Quotas, la question qui fâche

Pour le pèlerinage à la Mecque, chaque pays a un nombre maximum de pèlerins qu’il peut faire voyager. Il est normalement calculé sur la base de 1 000 pèlerins pour 1 million d’habitants. Le Mali n’en a pour l’instant que 9 000, dont 1 500 voyagent avec la filière gouvernementale, prise en charge par la Maison du hadj, qui organise l’avant, le pendant et l’après pour le compte de l’État. La filière privée, qui regroupe toutes les agences de voyages, envoie elle 7 500 pèlerins, également bénéficiaires de l’accompagnement de la structure d’État, en terme de formation par exemple. Il faut cependant noter qu’en ce qui concerne la répartition du quota des privés, chaque année apporte son lot de complications. La première raison en est l’augmentation exponentielle du nombre d’agences, passées de 5 il y a une vingtaine d’années, à plus de 200 aujourd’hui. « Ce qui fait que chaque agence se retrouve avec une portion congrue du marché », déplore un responsable d’agence, selon lequel l’immixtion du ministère du Culte n’arrange rien à la situation. « Nous nous étions organisés, mais maintenant, l’État veut décider combien de personnes nous devons amener. Si tu partais avec 100 personnes et qu’aujourd’hui tu n’en as plus que la moitié, comment peux-tu être rentable ? », s’interroge-t-il.

CENI : Les Quotas au Conseil des Ministres

Bloqué depuis des semaines à  cause des divergences entre majorité et opposition, le processus peine à  se mette véritablement en place. Le ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, Kafougouna Koné, posera la question à  l’ordre du jour de la réunion hebdomadaire de l’exécutif à  Koulouba. Mais d’ores et déjà , au niveau de l’opposition parlementaire et extraparlementaire, on se veut sceptique quant à  l’impartialité du ministre de tutelle. Car, explique-t-on, la rencontre du vendredi 29 juillet dernier avec Kafougouna est «Â évocatrice de la position tranchée du ministre de ne pas respecter les dispositions prévues dans la loi électorale ». Selon l’opposition, la volonté du ministre de jouer la carte de la proposition de la majorité, laisse peut d’espoir que le droit soit dit ce mercredi matin à  Koulouba. Le ministre Kafougouna, qui a par ailleurs eu des propos très durs contre l’opposition, qu’il accuse de lui «Â monter la pression » à  travers les médias, a approuvé le principe de 9 contre 1, précédemment imposé par la majorité. l’opposition, elle, ne l’entend de cette oreille, et menace de porter plainte devant le Tribunal administratif en cas de décision défavorable de la part du Conseil des ministres de ce mercredi. «Â Ils veulent prendre les élections en otage » La mission de la CENI est, selon la loi électorale, de veiller à  la régularité des élections et du référendum à  travers la supervision et le suivi de toutes les opérations électorales. Cette mission de la CENI, selon l’opposition ne peut logiquement et objectivement être remplie que par la société civile. Laquelle, avec son rôle de contre-pouvoir, ne peut être renforcée dans cette mission que par les partis politiques de l’opposition ». Or, regrette l’opposition, depuis les concertations pour la mise en place de l’institution, les discussions entre majorité et opposition sont au point mort. Sur les 15 membres qui devront constituer l’institution de surveillance des élections, la société civile est représentée par 5 membres, tandis que les partis politiques se partagent les 10 sièges. La répartition de ces places provoque aujourd’hui de chaudes empoignades entre majorité et opposition. Pourtant en la matière, la Loi électorale tranche sans équivoque : elle stipule le «Â partage équitable » entre les deux camps. Or dans la forme actuelle, la majorité présidentielle semble vouloir de se tailler la part du lion, en raflant les 9 sièges, accordant un seul siège pour l’opposition. Celle-ci ne l’entend pas de cette oreille. Pour l’opposition (parlementaire et extra-parlementaire), il s’agit d’un putsch qui ouvre le boulevard pour des élections frauduleuses. Selon elle, le blocage tient à  la volonté des partis de la majorité présidentielle et du ministre de tutelle de violer les textes. «Â Les arguments avancés par certains partis politiques, qui interprètent de manière mécanique le principe de l’équité contenu dans la Loi électorale, ne résistent à  aucun examen sérieux » explique-t-on du côté de l’opposition. Avant d’ajouter : «Â Nous pensons qu’il y a un déséquilibre très prononcé des forces avec d’un côté la majorité présidentielle (qui dispose de moyens financiers et logistiques et une forte influence sur la gestion du pouvoir), et de l’autre côté l’opposition, en position très défavorable, et ne disposant pas de moyens financiers ni d’un véritable statut de l’opposition ». Hors du délai légal Face à  cette situation, les partis politiques de l’opposition disent se référer à  la Loi électorale et à  l’esprit de la CENI en désignant, le vendredi 15 juillet dernier (constituant le délai de rigueur), les cinq représentants de l’opposition devant siéger à  la CENI. Convaincues de la justesse de leur démarche et des arguments mis à  disposition, les formations politiques de l’opposition, avaient, il y a quelques jours, sollicité l’implication du ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales. Mais la rencontre du vendredi s’est révélée aux yeux de l’opposition comme un coup d’épée dans l’eau au regard des propos tenus par le ministre. «Â Nous rappelons au ministre que la majorité n’ayant pas choisi ses représentants dans le délai prévue par la Loi, ne peut bénéficier juridiquement d’aucune circonstance atténuante » nous déclare Sidi Ongoà¯ba, représentant l’opposition dans le Comité pour le choix des quotas. Pour lui, «Â dans ces conditions, la majorité ne peut à  la rigueur que désigner le complément à  10 de la liste légalement fournie dans le délai par l’opposition ». Le Conseil des ministres va-t-il enfin trancher (de manière juste) cette affaire ? Attendons de voirÂ