Gestion des finances publiques : « l’appui budgétaire doit être une exception »

Il s’en est fallu de peu, pourrait-on penser. A voir les récents appuis budgétaires octroyés par les partenaires techniques et financiers au Mali, à  hauteur de 94,5 milliards de FCFA, cela montre que notre pays, s’en sort plutôt bien, après avoir frôlé le pire. Des accusations de détournements de fonds des bailleurs, alimenté par l’achat d’un avion présidentiel, ont certainement donné des nuits blanches et des soucis à  certains membres du gouvernement, tout comme ces dossiers brûlants ont donné du grain à  moudre à  la presse nationale. Mais à  entendre Mme Fily Bouaré Sissoko, ministre de l’économie et des finances, lors de la dernière revue conjointe 2014 de l’appui budgétaire général, des leçons sont désormais à  tirer : Le renforcement des structures de contrôle, celui des inspections des ministères et de l’inspection générale d’Etat. En clair la moralisation des dépenses publiques, après une année sous le signe du soupçon. Quant aux dossiers révélés par le récent rapport du Bureau du vérificateur Général, ils ne resteront pas sans suite, et les sanctions pénales devraient les coiffer au poteau. Mobiliser plus de ressources internes Mais la grosse leçon à  tirer de cette crise de confiance avec les bailleurs internationaux, comme l’a si bien exprimé le Directeur des opérations de la Banque Mondiale, Paul Noumba Um, serait de renforcer la mobilisation des ressources internes: « l’appui budgétaire doit être l’exception et non une règle », une manière de dire que le Mali reste encore trop dépendant de l’aide extérieure. Et qu’il faut une plus grande mobilisation des fonds d’Etat, avec l’aide notamment du secteur privé, un des leviers de la croissance à  deux chiffres… l’Union européenne et le FMI et la Banque Mondiale ont certes à  nouveau décaissé, mais sous des conditions bien plus spartiates qu’auparavant. Ce qu’il faut savoir C’’est que l’argent qui sera donné au Mali, sera débloqué sous des procédures très complexes, cela afin d’éviter les détournements de fonds et autres surfacturations dans les ministères et institutions publiques. l’aide est fatale. C’’est la réflexion de l’économiste zambienne Dambisa Moyo. Ailleurs, il est dit que la main qui donne est toujours au dessus de celle qui reçoit. Alors il faudrait que notre pays, s’assure désormais une gestion transparente des ressources financières octroyées, afin de ne plus être le « mauvais élève » des PTF. Si la confiance est renouvelée avec le FMI et autres, elle n’exclura pas certainement pas le contrôle dans le futur…

Libération des voies publiques: retour à la case départ

Les voies du centre commercial dégagées, le grand marché accessible, et la circulation fluide… C’’était trop beau pour durer. C’’est en tout cas le sentiment des usagers de ces axes qui avaient fait l’objet d’un nettoyage musclé. Il y a quelques cinq mois, les commerçants détaillants qui les encombraient de jour comme de nuit avaient été déguerpis manu militari, les boutiques anarchiques rasées à  coup de bulldozer. C’’était en mars dernier. Mais force est de constater qu’hormis les alentour de l’Assemblée nationale, les vendeurs sont revenus s’installer à  leurs anciens emplacements. On a même l’impression que la situation a empiré puisqu’il n’est pas rare de trouver des marchandises à  même le sol au beau milieu de la chaussée comme C’’est le cas au carrefour de l’INA. Le déguerpissement s’était pourtant bien passé. Aucun incident majeur, le gouvernement à  travers le ministère du commerce et les groupements de commerçants détaillants de Bamako ayant au préalable convenu du plan de décongestion des voies publiques de la ville de trois caà¯mans. Du côté du gouvernement, engagement avait été pris de recaser les déguerpis. Du côté des commerçants détaillants, on prenait la chose du bon côté. Grand ouf de soulagement pour les usagers de la route, même les piétons appréciaient la fluidité de la circulation, et leur toute nouvelle sécurité, n’étant plus obligés de slalomer sur la chaussée, les trottoirs étant occupés par les étals. Aujourd’hui le constat est amer, ces acquis appartiennent au passé. Les forces de sécurité n’ont pas réussi à  juguler le retour en masse des vendeurs. Pour cause, pas de recasement. A défaut de trouver o๠aller, on retourne d’o๠on vient… Comment font-ils pour rester là  alors qu’il y a des agents déployés pour les en empêcher ? La réponse est franche : « on leur donne de l’argent » affirme sans ciller un vendeur ambulant. « Nous ne savons o๠aller, alors on se débrouille» lance Aminata Bocoum, revendeuse de friperie. Même son de cloche pour son voisin qui vend des jouets pour enfants. « C’’est nous les faibles qu’ils attaquent. Certains devraient être déguerpis mais ils ont été épargnés pour des raisons que nous connaissons tous » martèle de son côté Toumani Sidibé. Cette réoccupation des voies publiques pose un certain nombre de questions. Les effets peuvent-ils perdurer si les contrevenants savent que glisser quelques pièces les sortira d’affaire ? Est-il possible de faire respecter les décisions administratives si elles ne sont pas suivies de mesures d’accompagnement adéquates ? Les « Halles de Bamako » o๠sont censés être installés quelques mille commerçants ne sont pas complètement réaménagés. De plus, pour certains vendeurs qui vivent au quotidien du fruit de leur travail, devoir se déplacer pour se rendre sur le nouveau site n’est guère tenable. En attendant de trouver, enfin, une solution qui marche sur le long terme, prudence en roulant dans ces zones à  haut risque

