UNICEF : « Enfants des villes, pas forcément favorisés »

« La Situation des enfants dans le monde 2012 : les enfants dans un monde urbain ».C’’est le titre du document paru ce 28 février. Comme chaque année, l’UNICEF se penche sur les difficultés rencontrées par les enfants dans le monde. Ils sont des centaines de millions à  vivre dans les bidonvilles et les quartiers défavorisés à  travers le monde. l’UNICEF appelle à  faire attention à  leur situation qui se dégrade au fil de l’urbanisation. l’organisation onusienne reconnait que l’on ne peut stopper l’accroissement des villes, mais elle attire l’attention sur le fait que la population des villes sera de plus en plus jeune. Les enfants nés en ville représentent déjà  60% de la croissance de la population urbaine. « Pour nous, l’image traditionnelle de la pauvreté, C’’est un enfant dans un village rural », a affirmé le Directeur général de l’UNICEF Anthony Lake. « Mais aujourd’hui un nombre croissant d’enfants vivant dans des taudis ou des bidonvilles font partie des personnes les plus désavantagées et vulnérables du monde. Ces enfants sont privés de services essentiels et du droit de s’épanouir» ajoute-t-il. La pauvreté dans les villes touche d’abord les enfants Le rapport indique que l’urbanisation offre de nombreux avantages aux enfants comme des écoles, l’accès aux services de soins, à  des infrastructures de jeu. Mais, les disparités dans l’accès à  ces avantages sont aussi de plus en plus grandes. En effet, dans la plupart des villes dans le monde, la population croit très rapidement et les services ne parviennent pas à  suivre de sorte que les besoins ne sont que très partiellement couverts. Par exemple, indique le rapport, « l’eau peut coûter 50 fois plus cher dans les quartiers pauvres o๠les habitants sont obligés de l’acheter à  des compagnies privées que dans les quartiers riches o๠les foyers sont raccordés à  un réseau de canalisations ». En outre, souligne le texte, les privations subies par les enfants dans les communautés urbaines pauvres passent souvent inaperçues parce que les moyennes statistiques générales regroupent tous les citadins, riches ou pauvres, dans la même catégorie. « Quand les enfants des taudis sont exclus, a-t-il ajouté, non seulement on les prive de la chance de réaliser tout leur potentiel, mais en plus on prive les sociétés des avantages économiques qu’elles peuvent tirer d’une population urbaine éduquée et en bonne santé», affirme encore Anthony Lake. Privilégier les enfants défavorisés l’UNICEF appelle donc à  des efforts accrus en faveur de l’équité. l’organisation exhorte les gouvernements à  mettre les enfants au C’œur de leur politique d’urbanisme et à  fournir de meilleurs services à  tous. Le rapport met également l’accent sur les initiatives positives qui ont permis de lutter de manière efficace contre la pauvreté urbaine. Des partenariats comme ceux qui ont permis de créer de meilleures infrastructures publiques à  Rio de Janeiro et à  Sao Paulo (Brésil), ou encore arriver à  un taux d’alphabétisation plus élevé à  Cotacachi (à‰quateur), ou une meilleure préparation aux catastrophes à  Manille (Philippines) sont cités comme des exemples à  suivre. Ils démontrent que quand les communautés urbaines défavorisées reçoivent un soutien, si minime soit-il, elles peuvent travailler elles-mêmes à  améliorer sensiblement leur cadre de vie et offrir à  leurs enfants un avenir meilleur. Le rapport sera officiellement lancé au Mali ce 29 février au Centre International de Bamako au cours d’une cérémonie présidée par le Gouverneur du District de Bamako, M. Souleymane Diabaté.

Aguelhok, la marque d’AQMI

Il y a un peu plus d’un mois, la localité d’Aguelhok au nord du Mali était attaquée par des hommes armés se réclamant du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA Après plusieurs jours de siège, des dizaines de militaires des forces armées et de sécurité sont fait prisonniers puis froidement exécutés les mains attachées dans le dos. Ce drame se passait sous les yeux des élèves de l’Institut de formation des maitres (IFM) de la ville, o๠les militaires avaient trouvé refuge dans un premier temps. Des images effroyables ont très vite circulées sur Internet, informant ainsi l’opinion publique de l’horreur des crimes commis. Ces atrocités ont été condamnées d’une même voix par toutes les couches de la population malienne et les amis du Mali. C’’est pour faire la lumière sur ces exactions que les autorités ont mis en place une commission spéciale. Cette dernière composée exclusivement d’officiers supérieurs de l’armée malienne, vient de rendre ses conclusions au président de la République, Amadou Toumani Touré. La rencontre s’est déroulée à  Koulouba en présence des ministres Marahafa Traoré de la Justice et Natié Pléa en charge de la Sécurité intérieure et Protection civile. Des boucliers humains Pendant dix jours, les enquêteurs ont recueilli des preuves et des témoignages dans la ville martyre. Ils ont pu interroger des rescapés civils et militaires qui ont confirmé l’horrible réalité. Selon le président de la commission, l’inspecteur général de police, Alioune Badara Diamouténé, les investigations menées portaient sur « les cas d’atteinte à  la vie, à  l’intégrité physique des personnes et aux biens ». Les propos des personnes qui ont vécu l’attaque de la ville, en particulier les élèves et enseignants de l’Institut de Formation des Maà®tres sont formels. « Des combattants de l’armée malienne désarmés ont bien été arrêtés, ligotés les mains au dos avant d’être abattus ». Pire, les rescapés ont été utilisés par les assaillants comme des boucliers humains, alors qu’ils se trouvaient en difficulté. La marque d’AQMI Les enquêteurs ont conclu que les « déclarations corroborent le mode d’exécution sommaire de combattants désarmés régulièrement pratiqué par AQMI. l’habillement de la plupart de ces combattants barbus, le mode d’exécution de militaires désarmés, attestent de la participation d’AQMI aux combats aux côtés du MNLA lors des attaques des 18, 20 et 24 janvier dernier contre le camp militaire, l’Institut de formation des maà®tres et la ville d’Aguelhok ». Leurs conclusions ne laissent plus de doute sur la jonction sur le terrain des assaillants du MNLA et des éléments d’AQMI et leur culpabilité conjointe dans les exécutions sommaires de militaires maliens désarmés et immobilisés. Il reste maintenant à  la justice de se saisir de cette affaire afin de retrouver et de punir les auteurs de ces actes barbares. Pour que les martyrs d’Aguelhok et leurs familles puissent connaà®tre la paix.

Sida: Moins de gens en meurent

Le nombre de personnes qui vit avec le VIH Sida a atteint en 2010, le chiffre record de 34 millions. Rassurez-vous, ce n’est pas une mauvaise nouvelle en soi! Cela veut dire, qu’aujourd’hui de plus en plus de personnes ont accès aux traitements, ce qui rallonge considérablement leur espérance de vie. « Le nombre de personnes vivant avec le VIH (virus du SIDA) n’a jamais été aussi important, principalement en raison d’un meilleur accès aux traitements », indiquent les experts de l’ONUSIDA.Le rapport annuel de l’agence spécialisée des Nations Unies a été lancé ce lundi à  Berlin en Allemagne par son Directeur Exécutif, Michel Sidibé. Toujours beaucoup d’infections 34 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde,c’est une hausse de 17 % par rapport à  2001, selon les derniers calculs de l’ONUSIDA. Cela reflète un nombre important et continu de nouvelles infections à  VIH et une expansion significative de l’accès au traitement antirétroviral, qui a contribué à  réduire les décès liés au sida, notamment au cours des dernières années. Cependant, et c’est le fait notoire contenu dans le document, le nombre de personnes décédées de causes liées au sida a chuté à  1,8 million en 2010, contre un pic de 2,2 millions au milieu des années 2000. Au total, 2,5 millions de décès ont été évités dans les pays à  revenu faible et intermédiaire depuis 1995 grâce à  l’introduction de la thérapie antirétrovirale.Durant la seule année 2010, 700 000 décès liés au sida ont pu être évités. Une grande partie de ce succès a été enregistrée ces deux dernières années grâce à  l’amélioration rapide de l’accès aux traitements. à€ l’échelle mondiale, 50 % des malades éligibles à  un traitement ont accès à  des soins. Le document montre aussi qu’environ 15 milliards ont été mis à  la disposition de la riposte au sida, contre 15,9 milliards en 2009. à€ l’échelle mondiale, le pourcentage de femmes parmi les personnes vivant avec le VIH reste stable à  50 %, bien qu’elles soient plus touchées en Afrique subsaharienne (59 %) et dans les Caraà¯bes (53 %). On estime à  2,7 millions le nombre de nouvelles infections à  VIH en 2010, dont 390 000 enfants. C’’était 15 % de moins qu’en 2001 et 21 % de moins que lors du pic de l’épidémie en 1997. Le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH continue de baisser, dans certains pays plus rapidement que dans d’autres. l’incidence du VIH a chuté dans 33 pays, dont 22 pays d’Afrique subsaharienne, la région la plus touchée par l’épidémie. L’espoir est permis Les données de ce rapport ravivent l’espoir d’une possible fin de la pandémie. « Nous sommes à  l’aube d’une avancée significative dans la riposte au sida» a déclaré Michel Sidibé. Mais pour le moment, la pandémie est loin d’être terminée, rappelle l’organisation, qui soutient que la perspective de sa fin se rapprochera uniquement si l’effort financier et social reste constant. Les Etats doivent investir « intelligemment » a par ailleurs déclaré le Directuer de l’ONUSIDA.

A quoi servent les rapports anti-corruption au Mali ?

«Â Je serai très exigeant sur la gestion des ressources publiques. Et la lutte contre la corruption et la délinquance financière sera mon cheval de bataille ». C’’est en ces termes que le président Amadou Toumani Touré s’est exprimé sur la corruption dès le début de son accession à  la magistrature suprême en juin 2002. Par cette déclaration, le chef de malien faisait preuve d’une volonté politique de s’attaquer à  un phénomène aussi délicat que la lutte contre la délinquance financière. Neuf ans après, de sérieuses interrogations demeurent quant aux résultats de cette déclaration. Du moins si l’on se réfère aux cas de détournement des biens publics et de corruption dénoncés par les différents rapports de contrôle. De 2002 à  nos jours, près d’une dizaine de rapport de contrôle sont produits. Le seul Bureau du Vérificateur Général, un instrument de vérification de contrôle de la gestion des ressources publiques, a fourni trois rapports édifiants parmi les 7 livrés pendans le mandat de Sidi Sosso Diarra. Le premier a porté sur un manque à  gagner de 20 milliards, le deuxième sur plus de 100 milliards, et le troisième a concerné un déficit constaté de d’environ 80 milliards de francs CFA. Par ailleurs, d’autres vérifications effectuées courant 2005-2006-2007 ont signalé un manque à  gagner de 138,58 milliards de F CFA, et seuls 31,78 milliards de F CFA ont été recouvrés. Le dernier rapport de la CASCA (Cellule d’Appui aux Services de Contrôle de l’Administration), remis la semaine dernière au président de la République, ne relève pas une baisse du phénomène. Encore moins les assises des «Â Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière » organisées fin 2009. « C’’est de la diversion » A quoi servent alors les rapports de contrôle au Mali ? En réponse à  la question, Etienne Sissoko est catégorique. Pour lui, « ils ne servent qu’à  faire diversion ». Selon ce docteur en sciences économiques (diplômé de l’Université Paris X à  Nanterre), « les rapports au Mali sont publiés pour amuser la galerie ». « Le principe est connu, dit-il. Lorsqu’il s’agit d’attribuer de l’aide au développement à  des pays comme le nôtre, les bailleurs de fonds procèdent par tranche de 3 volets : les deux premiers sont mis à  disposition, et la troisième tranche n’est débloquée qu’après publication de rapports de contrôle. Comme une façon de montrer que la bonne gouvernance est mise en avant. Mais en réalité, ajoute, notre interlocuteur, ce sont des rapports pour la formalité ». Comme solution, le Dr Etienne Sissoko préconise que l’Etat prenne ses responsabilités. « On connait les secteurs o๠il y a problèmes » dit-il, plaidant pour la création de véritables structures répressives. « Le détournement et la corruption sont des fautes graves et répréhensibles dans le Code pénal. Il faut donc punir les fauteurs et les auteurs des malversations », préconise notre interlocuteur. Qui déplore « les limites du Pôle économique », dirigé par le juge anti-corruption. La faiblesse des revenus en cause Amadou Garan Kouyaté, lui, n’en dira pas moins. Professeur d’économie à  la FSJE (Faculté des sciences économiques de l’Université de Bamako), il dirige le Groupe de réflexion et de recherche sur la corruption. Pour lui, tout contrôle a un intérêt. Cependant, ajoute-t-il, l’impact de ces rapports semble très faible dans la réduction de la corruption. l’une des explications à  l’ampleur du phénomène réside, selon lui, dans la faiblesse du revenu des gens. « Tu ne peux pas demander à  quelqu’un de bien gérer des millions, alors qu’il a le salaire le plus bas. Et je crois que C’’est pour cela l’Etat lui-même, a pris les précautions en attribuant un salaire faramineux au Vérificateur général. Pourquoi n’en fait-il pas de même pour ses autres employés ? s’interroge notre interlocuteur. Qui ajoute que dans tous les pays du monde, toutes les enquêtes ont démontré que l’une des causes de la corruption, C’’est la faiblesse du revenu. On attribue des salaires de misère au gens et leur demander d’être transparents. C’’est absolument impossible. Je crois que l’Etat doit protéger les gens en augmentant leurs revenus », a déclaré M. Amadou Garan Kouyaté. Qui déplore par ailleurs le système de lutte adopté par le chef de l’Etat. « En lieu et place des poursuites judiciaires, l’Etat exige que le coupable rembourse ce qu’il a volé. Je crois que cette approche ne fait qu’empirer le phénomène. Car, C’’est comme si on avait prêté de l’argent à  l’Etat. Rembourser est obligatoire, mais le côté pénal, à  travers des poursuites, est impératif. Il faut que cette sanction soit là  pour dissuader les gens » conclut l’universitaire.

