Maouloud : une fête qui s’impose

Le 1er  décembre, qui correspond au douzième jour du mois « Rabi’ Al Awwal » du calendrier lunaire, la communauté musulmane célébrera le Maouloud qui est la célébration de la naissance du Prophète Muhammed. Quasiment méconnue il y a encore quelques années, cette fête connait de plus en plus d’ampleur. Pourquoi un tel engouement ?

 Les milieux religieux de la capitale malienne sont en pleine effervescence depuis une semaine. Des prêches des leaders religieux, des conférences de théoriciens, et des discussions au sein des familles ont lieu autour de la célébration du Maouloud. Il y a encore dix ans, cette célébration était quasi-invisible dans la capitale malienne. « Le Maouloud, c’est la naissance du dernier messager d’Allah, le prophète Mohamed. Le Maouloud doit être célébré et pour cela nous avons deux arguments. Il y a des arguments naturels qui n’ont pas besoin d’être écrit pour exister. C’est simplement la naissance d’un homme qui a changé le cours de l’Histoire. L’autre argument, est ce que les hadiths en disent », affirme Mohamed Macky Bah, Président de l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMMA), et secrétaire général du groupement des leaders spirituels du Mali. « Il est important de placer dans le contexte cette naissance du prophète. Nous célébrons la naissance de celui qui a reçu la révélation divine après le Prophète Issa. C’est la grandeur de l’homme qui est célébré », assure t-il.

Remise en question

 Ils sont pourtant nombreux ceux qui, bien que croyant au message du dernier Prophète, ont du mal avec la célébration de sa naissanceAinsi, une branche de l’Islam, les wahhabites, refuse formellement de la célébrer. Selon Abdoul Bakr Haidara, imam et enseignant à la Medersa « Maison de l’Espoir » à Kabala « le prophète n’a jamais célébré son anniversaire. Les compagnons du Prophète Abu Bakr, Usman, Umar et Ali n’ont pas non plus célébré cet anniversaire. Pour moi, c’est une innovation, une « bidah ». « Ce qui importe réellement, c’est la forme de la célébration » selon Chouala Bayaya Haidara, guide spirituel chiite. « C’est évident que si la célébration consiste à faire des choses « haram », c’est-à-dire expressément détestées de Dieu, sa célébration est illégitime. Dieu nous exhorte à faire ce qui est bien justement. Peu importe la manière ».

 

Manifestation contre les caricatures du prophète Mahomet à Bamako

Ils étaient environ trois mille manifestants selon la police à  marcher ce vendredi 16 janvier 2015 dans les rues de Bamako brandissant des pancartes sur lesquels on peut lire ‘’Je ne suis pas Charlie, je suis Musulman »; ‘’Respectez mon prophète (PSL) » ; ‘’Oui à  la liberté d’expression. Non à  la caricature de notre prophète (PSL). Non à  la provocation » ou encore ‘’IBK est Charlie, le Mali n’est pas Charlie ». Cette marche organisée par la communauté musulmane du Mali a rassemblé plusieurs fidèles, des hommes et des femmes, tous criant ‘’Allahu Akbar » (Dieu est grand). Réunis à  la bourse du travail, les fidèles ont effectué la prière de 16 heures avant de battre le pavé dans une effervescence impressionnante jusqu’à  la place de l’indépendance. En présence de grands dignitaires religieux du Mali, Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique et Ousmane Cherif Haà¯dara, guide spirituel d’Ansar Dine, les associations musulmanes du Mali ont condamné fermement la caricature une fois de plus du prophète Mahomet (PSL) qu’ils qualifient de provocation. La communauté musulmane du Mali dans sa déclaration officielle dénonce avec énergie la haine viscérale du journal Charlie Hebdo qui se cache derrière la liberté d’expression pour porter atteinte à  celui-là  dont les musulmans du monde entier portent au plus profond de leur être, le prophète Mahomet (PSL) a souligné Mohamed Kimbiri, porte-parole du collectif des associations islamiques du Mali. « Nous commençons par le nom de Dieu et nous terminerons par le nom de Dieu » a rappelé Ousmane Haà¯dara avant de poursuivre, « nous ne sommes pas des islamistes, mais nous condamnons tout acte qui viole les préceptes de l’islam, notamment la caricature de notre prophète bien-aimé ». Quant à  Mahmoud Dicko, il reviendra sur la grande marche de soutien en France « Nous avons accepté la marche en France, mais ce qui a suivi, nous le combattons fermement ». Il rappellera par ailleurs, ce qu’est l’essence d’un musulman, « je le dirai avec force, conviction et détermination, l’essence de notre vie, C’’est notre religion et l’essence de notre religion, C’’est notre prophète (PSL) ». Cependant, il appellera les uns et les autres à  observer un esprit de tolérance et de ne pas surtout céder aux différentes provocations, car précisera-t-il, l’islam est une religion de paix. La cérémonie sera clôturée par la lecture de quelques versets du Saint Coran.