Mali-FMI : En attendant la reprise…

Les relations entre le Mali et le Fonds monétaire international(FMI) ne sont pas des plus sereines par les temps qui courent. l’institution de Bretton Woods a encore du mal à  tolérer l’achat de l’avion de commandement à  20 milliards CFA, le contrat d’achat d’équipement militaires à  69 milliards CFA et l’octroi d’une garantie par l’Etat de 100 milliards de FCFA. Le FMI juge incompatible la conduite de la gestion des finances publiques du Mali avec les objectifs quantitatifs et les engagements de bonne gouvernance du gouvernement dans son arrangement au titre de la Facilité élargie de crédit(FEC) que le conseil d’administration du FMI a approuvé le 18 décembre 2013. Fily Bouaré Sissoko dépêchée à  Washington Devant cette atmosphère tendue, le gouvernement a dépêché Mme le ministre de l’Economie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko au siège de l’institution à  Washington. Du 16 au 18 juin dernier, madame le ministre a tenté de trouver les mots justes pour expliquer les raisons de ces opérations ainsi les conditions et procédures d’acquisition. Mme le ministre de l’Economie et des Finances a ainsi plaidé la cause du Mali en démontrant, preuve à  l’appui, la bonne foi du pays dans la bonne gestion des finances publiques. Nonobstant tous ces efforts d’explication et de persuasion, l’institution de Christine Lagarde, qui était venue en Janvier 2013 dans notre pays, a décidé de geler son crédit jusqu’au mois de septembre. « Les services du FMI et du ministère ont discuté des faiblesses dans la gestion des finances publiques et identifié des mesures concrètes pour y remédier. Ces mesures comprennent un audit des transactions précitées par le Bureau du Vérificateur général et la rédaction de directives précisant les conditions d’application de certaines règles budgétaires et de passation de marché », informe le communiqué qui a sanctionné la visite du ministre de l’Economie et des Finances. Il s’agira désormais pour le Mali de procéder à  l’audit des transactions, de prouver que lesdites transactions ne représentent aucune menace sur l’équilibre budgétaire, de prouver la nécessité pour le ministère de la Défense de payer une société malienne comme intermédiaire. Le Mali est appelé aussi à  éclaircir davantage les conditions d’application des règles budgétaires et de passation de service. Condition sine qua non pour la reprise par le FMI du versement de ses crédits d’aide budgétaire à  notre pays.

