Centre commercial moderne : un bijou à l’abandon

Construit en plein cœur du grand marché de Bamako, le Centre commercial, inauguré en grande pompe le 22 septembre 2011, semble aujourd’hui abandonné. La grande bâtisse encore inoccupée cinq ans après la coupure du ruban, laisse un sentiment de gâchis à tous les usagers.

On peut difficilement ne pas voir l’énorme bâtiment vitré situé en plein cœur de la Commune III, juste en face de la place Thiaroye et à proximité du marché central du District de Bamako. Le Centre commercial est un édifice de cinq étages avec un parking à trois niveaux, réalisé sur une superficie de plus de 4 700 m2 et construit par l’Agence de cessions immobilières (ACI) pour plus de 4 milliards de francs CFA. Le complexe avait pour vocation « d’être cédé plus tard à un opérateur économique », mais l’immeuble, mis en vente pour 13 milliards de francs CFA, n’a toujours pas trouvé preneur. « Nous avions beaucoup d’offres à l’époque, mais la crise de 2012 et la situation sécuritaire qui prévaut actuellement ont découragé les potentiels acheteurs », explique Kalilou Sissoko, directeur commercial de l’ACI.

Un potentiel inexploité Avec ses 71 espaces commerciaux, ses 3 galeries, ses 2 escalators et son parking à trois niveaux, le Centre commercial qui est la seule infrastructure de ce genre à Bamako, n’est à ce jour fonctionnel qu’au niveau de son parking extérieur, exploité par des particuliers. « C’est toujours le cas quand c’est l’État qui construit des bâtiments commerciaux. On se souvient des Halles de Bamako, qu’il a fallu près de dix années pour peupler. En attendant, le bâtiment est là comme ça », déplore Abdoulaye Sissoko, commerçant au grand marché. Alors que le grand marché de Bamako manque de places de stationnement, les 212 emplacements situés à l’intérieur du centre commercial restent déserts. C’est aussi le cas pour les boutiques, en ces temps de déguerpissements…

Gérance Pour rentabiliser l’investissement, l’ACI semble pour le moment renoncer à l’option de la vente. C’est donc vers une mise en gérance que s’achemine la structure, « parce que chaque jour qui passe, nous perdons de l’argent. En plus il y a du personnel à charge qui s’occupe de l’entretien et du gardiennage », poursuit Kalilou Sissoko. « L’ACI n’est pas taillé pour s’occuper d’un centre commercial. Il faut un savoir-faire particulier pour cela, c’est pourquoi nous examinons cette possibilité qui devrait nous permettre de faire rentrer ce que nous y avons investi », conclut-il.