Espace CEDEAO : Un nouveau rapport accablant sur les tracasseries routières

Sur les différents axes routiers dans l’espace sous-régional, les textes relatifs à  la circulation des personnes et de leurs biens ne sont pas respectés. C’’est ce qui ressort du dernier rapport de l’Observatoire des Pratiques Anormales. Ce rapport, dont le contenu est entrain d’être vulgarisé par le CAD-Mali dans le cadre du projet «Â Gouvernance routière », indique une recrudescence des tracasseries routières sur les corridors des pays membres de l’UEMOA et de la CEDEAO. En effet, selon le rapport, tous les indicateurs (déjà  élevés) ont enregistré une hausse généralisée, favorisée en grande partie par le contexte de crise en Côte d’Ivoire, la culture de l’impunité et le manque d’uniformité ou la faiblesse des dispositifs d’application et de mise en œuvre des réglementations et politiques de lutte contre les tracasseries routières. Selon le rapport, on a enregistré des hausses de 2,8%, 3,5% et 73,6% respectivement pour le nombre de contrôles, de rackets et de temps de contrôles par rapport au trimestre précédent sur l’ensemble des six corridors suivis par l’OPA. Il en découle donc, des résultats alarmants et somme toute très insatisfaisants. Axe Ouagadougou-Bamako décrié En termes de « Nombre de contrôles », le corridor Ouagadougou-Bamako demeure le plus dense avec plus de trois arrêts tous les 100 km soit environ 28 arrêts par voyage. Cette situation est imputable, selon les enquêteurs, à  la partie malienne, du fait du nombre élevé de contrôles sur ce tronçon, lequel, à  lui seul, enregistre plus de 4 arrêts tous les 100 km soit 20 contrôles par voyage contre 8 du côté Burkinabè. Le corridor Lomé-Ouagadougou enregistre ce trimestre le nombre le moins élevé de contrôles avec près de deux arrêts par 100 km soit environ 19 contrôles par voyage. Le Sénégal arrive en tête des pays o๠la densité des contrôles chaque 100 km est la plus élevée. La Côte d’Ivoire vient en deuxième rang suivi du Mali, du Ghana, puis du Burkina, et enfin du Togo. Au Sénégal, la gendarmerie est en tête des contrôles intempestifs, suivie de la Police, puis de la Police des Frontières et de la Douane. Perceptions illicites En termes de « Perceptions illicites », le corridor Abidjan-Bamako demeure en tête des corridors à  fort taux de rackettage avec 6 470 F CFA de perceptions illicites « rackets» tous les 100 km, soit 75 953 F CFA par voyage et par camion. La Côte d’Ivoire, précise le rapport, demeure en grande partie responsable de cette situation avec 8 689 F CFA de perceptions illicites « rackets » tous les 100 km, soit 61 692 F CFA par voyage (dont 53 872 F CFA extorqués par les Forces Nouvelles et les Agents d’escorte des camions). Ce taux hisse la Côte d’Ivoire au sommet des tronçons routiers inter-Etats o๠les camionneurs paient le plus lourd tribut en matière de tracasseries routières. Le corridor Téma-Ouagadougou arrive en 6ème position avec environ 18 894 F CFA respectivement prélevés par voyage et par camion. Par Etat, la Côte d’Ivoire occupe le 1er rang dans le classement des pays à  fort taux de rackets (aux 100 km) suivie du Mali, du Sénégal, du Burkina, puis du Togo et enfin du Ghana. Temps de contrôle En terme de « Temps de contrôles », le corridor Bamako-Dakar arrive en tête des corridors à  long temps de contrôles avec 30 minutes perdues tous les 100 km, soit un retard de 441 mn (7h 21mn) accusé par voyage. « Le Mali et le Sénégal sont mutuellement responsables de cette situation avec respectivement 31 mn et 28 mn de retard enregistré aux 100 km »mentionnent les enquêteurs. Le corridor Abidjan-Bamako arrive en dernière position avec 15 mn de temps de contrôles tous les 100 km. Par Etat, le Sénégal occupe le premier rang dans le classement des pays à  long temps de contrôles (aux 100 km) suivi du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Burkina, du Ghana et enfin du Togo. A la lecture de ce rapport, on constate donc une croissance et une persistance des pratiques anormales sur les axes routiers de la sous-région. Ce qui souligne encore l’insuffisance des efforts actuels en matière de l’application des textes relatifs à  la libre circulation des personnes et de leurs biens.

BVG: De la notion « manque à gagner » pour le Gouvernement

L’objectif du Gouvernement, à  travers cet exercice, était, selon les organisateurs, d’informer l’opinion nationale et d’apporter des éléments de précision sur certains aspects et problèmes soulevés dans les rapports sectoriels, notamment les services d’assiette et de recouvrement. Mais C’’est à  une descente en bonne et due forme que les hommes de média présents ont eu l’impression d’assister. Le Chef du Gouvernement vient de remettre mercredi matin les observations de l’Administration sur le Rapport 2009 du Bureau du Vérificateur Général à  la Primature. La cérémonie s’est déroulée en présence de quelques membres du Gouvernement et de certains proches collaborateurs du Vérificateur. Suite à  la remise hier du rapport général du Vérificateur bouclant sa mission, pour la troisième fois, le Chef du Gouvernement a rencontré le Bureau Vérificateur Général pour lui indiquer, suivant les directives constantes données par le Président de la République concernant la Gouvernance, ce que les administrations et les départements ont fait des recommandations qui ressortent du rapport général qui compile les différents rapports sectoriels. Les ministres délégué auprès du Ministre de l’Economie et des Finances chargé du budget et de la justice garde des sceaux ont réunis les journalistes pour leur donner des explications sur ledit document. La conférence de presse s’est tenue au nouvel immeuble du Ministère de l’Economie et des Finances à  Hamdallaye à  l’Aci 2000. Ce document fait également l’état d’exécution détaillé des recommandations contenues dans le rapport 2009, des difficultés rencontrées et des ajustements nécessaires. Les progrès enregistrés en matière de finance publique ont également été abordés. Le gouvernement se dit déterminé à  mettre en œuvre les recommandations contenues dans les rapports du Bureau du vérificateur général. En 2009, des vérifications menées par BVG ont couvert divers domaines comme le développement rural, les infrastructures et équipements, les services d’assiette et de recouvrement, la santé, la solidarité, la recherche scientifique, l’emploi et la formation professionnelle, les finances publiques, les élections, la justice. Ce sont 43 rapports qui avaient été produits sur lesquels 10 concernaient les missions de suivi effectuées par le Bureau du Vérificateur Général. Le BVG estimait alors que sur les 293 recommandations formulées en 2007, 178 avaient été mises en œuvre soit 61%. Du reste, la moyenne de la mise en œuvre des recommandations des trois derniers est estimée à  60%. Preuve que ces recommandations sont pertinentes et que l’administration est prête à  les appliquer. Le rapport 2009 du VG dénonçait plusieurs insuffisances dans la gestion des services publics et chiffrait à  exactement 112.063.963.823 Fcfa «le manque à  gagner», dont 48.207.584.033 étaient estimés « recouvrables » et 63.856.379.790 Fcfa « non recouvrables ». Toutefois, une analyse avait conclu à  une répétition de deux montants en ce qui concerne l’Agence comptable centrale du trésor (ACCT) pour un total de 191 605 612 Fcfa. Ainsi après correction, le total net des « manques à  gagner » est de 111 872 358 211 Fcfa dont 48 015 978 421 Fcfa estimés « recouvrables » et 63 856 379 720 Fcfa « non recouvrables ». l’exploitation des documents de mise en œuvre produits et les rencontres d’échanges avec les structures concernées ont permis d’établir le total des recommandations des rapports traités, à  167 relevant du redressement administratif ou du redressement d’ordre financier. Sur ces 167 recommandations, 93 ont été exécutées soit 56%. Pendant les échanges avec les conférenciers, les journalistes ont beaucoup insisté sur le thème « manque à  gagner » couramment utilisé par le Végal dans ses rapports. Les 112 872 358 211 Fcfa considérés comme manque à  gagner dans le rapport concerne la gestion des services sur une période variant de 3 à  6 ans. Sur ce montant 63 856 379 790 sont estimés « non recouvrables » et 48 015 978 421 jugés « recouvrables » par le BVG. Sur ce dernier montant, indique le rapport de la Primature, 7.656 267 408 Fcfa sont reconnus par les structures concernées, conformément aux constats du BVG. Dans le même temps 18.761 944 590 Fcfa sont contestés par ces structures parce qu’elles estiment qu’elles ont fourni des pièces justificatives qui ont été récusées par les vérificateurs. Enfin 21 597 766 423 Fcfa sont tout simplement contestés par les structures vérifiées et de ce fait, nécessitent des investigations complémentaires. Le document de la Primature relève des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des recommandations des rapports sectoriels 2009 du BVG. En outre, l’expression « manque à  gagner » n’est pas selon lui un terme utilisé dans les normes de vérification financière de l’organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques. Elle pose donc problème. Parce que cette formulation se rapporte à  des situations diverses et variées. Le rapport remis comporte quelques exemples qui sont révélateurs des difficultés que soulève l’utilisation de cette notion. C’’est le cas de 166.880 612 Fcfa au niveau de l’Agence comptable centrale du Trésor qui ont été identifiés comme un « manque à  gagner » alors qu’il s’agit d’un dépassement dans le financement du projet d’approvisionnement en eau potable, assainissement et microréalisations. A la Délégation générale aux élections, 241 930 000 Fcfa sont considérés comme « manque à  gagner » alors que le montant a servi à  l’achat de carburant pour les élections, mais en dehors de la compétence de la DGE. s’agissant d’un montant de 21 597 766 423 Fcfa contesté par les services, le ministère de l’à‰conomie et des Finances et le contrôleur général des services publics entreprendront des missions d’approfondissement à  l’effet de faire toute la lumière sur cette situation, a assuré le chef du gouvernement. Il a ensuite précisé que pour les montants jugés « recouvrables » et qui ne font l’objet d’aucune contestation, les actions ont été engagées soit pour une régularisation, une justification ou des poursuites en justice, au besoin. Pour les montants dont les justifications ont été récusées, Modibo Sidibé propose de revoir ensemble avec le BVG et les structures internes comment le gérer. En ce qui concerne les montants contestés, les services ont été interrogés et les discussions vont se poursuivre pour se mettre d’accord. Ce que beaucoup de journalistes ont avoué ne pas comprendre, c’est l’attitude du Gouvernement qui organise, à  quelques semaines de la fin du mandat du Végal, une conférence de presse.Sans convier le principal interessé. Pour beaucoup, l’évènement n’est plus ni moins, qu’une offensive du Gouvernement pour vilipender le travail abattu par Sidi Sosso Diarra.