Cache-cache commercial à Railda

Le grand marché de Bamako divorce, du moins pour l’instant, d’avec les embouteillages et l’encombrement. Depuis une quinzaine de jours, la mairie du district appuyée par les forces de sécurité a entrepris de déloger les commerçants qui occupaient de façon anarchique les trottoirs et les grandes artères du marché de Rail-Da. Vendeurs de prêt à  porter, de bazin, de perles, de chaussures, de sachets d’eau, de fruits et d’autres produits souvent consommés à  la va-vite sont sommés de déguerpir par des détachements de la police nationale, de la garde nationale, du Groupement mobile de sécurité et de la gendarmerie. De Batimat à  l’Institut national des arts, de l’hôpital Gabriel Touré à  Bagadadji, de Dabanani au guichet unique de la douane en passant par l’Assemblée nationale, la circulation est devenue fluide. « La mairie a raison, mais nous n’avons pas le choix » Des femmes, bébé sur le dos, l’assiette remplie de produits sur la tête courent à  tout va pour échapper à  la vigilance des policiers et des gendarmes. De jeunes badauds, vendeurs à  la sauvette se cachent dans les ruelles adjacentes le temps de laisser les forces de sécurité passer pour héler à  nouveau les clients. C’’est une course-poursuite infernale. Adiara Kabayoko, lessivée par le jeu de cache-cache, reconnait « avoir fauté. Je n’ai pas de cantine, je n’ai pas de place à  l’intérieur du marché et pourtant je dois nourrir ma famille avec mon commerce. Je viens de Bolibana d’o๠je prépare mes plats pour venir les écouler ici. Je payais juste une taxe journalière mais depuis la visite du roi du Maroc il nous est interdit de nous installer sur la chaussée. Si les agents municipaux nous prennent, ils embarquent nos produits et nous flanquent une amende donc en les apercevant on est obligé de fuir ». Un vendeur de cola, ressortissant de la Guinée Conakry soutient pour sa part « avoir déjà  perdu deux paniers de cola la semaine dernière. Je me suis présenté au niveau des services techniques de la mairie mais la contravention m’a découragé. La mairie a raison mais nous n’avons pas le choix et de toute façon ce n’est pas la première fois que de telles opérations ont lieu, la mairie organise des opérations ponctuelles et finit par nous laisser revenir d’autant qu’elle gagne des recettes substantielles avec les marchands à  la sauvette ». Du côté des automobilistes, l’on se frotte les mains car la circulation est devenue fluide à  Rail-Da et environs. Selon Makoro Kanouté, taximan de son état, « C’’est bien de les déguerpir mais il faut pérenniser l’opération parce que notre assemblée nationale se trouve au C’œur de ce grand marché et C’’est une mauvaise image de voir que le parlement est transformé en souk. Parfois les députés mettent du temps à  atteindre le marché et ceci n’est pas bien, il faut une solution durable ». Un assistant parlementaire ayant préféré garder l’anonymat confie que « lors des sessions budgétaires, nous avons du mal à  rester à  l’assemblée jusqu’à  des heures tardives du fait de l’insécurité ». La mairie de concert avec les forces de sécurité maintient la pression sur les commerçants mais jusqu’à  quand ? Le temps, seul, répondra à  cette question.

Libération des voies publiques : oui, mais après?

On ne sait d’ailleurs pas trop comment les nommer. Déguerpis, délogés, ou chassés, à  vous de choisir. Le fait est que, cette semaine a commencé avec un goût amer pour de nombreux commerçants détaillants de Bamako. l’idée du propos n’est certainement pas de critiquer l’opération en cours en ce moment pour dégager l’espace publique, envahi par les étals et autres boutiques-containers. Il s’agit plutôt d’attirer l’attention sur la nécessité d’accompagner ceux-là  qui ont perdu leur source de revenus, souvent déjà  trop faible. « Je payais mon ticket tous les jours aux agents de la mairie, pourquoi on vient me chasser ?». C’’est ce genre de récrimination que l’on entend depuis quelques jours aux alentours de la pace communément appelée «Railda». Car si les commerçants détaillants semblent comprendre le bien-fondé de la démarche des autorités, il est tout de même difficile d’accepter que l’anathème soit jeté sur eux, comme seuls responsables de cette situation. On peut en effet se demander si le fait de recevoir le paiement d’une taxe quelconque auprès de personnes illégalement installées n’est pas une façon de cautionner leurs agissements. Si la réponse à  cette question est positive, les commerçants délogés seraient en droit de demander réparation. La bonne dame qui vend du savon, ou le jeune homme qui distribue des mèches, et dont cette activité est le seul moyen de se mettre quelque chose sous la dent, aimeraient certainement que leur soient offertes des alternatives. Le bons sens a permis d’éviter le moindre accrochage depuis le début de l’opération. Le gouverneur a déclaré à  la télévision nationale que ceux qui s’aviseraient « de revenir sur leurs pas, seraient mal inspirés ». Il semble malheureusement que ce soit ce que la grande majorité ait en tête, revenir s’installer dès que « l’orage sera passé ». Les en empêcher risque d’être compliqué, à  moins qu’il n’y ait des propositions de solutions pour ce qui est aujourd’hui leur problème.

Libération des voies publiques : ultimatum au 3 Mars !

