Code de la famille : réactions des maliens après le renvoi du texte

Ibrahim Konaté, enseignant « Att a intérêt à  préserver la paix et la quiétude au Mali  » La relecture de ce code permet aux députés de se racheter. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Par ce renvois, les députés ont l’occasion de reconquérir la confiance du peuple. Pour ce faire, ils ont intérêt à  rejeter en bloc les résolutions qu’ils avaient prise avant. Un tel code est taillé à  l’image et au goût des bailleurs de fonds occidentaux et il ne passera jamais au Mali d’Askia Mohamed, d’El Hadj Oumar et de Soundiata Keita. Cette culture léguée par nos ancêtres ne saurait être bafouée comme certains veulent. Le peuple ne l’acceptera jamais ». Tidiane Sogoba, employé d’une organisation internationale « Il faut saluer la déclaration d’ATT »  » ATT a plaidé sur les conséquences qu’aurait eu la promulgation d’un tel code au lieu de le vilipender. Il a évité à  son pays, sa patrie, de tomber dans un bain de colère inutile. Il faut saluer la grandeur de l’homme et son courage au lieu de monter les députés contre Att ». Alimata Touré, gérante d’alimentation « ATT aurait du promulguer ce code ! » « La protestation des musulmans n’est que de propagande.Lisez le code et vous serez édifiés et moins catégoriques. Ceux qui soutiennent le code sont plus nombreux que ceux qui le contestent. Mais ils ne font pas de sortie pour éviter à  la population de s’affronter. Que Dieu sauve le Mali des gens qui n’ont de musulman que leur nom, mais qui sont les plus hypocrites ! » Amadou Haidara, professeur d’arabe au lycée « ATT a agi en responsable! » « C’est une décision correcte et responsable. Le Haut Conseil Islamique doit être félicité pour sa démarche de musulmans et je persiste, pas d’islamistes. Si nos députés étaient si honorables, ils auraient du arriver à  ces constats plus tôt et éviter une perte de temps et que paie le contribuable pour les sessions tenues. Q’Allah bénisse le Mali et sauvegarde la paix pour les femmes, les enfants et les hommes ». Siratou Maà¯ga, promotrice d’école privée  » Le Mali n’est pas un état fort ni un pays de droit! »  » Dans un pays o๠51 % de la population sont des femmes, il est lamentable de renvoyer un tel code à  la relecture et qui protège les femmes. Ce code est contesté seulement par les leaders des associations musulmanes et qui sont tous corrompus jusqu’à  la moelle ! » Fadialla Ballo, agent-comptable « Une fuite de responsabilité des députés » Avec cette relecture du code décidée par le président, les honorables sont pieds au mur, la crise politique est latente et les députés ont prouvé leur inefficacité et leur inutilité dans ce pays. Le constat est clair : nous exigeons la dissolution de l’Assemblée Nationale pour que les députés aillent reconquérir la confiance des citoyens.

Le code de la famille dans les autres pays d’Afrique

En effet, le code des personnes et de la famille suscite de vives réactions au sein de la population malienne. Plusieurs personnes et groupements sont contre. Les autorités islamiques en passant par les défenseurs des valeurs traditionnelles du pays. Tandis que d’autre part, les organisations féminines luttent pour l’adoption définitive de ce code. Cas de l’excision Plusieurs points du nouveau code sont contestés de part et d’autre. s’il est évident que le code apporte un changement important, il y manque quelques points importants. Il s’agit surtout de l’interdiction de l’excision. Pourquoi ne fait-elle pas partie du code ? Le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire l’ont pourtant bien interdit. C’’est probablement la raison pour laquelle, le Mali est devenu un refuge pour ceux qui continuent à  exercer l’excision puisqu’elle est autorisée. Des exciseuses, car ce sont en général les femmes qui viennent au Mali pour pratiquer leurs méfaits, sans risque d’être inquiétées. Le lévirat également existe toujours, c’est-à -dire, qu’une veuve doit se marier avec le frère de son mari défunt. Le Bénin a aboli le lévirat depuis plusieurs années maintenant Le mali, vis-à -vis de ces pays, est en retard sur le code des personnes et de la famille. Certains s’accorderont à  dire que les us et coutumes ne sont pas identiques. Quoiqu’il en soit, les peuples africains ont toujours quelque chose en commun côté culture. Parmi lesquels, le mariage religieux, l’excision, le lévirat etc… Et, l’excision n’est pas une question de religion, loin de là . Cela relève plus de la culture que de la religion. En partant du caractère laà¯c du Mali, on comprend aisément la non reconnaissance du mariage religieux. Par ailleurs, s’il existe vraiment 90 % de musulmans au Mali, et 3 % de chrétiens, ne serait-il pas judicieux de trouver une meilleure formule que cette non- reconnaissance ? La question qu’il faut se poser est de savoir si le peuple malien est prêt à  accepter les changements qui suivront la promulgation de ce nouveau code ? Si promulgation il y a. Un grand nombre de maliens vit à  l’extérieur du pays. Ceux bien sûr qui vont à  la recherche de fortune. Certains passent plusieurs années loin de leurs familles. Or, le code stipule qu’un homme resté plus de trois ans en dehors du foyer conjugal, perd toute qualité de chef de famille. C’’est la femme qui devient alors la responsable de la famille. Cette partie du code n’enchante guère les réfractaires au code. Ils estiment être en contact permanent avec leurs familles et s’ils restent si longtemps loin des leurs, C’’est justement dans le souci de pouvoir subvenir à  leurs besoins quotidiens. Tout compte fait, la question divise au sein de la population. Visiblement, le Mali n’est pas prêt à  accepter un tel changement au vu des multiples manifestations des derniers jours. Le dernier mot reviendra bien sur au président de la République et qui est en pleine discussion avec les différents contestataires du code.