Développement humain durable : le 7ème rapport met l’accent sur la sécurité alimentaire

Six axes de réflexion Le Centre International des Conférences de Bamako (CICB) a servi de cadre, ce mardi 21 décembre 2010, au lancement officiel du tout dernier Rapport National sur Développement Humain Durable. Ce rapport a été réalisé par le Ministère du développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées à  travers l’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté, grâce à  l’appui technique et financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Le document analyse les causes, les effets, les enjeux et les opportunités de la crise alimentaire pour le développement durable du secteur agricole au Mali. Les recommandations pertinentes contenues dans ce rapport portent sur six axes, à  savoir : la paix et la sécurité comme gage de toute existence, surtout en terme de sécurité alimentaire ; la résolution des problèmes fonciers agricoles ; la mise en place d’un bon cadre institutionnel d’opérationnalisation des politiques agricoles ; la gestion de l’environnement et l’adaptation aux changements climatiques ; la mise en place d’une bonne stratégie de commercialisation agricole et le développement et la valorisation des recherches agricoles en faveur de l’amélioration de la productivité. La sécurité alimentaire, cruciale pour le Mali Dans son allocution, le Ministre Sékou Diakité a indiqué que le présent Rapport demeure un précieux outil d’aide à  la prise de décisions. Il donne l’état du développement humain au Mali, mais renseigne surtout sur la problématique de la crise alimentaire au Mali. Et le ministre de poursuivre que « la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport permettra de renforcer les dispositions déjà  prises par le Gouvernement, et d’assurer un meilleur développement de l’agriculture pour une sécurité alimentaire durable ». Par ailleurs, le Ministre Diakité s’est engagé à  mettre en œuvre les recommandations du rapport avec l’appui de ses collègues du Gouvernement. « Le Mali a bien fait de choisir comme thème la sécurité alimentaire qui sera, en 2011, le thème du rapport pour l’Afrique du PNUD », a indiqué pour sa part le Coordonnateur Résident des activités opérationnelles du Système des Nations Unies au Mali, Maurice De Wulf. Présent à  la cérémonie, le Ministre de l’Agriculture Agatam Ag Alassane, a obtenu une copie du rapport par le Ministre Diakité, a indiqué que le document contribuera dans la valorisation au mieux des métiers agricoles. « J’invite les jeunes à  plus d’initiatives », dira-t-il. L’assistance a pu apprécier l’intervention du directeur général de l’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté, Zoumana Fofana, qui a fait un exposé détaillé du rapport 2010 avant même que ne s’ouvrent des débats.

PNUD : Développement n’est pas forcément croissance!

Une grande première Dans son rapport 2010, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) se penche longuement, et pour la première fois, sur « l’énigme de la croissance économique et du développement humain ». En analysant 40 ans d’évolution de l’IDH, Indice de développement humain (1), le PNUD constate en effet un lien « extrêmement faible » entre la croissance économique et les progrès réalisés dans le monde en matière d’éducation et de santé (tableau ci-dessous). Ces 40 dernières années, dans l’ensemble, tous les pays du monde ont connu une amélioration de leur IDH. Mais alors que la croissance des revenus a fortement varié d’un pays à  l’autre, « les progrès ont été plus homogènes pour la santé et l’éducation ». Et plus rapides dans les pays pauvres que dans les pays riches. Exemple parmi d’autres, le Népal : la croissance économique y est restée modeste mais, grâce à  d’importants efforts de politique publique, « les taux bruts de scolarisation sont montés en flèche » et l’écart d’espérance de vie avec la moyenne mondiale s’est réduit de 87%. La clé de ce paradoxe ? Pour le PNUD, les pays les plus pauvres ont bénéficié des avancées de technologies et de connaissance déjà  appliqués dans les pays les plus riches. Ils ont donc pu améliorer leurs systèmes de santé et d’éducation à  moindre coût. Des progrès même sans croissance De tels résultats ne doivent pas inviter à  remettre en cause la notion de croissance, tempère le PNUD. Qui insiste toutefois sur cette notion « essentielle » : « à  savoir que le développement humain ne se confond pas avec la croissance économique, et que de gros progrès sont possibles même sans croissance économique rapide ». « Cela pourrait avoir de profondes répercussions sur les politiques de développement », poursuit le PNUD. En effet, « un pays ne doit pas impérativement attendre d’avoir réglé le délicat problème de la croissance pour s’attaquer à  de nombreux autres sur le front de l’éducation et de la santé ». Et c’est là  une bonne nouvelle, se réjouit la directrice du rapport, Jeni Klugman. Mais une telle remise en cause a encore du mal à  passer. Ainsi pour Pierre Jacquet, économiste en chef à  l’Agence française de développement (AFD), « il reste nécessaire de placer les objectifs de croissance au centre des préoccupations ». Une prise de position logique, puisque « soutenir la croissance économique » constitue l’un des objectifs majeurs affichés par l’AFD. Faut-il alors aller au-delà  des mots eux-mêmes ? Car Pierre Jacquet tempère aussitôt : la croissance, oui, « mais en redéfinissant ce qu’on appelle croissance : non pas celle du PIB, mais des moyens disponibles pour le bien-être des individus ». De nouveaux indices Et ces moyens, il s’agit avant tout de bien les utiliser. Car le PNUD rappelle également que l’un des plus grands freins au développement humain réside dans les inégalités. Là , les corrélations sont très fortes. Dès lors, le PNUD entend s’inscrire dans l’évolution d’une « époque o๠l’on explore de nouvelles manières de mesurer le bien-être ». Le rapport 2010 intègre à  cet effet trois nouvelles composantes, qui se détachent plus encore des approches monétaires. L’Indice de Pauvreté Multidimensionnel (que nous avions détaillé il y a peu) permet ainsi de mieux cerner les composantes de la pauvreté. « L’IDH ajusté aux inégalités » permet également des éclairages nouveaux. Dernier indice novateur : celui d’inégalité de genre. Laquelle « demeure un obstacle majeur au développement humain ». Autant de mesures complexes, qui restent à  affiner, Jeni Kugman le reconnaà®t. Mais de telles statistiques ne sont pas des chiffres froids. Elles permettent de suggérer différentes options de politiques publiques. Car « la vie des individus peut être améliorée par des moyens qui sont déjà  à  la disposition de la majorité des pays ».

SIDA : L’épidémie ralentit

l’espoir peut-il renaà®tre? Le nombre total de personnes séropositives a sensiblement baissé en 2009 par rapport aux 33,4 millions de l’année précédente, et 56 pays au moins ont stabilisé ou fortement réduit la proportion de nouvelles infections par le VIH. Mais si plus de cinq millions de personnes atteintes ont accès aux médicaments antirétroviraux, les deux tiers de celles qui habitent des pays pauvres (15 millions) ne peuvent pas se les procurer. Les toxicomanes et les prostitué(e)s les obtiennent beaucoup moins facilement que d’autres, selon le rapport 2010 du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida). « Pour la première fois, nous pouvons dire que nous brisons la trajectoire de l’épidémie de sida. Nous l’avons stoppée et commençons à  la faire reculer », a dit Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, alors qu’était publié le rapport. Depuis l’apparition de l’épidémie dans les années 1980, plus de 60 millions de personnes ont été contaminées par le VIH et près de 30 millions y ont succombé. Moins de nouvelles infections Le virus de l’immunodéficience humain acquise qui cause le sida peut être contrôlé par une combinaison de médicaments, mais on ne possède pas de remède proprement dit. Selon le rapport de l’Onusida, les nouvelles infections par le VIH ont diminué de près de 20% ces dix dernières années. Chez les personnes jeunes de quinze des pays les plus affectés, les taux de VIH ont reculé de plus de 25% grâce à  l’adoption de pratiques sexuelles plus sûres. Michel Sidibé a noté que l’écart diminuait entre prévention et traitement, mais il a souligné qu’on était loin de pouvoir se targuer d’une « mission accomplie » face au sida. Il s’est dit préoccupé par le ralentissement des octrois de fonds destinés à  combattre la maladie, les investissements des donateurs internationaux ayant stagné pour la première fois en 2009, et par les obstacles auxquels se heurtent les groupes marginalisés comme les toxicomanes en matière de prévention. Selon l’Onusida, un montant de 15,9 milliards de dollars était disponible en 2009 pour la lutte mondiale contre le sida, soit 10 milliards de moins que ce qui était nécessaire. « La demande surpasse l’offre. La honte, les discriminations et les lois inadaptées continuent à  barrer la route aux personnes qui vivent avec le VIH et aux personnes marginalisées », a déclaré Sidibé. Dix millions de personnes nécessitant un traitement contre le VIH/sida n’y ont pas accès, dit le rapport, selon lequel un décès sur quatre liés au sida est causé par la tuberculose, maladie évitable et curable. En Afrique subsaharienne, la région la plus durement touchée par le VIH et le sida, on a enregistré 1,3 million de décès liés au sida en 2009 et 1,8 million de personnes y ont contracté le virus VIH.

Faim dans le monde : les propositions d’Oxfam

Le lancement du rapport «Â Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim : est-ce encore possible ?» coà¯ncide avec l’annonce par la FAO que le nombre de personnes souffrant de la faim a chuté de 98 millions l’année dernière, passant à  925 millions de personnes. Ainsi pour l’ONG Oxfam, la baisse du nombre de personne souffrant de la faim dans le monde est plus due à  la chance qu’à  de véritables actions, et qu’il est encore possible de diviser par deux le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde. Oxfam se réjouit de cette baisse, la première depuis 15 ans, après que 2009 ait connu un pic sans précédent de 1,02 milliards de personnes souffrant de la faim. Pourtant, l’organisation precise que cette baisse imputable à  la conjoncture actuelle, notamment à  deux bonnes années de récoltes ayant récemment entraà®nées une baisse des prix alimentaires, et non pas aux démarches de politique ou à  la hausse des investissements nécessaires pour s’attaquer aux causes profondes de la faim dans le monde. «Â Toute baisse de la faim dans le monde est une bonne nouvelle, mais cela ne signifie pas que la crise alimentaire est terminée. 925 millions de personnes souffrant de la faim, est tout aussi scandaleux », a déclaré  Jeremy Hobbs, directeur d’Oxfam International. «Â Cette baisse tient plus à  la chance qu’à  de véritables actions contre la faim dans le monde. Si les gouvernements ne s’attaquent pas aux causes profondes de la faim, comme la volatilité des prix, des décennies de sous-investissement dans l’agriculture et les changements climatiques, une nouvelle crise alimentaire mondiale pourra survenir à  n’importe quel moment », ajoute J. Hobbs. «Â Cela fait maintenant 10 ans que les leaders mondiaux se sont engagés à  réduire de moitié la faim dans le monde d’ici à  2015 mais sont encore bien loin du but. Nous savons pourtant que cela est possible et nous savons comment faire. La volonté politique est le seul élément manquant dans cette équation. A New York, les leaders devront peser de tout leur poids en faveur d’un plan global d’action qui unira l’ensemble des pays dans la lutte contre la faim », ajoute J. Hobbs. «Â Un plan plus large sur les OMD doit inclure la lutte contre la faim dans le monde. Nous ne pouvons pas exiger d’une mère de famille qu’elle choisisse entre nourrir ses enfants ou les envoyer à  l’école. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un seul OMD sur le bord de la route ».Notons que dans  moins d’une semaine, les dirigeants du monde se retrouveront à  New York pour passer en revue les progrès des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment l’objectif 1 qui vise à  réduire de moitié la faim d’ici à  2015. Depuis l’adoption des OMD il y a dix ans, la proportion de personnes souffrant de la faim dans le monde n’a baissé que d’un demi-point, passant de 14% en 2000 à  13,5% aujourd’hui.  Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim Pour démontrer que diviser par deux la faim dans le monde est possible, le nouveau rapport d’Oxfam « Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim : est-ce encore possible ? » cite en exemple des pays comme le Vietnam qui ont réussi à  atteindre l’OMD 1 ou d’autres qui sont sur la bonne voie. Ces pays ont réussi à  réduire de manière drastique le nombre d’habitants souffrant de la faim en soutenant les producteurs pauvres/ agriculteurs pauvres et en fournissant des programmes de protection sociale aux personnes ne pouvant pas produire ou acheter suffisamment de nourriture.Oxfam appelle les dirigeants qui se retrouveront à  New York du 20 au 22 septembre à  soutenir le développement d’une stratégie globale d’action contre la faim dans le cadre plus large d’un plan de sauvetage des OMD. Elle devrait notamment soutenir le développement de plan nationaux d’action pour réduire la faim, s’assurer que ces plans soient correctement financés grâce à  une augmentation de l’aide internationale et des investissements nationaux, et développer les politiques globales indispensables pour s’attaquer aux menaces profondes qui planent sur la sécurité alimentaire.