La mesure concerne tous ceux qui obstruent les voies publiques de la capitale. Vendeurs ambulants, mendiants, vulcanisateurs, kiosques, boutiques installées anarchiquement sur les voies publiques et autres citoyens qui sèment le désordre dans le trafic urbain. Abdel Kader Karim Konaté, ministre du Commerce, n’a cessé ces derniers temps de sensibiliser les occupants à  quitter les lieux rapidement pour rendre la circulation fluide. Cette mesure permettrait de désengorger certains axes envahis par les vendeurs de toutes sortes, notamment sur l’anneau Sotrama qui va vers le Marché central, le marché du quartier Hippodrome 1, aux abords de l’Hôpital Gabriel Touré, les Halles de Bamako, la Tour de l’Afrique et beaucoup d’autres lieux oà¹ à  chaque fois l’occupation devient anarchique et incontrôlable. Mais, l’application de la mesure du gouvernement invitant les détaillants à  libérer les lieux publics, a été une nouvelle fois repoussée au 3 mars 2014. Et cela, pour permettre aux différentes sous-commissions d’achever les travaux de recensement, d’identification et de mise à  disposition des sites pouvant recueillir les futurs déguerpis. La nouvelle a été annoncée, vendredi dernier, par le ministre du commerce, Abdel Kader Konaté, au cours d’une rencontre avec les représentants des associations de commerçants et transporteurs. Et ce message a été diffusé sur la télévision nationale le samedi et dimanche dernier pour sensibiliser les commerçants et autres à  céder les lieux publics. Deadline Prévue initialement ce lundi, 17 février 2014, c’est finalement le 3 mars prochain que sera donc effective l’application de la mesure gouvernementale visant à  rendre fluide, la circulation dans le district de Bamako. Ce nouveau report est le fruit d’intenses efforts de dialogue et d’échanges initiés par le ministre Konaté avec l’ensemble des acteurs. En effet, pour le chef du département de tutelle de l’activité commerciale au Mali, il faut donner un peu plus de temps aux trois sous-commissions (sous-commission Anneau Sotrama, sous-commission Recensement et sous-commission Recasement) afin que l’opération ait toutes les chances d’être menée à  la satisfaction des parties concernées. ‘’Compte tenu des difficultés rencontrées par les sous-commissions, j’ai demandé et obtenu un report jusqu’au 03 mars prochain. Avec ce report, les différentes sous-commissions ont encore deux semaines pour accomplir leurs missions dans l’intérêt de tous. Tant qu’il y a une lueur d’espoir pour le dialogue, il faut y aller », a déclaré Abdel Kader Konaté. Non sans prévenir toutefois que ‘’ la mesure sera appliquée et il n’y aura pas de troisième report » l’ultimatum pour évacuer les lieux publics. Tout devrait donc être mis en œuvre pour redynamiser les trois sous-commissions. Pour le suivi de leurs travaux, le ministre du commerce a prévu une rencontre tous les jours à  partir de 18 heures avec leurs responsables pour faire le point des différentes tâches clairement identifiées. Sur ce dossier sensible, les responsables des associations de commerçants détaillants et les transporteurs routiers ont pris l’engagement solennel de jouer leur partition. ‘’Nous ferons tout en terme de sensibilisation pour amener nos militants à  quitter sans se faire prier, les lieux visés par la mesure ‘’.

