Assemblée générale de l’ONU : IBK reçoit Manuel Barrosso et Romano Prodi

Ouverte avant-hier mardi le 24 septembre, la 68ème session de l’Assemblée générale des Nations unies dont le thème est «Â programme de développement post 2015 : plantons le décor » poursuit ses travaux dans la grande sale de l’Immeuble LNB au siège de l’organisation mondiale. Pour cette seconde journée, le programme du Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keà¯ta est tout aussi chargé que la précédente. Si l’audience avec Son Excellence Dr. Mohamed Moncef Marzouki, Président de la Tunisie a été décalé, pour raison d’agenda des deux hommes d’Etat, le président IBK, très sollicité au cours de cette session, tout au long de la journée, a reçu en audience SEM. John W. Ashe, Président de la 68ème session de l’Assemblée générale ainsi que Son Excellence Monsieur Herman Van Rompuy, Président du Conseil de l’Union Europénme avant de s’entretenir avec le Président de la Commission de l’Union Européenne, Son Excellence Monsieur Manuel Barroso. En prélude à  la Réunion de haut niveau sur le Sahel organisée par le Secrétaire général des Nations Unies avec la participation de plusieurs Chefs d’Etat dont celui de la France, qui se tiendra aujourd’hui jeudi au siège de l’ONU, hier mercredi 25 septembre en fin d’après midi, le président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keà¯ta, avec à  ses cotés le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Son Excellence Zahaby Ould Sidi Mohamed, s’est entretenu longuement avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies au Sahel, M. Romano PRODI. Cette journée de rencontres fructueuses s’est poursuivie la nuit avec la participation du Président de la République au diner offert par Monsieur Ian Elliason, Vice Secrétaire général des Nations Unies, en l’honneur de Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République, Chef de l’Etat du Mali; diner qui a vu la participation : des 5 membres permanents du Conseil de sécurité ; Membres Africains non permanents du Conseil de sécurité, Représentants de l’Union africaine et de la CEDEAO ainsi que ceux de la Mauritanie et de l’Algérie ; et enfin les Secrétaires généraux adjoints chargés des Affaires politiques et des Opérations de maintien de la paix (Minusma). Correspondance particulière Depuis le siège de l’ONU

Prodi en Afrique de l’Ouest : crise politique et humanitaire au Sahel

Après avoir passé la journée du lundi à  Dakar, l’ex-président du Conseil italien doit se rendre à  Abidjan ce mardi et à  Niamey demain mercredi, en compagnie du représentant du secrétaire général de l’ONU pour Afrique de l’Ouest, Saà¯d Djinnit. La question de la crise malienne est au menu mais C’’est une perspective plus large qui est prise en compte lors de ce voyage. «L’objectif de cette visite conjointe est de discuter des défis auxquels est confronté le Sahel et comment y faire face », selon le texte, qui précise que cette visite s’inscrit dans le cadre de la « stratégie régionale intégrée de l’ONU pour le Sahel », qui inclut les questions humanitaires, de sécurité, de gouvernance, de droits de l’homme et de développement. Urgence de la question humanitaire « Les populations du Sahel ont été durement touchées par la crise alimentaire et nutritionnelle 2011-2012, et l’on estime que 8,5 millions de personnes seront encore dans l’insécurité alimentaire en 2013 », a rappelé lundi dans un communiqué l’agence régionale du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), basée à  Dakar. « La situation humanitaire est aggravée par l’impact de la crise du Mali qui a contraint plus de 353 000 personnes à  fuir pour plus de sécurité », ajoute OCHA qui précise que 1,6 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) sont nécessaires pour répondre aux besoins des populations de la zone. Romano Prodi et Saà¯d Djinnit rencontreront lors de leur tournée conjointe le président ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), et son homologue nigérien Mahamadou Issoufou. Les deux chefs d’Etat plaident pour le déploiement rapide d’une force d’intervention internationale au Mali. La Cédéao a adopté un plan pour l’envoi d’une force militaire de 3.300 soldats sous conduite africaine, avec le soutien des pays occidentaux, qui doit être soumis avant la fin de l’année au Conseil de sécurité de l’ONU. M. Prodi s’est déjà  rendu à  deux reprises au Sahel tombé sous la menace jihadiste depuis le déclenchement de la crise au Mali, o๠un coup d’Etat en mars a précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes liés à  Al-Qaà¯da.

