Coupe du monde : un grand favori et plusieurs outsiders

La grande messe du football mondial débute ce dimanche 20 novembre au Qatar. 32 sélections vont se disputer le Graal et tenter de succéder à la France, vainqueur en 2018 de la compétition. À trois jours du début du tournoi, quels sont les favoris et les outsiders et quelles sont les chances des sélections africaines ?

Tous les quatre ans, c’est le même marronnier. Le Brésil, favori pour la victoire finale au Mondial. La Seleçeao, qui en a déjà remporté cinq, lorgne le sixième. Pour cette Coupe du monde au Qatar, la première dans un pays arabe, les Brésiliens s’avancent avec des certitudes. Emmenés par des joueurs en forme comme Neymar, Vinicius Jr ou Gabriel Jesus, la sélection entraînée par Tite est sur une série de 24 victoires sur ses 29 derniers matchs. En plus d’une ligne d’attaque très impressionnante, le Brésil peut compter sur une solide assise défensive, avec Casemiro en premier rideau, devant un axe central composé de Marquinhos du PSG et de Thiago Silva, le capitaine. Et, dans les buts, Alisson, le gardien de Liverpool. Le Brésil, qui se trouve dans le groupe G, jouera son premier match face à la Serbie le 24 novembre prochain. À part ce pays, il est difficile aujourd’hui de dégager avec certaines certitudes d’autres favoris de la compétition.

Des doutes et une dynamique positive

La France aurait pu être un favori naturel si les blessures de Paul Pogba et de N’Golo Kanté ne l’amputaient en milieu de terrain d’atouts déterminants lors de la conquête du titre en 2018. Aurélien Tchouameni et Adrien Rabiot devront jouer ce rôle loin du niveau des deux susmentionnés. Des interrogations subsistent également en défense, où, finalement, Presnel Kimpembe a déclaré forfait pour le Mondial et Raphael Varane revient à peine de blessure. Un dragon vacillant donc, mais dont la tête, qui fait toujours peur, peut mordre. La France sera aussi surtout privé de Karim Benzema, l’actuel meilleur joueur de la planète, auréolé d’un Ballon d’Or en octobre dernier. Kylian Mbappé et ses coéquipiers sont dans le groupe D de la compétition, avec la Tunisie, le Danemark et l’Australie, contre laquelle ils joueront leur premier match le mardi 22 novembre.

Si l’on s’en tient à la dynamique actuelle, l’Argentine a aussi un coup à jouer. Emmenés par un Lionel Messi (35 ans) ambitieux, pour lequel ce sera certainement la dernière Coupe du monde. Les Argentins veulent offrir une glorieuse sortie à leur star, qui a enfin pu vaincre son signe indien en sélection en remportant la Copa America en 2021. L’Albiceleste reste sur une série de 35 matchs sans défaite. Elle n’a plus connu ce goût amer depuis 2019. Autour de Messi gravitent de nombreux talents, tels Lautaro Martinez ou encore Angel Di Maria.

De nombreux outsiders

Les sélections aux grandes ambitions sont nombreuses. L’Allemagne en tête, d’habitude très solide et régulière lors des grandes compétitions, mais qui s’est ratée sur les deux dernières. Élimination dès le premier tour de la Coupe du monde 2018 et dès les huitièmes de finale du dernier Euro, en 2021. La sélection allemande a depuis changé, avec d’abord un nouvel entraîneur après le long règne de 15 ans de Joachim Low. Son successeur, Hans Flick, a décidé de rajeunir la sélection. C’est la même idée qui a animé l’entraîneur de l’Espagne, Luis Enrique, qui a laissé sur le banc Sergio Ramos, Thiago Alcantara ou encore David De Gea. Les deux sélections, qui sont dans le même groupe, s’affronteront le 27 novembre prochain. Le Portugal de Cristiano Ronaldo, qui pourrait aussi disputer son dernier Mondial, a peu de certitudes pour ce tournoi, malgré un effectif riche et de grande qualité. Car les performances frappées du sceau de l’inconstance des Portugais font que de forts doutes subsistent. Des doutes partagés par la sélection anglaise. Demi-finaliste de la Coupe du monde en 2018 et finaliste de l’Euro en 2021, l’Angleterre a réussi à aller plus haut mais ne gagne toujours pas. Du moins plus depuis 1966 et sa seule et unique Coupe du monde remportée. D’anciennes gloires anglaises ne voient pas leur sélection obtenir d’aussi bons résultats que lors des deux dernières grandes compétitions. L’Uruguay, première sélection de l’histoire à avoir gagné le Mondial, s’avance sans grand bruit mais avec un mélange de vétérans (Suarez, Cavani, Godin) et de jeunes loups (Nunez, Bentacur, Valverde) qui donnent un équilibre à cette sélection, demi-finaliste en 2010 et difficile à manœuvrer. La Belgique, avec sa génération dorée, fait aussi partie des outsiders.

L’Afrique en queue de peloton ?

À chaque Coupe du monde, les chances des sélections africaines sont évaluées très bas. 2022 n’y échappe pas. Pourtant, le Sénégal, avec des joueurs évoluant au plus haut niveau européen faisait office d’équipe à prendre au sérieux. Mais la blessure de Sadio Mané a fait réévaluer le pronostic initial. Le Cameroun, sélection solide qui a mis la barre haut pour ce Mondial, devra déjà s’extirper d’un groupe compliqué, avec le Brésil, la Serbie et la Suisse, pour espérer mieux. Le Ghana, le Maroc et la Tunisie sont les trois autres représentants africains. Rappelons que les équipes du continent n’ont jamais pu dépasser le stade des quarts de finale.

L’émir du Qatar à Bamako

L’émir du Qatar, Son Altesse Cheickh Tamin Bin Hamas Al-Thani est arrivé ce matin à Bamako, dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail. Accompagné d’une forte délégation, il a été accueilli par le président Ibrahim Boubacar Keïta et plusieurs membres du gouvernement.

Jeudi, 21 decembre.10 heures 30. L’émir du Qatar atterrit à l’Aéroport International Président Modibo-Keïta Bamako-Senou. À sa descente d’avion, il a été accueilli par le Président Ibrahim Boubacar Keïta avec tous les honneurs. La visite au Mali est la première étape d’une tournée concernant cinq autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Au Mali, elle s’inscrit dans le cadre de renforcement des relations de coopération entre les deux pays. Elle intervient après deux visites au Qatar du président IBK. Une première d’amitié et de travail du 22 au 24 septembre et une autre à l’occasion du Forum d’Amérique et du monde islamique qui s’est tenu à Doha du 9 au 11 juin 2014. Le Président IBK et son hôte du jour ont eu un bref entretien au salon d’honneur du pavillon présidentiel de l’aéroport. Une fois au Palais de Koulouba, les deux délégations ont tenu une séance de travail coprésidée par les deux chefs d’États. Au cours de cette réunion, il est prévu une signature de convention dans le domaine de l’éducation de 40 millions de dollars pour le cofinancement avec la BID du projet ‘’Remettre les enfants à l’Ecole ‘’. Une initiative de la Fondation « Education above all » du Cabinet de Son Altesse.

