Panier de la ménagère : l’inflation persiste sur les marchés

Au mois d’avril 2013, les produits relevant du domaine du ministère du Commerce et de l’Industrie (les céréales, le sucre, le lait en poudre, l’huile alimentaire et la farine de blé) ont connu des prix stables. Tel était l’engagement du ministre des finances, Abdel Karim Konaté. Aujourd’hui le panier de la ménagère s’est retrouvé dégarni. Et pour cause, tout à  augmenté ! Les Bamakois sont véritablement préoccupés par la flambée du prix de certains produits qui sont indispensables au quotidien : L’augmentation varie d’un marché à  un autre et chez le grossiste comme chez les détaillants. Au marché de Hamdallaye, le sac de riz est à  18000 CFA, auparavant il coûtait 17500 CFA . Le mil sorgo est 10000 CFA par sac de 50 kg. La viande avec os est à  2000CFA le kg alors que le filet caracole à  2500 FCFA le kilo. Le litre d’huile culmine toujours à  900 F CFA. Le kilo d’oignon vaut désormais 750CFA, contre 350CFA avant le ramadan. D’après Sadio Tounkara, commerçant, les prix varient selon les marchés. Ils explique à  cet effet que cette légère augmentation des prix dépend du prix fixé aussi des grossistes. « Ce n’est pas notre volonté d’augmenter le prix, C’’est la règle du marché qui nous l’impose». Au marché de Sougounikoura, le prix des pommes terres a augmenté de façon fulgurante. Les pommes de terre cultivées au Mali sont maintenant à  600 CFA. « Et lorsque vous les regardez, commenta cette employée de maison, elles sont toutes petites. Celles venues du Maroc sont à  800CFA le kilo contre 400 CFA. Manger de la pomme de terre au Mali est devenu un luxe aujourd’hui, estime Aicha, cadre dans une banque. Quand les condiments s’y mettent.. Le prix du poisson, connaà®t aussi une légère augmentation. 2000 CFA le kg, voilà  ce qu’il faut débourser pour en avoir dans l’assiette. Adiaratou Diallo témoigne qu’il est difficile d’acheter et du poisson et de la viande en même temps : «Avec un petit budget, nous avons de la peine à  faire les achats au marché, nous espérons vraiment que le nouveau gouvernement va prendre cette question en compte et faire quelque chose». C’’est une véritable gymnastique à  laquelle sont soumises les ménagères qui se plaignent de la cherté de la vie. « Avec 2000 F, je sors du marché le sac à  moitié plein. Et il m’arrive de compléter le prix du condiment mais nos maris n’y croient pas. C’’est pour cela que nous voulons que les hommes aillent eux même au marché pour comprendre » martèle Assan Mariko ménagère. Il faut constater que le prix du sucre et du lait reste inchangé. Pour les légumes tels que les tomates, le choux pomme, l’aubergine, le piment, le prix reste abordables. Mais au niveau des autorités, C’’est toujours le même discours…

‘Tous ACP’: réduire la dépendance économique

Après 4 ans de mise en œuvre, ce programme tend vers sa fin et doit être évalué. Pour ce faire les experts se sont donnés rendez vous à  Bamako fin novembre, les 28 et 29, pour un atelier de dissémination des résultats dudit programme pour la région Afrique de l’ouest et du centre. Dependance économique Le programme ‘Tous ACP’ relatif aux produits de base agricoles a été conçu en 2007 sur la base d’un constat persistant : la trop forte dépendance de nos économies, notamment sur quelques produits de base comme le coton, la gomme arabique, le café, le manioC’… Il fallait donc réduire cette dépendance par la diversification des produits de base agricoles. Son lancement en 2007 correspondait a une flambée des prix des produits vivriers avec des risques importants pour la stabilité des pays. Aussi l’objectif visé par ce programme est de réduire la pauvreté dans les pays ACP en augmentant les revenus des producteurs traditionnels et en réduisant leurs vulnérabilité au niveau des producteurs ainsi qu’au niveau macroéconomique. Financé à  hauteur de 45 millions d’euros, 45% du budget de ce programme, ont été affectés à  l’Afrique de l’ouest et du centre, pour financer l’appui aux secteurs des cultures vivrières et des activités à  caractère thématiques comme la gestion à  risque et les bourses agricoles. Pour le chef de la délégation de l’Union Européenne au Mali, M. David Mogollon, les secteurs agricoles dans les pays ACP doivent faire face à  des difficultés d’adaptation et à  une rude concurrence internationale et à  des changements sur le marché international. C’’est la raison pour laquelle, il a rappelé que la plupart des pays, secteurs et producteurs individuels, manquent souvent de visions stratégiques pour le développement des filières agricoles. Le secteur agricole dans son ensemble apporte une contribution significative à  la stabilité socio-économique des régions d’Afrique de l’Ouest d’Afrique et du centre, ainsi qu’à  la lutte contre la pauvreté.