Romano Prodi :  » Ma mission n’est pas militaire, mais d’éviter la guerre au Mali « 

«Je ferai tout pour éviter la guerre au Mali. C’est mon devoir», a déclaré Prodi à  la presse, avant d’animer à  l’université Al Akhawayn une conférence sur la crise économique en Europe. «Ma mission n’est pas militaire, mais d’éviter la guerre», a-t-il ajouté en précisant que «la guerre est une tragédie». La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) vient d’approuver l’envoi au Nord du Mali d’une force de 3.300 soldats soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Ce plan doit être transmis à  l’Onu avant le 27 novembre, après avoir été validé par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouedraogo, a affirmé que la force africaine serait prête à  intervenir pour la reconquête du nord du Mali dès le feu vert de l’Onu. Romano Prodi a estimé qu’il «ne sera pas possible de résoudre la crise malienne sans développement» . «Il faut donner l’espoir aux gens du nord du Mali qui sont désespérés et qui n’ont pas d’alternative», a-t-il dit. Interrogé si l’option militaire était inévitable, il a répondu : «Non. Je parle aide humanitaire et développement pour éviter, si c’est possible, l’option militaire». Il a, toutefois, noté qu’il y a accord entre tous les membres du Conseil de sécurité sur le fait que «la lutte contre le terrorisme est très importante» et qu’«il faut faire quelque chose». L’envoyé de l’Onu avait déclaré, la semaine dernière, qu’il allait appeler à  une réunion internationale en décembre pour tenter de résoudre la crise au Mali. Prodi, chargé début octobre de coordonner les efforts de l’Onu pour mettre au point une stratégie sur le Sahel, a précisé qu’il voulait réunir les représentants des pays concernés, de même que des groupes régionaux (dont la France, la Grande-Bretagne et l’Union africaine), pour une réunion qui se tiendra à  Rome. L’envoyé de l’Onu a indiqué que sa visite au Maroc intervient après celle effectuée récemment en Algérie «pour avoir tous les détails sur la situation dans le Sahel». Il a relevé que le Maroc a un rô le «important» à  jouer dans la crise au Mali, de par sa position en tant que membre du Conseil de sécurité de l’Onu et ses «bonnes» relations avec tous les pays du Sahel. Concernant la crise en Europe, l’ancien président de la Commission européenne a prédit que cette crise sera «encore longue», se disant «triste» de constater que cette crise a touché plusieurs pays partenaires de l’UE, dont le Maroc. Romano Prodi devra recevoir mardi le titre de docteur Honoris Causa de l’Université Mohammed V-Agdal à  Rabat, un choix motivé «tant pour ses liens d’amitié avec le Maroc que pour ses efforts incessants en faveur de la promotion de relations diplomatiques du Royaume avec les pays du pourtour méditerranéen et de l’Union européenne», selon la présidence de l’Université.

« Il professore » arrive au Sahel

C’’est surtout sur la question malienne qu’il devra se pencher très rapidement, la crise qui secoue le pays étant, enfin, devenue une préoccupation pour les Nations Unis. l’annonce de sa nomination a été favorablement accueillie par les milieux diplomatiques, même si certains affirment que Ban-ki-Moon aurait pu choisir un émissaire africain, plus proche des réalités du terrain. Mais peut-être est d’ailleurs cela que voulait éviter el secrétaire général de l’ONU en nomment un homme qui aura un regard neuf sur la situation dans la bande sahélo-saharienne tout en ayant une expérience dans la négociation. « Susciter et soutenir l’engagement international » Il sera chargé de « coordonner les efforts de l’ONU pour mettre au point et appliquer une stratégie régionale intégrée pour le Sahel », une région qui connait d’énormes problèmes humanitaires et de sécurité. Il consultera les pays de la région et les organisations régionales, a expliqué M. Nesirky, porte parole du secrétaire général de l’ONU. Lourde tâche pour l’homme âgé de 73 ans dont la mission est de « susciter, soutenir et coordonner l’engagement international en appui aux efforts des pays du Sahel ». Arriver à  régler cette crise complexe, ne sera pas une mince affaire, surtout en ce qui concerne le cas malien. Le pays est coupé en deux depuis le mois d’avril 2012, 2/3 de son territoire occupé au nord par des groupes armés islamistes tandis qu’au sud, des querelles politiques ont succédées au coup d’état qui a déposé le président Amadou Toumani Touré, le 22 mars. La décision de principe de nommer un envoyé spécial pour le Sahel avait été prise lors d’une réunion à  haut niveau sur la situation dans cette région et au Mali, tenue en marge de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre mais ce n’est que ce mardi 09 octobre que le nom de Prodi a été officialisé. {b « Il Professore » ] Romano Prodi a une longue et brillante carrière au sein du gouvernement et de la diplomatie internationale. Il a été Premier ministre entre 1996 et 1998 puis de 2006 à  2008. Il a également présidé la Commission européenne de 1999 à  2004. «Le Professeur », universitaire d’économie et de politique industrielle, est connu comme un homme intègre et droit. Un peu austère mais très efficace dans les missions difficiles. Son expérience en 2008 à  la tête d’un comité conjoint de l’Onu et de l’Union africaine sur le maintien de la paix lui sera certainement utile pour sa nouvelle mission qui a commencé dès le jour de sa nomination, selon l’ONU. Il est catholique, marié et père de deux enfants