Oxmo Puccino, nouvelle voix des enfants du monde

Oxmo Puccino qui entre dans une pièce, C’’est deux mètres de calme et de simplicité qui envahissent l’espace, en toute discrétion. « Puccino Oxmo, poétiseur ». Il aurait pu dire rappeur, ou artiste, ou auteur-compositeur-interprète, mais non. Poétiseur. Son truc, à  Oxmo, ce sont les mots, il joue avec, se joue d’eux, les prend au sérieux sans se prendre au sérieux. Les mots aussi comme arme contre certains maux, déclencheurs de prise de conscience, mitraillette contre l’indifférence. Et sa voix, désormais, il la met officiellement au service des enfants : le griot urbain devient Ambassadeur. « Il y a une chose que je n’arrive pas à  accepter : C’’est qu’un enfant puisse mourir. s’engager pour les enfants, je le vois comme un devoir, un devoir que nous avons tous. Et il ne faut pas attendre les moments tragiques pour agir : C’’est tous les jours qu’ils ont besoin de nous. En Afrique, on dit souvent que les enfants sont à  tout le monde. On est tous responsables des enfants du monde. » Engagé aux côtés de l’UNICEF, Oxmo l’était déjà  : en 2009, il écrit et interprète la chanson « Naà®tre adulte » pour les 20 ans des droits de l’enfant – pour, et avec les enfants, puisqu’il fait participer une classe de collégiens à  l’écriture du texte. En 2010, il est parrain de l’opération « Chantons pour les droits de l’enfant ». En 2011, il rencontre des jeunes du 10e arrondissement de Paris pour un échange à  l’occasion de la Semaine de l’engagement citoyen… Et donc 2012. « Ambassadeur » de l’UNICEF. « Désormais, en plus de mes actions, je porterai la voix des enfants au nom de l’UNICEF, ceux que l’on n’entend pas et qui ont besoin de nous. Dans la surenchère des causes et l’avalanche d’informations, on ne sait plus o๠donner de la tête. Je veux que le monde tourne les yeux vers les enfants soldats, ceux qui sont malnutris, ceux qui ne vont pas à  l’école ; rappeler que ça existe encore. » Naà®tre adulte C’’est nourrir sa famille avant d’apprendre à  lire* « On est tous là , à  se poser des questions sur ce monde qui va mal, sur comment aider ces gens, ces enfants auxquels on n’a pas accès… Je pense qu’il y a des réponses à  nos questions dans les actions menées par l’UNICEF, et que nous, à  notre échelle, nous pouvons agir aussi, à  travers eux, en les soutenant. » l’enfant du 19e arrondissement de Paris, dont les racines plongent dans le bitume jusqu’à  retrouver la chaleur du Mali comme le dira un critique de musique, dit de lui qu’il était bien entouré – « J’avais mes parents, une maison, des frères, pas trop à  me plaindre ». Grâce à  l’éducation, il a eu sa chance. Le poison de ce monde C’’est l’ignorance* Pour lui, l’accès à  l’école, C’’est primordial. « J’ai rencontré au cours de mes voyages des jeunes avec un potentiel énorme, qui auraient pu, s’ils avaient eu la chance de faire des études, apporter une vraie richesse au monde – peut-être inventer un médicament, un vaccin… Me dire que dans 20 ans un môme qui apporte une solution au monde y est arrivé grâce à  la contribution de l’UNICEF, je trouve ça fantastique. Audrey Hepburn qui, avant d’en être l’Ambassadrice, a bénéficié de l’aide de l’UNICEF quand elle était enfant, ça C’’est une belle histoire. Et les belles histoire font aussi tourner le monde ». Mais il y a tant à  faire. Tant d’enfants qui, non seulement ne vont pas à  l’école, mais n’ont pas non plus de quoi se nourrir correctement, se soigner ; tant qui travaillent, sont abusés, mariés de force… « Il ne faut pas se laisser intimider par les obstacles, jamais » rétorque Oxmo. « Et je pense que C’’est l’une des premières choses à  dire aux enfants : ça ne va pas être facile, mais tout est possible, et C’’est vous qui décidez de la hauteur des obstacles. Je l’enseigne à  ma fille de 4 ans tous les jours. Si on apporte chacun notre goutte d’eau, on peut faire un océan. » Le souhait d’Oxmo pour la chanson « Naà®tre adulte » : qu’elle porte le message le plus loin possible… Et qu’un jour, elle soit désuète. « Qu’on dise ‘’mais qu’est ce qu’il parle d’enfants qui travaillent lui, ça n’existe plus ! ‘’ Là , on aura gagné ».