Les « Merveilles du jour », l’autre solution à la pauvreté

Ils marchent toute la journée dans les rues de Bamako du matin au soir. Ils, ce sont les jeunes qui font la vente promotionnelle de produits appelés «Â merveilles du jour ». Certains tireront la conclusion que le rendement de leur activité est fortement en deçà  de l’énorme travail abattu toute la journée. Erreur. Car, l’activité se réorganise davantage. Elle se formalise et constitue véritablement une source de revenus, et moyen de lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes. l’activité a fait son entrée dans notre pays il y a quelques années. Elle part de la création d’une structure dénommée «Â Organisation internationale de lutte contre le chômage et la pauvreté » (OILCP) dont le siège est en commune VI du district de Bamako. l’objectif visé par cette organisation, expliquent ses responsables, est de lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes dans toutes les catégories sociales. Cette initiative va conduire à  la mise en place dans les six communes du district, de l’Office malien de distribution des biens de consommations courant, OMDBC. Il s’agit ainsi pour l’organisation de négocier les produits (toutes espèces confondues) auprès des fournisseurs à  l’étranger. A leur arrivée, les marchandises seront vite évacuées auprès des différentes antennes de OMDBC. Réduire la pauvreté et le chômage En commune III du district de Bamako, ledit office emploie une vingtaine de jeunes, de nationalité diverse, mais majoritairement maliens. « Notre mission consiste en la formation des jeunes, non seulement en techniques de marketing et d’écoulement des produits, mais également à  la distribution des marchandises. », nous explique le responsable de l’office en commune III, M. Alfred Gnamssou, Togolais résidant au Mali depuis six ans. Il est le fruit d’une intégration réussie car il est l’époux d’une malienne. Pour celui-ci, avant d’être nommé par l’OILCP responsable du service dans cette commune, il a fait plusieurs années d’abord sur le terrain. « La vente ambulante constitue le passage obligé pour les recrues. Nous ne faisons pas de discrimination entre les niveaux d’instruction. Chaque jeune garde sa chance de travailler ici, si besoin y a, pourvu qu’il soit motivé à  travailler pour lui-même et pour l’entreprise. l’employé bénéficie des 15% de la vente réalisée pendant la journée » précise M. Gnamssou. Qui se réjouit que l’activité soit un véritable profit pour lui depuis plusieurs années. 5.000 à  10.000 francs de recette journalière Lamine Doumbia, évoluant dans la même activité, mais dans le secteur de la commune VI, n’en dira pas moins. Originaire de Koulikoro, il était venu à  Bamako pour ses études qui ont été écourtées. Il mène cette activité depuis quelques temps. Pour lui, le bénéfice des 15 % sur chaque produit vendu par jour, lui permet de subvenir quotidiennement à  ses besoins. « Il y’a des jours o๠la chance nous sourit. Et du matin au soir, la remise de 15% de bénéfice sur le produit vendu me permet de réaliser souvent une recette journalière de 5.000 à  10.000 francs CFA. C’’est vrai que cela ne se fait pas tous les jours, car le commerce dépend de la chance », déclare notre interlocuteur. Avant de nous conduire chez un ami répondant au nom de Drissa. Lequel menait la même activité avant de se décider à  évoluer pour son propre compte. « Il y a quelques années, je vendais les mêmes produits du genre. Et l’activité m’a été d’un grand apport. Car les économies réalisées m’ont fortement aidé dans l’ouverture de ma propre boutique », explique cet homme. Comme pour dire qu’il s’agit d’un exemple palpable de réussite de la vente à  la sauvette. A la question de savoir si la vente de ces produits (souvent à  moindre coût) constitue une concurrence déloyale, le responsable de l’Office malien de distribution des biens de consommations courant, M. Alfred Gnamssou, est formel : « Il n’y a pas ici de concurrence déloyale », dit-il. Avant de préciser que la différence de prix sur les produits s’explique tout simplement par le fait dans la boutique, le commerçant est soumis à  de contraintes financières (paiement de taxes et locations des lieux, etc.) Il ne peut pas, ptécise-t-il, céder sa marchandise au même prix. Aussi, notre interlocuteur ajoute que les facilités d’acquisition des produits diffèrent selon les fournisseurs. Interrogé sur la question, Moussa Doucouré, commerçant au grand marché de Bamako, estime que l’activité est à  saluer au contraire. Au regard, dit-il, de son apport immense dans la lutte contre le chômage et la pauvreté. « Cette forme de vente n’affecte en rien la rentabilité des commerçants installés. Quid au client, ajoute-t-il, d’acheter le produit qui lui parait accessible ».