Chambre de Commerce et d’industrie du Mali (CCIM) : Des millions partis en fumée

La présente mission effectuée par le BVG au compte de son rapport annuel 2009 est consécutive à  une saisine anonyme qui dénonçait le versement d’indemnités de fonction aux responsables de la CCIM et la passation de marchés d’impression avec la société Bittar Impression. Partant de cette saisine, le Vérificateur Général a initié une vérification financière normale dans le but d’examiner la régularité et la sincérité des opérations de recettes et de dépenses de la CCIM, pour les exercices 2007, 2008 et 2009. Des dysfonctionnements criards La structure ne dispose pas de manuel de procédures administratives, comptables et financières. En conséquence, les employés ne sont pas informés des tâches qui leur sont dévolues et ne contribuent pas efficacement à  la maà®trise des activités.La CCIM n’enregistre pas les dépenses avant paiement. Ainsi, elle ne connaà®t pas la réalité des engagements financiers qu’elle a pris vis-à -vis de ses fournisseurs. En opérant de cette manière, elle tient une comptabilité de trésorerie alors qu’elle doit tenir plutôt une comptabilité d’engagement. La comptabilité d’engagement consiste à  constater les créances et les dettes de l’entité avant leur paiement. Faut-il signaler que la CCIM n’applique pas l’arrêté n°05/053/MEF-SG. Cet arrêté fixe la nomenclature budgétaire et comptable des Etablissements Publics, C’’est-à -dire les règles que ceux-ci doivent appliquer pour comptabiliser leurs recettes et leurs dépenses. En foulant le principe de la permanence des méthodes, la CCIM change de règles de comptabilisation d’une année à  l’autre. Pis, à  la CCIM, certains travailleurs cumulent des fonctions qui sont incompatibles entre elles (principe de la séparation des tâches). Ainsi, la régie de la CCIM est gérée par l’Agent comptable, qui est aussi l’ordonnateur délégué de la CCIM. De même, le Directeur de l’Institut Consulaire d’Etudes et de Formation (INCEF) est à  la fois ordonnateur des dépenses et caissier. Le magasinier de la CCIM fait, quant à  lui, office de caissier pour le produit des imprimés vendus à  la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC). Absence totale de comptabilité A la CCIM, il ressort que les recettes constituées par la quote-part de la CCIM dans la vente des imprimés commerciaux par la DNCC ne sont pas comptabilisées. Le magasinier reçoit les versements et conserve tous les exemplaires de reçus de paiement. Il n’envoie de copie des reçus ni à  la Comptabilité de la CCIM ni à  la DNCC. En somme, la caisse est gérée en dehors des circuits de la comptabilité, et il n’existe aucun suivi de la réalité des versements effectués dans la caisse. Par conséquent, le seul contrôle se fait à  travers la signature par l’agent comptable d’un état récapitulatif (recettes ou dépenses) que le magasinier soumet à  son approbation en fin de mois. Pour ce qui est du service “Foires et Parc des expositions de Bamako”, il ne tient pas une comptabilité des recettes générées par l’organisation des foires et des expositions-ventes. Ainsi, il n’existe pas d’informations fiables sur la réalité des recettes réalisées à  ces occasions. Le peu d’informations qui existe n’est pas transmis au service comptable. En outre, le service “Foires et Parc des expositions de Bamako” a utilisé en 2007 et en 2008 des carnets de plusieurs types pour encaisser les recettes. Les séquences de numérotation sont irrégulières, avec des sauts de longues séries de numéros. Ces procédés favorisent et accroissent les risques de détournement de fonds. S’agissant des recettes de vente d’imprimés commerciaux, ils ne font l’objet d’aucune comptabilisation. Du coup, la gérante des imprimés commerciaux verse le produit de la vente directement dans le compte bancaire ouvert à  cet effet. Elle ne transmet ni les reçus destinés aux acheteurs ni les bordereaux de versement à  la Comptabilité pour que ce service passe les écritures comptables. Il en découle un risque élevé de détournement des recettes. Ainsi, la somme de 651 000 FCFA résultant des ventes n’a pas été versée dans le compte bancaire.En outre, les vendeurs des imprimés commerciaux font une exploitation abusive des mises au rebut. Ainsi, ils déclarent comme “déchets” un volume important d’imprimés.Pour preuve, en 2009, sur un total de 40 887 imprimés de DDU (Déclaration en Douane Unifiée) 12 736, soit 31,15%, ont été déclarés comme étant des déchets. La valeur des imprimés classés déchets est de 25,47 millions de FCFA. Il s’avère en réalité, que ces imprimés ont été vendus. Des dépenses injustifiées Au titre des dépenses irrégulières effectuées, il faut signaler que la CCIM a payé des immeubles sans titre de propriété établi à  son nom et sans pièces justificatives pour un total de 292,44 millions de FCFA. En effet, elle a versé 277,44 millions de FCFA pour acquérir un immeuble qui sert de siège à  sa Délégation régionale de Kidal. Selon les documents disponibles, il s’agit d’un achat d’immeuble bâti mais aucun acte de vente n’a été établi et le titre de propriété est demeuré au nom du vendeur, qui se trouve être le Président de la Délégation régionale. Le montant total a été payé et comptabilisé en charges au lieu d’être porté en immobilisations. De même, il n’y a aucune pièce justificative pour l’acquisition de la parcelle de terrain o๠a été érigé le siège de la Délégation régionale de Mopti. Le paiement de 15 millions de FCFA au titre du prix du terrain n’est supporté par aucune pièce justificative. En outre, la CCIM a retenu mais n’a pas reversé au service des impôts la TVA pour un total de 66,17 millions de FCFA. Sur la base d’aucune pièce justificative, la CCIM a alloué aux Délégations Régionales la somme de 487,08 millions F caf pour dit-on assurer le fonctionnement de celles-ci. Aussi, la structure a accordé des indemnités de frais de téléphone non justifiées à  certains membres pour un montant total de 37,85 millions de FCFA. Par ailleurs, la CCIM a versé en 2008 la somme totale de 143 millions de FCFA pour frais de Représentation, bien qu’aucune loi ni aucun règlement ne prévoient ces frais de représentation. A ces irrégularités, il faut ajouter que la CCIM a effectué des dépenses à  hauteur de 121,19 millions de FCFA sans pièces justificatives. Ces dépenses ont été faites sur la régie, et il n’existe aucun dispositif de contrôle de la gestion des montants mis en régie. Le hic est que l’agent comptable, auquel incombe cette tâche, est en même temps le gestionnaire desdits fonds. Il n’existe pas de registre pour la gestion de la régie, ni d’état récapitulatif des dépenses engagées en régie. Celles-ci ne sont pas comptabilisées et les pièces justificatives ne sont ni classées ni numérotées. Aucun rapprochement ne peut être effectué pour analyser et évaluer les montants dépensés en régie. A titre de recommandation, à  la CCIM, le bureau du Vgal a demandé entre autre le recouvrement du montant total de 1,35 milliard de FCFA au titre de la fraude, la mise en place et l’application effective d’un manuel de procédures administratives, comptables et financières. La CCIM, partenaire des privés Rappelons que la CCIM a pour mission d’organiser, en corporation, et autour d’activités communes les personnes physiques et morales faisant profession dans le commerce, l’industrie et les services. Fonctionnant sur un budget annuel oscillant autour de 1,8 milliard de FCFA, la CCIM représente ces personnes dans leurs relations collectives avec les pouvoirs publics et les autres organismes nationaux ou internationaux. En tant qu’organisation des professionnels du commerce et de l’industrie, la CCIM joue un rôle important dans l’atteinte des objectifs nationaux de croissance économique et de lutte contre la pauvreté. Par conséquent, il est important que les ressources qu’elle génère ou qui sont mises à  sa disposition soient gérées conformément aux principes comptables généraux et aux règles qui gouvernent les établissements publics à  caractère professionnel. En effet, la contribution des professionnels du commerce, de l’industrie et des services, représente 65% de la richesse nationale.

Bonne gouvernance : le Végal présente son rapport 2009 à la Presse

Ce mercredi, le Vérificateur général du Mali, Sidi Sosso Diarra, était face à  la presse. Cette conférence de presse a mobilisé un grand nombre de journalistes, preuve de l’intérêt pour le rapport annuel établi par le Bureau du Vérificateur Général. Dans la salle de conférence de l’hôtel Radisson, le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra entouré de ses collaborateurs est resté avec la presse pendant plus de deux heures. Le rapport Annuel 2009 du BVG comme les précédents, est révélateur de l’ampleur de certaines mauvaises pratiques dans les services de l’administration publique. Le Vérificateur général a expliqué que le manque à  gagner pour l’à‰tat et certaines structures vérifiées, atteint un montant global d’environ 112 milliards de Fcfa sur une période allant de 2006 à  2008. Ce manque à  gagner porte sur 22 structures. Selon Sidi Sosso Diarra, le montant du manque à  gagner résultant de la fraude est d’environ 19 ,32 milliards de Fcfa (soit 17% du total). Celui de la mauvaise gestion s’élève à  plus de 93 ,05 milliards de Fcfa, soit 83 %. Tendance positive Selon le Vérificateur, sur ce manque à  gagner, 40 milliards sont considérés comme recouvrables. A ce propos, Sidi Sosso Diarra a noté que 4 Trésoreries Régionales figurent dans les manques à  gagner pour 86 milliards de FCFA. Ce montant comprend en particulier, 21,47 milliards de FCFA de chèques non présentés à  l’encaissement et de chèques sans provision, et 18,51 milliards de FCFA de rester à  recouvrer, soit au total d’environ 40 milliards de FCFA. « l’Etat ne peut pas et ne doit pas s’accommoder d’une telle anomalie au moment o๠sa situation financière est très difficile et o๠ses besoins de financement sont croissants » précise t-il. En ce qui concerne le suivi et les recommandations, le vérificateur général a révélé que le résultat était positif. Selon lui, au cours de l’année 2009, le BVG a réalisé 10 missions de suivi des recommandations formulées essentiellement en 2007. Les entités ont mis en œuvre 178 des 293 recommandations formulées, soit un taux global de mise en œuvre de 61 %. Un exemple, l’hôpital Sominé DOLO de Mopti, avec 90%, a le taux de mise en œuvre le plus élevé. Et l’hôpital de Sikasso enregistre le taux le plus faible avec 36%. La direction des impôts et la douane, véritable fardeau pour le vérificateur Par contre à  la direction générale des impôts et de la douane la situation est alarmante. Il évoque les structures administratives, les programmes et les projets qui laissent au BVG un accès libre à  leurs données, informations et documents. Cependant, la Direction Générale des Impôts, la Direction Générale des Douanes et la société BIVAC, appuyées par le Ministre chargé des Finances, expriment des réticences à  fournir des extraits de leurs bases de données. «Cette obstruction est en rupture avec la pratique établie depuis les trois précédentes années, et surtout constitue un manquement grave à  la loi instituant le Vérificateur Général et aux normes internationales édictées par l’INTOSAI » déplore le vérificateur. Le Prix Crystal-Presse/BVG Mali pour récompenser les Médias Nouveauté cette année, le Bureau du Vérificateur Général annonce la création du Prix CRISTAL Presse-BVG Mali, à  l’intention des Médias pour récompenser les journalistes, qui traiteront de la question de la Bonne Gouvernance. Il récompensera ceux qui s’illustreront le plus dans la promotion de la Bonne Gouvernance. Il a aussi pour objectif d’aider les professionnels des Médias à  mieux comprendre, les travaux du BVG. Rappelons que le Bureau du Vérificateur a été crée par la loi du 25 Aout 2003 à  l’initiative du Président ATT et s’inspire de l’exemple du Canada. Le prix sera constitué d’un jury de 4 personnes dont le Directeur de la Maison de la presse, un journaliste indépendant spécialiste de la bonne gouvernance, un représentant du Ministère de la communication et un spécialiste du BVG. Deux grandes catégories, Presse Ecrite et Audiovisuelle seront récompensées. Le gagnant se verra attribué un Ordinateur portable, un An d’abonnement Internet et un module de formation Conseil en technique Rédactionelle. A vos plumes pour la Bonne gouvernance !

