Le crédit-bail : une solution pour les PME et les TPE maliennes

Il est avocat. Et pédagogue. Mr Nizar Snoussi est depuis une semaine à  Bamako pour prodiguer conseils et formation aux juges, magistrats, aux journalistes, à  l’administration fiscale via le comité de leasing pour la mise en place d’une loi spéciale au crédit bail, et tout public intéressé, sur les avantages du crédit bail, une forme de financement sans garantie pour les petites et moyennes entreprises, en besoin de fonds. Cette formation est un partenariat entre la SFI, la société financière internationale et la Banque Mondiale, de pair avec les autorités maliennes. Entretien ! Journaldumali.com : Maà®tre Snoussi, quelle est l’importance d’un mode de financement tel que le crédit bail ? Maà®tre Nizar Snoussi : Il s’agit d’un mode de financement adapté à  la réalité économique de l’Afrique et particulièrement du Mali, basée sur les petites et moyennes entreprises qui souffrent soit d’un manque de fonds propres, soit d’un manque de garantie. Le crédit bail constitue une réponse à  cela, puisqu’il peut financer une structure à  100% et sans garanties. La chaà®ne de valeur du crédit bail est large et crée de la richesse au preneur, aux assureurs, aux banques et aux marchés financiers et par conséquent à  l’Etat qui va augmenter ses recettes générées par l’effet positif du crédit bail sur l’augmentation du chiffre d’affaires des divers intervenants. Journaldumali.com : Le crédit bail existe depuis les années 60. Comment peut-il être intégré à  la réalité économique malienne, quant on sait que le taux de bancarisation est faible (autour de 10%) ? Il faut savoir que le développement de l’activité de crédit bail repose sur trois piliers essentiels. D’abord le cadre juridique qui doit permettre de sécuriser le crédit bailleur, sur la possibilité de vite récupérer son bien, en cas de défaillance. Deuxième pilier, il faut une fiscalité qui traite le crédit bail à  pied d’égalité avec les autres modes de financement. Enfin, le troisième pilier, ce sont les ressources parce que dans la région, on trouve difficilement des ressources à  long ou à  moyen terme, notamment pour sociétés ou investisseurs pour leurs activités. Si on solutionne ces trois piliers, l’activité de crédit bail va se développer. Journaldumali.Com : Le crédit bail finance t’il la création d’entreprise ? Le principe est d’agir sur l’exploitation de l’entreprise en l’aidant à  se développer ou en aidant à  l’équiper mais le crédit bail peut aussi agir sur la création d’entreprise, surtout, si on sécurise le cadre juridique pour le crédit bailleur ; Parce que les banques maliennes ont toujours tendance à  demander des apports personnels ou des garanties. Alors, le crédit bail est une réussite dans des pays comme la Tunisie, le Maroc, ou même l’Ile Maurice… Qui sont les crédits-bailleurs au Mali ? Sur le plan légal, le crédit bailleur peut être une banque qui exerce l’activité bancaire classique et le crédit bail. Peuvent aussi être des crédits bailleurs des sociétés autonomes sous forme d’établissements financiers, avec l’agrément de la banque centrale, avec un capital de 3 milliards CFA minimum. Au Mali, il n’y en a presque pas, mais il y a des banques qui attendent la mise place de ce cadre légal et fiscal adéquat pour exercer l’activité de crédit bail. s’y ajoute, deux sociétés Alios Finance et Mali Equibail, qui exercent sous la casquette d’établissements financiers.