Alors que ce richissime État du Golf est confronté à une crise diplomatique avec ses voisins du Moyen-Orient, qui l’ont mis d’ailleurs sous embargo, l’Afrique de l’Ouest lui apparaît comme une destination à séduire. Des nombreux engagements sur le plan social et économique ont été pris entre les deux pays. Selon la Présidence du Mali, l’émir a assuré au président de la République de la solidarité de son pays et de sa pleine disponibilité à l’accompagner dans ses efforts visant à consolider la sécurité et la stabilité. Le Mali en tant que membre de la Oumma islamique a privilégié le dialogue dans la crise qui oppose le Qatar à ses voisins, qui l’accusent de soutenir le terrorisme.

L’émir continue sa tournée ouest africaine en passant par le Burkina Faso et ensuite la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée-Conakry et le Sénégal.

Emmanuel Macron au Qatar : coopération renforcée

Le président français Emmanuel Macron effectue une  courte visite  au Qatar ce jeudi 7 décembre. Au menu  de la rencontre avec l’émir, la lutte contre le terrorisme, la crise dans la région mais aussi des contrats. La veille, le président américain a reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël, provoquant une flambée de réactions.

Le président français, Emmanuel Macron poursuit sa tournée internationale ce jeudi au Qatar sa première dans ce pays depuis son élection. Le mercredi, il  était en Algérie dans le cadre d’une visite de travail et d’amitié. Cette visite intervient à un moment où le Qatar est en tension avec ses voisins, qui l’accusent de soutenir le terrorisme. Accompagné de son ministre des Affaires Étrangères,Jean Yves Le Drian et celle  des armées, Florence Parly, le président Macron s’est rendu à la base américaine située à quelques 30 kilomètres de Doha, la capitale. Il a rencontré les soldats français se trouvant sur cette base. Il a ensuite été reçu par l’émir du pays avec qui il a abordé les questions de financement du terrorisme, la lutte contre la radicalisation et des gros contrats bilatéraux. Le sujet de terrorisme avait été  évoqué  par Macron avec  les  Émirats Arabes unis et l’Arabie Saoudite lors de sa visite de novembre dernier dans ces pays.  Des soupçons sur des présumés financements du terrorisme ont abouti  à la rupture des relations entre Qatar et ses voisins du Golfe depuis six mois. Pour le président Emmanuel Macron, qui a tenu une conférence de presse avec l’émir,  « la lutte contre le terrorisme est une priorité ». Il a signé dans ce cadre, avec  le jeune émir, Cheick  Tamin ben Hamad Al-Thani  une déclaration d’intention  qui vise à renforcer la coopération entre les deux états face à la menace terroriste et à l’islamisme radical. Dans le même souci de contrer le phénomène, le président français compte tenir à Paris dès début 2018, une conférence internationale sur le financement du terrorisme et la radicalisation.

Des contrats, aussi , s’élevant 12 milliards d’euros ont été obtenus par le président français. Achat de 12 avions de combat Rafal et l’intention d’acheter 32 autres, la concession de l’exploitation  et la maintenance  du métro automatique  de la capitale aux groupes français RATP Dev et Keolis et tant d’autres types de contrats ont été conclus. La position ‘’médiane’’ de la France dans la crise qui oppose ce pays si riche  à ses  voisins, pourrait compter  dans le choix d’un tel partenaire. 

Au Proche-Orient, la tension s’enflamme avec la reconnaissance du président américain le 6 décembre de Jérusalem comme étant  la nouvelle capitale  de l’etat hébreux. La décision a suscité des condamnations internationales et des indignations. La France dit ne pas l’approuver. Dans les territoires palestiniennes ce jeudi,  un appelle à ‘’ la résistance’’ est lancé. Des échauffourées  entre manifestants et  soldats israéliens  ont fait déjà selon France 24 une quinzaine de blessés parmi les manifestants. Des réactions violentes  pourront avoir lieu le vendredi, jour de prière.

Le Tchad expulse l’ambassadeur du Qatar

S’alignant sur la position de la coalition internationale anti-terroriste, le Tchad a décidé de rappeler son ambassadeur au Qatar le 08 juin 2017. Une décision suivie ce 23 août 2017 par la fermeture de la représentation diplomatique du Qatar au Tchad.

Accusé de soutenir le terrorisme, le Qatar est au cœur d’une crise diplomatique qui l’oppose à plusieurs pays du golfe dont l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn qui ont rompu leur relation diplomatique avec le Qatar le 05 juin 2017. Une crise, suite à laquelle le Tchad a décidé de rappeler son ambassadeur « pour consultations », selon les termes du communiqué des autorités Tchadiennes le 08 juin dernier. Une décision compréhensible, selon plusieurs observateurs en raison des « liens historiques » existant entre le Tchad et l’Arabie Saoudite.

D’autres pays africains comme la Mauritanie, les Comores, le Sénégal avaient aussi rappelé leur ambassadeur au Qatar.

Si le Tchad avait plutôt été conciliant en invitant « les pays concernés à privilégier le dialogue », il vient de confirmer la rupture de ses relations diplomatiques avec le Qatar, considéré comme un soutien actif aux terroristes. Dans un communiqué publié ce 23 août 2017, le ministère des Affaires étrangères du Tchad déclare « qu’en raison de l’implication continue de l’État du Qatar, dans les tentatives de déstabilisation du Tchad depuis la Libye, le gouvernement a décidé la fermeture de l’Ambassade, le départ de l’Ambassadeur, le départ du personnel diplomatique du territoire national ». Le communiqué précise en outre qu’un délai de 10 jours a été accordé à cet effet.

Le Tchad, qui est au cœur de la lutte contre le terrorisme au Sahel et participe à la force du G5 sahel (la force conjointe de lutte contre le terrorisme, constituée de 5 pays du sahel), a justifié sa décision par sa volonté de « sauvegarder la paix et la stabilité dans la région ».

Salif DIALLO « L’aventure, c’était mon rêve »

Après 20 ans à travailler dans les mines d’or à Kayes, dans la première région du Mali, Salif Diallo décide enfin de réaliser ses projets. « L’aventure (l’émigration, ndlr) était mon rêve depuis longtemps et, avec tous les problèmes dans les mines, j’ai décidé de partir ». Destination le Qatar, où vit actuellement environ une centaine de Maliens, d’après lui qui est secrétaire général de l’association des Maliens résidant dans ce pays du Golfe.

Mais pourquoi ce choix? « Je connaissais un Malien qui était là-bas. Et puis, pour le visa, on peut s’adresser à des sociétés intermédiaires spécialisées dans son obtention », explique M. Diallo qui a accompli ces formalités il y a juste deux ans. Il obtint donc un visa d’une durée de 5 ans, après avoir déboursé 2 millions de francs CFA, sans compter le billet d’avion à environ 800 000 francs CFA. Pourtant, ce visa est gratuitement donné aux compagnies internationales qui souhaitent embaucher du personnel étranger. Salif travaille aujourd’hui pour la société chinoise CGGC BURHAN JVJ dans le domaine des travaux publics.