Vie chère au Mali : le prétexte de la situation ivoirienne tient-il?

Habituellement, les maliens s’attendent à  la hausse des prix à  l’approche du Ramadan. Mais la donne a-t-elle changé avec la crise politique ivoirienne ? C’’est en tout cas la situation chez nos voisins qui sert de prétexte aux commerçants. La difficulté est réelle ; il n’est pas évident d’acheminer les marchandises depuis le port d’Abidjan, et le corridor Abidjan-Bamako est quasiment asphyxié depuis plusieurs semaines. Avec la situation ivoirienne, il fallait donc s’attendre à  l’augmentation du coût de la vie. Là  o๠le bât blesse, C’’est qu’on dirait que les commerçants saisissent cette occasion pour causer une situation de pénurie, mettant à  genoux des consommateurs dont les ressources fondent chaque jour un peu plus. On crie à  la pénurie alors que d’après les informations, de nombreux opérateurs ont des magasins remplis de produits achetés avant décembre mais qu’ils sortent au compte-goutte, spéculant à  tout-va. D’autre part, au lieu de sauver les meubles et de jouer son rôle de régulateur des prix sur le marché, ou à  défaut, d’apporter des éclaircissements sur la hausse des prix, la Direction nationale du commerce et de la concurrence (Dncc) se mure dans un silence assourdissant. Le panier de la ménagère reçoit donc un coup de plus avec cette crise. L’absence de régulation des prix, qui est pour beaucoup la cause de cette situation, fait souffrir plus d’un consommateur. En effet, tous les produits de première nécessité connaissent une hausse assez conséquente. Le kilo de sucre est passé à  600 voire 700 Fcfa ou plus. Le litre d’huile se vend à  partir de 1050 Fcfa, certains allant jusqu’à  1200F contre les 900 Francs d’il y a encore quelques semaines. Parallèlement, apparaissent sur les marchés des produits de mauvaise qualité comme des huiles frelatées sur laquelle se ruent les ménagères pour économiser quelques sous. La grosse inquiétude des chefs de famille, C’’est que les prix restent les mêmes après la fin de la crise. On se souvient qu’en 2002, Bramali avait fait observer une augmentation de 25 F cfa sur les boissons. C’était, à  l’époque pour soutenir les Aigles pour la Coupe d’Afrique des nations que le Mali organisait. Mais après, la CAN, les prix ne sont pas redescendus, au contraire, ils viennent récemment de connaitre une nouvelle hausse. L’on se demande o๠sont passées les Associations de consommateurs, lesquelles ne réagissent que mollement à  ces différentes hausses. Le département en charge du Commerce semble avoir baissé les bras et se cache derrière la commission mise en place pour gérer le problème. Une commission qui jusqu’à  preuve de contraire n’a produit aucun résultat tangible et ne propose rien pour soulager les populations. En attendant, celles-ci poursuivent leur descente aux enfers.