Gestion des finances publiques sous la transition : Ampé s’explique

C’est au cours d’une réunion avec le groupe de suivi budgétaire(GSB) et la société civile, que le ministre des finances, Abdel Karim Konaté, dit « Ampé » a tenu à  lever l’équivoque sur un certain nombre d’allégations concernant la gestion des finances publiques. Ledit ministre, il faut le rappeler a remplacé Tiéna Coulibaly il y’a deux mois. Et à  l’heure o๠une nouvelle équipe dirigeante doit s’installer aux manettes après l’investiture du président IBK, le groupe de suivi budgétaire(GSB) a pour la circonstance, formulé un certain nombre de questions pour être édifiés sur la gestion des finances publiques sous la transition en cours au Mali. Parmi les questions, le financement du projet d’installation d’une fibre optique pour optimiser les communications au sein de l’armée malienne, la vente de certains immeubles de l’Etat, l’achat de véhicules pour le compte de la Primature et la Commission dialogue et réconciliation (C, l’achat de 500 véhicules pour des commerçants, les travaux de rénovation du Palais présidentiel. Il faut y ajouter la situation des dépenses extrabudgétaires réalisées pendant la période de transition, et le paiement de mandant au niveau du trésor. Ampé met les points sur les i En réponse, le ministre Abdel Karim a tenu à  édifier le GSB sur ces questions : « Cela fait deux mois que je suis ministre des finances. Je n’ai jamais signé un seul acte de vente ou de cession de véhicules! ». Un démenti formel du ministre Ampé relative à  l’information faisant étant de réformes de véhicules de l’Etat à  des fins opaques. « J’ai bien reçu le dossier sur la réforme des véhicules de l’Etat, mais j’ai gelé le processus à  mon niveau », poursuit Ampé Sur l’achat de 500 véhicules pour les commerçants, une suite défavorable a été réservée à  cette requête du secteur privé. Ampé précise que le gouvernement ne saurait envisager l’achat de camions destinés aux transporteurs privés conformément à  sa politique de désengagement de certaines activités. Concernant les travaux de rénovation du palais présidentiel, le coût de réhabilitation a été évalué et une requête de financement sous forme de dons a été adressée aux autorités chinoises à  travers le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale : «Toutefois, ajoute le ministre, aucune inscription budgétaire n’existe dans la loi de finances 2013 pour lesdits travaux, ce qui ne permet par leur prise en charge». Sur l’achat de véhicules pour le compte de la Primature et la Commission Dialogue et Réconciliation, le ministre a noté qu’un marché a été conclu par entente directe en mai 2013 avec CFAO MOTORS pour l’acquisition de véhicules pour les services de la présidence, de la primature et de la CDR : « Cette entente a été faite avant mon arrivée à  l’hôtel des finances », soutient Ampé. Une entente directe qui se justifiait par l’urgence liée à  la destruction quasi-totale du parc automobile de la Présidence de la république et de la primature lors des événements du 22 mars 2012 et le souci d’opérationnaliser la commission dialogue et réconciliation tant attendue sur le terrain, et dans les meilleurs délais. Par ailleurs, la semaine dernière, la vente de certains immeubles de l’Etat a fait l’objet de polémique :  » Il y a eu lieu de souligner que leur vente n’a jamais été envisagée par le gouvernement. Il s’est agi tout simplement de faire l’état des lieux et de réfléchir à  l’utilisation éventuelle des dits immeubles dont la situation géographique ne permet plus de les destiner à  abriter des services publics », justifie Ampé. Enfin les questions portant sur les dépenses extraordinaires réalisées pendant la période de transition a largement été évoquée. Le président du groupe de suivi budgétaire, Mr Tiémoko Souleymane Sangaré a apprécié l’exercice auquel s’est livré le ministre des finances, face aux organisations de la société civile. Un exercice destiné à  blanchir le gouvernement de transition. Quant à  la nouvelle équipe, elle aura à  gérer d’autres dossiers comme le financement de l’armée, ou encore la rénovation du palais présidentiel mis à  mal par le Coup d’Etat du 22 Mars 2012…