Chef d’équipe sur un chantier de construction de réservoirs d’eau, Salif Diallo réside dans la localité d’Al Watra, à environ 20 km de la capitale. « Je suis le seul Malien. Je travaille avec des Ethiopiens, des Pakistanais… avec qui j’échange en anglais ». Une langue dans laquelle il « se débrouille », puisqu’il a quitté l’école en classe de 8è. Après quoi il a travaillé dans le domaine des transports, dans lequel évoluait sa famille.

Pour un Sahélien, l’acclimatation à ce milieu désertique du Moyen Orient devait s’avérer facile. Pourtant, « ici, tout est extrême. Quand il fait chaud, il fait très chaud, et durant le froid, il y a un brouillard qui rend la visibilité presque nulle ». C’est pourquoi, lorsqu’il ne travaille pas, Salif Diallo reste chez lui et passe le temps en allant sur Internet. Les vendredis (correspondant au week end) « puisqu’on ne travaille pas, on se retrouve avec les autres Maliens à l’ambassade, pour discuter de nos problèmes et du Mali », explique le quarantenaire. Et même s’il ne souhaite pas se prononcer sur le débat actuel concernant la réforme constitutionnelle, cet adepte des réseaux sociaux, qui se tient régulièrement informé de l’actualité au Mali, souhaite simplement qu’il y ait la paix.

Originaire de Kati, ville située à 15 km de Bamako, dans la région de Koulikoro, l’homme, qui a quitté le Mali il y a seulement deux ans, souhaite y retourner lorsque les conditions seront remplies. « On part à l’aventure pour gagner quelque chose, de quoi construire sa vie. Je ne souhaite pas passer ma vie au Qatar. J’ai laissé ma famille au Mali et je souhaite la retrouver quand j’aurai plus de moyens ».

 

Qatar : Plier ou s’isoler

Deux semaines après le sommet de Riyad au cours duquel Donald Trump avait désigné l’Iran et l’État islamique comme le nouvel « axe du mal », l’Arabie saoudite, les Émirats arabes

unis, Bahreïn, le Yémen et l’Égypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de complaisance avec l’Iran et de soutien au terrorisme. Riyad a annoncé la fermeture de toutes ses frontières avec le Qatar qui a également été exclu de la coalition militaire arabe au Yémen, sous commandement saoudien. Alors que le monde s’interroge sur la véritable raison du boycott et de cette tentative d’asphyxie de cet acteur important de la région, les contrecoups de cette guerre diplomatique ont été immédiats. Les habitants du Qatar ont déferlés dans les magasins pour acheter des produits de première nécessité. Le pays en important la totalité, essentiellement par la frontière saoudienne, ses réserves devraient s’épuiser rapidement.

Cette crise, est la plus grave frappant le Conseil de coopération du Golfe (CCG), depuis sa création en 1981. Le 23 mai dernier, la tension était montée d’un cran quand le Qatar avait annoncé que son agence de presse avait été piratée et qu’un faux communiqué attribué à l’émir avait été diffusé, affirmant que son pays préférait maintenir ses liens avec les pays voisins, dont l’Iran, soutenant également le Hamas et le Hezbollah. Contrairement à la plupart des pays du Golfe, le Qatar n’a jamais affiché d’hostilité à l’égard de l’Iran, avec lequel il partage un immense champ gazier dans les eaux du golfe persique. Mardi 6 juin, le Koweit qui, avec le sultanat d’Oman, a conservé une position neutre dans ce conflit, a proposé ses services pour une médiation que le Qatar a accepté.

La crise diplomatique autour du Qatar a gagné auusi l’Afrique où plusieurs pays du continent ont, à leur tour, pris position. La Mauritanie mardi 6 juin, puis les Comores mercredi ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha. Le gouvernement sénégalais, solidaire de l’Arabie saoudite, a rappelé son ambassadeur au Qatar, mercredi. Idem du côté du Tchad, jeudi 8 juin. Dans le même esprit, Djibouti a décidé de réduire sa représentation diplomatique dans l’émirat. Le Gabon appuie, lui aussi la décision de l’Arabie saoudite et condamne les liens du Qatar avec le terrorisme

Ce vendredi, l’Arabie saoudite et ses alliés, qui ont rompu leurs relations ont publié une liste de personnes et organisations qui seraient liées à des activités «terroristes» soutenues, selon eux, par le Qatar. Les quatre pays ont répertorié sur cette liste 59 personnes et 12 entités. Ils affirment, dans un communiqué, qu’ils «ne ménageront pas leurs efforts» pour les pourchasser.

Les personnes et les organisations figurant sur cette liste «sont liées au Qatar et sont au service d’un programme politique suspect du Qatar», indique le communiqué commun de l’Arabie saoudite, des Emirats et de Bahreïn, pays du Golfe voisins du Qatar, ainsi que de l’Egypte.

Cette liste contient au moins deux noms, déjà cités au plan international, comme étant des financiers du terrorisme et contre lesquels le Qatar a pris des mesures, selon un récent rapport du département d’état américain.

Cette guerre diplomatique entre le Qatar est ses désormais ennemis déclarés, est clairement à l’avantage de Riyad et de ses alliés, poussant la petite monarchie à faire un choix : plier ou s’isoler.

Crise dans le Golfe : les mesures prises contre le Qatar

L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rompu lundi avec le Qatar, accusé de « soutien au terrorisme », et pris un train de mesures visant à l’isoler:

– Rupture immédiate des relations diplomatiques avec le Qatar, Bahreïn et les Emirats ordonnant à leurs diplomates de quitter Doha dans les 48 heures. En 2014, les trois pays avaient rappelé leurs ambassadeurs à Doha pour protester contre le soutien du Qatar aux Frères musulmans.

– Fermeture des espaces aériens des trois pays aux vols de la compagnie aérienne du Qatar, suspension des liaisons aériennes et maritimes avec ce pays dans les 24 heures.

Les compagnies Etihad, Emirates et flydubai des Emirats arabes unis ont suspendu les vols sur Doha à partir de mardi matin. Qatar Airways a pour sa part suspendu ses liaisons avec l’Arabie saoudite, dont la compagnie nationale Saudia a pris une mesure similaire.

– Fermeture de la frontière terrestre de l’Arabie saoudite avec le Qatar, ce qui bloque les importations de biens par voie terrestre du Qatar à travers l’Arabie saoudite.

– Interdiction pour les ressortissants des trois pays de se rendre au Qatar.

– Il a été demandé aux ressortissants du Qatar, visiteurs ou résidents permanents dans les trois pays, de partir dans un délai de 14 jours. Cette mesure contredit un accord sur la libre circulation au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG: Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar).

– Seuls les pèlerins du Qatar peuvent se rendre sur les lieux saints musulmans en Arabie saoudite.