Prévention du VIH/SIDA : Les jeunes à l’avant garde

Selon ce rapport l’épidémie de sida continue de reculer. Cette année, c’est la tranche des 15-24 ans qui bénéficie de cette baisse dans de nombreux pays notamment grâce aux actions de prévention. Une nouvelle étude de l’ONUSIDA révèle que les jeunes conduisent la révolution de la prévention. La prévalence du VIH parmi les jeunes a diminué de plus de 25 % dans 15 des 25 pays les plus affectés par le sida. Un chiffre important quand on sait que 8 jeunes contaminés sur 10, soit 4 millions d’individus vivent en Afrique subsaharienne. Baisse de la prévalence chez les jeunes Cette baisse est dans une large mesure attribuable à  une diminution des nouvelles infections au VIH parmi les jeunes qui ont changé positivement de comportements sexuels. Ainsi selon le rapport, les jeunes qui ont des partenaires multiples utilisent de manière accrue le préservatif mais ont démarré leur vie sexuelle plus tardivement. Les pays les plus durement touchés par la pandémie à  savoir le Zimbabwe, Le Botswana, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Kenya, le Malawi, la Namibie et le Zimbabwe ont déjà  atteint l’objectif international de réduction de la prévalence à  25%. Quant au Burundi, au Lesotho, au Rwanda, au Swaziland, aux Bahamas et Haà¯ti, ils sont en passe de l’atteindre d’ici la fin de l’année. Nouveau moyen de prévention Ce nouveau rapport de l’ONUSIDA dénommé Outlook 2010, présente les grandes lignes d’une plate-forme de traitement du VIH radicalement simplifiée appelée ‘Traitement 2.0′ qui pourrait permettre de réduire considérablement le nombre de décès liés au sida et diminuer fortement le nombre de nouvelles infections à  VIH La révolution Traitement 2.0 La généralisation du nouveau « Traitement 2.0 » contre le VIH/Sida pourrait permettre de réduire considérablement le nombre de décès liés au virus et diminuer fortement le nombre de nouvelles infections. Combinée avec les moyens de prévention classique, cette nouvelle thérapie pourrait sauver 10 millions de personnes d’ici à  2025 et éviter jusqu’à  1 million d’infections par an. « Non seulement le traitement 2.0 peut sauver des vies, mais il est potentiellement un moyen déterminant de prévention », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé lors de la présentation du rapport mardi à  Genève, en Suisse. « Pour que les pays atteignent leurs objectifs et leurs engagements en matière d’accès universel, nous devons réorganiser la riposte contre Sida. En nous montrant innovants, nous réussirons à  réduire les coûts afin que les investissements puissent atteindre un plus grand nombre de personnes », a-t-il ajouté. 26 milliards de dollars engagés Plus de 26 milliards de dollars pour lutter contre le fléau En 2010, l’ONUSIDA estime que 26,8 milliards de dollars sont nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par les pays en matière d’accès universel à  la prévention, au traitement, aux soins et à  l’appui en rapport avec le VIH. C’est pourquoi le rapport recommande aux programmes nationaux de lutte contre le VIH d’investir entre 0,5% et 3% des recettes publiques dans la lutte contre le Sida. D’o๠l’appel lancé par l’ONUSIDA à  l’endroit des pays en développement plus riches à  couvrir une proportion substantielle de leurs besoins de ressources à  partir de sources domestiques. Actuellement, 50 % des besoins mondiaux de ressources des pays à  revenu faible ou intermédiaire sont concentrés dans 68 pays dans lesquels le besoin national est inférieur à  0,5 % de leur produit national brut. Ces pays abritent 26 % des personnes vivant avec le VIH et reçoivent 17 % de l’assistance internationale consacrée au sida. Il faut signaler qu’on dénombrait 33,4 millions de personnes vivant avec le VIH à  travers le monde à  la fin 2008. Pour cette même année, on estime à  près de 2,7 millions le nombre de nouvelles infections à  VIH et à  2 millions le nombre des décès liés au sida.

Sidi Sosso Diarra : « Mon prochain rapport va faire du bruit »

Jeuneafrique.com : C’’est votre septième année en tant de vérificateur général du Mali et votre mandat s’achèvera fin mars 2011. Quel bilan tirez-vous de votre expérience ? Sidi Sosso Diarra : C’’est assez positif. Le Bureau du vérificateur général [BVG, NDLR] est parti de rien. Il a fallu recruter du personnel compétent, établir des procédures écrites et ancrer dans les mentalités l’indépendance de l’institution. Cela a demandé beaucoup de travail, mais je crois que nous y sommes parvenus. Vous faites désormais partie du paysage ? Oui, même s’il y a encore, ici ou là , quelques poches de résistance… Et ce, jusqu’au plus haut niveau de certains ministères. Mais dans l’ensemble, les progrès sont remarquables. Au début, nous étions confrontés à  l’hostilité de presque toute l’administration. En sept ans, y a-t-il eu une amélioration de la gestion des finances publiques au Mali ? Globalement, oui, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que le devoir de suivi de nos propres recommandations nous incombe. Ensuite, parce que nos partenaires techniques et financiers ont fait de nos rapports un de leurs points de repère. Certains conditionnent la signature de leurs accords au taux de mise en œuvre de nos recommandations. Par conséquent, le Premier ministre lui-même suit de près notre travail. Nous sommes à  un taux de mise en oeuvre de nos recomandations de plus de 70 % dans les entités que nous avons visitées. Quelles proportions du manque à  gagner lié aux anomalies dans les comptes publics peut-on imputer à  la mauvaise gestion, et à  la délinquance financière ? Environ 60 % pour la première. Et 40 % pour la seconde. Nous avons jusqu’à  présent constaté 250 milliards de francs CFA de manque à  gagner cumulé, dont 50 milliards ont pu être récupérés. La délinquance financière diminue-t-elle ? C’’est difficile à  dire. Pour se prononcer, il faudrait revenir dans les entités plusieurs années de suite. Or, le champ d’investigation est tellement vaste que cela n’a pas été possible. En revanche, je peux assurer de façon catégorique qu’aux impôts et à  la douane, les comportements ont changé. Mais pour avoir une vision d’ensemble, il faudrait que l’à‰tat lui-même s’attelle à  ce travail. Ce n’est pas le cas ? Pas suffisamment, en tout cas. Vous avez été assigné en justice par d’anciens employés du BVG pour « entrave à  la liberté de travail ». Puis – ce qui est plus sérieux – pour « emploi illégal de la force publique ». Vous aviez en effet appelé la police lorsque ceux-ci s’étaient présentés, malgré leur licenciement. O๠en est la procédure ? Tout est parti d’un problème de statut des employés issus de la fonction publique. Les fonctionnaires qui nous rejoignaient devaient se mettre en disponibilité, et non en détachement. J’ai été obligé de remercier ceux qui n’ont pas tenu parole, et ce sont ceux-là  qui m’ont accusé de licenciement abusif. Mais aujourd’hui, ils ne font plus partie des effectifs. Et le juge en charge de l’affaire a été récemment dessaisi, ce qui me laisse espérer un classement sans suite très prochainement. Quelle est la part de manipulation et de déstabilisation dans cette affaire ? Il y a au moins 99 % de manipulation ! Au départ, il s’agissait d’un banal conflit entre un employeur et des employés. Mais ce conflit a été criminalisé avec le chef d’accusation « d’emploi illégal de la force publique », pour que je risque cinq à  dix ans de prison. Heureusement, la réaction populaire a été très vive et je crois que C’’est ça qui a fait reculer les instigateurs de cette cabale. Quel était leur but ? Si la population avait accepté que je passe une seule nuit en prison, on m’en aurait fait passer quelques-unes de plus et l’on aurait créé une vacance de fait à  la tête du BVG. Comme on ne peut pas me limoger, mon mandat de sept ans étant irrévocable, on aurait donc nommé quelqu’un d’autre pour me remplacer – un suppléant ou un intérimaire -, et J’aurais été mis sur la touche. Votre adjoint n’est pas resté neutre dans cette affaire… En effet, il a même été très actif, en se rangeant du côté des fonctionnaires avec qui je suis en procès. Le BVG ne se contrôle donc pas lui-même ? Effectivement ! (Rires) C’’est pour cela que le poste d’adjoint est supprimé dans la réforme de modernisation de l’à‰tat proposée par la Commission Daba Diawara. La Commission Daba Diawara propose aussi la création d’une Cour des comptes au Mali. Qu’en pensez-vous ? Comment peut-on encore améliorer cette lutte contre la corruption au Mali ? Il faut que la justice soit modernisée. Un grand projet de développement de la justice (Prodej, NDLR) est en cours mais il est trop morcelé en sous-commissions, avec une multitude de centres de décisions. Le Commissariat au développement institutionnel, qui le pilote, n’a pas les moyens de sa politique : les directeurs des sous-projets du Prodej sont sous la tutelle de différents ministères, ils ne peuvent donc pas imposer leurs vues aux ministres. Le Mali reçoit beaucoup d’aide internationale. C’’est très bien, mais nous devons encore faire beaucoup d’efforts dans la gestion de cette manne financière. Que va-t-on trouver dans le rapport 2009, qui sera remis le 19 juillet au président Amadou Toumani Touré ? Nous avons notamment ausculté « l’initiative riz », un projet de la Primature qui a été très critiqué. Un gros problème que nous avons rencontré, C’’est la non-comptabilité des fonds de la Primature, contrairement à  ce qui se passe au Burkina Faso, par exemple, o๠il est question de la justification de certains fonds. Autre dossier sensible, comportant de nombreuses zones d’ombres et sur lequel les députés eux-mêmes nous ont demandé d’enquêter : la privatisation ratée des huileries cotonnières du Mali (Huicoma). Vous le voyez, ce rapport risque d’être iconoclaste et de faire du bruit ! Nous avons aussi audité les agences du Trésor public dans tout le Mali – excepté celles de Bamako que nous avons traitées l’année dernière – et il y a eu beaucoup de mauvaises surprises…. Le gros problème C’’est que le côté « dépenses » est informatisé, alors que le côté « recettes » en est encore à  l’âge de pierre. sera votre dernier rapport ? Ce sera le dernier rapport annuel. Un cadeau de départ, en somme. Mais je compte en rendre un tout dernier en mars 2011, qui fera le bilan de mes sept années au BVG. D’autres pays de la sous-région sont-ils intéressés par l’expérience malienne du BVG ? Oui, beaucoup. Quand je les rencontre des hauts dirigeants de ces à‰tats, ils sont très enthousiastes et admiratifs. Mais très vite, quelque chose les fait reculer : l’indépendance du bureau ! En y réfléchissant, ils se disent que C’’est peut-être un peu tôt pour eux… (Rires) Au Mali, le BVG a totalement échappé aux pouvoirs, son ancrage est très fort. Avez-vous fait des erreurs au cours de votre mission ? Oui, au début, beaucoup de gens contestaient nos rapports a posteriori, même si personne ne répondait à  mes invitations pour en débattre publiquement. Désormais, nous incluons toutes les preuves du respect de la procédure contradictoire dans le rapport – pas seulement dans le dossier qui l’accompagne -, et il n’y a plus de critiques. Autre erreur : les premiers rapports étaient très polémiques, car nous traduisions le manque à  gagner en nombre de maternités, en kilomètres de routes, etc. à‡a avait beaucoup choqué les pouvoirs publics ! Mais depuis trois ans, nous travaillons beaucoup avec le Canada sur la forme des rapports, pour dépassionner le débat et gommer l’aspect émotionnel des choses. Vous avez des projets politiques pour l’après-BVG ? Oui, je ne peux plus rester indifférent à  la vie politique du pays. Mais comme J’ai un devoir de réserve jusqu’au 31 mars 2011, je ne peux pas vous en dire plus. Je sais ce qu’il faut faire pour améliorer la gestion des finances publiques. Il y a de gros chantiers à  initier, dans l’informatisation des services, dans les douanes… Le matériel est abordable, il ne manque que la volonté politique. Si l’on vous proposait un ministère, lequel aurait votre préférence ? à‰tant financier, je serais naturellement tenté par les Finances. Mais ce qui me plairait davantage, ce serait l’Agriculture ou l’à‰ducation. Des ministères certes difficiles, mais o๠l’on peut faire du bon travail. Avec des moyens limités, C’’est d’abord une question d’organisation et de priorités.

AMDH : un nouveau rapport qui accable la justice Malienne

Ce rapport de l’AMDH est sans concessions sur la situation des droits de l’homme au Mali. Le Mali est réputé grand signataire des textes et conventions internationaux en la matière, mais ne veille pas à  leur application. Prisons surpeuplées Au nombre des actes qui contreviennent aux règles établies, et donc qui créent une instabilité juridique, il faut noter la surpopulation excessive des prisons, la paupérisation de la population, les cas de tortures, la corruption généralisée, l’accès timide de la population aux soins de santé… Dans son rapport, l’AMDH fait remarquer que 90% de la population malienne vit avec moins de 2 dollars par jour, 1/3 de la population ne mange pas à  sa fin… »La corruption continue à  faire des dégâts o๠les mécanismes de combat sont inefficaces, celle de l’appareil judiciaire et le laxisme qui porte atteinte aux droits des citoyens au Mali ». Atteinte aux droits des femmes Aux yeux de l’AMDH, les droits des femmes et des enfants sont constamment violés et l’harmonisation des instruments nationaux avec les conventions internationales ratifiées par le Gouvernement du Mali reste timide.Selon, le Président de l’AMDH, les entorses aux droits de l’homme, qui ont lieu au cours des enquêtes préliminaires, ont pour but de satisfaire des intérêts purement personnels. « Nous assistons à  des cas de tortures dans les commissariats de police », indique Me Koné.l’Association déplore les nombreux cas de violence et de crimes consécutifs aux élections communales d’avril 2009 notamment à  « Dougouwila ». A cela, s’est ajouté l’assassinat de Mme Maiga Salamata Dembélé, maire de la Commune rurale de Yognogo (dans le cercle de Koutiala). Violences, terrorisme et droits de l’homme Par ailleurs, l’Association de défense des droits de l’homme a observé que les forums sur l’éducation, la corruption et le foncier ont été sans impact, et donc, n’ont pas apporté les changements attendus. Pour le président de l’Association, malgré les efforts, l’emploi n’a pu connaà®tre de progrès, l’incivisme s’est accentué, l’insécurité et le banditisme vont grandissants. Dans ses propos, concernant l’insécurité au nord, Me Koné déplore que le nord du pays échappe au contrôle de l’Etat « o๠le mouvement Al Quaida a élu domicile. « Il est urgent de restaurer l’autorité de l’Etat ». Concernant la situation de l’engorgement des centres de détention, l’AMDH indique que cela relève de l’arbitraire. D’oà¹, la construction de nouvelles prisons qui s’impose pour dépeupler les prisons notamment celle de Bamako. Conçu, au départ, pour 400 détenus, ce centre de détention en compte aujourd’hui plus de 1650.