Maouloud, signification d’une grande fête

Le prophète, qui est né un lundi, n’a jamais de son vivant célébré le Maouloud, encore moins quelqu’un d’autre. Mais il jeûnait tous les lundis pour rendre grâce à  Allah.Selon notre interlocuteur imam Camara deux événements étaient fêtés par le prophète, à  savoir : la Tabaski et l’Aà¯d el-fitr. Il jeûnait pour les autres événements comme Achoura, le 27e jour de Ramadan… Le Maouloud a commencé à  être fêté 600 ans après le décès du prophète. De l’avis de M. Camara, à  la différence des fêtes de Tabaski ou de Ramadan, la célébration du Maouloud n’est pas déterminée. Autrement dit, rien n’est prédéfini. II appartient à  chaque musulman de le fêter à  sa manière.L’une des raisons de cette fête, est de perpétuer la mémoire du prophète. Mais en tout état de cause, sa célébration n’est pas exigée.D’ailleurs les musulmans sont divisés sur la question : certains sont pour, d’autres contre pour la simple raison que le prophète n’avait pas célébré le Maouloud de son vivant et qu’en aucune manière, il ne saurait être une exigence.Dans tous les cas, il a fallu attendre 600 ans après le décès de l’Envoyé de Dieu pour que la célébration de sa naissance soit instituée en Egypte par Mouzafa Célébré depuis 1000 ans l’évenement, recouvre pour les musulmans une signification profonde.Sa célébration chaque année, est l’occasion pour les fidèles d’invoquer Allah, notre créateur et de rendre un vibrant hommage à  son prophète de l’islam. Des millions de fidèles du monde célèbrent l’événement à  travers des séances de prêches et de lectures du Coran pour rendre grâce à  Dieu. La célébration du Maouloud, est très symbolique. « Elle donne le pouvoir à  l’islam, crée la solidarité entre les musulmans qui renouvellent ainsi leur foi à  Dieu ». Cet anniversaire est aussi l’occasion, pour les fidèles, de se rappeler le prophète et ses discours sur la paix, la justice, la tolérance, les bienfaits, de son parcours, de ses miracles dans la religion musulmane. Au Sénégal, la célébration du Maouloud remonte à  plus de 200 ans. Ferveur à  Bamako Après la célébration de la naissance du 3 février dernier, les fidèles musulmans maliens se sont donnés rendez-vous dans les mosquées et espaces publiques pour célébrer l’anniversaire du baptême du prophète Mohamed. Partout dans la capitale, on trouvait des fidèles musulmans regroupés autour de leurs Guides spirituels, et qui prêchaient les paroles sainntes d’Allah.A la place publique de la zone ACI de Hamdallaye, en commune IV du district de Bamako. C’’est le grand prêcheur Cheick Soufi Bilal, très connu dans la communauté musulmane pour son attachement au soufisme qui officiait. Selon lui, le prophète Mohamed PSL, était un modèle pour l’humanité. Il a rappelé toute la généalogie du Prophète (PSL) et les dures conditions dans lesquelles il a vécu. La cérémonie a été clôturée par des bénédictions et vœux pour le retour de la paix au Nord-Mali. Vers 2 heures du matin, une longue prière conduite par l’imam a clos cette nuit de Maouloud.

