Un rapport de la FIDH pointe les exactions des FAMA au Centre du Mali

Un rapport de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), diffusé jeudi 11 mai, fait état des violences intercommunautaires et exactions commises par l’armée malienne, sous couvert de lutte antiterroriste, qui se multiplient dans Centre du Mali, une région délaissée par l’État et gangrenée par les groupes djihadistes.

L’association malienne de défense des droits de l’homme (AMDH) et la FIDH ont recensé, dans un rapport paru jeudi 11 mai, de nombreux cas d’arrestations arbitraires, de séquestrations, de tortures et violations des droits de l’homme imputées à l’armée malienne et qui visent pour l’essentiel les communautés peules dans le centre du Mali.

« Terrorisme et impunité font chanceler un accord de paix fragile » : l’intitulé du rapport de la FIDH avec l’ADMH, pointe du doigt la difficile mise en oeuvre de l’accord de paix de 2015. Deux ans après sa signature, le processus de désarmement n’a toujours pas commencé au Mali. Et les violences n’ont fait que redoubler.

Selon le rapport, l’armée malienne, dans sa lutte contre le terrorisme est incapable de faire le discernement entre djihadistes et populations. Ils procèdent dans les villages à des arrestations de masses, violant les droits humains de nombreuses personnes assimilées à des djihadistes, souvent par le simple fait qu’ils sont peules

Le 10 février dernier, des militaires maliens ont ainsi mené une importante opération anti-terroriste à Dialloubé, au nord de Mopti. Un village considéré comme une des bases arrières des hommes d’Amadou Koufa. Tous les suspects arrêtés appartenaient à la communauté peule. Ces violations, ont pour conséquence de créer une défiance légitime envers les services de sécurité et les autorités maliennes en général. Les populations locales étant souvent les premières victimes de cette guerre qui s’éternise.