Lancement du 2ème Rapport National sur les OMD : En route vers l’horizon 2015

Plusieurs membres du gouvernement, avec à  leur tête le Ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Sékou Diakité, ont assisté, ce lundi 15 mars 2010 au Centre international des Conférences de Bamako, au lancement Officiel du Deuxième Rapport National sur la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) au Mali, rapport élaboré en octobre 2009. l’on notait également la présence de la Représentante Résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement, Coordinatrice du Système des Nations Unies au Mali, chef de file des Partenaires Techniques et Financiers, des Ambassadeurs, les représentants des départements sectoriels et points focaux chargés des OMD. Le présent rapport, élaboré par la Cellule Technique du Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté et l’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté (ODHD), fait le bilan des réformes en cours, en vue d’identifier les risques et contraintes qui entravent l’atteinte des OMD. Etats des lieux des OMD Mais aussi donne l’état des lieux des indicateurs objectif par objectif et conformément aux différentes cibles ainsi que les solutions nationales prises pour y parvenir, dégage, en outre les défis à  relever et formuler des propositions de mesures en vue de mettre en œuvre des interventions prioritaires à  l’atteinte des indicateurs OMD. Selon le Ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Sékou Diakité, Malgré les crises énergétique, alimentaire et plus récemment la crise financière et économique, le Mali a enregistré des résultats forts appréciables dans la mise en œuvre des OMD au cours de ces dernières années. En effet, A-t-il souligné, la situation se présente globalement comme suit : la pauvreté monétaire a reculé de manière significative entre 2001 et 2006. En 2001, 55,6% des Maliens vivaient en dessous du seuil de pauvreté contre 47,4% en 2006. La malnutrition chronique ou retard de croissance a enregistré une augmentation importante entre 1987 et 2001 pour se stabiliser en 2006 à  27%. Des perspectives prometteuses Dans le domaine de l’éducation, le taux brut de scolarisation (TBS) pour l’année 2008 est de 80% contre 77,6% en 2007. Le taux d’accès aux services de santé est évalué à  58% en 2008 contre 53% en 2007. Le taux national d’accès à  l’eau potable est de 64,7% en 2008 contre 63,4% en 2007. Dans le domaine du genre, le niveau de représentativité des femmes au niveau des postes électifs est de 6,4%, avec 10,2% à  l’AN, 1% pour les maires, près de 7% au niveau des conseils communaux, 8% au HCCT, 12% au CESC. Dans le domaine de l’emploi et de la formation professionnelle, on a enregistré 26 224 créations d’emplois permanents et temporaires en 2008 dont 8 232 publics et 17 992 privés. Dans le domaine de la mutualité, on note que 2,6% de la population est couverte pour divers risques (santé, retraite, autres), 1,9% pour la santé. Dans le domaine de la lutte contre le VIH et SIDA, la prévalence de la maladie au sein de la population générale est passée de 1,7% (2001) à  1,3% (2006), soit une réduction du taux de 0,4 point de pourcentage. Le Mali en bonne place des OMD En perspectives, a indiqué le Ministre Diakité au vue des actuels, le Mali pourra atteindre les OMD dans les domaines de l’eau potable, de la lutte contre le VIH et SIDA, avec quelques efforts concertés l’extrême pauvreté et la scolarisation primaire. Des efforts importants restent à  faire dans les autres domaines, plus spécifiquement dans le domaine de l’environnement et du partenariat mondial pour le développement, a-t-il ajouté . En effet, les OMD originels constituent une plateforme de huit (8) objectifs, déclinés en dix huit (18) cibles et quarante huit (48) indicateurs. Mais en septembre 2008, lors de la session de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur l’Afrique, les OMD originels ont été modifiés en vingt (20) cibles et soixante (60) indicateurs.

Guinée : de la guerre des bérets à celle des grandes puissances

Après les massacres du 28 septembre à  Conakry la commission d’enquête indépendante de l’ONU a qualifié dans son rapport de « crimes contre l’humanité » plusieurs faits des membres de la junte au pouvoir en Guinée (Moussa Dadis Camara, Aboubacar Sidiki « Toumba » Diakité, Claude Pivi) lors de ces évènements dramatiques : tirs sur une foule désarmée, viols de femmes, crimes à  caractère ethnique. Ce rapport a donné lieu à  une session du conseil de sécurité lundi 21 décembre. l’Union Européenne a décidé le 22 décembre « d’imposer des mesures restrictives supplémentaires à  l’encontre des membres du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) ainsi que des personnes physiques ou morales (…) responsables de la répression violente ou de l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays ». La France a pressé pour un procès rapide des responsables des massacres et M. Kouchner n’a pas caché son souhait de ne pas voir revenir Camara en Guinée. Comment expliquer ces violences en Guinée ? Les condamnations et pressions occidentales sont-elles totalement sincères ? De la lutte inter-ethnique à  la lutte intra-ethnique Quelques six heures après la mort de l’ancien dictateur guinéen Lansana Conté il y a tout juste un an en décembre 2008, une junte militaire avait pris le pouvoir, sous la houlette du capitaine Dadis Camara, « investi d’une mission divine ». Depuis lors, après des promesses habituelles de démocratisation et de pouvoir « bientôt » rendu aux civils, d’arrêt de la corruption ou du trafic de drogue, les militaires n’ont eu de cesse en réalité de se servir du régime à  leur profit, avec en prime une gestion des affaires publiques des plus fantaisistes, plongeant la Guinée dans le chaos. Comme souvent en Afrique, le contrôle du pouvoir se traduit par la main mise d’une ethnie sur les ressources du pays. Le premier président Sékou Touré était Malinké et s’est entouré des siens pour asseoir son pouvoir de terreur. Lansana Conté, son successeur dans la dictature, n’a eu de cesse « d’épurer » l’administration pour placer des Soussous, son ethnie. Dadis Camara vient lui de la Guinée forestière et, derrière les barbelés de son camp Alpha Yaya Diallo à  la sortie de Conakry, avait constitué une annexe présidentielle autour de son ethnie et de ses bérets rouges. Jusqu’à  ce que son ami et aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba », tente de l’assassiner le 3 décembre. Dadis est depuis soigné au Maroc et resté muet pendant que son ministre de la défense, le général Sékouba Konaté, dit « El Tigre » assure l’intérim et semble fidèle à  son supérieur. La pression de la culpabilité en relation aux massacres du 28 septembre peut expliquer le geste de Toumba : il tuait le « dictateur Dadis » et pouvait en réclamer la gloire. Si Toumba est désormais en fuite, un autre homme du clan se verrait bien calife à  la place du calife : le capitaine Claude Pivi, ministre de la sécurité qui tient le camp Alpha Yaya Dallo. Il semble clair que les militaires de la même ethnie se battent pour le pouvoir et la situation est très tendue. En fait, l’argent est sans doute, comme souvent, le nerf de la guerre ici : détenir le pouvoir en Guinée signifie mettre la main sur le magot des ressources naturelles. La Guinée est en effet le deuxième producteur et le premier exportateur de bauxite au monde, avec les réserves les plus importantes. Mais la Guinée C’’est aussi les diamants, l’or, le fer, le trafic de drogue et bientôt, au large, le pétrole. Et C’’est sans doute justement aussi la formidable manne promise par des contrats avec des entreprises chinoises en octobre dernier de l’ordre de 7 à  9 milliards de dollars pour l’extraction de ressources et la prospection pétrolière. Diplomatie à  géométrie variable De ce point de vue on comprend mieux les irritations occidentales : le concurrent chinois prend pied en Guinée. Les crimes perpétrés par la junte sont bien réels et doivent être vivement condamnés, mais on souhaiterait qu’il en soit toujours ainsi en occident. Or les pays occidentaux, notamment la France, ont une facilité à  invoquer les droits de l’homme quand cela les arrange. Quand on constate que Paris par exemple étouffe l’affaire des biens mal acquis éclaboussant trois pouvoirs africains, a soutenu le fils du dictateur Bongo durant la crise démocratique au Gabon, ou s’est tu sur le référendum anticonstitutionnel de Tandja au Niger, il paraà®t difficile de ne pas voir une diplomatie à  géométrie variable. l’Afrique est encore et toujours au centre de la lutte entre les grandes puissances sur l’échiquier géopolitique – ici avec la Guinée. La montée en puissance de la « Chinafrique » en gêne plus d’un en occident, et surtout la France, qui perd peu à  peu sa « Françafrique ». Après avoir soutenu la violation des droits de l’homme en Afrique, voilà  que la France invoque ces derniers… Les Chinois, sans doute moins hypocrites, ne posent pas de questions sur les droits de l’homme. En se focalisant sur un échange « extraction » contre « construction d’infrastructures », il se trouve que la Chine a plus de chances de contribuer au bien-être et au développement des populations guinéennes. La solution idéale serait bien sûr de parvenir à  imposer l’état de droit en Afrique, mais force est de constater que cela n’a pas été une priorité des puissances occidentales depuis un demi-siècle. La nouvelle donne géopolitique les forcerait peut-être à  pousser en ce sens, d’autant que la société civile africaine est à  bout. Mais malheureusement il y a fort à  parier que ce seront encore des guerres indirectes, issues d’une géopolitique nationaliste et court-termiste de sécurisation de sphères d’influences, qui émergeront.

Massacre du 28 septembre en Guinée : l’ONU a publié son rapport

Dadis pris dans son propre piège On se rappelle qu’au lendemain de cette répression sanglante, la communauté internationale avait vivement condamné ce qu’elle a qualifié de barbarie. Et le chef de la junte au pouvoir, le capitaine Moussa Dadis Camara, avait lui-même demandé une enquête internationale afin de situer les responsabilités de chacun. Dadis a ensuite rejeté toute les responsabilités sur son aide de camp de camp, le lieutenant Toumba Diakité. Il s’en est alors suivi la réplique de Toumba qui, se sentant trahi et pris comme cobaye, et tentera de tuer son chef. Le rapport pointe des membres de la junte, du doigt Dans le rapport de la commission d’enquête internationale, il est indiqué qu’au moins 156 personnes ont été tuées dans les répressions et 109 femmes et jeunes filles ont été violées et parfois mutilées. l’ONU parle de crimes contre l’humanité et impute toute la responsabilité à  Moussa Dadis Camara. Elle réclame, pour le chef de la junte et les autres responsables comme le lieutenant Toumba Diakité et le commandant Moussa Tiegboro Camara, la saisie de la Cour pénale internationale. Une équipe de la CPI en Guinée pour 2010 Signalons que l’issue de ce rapport impatiemment attendue par tous, constitue un coup dur pour la junte au pouvoir. Même si cela n’est pas l’avis du ministre de la communication Idrissa Chérif. Il explique « C’’est le gouvernement de Guinée qui a demandé cette enquête. Dans ce cas donc, je pense que les normes doivent être respectées. Mais, cela fera l’objet d’un débat houleux au sein des membres du CNDD et du gouvernement. Je pense que ce n’est pas un coup dur, parce que C’’est le peuple de Guinée et le président Dadis qui ont été victimes, pas des chinois. » La cour pénale internationale (CPI) n’a pas encore été saisie pour le dossier. Néanmoins, le procureur Louis Moreno Ocampo examine le cas guinéen depuis le mois de novembre. Il est donc prévu l’envoi d’une équipe sur place, début 2010 normalement. Si les Nations-Unies contribuent avec ce rapport à  retirer le capitaine Dadis Camara du paysage politique guinéen, indirectement, elles font le jeu de son remplaçant Sékouba Konaté. Ce dernier n’est en effet pas mis en cause et les diplomates comme les opposants le considèrent plus crédible que le chef du conseil national pour la démocratie et développement (CNDD). Sékouba s’installe doucement Le général Sékouba Konaté est sans nul doute, l’homme fort du régime en place en Guinée. Personne, ni la communauté internationale, ni les opposants guinéens n’ont rien à  reprocher au général. Il est considéré plus crédible que son compagnon Dadis. En effet, dans le rapport publié par l’ONU, concernant les évènements du 28 septembre, le nom du général n’apparait nulle part. Il n’est incriminé nulle part dans les textes. Beaucoup s’accordent à  dire qu’il fait l’affaire de tous parce qu’il n’a pas d’ambition politique. Tout ce qu’il voudrait, C’’est ramener le pays dans la stabilité et organiser au plus vite des élections, pour ensuite retourner dans les casernes, comme un bon soldat. Beaucoup ne veulent plus du retour de Dadis Il semble qu’en Guinée et même ailleurs, personne ne veuille du retour de Dadis. Le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner indiquait ce matin, qu’il ne souhaitait pas un retour de Dadis en Guinée. Il estime que la justice internationale doit l’arrêter pour crime contre l’humanité, « Il y a un risque de guerre civile si Dadis retourne en Guinée. ». De son côté, l’opposition guinéenne se réjouit fortement des conclusions de l’enquête menée par l’ONU et de celle de l’ONG Human Rights Watch. D’autant plus que C’’est le capitaine Dadis lui-même qui avait sollicité cette enquête. l’UE renforce ses sanctions l’union européenne durcit les sanctions qu’elle avait déjà  prises le 27 octobre dernier contre la Guinée. Et ce, après la publication du rapport de l’ONU. Il s’agit notamment de l’embargo sur les armes et munitions qui ont été renforcé. Egalement, l’interdiction d’exporter tout équipement ou matériel pouvant servir à  la répression. Par ailleurs, l’UE a aussi décidé de geler tous les fonds et les ressources économiques que les responsables guinéens ciblés, possèdent en Europe. Les personnes touchées par l’interdiction de transit et de séjour en Europe étaient au nombre de 42 au départ. A ceux-ci, s’ajouteront une trentaine d’autres dont la liste sera bientôt divulguée.