Deuxième visite de IBK au Qatar

C’’est un séjour de 72h qu’a entamé le chef de l’Etat malien au Qatar. Ibrahim Boubacar Keà¯ta prendra part au Forum USA/Monde islamique, qui s’ouvre ce lundi. Il est également prévu à  son agenda des échanges avec les plus hautes autorités qataries. Le président de la République, qui avait la veille assisté à  l’investiture du Président élu d’Egypte, est accompagné dans cette visite d’une forte délégation comprenant entre autres, le Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale, ainsi que ceux en charge des affaires religieuses et du Culte des investissements, et de la Culture. Le Forum de Doha réunit chaque année des dirigeants du musulman, leaders politiques, dirigeants du monde des affaires, de la société civile et des médias pour échanger sur des thèmes aussi divers que la liberté d’expression et de religion et de leur impact sur le changement social que sur l’intolérance raciale, ethnique et religieuse. Cette rencontre, selon Ibrahim Boubacar Kéita, Forum de Doha « constitue aujourd’hui un cadre idéal de dialogue politique et socioculturel, ainsi qu’un précieux instrument de promotion des principes démocratiques, des idéaux de justice, de tolérance, de solidarité, de paix et de sécurité au bénéfice du développement de la confraternité entre nos nations ». Le Mali est l’invité vedette à  l’édition 2014 du Forum Etats-Unis-Monde Musulman. Cette après-midi de lundi est consacrée à  des débats sur un important projet relatif à  la « Renaissance culturelle et cultuelle de Tombouctou ». C’’est la deuxième visite du chef de l’Etat malien après sa prise de fonction. En janvier dernier, il s’y était rendu, essentiellement pour lever certaines équivoques par rapport à  la position du Qatar sur la crise que le Mali a vécue et de donner un nouveau souffle à  la coopération bilatérale. l’émirat avait en effet été pointé du doigt par l’opinion malienne et internationale à  cause de leur soutien aux groupes armés qui ont sévi dans le nord du pays de 2012 à  2013. Signe du réchauffement entre les deux pays, le Qatar avait nommé un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire au Mali, avec résidence à  Nouakchott, quelques heures avant ce premier voyage du Président malien.

Mali-Qatar: des investissements à l’horizon

Déjà  à  partir du mois de février, plusieurs missions qataries sont attendues au Mali. Qatar Mining sera à  Bamako pour procéder à  la signature d’un Memorandum Of Understanding (MOU) portant sur l’octroi de concessions minières. Pour ce qui concerne la recherche pétrolière, la société Qatar Petroleum International procédera à  une exploration. Une mission technique malienne est attendue prochainement à  Doha. Dans l’agro-industrie, la société d’Etat HASSAD FOOD a manifesté un intérêt pour le riz, la transformation de viande, et le projet sucrier de Markala. D’après le communiqué conjoint, la délégation malienne a soumis une série de projets dans le domaine des transports aérien et terrestre, l’équipement, l’urbanisme, la construction, l’environnement et l’assainissement, les télécommunications et des nouvelles technologies. Ces domaines feront l’objet d’une attention soutenue de la part de la partie qatarie souligne le communiqué. Plusieurs rencontres ont été organisées avec des entreprises du Qatar pour discuter de projets d’investissements dans divers secteurs. Ils étaient nombreux les opérateurs économiques maliens à  participer à  ce voyage. On pouvait noter la présence du président du patronat, le président du Conseil malien des chargeurs, le patron de Wassoul’Or, le président de la Chambre des mines, etc. Des prises de contact ont eu lieu entre les diverses chambres de métiers des deux pays, en vue de poser les jalons d’un « partenariat fécond et durable ».

Qatar : IBK renforce la coopération avec l’émirat

Il va de soi que la visite du président Ibrahim Boubacar Keita, accompagné d’une forte délégation à  Doha depuis le 22 janvier, a pour but d’asseoir et de renforcer la coopération Mali Qatari, laissée quelque peu en suspens au regard de la crise qu’a traversé le Mali en 2012 et 2013. Les Emirats Arabes Unis ont toujours suscité un intérêt stratégique pour notre pays. Sur le plan diplomatique, IBK s’est déjà  rendu au Koweit dans le cadre du sommet Arabe en fin 2013 et à  cette occasion, il a obtenu la levée des restrictions de visas pour les Maliens souhaitant se rendre à  Dubai, un autre émirat cher aux hommes d’affaires et plaque tournante du commerce. En 2012, le Qatar a exporté pour près de 130 millions de dollars contre 36 millions de dollars pour le volume de ses importations, c’est dire si sa balance commerciale est largement excédentaire. A Doha, IBK a eu un entretien avec l’Emir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, des échanges, dont rien n’a filtré mais dont on devine qu’ils seront porteurs en terme de coopération économique plus accrue, mais aussi en terme de lutte anti-terroriste. Le Qatar a mainte fois été soupçonné de financer les activités internationales des mouvances rebelles du Sahel. La question reste en suspens, même si le Qatar, par la voix de son émir Al Thani s’est défendu de tout soutien vers ces réseaux terroristes. Du reste, l’émirat demeure un partenaire stratégique de développement. Education, science et culture De son côté, la première dame du Mali, Mme Keita Aminata Maiga a elle visité la Qatar « Foundation » dirigée par l’épouse de l’émir, Mozah bint Nasser al-Missned. La Qatar « Foundation » est une organisation privée sans but lucratif dans l’à‰tat du Qatar, fondée en 1995 par le Cheik Hamad bin Khalifa Al Thani. Guidée par le principe que la plus grande ressource d’une nation est le potentiel de son peuple, la fondation du Qatar vise à  développer ce potentiel à  travers d’un réseau de centres dévoués à  la progression de l’éducation, de la recherche et du bien-être de la communauté. Les programmes de la Fondation font partie du grand plan qatarien à  muer leur économie pétrolière et gazière en une économie du savoir. La fondation du Qatar a créé un campus, Education City, qui abrite des antennes d’universités américaines réputées. Pour relier ces universités à  l’industrie, la Fondation du Qatar a établi le Parc des Sciences et des Technologies du Qatar pour accueillir des entreprises basées sur la technologie et l’innovation Forte délégation De nombreux opérateurs économiques de renom, participent au voyage, il s’agit du Président du patronat, Mamadou Sidibé, le président de la Chambre des mines, Abdoulaye Pona, le patron du groupe Azalaà¯, Mossadek Bally, Cyril Achcar de l’Organisation patronale des industriels et des Grands Moulins du Mali(GMM), Amadou Sow (Albatros Energy), Ousmane Babalaye Daou, le président du Conseil malien des chargeurs, Aliou Diallo, le patron de Wassoul’Or, Mme Aà¯ssata Touré Coulibaly (Multichem), Modibo Keà¯ta (GDCM) parmi d’autres. A noter que le chef de l’Etat est accompagnée d’une dizaine de ministres du gouvernement, dont Cheick Oumar Diarra (Réconciliation nationale et Développement des Régions du Nord), Zahabi Ould Sidi Mohamed (Affaires étrangères et Coopération internationale), Abdoulaye Koumaré (Equipement et Transports), Hamadoun Konaté (Travail, Affaires sociales et humanitaires), Moussa Mara (Urbanisme et Politique de la ville), Mahamane Baby (Emploi et Formation professionnelle), Boubou Cissé (Industrie et Mines), Jean Marie Idrissa Sangaré (Communication et Nouvelles technologies de l’information), Nango Dembélé (Elevage, Pêche et Sécurité alimentaire), Moustapha Ben Barka (Promotion des Investissements et de l’Initiative privée.

