La crise financière et le terrorisme au Nord menacent le tourisme malien

Voilà  que les effets de la crise financière internationale commencent à  se ressentir sur le secteur et pire, Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, en multipliant ses prises d’otages aux frontières, fait du nord-Mali une zone dangereuse pour les visiteurs et ternit l’image de marque du pays.Ce problème sécuritaire et cette situation ne doivent pas être occultés par les autorités en charge du portefeuille du Tourisme, en l’occurrence le ministre de l’Artisanat et du Tourisme qui s’évertue à  affirmer que tout est rose et que le secteur n’est nullement touché par les effets de la crise économique. Dans une interview qu’il a accordée au site africain d’information en ligne, Afrik.com, le ministre de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Bah affirmait avec une facilité déconcertante que le secteur du tourisme malien n’est nullement touché par les effets du marasme économique engendré par la crise financière et économique mondiale. Est-ce une méconnaissance de la situation, une erreur d’appréciation ou simplement une fuite en avant du premier responsable du département de l’Artisanat et du Tourisme ? A l’heure o๠tous les spécialistes et professionnels du tourisme et de l’Hôtellerie s’accordent à  reconnaà®tre la situation difficile que connaà®t le secteur, il serait utopique de croire que la Mali est à  l’abri d’une baisse des recettes d’exportation. Contrer les effets de la crise financière internationale. Au plan international, le secteur du tourisme, tant d’affaires que d’agrément, souffre déjà  de la baisse de la demande des consommateurs et les entreprises touristiques du resserrement du crédit. D’ailleurs, le Conseil exécutif de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme), a décidé de créer un « Comité de relance du tourisme » pour soutenir ses membres en leur offrant une analyse précise de l’économie et en leur proposant des mécanismes de réaction. Selon certains analystes, la crise financière internationale devrait avoir un impact sur le secteur du tourisme au Mali et contrarier les projets d’augmentation des recettes. Le tourisme malien bien que culturel, dépend fortement des visiteurs européens et les difficultés financières que connaà®t actuellement l’Europe commencent à  se faire sentir au Mali. Des destinations touristiques comme Tombouctou, Djenné et le plateau dogon, enregistrent déjà  une baisse des réservations par rapport à  l’année dernière. Au regard de tout ce qui précède, difficile de croire aux belles paroles du ministre du tourisme qui dans un lyrisme qu’il affectionne, peint un tableau reluisant du secteur touristique malien. La menace du Nord sur le tourisme malien Alors se pose une question. N’Diaye Bah prend-t-il toute la mesure des difficultés qui existent ? Et auxquelles il faut apporter des réponses, notamment le problème sécuritaire au nord. Car est il établi que la seconde difficulté qui menace le tourisme malien actuellement, est sans nul doute le problème d’insécurité dans le nord. En effet, le nord du Mali est une zone très difficile à  contrôler, et constitue par conséquent un terreau favorable au banditisme (trafic de drogue et d’armes) et au terrorisme. Avec des prises d’otage en répétition, dont les dernières en date ont concerné un britannique et un couple suisse. Le problème sécuritaire dans le septentrion malien se pose avec acuité. Si l’otage suisse Greiner a été libéré, l’otage britannique en revanche a été sauvagement décapité, et le crime revendiqué via un site Internet par la branche magrébine de la nébuleuse Al-Qaà¯da. Au demeurant, le contexte international (crise financière) et national (insécurité au nord) ne sont guerre favorables à  la survie et à  l’épanouissement du tourisme, troisième produit d’exportation du pays. Il est donc impérieux de prendre le terreau par les cornes en évitant de tomber dans le piège de l’autosatisfaction ou de la fanfaronnade. Il y va de l’essor d’un secteur vital pour notre pays et par ricochet du développement économique de la nation.

Libération de l’otage suisse : «Aucune rançon n’a été versée aux ravisseurs», dixit ATT

Profitant à  cette cérémonie le président malien a affirmé qu’aucune rançon n’a été versée aux ravisseurs. M. GREINER a été libéré le 11 juillet dernier et remis aux autorités maliennes dans la Région de Gao. Pour la circonstance la délégation suisse dépêchée à  Bamako était conduite par M. Jean-Luc VIRCHAUX, envoyé spécial du Gouvernement helvétique, et comprenait des membres de la famille GREINER. Deux déclarations ont été faites lors de la cérémonie de remise de l’otage au gouvernement Suisse. l’envoyé spécial de la Suisse dans une brève déclaration, a remercié les autorités maliennes pour la qualité de leur implication dans l’heureux dénouement du dossier des prises d’otages occidentaux. Il a auussi salué les efforts du Président Amadou Toumani TOURE qui ont permis la libération de M. GREINER. Regrettant l’assassinat de l’otage britanique, qui n’a pas eu la même chance que son compatriote, M. VIRCHAUX a eu une pensée très émue. En effet, Al-Qaà¯da au Maghreb Islamique a revendiqué cet assassinat le 31 mai dernier. Pour sa part, le chef de l’Etat, s’est réjoui de la libération de M. GREINER. C’’est ainsi qu’il a rappelé la promesse qu’il avait faite à  l’épouse de celui-ci, retenue elle aussi en otage mais libérée le 22 avril 2009. Le Chef de l’Etat s’est aussi réjoui de voir Mr GREINER renouer avec une existence normale. Profitant de la courte cérémonie, Amadou Toumani TOURE a loué la qualité des relations d’amitié et de coopération qui existent entre le Mali et la Confédération Helvétique. Abordant la question des modalités de libération des otages, le Chef de l’Etat a déclaré devant les journalistes que le Mali n’a ni payé ni transmis de rançon. Il a ajouté que le Mali ne saurait encourager ce genre de pratiques qui sonnent comme des encouragements au banditisme. Le Président Touré a conclu ses propos par des remerciements aux autorités ainsi qu’au peuple helvétiques qui comptent parmi les fermes soutiens au développement de notre pays. Il faut rappeler que M. GREINER avait été enlevé le 22 janvier à  la frontière du Mali-Niger par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI), en même temps que trois autres touristes européens.

Nord : l’Armée malienne affronte Al Qaeda !

Depuis l’assassinat du lieutenant-colonel lamana Ould Bou par les terroristes le 10 juin dernier, l’armée malienne a décidé de traquer les terroristes de Aqmis (la branche magrébine d’ Al Qaeda dans le Nord) dans leurs derniers retranchements. l’assaut a lieu mardi aux environs de Aguel Hoc (cercle de la région de Kidal. Bilan : 2 militaires et 3 arabes tués suite à  une mine posée par les terroristes dans cette localité sableuse. C’’est le groupe Aqmis et ses terroristes qui font régulièrement des prises d »otage dans le Nord et des victimes civiles. Selon une source locale, parmi les hommes tués dans l’assaut de mardi, pourrait se trouver l’un des auteurs de l’assassinat du Lieutenant colonel. Les salafistes qui se sont retirés dans le désert, ont perdu plusieurs hommes ( entre 16 et 26), mais il font en sorte que leurs cadavres ne soient pas accessibles en les enterrant avec des mines. Une stratégie de défense, en vue de contrer toute nouvelle attaque de l’armée malienne. Depuis l’exécution de l’otage britannique, et l’assassinat récent du lieutenant-colonel Lamana Ould Bou, le Mali avait rompu toute négociation avec les bandits armés pour employer la voix des armes. C’’est une véritable chasse à  l’homme qui se déroule aujourd’hui dans le Nord du Mali, La riposte a aussi permis l’arrestation d’un suspect, mais cela suffit-il à  ramener le calme dans la région ? Rien n’est moins sûr.