Démolition des ralentisseurs de Djicoroni : place aux accidents !

Les éléments de la cellule des travaux routiers d’urgence(CETRU), procédaient à  la démolition, fin septembre, des ralentisseurs de vitesse compris entre le pont Motel et le pont woyowayanko qui est à  quelques encablures du domicile de IBK. l’objectif était de rendre fluide la circulation du cortège présidentiel. l’opération n’avait pas été appréciée par bon nombre d’habitants riverains qui avaient des appréhensions par rapport à  la recrudescence des accidents souvent mortels. La suite des événements semble leur donner raison. En effet après la démolition desdits ralentisseurs de vitesse, l’axe a renoué avec son lot de blessés graves. Profitant de la disparition des ‘’gendarmes couchés », les motocyclistes notamment les motos ‘’Djakarta » filent à  tombeau ouvert. Ils mettent du coup en danger la vie des riverains surtout les femmes qui fréquentent le marché aux abords de la route et les enfants qui se rendent à  l’école. Les derniers accidents en date remontent à  hier nuit simultanément au niveau des deux intersections qui pâtissent le plus des accidents. Il s’agit de l’intersection de la rue appelée communément ‘’Usine carré’ et celle de ‘Gningnin carré’ à  Djicoroni-Para en commune IV du district de Bamako. Recrudescence de l’insécurité routière A ces deux niveaux, près de dix d’accidents ont été enregistrés ces derniers jours selon des témoins. Lesquels grincent des dents face à  cette montée de l’insécurité routière. «Â La multiplication des accidents nous inquiète sérieusement, il est temps que les autorités prennent des mesures urgentes. », s’inquiète Ousmane Traoré. La vieille Mariam Koné déplore le temps qu’elle passe pour traverser la route.  «Â Je suis obligée d’attendre souvent plus d’une demi-heure pour traverser de peur d’être renversée par les conducteurs fous qui ont peu d’attention pour les piétons », se désole la septuagénaire qui traverse quotidiennement la route pour aller dans son jardin. En fait de mesures urgentes les habitants de Djicoroni-Para demandent aux responsables chargés de la sécurité d’ériger des feux tricolores pour pallier aux accidents. A défaut, ils proposent que des policiers soient postés au niveau des intersections et du marché pour réguler la circulation. Certains radicaux dénoncent vigoureusement l’opération de démolition et demandent la restauration des ralentisseurs. En tout cas aujourd’hui, la démolition des ralentisseurs de vitesse est le sujet qui alimente les discussions dans le quartier de Djicoroni-Para. Le sentiment d’inquiétude des populations sera-t-il perçu par l’illustre voisin, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita ?

« Voie présidentielle » : démolition des ralentisseurs de vitesse

Plus rien ne gênera plus le passage du cortège présidentiel. Les ralentisseurs de vitesse encore appelés « dos d’âne » ou « gendarmes couchés », érigés sur la route nationale qui passe près de la résidence du nouveau président sont en train d’être enlevés. Ils y avaient été érigés pour endiguer les accidents de circulations meurtriers qui se multipliaient sur cette nouvelle route. C’est la cellule des travaux routiers d’urgence(CETRU), un service rattaché au Ministère de l’équipement et des transports qui exécute les travaux. Les populations de Djicoroni-Para regardent depuis lundi dernier les engins de marque Caterpillar dicter leur loi aux ralentisseurs de vitesse se trouvant entre le pont Motel et le pont Woyowanko qui est à  quelques encablures du domicile du président Ibrahim Boubacar Keita. Faciliter le passage du cortège présidentiel l’objectif, nous informe-t-on, est de rendre fluide la circulation pour le cortège présidentiel qui emprunte ce chemin tous les jours. Les travaux doivent prendre fin au plus tard ce jeudi, donc avant le retour du président de la République de New-York o๠il participe à  la 68ème Assemblée générale des Nations-Unies. Le responsable de la CETRU sur place se refuse à  tout commentaire sur les travaux. « Notre boulot consiste juste à  démolir les ralentisseurs de vitesse. On ne fait qu’exécuter », dit-il, laconique. Cette opération est diversement appréciée par les populations riveraines. Si d’aucuns estiment qu’elle rend le trafic fluide, d’autres la mettent au compte de « l’extravagance » du nouveau locataire de Koulouba. Adama Touré, rencontré ce matin au marché de Djicoroni-Para ne cache pas ses inquiétudes par rapport à  la recrudescence des accidents meurtriers avec la démolition des ralentisseurs de vitesse. « Cette démolition va mettre en danger la vie de nos femmes qui vont au marché et les enfants qui rôdent tout autour », dit-il avec un brin d’inquiétude. Abondant dans le même sens, Mamadou Kanté désapprouve l’idée de cette opération qui relève, selon lui, des « pratiques extravagantes » du président. « Après les désagréments liés aux passages du nouveau président, on vient fragiliser notre sécurité », dénonce ce trentenaire, qui a du mal à  cacher son opposition au nouveau président de la République. Un point de vue qui n’est pas partagé par Ibrahim Kéita. Pour ce professeur d’anglais, « l’opération est salvatrice car il est aberrant de mettre des « gendarmes couchés » sur une route nationale rendant la circulation assez difficile et pénible ». Mariam Fofana apprécie aussi la mesure mais appelle à  des efforts de communication et de sensibilisation à  l’endroit des conducteurs pour être prudents afin d’éviter les accidents mortels. « La démolition des ralentisseurs atteindra ces objectifs lorsqu’elle sera suivie par une campagne efficace de prévention des accidents » affirme t-elle.