Coopération : Pourquoi le Qatar ?

A la veille du voyage du président au Qatar, le riche émirat gazier suscite l’intérêt de la presse malienne. Mais le Qatar, C’’est aussi un passage obligé pour le nouveau locataire de Koulouba, qui s’y rendra dès la semaine prochaine pour discuter sécurité et lutte anti terrorisme et sans doute, accords de coopération économique, si l’on en croit, la forte délégation qui accompagnera le président malien. Petit état de 2 millions d’habitants, avec Doha pour capitale, cet émirat pétrolier a des vues sur la planète entière. Ayant abrité l’an dernier la conférence des parties (COP 18) sur l’environnement, le Qatar reste l’un des pays les plus pollueurs au monde. Sous la houlette du Cheikh Hamed Ben Khalifa Al-Thani, il cherche à  étendre ses investissements mondiaux. Le Qatar aurait des vues sur l’or noir au Sahel ses réserves propres n’étant pas inépuisables, comme celle des Etats-Unis, première puissance planétaire. Le Qatar investit par ailleurs dans le football, courtise de nombreux joueurs africains, s’implique dans l’environnement, les groupes de luxe, met en avant son hôtellerie, ses palaces somptueux et attire chaque année des centaines d’hommes d’affaires et investisseurs de tout bord. Pour les patrons de la planète et chefs d’Etat comme François Hollande, qui y a effectué une visite récente et signé de nombreux accords, le Qatar est un passage obligé. Au Mali, on se souvient que Dioncounda Traoré, ancien président de transition s’y était rendu, au plus fort de la crise et au moment o๠l’émirat était soupçonné de financer les groupes jihadistes au nord du Mali. Activités internationales ? Selon, les services des renseignements français, l’émirat aurait financé des groupes salafistes au nord du Mali. Mais lors de la visite officielle de l’ancien président de transition, Dioncounda Traoré à  Doha, le 24 octobre 2012, l’émir a tenu à  démentir le soutien de son pays aux rebelles du Nord. Au début du mois d’août 2012, durant l’occupation, le Croissant rouge qatari avait aussi lancé une campagne de dons à  l’adresse des nécessiteux du Nord-Mali et, en vertu d’un accord avec la Croix-rouge malienne, certains humanitaires qataris ont pu se rendre dans des villes comme Gao et Kidal. En plus du Croissant rouge qatari, les structures telles que Qatar Charity ou la Mou’assassat Eid ont fait des pays du Sahel (et donc du Nord-Mali) l’un de leurs terrain d’intervention privilégiés. La chaà®ne de télévision Qatari Al Jazeera a même produit un documentaire, qui montre tout son intérêt pour le Mali Que va aller cherche IBK au Qatar ? Des fonds ou convaincre l’émirat de s’impliquer davantage dans la lutte anti-terroriste ? Il est certain que la démarche ne s’applique pas qu’au Qatar seul mais à  tous ces pays suspectés d’accointance avec les mouvances terroristes du Sahel. Après la Mauritanie, IBK est ce week-end en Algérie avant le lointain voisin qatari.

« Le Qatar intervient-il au Nord Mali? »