Le Forum National pour l’Education au Mali a un An

La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de l’éducation de l’alphabétisation et des langues nationales, et de nombreux membres de la société civile impliqués dans le domaine. l’éducation pour tous ! Un slogan qui résonne avec force, depuis la tenue il y a un an du Forum National pour l’éducation au Mali. Un cadre de concertations qui avait pour but de poser le débat sur les grands problèmes qui touchent l’école Malienne et aussi de trouver des solutions pour remédier à  cette crise éducative qui concerne l’ensemble des apprenants : élèves, lycéens, étudiants professeurs,. Avec la société civile et la fédération des parents d’élèves du Mali, le forum National sur l’éducation est une plateforme d’échange nécessaire et incontournable aujourd’hui, et l’objectif de cette journée d’informations était aussi de célébrer l’anniversaire de la remise officielle du rapport du Forum le 2 décembre 2008 au Premier ministre ; Plus de 400 recommandations Ces recommandations brassent plusieurs sujets et s’attaquent aux problèmes qui minent l’école Malienne, jugée en perte de vitesse. Pour Salikou Sanogo, ministre de l’éducation, de l’alphabétisation et des langues nationales, cet anniversaire permet de poser les jalons d’un forum qui doit renforcer les acquis en matière d’éducation et de souligner les défis, à  savoir la faible scolarisation des filles, les critères d’orientation des lycéens, l’organisation des concours et examens, l’accès à  l’enseignement secondaire et supérieur, le recrutement du personnel enseignant, l’équité en matière d’éducation, ce que défend vivement Kadiatou Baby du réseau FAWE, un organisme qui œuvre dans ce sens : ‘ Nous sommes contents de voir que le forum prend en compte ces préoccupations, s’intéresse à  la scolarisation des filles et J’espère que ces recommandations ne resteront pas lettres mortes ! Pour El Hadj Sékou Soumano, Président de la Fédération Nationale des Parents d’élèves et de lycéens, le forum doit permettre de prendre en compte tous les avis et ne pas se limiter au cadre étatique. Un nouveau site, une revue pour l’éducation Cette journée d’information a aussi permis le lancement de la Nouvelle revue sur l’éducation, et la présentation du site Internet des ministères liés à  l’éducation et consultables sur www.educat.gov.ml. Une formule plus intéractive et dynamique, pour permettre à  tous l’accès à  l’information. « Un site, C’’est bien beau, mais il faut aussi l’actualiser constamment et je tiens donc à  saluer les efforts des uns et des autres, dans l’amélioration du système éducatif au Mali », a souligné, Ibrahima Ndiaye, minsitre de l’emploi et de la formation professionnelle. Une petite révolution technologique donc pour de grandes idées qui ressortent de ce forum National pour l’éducation, et qui chacun, l’espère, seront toute appliquéesÂ…à  la lettre !

Le coton, un secteur incontournable pour l’économie du Mali

Informations de qualité sur l’évolution du secteur coton Comme l’a si bien signifié le Ministre Sékou Diakité, l’élaboration de ce rapport se situe dans le cadre des attributions de l’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté (ODHD/LCP) qui consistent, entre autres, en la réalisation d’études thématiques sur des questions d’importance nationale. Il s’agit par ce rapport, de mettre à  la disposition du Gouvernement, des partenaires techniques et financiers, de la société civile et de tous les acteurs au développement, les précieuses informations de qualité sur l’évolution du secteur coton, ces dernières années au Mali. Cette étude, selon Sékou Diakité, a permis de faire l’état des lieux de la filière cotonnière aux plans organisationnel et institutionnel, de faire ressortir l’importance de la filière dans l’économie malienne : “Mon département prendra toutes les dispositions nécessaires en collaboration avec les autres départements concernés pour le suivi de leur mise en œuvre ». Le Directeur général de l’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté (ODHD/LCP), Zoumana B. Fofana, a fait un bref exposé du Rapport devant l’auditoire. Comment sortir du coton dans l’ornière Il s’agit, entre autres de la mise en œuvre de la Loi d’Orientation Agricole afin de permettre l’émergence d’entrepreneurs agricoles disposant de titres de propriété pouvant servir de garantie pour accéder au crédit. A l’image des pays développés et tirant leçon de la gestion de la crise financière et économique internationale actuelle dans les pays développés, le rapport demande un soutien financier consistant de l’Etat et de ses partenaires à  la filière afin d’apurer les arriérés de crédit des producteurs ainsi que les arriérés de factures que la CMDT doit aux fournisseurs. Pour la campagne 2008/2009 l’Etat, selon le même document, doit s’investir à  assurer le paiement à  temps des producteurs afin d’éviter un abandon total de la culture du coton. Introduire les nouvelles innovations permettant d’améliorer le rendement du coton au champ comme le coton génétiquement modifié. L’importance du secteur cotonnier Le secteur coton joue un rôle essentiel dans les activités économique et sociale du Mali en termes de création de revenus, d’organisation du monde rural et de modernisation des systèmes de production. Sa forte imbrication au reste de l’économie explique tout l’intérêt que lui portent le Gouvernement, le monde rural et les partenaires au développement. Les facteurs endogènes de cette crise du secteur coton sont liés à  la baisse des rendements : 975 kilogrammes de coton graine par hectare en 2005-2006, contre 1300 kilogrammes dans les années 1980. Le processus des réformes au Mali est en cours et a abouti à  la mise en place de la Mission de Restructuration du Secteur Coton (MRSC), l’élaboration d’un schéma de privatisation de la CMDT avec la création de nouvelles sociétés cotonnières et une meilleure organisation des groupements de producteurs.

Rapport OPA : des conclusions accablantes pour le Mali

Le rapport est le résultat de la période du 1er avril au 30 juin 2009. Cette rencontre s’est déroulée dans les locaux de l’Hôtel Kempeski ce mardi 15 septembre. Tracasseries routières l’évaluation concernait les corridors Tema (Ghana) – Ouagadougou, Ouagadougou-Bamako et Lomé- Ouagadougou. Mais celui de Ouagadougou- Bamako a été jugé le plus difficile pour les transporteurs et les chauffeurs. Les tracasseries routières se sont accentuées en ce 2ème trimestre de 2009, qui consacre le 8ème rapport de l’OPA sur le corridor Bamako-Ouagadougou. Prélèvements illicites La baisse des activités de transport sur le même corridor semble avoir renchéri les taux des prélèvements illicites qui passent de 1631 FCFA au Togo à  11 400 FCFA au Mali aux 100km. Le nombre de poste de contrôle n’est pas épargné. Il varie entre 2 au Togo, au Burkina Faso et au Ghana et 7 au Mali. Le niveau élevé des prélèvements illicites est essentiellement imputable au Mali, qui avec 49 250 FCFA par voyage (dont 17 545 FCFA rien que sur le contrôle de la surcharge), bat le triste record des perceptions les plus élevées par pays et par corridor au cours d’un voyage, loin devant le Burkina Faso qui sur le même corridor enregistre 9980 FCFA de perception illicites par voyage. Les taux de prélèvements illicites sont rendus plus élevés par les extorsions consécutives à  l’application sur deux des trois corridors, de la réglementation sur la charge à  l’essieu et sans délivrance de reçus aux conducteurs dont les camions contreviennent à  la réglementation. Il faut rappeler que l’OPA sur les axes routiers a été mis en place en 2005 conjointement par l’UEMOA et la CEDEAO avec l’appui financier de l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) et du Programme des Politiques de Transport en Afrique Subsarienne ( SSATP) de la Banque Mondiale. La partie technique est assurée par le Centre Ouest Africain pour le Commerce. Donc, l’objectif visé est la bonne gouvernance routière sur les axes routiers d’Afrique de l’Ouest. En plus des corridors cités plus haut, le programme doit s’étendre sur d’autres corridors comme Bamako-Dakar, Niamey-Cotonou et Ouagadougou-Abidjan.

« Doing Business 2010 » : le Mali gagne 6 points dans le classement

A Bamako, la présentation du classement Doing Business 2010, s’est déroulée au siège de la Banque Mondiale, en présence de Monsieur Ahmadou Abdoulaye Diallo, Ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, des représentants de la Primature, du Conseil national du patronat, du Réseau des femmes opératrices du mali, de l’USAID, de la coopération des Pays bas. Bamako était en visioconférence avec Ouagadougou, Washington et Paris, et la cérémonie était animée par Sabine Hetveldt, coauteur du rapport Doing Business 2010. Le Mali gagne 6 points dans le nouveau classement ‘Doing Business’ Le Mali se hisse aujourd’hui à  la 156ème place en terme d’attractivité globale dans le domaine des affaires, alors qu’il figurait en 162ème position en 2009 et non en 166ème comme indiqué dans le rapport précédent. En 2010, le Mali, gagne donc six places et non dix dans le classement, rumeur qui circulait pourtant hier dans le milieu des affaires à  Bamako. La révision de la place occupée par le pays en 2009, s’expliquerait, selon la Banque Mondiale par la modification de la méthodologie d’une année sur l’autre, et par l’intégration de nouveaux pays et indicateurs. Il faut aussi prendre en compte les réformes menées par les pays sur leurs économies. Cette année, de nouveaux critères ont été utilisés tels que la législation en matière de protection des travailleurs, du travail des enfants, sur la base des recommandations du Bureau International du Travail (BIT). l’approche genre, préconisée par la Banque Mondiale, est désormais incluse dans la méthodologie du rapport. Compétitivité Africaine Le Burkina passe de la 155ème place à  la 147ème, devenant ainsi le pays le plus attractif pour faire des affaires en Afrique de l’Ouest. Mais l’écart sur l’ensemble du continent reste énorme. l’Ile Maurice, présent dans le top 20, est le pays le mieux classé à  la 17ème place, alors que la République Centrafricaine reste à  la traà®ne, figurant tout en bas du tableau (187ème). La création d’entreprise facilitée, critère de classement Pour les rédacteurs du rapport, celui-ci n’est pas destiné à  mesurer le climat des investissements (corruption, stabilité des marchés financiers, etc.), mais à  classer les pays selon leur attractivité en terme d’affaires. Parmi les outils méthodologiques permettant de les répertorier, figurent notamment l’efficience des mesures destinées à  faciliter la création d’une entreprise (coût, temps, procédures, durée), l’efficacité de la réglementation commerciale et douanière. Dans une logique de standard international et pour mieux comparer les pays, la structure de base utilisée est la SARL. Le ciblage se fait sur la ville la plus importante du pays. Le secteur informel n’est pas pris en compte. « On se met dans l’esprit des entrepreneurs », indique Sabine Hetveldt, coauteur du rapport et basée à  Washington aux Etats-Unis. l’intérêt de cette méthode repose selon elle, sur l’utilisation de données mesurables, qui correspondent au processus total de création d’entreprise à  la différence d’autres classements tels que le celui élaboré par le World Economic Forum. Ce dernier se base plus sur des questions de perception de l’entreprenariat, fait elle remarquer. l’utilité de la méthode « Doing Business » permettrait en outre aux Gouvernements de cerner d’o๠viennent les problèmes et de prendre des réformes en conséquences. Trop peu de réformes pour booster l’entreprenariat en Afrique Pour l’Afrique subsaharienne, le nombre et le rythme des réformes est toujours le plus faible. Au total, 67 réformes ont été réalisées cette année en Afrique subsaharienne contre 61 l’année passée. Pourtant 66 % des nouvelles législations adoptées pour stimuler la création d’entreprise, émanent de pays en développement. Le Rwanda, 67ème du classement et le Libéria à  la 149ème place, enregistrent les plus fortes progressions dans le classement, en ayant considérablement étoffé leur législation. Le Guichet Unique au Mali Au Mali, la création du guichet unique le 29 avril 2009, et 5 réformes adoptées en 4 mois, de février à  juillet, expliqueraient sa remontée dans le classement. Désormais, « on peut créer une entreprise en 72 heures, C’’est un acquis pour le reste de la vie» relève le Ministre malien de l’Industrie, des Investissements et du Commerce malien. Pour lui, il est important de « créer un climat propice aux affaires ». La création du guichet unique et la facilitation des démarches (délais, procédure, coûts réduits) le 29 avril 2009 aurait permis la création de 70 entreprises en juin et 100 entreprises en août et 273 en août. Ce dernier chiffre, encourageant pour l’entreprenariat malien, devrait être doublé au mois de septembre, annonce Mansour Haidara, Directeur Général de l’Agence pour la Promotion des Investissements au Mali (API Mali) Des progrès restent pourtant à  faire selon Sabine Hertveldt, coauteur du rapport, en matière d’efficacité des tribunaux et de commerce transfrontalier, pour que le Mali progresse encore plus rapidement dans le classement.

