Code de la famille : ATT va-t-il promulguer le texte ?

Après s’être longtemps abtenu de promulguer le document sur le nouveau code, le président de la République Amadou Toumani Touré décide de se prononcer sur le code . Pour faire converger les différents points de vues, ATT ouvre la porte de Koulouba aux courants de la nation malienne. Hier, après avoir rencontré les présidents des institutions, les députés et les chefs de partis politiques représentés à  l’Assemblée Nationale, il a reçu aujourd’hui les leaders musulmans. Une concertation faite à  huit clos et qui fera l’objet d’une déclaration publique du président à  la télévision malienne. Entre le marteau et l’enclume Le président Att est entré dans une danse difficile. Après le vote de loi par les députés, le dernier mot lui appartient, à  savoir promulguer ou non, un texte, quinze jours après vote à  l’Assemblée et selon l’article 40 de la constitution, or ce délai est à  terme. Le code soumis à  des accords internationaux, divise l’opinion malienne, qui y voit une attaque envers ses valeurs traditionnelles. La majorité des musulmans fait aussi pression pour renvoyer le code à  la révision. Le président se trouve devant un choix cornélien: satisfaire les siens ou répondre aux impératifs internationaux, faits de traités et de conventions que le Mali a pourtant signé. En cas de promulgation…que va t-il se passer ? Si ATT promulgue la loi, il se mettra automatiquement à  dos et pour de bon, l’écrasante majorité du peuple malien. Une sanction trop lourde pour un homme d’état, surtout de la part d’un peuple entier. ATT est avant tout un musulman qui ne rate jamais la prière de vendredi sauf en voyage. En promulguant ce code, il va à  l’encontre de sa propre religion. On imagine cependant qu’il a réfléchi à  tout ca. Des menaces sérieuses de la part des religieux Les conséquences seront lourdes si ATT promulguait le texte. Et les religieux déterminés à  marcher jusqu’à  Koulouba, quitte à  grimper la colline et l’estomac vide, mois de carême oblige, ne resterons pas les bras croisés. Ils ont déjà  annoncé qu’ils mettraient la laà¯cité de l’Etat en mal. Samedi dernier, Mahmoud Dicko a invité les fidèles musulmans à  ne plus célébrer leur mariage à  la mairie. En lieu et place, il sera procédé à  la relance du mariage religieux sur toute l’étendue du territoire national. Un acte de mariage signé par l’imam ou d’autres officiants musulmans sera disponible dans toutes les mosquées. Et les Imans ne rendront plus services aux députes qui ont voté cette loi. La même décision est valable pour les ONG et les associations féminines qui ont défendu le code. Avec la désobéissance civile des musulmans, tous les maires risquent le chômage technique. Ce qui signifie que nous sommes au bord d’une crise sociale, à  laquelle ATT devra trouver une issue satisfaisante pour tous. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Mais ne dit-on pas que la nuit porte conseil ?