Alors que la Cédéao se prépare prochainement à  une intervention armée pour reconquérir le Nord Mali, en réaction au coup d’à‰tat du 22 mars 2012 ayant renversé le régime d’Amadou Toumani Touré, on parle de plus en plus de l’implication du Qatar dans cette partie du Sahel. Profitant de la double crise que connait le pays -des mouvements islamistes ont profité de la rébellion touarègue pour prendre le contrôle du nord du pays et un coup d’Etat militaire a renversé le président sortant à  Bamako- l’émirat avancerait ses pions sur ce territoire en voie d’Afghanisation. Un jeu qui, s’il est confirmé, s’avèrerait assez dangereux. La présence du Qatar au Mali est avérée mais selon des modalités qui restent floues Si la présence du Qatar au Mali est avérée, il est difficile d’avancer franchement que l’émirat tente de faire évoluer politiquement et stratégiquement la situation dans un sens ou dans l’autre. Cependant, malgré le peu de preuves de l’implication de ce pays dans le soutien aux combattants armés, un faisceau d’indices laisse penser que cela pourrait être le cas. Tout d’abord, le Qatar dispose déjà  d’un réseau de financement de divers madrasas, écoles religieuses et oeuvres caritatives qui datent des années 1980 et 1990 au Mali, comme dans d’autres pays à  majorité musulmane en Afrique. Ensuite, suite à  un accord entre le croissant rouge qatari et la croix rouge malienne qui a eu lieu à  Doha en août, des humanitaires qataris sont présents sur le sol malien afin d’intervenir par solidarité envers les populations du Nord du pays, notamment autour du triangle Gao, Tombouctou, Kidal. Plus troublantes, mais à  prendre avec précautions, sont les informations du Canard enchaà®né [1], reprises par la presse française et internationale, d’un appui financier voire de Forces spéciales de la part du Qatar à  certaines factions rebelles au Nord Mali pour former leurs recrues (notamment vers Ansar Eddine). Ces informations proviendraient d’un rapport récent de la DRM française (la Direction du renseignement Militaire qui dépend du Ministère de la Défense). Cependant, le peu d’informations de première main -qui s’explique en partie par la situation conflictuelle sur le terrain- rend difficile une véritable appréciation de la qualité de l’engagement qatari au Nord Mali et la mise en perspective de ce rapport. Néanmoins, quel qu’en soit le degré et l’intensité, la présence du Qatar au Mali est avérée et correspond de plus en plus à  une stratégie africaine qui monte en charge, notamment depuis les printemps arabes. Ainsi l’émirat s’est trouvé impliqué dans le financement de partis politiques – proches des Frères musulmans – en Tunisie et en Egypte en 2011 er 2012, il a été impliqué dans la médiation au Darfour qui a eu lieu au Soudan en 2011 et il s’est engagé dans la coalition de l’OTAN qui a combattu le régime de Mouammar Kadhafi en 2011 (parallèlement le Qatar a également financé des combattants rebelles en Libye). Alors au-delà  de la présence d’éléments humanitaires du croissant rouge au Mali, on peut s’interroger sur ce que pourraient être les autres raisons d’une présence qatarie dans cette partie du Sahel. Quels sont les intérêts de la présence du Qatar au Mali Si l’hypothèse du financement, voire de l’entraà®nement et de l’armement de groupes islamistes armées par le Qatar au Nord Mali s’avère confirmée, alors il est possible d’en tirer plusieurs interprétations. Premièrement, cette intervention serait pour l’émirat un moyen simple mais risqué d’augmenter grandement son influence en Afrique de l’Ouest et dans la bande sahélienne. En effet, le Qatar pourrait ainsi peser dans l’évolution des médiations entre le gouvernement malien, la Cédéao, les rebelles du Nord, voire la France. Cela augmenterait son poids politique sur le continent, profitant en cela – comme il le fait souvent – d’un contexte favorable. Dans le cas du Mali, il s’agit d’un Etat failli – avec un vide de puissance soudain au Nord – dû à  la fois à  la déstabilisation des rebelles touaregs et du coup d’Etat au Sud. S’ajoute à  cela le contexte particulier de la présence au Sahel de nombreux combattants et d’armes consécutivement à  la guerre récente en Libye, ou encore la présence au Nord de jeunes Touaregs désoeuvrés et opposés à  l’Etat malien qu’il est possible de financer. Utilisant cette conjonction de facteurs favorable, l’émirat pourrait y voir un moyen de continuer à  peser fortement en Afrique, continuant ainsi l’action entreprise en Egypte, en Libye et en Tunisie. A ce titre, comme dans le cas de l’engagement qatari en Syrie, deux données seraient communes. Premièrement, le précédent libyen a compté et l’émirat fort de cette victoire se sent capable d’intervenir directement à  l’étranger dans une perspective de puissance. De plus, comme en Syrie, la présence de l’émirat au Mali – si elle s’avère réelle – doit être resituée dans le contexte d’une concurrence double : d’abord avec l’Arabie Saoudite pour le contrôle de l’Islam sunnite mondial mais également afin de renforcer le poids de ce même Islam sunnite face au chiisme (car l’axe Iran-Syrie-Hezbollah reste fort tandis que le chiisme monte en Irak). Autre point commun mais avec la Libye cette fois, le Mali dispose d’un potentiel gazier [2] et a besoin d’infrastructures pour le développer. Or, le Qatar maà®trise ces techniques. Il pourrait ainsi en cas de bons rapports avec les dirigeants d’un Etat islamique au nord du Mali exploiter le sous-sol qui est riche en or et en uranium et le potentiel gazier et pétrolier. Enfin, géographiquement, le Mali est également un axe de pénétration vers l’Afrique noire et l’Afrique de l’Ouest vers lesquels le Qatar poursuit son influence au travers de l’achat de ressources, de terres agricoles ou du financement de lieux de culte. Une intervention qui si elle est avérée pourrait se retourner contre le Qatar La situation au Mali illustre bien la situation problématique de la bande sahélienne qui devient extrêmes préoccupante du fait de la faiblesse des Etats de la région et de la présence d’AQMI et d’autres combattants djihadistes. De surcroà®t, la guerre en Libye de 2011 a aggravé la situation, comme le montre l’assassinat récent de l’ambassadeur américain Christopher Stevens à  Benghazi. Au Mali cette défragmentation de l’Etat est non seulement due à  des facteurs intrinsèques (rébellion touarègue, faiblesse structurelle de l’Etat, démocratie de façade, mal développement) mais aussi aux conséquences mal maà®trisées de la crise libyenne. Les Etats-Unis et la France ont des relations très fortes avec le Qatar qui, dans le cas malien, pourrait aller à  l’encontre des intérêts occidentaux Dans ce cadre, l’intervention du Qatar, si elle s’avère conflictuelle est fort malvenue et quatre acteurs pourraient en prendre ombrage : Les Etats-Unis, la France, L’Algérie et l’Union Africaine. Un redéploiement français et américain dans la région se met en effet actuellement en place afin de tenter de stopper la dérive du Nord Mali. Les Etats-Unis recentrent leur approche sécuritaire sur l’Afrique du Nord et la bande sahélienne, notamment après l’assassinat de leur ambassadeur et dans la perspective des prochains désengagements en Irak et en Afghanistan. La France – puissance traditionnelle dans la région mais dont la présence d’otages limites les initiatives – est, elle, poussée par ses nombreux intérêts économiques et politiques. Or, les Etats-Unis et la France ont des relations très fortes avec le Qatar qui dans le cas malien, contrairement à  son intervention syrienne [3], pourrait aller à  l’encontre des intérêts occidentaux. Ces derniers pourraient donc le lui faire comprendre mais on peut s’interroger sur la portée des  » représailles  » possibles vis-à -vis d’un émirat aussi important économiquement, politiquement et militairement pour les Etats-Unis et la France [4]. Parallèlement, l’Union Africaine tente de s’affirmer en tant qu’acteur politique et veut régler les conflits sur son sol, en l’occurrence par le biais de son organisation régionale, la Cédéao qui met sur pieds une force de plus de 3000 hommes. Si la stratégie du Qatar est de financer ou d’armer des combattants au Nord Mali, cela lui complique donc la tâche. En revanche, sa capacité à  agir et à  peser sur les décisions du Qatar est très faible (sauf à  passer par l’UE ou la France). L’Algérie, enfin, est tout particulièrement concernée par la situation au Nord Mali. Si en apparence les relations entre les deux pays « frères » sont bonnes, l’Algérie surveille néanmoins l’évolution de ce dossier de très près car elle craint une tentative de déstabilisation à  ses frontières, voire sur son sol. Plus généralement, s’il s’avère que le Qatar intervient au Nord Mali, cela ajouterait aux griefs que l’Algérie impute à  l’émirat. Les deux pays s’opposent économiquement – malgré des accords récents, ils se font concurrence pour les exportations gazières – et politiquement (le financement des Frères musulmans au Maghreb par le Qatar, qui par ailleurs héberge sur son sol l’ex-leader du FIS Abassi Madani, est très mal vu par l’Algérie, tout comme le fait que le Qatar ait rejoint la coalition de l’OTAN en Libye alors que l’Algérie prône la non-ingérence). De plus, Mujao (le mouvement pour le Djihad en Afrique de l’Ouest, qui pourrait être financé par l’émirat qatari) retient en otage 7 diplomates algériens enlevés en avril 2012 au Nord Mali. L’Algérie reste donc un Etat clé dans la crise malienne – en tant que puissance régionale – mais elle hésite à  intervenir en raison de ses 1 300 km de frontière avec le Nord Mali dans une zone extrêmement difficile à  contrôler. Cela serait en effet prendre le risque de voir de nouveaux le terrorisme frapper sur son sol comme dans la décennie 1990. L’Algérie, comme les Etats-Unis et la France n’ont aucun intérêt au status quo dans le Sahel et si le Qatar y intervient, ces Etats pourraient réagir. Ainsi, vue la conjoncture régionale, il y a pour le Qatar plus à  gagner qu’à  perdre d’une intervention au Nord Mali. Cela est bien sûr vrai uniquement si pour les Etats-Unis et pour la France les nuisances de la crise maliennes dépassent leurs intérêts communs avec le Qatar, qui sont nombreux. Par Mehdi Lazar, géographe.