Le CNE épinglé par le BVG : plus de 3 milliards de francs de manque à gagner

Le centre national de l’éducation (CNE),du ministère de l’éducation de base, de l’alphabétisation et des langues nationale, a fait l’objet d’un contrôle du bureau de vérificateur général (BVG ) dans son rapport 2008 . Les résultats sont amers : plus de 3 milliards de francs de manque à  gagner ! Un contrôle opéré par le bureau du Vérificateur Général Le récent rapport du BVG dénonce le non respect des dispositions au titre des dépenses effectuées dans l’année 2008 par l’éducation nationale du Mali. Est dénoncé une violation des clauses des marchés par la direction administrative et financière de ce centre ainsi que des insuffisances internes. Maintes dépenses ont été effectuées : Le BVG a constaté dans son rapport un montant précis de 2.446.41.274 FCFA de fraudes et 341 857 183 millions en mauvaise gestion. Au total, ce sont environ près de 3 milliards de francs de manque à  gagner. La direction administrative et financière du centre national pour l’éducation est mise en cause, faute d’imposer aux éditeurs, le respect des contrats de concessions. Explication du rapport : le ministère de l’éducation aurait acquis des manuels à  des prix plus élevés que ceux convenus dans les contrats de concession. Plus le montant indûment payé sur la période de vérification s’élève à  1,66 milliards de FCFA. Comme autre fait constaté, le rapport mentionne que le ministère n’a pas exigé que les éditeurs paient des redevances sur les manuels concédés, ce qui occasionne une perte de 400,02 millions de Fcfa. Violation des clauses des marchés A ce titre, la DAF est accusée d’une malversation financière. Selon le rapport, elle n’a pris des dispositions nécessaires pour exécuter correctement les marchés. Des manuels d’une valeur totale de 61,63 millions de FCFA déclarés livrés, dans les documents, n’ont pas été retrouvés dans les écoles concernées, précise le BVG. Ce qui résulte de pénalités de retard, soit 154,43 millions de FCFA, calculée par la DAF. Raison invoquées : les clauses des marchés ont été anormalement annulées par une décision du ministre en charge du département. De plus, en interne, le prix de certains manuels a augmenté d’une année à  l’autre, alors que les spécifications techniques n’ont pas changé, engendrant un surcroà®t de 159,26 million de FCFA. Au final, il est souhaité dans les recommandations du rapport que le recouvrement effectif de ces montants compromis, et qui s’élèvent à  environ 2,45 milliards, soit possible.

Rapport 2008 du vérificateur général : « Il faut une morale au sein des services publics »

Tradition oblige ! Parmi les obligations qui lui incombent, le Vérificateur général doit élaborer et publier chaque année un rapport faisant la synthèse des faits constatés et des recommandations formulées par ses missions de vérifications au titre de la période de référence. C’’est donc un Sidi Sosso Diarra, en forme, (et ce malgré les tribulations judiciaires dont il a fait l’objet) qui était devant la presse, mardi à  l’hôtel Radisson. Au titre des réalisations de l’année 2008, le Bureau du vérificateur général (BVG) a produit en tout 49 rapports sectoriels contre 33 en 2007. Soit un accroissement de 52%. En effet, les 49 missions effectuées sont réparties comme suit : 21 vérifications financières, 13 vérifications de performance, 9 suivis de recommandations et 6 vérifications sur saisines. Ledit rapport couvre l’ensemble des orientations du Cadre stratégique pour la croissance et de la réduction de la pauvreté (CSCRP) ; à  savoir le développement du secteur productif, la consolidation des réformes du secteur public et le renforcement du secteur social. Ainsi, les missions effectuées ont mis à  nu, les disfonctionnements, qui hypothèquent la qualité et l’efficacité de la gestion des finances des politiques publiques ainsi que des programmes de développement. Un rapport précis Dans son intervention, le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra a levé le voile sur les faits saillants du présent rapport. Ainsi, indique-t-il, sur les 49 rapports émis, le manque à  gagner pour l’Etat et certaines structures vérifiées se chiffre à  98, 27 milliards de F CFA, sur la période allant de 2003 à  2007. Il convient de noter que sur cet important manque à  gagner, l’Institut national de prévoyances sociales (INPS) se taille la part du lion, avec 22 milliards de F CFA. Mais M. Diarra a précisé que sur les 98,27 milliards, son institution a jugé recouvrable un montant de 87,95 milliards. A en croire le VEGAL, les résultats engrangés par le bureau sont à  la hauteur de l’effort consenti par l’ensemble du personnel. Malgré les adversités, dit-il, perpétrées contre sa propre personne, visant à  jeter un discrédit sur les missions du BVG. « Nous avons vécu une année particulièrement difficile. J’ai moi-même fait l’objet d’un lynchage médiatique et d’un harcèlement judiciaire en complicité avec certains de mes collaborateurs. Mais une chose est sure. Le temps me donnera raison car les faits dont on m’accuse, sont infondés au vu de la loi. » Le prix Médias Bonne Gouvernance Toutefois, le VEGAL a vivement clamé la pérennisation de son institution qui, dit-il, est un précieux instrument dans le cadre de la bonne gouvernance. Au terme de ses propos, il a annoncé le lancement très prochain du  » Prix Médias Bonne Gouvernance » qui sera décerné chaque année, à  des journalistes qui seRONT distingués par leur engagement dans la lutte contre la corruption. Une innovation majeure du rapport 2008 est que, le BVG accorde de plus en plus d’importance au principe du « contradictoire ». A travers lequel, il rédige un rapport provisoire qu’il soumet aux différentes structures vérifiées. Et C’’est sur la base des observations et des discussions faites avec la structure concernée, que le rapport final (définitif) est rédigé.

Rapport 2009 du Bureau du Vérificateur Général

Ces derniers mois, le Bureau du vérificateur général au Mali a connu des soubresauts. l’affaire opposant le vérificateur à  certains de ses agents avait alors abouti à  la mise sous mandat de dépôt du végal lui même, accusé de malversations. Avec l’intervention du président de la République, cette affaire connaà®t aujourd’hui une certaine accalmie. Résistant contre vents et marées, le vérificateur général vient de remettre son 4ème rapport annuel, en début de semaine, au président de la République, au Premier ministre, et au président de l’Assemblée nationale. Ce rapport est la synthèse des rapports des « 49 missions de vérification financière et de performance », effectuées dans une trentaine de structures. Soit une progression de 48,5% par rapport à  l’année 2007. Ledit rapport révèle des pertes subies par le trésor public estimées à  un peu moins de 98 milliards de FCFA pour l’année 2008. Sur lesquels 87 milliards pourraient être facilement recouvrés. Dans notre pays, il n’est un secret pour personne que la corruption a atteint un niveau paroxystique, et les rapports du vérificateur général sont très édifiants à  ce sujet. Tenez, en 2005, le tout premier rapport de Sidi Sosso Diarra a constaté une hémorragie financière de plus de 15 milliards FCFA. l’année suivante, en 2006, les missions du Vérificateur général ont révélé la mauvaise gouvernance financière qui caractérise l’administration publique malienne. Le montant détourné se chiffrait à  environ 103 milliards de francs CFA, ce qui représente 70% de la masse salariale de la fonction publique, voire deux fois plus qye le budget annuel pour l’équipement de l’administration malienne. Selon les spécialistes, avec ce montant, le gouvernement pouvait largement augmenter le salaire des fonctionnaires de l’Etat. Mieux, s’il devait utiliser le montant de ces pertes, essentiellement dues à  la fraude et à  la mauvaise gestion, le gouvernement aurait pu construire plusieurs écoles et centres de santé au bénéfice de la population. l’année suivante, en 2007, le montant détourné a connu une légère baisse. Sans pour autant diminuerla corruption financière qui ronge le pays. Quels impacts peuvent ces rapports du BVG ? Voilà  des questions auxquelles le citoyen lambda cherche des réponses. Des milliards sont électrocutés par un groupuscule de personnes qui sont rarement poursuivies. Ce qui fait dire à  certains que les rapports du végal ne donnent pas lieu à  des poursuites judiciaires. D’ailleurs, les autorités judiciaires affirment à  qui veut l’entendre, que les rapports de Sidi Sosso Diarra ne constituent pas des pièces à  conviction pouvant servir à  mettre en accusation les personnes incriminées. La preuve : de 2005 jusqu’à  2008, aucune personne incriminée par les rapport du Végal n’a été traduite devant la justice. A moins que ce ne soit dans la clandestinité. Ce qui faisait dire à  un procureur Général, il y a quelques temps, que la mission du Végal, s’arrête à  la production desdits rapports, le reste relevant de la justice malienne.

Remise du rapport 2008 du Médiateur de République

Des litiges relatifs au foncier en passant par des demandes de régularisation de situations administratives et les problèmes de pension et de protection sociale. Voilà  les points clés d’un rapport qui se démarque de toute complaisance vis-à -vis de notre administration. A sa lecture, on s’aperçoit que de nombreux faits sont reprochés à  notre administration et C’’est l’usager qui ressent le plus ses dysfonctionnements. Cette année, le nombre de réclamations est de 284, dont 143 ont été traitées. C’’est le sixième et dernier rapport que le Médiateur de la République, Mme Diakité Fatoumata Ndiaye, remet au président, au terme d’ un mandat de 7 ans. Des réclamations tous azimuts 71% de la totalité des réclamations déposées auprès du Médiateur, sont relatives à  la régularisation de situations administratives. Elles soulèvent la réintégration de fonctionnaires en disponibilité, l’octroi injustifié à  certains agents d’une bonification exceptionnelle et le non paiement d’indemnités de responsabilité. Quant aux litiges relatifs au cas domanial et au foncier (qui s’élèvent à  60 cas, soit 24% des plaintes), ils apparaissent aux dires de Mme Diakité Fatoumata N’Diaye, comme les plus complexes à  démêler. La gestion du foncier demeure un vrai problème au Mali. Dans notre pays ces questions impliquent les services de l’état et le plus souvent ceux des collectivités décentralisées. Elles traduisent une gestion opaque des patrimoines fonciers de l’état. Cette année, les litiges ont trait à  la précarité des droits conférés par la lettre d’attribution des titres fonciers. s’agissant des réclamations relatives à  la justice, il faut noter que depuis 2004, elles connaissent une évolution en dents de scie. Les principales réclamations de cette catégorie concernent les difficultés d’exécution de décisions de justice contre l’Etat et sur lesquelles le Médiateur de la République a fait des recommandations en 2007. Aujourd’hui, les comportements arbitraires de certains auxiliaires de justice règnent. Quant aux réclamations relatives aux problèmes de pension et de protection sociale, elles concernent la paralysie de deux organismes de consultation : Le Conseil National de Tutorat et le Conseil de Santé dont la nature et la portée, ne sont pas précisées, de même que l’imputation budgétaire qui en résulte. A propos de l’attribution des marchés publics et des contrats, les réclamations avaient surtout trait au paiement des factures de prestations fournies à  l’administration. Il s’avère qu’un nombre important de prestations ne respectait pas les règles de conclusion des marchés publics. Rappelons que depuis son installation en 2002, le Médiateur de la République a reçu 1 511 réclamations et présenté sept rapports. En définitive, aucune trace des multiples recommandations formulées à  l’adresse de notre administration n’a été suivie à  la lettre.