. Le MUJAO peut-il progresser ? Le porteur d’uniforme est formel : «Â Il est hors de question que le MUJAO arrive à  Mopti ? On se tient sur le qui-vive. Le moral de la troupe est au beau fixe malgré les tergiversations des plus hautes autorités ».