COP 18 : le Mali se prépare pour Doha

Les COP réunissent chaque année dans une ville du monde près de 194 parties qui doivent discuter de l’avenir du climat et des conséquences des changements climatiques sur le planète. Cette année, C’’est la ville de Doha, capitale du Qatar, l’un des pays affichant les émissions de gaz à  effet de serre par habitant les plus élevées de la planète, qui accueillera la COP 18. Cette conférence se tient quelques mois après le sommet de la terre «Â Rio + 20 », ou l’économie verte et la gouvernance mondiale étaient au C’œur des débats. l’avenir de la planète… D’après les scientifiques, la température globale de la planète pourrait augmenter si rien n’est fait pour endiguer les effets néfastes des changements climatiques ( fonte des glaces, élévation du niveau des mers, désertification accrue, raréfaction des ressources en eau, disparition d’espèces animales et végétales etc). La communauté internationale doit respecter l’objectif qu’elle s’était fixé à  Cancun, fin 2010, de limiter cette hausse globale de la température à  2°C; A cela s’ajoute, l’avenir du Protocole de Kyoto, dont la première période d’engagement arrivera à  terme en fin 2012. La dernière conférence des ministres de l’environnement Africains(CMAE), à  Arusha en Tanzanie, a souligné les points suivants, en vue du sommet de Doha : réaffirmer une justice environnementale pour conduire à  la compensation des pertes en ressources. … Que faut-il attendre de Doha ? Après Copenhague, Cancun et Durban, la question de l’adaptation et son financement rapide font toujours débat pour l‘Afrique. Pour rappel, la conférence qui s’est tenue à  Durban en Décembre 2011, a mis en exergue les attentes suivantes : la mise en place du Fonds Vert pour le Climat et son opérationnalisation, (ses mécanismes et Institutions ont été discutés à  l’issues de la COP16 à  Cancun et tardent malgré tout à  être appliqués). Par ailleurs, la promesse de contribution du secteur privé des pays développés à  hauteur de 100 milliards de dollars américains par an de 2013 à  2020 promis à  Copenhague n’est toujours pas effective. l’élaboration rapide d’un nouveau protocole de réduction des émissions de gaz à  effet de serre, font que Doha sera un moment crucial pour faire infléchir les décisions. «Â Le protocole est un instrument contraignant même si les gros pollueurs de la planète n’y ont toujours pas adhéré. Il ne doit pas disparaà®tre… », souligne Mamadou Gakou, Directeur de l’Agence pour l’environnement et le Développement Durable. Les Africains sont clairs et l’ont réaffirmé à  la conférence des Ministres de l’environnement à  Arusha : Il est souhaitable d’établir d’une feuille de route visant un accord en 2015 et englobant tous les pays pour lutter contre le réchauffement climatique ; Tout comme la prolongation du protocole de Kyoto pour une seconde période d’engagement, de 5 ou 8 ans (décision à  Doha à  la COP18) et le maintien des différents mécanismes de flexibilité ; Mais surtout, le continent insiste sur la responsabilité historique des pays développés à  l’origine des changements climatiques. Opportunités pour le Mali à  Doha Pour le Mali, au delà  des Accords et des négociations internationales, estime Sékou Kassé, Directeur des Institutions internationales au Mali, il faudra trouver opportunités de financement. Mettre en avant les efforts et politiques du Mali en terme de changements climatiques. A Durban, le Mali avait obtenu un financement de 10 millions d’euros octroyés par l’Allemagne pour financer des programmes d’adaptation aux effets du changement climatique. «Â Cette année, nous allons partir plus outillés à  Doha, le Mali devra se montrer  et plaider sa propre cause », souligne Kassé. La question du nord o๠de nombreux programmes ont du être arrêtés à  cause de la crise politique, sera cruciale pour attirer davantage de bailleurs, face à  la bataille pour la sauvegarde de l’environnement. C’’est conscients de tous ces défis que les membres de l’Agence pour l’environnement et le Développement Durable(AEDD), ont tenu la réunion préparatoire en vue de préciser la participation du Mali à  la COP 18 de Doha. Elle doit se dérouler du 26 novembre au 7 décembre dans la capitale Qatari.

Conférence internationale sur le journalisme scientifique : La science en vedette à Doha…

Faute de visas, beaucoup d’autres participants n’ont pas pu faire le déplacement à  cette grande rencontre du 27 au 29 juin pour parler de science dans toutes ses dimensions. La rencontre, organisée par la Fédération internationale des journalistes scientifiques (Wfsj) avec le soutien de la Qatar Foundation et Aljazeera media training

Les Aigles au Qatar : des efforts techniques restent à faire

En effet, le tournoi regroupe 4 nations dont la Corée du Nord, un champion d’Asie et l’Iran. l’équipe coréenne a remporté la rencontre qui l’a opposé aux Aigles du Mali. Devant une sélection malienne timorée pendant tout le long du match, l’équipe nord-coréenne n’a pas fait d’acrobatie pour s’octroyer la courte victoire de 1 but à  zéro. Bien qu’animés de volonté, les Aigles n’ont pas réussi à  montrer de couleur. Le sélectionneur National Stéphen Keshi a mis dans la balance une équipe profondément remaniée par des absences notoires. A cette rencontre, il fallait noter l’absence de Frédéric Oumar kounaté, Mamadou Samassa, et Bekaye Traoré, médicalement empêchés. Longtemps à  la touche pour raisons de santé, le staff technique des Aigles du Mali, a annoncé le retour très prochain sur la pelouse de l’attaquant Seydou Keita. Le Qatar, une phase de test avant la CAN 2010 En dépit de l’échec engrangé lors de ce premier match des Aigles, il faut noter que certains joueurs (pour qui ce tournoi constitue un test en grandeur nature), ont bien mouillé le maillot. Il faut signaler que le sociétaire du Stade malien, Abdoul Aziz Maiga aura gagné tous ses duels avec l’attaque coréenne. En outre, Keshi a du remanier sa défense en décalant Drissa Diakité, après avoir introduit Lassana Fané comme couloir droit. Ce dernier a effectué un travail titanesque pendant la rencontre. Tout le long de la rencontre l’équipe malienne a souffert d’une pression coréen qui s’est étendue sur la fréquence des balles arrêtées. Les Aigles ont repris à  la seconde période avec une légère domination sur leur adversaire. Ce qui ne fut que de très courte durée. N’ayant pu optimiser cet avantage, ils se feront désagréablement surprendre à  la 58ème minute, par le brillant attaquant qui inscrira l’unique but de la rencontre.Après l’inscription de leur but, les asiatiques se replieront en défense, comme s’ils n’étaient venus que pour ce objectif. Malgré la rentrée de Modibo Maiga et de Teneman N’Diaye, les Aigles du Mali réussiront vainement à  modifier le score. En effet, plus d’un malien croit que cette sélection peut mieux faire. Les Aigles du Mali se sont inclinés par le score de 1 but à  0. A la lumière des rencontres disputées, l’on s’aperçoit que le bout du tunnel n’est pas atteint dans la préparation des joueurs maliens. Lors du 1er match, la volonté des Aigles n’a visiblement pas suffit. Reste les failles techniques à  corriger avant l’entame de la Coupe d’Afrique des nations. Le Mali bat l’Iran Le Mali a disposé de l’Iran (2-1) grâce à  deux réalisations de Tenema N’Diaye (29e), l’attaquant du FC Nantes, et de Bakaye Traoré (30e), le milieu nancéien. L’Iran avait pourtant ouvert la marque grâce à  Ansarifard dans le premier quart d’heure de jeu (10e). Les Aigles ont donc corrigé le tir après un revers initial contre la Corée du Nord dans le cadre de ce tournoi du Qatar.