Administration : Togola recasé aux Finances publiques

C’’est la seule nomination individuelle au titre du Conseil des ministres de ce mercredi 28 septembre. l’ex patron des douanes, Amadou Togola, devient conseiller technique au ministère de l’économie et des finances. Récemment relevé de son poste par le président de la République (tout comme le patron des impôts) dans la foulée des vagues de limogeages, le colonel des douanes doit se consoler avec un poste de conseiller dans un ministère. Si tous les mercredis, on a l’habitude des nominations, celle de ce mercredi 28 septembre apparait peu ordinaire. Quand on sait que le limogeage du colonel Togola a fait couler beaucoup d’encre, il y a quelques semaines. Réputé très proche de l’ancien Premier ministre (on le soupçonne d’être l’un de ses bras financiers pour les prochaines campagnes électorales), Amadou Togola n’a vraiment pas eu, selon plusieurs sources, des relations faciles avec la Première Dame dont il a remplacé, en 2008, l’un des hommes de main, Cheik Keà¯ta. Un homme devenu à  abattre Le passage à  la tête de la Direction générale des douanes n’a donc pas été de tout repos pour le sieur Togola. Qui a du faire face, à  plusieurs reprises, à  la fronde de certains douaniers qui n’étaient pas du même clan. On se rappelle de ce soir du mercredi 12 mai 2010, o๠la folle rumeur de son limogeage a circulé à  Bamako comme une trainée de poudre, laissant place à  de nombreuses spéculations. Jusqu’à  la publication du communiqué du Conseil des ministres, plusieurs informations avaient annoncé son remerciement par le président de la République, Amadou Toumani Touré. En toile de fond, on avait cité l’affaire des fausses exonérations dans laquelle le colonel Togola était cité pour avoir été directeur adjoint des douanes au moment des faits. Cette affaire, qui avait éclaboussé les milieux politiques et économiques, impliquaient plusieurs personnalités du monde des affaires (pour avoir frauduleusement obtenu des exonérations fiscales) et agents de l’Etat à  l’instar de l’ancien directeur des douanes Seydou Diawara. En attendant un second jugement dans ladite affaire (qui a fait perdre à  l’Etat plusieurs milliards de francs CFA), l’ancien directeur général des douanes a fait l’objet de plusieurs attaques de la part de ses détracteurs. Une consolation pour Togola ? Si la nomination du colonel Togola au ministère de l’économie et des finances est perçue par certains comme une sanction, d’autres estiment en revanche qu’il s’agit d’une consolation. Car, à  ce jour les responsables des services débarqués dans la même vague que lui, n’ont eu aucun point de chute. Des ex directeurs généraux de la police, de la gendarmerie, de la Garde nationale, et de la sécurité d’Etat, à  l’ancien patron des impôts, tous attendent un recasement du chef de l’Etat. Idem pour les ministres renvoyés du gouvernement du 4 avril dernier. Ibrahima N’Diaye, Sékou Diakité et N’Diaye Bâh (respectivement anciens ministres de l’emploi, de la solidarité et du tourisme), eux doivent se consoler avec leurs activités politiques au sein de leurs partis respectifs. Le soulagement peut également être ressenti chez la dizaine d’ex DAF (directeurs administratifs et financiers des ministères) relevés, puis nommés quelques semaines après, Inspecteurs des finances. Deux d’entre eux (celui du ministère de l’agriculture et de la culture) s’en sont plutôt bien sortis avec une nomination, respectivement comme coordinateur du projet d’irrigation à  Gao, et comptable à  l’Ambassade du Mali en Côte d’Ivoire. Il n’y a donc pas de doute, la nomination du colonel Togola au ministère des finances est une consolation.

Gestion des finances publiques : le Mali félicité par le FMI

Satisfecit pour Bamako Les réformes structurelles en vue d’améliorer non seulement la gestion des finances publiques, mais également, d’appuyer le secteur agricole et de renforcer le système bancaire sont mises en œuvre de façon satisfaisante par le Mali. C’est du moins ce qu’a affirmé le chef de mission du FMI pour le Mali, M. Christian Josz, à  la faveur d’une conférence de presse organisée hier à  l’hôtel des Finances. Cette mission du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné à  Bamako du 28 octobre au 10 novembre dernier, avait pour objectif de conduire les discussions relatives à  la cinquième revue dans le cadre de l’accord triennal avec le FMI au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Le programme du gouvernement malien appuyé par le FMI demeure sur la bonne voie. Et mieux, « la poursuite de politiques macroéconomiques prudentes est de bonne augure pour l’atteinte des objectifs du programme à  fin 2010 ». Dans le communiqué établi par M. Christian Josz, il ressort que la croissance économique est projetée à  4, 5% et l’inflation devrait être réduite à  moins de 1,5% en 2010. Cela a été rendu possible, dit-il, par une pluviométrie favorable et de bonnes conditions de mise en place de la campagne agricole. Par ailleurs, il faut noter que le déficit budgétaire de base, qui exclut les dépenses en capital financées sur ressources extérieures, devrait rester dans les limites programmées équivalentes à  2,4% du PIB. Une croissance de 6% en 2011 Au regard de l’accord des informations obtenues pendant la mission sur les principaux éléments du programme du Mali pour 2011, la croissance en 2011 peut être projetée à  6% grâce à  un rebond de la production aurifère, tandis que l’inflation devrait rester modérée. Reflétant une augmentation de 6,5% des dépenses de santé et d’éducation de base, le déficit budgétaire de base est ciblé à  1,9% du PIB. Aussi, il est à  noter que 0,7% du PIB de dépenses en capital est financé par les recettes de privatisation de la Sotelma. Pour leur part, les autorités maliennes, dans le but de prendre en compte les conclusions de l’analyse rétrospective actuellement conduite par les services du FMI, ont émis le souhait d’étendre jusqu’en 2011 l’accord en vigueur au titre de la FEC depuis le 28 mai 2008. La finalité recherchée par le FMI à  travers cette mission, c’est mettre son expertise au profit du Mali afin de lui permettre de s’améliorer en termes de gestion des finances publiques. Rappelons que cette mission du FMI a rencontré le Premier Ministre, Modibo Sidibé, et le ministre de l’Economie et des Finances, Sanoussi Touré.