Produits de Côte d’Ivoire : ils ont la côte

30 tonnes par semaine à  la douane de Faladié Plus question de faire un bon repas sans au moins l’un des produits suscités. Toutes les occasions sont bonnes pour s’offrir une bonne platée d’attiéké accompagné de poisson, garba, comme disent les ivoiriens. Pour en trouver, pas besoin de se casser la tête, les marchés en sont remplis ! Mais le meilleur endroit pour faire de bonnes affaires reste la douane de Faladié. l’officier de douane Mady Keita explique que le Mali a commencé l’importation des produits de consommation ivoiriens depuis quelques décennies et qu’au début, leur dédouanement se faisait au niveau de la douane de Faladiè. Le flux de marchandises ayant augmenté considérablement au début des années 2000, les dédouanements ont été transférés au niveau de la douane de Zégoua, frontière entre la Mali et la Côte d’Ivoire. Une trentaine de tonnes de marchandises passent la frontière chaque semaine, toujours selon l’officier Mady Keita. l’arrière-cour de la douane de Faladiè et les alentours du bâtiment sont donc devenus au fil des années un véritable marché, tout le monde l’appelle d’ailleurs, « cote d’ivoire sugu », le marché de Côte d’Ivoire. On y retrouve de nombreux commerçant(es) qui proposent à  tout moment de l’année la banane plantain et l’igname qui sont les produits es plus demandés. Des affaires qui marchent Katy Koné est commerçante ivoirienne vivant au Mali depuis plusieurs années. Katy a commencé le commerce d’igname en 1999, début des vas-et-viens entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Elle explique qu’« au départ, les choses étaient beaucoup plus faciles et nous ne rencontrions pas de problèmes majeurs sur la route lors des transports de nos marchandises. En plus de la route, les marchandises également coûtaient nettement moins chers que maintenant. Le transport coûtait moins cher et la crise économique n’avait pas encore frappée les clients.» Katy impute cette cherté à  la crise qu’a subi la Côte d’Ivoire durant presqu’une décennie. Les tracasseries routières ne facilitent pas l’écoulement des produits sur le marché, à  en croire cette commerçante. Cependant, elle gagne bien sa vie puisque par jour, elle confie qu’elle peut vendre entre 50.000 et 100.000 francs CFA d’ignames. Les mauvais jours, son chiffre d’affaire s’élève à  15 000 FCFA par jour. Elle importe une à  deux tonnes d’ignames par mois. Le trajet peut durer une semaine entière à  cause des blocages de camions au niveau de la douane. Katy Koné précise que lorsque les transporteurs quittent le territoire ivoirien, les tracasseries diminuent parce que le plus gros problème se situe au niveau des douanes ivoiriennes qui ne sont pas du tout tendres. La période propice pour les ignames se situe entre juillet et septembre, puis octobre et novembre. Précisons qu’il existe deux sortes d’ignames : Florido et Wakrou. Le premier est assez fréquent en saison pluvieuse et le second en période fraà®che. Les clients de Katy sont viennent de divers horizons. Certains l’achètent pour la revendre et d’autres pour leur propre consommation. Seydou Diarra, lui, est grand vendeur de bananes (Aloco) et plusieurs autres denrées dont les ignames, l’ananas. Ses clients sont majoritairement des commerçants quittant l’autre côté du fleuve, même si quelques rares habitants proches des lieux, achètent régulièrement la banane pour leur propre consommation. Cette denrée ne manque pratiquement jamais tout au long de l’année. Il n’y a que deux mois durant lesquels elle se fait un peu rare. Seydou contrairement à  Katy Koné, n’importe pas ses produits. Il les achète sur place à  la douane, lorsque les camions viennent avec les marchandises de Côte d’Ivoire. Et il les revend avec un petit bénéfice qui permet de continuer à  faire tourner le business. On le peut le dire sans rires, vive l’intégration africaine pour la richesse de nos assiettes!

Santé de la reproduction : une affaire collective

La sécurisation des produits de la santé de la reproduction est la préoccupation majeure pour le Mali. C’’est pourquoi depuis quelques années, le gouvernement du Mali, à  travers le Ministère de la Santé et celui de la promotion de la femme et de l’enfant est à  pied d’oeuvre pour élaborer un plan de stratégie de sécurisation de ces produits. Selon le ministre de la santé, : « Lorsqu’on parle de santé de la reproduction, cela suppose qu’une personne peut mener une vie sexuelle responsable, satisfaisante et sans risques. Cela suppose aussi qu’elle est capable de procréer selon son choix et d’utiliser les méthodes de régulation des naissances, qui ne sont pas contraires à  la loi. Ceci est valable, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. En effet, nous avons tous droit à  l’information sur la régulation de la fécondité et l’utilisation des méthodes contraceptives sûres, efficaces, peu coûteuses et acceptables. » l’appui inestimable des partenaires financiers Il convient de signaler que notre pays, à  l’instar des autres pays de la sous région, avec l’appui technique et l’assistance financière de ses partenaires comme le FNUAP et l’USAID, envisage d’élaborer un plan de sécurisation des produits de la santé de la reproduction. Ce plan National Stratégique pour la Sécurisation des produits de la santé de la Reproduction cherche à  rassembler toutes les parties prenantes. Il regroupera donc les contributions du Gouvernement, des bailleurs de fonds et des agences techniques autour d’un contrat. Et ce sera un contrat qui va réduire les risques de chevauchement et de double emploi, tout en permettant que les efforts de tous convergent vers l’atteinte des objectifs, pour la sécurisation des produits de la santé de la reproduction. Selon le Ministre de la santé : «Â La réduction de la mortalité maternelle, est un sujet préoccupant pour les plus hautes autorités de notre pays». Il a donc adressé ses sincères remerciements à  l’ensemble des partenaires techniques et financiers, qui appuient quotidiennement les efforts de notre pays en matière de santé, singulièrement le Fonds des Nations Unies pour la Population et l’USAID, pour leur appui inestimable à  la santé de la reproduction.