Les Aigles du Mali au Qatar : Le dernier virage avant la Can 2010

Devant se dérouler du 10 au 31 janvier prochain en Angola, la Can 2010 mettra aux prises 16 équipes de haut niveau. Ainsi, dans la foulée de la préparation de la compétition, les autorités sportives du Mali ont initié des matchs préparatoires à  l’issue desquels, ils estiment le Mali prêt pour s’illustrer dans la compétition. Ainsi, ils ont jeté leur dévolu sur l’équipe nationale du Qatar, de la Corée du nord, et de l’Iran. Le match contre les Pharaons d’Egypte (qui n’est encore confirmé) se situe également dans ce cadre. Avec ses différentes affiches, l’occasion est, tout au moins, opportune pour les aigles d’affûter leurs armes pour affronter les équipes retenues pour la Can 2010. En effet, le public sportif malien attend de son équipe des résultats tangibles lors de cette compétition sportive phare de l’Afrique. Faut-il le rappeler, les Aigles ont plusieurs fois trébuché lors des éditions précédentes de la Can. Lors de la toute dernière Can, elles se sont inclinées en demi-finale. Lors de la compétition, le Mali se frottera à  de grosses pointures du football africain dont l’Angola. Un pays qui a fait sensation lors de la dernière coupe du monde. Les aigles devront tabler sur leurs capacités réelles pour s’imposer lors de ces différentes rencontres. Le match au Qatar est la première étape d’une série de rencontres que les autorités sportives du Mali ont voulu. Ce qu’il ne faut pas perdre de vue, C’’est que, pour toutes les fois ou ils ont échoué, les aigles ont été les victimes d’un système de jeu techniquement pauvre. Selon Sadou Cissé, du club des Supporteurs Maliens, le niveau de jeu malien a de fort besoin d’être rehaussé. Toutefois le match contre l’Egypte, s’il a lieu, permettra de jauger les vraies performances des Aigles du Mali. «Â Nous avons conscience de la tache qui nous attend en Angola. C’’est pourquoi nous allons profiter des matchs préparatoires pour peaufiner nos techniques », a laissé entendre un joueur malien. Keshi, l’homme qu’il faut l’avènement du sélectionneur nigérian des Aigles, Stephan keshi, a été perçu comme une lueur d’espoir pour l’équipe nationale. A n’en pas douter l’homme est vu comme un vrai technocrate pouvant booster le niveau d’une équipe. Les éperviers du Togo ne diront pas le contraire puisque C’’est cet homme qui a donné à  la formation Togolaise, un niveau amélioré lors des dernières compétitions. «Nous espérons qu’il en fera bon usage », a signalé M. Sadou Cissé. Une bonne préparation des Aigles avant l’aventure de la Can est une nécessité. Après une dizaine de participations à  la prestigieuse compétition africaine, les Aigles, n’ont pas pu s’adjuger le trophée. En tout cas, ils devront cravacher dur pour arriver au triomphe. Ce qui par ailleurs permettra de redorer le blason d’une équipe nationale taxée de « maudite ».

Visite du président ATT au Qatar : une coopération à redynamiser

Cette visite s’était alors soldée par un accord cadre signé au mois de Mai de la même année. Depuis, des coopérations bilatérales s’en sont suivies. Dans les domaines touristiques et commerciaux en particulier. Délégation Malienne ATT est accompagné par les ministres des affaires étrangères, Moctar Ouane, de l’agriculture, Alassane Ag Aghtam, de l’environnement, Tiémoko Sangaré, mais aussi de l’industrie et du commerce Ahmadou Abdoulaye Diallo. Le Qatar, ce petit pays d’environ un million d’habitants est immensément riche. Le revenu annuel par tête d’habitant est le plus élevé de la zone : plus de 20 000 dollars (plus de 10 millions Fcfa. Le Qatar doit sa richesse à  son sous-sol riche en ressources naturelles dont le pétrole et le gaz. Avec un potentiel énergétique immense en réserves de gaz après la Russie et l’Iran. Pour les Qatari, il s’agit de faire de cet état du golfe arabique une puissance économique et culturelle. En témoigne le Bahrein, Doha ou encore Dubai ses voisins proches. Riches, ces émirats attirent les investisseurs et sociétés étrangères, dont les Maliennes bien entendu, raison pour laquelle de nombreux opérateurs économiques mais aussi culturels accompagnent le Président. Le Mali constitue donc pour ce petit Etat arabique, un vaste terrain d’investissement. Son espace de prédilection serait le commerce, le transport et surtout le tourisme. Nul n’ignore que le Mali a d’énormes potentialités touristiques, culturelles et minières. Plusieurs secteurs à  dynamiser Les chefs d’entreprise qui sont de la délégation Malienne en profiteront de ces échanges pour venter les potentialités de notre pays. Le commerce n’est pas le seul secteur d’investissement. l’agriculture et l’environnement sont de domaines à  explorer. Surtout le coton malien qui connaà®t d’énormes difficultés en ce moment. C’’est l’occasion pour ses acteurs de trouver une issue de sortie de crise. Les opportunités de coopération bilatérale sont nombreuses : le tourisme, le transport aérien, le commerce, les mines également. Concernant les mines. Notre pays occupe le 3e rang en Afrique. Le terrain est surtout occupé par les Angolais et les Suds-Africains. C’’est l’occasion pour le Qatar de s’introduire dans ce milieu générateur de revenus certains. Calendrier de la visite Le président est avec son épouse Mme Touré Lobbo Traoré. Dans la capitale du Qatar, le chef de l’Etat a pris ses quartiers à  l’hôtel Sheraton. Le président Touré avait été accueilli à  sa descente d’avion à  l’aéroport international de Doha par le ministre qatarien de la Culture, Hamad Bin Abdel Aziz Al Kawary. Il a ensuite été reçu par l’émir, son altesse le Cheick Hamad Bin Khalifa Al-Thani. Après l’exécution des hymnes nationaux et la présentation des deux délégations, les deux chefs d’Etat ont eu un entretien en tête à  tête d’une quinzaine de minutes avant le déjeuner officiel que l’émir a offert en son palais. Cette visite va certainement renforcer une coopération encore embryonnaire mais prometteuse entre les deux pays. Les jalons de cette coopération avaient été posés dans un accord cadre signé entre les deux pays le 18 mai 2002.