LeylaTul Qadr : la nuit qui vaut milles mois

Dans l’évocation des mérites du mois de Ramadan à  travers les dires du Guide de l’islam (PSL) il est rappelé entre autres, que : « Ramadan, le mois de Dieu est supérieur aux autres mois, tout comme Dieu est supérieur à  ses créatures… » Pour les oulémas, lorsque le Messager en faisait état dans sa présentation du mois béni, soulignant qu’il « comportait une nuit meilleure que mille mois », il renvoyait aux sources du Livre saint de l’islam qui proclame : « Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit du Destin. » Et ce moment est ainsi caractérisé : « La nuit du Destin est meilleure que mille mois. » (97:3) Pour les exégètes, le fidèle musulman qui cherche à  complaire par son œuvre au Créateur unique, et dans ce dessein, multiplie tout au long de l’année les actes d’adoration et les invocations, se trouverait fort comblé si les bienfaits d’une nuit pouvaient lui valoir le mérite de mille mois. l’aspiration en est fondée sur les propos du Messager, selon lesquels : « Il y a dans les jours de votre vie, des souffles bénéfiques de la part de votre Seigneur. Soyez soucieux de vous y exposez « . Au nombre de ces périodes faisant l’objet de la quête du croyant musulman, figure « la meilleure des nuits du Ramadan, la nuit du destin », suivant les recommandations du Prophète : « Quiconque a animé la nuit du destin (pour y être tombé) pour sa foi et son désir de complaire à  Dieu, ses péchés antérieurs lui seront pardonnés ». Les théologiens rapportent dans cet esprit que le Messager avait rejoint un jour un groupe d’hommes en grande discussion sur le Ramadan :  » Je suis venu vous annoncer la Nuit du Destin. Mais J’ai eu peur que vous ne comptiez que sur cela, et pourvu que ce soit pour vous un bien. Recherchez-la dans les dix derniers jours de Ramadan », avait-il recommandé. Il mettra l’accent à  cet effet sur les jours impairs dans ce décompte. Selon les exégètes, le Prophète encourageait les fidèles à  accomplir des œuvres surérogatoires durant tout le mois de Ramadan, sans les leur imposer. l’accomplissement en congrégation des prières surérogatoires du Ramadan relève de ces pratiques que le Prophète n’a pas maintenu tout au long du mois par crainte qu’elle ne fût une prescription à  observer par tous et que l’on se trouve incapable de l’exécuter Il est rappelé dans cet esprit que l’obtention des faveurs attribuées au Ramadan et mentionnées par le Messager est liée au respect par le fidèle du caractère sacré du mois, avec la recommandation que le fidèle garde sa langue du mensonge, de la médisance et qu’il se garde des transgressions, en préservant son C’œur de la jalousie et de l’hostilité envers son prochain.

Maouloud 2010 : La célébration du baptême du Prophète

La fête du Maouloud, commémorée dans la nuit du 3 au 4 mars dernier dans tout le Mali s’est déroulé une semaine durant dans les différentes moquées o๠les fidèles se sont adonnés à  une lecture du Coran et de poèmes dédiés au prophète de l’islam PSL. Le Maouloud, l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet (SAW) Le Maouloud est la date anniversaire de la naissance de Mohammad (SAW), prophète des musulmans. Des millions de fidèles du monde célèbrent l’événement chaque année, à  travers des séances de prêches et de lectures du Coran pour rendre grâce à  Dieu. Une assertion que ne partagent pas du tout les musulmans Sunnites qui estiment que la célébration du Maouloud est un péché. Ils estiment, que compte tenu de la grandeur du prophète, célébrer l’anniversaire de sa naissance et de son baptême relèverait du sacrilège. « Chacun de nous a sa compréhension des choses. Ici au Mali, nous estimons que les fidèles ont un devoir moral de célébrer la naissance du prophète qui nous défend et qui nous éclaire par sa lumière », explique Amadou Diallo Imam à  Doumanzana. Le public électrisé par le prêche Sur un terrain de football en commune I, précisément à  Doumanza, après la traditionnelle salutation des invités et des fidèles musulmans qui ont fait le déplacement, l’homme de Dieu a commencé le grand prêche. Avec une éloquence jamais égalée, l’Imam Diallo le grand prêcheur a expliqué le sens du Maouloud. Pour le Guide, il ne s’agit nullement de confondre vitesse et précipitation, le Maouloud est un événement majeur que tout fidèle musulman doit fêter avec faste, dans la joie et dans la communion des C’œurs et des esprits. Le Très Miséricordieux l’a fêté avec ses créatures. Pendant plus de 4 heures d’horloge, l’homme de Dieu a tenu en haleine toute l’assistance par son prêche qui forme, éduque, sensibilise et rapproche le fidèle de Dieu. Maouloud, instant de communion entre musulmans La célébration du Maouloud, aux dires d’El Hadj Amadou Diallo, Imam de la grande mosquée de Doumanzana, est très symbolique. « Elle donne le pouvoir à  l’islam, crée la solidarité entre les musulmans qui renouvellent ainsi leur foi à  Dieu ». Cet anniversaire est aussi l’occasion, pour les fidèles, de se rappeler du Prophète qui a enseigné les bonnes paroles de paix, de justice, de tolérance, de ses bienfaits, de son parcours, de ses miracles dans la religion musulmane. C’’est vers l’aube que le prêcheur a fait la grande prière suivie de la bénédiction pour l’assistance, pour le Mali, son pays et pour tous les autres musulmans de l’Afrique et le reste du monde Souhaitons qu’à  la suite de toutes ces prières, bénédictions et lectures du coran, les conditions de vie de nos populations s’améliorent. La Naissance du Prophète a été plus fêtée que le baptême dans le district de Bamako.