Racisme: Excédé, Moussa Marega pousse un coup de gueule

A la 70e minute de jeu d’un match que son club, Porto, jouait sur le terrain du Vitoria Guimaraes, l’attaquant international malien Moussa Marega, excédé par des cris racistes venus des tribunes, a décidé de quitter le terrain, malgré l’intervention de ses partenaires et de son entraîneur Sergio Conceiçao qui ont voulu l’en dissuader. Las, et en dépit des interventions, de son compatriote notamment Falaye Sacko qui évolue à Guimaraes, Marega n’a rien voulu entendre. Son entraîneur qui lui apporté son soutien à été contraint de le remplacer. A l’issue du match, Marega toujours très remonté a réagi sur son compte Instagram. « Je voudrais dire à ces idiots qui viennent au stade faire des cris racistes, allez vous faire foutre. Et je remercie également les arbitres de ne pas m’avoir défendu et de m’avoir donné un carton jaune parce que je défendais ma couleur de peau. J’espère que je ne vous reverrai plus jamais sur un terrain de football ! VOUS ÊTES UNE HONTE !!!. La ligue portugaise de football a condamné l’incident dans un communiqué, tout comme le club du Vitoria Guimaraes qui a assuré l’ouverture d’une enquête dans les prochaines heures afin d’identifier et de punir les coupables. Le championnat portugais était jusqu’alors épargné par ce fléau qui gangrène plusieurs stades de football en Europe.

Martin Luther King : 50 ans après son assassinat, son combat toujours d’actualité

50 ans après sa mort, l’Amérique rend hommage à Martin Luther King assassiné le 4 avril 1968. Le pasteur afro-américain prônait une lutte pacifiste contre la ségrégation raciale. S’il n’a pas vu son « rêve » se concrétiser, son combat reste plus que jamais d’actualité.

« En 50 ans, nous n’avons pas réussi à combattre les derniers vestiges du racisme, comme nous l’avait demandé papa », a déclaré Bernice King, fille du pasteur. L’esclavage avait certes été aboli en 1865, mais « la ségrégation, la privation des droits civiques et les lynchages l’avaient remplacé », analyse l’historien spécialiste des Etats Unis Pap N’Diaye. Cinquante ans après, si la condition des Afro-américains a connu des changements positifs importants, notamment grâce à des politiques volontaristes de « discrimination positive », l’écart entre les communautés demeure important.

En 1972, le taux de chômage était estimé à 11% chez la population noire et à 6,8 en 2017, mais toujours au-dessus de la moyenne nationale estimée à 4%.
Un chemin parcouru, des inégalités persistantes.
Alors que seulement 38% des jeunes noirs allaient au collège en 1972, ils étaient 86% en 2016. Si la loi n’autorise pas les quotas aux Etats Unis, c’est grâce à des actions volontaristes de certains politiques et de certains « activistes », qui encouragent la formation et l’employabilité des Noirs que leur situation change. À travers notamment des mouvements comme « Buy Black »(Acheter Noir), destiné à encourager la communauté Afro-américaine à « boycotter l’économie blanche » et à consommer au sein de leur communauté. Malgré un poids économique estimé à 1000 milliard de dollars, les Afro-américains ne « pèsent » qu’un vingtième du PIB aux Etats Unis.
Si les injustices contre lesquelles, le pasteur à mener une lutte religieuse et sociale, demeurent, son message en forme de prémonition prononcé la veille de son assassinat, garde encore tout son sens, pour ceux qui comme lui, prônent une lutte sans merci mais non-violente pour plus de justice. Ils veulent garder de lui cet espoir et cette promesse qu’il leur a laissé comme un testament :
« J’ai regardé autour de moi et j’ai vu la terre promise. Il se peut que je n’y pénètre pas avec vous. Mais je veux vous faire savoir, que notre peuple atteindra la terre promise », avait t-il dit lors du dernier sermon qu’il a prononcé le 3 avril 1968.

Inde : l’agression raciste de trop

Insultes, menaces, attaques physiques, racisme quotidien, en Inde les Africains sont souvent stigmatisés. Le passage à tabac de 5 étudiants nigérians, fin mars, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Des diplomates de 44 pays africains ont officiellement protesté lundi dernier contre les violences dont sont victimes les ressortissants africains en Inde.

Coups de pied, de barres de métal ou de chaises qui pleuvent, dans la clameur d’une foule en fureur qui s’acharne sur eux. Les cinq étudiants nigérians se souviendront longtemps de ce lundi 27 mars où tout a dégénéré. Quelques jours auparavant, un adolescent indien de la ville de Noida, proche de New Delhi, décédait des suites d’une overdose. L’enquête menée par la police aboutit à l’arrestation des cinq nigérians suspectés d’avoir vendu à l’adolescent les substances illicites. Relâchés faute de preuves suffisantes, les cinq étudiants africains décident de se rendre à la veillée funèbre pour rendre hommage au jeune décédé. Une mauvaise idée. La situation dégénère. Convaincue qu’ils sont à l’origine du drame, la foule se jette sur eux et les passe à tabac. Les images diffusées sur les réseaux sociaux ont fait le tour du monde et éclairé à nouveau sur la situation difficile à laquelle sont confrontés les ressortissants africains en Inde, essentiellement des étudiants.

Ces agressions racistes sont en effet fréquentes dans le pays et particulièrement dans la capitale New Delhi, où résident quelques 30 000 Africains, en majorité dans les quartiers de Greater Noida et de Khirki. Ces cinq dernières années, de nombreux cas d’agression ont été enregistrés. En mai 2016, un enseignant congolais avait même trouvé la mort dans une attaque à caractère raciste.

Réactions diplomatiques L’incident de fin mars a fait réagir le Nigeria qui a convoqué l’ambassadeur indien à Abuja pour réclamer la fermeté des autorités dans cette affaire. La ministre indienne des Affaires étrangères, Sushma Swaraj, a réagi en promettant qu’une enquête serait menée en toute impartialité. Six hommes en lien avec l’agression des étudiants nigérians ont été arrêtés et la police dit avoir identifié soixante personnes impliquées dans ces violences, qui devraient être poursuivies pour émeutes. Le tollé en Inde et à l’international a poussé des diplomates de 44 pays africains à monter au créneau le 3 avril pour protester contre les violences dont sont victimes leurs ressortissants en Inde. Ils ont appelé à une enquête indépendante menée par des groupes de défense des droits de l’Homme. Quant à l’association des étudiants africains en Inde, elle a conseillé sur Facebook à ses membres de rester chez eux pour parer à d’éventuelles attaques.